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CRIMINOLOGIE ET PENOLOGIE

01 Typologies de délinquants et de crimes


- Les typologies de délinquants permettent de regrouper les délinquants qui
présentent des caractéristiques communes dans un même type. Cela permet de
mieux comprendre les motivations et les comportements des délinquants, ainsi que
de développer des stratégies de prévention et de traitement adaptées à chaque type
de délinquant.

- La typologie de Ferri classe les criminels en cinq catégories en fonction de leurs


caractéristiques : les criminels-nés, les criminels fous, les criminels passionnels, les
criminels par occasion et les criminels par habitude. Cette typologie permet de mieux
comprendre les différents types de criminels et leurs motivations.

- La typologie d'E. A. Fattah est fondée sur la réaction sociale différentielle et


distingue trois catégories de délinquants : les sacrifiables, les inaccessibles et les
intouchables. Cette typologie met en évidence l'importance de la réaction sociale
dans la détermination des comportements délinquants.

- Les typologies de crimes ne correspondent pas à la classification des actes criminels


retenue en droit pénal général. Elles mettent en évidence les différents types de
victimes et les différentes formes de préjudice causé par les crimes, ce qui permet de
mieux comprendre les conséquences des actes criminels.

02 Théories Anthroplogiques
La théorie de Lombroso est considérée comme la première théorie criminologique
scientifique car elle a introduit une approche expérimentale pour étudier le
phénomène criminel. Cependant, elle a été critiquée pour ses diagnostics superficiels
et sa tendance à généraliser à partir d'un petit échantillon de criminels, ce qui remet
en question la validité de ses conclusions

Lombroso a identifié des caractéristiques anatomiques et psychologiques communes


chez les criminels, soutenant l'existence d'un "type criminel" avec des traits distincts.
Cependant, d'autres théoriciens ont remis en question ces caractéristiques,
soulignant la diversité et la complexité des facteurs contribuant au comportement
criminel

Les théories anthropologiques du crime ont influencé les politiques criminelles, qui
ont souvent cherché à éliminer les individus considérés comme criminels-nés ou
dangereux pour la société. Cela a eu des implications importantes en matière de
justice pénale et de traitement des délinquants ,

Les théories constitutionnalistes ont suivi la théorie de Lombroso et ont identifié des
caractéristiques physiques associées aux criminels, telles que des yeux vitreux, un nez
aquilin, des mâchoires robustes, des oreilles longues, des pommettes larges, des
cheveux crépus abondants et foncés, des dents canines très développées et des
lèvres fines. Ces caractéristiques ont été utilisées pour tenter de distinguer les
criminels des non-criminels, mais leur validité a été remise en question

Enfin, les théories anthropologiques du crime ont ouvert la voie à d'autres méthodes
de recherche, telles que le profilage criminel, qui cherchent à identifier les
caractéristiques et les comportements associés aux criminels pour aider à résoudre
les crimes et à prévenir la délinquance

03 Théories sociologiques
- L'école cartographique ou géographique, représentée par Quetelet et Guerry, a été
la première à travailler sur les statistiques criminelles en France. Elle a étudié l'impact
du milieu environnant sur la personne du criminel. Cette école a mis en évidence
l'existence de corrélations entre certains facteurs géographiques, tels que la densité
de population ou le climat, et la criminalité.

- L'école du milieu social, représentée par Tarde, a mis l'accent sur l'influence du
milieu social dans l'étiologie criminelle. Selon lui, pour lutter contre le crime, il faut
agir sur les facteurs criminogènes du milieu, notamment la pauvreté, l'alcoolisme, la
tuberculose. Cette école a ainsi contribué à mettre en lumière l'importance des
facteurs sociaux et économiques dans la genèse de la criminalité.

- L'école de l'interpsychologie, également représentée par Tarde, a étudié les


rapports individuels qui dépendent d'un fait social essentiel : l'imitation. Selon lui,
l'imitation est une cause de criminalité, car chaque personne a tendance à imiter le
comportement de ses semblables. Cette école a ainsi mis en évidence l'importance
des interactions sociales dans la genèse de la criminalité.

- L'école socialiste, fondée sur les thèses de Marx et Engels, a établi une corrélation
entre capitalisme et délinquance. Selon cette analyse marxiste de la délinquance, la
criminalité serait une réaction contre les injustices sociales et elle est présente dans le
prolétariat. Elle devrait disparaître avec l'avènement de la société communiste et la
fin de la lutte des classes. Cette école a ainsi mis en évidence l'importance des
facteurs économiques et politiques dans la genèse de la criminalité.

- Les explications de type sociologique données au phénomène criminel sont de


nature diverse. Elles sont complétées par la criminologie nord-américaine avec,
notamment, Sutherland. Cette approche a mis en évidence l'importance des
processus de socialisation et des interactions sociales dans la genèse de la
criminalité.

- Les implications pratiques de ces théories pour la prévention et la lutte contre la


criminalité sont multiples. Elles peuvent inclure des mesures visant à réduire les
inégalités sociales, à améliorer les conditions de vie dans les quartiers défavorisés, à
renforcer les politiques de prévention de la délinquance, etc. Ces mesures peuvent
contribuer à réduire les facteurs criminogènes du milieu et à favoriser l'intégration
sociale des individus.

04 Théories multifactorielles
La théorie multifactorielle du crime, développée par Enrico Ferri, considère que le
comportement criminel est influencé par plusieurs facteurs. Ces facteurs incluent les
caractéristiques individuelles du délinquant, telles que sa constitution organique et
psychique, son sexe et son âge, ainsi que son environnement social et physique,
comme sa famille, son système d'éducation et son organisation politique. Les
impulsions du délinquant sont également prises en compte dans cette théorie.

Ferri a proposé deux lois pour expliquer la criminalité. La première est la loi de la
saturation criminelle, qui stipule que le niveau de la criminalité est déterminé chaque
année par les conditions du milieu physique et social, les tendances héréditaires des
individus ainsi que leurs impulsions. La seconde est la loi de la sursaturation, qui
indique que certains événements sociaux particuliers peuvent entraîner une
augmentation de la criminalité.
Selon Ferri, la responsabilité pénale devrait être remplacée par la responsabilité
sociale, qui prend en compte le danger social représenté par le délinquant. Il
préconise également des mesures de sûreté destinées à protéger la société, plutôt
que des peines de rétribution et d'intimidation. Ces mesures de sûreté comprennent
des substituts de la peine, qui sont des mesures de défense préventives, ainsi que
des mesures de défense répressives, qui varient selon le type de délinquant.

La théorie multifactorielle de Ferri a été critiquée pour son manque de rigueur dans
la classification des facteurs criminogènes et des types de délinquants. Cependant,
elle a contribué à l'adaptation de la réaction sociale à la diversité des criminels, en
encourageant l'individualisation de la sanction pénale. Cette individualisation de la
sanction pénale est basée sur le principe d'individualisation, qui permet d'adapter la
sanction à chaque délinquant.

05 Théories contemporaines
1. Les théories étiologiques cherchent à expliquer les causes de la criminalité. Dans
ce document, la théorie de l'association différentielle est abordée. Cette théorie
postule que la criminalité est directement liée à l'organisation sociale de la société.
Selon cette théorie, le comportement criminel est appris au contact de modèles
criminels par des processus de communication individuelle. Ce comportement est
acquis à l'intérieur d'un groupe social restreint comme la famille, l'école, la bande ou
la rue au sein duquel la loi pénale est soit respectée, soit transgressée

2. La criminologie de la réaction sociale est un courant de pensée qui remet en


question la distinction entre délinquants et non-délinquants. Elle met l'accent sur la
stigmatisation sociale des individus et sur la manière dont les réactions sociales
peuvent influencer le comportement criminel. Dans ce document, la criminologie de
la réaction sociale est présentée en mettant en avant le courant interactionniste et la
théorie de l'étiquetage. Selon cette théorie, les individus sont étiquetés comme
délinquants en raison de leur comportement, ce qui peut les conduire à adopter un
comportement criminel ,

3. La criminologie empirique est une approche qui étudie l'acte criminel comme
point de départ de la recherche empirique. Dans ce document, la criminologie
empirique est abordée en mettant en lumière l'analyse stratégique de la délinquance
proposée par M. Cusson. Cette analyse cherche à expliquer l'acte criminel en étudiant
les facteurs qui ont conduit à sa commission. M. Cusson a étudié non pas la
personnalité criminelle mais le fait criminel ,

06 Facteurs endogènes Hérédité et


Troubles mentaux.
1. L'hérédité est reconnue comme un facteur influençant la formation de la
personnalité, et la question de la transmission des conduites criminelles par hérédité
a été étudiée par les criminologues. Cela signifie que les caractéristiques personnelles
et les comportements peuvent être influencés par des facteurs génétiques transmis
par les parents. Les criminologues ont examiné si les comportements criminels
peuvent être hérités et ont cherché des preuves de transmission de ces
comportements à travers les générations ,

2. Les antécédents héréditaires, les maladies mentales, la consommation d'alcool et


de drogue sont des facteurs criminogènes à des degrés divers, mais ils n'impliquent
pas obligatoirement, à eux seuls, une trajectoire criminelle. Cela signifie que
l'hérédité, les troubles mentaux, la consommation d'alcool et de drogue peuvent
contribuer à la propension à commettre des actes criminels, mais d'autres facteurs et
circonstances sont également impliqués dans la détermination du comportement
criminel ,

3. Les troubles mentaux tels que la psychopathie, la sociopathie, l'épilepsie, les


arriérations mentales et la démence sont associés à des comportements criminels.
Cela indique que certaines conditions mentales spécifiques peuvent être liées à un
risque accru de comportement criminel, bien que la relation entre les troubles
mentaux et la criminalité soit complexe et nuancée ,

07 Facteurs endogènes Sexe et Age


1. Facteurs endogènes de la criminalité :
- Les taux de différents types d'infractions commises par les mineurs par rapport
aux majeurs, tels que les coups et blessures volontaires, les viols et agressions
sexuelles, les destructions et dégradations, l'usage de stupéfiants, et les infractions
aux règles de circulation routière, mettent en lumière les différences dans la nature
des infractions commises par les différentes tranches d'âge .
- La diversité des formes de la délinquance juvénile, mettant en évidence l'entrée
précoce des mineurs dans la criminalité et la sous-représentation des filles, souligne
l'importance de comprendre les facteurs qui influent sur la délinquance juvénile et la
nécessité de politiques et de programmes adaptés ,

2. Criminalité féminine :
- Les statistiques concernant la réponse pénale donnée par les magistrats pour les
femmes impliquées dans des affaires traitées par les parquets, ainsi que les
condamnations et les durées d'emprisonnement, mettent en évidence les différences
dans le traitement judiciaire des femmes par rapport aux hommes dans le système
pénal ,

3. Âge et délinquance juvénile :


- Les difficultés individuelles telles que l'échec scolaire et la déscolarisation
favorisant l'installation de la violence à l'école et la recherche de reconnaissance
auprès de groupes de jeunes, avec l'admission dans une bande comme moyen d'être
valorisé, soulignent l'importance de prendre en compte les facteurs sociaux et
individuels dans la compréhension de la délinquance juvénile ,
- Le traitement judiciaire des mineurs délinquants, y compris les raisons pour
lesquelles un mineur peut ne pas être poursuivi pénalement et les mesures
alternatives aux poursuites prévues par le Code de procédure pénale, met en lumière
les spécificités du système judiciaire en ce qui concerne les mineurs et la nécessité de
mesures adaptées à leur situation ,

08 Facteurs exogènes
Les facteurs exogènes de la criminalité font référence à des éléments extérieurs à
l'individu qui peuvent exercer une influence sur son comportement criminel. Ces
facteurs peuvent être associés à divers environnements dans lesquels évolue
l'individu, tels que l'environnement social, économique, familial, professionnel ou
culturel. Par exemple, un individu peut être influencé par la situation économique de
sa famille, les relations au sein de son foyer, les opportunités professionnelles ou les
normes culturelles qui prévalent dans son milieu.

Les recherches en criminologie ont démontré que certains milieux sont plus
susceptibles de favoriser la criminalité que d'autres. Par exemple, les quartiers
défavorisés, les zones urbaines mal desservies, les familles dysfonctionnelles ou les
milieux professionnels corrompus peuvent créer un terreau favorable à l'émergence
de comportements délinquants. Ces environnements peuvent présenter des défis tels
que le chômage, la pauvreté, la désorganisation sociale, le manque d'opportunités
ou l'exposition à des modèles de comportement déviant.

Il est important de noter que les facteurs exogènes ne sont pas des déterminants
absolus de la criminalité. En effet, l'interaction entre ces facteurs et les
caractéristiques individuelles de l'individu, telles que son âge, son sexe, sa
personnalité, son histoire personnelle, peut influencer la survenue de comportements
criminels. Ainsi, deux individus exposés aux mêmes facteurs exogènes peuvent réagir
de manière différente en fonction de leurs caractéristiques individuelles.

Enfin, les politiques de prévention de la criminalité peuvent tirer parti d'une meilleure
compréhension des facteurs exogènes de la criminalité. Par exemple, en favorisant le
développement économique des quartiers défavorisés, en renforçant les liens
familiaux, en offrant des opportunités professionnelles ou en luttant contre la
corruption dans les milieux professionnels, il est possible de réduire les risques de
criminalité. En comprenant les influences environnementales sur la criminalité, les
décideurs peuvent concevoir des interventions ciblées visant à atténuer ces facteurs
de risque et à promouvoir des environnements plus sains et plus sûrs pour les
individus.

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