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Introduction à la psychocriminologie

Berdoulat

• Historique et définitions

• Qu'est ce que la psychocriminologie ?

Branche de la criminologie.
Pour comprendre l'objet de cette discipline, il est nécessaire de définir ce que l'on entend par
criminologie.

• Qu'est ce que la criminologie ?

Domaine difficile à définir.


Consensus : «  science du phénomène criminel ».
Durkheim : «  nous appelons crime tout acte puni et nous faisons du crime ainsi défini l'objet d'une
science spéciale appelée criminologie ».
Le crime doit être reconnu par la loi pour être puni.
Durkheim : « si le crime est quelque chose de « puni », il s'inscrit donc dans une culture.
C'est la culture d'un peuple qui définit ce qui doit être puni et ce qui ne l'est pas.
Donc, la criminologie doit être vue comme un agglomérat de différentes disciplines consacrées à
l'étude : de la réalité criminelle ( des faits criminels ), des faits de procédure ( comment un fait
criminel est traité par la justice ), de la défense contre le crime ( anthropologie criminelle,
psychologie criminelle, sociologie criminelle : essayer de déterminer des profils types de criminel ).

• Apport de la psychologie aux sciences criminelles

La psychologie apporte à l'étude des crimes une analyse des processus psychiques de l'individu
délinquant.
La psychologie criminelle étudie les processus de développement psychologique d'une personne
( normaux et/ou pathologiques ) susceptibles d'apparaître et d'engendrer des comportements
délinquants .
Objectifs : compréhension scientifique de l'acte criminel, compréhension de l'acte par l'auteur,
application pratique ( adaptation des prises en charge ), élaboration de méthodes d'évaluation,
actions de prévention ( primaire : prévention, aucuns facteurs de risques, secondaire : quelques
facteurs de risque, tertiaire : comportement à déjà eu lieu ).

• Historique et approche théorique du fait criminel

C'est à partir de la seconde moitié du 19ème siècle que le phénomène délinquant devient un fait
EMPIRIQUE et va donner lieu aux prémisses des explications scientifiques.
L'ensemble de ces approches théoriques correspond à 2 moments de l'histoire de la criminologie
scientifique selon la date à laquelle elles ont été avancées :
De 1850 à 1940 apparaissent les premières explications criminologiques dites « classiques »
portant essentiellement sur l'étiologie de la délinquance.
De 1940 à nos jours, d'autres explications criminologiques dites « modernes » ou
« contemporaines » se présentent avec pour intérêt l'étude de la personnalité du délinquant, de la
dynamique du passage à l'acte, du rôle de l'environnement social.
Présentation des différentes approches théoriques selon 3 axes : auteur, acteur, acte.

• L'axe auteur
Cet axe regroupe les théories et les explications du phénomène criminel basées sur la personnalité
Étude des traits qui caractérisent l'auteur et le différencie des non-délinquants.
Pour cela, les approches se centrent sur l'étude des facteurs : anthropologiques, biologiques,
physiologiques, psychologiques, sociaux...
Objectifs : proposer des profils, des typologies, des classifications des différents types de délinquant
( délinquant occasionnel, d'habitude... ) et/ou des différentes personnalités du délinquant ( criminel-
né, personnalité criminelle, antisociale...).

• La théorie anthropologique de Lombroso

Il construit sa théorie selon 3 sources :

1. Les influences de l'anthropologie médicale avec les travaux de Della Porta, de Lavater, de
Gall, Voisin, Lauvergne, qui tentent de faire un lieu entre délinquance et caractéristiques
anatomiques et physiologiques.
2. Les travaux de psychiatrie ( fin du 18ème siècle et première moitié du 19ème ) comme ceux
de pinel, Cabanis,Esquirol et Georget. Ces derniers avancent l'hypothèse que le criminel doit
être caractérisé par des symptômes spécifiques.
3. Les théories de Darwin, Morel et Porsper Lucas mettant l'accent sur l'importance de
l'hérédité et de l'atavisme dans la délinquance.

Vision positive ( il ne faut pas blâmer le délinquant car il est comme ça, il ne fait pas la différence
entre le bien et le mal ) et déterministe ( l'homme est déterminé à être délinquant).
Pour Lombroso, le crime n'est qu'une abstraction, un symptôme.
L'objet d'étude réel c'est le criminel, auteur du crime dont la constitution physique, physiologique et
psychologique le prédispose au crime.
Il va décrire un Type criminel ( que Ferri appellera le criminel-né ).
Il différencie le délinquant de l'homme normal par la présence d'une anomalie atavique responsable
d'une régression à l'état d'homme primitif, proche du singe dans la chaîne de l'évolution.
Il décrit également une série de stigmates physiques : cerveau relativement petit, mâchoire énorme,
arcades sourcilières avancées, bras très longs, insensibilité à la douleur. Et psychologiques :
insensibilité avec absence de sentiment de pitié et de compassion, impulsivité, égoïsme, cruauté,
vanité.
Évolution de son travail au fil des années avec ajout de différentes descriptions comme celles du :
criminel-né, fou moral et épileptique ( aspect psychiatrique dominant avec aspect physiologique ),
criminel par passion, criminel fou ( aspects psychologiques ), criminel d'occasion.
Intérêt de cette approche : déclenchement d'une vague de réactions à travers des travaux constitutifs
du champ de la criminologie et introduction d'une approche expérimentale de l'étude du criminel
avec l'expertise de 5907 criminels vivants et 383 crânes.

Critique du modèle :

Tarde ( 1886 ) ; absence d'un relativisme du crime car ce qui est considéré comme un crime
dans un pays et à une époque ne l'est pas forcément dans un autre lieu.
Goring : en utilisant le théorie de Lombroso, Goring compare des détenus anglais et des
groupes comparables de citoyens anglais sur 37 traits physiques et 6 traits psychologiques.
En conclusion, il n'existe pas de différences significatives sauf pour la taille, le poids et le
QI.
Certains auteurs lui reprochent de ne pas suffisamment prendre en compte les facteurs
sociaux.

• La théorie multifactorielle de Ferri


Comme Lombroso, Ferri défend la thèse d'un déterminisme biologique mais ne s'y limite pas. Il est
l'un des premiers à souligner la multiplicité des facteurs en jeu dans le phénomène criminel et étend
ce déterminisme aux facteurs sociaux.
Selon cette approche, l'activité criminelle est déterminée par une série de facteurs criminogènes se
combinant selon les délinquants.

Ferri décline ces facteurs endogènes et exogènes en 3 groupes :

1. Les facteurs anthropologiques : facteurs endogènes relatifs à la constitution organique du


délinquant, à sa constitution physique, à ses caractères personnels ( sexe, âge,.. )
2. Les facteurs en milieu physique : ce sont les facteurs exogènes comme le climat, la saison, la
température annuelle, la nature du sol, la production agricole...
3. Les facteurs du milieu social : ce sont les facteurs exogènes liés au cadre de vie et à
l’environnement du délinquant ( densité de pop, religion, constitution familiale, système
d'éducation, alcoolisme,...)

Apport essentiel de cette approche : intégration des facteurs sociaux dans les facteurs criminogènes,
création de la classe des délinquants d'occasion réunissant la proportion la plus importante des
délinquants.
Incidence sur la représentation du délinquant et de la délinquance car opposition à la conception
morale et du libre arbitre défendue par les théories classiques.
Pour ce modèle, le délinquant est dans l'impossibilité de choisir entre le bien et le mal.
Incidence sur la représentation du délinquant et de la délinquance car opposition à la conception de
la responsabilité morale et du libre arbitre défendue par les théories classiques.
Pour ce modèle, le délinquant est dans l'impossibilité de choisir entre le bien et le mal.
La responsabilité pénale doit donc se baser sur le risque que le délinquant fait courir à la société et
sur la responsabilité sociale plutôt que sur la faute et la présence du libre arbitre.

• Les théories bio-psychologiques

Démontrer l'existence de déterminants biologiques chez l'auteur de délits, en laissant une place plus
ou moins importante à l'environnement et au milieu social en tant que révélateur ou amplificateur
du tempérament.

▪ Les théories classiques

Dupré : hypothèse de la prédominance des instincts ( de conservation, de reproduction et


d'association ) qui par leurs anomalies conduisent l'indiv vers des perversions dont l'acte délictueux
est l'un des représentants ( Pinatel ) .
Kinberg : hypothèse d'une réaction aux stimuli ambiants déterminée par la structure biologique de la
personnalité conduisant certains indivs à commettre un acte criminel.
Di Tullio : théorie où la personnalité englobe à la fois des éléments innés et des éléments acquis
pendant la première enfance. Bio et psycho interagissent pour donner une constitution
délinquantielle. Dans cette perceptive bio et psycho sont mis au même plan.
Laborit : association de l'agressivité à l'acte délictueux à travers la confrontation des éléments
constitutifs du sujet : l'indiv BIOLOGIQUE et l'homme SOCIAL. Selon cette approche, cette
confrontation entraine l'émergence d'angoisses dont l'issue est l'agressivité. Peu de temps après,
Laborit revient sur cette approche et ajoute que le caractère inné de l'agressivité est surestimé dans
l'explication des comportements sociaux.
Les époux Glueck confirment par leurs travaux ( comparaisons entre un groupe de 500 jeunes non
délinquants et un groupe de jeunes délinquants )que la délinquance n'est pas liée à une causalité
exclusivement biologique ou socio-culturelle, mais à une interaction entre certaines forces
somatiques, intellectuelles et socio-culturelles.

▪ Les théories récentes

Progressivement la dimension héréditaire est régulée au second plan, du fait de la difficulté


d'attribuer une causalité directe aux facteurs bio.

▪ Les théories actuelles

Référence aux connaissances développées par le génie génétique.


La question qui se pose actuellement concerne celle du rapport causal entre une anomalie
chromosomique et une disposition au crime.
A partir des années 60 : découverte du « chromosome du crime » caractérisé par la présence d'un
chromosome Y surnuméraire. En 1993 , « gène du crime » : mutation ponctuelle sur le chromosome
X, affectant l'activité de la monoamine oxydase A.
Néanmoins la crédibilité scientifique de ces travaux est limitée par la présence d'autres facteurs
criminogènes environnementaux.
Cependant une corrélation entre « un profil génétique » et un « profil criminologique » ne signifie
pas rapport causal autorisant une inférence sur la population générale.

▪ Les théories psychologiques

Pinatel est l'un des précurseurs à s'engager dans l'étude des caractéristiques psychologiques des
délinquants.
Il insiste sur le fait qu'il n'existe pas de différence de nature, mais de DEGRE entre les criminels et
les autres.
Propose un modèle reposant sur l'existence d'un « noyau central de la personnalité » ( Cusson ) .
Description de 4 dimensions permettant de différencier les délinquants des non-délinquants, mais
également de différencier les délinquants entre eux : l'égocentrisme, la labilité, l'agressivité,
l'indifférence affective.
Le degré de délinquance chez le sujet se caractérise soit par l'hypertrophie de l'une de ces
dimensions, soit par la présence plus ou moins importantes des 4 dimensions.
Versant plutôt descriptif.
Favard opérationnalise et valide les caractéristiques de la personnalité criminelle.
Elle propose une typologie délinquantielle :
– la délinquance persistante grave : la personnalité jour le rôle déterminant.
– La délinquance moyenne et petite : c'est la situation qui est à l'origine de l'action
délinquante.
– L'inadaptation- non délinquante : noyau réside dans le milieu de vie.

Le Blanc : nvlle typologie selon une conception développementale : l'indiv se structure


progressivement et s'installe dans un type de personnalité au fur et à mesure qu'il s'inscrit dans une
carrière criminelle.
3 symptômes dynamiques constituent la personnalité criminelle :
– un enracinement criminel : caractérisé par l'activation et l'aggravation de la délinquance.
– Une dyssocialité qui perdure : correspond à une réduction de la sociabilité et de
l'implication dans la vie sociale.
– Un égocentrisme exacerbé : caractérisé par la difficulté à ressentir de l'empathie et un
isolement lié à l'incapacité à s'affilier avec autrui.
Le Blanc élabore également un logiciel, le MASPAQ ( Manuel sur mesures de l'Adaptation Sociale
et Personnelle pour les Adolescents Québécois) (compte l'échelle de Jessness et Eysenck) pour
évaluer des traits de personnalité particulier aux délinquants.
C'est une meure auto-révélée des comportements violents et antisociaux du jeune et comprend des
questions concernant diverses activités délinquante.
Activité délinquantes :
– le vandalisme
– les vols mineurs
– les vols graves
– l'agression
– la consommation de drogue

Born (2003) dégage certaines caractéristiques générales du délinquance chronique :


– le présentisme utilisé par Cusson pour désigner le manque de mémorisation du passé et la
manque de perspectives futures. Ceci ne permet pas au délinquant d'envisager les
conséquences pénibles de ses actes
– le déficit intellectuel : les différents travaux révèlent un écart des habileté intellectuelles et
notamment verbales chez les délinquants. Une intelligence relativement faible entraînerait
des difficultés dans l'adaptation sociale dès l'enfance et la scolarité.
– L'image de soi et l'identité négative : le parcours de vie, scolaire et sociale de certains
délinquants est marqué par un certains nombres de rupture fragilisant l'image de soi.
Dans ces approches psychologiques, l'accentuation sur la prévalence de la personnalité du
délinquant est centrale.

2.1.5 Les théories phénoménologiques

– Binswanger, Jasper, Minkowki


– Renouvellement des connaissances criminologiques
– Objectifs :
Comprendre le monde du délinquant et repérer les moments structuraux
– Ces modèles ne s’intéressent pas aux causes de la délinquance mais tentent de connaître le
vécu, l'existence, l'expérience de l'auteur d'un délit
– l'auteur est au centre de ces modèles

Debuyst conçoit la délinquance selon 2 axes :


– la délinquance névrotique lorsque l'acte délinquant s'impose au sujet pour des raisons
inconnues liées à des événements du passé qui échappent à sa conscience
– la délinquance normale renvoyant à un processus caractérisé par une série de conflits vécus
comme des choix par le délinquant
Intérêt de ce modèle : mise en lien d'un acte et du vécu de son auteur.

▪ Les théories psychogénétiques

Mailloux soutient la présence d'une différence de nature entre le délinquant d'habitude et le non-
délinquant.
Il considère la délinquance comme un échec du processus de développement de la personnalité et
souligne le caractère capital de l'enfance et de l'adolescence dans la genèse du comportement
délinquant.
Notion de crise identitaire pour laquelle le rôle des attitudes parentales et éducatives est
fondamentale.
Si des défaillances éducatives subsistent, cela peut entraîner un échec de la stabilisation du sujet
s'exprimant à travers la délinquance.
Dans cette approche, la délinquance est le symptôme d'une personnalité déséquilibrée, trouvant ses
causes dans l'enfance et / ou l'adolescence.
Mucchielli prétend qu'il y aurait une « mentalité délinquante » et « une structure criminelle de la
conscience » qui conditionnent l'ensemble du fonctionnement de la personne.
Le délinquant type se caractérise par le refus des valeurs de la société, la force du moi, l'absence de
sentiment de culpabilité et l'égocentrisme.
Dans cette perspective développementale, ces approches se centrent sur les périodes pathogènes du
développement psychosocial de l'enfant.
Elles soulignent également l'impact de l'environnement éducatif et parental.
Approches déterministe ne laissant pas d'espace au facteur de résilience.Objectif : intégrer une
multitude de données issues de différents champs de recherche afin d’accéder à une lecture
complète du phénomène criminel.
Jeffery : le crime découle d'une « aliénation sociale » résultant d'un échec du processus de
socialisation chez le délinquant .
Les causes sont d'ordre psychologiques, organiques et sociologiques.
Cario étudie sur la criminalité des femmes et propose une analyse développé dans une triple
perspective : biologique ( mécanismes neurophysiologiques des comportements agressifs ),
psychologique ( caractéristiques de formation et de consolidation de la personnalité en s'appuyant
sur le modèle de la personnalité criminelle ), sociologiques ( rôles sociaux différents ).
Résultats : pas de différence de nature entre le délinquant et le non-délinquant, les femmes
criminelles ne diffèrent pas fondamentalement des criminels de sexe masculin, lecture globale du
phénomène délinquant.

• L'axe acteur

Explications majoritairement sociologiques.


Délinquance appréhendée comme un phénomène social complexe.
Délinquant appréhendé comme un acteur social.
L'intérêt est porté sur l'étude : des aspects sociaux de la délinquance, des facteurs exogènes sociaux
à l'origine de la délinquance et découlant du milieu dans lequel vit le délinquant, des interactions
entre groupes, individus et rôles sociaux.
Regroupe : l'école cartographique et géographique, socialiste, du milieu social, inter-psychologique,
sociologique de Durkheim.
Quetelet et Guerry : intérêt particulier pour les statistiques criminelles issues des comptes généraux
français . Ils furent marqués par l'étonnante régularité de la criminalité et notamment par le fait que
les crimes contre les personnes prédominent dans les régions du sud, pendant les saisons chaudes ;
alors que les crimes contre les propriétés sont plus importants dans les régions du nord pendant les
saisons froides.
«  Loi thermique de la criminalité ». ( Gassin ).

▪ L'école socialiste

L'idée centrale est que le comportement humain, comme les phénomènes naturels, est lui aussi
soumis à des lois : la criminalité n'est pas considérée .
Idéologie de Marx et Engels.
L'enjeu est de démonter l'existence du lien entre la criminalité et les conditions éco des acteurs.
Marx : la criminalité serait une conséquence négative du capitalisme comme les autres anomalies
sociales.
La criminalité serait alors une réaction contre les injustices sociales ce qui explique qu'on la trouve
principalement dans le prolétariat.
Seule une société socialiste constituerait une réponse viable pour diminuer la criminalité, et les
quelques crimes commis trouveraient alors leur origine dans la maladie mentale.

▪ L'école du milieu social

Lacassagne : chef de file de l'école lyonnaise du milieu social.


Objectif : étude des pbs sociaux éclairés par science moderne.
Met accent sur influence prépondérante, voire exclusive, du milieu social dans étiologie criminelle.
Œuvre déterminante car considère milieu social comme cause exclusive dans phénomène criminel,
théorie qui s'oppose aux causes biologiques de Lombroso. «  Les sociétés n'ont que les criminels
qu'elles méritent ».
Lacassagne estime qu’il faut faire correspondre une peine appropriée à chaque type de criminel et
divise les criminels en 3 catégories :
- Les criminels de sentiment ou d’instinct : ce sont les « vrais criminels », les « incorrigibles »
- Les criminels d’actes, qui agissent par passion ou occupation, et pour qui la peine peut agir
- Les criminels « de pensée » qui sont des « criminels aliénés » : leur état est dû à une hérédité ou
une disposition acquise .
Une des première théorie à avoir une réelle répercussion sur les théories modernes.
Inconvénient : Attire l’attention seulement sur les aspects sociaux de la délinquance en négligeant
les aspects individuels. Elle n’explique pas comment le milieu social peut agir sur la personnalité
du délinquant.
• École inter-psychologique

Tarde (fin 19ème ) (magistrat et criminologue)


Souligne que les rapports sociaux ne sont que des rapports interindividuels régis par l’imitation.
Pour ce criminologue, chacun se conduit selon les coutumes acceptées par son milieu : si une
personne vole ou tue, elle ne fait qu’en imiter une autre.
Tarde considère que la vie sociale et son développement se trouvent liés à 2 mécanismes :
L’imitation : c’est un fait social élémentaire
L ’invention : c’est une adaptation sociale élémentaire puisque l’inventeur emprunte à son milieu
les outils de son invention..
Développe peu de recherches, comment surtout le travail des autres.

• École sociologique de Durkheim

Fondateur d’une théorie combinant les conduites criminelles à la structure sociale.


Même si Durkheim a souvent parlé du crime, il n’a toutefois jamais réalisé de travail sociologique
précis sur la criminalité.
Son intérêt porte principalement sur la peine, la conscience collective, le droit pénal c’est à dire
LA REACTION SOCIALE
Sa pensée se caractérise par 2 éléments principaux :
– Le crime est un phénomène de sociologie normal puisqu’il se manifeste dans toute société
humaine, et qu’il est même un facteur de santé publique et une partie intégrante de la
société saine. Pour lui, la criminalité doit toujours être comprise et analysée relativement à
une culture déterminée dans le temps et l’espace.
– L’importance du rôle de l’anomie (sans loi) dans l’explication de la conduite délinquante.
Elle est pour Durkheim une des causes du suicide, et aussi la cause du comportement de
certains criminels : l’individu ne trouve plus de règles auxquelles conformées sa conduite.
Opposée directement au déterminisme de Lombroso.
Le déclin de la sociologie criminelle et de la pensée de Durkheim s’amorce à partir de 1910,
notamment pendant l’entre-deux guerres, au profit des productions anglo- saxonnes.

• Les théories psychosociales

Point de départ : hypothèse « rousseauiste »


C’est à dire dans « l’état de nature », l’homme est bon et c’est la société qui le corrompt.
Pourquoi dans un même contexte social, certains commettent des actes de délinquance et d’autres
non?

• La théorie écologique de Clifford Shaw et Henry Mc Kay

Tentative d’explication de la distribution de la délinquance juvénile dans les villes américaines.


Observation : Les zones à taux élevé de délinquance dans le Chicago des années 1900-1906 sont
aussi des zones à taux élevé de délinquance dans les années 1917-1923.
Pourtant, la composition ethnique de ces zones s’est, dans cet intervalle de temps,
considérablement modifiée.
Conclusion :
Ce ne sont pas les groupes ethniques qui sont « facteurs » de délinquance mais plutôt le lieu, le
milieu où ils habitent.
Pour ces auteurs, ce sont les circonstances sociales et économiques d’une zone géographique
déterminée (densité de la population, niveau économique...) plutôt que la nature du groupe qui
exercent une influence décisive sur le taux de délinquance.

• La théorie des associations différentielles de Sutherland

Intérêt : Tentative de dépasser le simple constat d’une relation entre le milieu et la structuration de
la personnalité du délinquant.
Cet auteur va orienter ses travaux sur les facteurs intervenant dans l’apprentissage de ces
comportements délinquants et sur les variations de la délinquance en fonction des nations.
Pour cet auteur de l’école de Chicago, le comportement délinquant n’est pas inné mais bien appris
au contact d’autres personnes, notamment dans un petit groupe à travers un processus de
communication.
L’orientation des mobiles et des pulsions chez l’individu est fonction de l’interprétation favorable
ou défavorable qu’il fait des dispositions légales.
Un individu devient délinquant lorsque les interprétations favorables à la transgression de la loi
l’emportent sur les interprétations défavorables à la transgression.
→ ASSOCIATION DIFFERENTIELLE
Importance des relations interpersonnelles et des processus psychosociaux dans la genèse de la
carrière criminelle.

• La théorie de l'anomie de Merton

Reprend les fondements sociologiques de l’anomie selon Durkheim.


Merton développe le concept d’anomie et souligne que l’interaction des 3 variables fondamentales
de la société (les buts culturels, les normes, les moyens institutionnalisés) détermine la distribution
de ce qu’il nomme la « tension socialement structurée ».
L’anomie s’installe lorsqu’il existe une opposition trop forte entre les buts proposés et les moyens
légitimement donnés par une société à certaines catégories sociales.
Dans ce contexte, les catégories sociales utilisent des moyens illégitimes pour satisfaire les buts
que leur propose la culture ambiante (Gassin, 1998).

• La théorie de la réaction sociale

Nécessaire d’interroger les notions de crime et de déviance en vue de comprendre pourquoi


quelques individus déviants sont punis et d’autre pas.
Ces théories défendent le fait qu’il n’existe pas de différences entre les délinquants et les non
délinquants si ce n’est la « stigmatisation », le rejet d’un individu en tant que délinquant.

▪ L'axe acte

Cet axe regroupe les théories pour lesquelles l’acte délictueux est le principal objet d’étude.
L’acte délictueux est distinct des autres actes posés et possède une explication indépendante de la
vie de l’auteur.
Les auteurs tentent de comprendre le cheminement de l’acte délictueux sans porter d’intérêt à son
étiologie.

• Le processus du passage à l’acte criminel selon De Greeff

De Greeff (1930) tente d’aller au delà de l’observation de la simple rencontre d’une personnalité,
d’un moment et d’un contexte, pour expliquer le crime.
Pour lui, le crime est considéré comme un processus évolutif qui conduit un individu à passer à
l’acte selon des modalités dépendantes de l’environnement.
Cet auteur opère une distinction entre attitude criminogène et attitude criminelle .
Attitude criminogène : Attitude qui rapproche de plus en plus le sujet du crime sans que pour autant
elle devienne criminelle.
Attitude criminelle : Correspond à l’acte ou au déroulement de l’acte.
Ses travaux sur le crime passionnel le conduisent à décrire les étapes du passage à l’acte.
« L’individu ne s’avance vers l’acte criminel qu’à mesure que cet acte devient justifiable et
indispensable » (Gassin, 1998)
L’individu passe par 3 étapes : l’assentiment inefficace, l’assentiment formulé, la crise.
Ces stades sont associés au « processus de revendication » pendant lequel le criminel projette tous
les reproches sur sa future victime pour se sentir autorisé d’agir et de se venger.
Cette description ne s’applique pas à tous les actes car cela implique de connaître la victime.
ULRICK SCHMIT : viole des femmes, mais lorsque il n'y arrive pas, il les blesse / tue.
TOMMY LYNN SELLS : meurtres de femmes

• Les tueurs en série

Voir PowerPoint tueurs en série sur le retour des entretiens ( tableau )


Psychopathie : tueur organisé ( ex : Ted Bundy )
• Définitions

Apparition du terme «  tueurs en série » à la fin du 20ème siècle.


Terme proposé par le FBI et notamment Robert Ressler.
Hickey désigne par tueur en série tout agresseur homme ou femme qui commet avec préméditation
au moins 3 meurtres séparés dans le temps.
Holmes et De Burger estiment que le meurtre en série concerne au moins 3 victimes sur une période
de plus de 30 jours, avec une période d'accalmie significative entre chaque crime.
Bénézech qualifie de tueurs en série un criminel «  à partir de 3 homicides sans mobile apparent et
de sang-froid ».
Les profils sont essentiellement des hommes.
Hickey a découvert que les hommes et les femmes tueurs en série n'utilisaient pas les mêmes
méthodes et n'avaient pas les mêmes motivations.
Les femmes utilisent en majorité : le poison, l'arme à feu, la matraquage ( coup violent sur la tête),
la suffocation, l'arme blanche, la noyade.
Les hommes utilisent en majorité : leurs propres mains, arme blanche, matraquage, arme à feu.
Motivations homme : contrôle, sexe, amusement / excitation .
Motivations femme : argent, drogue, le fait de faire partie d'une secte, pour cacher un secret, parce
qu'elles se sentent rabaissées, contrôle / pouvoir, amusement / excitation, sexe.
Les tueurs en série agissent souvent seuls, mais peuvent avoir un complice.
Le crime est souvent commis près de leur domicile.
2/3 des crimes sont reconnus comme organisés.
Les victimes sont majoritairement des inconnus et majoritairement attaquées à l'arme blanche.

◦ Parcours de vie

Dans la majorité des cas, les tueurs en série ont une enfance difficile avec des carences affectives.
$les tueurs en série ont généralement autour de 30 ans, font le plus souvent partie des catégories
socioprofessionnelles ouvrières ou des classes moyennes.
L'âge moyen au moment du premier meurtre est de 27 ans et de 31 ans lors de leur dernier meurtre.
Beaucoup ont souffert émotionnellement ou ont été abusés par leurs parents.
Leur enfance a souvent été marquée par les 3 caractéristiques suivantes ; énurésie, torture
d'animaux, expériences de type pyromaniaques.
Rapport particulier à l'autorité et notamment pour les forces de police pour lesquelles ils ont parfois
de l'admiration.
L'arrestation est souvent vécue comme un soulagment, l'arrêt d'un processus qu'ils n'arrivaient pas à
stopper eux-mêmes.

• Classifications

Dietz distingue 5 catégories de tueurs en série : le meurtrier psychopathe sadique sexuel, le


meurtrier de bordée, les membres d'entreprises ou d'organisations criminelles, les empoisonneurs en
série, les psychotiques.
Holmes et Holmes ont établi une classification selon le mobile des actes criminels : le tueur en série
présente des visions ( ordres hallucinatoires ), le tueur en série qui se pense investi de la mission de
rétablir la justice à travers ses actes, le tueur en série hédoniste ( par plaisir ou avidité sexuelle, par
frayeur qu'il puisse suscité chez victime, torture et joue avec la police ).

Cours SCELLOS

Un autre regard sur la délinquance des mineurs :

Approche légale du phénomène :

La justice des mineurs : l'exception de minorité

C'est l'ordonnance de 1945 qui définit la justice des mineurs.


Article 1 : «  les mineurs auxquels est imputée une infraction qualifiée crime ou délit ne seront pas
déférés aux juridictions pénales de droit commun, et ne seront justiciables que des tribunaux pour
enfants ou des cours d'assises des mineurs ».
Article 2 : «  le tribunal pour enfants et la Cour d'assises des mineurs prononceront, suivant les cas,
les mesures de protection, d'assistance, de surveillance et d'éducation qui sembleront appropriées.

En attendant que le code de la justice pénale des mineurs remplace l'ordonnance de 45 relative à
l'enfance à partir du 30 septembre 2021.

Le droit pénal des mineurs en Europe :


Irresponsabilité pénale et majorité pénale :
L'âge de la responsabilité pénale, âge où le mineur peut être considéré responsable de ses actes et
donc possible de sanctions pénlaes, varie en fonctions des payes : ecosse → 8, Angleterre → 10 /
Suisse, Luxembourg → 18.
en Allemagne et en Italie, la responsabilité pénale d'un mineur entre 14-18 peut être écartée par le
juge en raison de son immaturité.
En France, il n'y a pas d'âge de responsabilité pénale, mais il fait référence à la notion du
discernement.
Les raisons pénales qui peuvent être apportées, varient en fonction de l'âge du mineur au moment de
la commission des faits :
→ Av. 10 ANS : uniquement des mesures éducatives
→ entre 10-13 ANS : mesures éducatives ou sanctions éducatives
→ entre 13 -18 ANS : mesures éducatives, sanctions éducatives, peines

Des chiffres :
les mineurs mis en causes dans des affaires pénales :

En 2013, 201 000 mineurs ont été mis en cause par la police ou la gendarmerie dans des affaires
pénales transmises aux procureurs. A ce nombre s'ajoutent les mineurs pour qui des plaintes sont
adressées directement aux parquets et ce sont au total 234 000 mineurs qui étaient mis en cause
dans des affaires pénales traitées par les procureurs.
La France comptait à la même époque , 14,6 millions de mineurs.
5 constats :
1. Il n'est pas vrai que la délinquance des mineurs ne cesse d'augmenter tandis
que celle des majeurs baisse.
2. Il n'est pas vrai que les mineurs délinquants sont de plus en plus jeunes.
3. Il n'est pas vrai qu'il existe un problème grave et particulier avec les mineurs
de moins de 13 ans.
4. Il n'est pas vrai que il y a 204 000 mineurs qui sont mis en cause pour des
actes graves ni que c'est des violeurs, des gens qui commettent des
enlèvements, des trafics de produits stupéfiants, qui brûlent des bus dans
lesquels il y a des personnes.
5. Il n'est pas vrai que les mineurs délinquants ne font l'objet que de mesures
éducatives ni que les juges sont naturellement laxistes.

Pourquoi s'inquiéter ?
Pour plusieurs raisons qui dépassent largement le cadre judiciaire tel que nous l'avons décrit sur un
plan statistique :
◦ La prise en compte des victimes.
◦ Le respect de la loi.
◦ La prévention de la récidive.
◦ Le devenir des auteurs.
◦ L'ordonnance de 45.
◦ la spécificité de la délinquance des mineurs / à celle des majeurs.
◦ La réinsertion.

Approche clinique du phénomène :

Une typologie de la délinquance juvénile :

Afin de rendre compte de la complexité du phénomène, il est possible de catégoriser les


manifestations de la délinquance des mineurs sous plusieurs formes :
La délinquance liée à l'état adolescent où les passages à l'acte apparaissent à l'adolescence de façon
irruptive, parfois à l'occasion d'une crise ou d'un conflit isolé.
La délinquance comme signe de troubles du comportement.
La délinquance d'exclusion : une délinquance juvénile qui se développe sur un territoire marqué par
la précarisation des conditions de vie, un chômage important et , pour les jeunes, par des parcours
durables de désinsertion.

… en lien avec des « facteurs de vulnérabilité » :

afin de rendre compte de la complexité du phénomène, il est possible de relier les manifestations de
la délinquance des mineurs à différents contextes plus favorables à l'apparition des conduites
délinquantes sans que ces derniers ne les expliquent de façon systématique comme : les
caractéristiques socio-démographiques, le scolarité ou le rapport à la scolarité, l'influence des pairs
et les phénomènes de groupe, les dynamiques familiales,....
Tous ces contextes jouant le rôle de facteurs d'exclusion propices à la délinquance.
La notion de personnalité n'est pas entendu de la même façon par un juge et par un psychologue.
Dans le développement de l'enfant et de l'adolescent un acte qui contrevient au droit pénal peut
venir signifier de nombreuses explications au droit pénal peut venir signifier de nombreuses
explications sur le plan clinique.
Par conséquent, tout acte n'est pas systématiquement problématique psychologiquement même si il
est par définition problématique pénalement.
Dans laquelle, une grande partie des conduites délinquantes renvoient à des conduites agies comme
des échecs de l'élaboration psychique nécessaire à la mise à distance d'une souffrance psychique
plus profonde.
Comme une réaction à une réalité qui permettrait une rationalisation de la conduite délinquante,
demandant au psychologue d'investiguer la construction des fondations de ces actes « socialement
anormaux », au sens de Foucault.

Figure et mythe du fou dangereux

Un problème de définition :

L'idée d'imaginer que les fous soient dangereux ou que toutes les personnes dangereuses présentent
un trouble mental n'a pas toujours été une évidence dans l'histoire des sciences criminels.
Ainsi, quelque que soit le diagnostic, les fous dangereux seraient des personnes présentant un risque
évident ou potentiel, mais aussi des personnes dont la probabilité de passage à l'acte ne sera jamais
mise à exécution ( perversion – remplacée par la paraphilie dans le DSM, psychopathie – trouble de
la personnalité antisociale, psychoses et d'autres diagnostics – déni de grossesse par ex. )
il existe statistiquement plus de criminels qui ne présentent pas de troubles mentaux que de fous
dangereux. Et beaucoup de troubles mentaux se révèlent après coup suite à l'incarcération.
Remarque : on constate en revanche que les personnes qui souffrent de troubles mentaux sont
fréquemment victimes d'agression ( 9 personnes sur 10 ).

La violence, une question de nature ?

Il n'est pas question ici d'(ré)engager un débat philosophique sur l'origine de la violence, cependant
la réflexion sur nature ou culture du crime interroge depuis toujours les spécialistes du sujet
concernant les raisons qui déterminent le destin de la violence.
Une hypothèse naturaliste du développement des conduites criminelles déterminées – trop souvent
résumée par la référence à Thomas Hobbes dans sa phrase emblématique sur la nature de l'espèce
humaine où «  l'homme est un loup pour l'homme ».
Une hypothèse culturaliste s'appuyant sur la pensée américaine développée au carrefour de la
psychanalyse et de l'anthropologie, où la culture est « définie comme la somme globale des
attitudes, des idées et des comportements partagés par les membres de la société », autrement dit,
une forme d'apprentissage par l'expérience.
Une hypothèse mixte envisageant des apports mutuels qui, dans l'évolution des contextes sociaux,
déterminent biologiquement et culturellement les conduites criminels.

L'émergence d'un phénomène ?

Jusqu'au début du XIXème siècle, la question ne se posait pas puisque :


• Le pouvoir social s'accomplissait au travers de réponses jugées équivalentes à l'acte, ne se
posant pas la question de l'auteur et utilisant des supplices ou des exclusions par
bannissement pour évacuer définitivement les dangers.
• D'autres formes de punition ont remplacé le châtiment en lui substituant « 
l'emprisonnement, le travail obligatoire, la surveillance constante, l'isolement partiel ou
total, la réforme morale, l'ajustement de la punition moins à l'état moral du criminel et à ses
progrès.
• Cela « implique que la punition porte plutôt que sur le crime, sur le criminel lui-même : càd
sur ce qui le rend criminel, ses motifs, ses mobiles, sa volonté profonde, ses tendances, ses
instincts. Dans les anciens systèmes l'éclat du châtiment devait répondre à l'énormité du
crime ; désormais on cherche à adapter les modalités de la punition à la nature du criminel ».

Avec plusieurs grands cas des chroniques criminelles qu se sont déroulés entre 1800 et 1835 comme
dans l' :
• Affaire évoquée par Metzger → un officier frappa sans le tuer l'enfant de sa logeuse de deux
coups de marteau «  sans aucun motif, sans qu'aucune passion telle que la colère, l'orgueil, la
vengeance ait été en jeu ».
• Affaire de Sélestat en 1817 → vivant un hiver très vigoureux une paysanne tua sa fille en
l'absence de son mari, lui coupa une jambe et la met à cuire dans la soupe.
• Affaire Henriette Cornier en 1826 → tranche la tête de la fille des voisins de ses patrons
avant de la jeter par la fenêtre.
Conduisant les aliénistes de l'époque à s'entendre sur la grande catégorie diagnostic de la
« monomanie homicide » faisant basculer la justice dans cette recherche de sens ( à l'origine de la
psychocriminologie ) et dans la réflexion sur la responsabilité pénale des aliénés, qui n'existait pas
jusqu'alors.

Avec quelles conséquences ?

Avant cette quête du sens qui tend à réduire l'idée d'irresponsabilité pénale :
Avant les aliénistes, les motivations à commettre un acte criminel ne posaient pas au juge un
problème difficile puisque jusqu'à cette époque «  il suffisait qu'on ait trouvé l'auteur, qu'il n'ait pas
eu d'excuses, et qu'il ne ce soit pas trouvé en état de fureur ou de démence » au sens de l'article 64
du code de 1810 imposant qu'  «  il n'y a ni crime ni délit lorsque le prévenu était une force à
laquelle il n'a pas pu résister ».
Mais en 1992, l'article 122-1 du code pénal pose à l' :
• Alinéa 1 : « n'est pas pénalement responsable la personne qui est atteinte au moment des
faits, d'un trouble psychique ou neuropsychique ayant altéré son discernement ou entravé le
contrôle de ses actes ».
• Alinéa 2 : » le personne qui était atteinte eu moment des faits d'un trouble psychique ou
neuropsychique demeure punissable, toutefois la juridiction tient compte de cette
circonstance lorsqu'elle en détermine la peine et en fixe le régime ».

Expliquer le crime ?

L'impénétrabilité du raptus ( impulsion soudaine , violente et irrésistible qui pousse un malade à


commettre un acte grave), au delà du passage à l'acte implique, comme le soulignait Henry Ey en
1960 dans son Manuel de Psychiatrie, que : «  les actes d'agressivité meurtrière ne sont pas très
fréquent, mais leur caractère parfois soudain, paradoxal ou sanguinaire fait particulièrement
redouter cette suprême réaction antisociale ».
• Meurtres accomplis dans une sorte de violente et aveugle frénésie et dans un état
d'inconscience totale ou presque totale.
• Les actes homicides perpétrés par des malades déments ou confus dont les impulsions
meurtrières échappent au contrôle de leur intelligence amoindrie ou de leur conscience
obscurcie.
• Par une motivation délirante : il dépend alors de sentiments ou d'idées de persécutions, de
jalousie, d'empoisonnement.
• En clinique comme une obsession_impulsion à laquelle résiste jusqu'à l'extrême limite du
possible.

Les prédateurs : psychopathologie de l'agression

Psychologue criminologue :

L'expertise criminologique : en psychocriminologie, la pratique du psychologue est le prolongement


des enjeux habituels de la psychiatrie visant à rechercher le sens de comportements répréhensibles
sur le plan pénal ( quand cela est possible ).
Il est dans ce cas chargé de missions complexes, comme l'évaluation, l'accompagnement ou la prise
en charge des auteurs de violence ou doit participer à la décision des magistrats en prenant en
compte les aspects criminologiques de certaines situations mais aussi les dimensions
victimologiques ( qui éclairent parfois les actes en question ).
Dans ses fonctions d'expertise, il est aussi amené à déterminer les intentions criminels des auteurs.
Cette notion d'intention ( ou de préméditation ) associés à la problématique psychopathologique
criminelle a introduit, dans l' « impensable social » de l'agression, une autre figure mythique du
crime qui est celle du prédateur. La réalité de 'l’intention criminelle qui précède le passage à l'acte
n'existe pas.

Rappel : question de violence ?

Inné ou acquis – réflexion sur la nature humaine

La construction psychique de l'individu et la violence fondamentale de Jean Bergeret ( 1984 ) : une
violence nécessaire : «  Je qualifie la violence dont je parle de « fondamentale » car je pense qu'elle
touche aux fondations de toute structure de la personnalité (…). La violence dont il est question ici
correspond donc étymologiquement à une force vitale présente dès l'origine de la vie (...) ».

Un besoin d'élaboration psychique et le fondement du narcissisme

Dans ce contexte et dans la perception de Jean Bergeret, on peut considérer que l'énergie
pulsionnelle qui permet la construction psychique sous-entend une transformation de la violence
vers l’agressivité, par l'intermédiaire des conflits psychiques. «  Il existe des développements fort
heureux de la violence dans l'énergie mise au service de la vie sociale, de l'amour, de l'ambition
professionnelle tout à fait logique.

Rappel : la violence « ordinaire »

Même si elle peut être le fait d'auteurs aux profils psychopathologiques typiques, la violence est
aussi, dans la majorité des situations, l’œuvre de personnes qui ne présentent aucune caractéristique
diagnostique immédiate décelable au premier abord.
Comme le mettent en avant Smith et Coutanceau au sujet de la maltraitance, «  cette violence là est
la plupart du temps commise par des gens ordinaires, sur des enfants ordinaires. Cette sorte de
barbarie à visage humain s’immisce dans le quotidien de famille troublées, perturbées ou
désaxées ».

Les prédateurs, un comportement criminel sans définition

La définition générale du mot prédateur dans le Larousse est la suivante : « qui se nourrit de proie ».
elle emprunte au au monde animal les ressorts de ce qui déterminerait les desseins criminels des
auteurs de violence intentionnelles cherchant à nuire ou à satisfaire des besoins, pulsions,
impulsions ou réactions à caractère violent.
Cependant, en l'absence d'un profil unique du prédateur, ce « concept » médiatique fait référence à
deux grandes catégories diagnostiques de la psychopathologie criminelle obligeant à s'intéresser aux
notions de personnalité ou de structure psychique ( névrose → préservation de la réalité, psychose
→ altération du rapport à la réalité ou perversion → déni de la réalité introduisant une lecture
psycho-dynamique des phénomènes criminels ).

Pervers prédateur

Pervers sexuel : dont les conduites paraphiliques transgressent la norme sexuelle par un
détournement de la sexualité génitale répréhensible sur le plan pénal ( pédophilie, frotteurisme,
nécrophilie ) - fantasme ou passage à l'acte. Alors que la définition générale est celle-ci : « déviation
par rapport à l'acte sexuel « normal », défini comme coït visant à obtenir l'orgasme par pénétration
génitale, avec une personne du sexe opposée » dans laquelle on observe déjà la fragilité de la norme
sexuelle.
Pervers moral ( dont pervers narcissique ) : dont les conduites perverses visent à assouvir une
domination relationnelle physique, sexuelle et/ou mentale destinée à soutenir le vide existentiel de
sa construction psychique – perversion relationnelle nécessitant un autre et autosuffisance.
Avec un point commun : « le pervers se caractérise moins par ses pratiques sexuelles que par une
organisation psychique qui déborde sa vie purement érotique. Le rapport du pervers à la loi est
particulièrement significatif. Loin de l'ignorer, comme on l'a dit parfois, en alléguant un quelconque
défaut de Surmoi «  le pervers provoque et défie la Loi », soutenu par une structure psychique
organisée par le déni de la réalité.

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