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Délinquant : représente les personnes qui dévient par rapport à la loi sont qualifiés au sens pénal de
trois manières, contravention, délit ou crime, qui sont toutes des infractions. On parle d’auteur
d’infraction et non de délinquant pour ne pas réduire l’individu à son infraction et pour pouvoir
discriminer au mieux les deux catégories crime/délit (différence de gravité).
Dangerosité criminologique : facteurs qui font qu’un individu passe ou repasse à l’acte.
Dangerosité psychiatrique : facteurs qui font qu’un individu passe ou repasse à l’acte avec un
fonctionnement psychique déviant (déséquilibre du fonctionnement psychologique). On travail avec
l’approche développementale (fil de vie) afin de comprendre le passage à l’acte, pouvoir envisager
un rétablissement et éviter la réitération du passage à l’acte.
Violence : est un comportement « délibéré » et dirigé envers une personne dans le but de lui causer
un tort physique et/ou psychologique.
Les comportements violents incluent : meurtre, blessure intentionnelle, contrainte par la force ou
l’intimidation, souffrance infligée physiquement à une personne contre son gré ou l’exposition
délibérée d’une personne à un grave danger. Ce n’est pas uniquement l’acte dirigé envers le sujet
mais aussi la mise en situation qui peut être un comportement violent (pex maltraitance,
séquestration…).
Auparavant, c’était principalement les crimes qui étaient considérés comme violent, aujourd’hui les
délits et contraventions sont également considérés comme tel. Par exemple les violences conjugales
d’autrefois étaient connues lorsqu’il y avait un meurtre, aujourd’hui les violences conjugales sont
bien plus prises au sérieux.
Les professionnels sont chargés de l’évaluation et du traitement des auteurs de comportements
violents. Ces professionnels ont besoin de connaissances et de formation constante (problématique,
intervention, diminution des risques, réduire la souffrance). Les connaissances dans ce domaine sont
en constante évolution depuis les années 70, aujourd’hui nous manquons toujours de connaissances.
Dans les comportements violents, la 1ère question à se poser lors de la rencontre avec l’auteur
d’infraction est : est-ce que ce comportement est isolé ou répété ? Le professionnel va se servir de la
psychologie développementale. Le but est de savoir s’il y a déjà eu ce genre de comportement dans
la ligne de vie de l’auteur d’infraction. Si ce comportement est répété on va tenter de comprendre
pourquoi ce comportement est répété, depuis quand. On parle de carrière infractionnelle, visible
dans le casier judiciaire. Est-ce que ces auteurs sont des spécialistes dans leur domaine ? Ces
individus ayant un cpt répété et spécialiste ont un profil particulier, les auteurs qui ont un profil
polymorphe dans le passage à l’acte est plus complexe et donc le professionnel n’agira pas pareil.
Spécialistes ou polyvalents ?
Pour un auteur à cpt répété polyvalent il y a peu de théories criminologiques mais plus de théories
utiles en psychopathologie. En fonction de la régulation des émotions, de l’interprétation des
émotions d’autrui, capacité de recul, cognition… on pourra identifier des fragilités psychologiques
qui pourraient expliquer les passages à l’acte. L’agressivité, l’irritabilité, les capacités d’inhibition
sont des choses que tout le monde peur ressentir mais certains individus n’arrivent pas à les
contrôler du à certains dysfonctionnement psychiques.
Certains éléments ressortent dans la violence. Par exemple il y a des sujets qui rencontrent des
difficultés dans leur vie, ce sont des facteurs de risque, pour compenser cela les sujets ont également
des ressources afin de faire face aux difficultés. Soit l’individu se laisse déborder par ses fragilités car
il n’a pas les ressources soit il a assez de ressource et donc sait gérer ses difficultés.
Facteurs de fragilité :
Autorégulation : activité guidée par un but, bien organisé et mise en œuvre par la personne, qui
inclut la capacité à maîtriser ses émotions (Vosh & Baumeister, 2004)
Impulsivité : incapacité à inhiber son comportement en réponse à des signaux immédiats dans
l’environnement. C’est une caractéristique commune à tous les auteurs d’infractions chroniques, pas
seulement à ceux qui ont un comportement violent (Stewart & Rowe, 2000).
- Psychopathie
- Trouble de personnalité (antisocial, narcissique, limite/borderline)
Antécédents développementaux :
- Hyperactivité
- Impulsivité
- Manque de maitrise de soi
- Déficit attentionnel
Observé fréquemment mais l’un n’entraine pas l’autre, ce n’est pas systématique.
Les premières études sur ces notions de violence étaient des théories qui cherchaient à identifier un
facteur qui favoriserait l’émergence d’un comportement : lien de cause à effet. OR ce n’est pas un
facteur qui cause un comportement, en psychologie on parle de multifactoriel.
1) Théorie sociocognitive
Il y a principalement des caractéristiques individuelles, avec certains schémas cognitifs qui viennent
du courant cognitiviste. La théorie de l’apprentissage sociale de Bandura se pose la question de ce
qui amène l’individu a avoir un comportement violent. Grace a ses études nous avons appris que les
individus en groupe observe puis imitent les autres. Il y a un aspect social et cognitif (regarder les
autres et encoder des schémas d’action favorable ou défavorable). Les sujets des expériences avaient
grandit des milieux assez spéciaux : précaire, délétère et violent. L’hypothèse est que ce que les
personnes vivent et voient ont ensuite ce schéma d’action. Les représentations cognitives deviennent
ensuite des structures, c’est-à-dire que l’apprentissage devient le mode vie, mode d’action du sujet.
Les gens transforment leurs expériences de la réalité en modèles cognitifs qui leur
serviront de guide dans leurs jugements et leurs actions.
Il ya dans ces théories la notion d’apprentissage qui permettent à l’individu d’avoir de nouvelles
positions morales, comportements, ou de nouvelles compétences cognitives. Il y a 4 étapes
nécessaires :
- L’observateur doit être attentif à ce qu’il y a autour de lui, c’est cette attention particulière
aux objets ou individus qui fait la signification que l’individu donne à ce qu’il se passe autour
de lui.
- L’observateur doit se rappeler le comportement de l’autre et le mémoriser, qui deviendra
une règle. Ce qui veut dire que plus l’attention et la concentration sera grande envers la
personne plus l’individu sera capable de s’en souvenir.
- Cela deviendra ensuite une ligne de conduite potentielle.
- Motivation à répéter le comportement violent au vu du milieu et du type de personne dans
lesquels l’individu vit.
La manière dont les gens traitent l’information sociale en terme d’encodage, de stockage et de
récupération et l’appliquent à la situation.
L’individu est vu comme un interprète actif de l’information qui vise à exprimer la meilleure réponse
possible dans des conditions données.
Ces individus vivant dans un environnement violent n’auront pas assez de recul pour comprendre
que leur comportement n’est pas dans la norme. La violence est leur norme, leur référentiel.
Dans des situations sociales ambiguës les individus qui ont des difficultés à traiter l’information ont
plus de risque d’agir violemment. L’agir risque d’être problématique. Ce sont dans des milieux
instables et ambigües que l’ont risque de voir des comportements anormaux, agressifs (pex enfant
battu).
Contrairement aux personnes non violentes, les individus agressifs portent une attention sélective
aux signaux agressifs et ont tendance à s’en rappeler, perçoivent plus facilement une agression
dans un large éventail de contextes sociaux (Sestir & bartholow, 2007) et attribuent des intentions
hostiles aux autres.
Limite : on ne peut pas expliquer tous les comportements violents à partir de cette théorie. Les
modèles intégrées vont alors être théorisé.
III) Modèle intégré
Peu d’efforts ont été fait pour élaborer et valider une théorie multifactorielle du comportement
violent. Anderson & Bushman (2002), Serin (2004): modèles unifiés qui établissent les interactions
attendues entre divers facteurs liés aux comportements violents
Ces modèles n’ont pas ou très peu été testés expérimentalement. On va tenter d’identifier des
facteurs souvent observé chez les individus violents, on tente d’expliquer le comportement violent
avec l’association de ces facteurs. Il y a la notion du modèle général de l’agression :
3 étapes :
2. Variables internes :
- Cognitions (schéma d’action, remise en question)
- Emotion
- Excitation physiologique (recherche d’adrénaline)
Multifactoriel :
1. Facteurs de prédisposition :
- Distorsion cognitive dans les propos sans remise en question qui permet de minimiser les
faits ou de rationnaliser (« je suis fort », « je suis la loi », « je ne pleure jamais », « une
femme ne doit pas mettre de décolleté », « elle était habillée en robe elle l’a cherché »)
2. Contexte :
- Situation particulière
- Circonstances
Travail sur la ligne de vie et l’avant passage à l’acte (micro et macroscopique du contexte). Le
contexte est un facteur précipitant. Cela joue sur le risque qu’un individu réponde
violemment dans une situation donnée
3. Facteur expressif :
- Inhibiteurs (la peur des conséquences, l’adhésion prosociale, un attachement significatif à
une personne)
- Désinhibiteurs (pression des paires, violence, colère, recherche de sensations
physiologiques)
4. Désistement à la violence :
La désistance est le fait qu’un individu n’agisse plus violemment. Les ressources dans
l’environnement social peuvent aider une personne à ne plus être violent (vieillisse, naissance d’un
enfant, mariage). Certains individus se redéfinissent complètement et ne passent plus à l’acte. Il faut
donc laisser le temps à l’individu de se réinsérer dans la société et trouver les ressources. On compte
au moins 10 ans sans récidive pour parler de désistance.
La psychologie sur la violence est très peu développée, il y a certaines théories mais ne
suffissent pas pour répondre aux besoins. La population est tellement hétérogène que les
théories même intégrées ne suffissent pas.
Premiers débat dans les années 50 : remise en question de la relation causale. On se questionne
autour de la notion de système, de processus cognitif. Ce sont les sociologues qui ont commencé à se
questionner, d’où le fait que les premières études se centrent sur le groupe (réaction sociale). On
observe une notion de processus qui est mis en avant. On se demande comment le sujet devient
délinquant et plus pourquoi (réactions sociales à la déviance).
Dimension processuelle
Agir infractionnel : Résultante de la combinaison d’étapes successives. Chaque phase requiert une
explication et une cause.
Beckert (1963) : Enchainement d’actions dans lesquelles chaque action, relative à l’intervention de
chaque facteur, est subordonnée à la réalisation des étapes précédentes.= microscopique (quels
processus sous-jacents)
Cohen (1971) complète cette conception de l’agir avec un modèle plus complexe de l’agir
infractionnel: interaction « acteur-situation ». Processus qui se développe dans le temps, au travers
d’une série d’étapes. L’étape initiale ne préjuge pas du devenir final. Le passage d’une étape à une
autre n’est pas déterminé par la précédente. Des remaniements, des changements et des
régressions. Des effets de feed back Si l’acte est marqué par le passé et l’histoire du sujet, il n’est
jamais entièrement déterminé par l’antériorité, aucune prédiction n’est possible tant que le
processus n’est pas achevé.
La succession est l’enchainement d’éléments qui va mener jusqu’au passage à l’acte. On parle de
chaine délictueuse infractionnelle Il se peut que cette succession puisse être brisée. Certains
individus peuvent comprendre et se rendre compte de cet enchainement afin de pouvoir le briser.
/!\ ce n’est pas parce qu’un individu vit dans un environnement violent qu’il le sera forcément. Les
prédictions ne sont pas bonnes à 100% mais cela reste un facteur de risque.
L’approche temporelle : s’intéresse au temps de l’acte, au temps du sujet. Les différents facteurs
observables ne sont pas figés, il faut regarder à quel moment ils apparaissent. Il faut articuler de
manières dynamiques différentes dimensions. Concernant les comportements, il faut observer :
Dimension signifiante : on s’intéresse au sens de l’acte, dans une perspective intégrative à partir de la
prise en compte des premiers axes d’analyse et de différents niveaux de lecture de la réalité
criminologique (=l’intégration, la mentalisation, la compréhension du passage à l’acte).
V) Les paraphilies
1) Terminologies et définitions
Terme induit en 1983 dans le DSM3. « perversions sexuelles », dans les classifications antérieures,
notamment la CIM8 en 1965, ensuite qualifiée de déviations sexuelles dans la CIM9 en 1975 et sont
devenus les « troubles de la préférence sexuelle » dans la CIM10 en 1993
Point de vue sociétal, depuis les années 90 on parlera de délinquants ou criminels sexuels,
d’agresseurs ou d’abuseurs sexuels. Par la suite une conférence de consensus sur les « auteurs
d’agressions sexuelles » en 2001. Actuellement on se base sur :
On parle aujourd’hui, depuis le début des années 2000, « d’infraction à caractère sexuel »
pour ne pas réduire l’individu à son passage à l’acte.
Confusion entre le champ clinique et pénal. Le champ pénal est ce qui est interdit par la loi, il prend
en charge les personnes qui ont agit de manière illégale. Alors que la clinique prend en charge les
individus avec des pathologies même s’ils n’ont pas passé à l’acte. Un individu ayant un trouble
paraphilique n’agit pas forcément illégalement et un individu normal peut agresser sans être
paraphile.
Paraphilie : fantaisies imaginatives sexuellement excitantes, des impulsions sexuelles ou
comportements survenant de façon répétée et intense et impliquant :
Perversion : gout pour le mal qui peut se manifester dans tous les domaines (sexuel ou non). La
perversion sexuelle n’est pas forcement associée à une perversité de caractère Cette perversion est
plutôt rare à observer chez les délinquants sexuels. La perversion sexuelle n’existe plus, ce terme est
dépassé, on parle de sadisme sexuel.
/!\ La normalité sexuelle n’existe pas vraiment, on peut définir une ligne à ne pas franchir : la
souffrance de l’autre, difficulté dans le quotidien, addiction comportementale. Ce n’est donc pas
l’acte en tant que tel mais la possible souffrance que l’acte induit chez l’un ou l’autre. Cette
souffrance chez l’autre n’est pas forcément induite pendant l’acte, elle peut l’être après l’acte.
2) Critères pathologiques
Le critère le plus souvent admis au niveau médical et paramédical est celui de la souffrance. La
souffrance est souvent liée à :
- des fantasmes
- des activités sexuelles non maitrisées
- Troubles anxieux
- Troubles dépressifs
- Risques suicidaires
- Désordres psychosomatiques
Autres critères :
Mais la frontière à partir de laquelle la sexualité bascule du registre du désir dans celui de la
dépendance reste flou.
3) Description clinique
On travail de la même manière avec un paraphile qu’avec un autre patient. Même si la pose du cadre
et l’alliance thérapeutique peuvent être un peu plus complexe car le sujet de l’entretien porte sur la
sexualité (pratique sexuelle, pornographie, prostitution…). On décentre du passage à l’acte et on se
centre sur les problématiques de l’individu. On travaille également le parcours de vie mais plus axée
sur la sexualité (vie sentimentale, sexuelle, enfance…).
Le psychologue doit être prêt à rencontrer ce genre de patient et être non jugeant malgré les agirs de
son patient.
Définition exhibitionnisme : tendance persistante à exhiber ses organes génitaux le plus souvent dans
des lieux publics à des individus étrangers et pris au dépourvus par ce comportement, avec ou sans
érection et/ou masturbation.
Signification et pronostic :
Profil impulsif/obsessionnel : avec une certaine lutte anxieuse avant l’acte, l’acte permettant de
soulager l’anxiété. Ces individus ont conscience de leurs actes et vont ressentir une culpabilité à la
suite de l’acte.
Profil névrotique : ont une timidité, une soumission, une phobie, de l’anxiété. L’acte permet de se
punir soi même, de s’infliger de l’humiliation, une mésestime de soi.
Dans les deux profils ces individus recherchent une réaction interne (de la part de soi) et non une
réaction de la part des victimes. Si ces individus commettent ce genre d’infractions à caractère sexuel
en attendant la réaction des victimes alors ce n’est pas de l’exhibitionnisme.
Engrenage émotionnel dans lequel ces individus ont du mal à partir (cercle vicieux).
Profil pervers : l’individu tire une certaine satisfaction de la surprise, de la peur de ses victimes. Il y a
souvent une escalade dans les infractions
Profil réactionnel : l’individu aura des phases dans son parcours d’exhibition du à certains
déséquilibres dans sa vie (dépression, frustration). Ce type de réaction sert d’autorégulation, le
comportement est souvent minimisé car sert à éviter d’autres actes infractionnels possibles.
b) Pédophilie
Définition pédophile : activité sexuelle avec un enfant, garçon ou fille, pré-pubère. L’enfant est âgé
de moins de 13-14 ans dans la majorité des cas. Le pédophile a un âge minimum de 16 ans (peu
d’adolescents ont ce diagnostique). Il faut une différence d’au moins 5 ans avec la victime.
Il faut que la fantasmatique sexuelle déviante ait une durée minimum de 6 mois et qui entraine une
excitation sexuelle intense et récurrente.
Il faut une détresse importante chez l’individu et une perturbation dans les relations sociales.
On travail beaucoup sur le type de victime : exclusivement les enfants, enfants et adultes ? On tente
de comprendre, si l’individu agresse des adultes et enfants, quelle est sa fantasmatique sexuelle.
Chez les enfants qui en sont victimes on recherche aussi un type de profil de victime : fait parti de la
famille ? de l’entourage ? Inconnu ?
Par exemple si la victime est inconnue, enfant et de sexe masculin alors il y a plus de risques que
l’auteur réitère son acte. C’est un marqueur de risque.
Profil clinique particulier avec des comorbidités de troubles, certains facteurs, sans parler de la
déviance sexuelle, favorise les actes pédophiles :
- Déficience intellectuelle
- Démence débutante (désinhibition)
- TOC à thème pédophile
- Troubles bipolaires (en phase maniaque avec la désinhibition)
- Troubles psychotiques
- Alcoolisme et toxicomanie (très fréquent car levé d’inhibition)
Il est nécessaire de mesurer la chronicité : selon les critères du DSM depuis au moins 6 mois, en proie
à des impulsions sexuelles ou à des fantaisies imaginatives sexuellement excitantes, impliquant une
activité sexuelle avec un enfant pré-pubère On distinguera le sexe de la victime et le lien «
agresseur-victime »
Lors de la prise en charge les individus agissent moins voire plus du tout.
Primaire et chronique : Ces individus cherchent le passage à l’acte avec la même victime (grooming).
Il y a une notion de relation avec l’enfant, il y a une séduction, et même une relation de couple
parfois. Il y a coercition de la victime. Le passage à l’acte est généralement plus agressif, plus violent.
Plexismographie
5) Hypothèses étiologiques
Il a été retenu par la conférence du consensus l’existence de troubles grave du narcissisme, d’une
fragilité du sentiment de continuité identitaire et d’une menace d’effondrement dépressif (Balier &
baron-Laforet).
Mais les recherches actuelles focalisent sur l’agression sexuelle et les types d’agresseurs sexuels
pas sur les paraphilies qui sont une sous partie de l’agression sexuelle. Il faut donc être très vigilant
par rapport aux termes employés.
6) De ces questionnements sur les paraphilies
On observe un questionnement sur les comportements que ce trouble va induire et non pas sur le
mode de fonctionnement en général de l’auteur : il faut comprendre pourquoi l’individu à agit
(parcours de vie). Et au sens plus large l’attention se focalisera sur les auteurs d’infractions à
caractère sexuel (AICS). Il y a de nombreux travaux sur les AICS concernant l’étiologie: adversité,
traumatisme, attachement, soins parentaux, bases neuropsychologiques, dynamique
familiale/systémique…
Critères diagnostiques :
7) Traitement
L’objectif n’est pas de normaliser le passage à l’acte, il va falloir s’en détacher pour aider le patient.
Le deuxième objectif est de diminuer la souffrance des auteurs, même si celle-ci ne parait pas
explicite. Il va falloir travailler avec une diversité des soins car les paraphilies sont polymorphes.
- Analytique
- Cognitif
- Comportemental
- Médicamenteux
- Modèle risque/besoin/réceptivité (cf cours L2) : pas d’efficacité thérapeutique pour les
déficiences intellectuelles et les psychopathes car ils n’ont pas les capacités à recevoir le
traitement (intelligence).
- Good live Model
- Programmes de prévention de la récidive
Une sous-partie de la prise en charge de ses AICS est l’évaluation du risque de récidive. Car il faut
déterminer le niveau de risque de récidive de l’individu par des calculs de probabilités à partir de
facteurs de risque (statiques). Mais également de par l’utilisation d’instruments d’évaluation qui
permettent d’identifier des cibles de traitement (dynamiques).
8) Références
Depuis plus d'une décennie, les agresseurs sexuels font la une de l'actualité
judiciaire et confrontent les professionnels de terrain à des défis de taille.
D'une part, nos sociétés veulent se protéger contre la récidive sexuelle, et
des dispositions légales ont été prises dans de nombreux pays pour
encadrer le suivi de ces délinquants particuliers. D'autre part,
l'hétérogénéité des agresseurs sexuels sur les plans criminologique et clinique est évidente. Elle
implique une réactualisation de leur évaluation clinique à la lueur des recherches récentes. Cet
ouvrage présente très concrètement les spécificités cliniques et criminologiques des agresseurs
sexuels telles qu'elles apparaissent au travers des méthodes actuelles d'évaluation. Les auteurs
proposent aussi un regard critique sur des méthodes potentiellement prometteuses, soit déjà
validées, soit en cours de validation. L'ouvrage fait le point sur les connaissances actuelles dans
plusieurs domaines interdépendants : les expériences vécues durant l'enfance ; les troubles de la
personnalité ; les préférences sexuelles ; la récidive. Il revisite l'agression sexuelle à la lumière des
techniques projectives et présente les instruments prometteurs pour l'évaluation et la gestion du
risque de récidive ; à partir des outils standardisés, il traite de l'évaluation du déni, des distorsions
cognitives et de l'empathie. Le livre aborde aussi le domaine encore peu connu des particularités
neuropsychologiques des agresseurs sexuels. Finalement, il examine les particularités de l'évaluation
clinique des agresseurs sexuels déficients mentaux
VI) La psychopathie
Le terme de psychopathie a été supprimé des classifications mais perdure en clinique et dans le
langage commun.
En France :
Pinel 1801 & Esquirol 1805-1836 : Fixent l’origine de la psychopathie dans l’émergence des
passions
Georget 1820-1872 : Pense qu’il existerait des affections physiologiques du cerveau qui
prédisposeraient
Morel 1857 : Dégénérescence d’une disposition génétique causée par de multiples facteurs
externes au sujet
Magnan & Legrain 1895 : Asynergie fonctionnelle entre différents centres du cerveau
Dupré 1925; Delmas & Boll 1922 : Comparent la psychopathie à un déséquilibre du à une
affection constitutionnelle
Gibello 1978-1983 : Dysfonctionnement cognitif
Les critères descriptifs de la psychopathie varient pour chacun de ces auteurs. Ce ne sont que des
références d’auteurs Français, en Allemagne, les descriptions varient également. Néanmoins, les
conceptions sur la psychopathie mettaient l’accent sur des déterminismes étiologiques privilégiant
une hypothèse innéiste.
2) Origine
TD***
3) Cadre de soin
Zagury, 2015 : « la personnes présentant un TPP a le don pour élire ses bons et ses mauvais
soignants. Plus que tout autre patient, il implique de travailler en équipe et de limiter une trop
grande diversité des réponses » (p.42)
Resistances par la tromperie, par la manipulation
« La commission d’audition estime que les personnes souffrant d’une organisation de la personnalité
de type psychopathique peuvent utilement bénéficier d’une prise en charge thérapeutique à la
condition qu’elle soit articulée rigoureusement avec la prise en charge sociale. Compte tenu du
parcours de ces personnes, jalonné par des ruptures affectives, familiales et sociales réitérées, la
commission d’audition insiste sur la nécessité pour celles-ci de bénéficier d’un cadre structurant et
d’une coordination sans faille de tous les intervenants. Les équipes doivent être en mesure de
résister aux mises en échec répétées. Si la cure psychanalytique classique est en règle inadaptée, les
thérapies cognitivo-comportementales et les thérapies psycho-dynamiques peuvent être utilement
mobilisées. D’une manière générale, les équipes doivent s’organiser pour éviter les confrontations
duelles et favoriser une prise en charge collective et coordonnée. Les médicaments ont un intérêt
pour apaiser la souffrance. Les structures sociales d’accueil et d’hébergement susceptibles
d’accueillir ces personnes dans le champ social doivent être soutenues afin d’éviter les ruptures et
rejets provoqués par les personnalités à expression psychopathique. En conséquence, la commission
d’audition recommande :
- d’organiser, au niveau départemental ou infradépartemental, des schémas d’intervention
coordonnés entre l’hôpital, le secteur psychiatrique et les intervenants sociaux réactualisés
régulièrement
- d’organiser systématiquement, dans le cadre de ces schémas, la collaboration entre le
secteur de psychiatrie et les structures d’insertion sociale et les traduire par des
conventions. Cette exigence devrait être intégrée dans les projets des établissements
(notamment les centres d’hébergement et de réinsertion sociale [CHRS]) et dans les
indicateurs d’activité de ceux-ci. Elle devrait également entraîner l’allocation de moyens
dédiés ;
- de structurer de manière rigoureuse le travail fonctionnel des équipes médicales et sociales
confrontées à la prise en charge des personnes présentant une organisation de la
personnalité à expression psychopathique afin de favoriser le travail en équipe et d’éviter la
confrontation duelle
- de prévoir dans toutes les équipes un temps institutionnel d’analyse et d’échange en
commun. Elle estime que l’organisation d’une supervision est absolument indispensable.
S’agissant des établissements d’insertion, cette supervision doit pouvoir être intégrée dans la
convention qui lie l’établissement au secteur psychiatrique. »
a) Mesurer la psychopathie
Concept de fortement été influencé par les recherches relatives à l’évaluation du risque ainsi que par
la pratique en tant que telle (Dolan & Doyle, 2000).
La PCL-R :
- Echelle en trois points (0-1-2)
- 20 items
- Scores varient de 0 à 40 : Scores supérieurs à 30 reflétant un « prototype du psychopathe ».
- Evaluée à partir d’entretiens semi structurés et de la lecture minutieuse des dossiers
judiciaires des évalués.
b) Psychopathie et récidive
« Les personnes présentant un niveau de psychopathie élevé peuvent présenter des problèmes de
gestion de ces individus en institution mais également des soucis de réintégration au sein de la
société. Les études relatives à la récidive des psychopathes mentionnent un retour en milieu
sécuritaire relativement rapide. Il semble donc essentiel d’appréhender le niveau de risque de récidive
de ces personnes à l’aide d’instrument d’évaluation du risque qui intègrent le niveau de psychopathie.
» Pham & Ducro, 2015, p. 49
VII) L’expertise
1) Généralités
La variété des expertises est grande et la complexité des situations n’est pas simple à appréhender.
Va se poser la question de l’irresponsabilité pénale.
2) Terminologie
L’irresponsabilité pénale des malades mentaux : tous les malades mentaux bien que reconnus
comme tels, ne sont pas pénalement irresponsables. Seuls certains le sont. Sont pénalement
irresponsables les malades mentaux dont les troubles ont aboli le discernement ou le contrôle de
leurs actes. Seul le juge décide de l’irresponsabilité, après une ou plusieurs expertises
- « L’examen psychiatrique du sujet révèle-t-il chez lui des anomalies mentales ou psychiques?
»
- « L’infraction qui lui est reprochée est-elle ou non en relation avec de telles anomalies? »
(Au moment des faits)
Leur responsabilité demeure mais la juridiction tient compte de cette circonstance lorsqu’elle
détermine la peine.
Rôle majeur de l’expertise psychiatrique chez les auteurs de violence : équilibre indispensable entre
hôpital et la prison
Vocation principale :
- Diagnostiquer la maladie mentale de l’auteur d’infraction afin qu’il bénéficie de soins plutôt
que d’une peine
- Expertise présententielle
Mais développement d’expertise de prélibération
Les questions sont différentes et complémentaires avec ce qui est demandé au médecin psychiatre.
Par exemple pour les auteurs:
- Les enfants
- Les parents (évaluer la prise en compte de
la situation, la situation elle-même)
- Violence
- Négligence
- Mise en danger
4) Méthodologie
1. Lecture du dossier pour l’accusé
Eclairage subjectif par nature, accusateur de surcroît donc il est impératif d’en prendre connaissance
avec la distance nécessaire. Peut susciter la méfiance et la colère du mis en examen: S’estime bafoué
ou trompé par un praticien lié au juge d’instruction. Il est préférable d’offrir une écoute
supplémentaire à partir d’informations déjà acquises plutôt que de rejouer encore une fois le rôle du
policier ou du magistrat. Permet au sujet d’évoquer les faits qu’il a commis d’une autre façon. Nous
permet parfois de découvrir un être très différent de ce qu’il apparaissait dans le seul reflet pénal.
Juges ou experts sont partagés sur la question de savoir s’il est judicieux, voire éthique, de confier à
un même expert l’examen d’un agresseur et de sa (ou ses) victime(s). Car le risque est que l’expert
tendrait alors à relativiser les faits et leurs conséquences, voire même à prendre partie pour l’un ou
l’autre des protagonistes.
Exemple : en matière d’agression sexuelle, précisément dans ces cas où l’infraction n’est déterminée
que par le décalage de deux désirs. On peut alors légitimement soutenir qu’il est difficile de se priver
de la confrontation de deux subjectivités comme source d’informations, que la compréhension de
l’acte est à chercher justement dans la dynamique intersubjective et contextuelle d’une relation.
3. Domaines à investiguer
Pour le psychologue:
- Intelligence
- Affectivité
- Impulsivité
- Stratégies défensives ou déni ou minimisation
- Stabilité du fonctionnement du sujet:
processus actif ou de caractéristiques plus structurelles
période de crise ou d’un état chronique
vulnérabilité ou la fragilité du système
Pronostique
4. Rapport
- Anamnèse :
Recueil des données sociodémographiques
Parcours de vie
Le sujet dans son rapport avec les faits
Recueil des données somatiques
- Observations cliniques :
Fonctionnement psychologique de l’individu dans intégrité et mise en lien avec les événements de
vie, contextualiser la dynamique de l’individu.
- Avec différents outils d’évaluation :
Intellectuel
Emotion
Impulsivité
Attachement
Adversité
Risque de récidive
Nécessité de se spécialisé selon les demandes et les caractéristiques des personnes à expertiser :
Formation continu
Capacité de remise en question du psychologue quant à ses acquis et au travail
effectué
Réactivité au vu de parfois l’urgence de certaines demandes
- Ecriture du rapport
Par qui sera-t-il lui?
Ecriture compréhensible mais professionnelle
Que dit-on à la personne expertisée ?
Réponse aux questions
Suivre un plan logique de rédaction qui amène en conclusion à une réponse aux
questions
Conclusion :
- Demande
- Obligations
- Respect du sujet
- Compténces/limites
Définition victime : On appelle victime toute personne qui subit un dommage dont l’existence est
reconnue par autrui et dont elle n’est pas toujours consciente
Chaque mot de cette définition permet de caractériser la notion
- Personne physique ou moral
- Subit
- Dommage
- Reconnu
- Autrui
- Pas toujours consciente
La victime subit une rupture du cadre symbolique sociétal et juridique de référence, sentiment de ne
plus se reconnaitre dans les autres, d’être incompris de ceux qui n’ont pas vécu la même chose,
sentiment d’étrangeté : ressenti d’être hors de la communauté humaine.
Qui peut être victime ?
- Tout être humaine
- Une personne morale
- Une collectivité
Les victimes prennent une place dans le cadre référence que la société leur donne en fonction de
tout un système de valeurs. D’institutions de mouvements sociaux propres à cette société.
2) La victimologie clinique
La victimologie clinique relève essentiellement des sciences médicales et s’imprègne des sciences
humaines. Parmi les précurseurs trois noms se détachent comme fondateurs de l’école française
- CROCQ
- NOTO
- SERRE
L. Crocq
Professeur en psychologie pathologique (médecin de formation).
Fin des années 80 consultation spécialisée pour les victimes de trauma psychiques (agressions,
attentats et catastrophes)
Principaux travaux
- Névrosé de guerre
- Névrosés traumatiques
- Paniques
- Mouvement de foule et comportement collectif de catastrophe
- Psychologie des victimes
- Trauma
- Débriefing
Travaille aussi sur la détection des troubles psychiques, les échelles cliniques (anxiété, stress, Etc.),
les tests projectifs, et les tests de performance informatisés.
R.Noto
Professeur et médecin général dans le domaine de la victimologie, ses apports sont nombreux :
- Intervention pré hospitalière aux victimes individuelles
- Organisation structurelle des urgences collectives avec la prise en compte des
conséquences du psycho traumatisme
- R. Noto a créé un service d’urgence pré hospitalière :
Mise en place d’une organisation opérationnelle pour la gestion des urgences
quotidiennes avec la constitution d’équipes médicales spécialisées pour ces nouvelles
missions et création d’une structure logistique.
S’attache aux problèmes posés par les urgences collectives et la coordination des
moyens en situation d’exception s’attachant : Au concept de régulation médicale, A la
création du plan rouge, plan de secours a la victime, A la fondation du concept de
direction des secours médicaux
L.Serre
- Il pose les bases d’une médecine pré-hospitalière :
Créer une chaine de secours permettant aux blessés de bénéficier d’une
médicalisation d’urgence sur les lieux de l’accident afin d’être transportés dans les
meilleures conditions
1965 1er Samu : régulation médicale et premiers secours
3) Le trauma
L’événement traumatique catastrophique se comporte comme une déflagration dans le système
psychique de la victime. Il est responsable d’une fragmentation des pensées, de la mémoire du vécu
temporel et d’un bombardement d’éléments sensoriel non analysées. Il s’agit d’un trauma réel
violent et constaté. Toutefois la réalité du trauma est parfois posée et la question de sa répercussion
est essentielle.
L’intérêt s’est déplacé du criminel (criminologie) vers la victime (victimologie). En reportant d’abord
l’attention vers le lien criminel victime. Ce qui est, cependant, une relation extrêmement réductrice.
Il est nécessaire d’introduire autrui, un tiers (étranger, la famille, les spectateurs, ou la société).
Une relation triangulaire rend bien compte des interactions possibles et ouvre la porte à la
reconnaissance dont le créditeur sera la victime et le débiteur le tiers.
Il est nécessaire que l’auteur soit identifié et puni, la condamnation étant utile pour apporter un
élément supplémentaire à la reconnaissance. Le pire est lorsque l’auteur n’est pas retrouvé donc pas
sanctionné, il reste toujours un sentiment d’injustice.
/!\ Le dommage peut ne pas avoir d’auteur ce qui n’enlève rien au besoin de reconnaissance de la
victime par le tiers.
La reconnaissance de distinction
La victime aspirant à une reconnaissance de distinction cherche par son statut de victime à marquer
sa différence par rapport à ceux qui n’ont pas connu la même souffrance. La victime raconte
volontiers sa souffrance chaque fois que l’occasion se présente. Lorsqu’il existe des troubles
psychiatriques résultant, elle est généralement plus discrète. La victime s’attache à la reconnaissance
de la société.
La reconnaissance de conformité
Cherche au contraire à obtenir très rapidement des critères de normalité qui lui permettront de
rentrer à nouveau dans le groupe comme avant. Difficile pour ces victimes de reprendre leur vie
antérieure comme si rien ne s’était passé car elle redoute le regard des autres, elle ne veut ni plainte
ni compassion.
En cas d’échec = repli, isolement, enfermement intérieur progressif
- Intérêt pratique :
Les reconnaissances de distinctions et de conformité s’opposent en apparence la
victime veut soit être différente des autres, soit être semblable
Mais une proposition n’exclut pas l’autre ceci dépend du temps, du lieu, du milieu
Ne pas considérer ces étiquettes comme des caricatures.
Les distinctions n’ont pas qu’un intérêt théorique et ont des retombées pratiques.
- La victime recherchant une reconnaissance de distinction va avoir tendance à parler
spontanément de son traumatisme et de sa souffrance, c’est un mode de relation avec autrui
et elle attend de l’entourage écoute et attention
- La victime recherchant une reconnaissance de conformité va plutôt avoir tendance à cacher
son traumatisme. Elle sait que les gens savent mais elle préfère qu’on ne lui demande pas si
elle arrive à s’en sortir. Pour lui marquer sa sympathie il est souhaitable de lui parler d‘autre
chose comme s’il n’était rien arrivé. Ceux qui adoptent une attitude complaisante, croyant
bien faire ne font que raviver la souffrance