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16232008115946AM
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D’INVESTISSSEMENT ET
A LA PROMOTION DES
INVESTISSEMENTS
MEGA – REGION
GRAND CASABLANCA- CHAOUIA-OUARDIGHA
LA STRATEGIE DE PROSPECTION ET DE
PROMOTION DES IDE DANS LE SECTEUR
DES COMPOSANTS AUTOMOBILES
Novembre 2005
SOMMAIRE CADRE DE L’ETUDE
La présente étude s’inscrit dans le
RESUME EXECUTIF cadre d’un programme d’appui de
l’USAID dans le domaine de la
CADRE DE L’ETUDE promotion des investissements au
Maroc.
Ce programme a pour objet
I – L’INDUSTRIE AUTOMOBILE d’apporter une assistance
MONDIALE méthodologique et technique à trois
régions pilotes souhaitant définir une
II – L’INDUSTRIE AUTOMOBILE stratégie régionale visant à attirer
DANS LA REGION MEDA des projets d’investissement dans
des secteurs identifiés comme
III - L’INDUSTRIE AUTOMOBILE porteurs.
MAROCAINE Pour la Méga-Région de
Casablanca-Chaouia, regroupant
deux des trois régions pilotes, le
IV – LES INVESTISSEMENTS secteur des composantes
ETRANGERS AU MAROC automobiles a été retenu comme
secteur industriel porteur.
V – LA MEGA-REGION ET SON La prestation prévue dans le cadre
OFFRE COMMERCIALE de cette étude est destinée aux
Centres Régionaux d’Investissement
VI – L’ACTION DE PROMOTION (CRI) ainsi qu’aux décideurs de ces
ET DE PROSPECTION deux régions.
Le raisonnement en terme de Méga-
REMERCIEMENTS Région permet de renforcer les atouts
des deux régions qui la composent,
et de faciliter l’action de promotion
ENTREPRISES, ORGANISMES ET et de prospection envisagée en leur
PERSONNES RENCONTRES OU faveur.
CONTACTS L’étude a largement intégré les
informations communiquées par
ANNEXES l’équipe de Chemonics International
travaillant pour ce projet, par les CRI
Annexe 1 : Etude sur les du Grand Casablanca et de Chaouia-
composants automobiles – FIPA Ouardigha, les autres acteurs du
Tunisie développement économique régional
en particulier la Chambre de
Annexe 2 : Exemple 1 Commerce et de l’Industrie de Settat
d’argumentaire synthétique et l’Agence Urbaine de Settat, la
Annexe 3 : Exemple 2 Direction de la Production Industrielle
d’argumentaire synthétique du Ministère de l’Industrie, du
Annexe 4 : Exemple de lettre de Commerce et de Mise à Niveau de
mailing l’Economie et les dirigeants des
Annexe 5 : Exemple de fiche entreprises visitées au Maroc et en
société d’une base de données Europe, ainsi que des informations
informatique issues des travaux d’autres
structures, en particulier le réseau
ANIMA et l’AMICA (Association
Marocaine de l’Industrie des
Composantes Automobiles)
REMERCIEMENTS forte réduction du nombre des
fournisseurs d’équipements.
Nous tenons à remercier vivement
tous ceux qui ont contribué à la 2 - Les pays de la région MEDA dont
réalisation de ce travail et d’abord le Maroc, assurent moins de 1% de
Monsieur Mohamed Ali Admi, Wali la production mondiale (véhicules et
de la région de Chaouia-Ouardigha, équipements). Seul pays à être doté
pour l’intérêt qu’il a porté à cette d’une véritable filière automobile, la
opération et qui a mobilisé tous les Turquie assure la majeure partie de
acteurs du développement la production (et des exportations)
économique de la région. Nous loin devant l’Egypte et le Maroc.
remercions également les L’Europe de l’Ouest est, de loin, le
représentants des CRI de la région premier partenaire commercial des
du Grand Casablanca et de la région pays de la région MEDA, davantage
de Chaouia- Ouardigha, de la CCIS pour le Maroc et la Tunisie que pour
de Settat, des autres acteurs du les autres pays.
développement économique régional
(Agence Urbaine de Settat, OFPPT, 3 - Le Maroc possède une longue
ANAPEC), de toutes les autres expérience dans le domaine
structures rencontrées (entreprises, automobile. Sa filière industrielle est
administration nationale, en très forte croissance et orientée
organisations) ainsi que le personnel à l’exportation, mais elle est encore
de Chemonics International et tout de taille relativement limitée (idem
particulièrement Madame Suzie pour le parc automobile), en tous cas
LeBlanc, Directrice du Projet au nettement en deçà de la taille de
Maroc, ainsi que Monsieur Abdellatif secteurs comme l’agro-alimentaire
Mazouz, consultant, qui ont facilité ou le textile. La fabrication de
largement le déroulement de la faisceaux de câbles, largement
présente mission, et fait part de leurs contrôlée par des intérêts étrangers,
précieuses suggestions tout au long assure la majeure partie des
de cette opération et en particulier accroissements de production, des
lors de la relecture de ce rapport. emplois et des exportations.
L’industrie automobile marocaine
RESUME EXECUTIF emploie 28 000 personnes et compte
quelque 120 entreprises (dont près
1 - L’industrie automobile mondiale de 80 équipementiers contre 186
est soumise à de profonds pour la Tunisie) largement
mouvements : concentrées dans le Grand
Casablanca et, dans une moindre
une internationalisation croissante mesure, dans la zone franche de
avec l’émergence de la Chine, de Tanger ou à proximité. Les pouvoirs
pays d’Europe Centrale et Orientale publics et l’AMICA jouent un rôle actif
(PECO) et d’autres zones ou pays dans le développement de ce
en développement ; une concurrence secteur.
accrue avec une recherche
permanente de la taille critique, une 4 - Selon le réseau Euro
course à l’innovation ainsi qu’une Méditerranéen des Agences de
prolifération et un renouvellement Promotion (ANIMA), les
accéléré des modèles. Ces investissements sont en forte
mouvements se traduisent également progression dans les pays de la
par une grande concentration de la région MEDA. Le Maroc est le
production (15 constructeurs pour premier pays d’accueil de ces
85% de la production) et une très investissements tous secteurs
confondus et dans le secteur
aéronautique, et le second, derrière des chaînes de montage et des
la Turquie, dans le secteur usines de fabrication d’équipements
automobile. Dans ce secteur, en de l’Europe du Sud (contre trois pour
matière de fabrication de la Tunisie, et davantage pour la
composantes automobiles, il a surtout Roumanie et la Turquie) ;
attiré des projets à faible valeur • Des infrastructures de
ajoutée (faisceaux de câbles, coiffes communication et de
de sièges, etc.), mais de nouvelles télécommunication modernes faisant
générations de projets plus de la Méga-Région un véritable
capitalistiques ou requerrant du carrefour routier, autoroutier,
personnel plus qualifié, ont fait leur ferroviaire, aérien et maritime ;
apparition ces dernières années. La • D’un environnement économique,
France et l’Espagne sont les deux industriel et financier favorable faisant
principaux pays porteurs de projets du Grand Casablanca le tout premier
d’investissement au Maroc. Le pôle du Maroc dans ce domaine ;
développement de la société à • D’une main-d’œuvre jeune,
capitaux japonais SEWS Cabind abondante et travailleuse, mais
dans la Méga-Région est exemplaire. globalement peu qualifiée; la Méga-
Région compte un grand nombre de
5 – Concept commercial s’appuyant stagiaires, mais suivant pour une
sur des réalités géographiques, bonne part des formations liée aux
économiques et industrielles, la services, d’où la nécessité de
Méga-Région est constituée de deux renforcer les programmes de
régions ; si la région de Chaouia- formation à caractère industriel et
Ouardigha est plus étendue, le Grand d’en faire la promotion ; en outre, le
Casablanca est plus peuplée et sa Maroc manque d’ingénieurs bien qu’il
population, croissant à un rythme dispose de nombreux
plus ralenti, est très largement établissements, privés et publics,
urbaine ; en outre, son économie à dans de nombreux domaines ;
une vocation plus tertiaire (60 % des • De coûts d’exploitation et en
emplois) alors que celle de Chaouia- particulier de coûts de main-d’œuvre
Ouardigha est plus agricole (55 %) ; extrêmement compétitifs faisant du
les deux régions paraissent donc Maroc une des localisations les plus
complémentaires et, de part ses rentables globalement et en
importantes ressources humaines et particulier dans l’activité faisceaux
foncières, la région de Chaouia- de câbles ; avec la proximité des
Ouardigha peut, tout en renforçant marchés européens, il s’agit du
son tissu industriel, permettre au premier atout du Maroc et en
Grand Casablanca d’orienter son particulier de la Méga-Région; ces
économie davantage vers le tertiaire deux atouts sont complémentaires
supérieur et l’industrie légère, et indissociables;
secteurs correspondant à la vocation • D’importantes possibilités foncières
d’une grande métropole. à des prix accessibles, mais
soumises, dans la région de Chaouia-
Le Maroc et en particulier la Méga- Ouardigha, à la recherche
Région disposent de nombreux d’opérateurs et à l’obtention de
atouts dans tous les domaines que financements; les coûts de
les porteurs de projets construction sont inférieurs à ceux
d’investissement privilégient dans en vigueur en Europe (-30 à -50%);
leurs décisions d’implantions. Il s’agit : la possibilité de construire un ou des
bâtiments relais doit être examinée
• D’une situation géographique pour faciliter l’implantation
exceptionnelle qui place le Maroc à d’entreprises;
deux jours de transport, voir trois, • Des incitations financières et fiscales
intéressantes surtout pour les projets en relation avec les services de
d’investissement à vocation l’administration nationale et les
exportatrice; industriels locaux (Renault/SOMACA)
• D’un service d’accueil des concernés, et se doter des moyens
investisseurs qu’assurent les Centres humains requis (prestataires, chargé
Régionaux d’Investissement (CRI), de mission). Un plan d’action
créés récemment et qui gagneraient commerciale est proposé pour
à se doter des profils requis en l’année 2006. Une vingtaine de
matière de personnel, et à privilégier fabricants internationaux de
une approche commerciale de leur composants automobiles ont été
action de promotion, de prospection sélectionnés en vue d’une action de
et d’accueil des entreprises; démarchage
• De la politique favorable aux
investissements étrangers que
traduisent des actions comme CADRE DE L’ETUDE
l’amélioration du dispositif incitatif, la
création des CRI, etc.
• Un cadre de vie adaptée aux La présente étude s’inscrit dans le
besoins du personnel expatrié et des cadre d’un programme d’appui de
hommes d’affaires. l’USAID dans le domaine de la
promotion des investissements au
Chacun de ces atouts est analysé. Maroc.
Une analyse dite « SWOT » (forces, Ce programme a pour objet
faiblesses, opportunités, menaces) d’apporter une assistante
de la Méga-Région est également méthodologique et technique à trois
proposée. régions pilotes souhaitant définir une
stratégie régionale visant à attirer
des projets d’investissement dans
6 - Le marché international de la des secteurs identifiés comme
localisation d’activités est soumis à porteurs.
une forte concurrence entre les
territoires, d’où la nécessité pour ces Pour la Méga-Région de
derniers de disposer de la taille Casablanca-Chaouia, regroupant
critique et d’agir de façon deux des trois régions pilotes, le
professionnelle dans le cadre de leur secteur des composantes
activité de promotion et de automobiles a été retenu comme
prospection. La Méga-Région doit secteur porteur.
élaborer des outils de communication La prestation prévue dans le cadre
(argumentaire, site internet et lettre de cette étude est destinée aux
d’information) pour mieux faire Centres Régionaux d’Investissement
connaître son offre commerciale, (CRI) ainsi qu’aux décideurs de ces
choisir les méthodes de promotion deux régions.
et de prospection adaptées à son Le raisonnement en terme de Méga-
territoire, cibler les entreprises à Région permet de renforcer les atouts
contacter et confectionner une base des deux régions qui la composent,
de données informatique, et mettre et de faciliter l’action de promotion
en place une cellule de ressources et de prospection envisagée en leur
documentaires. Les différentes faveur.
méthodes de prospection et les L’étude a largement intégré les
principaux critères de sélection des informations communiquées par
entreprises sont analysés, et des l’équipe de Chemonics International
recommandations sont effectuées travaillant pour ce projet, par les CRI
dans chacun de ces deux domaines. du Grand Casablanca et de Chaouia-
La Méga-Région doit aussi travailler
Ouardigha, les autres acteurs du implantés au Maroc, l’Allemagne est
développement économique régional très largement en tête des
en particulier la Chambre de constructeurs devant, dans l’ordre,
Commerce et de l’Industrie de Settat la France, l’Espagne, la Grande-
et l’Agence Urbaine de Settat, la Bretagne et l’Italie. Les
Direction de la Production Industrielle développements industriels tendent
du Ministère de l’Industrie, du à se déplacer de l’ouest vers l’est
Commerce et de Mise à Niveau de (idem en Asie, du Japon vers la
l’Economie et les dirigeants des Chine).
entreprises visitées au Maroc et en L’industrie automobile mondiale s’est
Europe, ainsi que des informations largement internationalisée tant au
issues des travaux d’autres niveau de la production qu’à celui
structures, en particulier le réseau des échanges (plus de 40 % de la
ANIMA et l’AMICA (Association production exportée), à l’échelle des
Marocaine de l’Industrie des constructeurs comme à celle des
Composantes Automobiles) équipementiers.
I – L’INDUSTRIE AUTOMOBILE 2) Deux grandes catégories
MONDIALE d’acteurs :
1) Une industrie en expansion et a) Les constructeurs : un groupe très
largement internationalisée : concentré
Selon une étude réalisée en 2004 La production mondiale de véhicules
par le réseau ANIMA, le chiffre est assurée par plus de 50
d’affaires de l’industrie automobile constructeurs dont les quinze
mondiale (ventes de véhicules et de premiers produisent individuellement
pièces détachées) s’élève à quelques plus d’un million de véhicules par an,
1000 milliards de dollars pour une et ensemble plus de 85 % du total.
production annuelle de plus de 60 Parmi eux, six japonais (Toyota,
millions de véhicules et un effectif de Nissan, Honda, Suzuki-Maruti,
8 à 10 millions de personnes dont 7 Mitsubishi et Mazda), trois allemands
à 8 millions pour les pays de (Volkswagen, DaimlerChrysler et
l’O.C.D.E. BMW), deux américains (General
La production mondiale de véhicules Motors et Ford), deux français (PSA
(voitures particulières et véhicules et Renault), un sud-coréen (Hyundai-
utilitaires) se répartit, à parts à peu Kia) et un italien (Fiat).
près égales, entre les trois grands Dans le bassin méditerranéen, il
pôles que sont l’Asie (dont la moitié existe des producteurs marginaux,
pour le Japon), l’Europe et l’Amérique principalement en Turquie, en Egypte
(dont 90 % pour l’ALENA), l’Afrique ainsi qu’au Maroc où la SOMACA
n’assurant qu’une part négligeable dispose de la seule unité
avec moins de 1% de l’ensemble. d’assemblage de véhicules (voitures
Sa croissance est relativement particulières et véhicules utilitaires)
soutenue (+2, 7% en 2003) et est en service en Afrique du Nord.
largement tirée par les pays
émergents: Chine, PECO (d’abord b) Les équipementiers : une grande
par la Hongrie, la République tchèque variété d’entreprises
et la Pologne puis par d’autres pays
comme la Roumanie ou la Slovaquie) Le secteur des équipementiers
et Turquie. Il en est de même pour automobiles comprend un large
la demande mondiale. éventail d’entreprises tant en termes
En Europe, principal débouché des de gamme de produits (pièces
exportations des équipementiers métalliques ou plastiques,
composants électriques et le cas de Autoliv (Suède), de Dana
électroniques, etc.) que de fonctions (Etats-Unis) ou de Siemens
(fourniture de composants simples Automotive (Allemagne).
ou de systèmes complets). Ces entreprises sont des groupes
indépendants ou appartiennent à
En tant que fournisseurs, les des constructeurs ou à des groupes
équipementiers automobiles se industriels diversifiés.
répartissent entre les trois catégories
suivantes : 3) Les stratégies et les
mutations industrielles :
• Les équipementiers de rang 1: Ils
sont en relation directe avec les L’industrie automobile mondiale
constructeurs et assemblent les connaît, depuis une vingtaine
composants fournis par les d’année, de nombreuses évolutions
équipementiers de rang 2 ; les tant dans le monde occidental que
intégrateurs de modules ou de dans les pays émergents.
systèmes complets destinés à remplir
une fonction précise et montés en a) Dans le monde occidental, le
l’état sur le véhicule, sont parfois ralentissement de la croissance de
désignés comme équipementiers de la demande se traduit par une vive
niveau 0,5; concurrence. Celle-ci conduit les
• Les équipementiers de rang 2: constructeurs :
Ils s’approvisionnement auprès des • à une véritable course à l’innovation
équipementiers de rang 3; dans les domaines de l’organisation
• les équipementiers de rang 3 : Ils de la production (livraison « à flux
fournissent les composants les plus tendus », modularisation, etc.) et des
basiques. produits (matériaux, équipements
électroniques, etc.), pour améliorer
A noter également que parfois les les coûts, et donc les prix, la qualité
constructeurs s’approvisionnent et le confort;
directement auprès des • à la prolifération et au
équipementiers de rangs 2 et 3. renouvellement accéléré des
modèles, et à l’extension des options
Le marché mondial des équipements supplémentaires tout en réduisant la
automobiles représente, en ordre de diversité des composantes en faisant
grandeur, de 400 à 500 milliards de davantage appel à la standardisation
dollars dont 90 % pour les et à la modularisation, ce qui va de
commandes des constructeurs et le pair avec la volonté des constructeurs
reste pour les pièces et les de réduire le nombre de fournisseurs.
équipements de rechange. Les innovations technologiques
Le nombre d’équipementiers se permettent également de répondre
chiffre, à l’échelle mondiale, à 8000 aux normes réglementaires de plus
dont 2000 équipementiers de premier en plus strictes en matière de sécurité
rang. Parmi les 10 principaux (10 et d’environnement (les émissions
milliards d’euros de chiffres d’affaires mondiales de CO2 sont imputables
et plus), six sont nord-américains à hauteur de 20 % aux moyens de
(Delphi, Visteon, Lear, Johnson transport routier) auxquelles les
Controls, TRW et Magna), deux constructeurs sont également
français (Faurecia et Valeo), les deux confrontés.
autres sont allemands (Bosch) et
japonais (Denso). b) Parallèlement, les constructeurs
Même s’ils ne font pas partie du « top étendent leur présence industrielle
ten », d’autres groupes occupent des dans les pays émergents pour profiter
positions fortes sur le marché. C’est des bas coûts de main-d’œuvre et
prendre de nouvelles parts de la Méditerranée et au Proche-Orient.
marché. Cette tendance est parfois Il s’agit des pays suivants : Algérie,
accompagnée, comme dans les pays Chypre, Egypte, Israël, Jordanie,
occidentaux, de la mise en place de Liban, Malte, Maroc, Autorité
plates-formes de fabrication et/ou Palestinienne, Syrie, Tunisie, Turquie.
logistique à vocation régionale, voire Deux de ces pays (Chypre et Malte)
mondiale, alimentées par de vastes sont membres de l’Union
réseaux d’équipementiers et de sous- Européenne.
traitants locaux et internationaux. Tous situés dans le bassin
méditerranéen, ces pays ont un
c) Le besoin constant d’innovation niveau de développement
technologique et la nécessité d’être économique comparable. En outre,
présents sur les grandes zones de parmi ces pays, figurent certains des
production et de consommation de principaux pays concurrents du
la planète conduisent les industriels Maroc sur le marché de la localisation
à rechercher la taille critique. D’où la d’activités, comme la Tunisie, l’Egypte
concentration rapide de l’industrie : et la Turquie.
• par la voie d’acquisitions (par
exemple, Chrysler par Daimler ou 1) Des positions extrêmement
Volvo par Ford), de prises de réduites sur le marché mondial :
participations simples ou croisées
(Renault-Nissan); Bien qu’en progression durant les
• et la multiplication des accords de vingt ou trente dernières années, la
partenariat et de joint-venture part des pays de la région MEDA
conduisant à la construction d’usines dans l’industrie automobile mondiale,
de production ou de laboratoires de reste encore extrêmement réduite :
recherche communs (usine PSA- moins de 500 000 véhicules produits
Toyota en République tchèque). en 2004, soit moins de 1% de la
La taille critique permet également production. Il en est de même dans
de disposer davantage de pouvoir le commerce automobile
dans les négociations commerciales, mondial puisque, là encore, la région
de générer des économies d’échelle, MEDA n’assure que moins de 1%
etc. des exportations. Ce qui est valable
Le mouvement de concentration pour les véhicules l’est également
touche également les équipementiers pour les équipements.
et prend, là encore, des formes A elle seule, la Turquie assure une
variées (fusions acquisitions, part majeure de la production et des
alliances, accords, etc.). Au total, le exportations des pays de la région
nombre d’équipementiers a été, à MEDA (les trois-quarts pour la
l’échelle mondiale, divisé par trois ou production de véhicules et davantage
quatre dans les dix dernières années pour les exportations de véhicules
et, selon des experts, le sera par 10 et d’équipements) ainsi que de leurs
à l’horizon 2008 pour atteindre à cette accroissements, le reste l’étant, au
date 150 moins pour la production, par des
ou 200. pays comme l’Egypte ou le Maroc.
Il est vrai que, dans la région MEDA ,
II – L’INDUSTRIE la Turquie est aujourd’hui le seul pays
AUTOMOBILE DANS LA à être pourvu d’une véritable filière
REGION MEDA automobile, cette dernière occupant
d’ailleurs plusieurs centaines de
MEDA est un ensemble de douze milliers de personnes.
pays partenaires de l’Union
Européenne, situés dans le Sud de Dans ces conditions, on comprend
qu’à l’exception de la Turquie, les
pays de la région MEDA soient sur le commerce de véhicules et
contraints de recourir à l’importation d’équipements automobiles dans le
pour approvisionner leur marché cadre des accords de l’OMC dont la
intérieur. D’où un déficit commercial plupart des pays de la région MEDA
structurel important qui a atteint 6 sont signataires;
milliards de dollars en 2002, dont • instaurer progressivement une zone
environ 600 millions de dollars pour de libre-échange entre l’Union
le Maroc. Européenne et les pays de la région
MEDA à travers la mise en place
2) L’Europe de l’Ouest, un d’accords d’association et de libre-
partenaire commercial privilégié : échange bilatéraux et
régionaux (Processus de Barcelone,
L’Europe de l’Ouest est à la fois le 1995). Fin 2003, huit accords
premier fournisseur et le premier d’association ont été signés, dont un,
client de la région MEDA dans le conclu en 1996 avec le Maroc, et
domaine automobile. déjà entré en vigueur. Par ailleurs,
Dans les importations de la région les échanges de biens industriels
MEDA, l’Europe Occidentale s’inscrit seront libéralisés progressivement.
pour 71 % en 2002 (contre près de Déjà effective dans certains pays,
60 % en 1992). Cette part s’établit à cette libéralisation le sera également
71% pour les véhicules particuliers, avec la Tunisie en 2010, le Maroc
à 64 % pour les véhicules utilitaires en 2012 et plus tard avec les autres
et à 80 % pour les équipements. pays;
Dans les trois cas, les produits • instaurer progressivement une zone
européens sont largement destinés de libre-échange entre les Etats-Unis
aux pays du Maghreb et à la Turquie. et des pays comme le Maroc.
A l’exportation, 69 % des livraisons L’accord de libre-échange entre ces
enregistrées par la région MEDA en deux pays a été approuvé par les
2002 (contre 52 % dix ans plus tôt) parlements respectifs, et sa mise en
sont destinées à l’Europe de l’Ouest. application est prévue pour le début
Ce pourcentage s’établit à peu près de l’année 2006;
au même niveau tant pour les • instaurer progressivement une zone
véhicules particuliers, pour les de libre-échange entre pays arabes
véhicules utilitaires que pour les de la Méditerranée (Processus
équipements (et même 90 % pour d’Agadir, 2001 et Accord d’Amman,
le Maroc et la Tunisie s’agissant des 2003) ; Cet accord a été conclu entre
équipements). le Maroc, la Tunisie, l’Egypte et la
Jordanie, et d’autres pays pourraient
3) La libération progressive des rejoindre cette zone de libre-échange.
échanges commerciaux
internationaux : Tous ces accords sont favorables au
développement des échanges
Des accords internationaux internationaux, notamment dans le
impliquant des pays de la région domaine automobile. Ils permettent
MEDA ont été conclus, ces dernières également d’améliorer l’attractivité
années, à différentes échelles des pays signataires pour les
(mondiale, régionale et binationale), investisseurs étrangers. Toutefois, il
pour faciliter progressivement le convient de souligner que certains
commerce mondial et développer les pays signataires ont mis en place
échanges. des mesures pour protéger leur
Il s’agit de : industrie (par exemple, en Egypte,
• démanteler progressivement les pas d’application de l’exonération des
protections tarifaires et non tarifaires droits de douane aux véhicules).
III – L’INDUSTRIE Renault de la part de l’Etat marocain
AUTOMOBILE MAROCAINE dans le capital de la SOMACA (34
%, puis 12 % supplémentaire fin
1) Une longue expérience octobre 2005) ; et d’une convention
industrielle :L’histoire de l’industrie prévoyant à partir de 2005 la
automobile marocaine est production à la SOMACA d’une
largement associée à celle de la nouvelle voiture économique
SOMACA. familiale; parallèlement, la convention
conclue entre le gouvernement
L’industrie automobile marocaine est marocain et FIAT est arrivée à son
née en 1959 avec la création de la terme et n’a pas été renouvelée
SOMACA (Société Marocaine de -2005 : lancement de la production
Construction Automobile), société de de la nouvelle voiture de Renault
montage de véhicules particuliers et « Logan » (30 000 véhicules produits
de véhicules utilitaires, dans le cadre en 2007 destinée pour moitié au
d’un protocole d’accord conclu entre marché local et pour l’autre moitié à
le gouvernement marocain et les l’exportation). Les responsables de
firmes Simca et Fiat. Au terme de cet Renault au Maroc envisagent de
accord, la SOMACA devait assurer réviser cet objectif en hausse pour le
l’importation en CKD (véhicules neufs porter à 60 000 véhicules.
assemblés localement à partir
d’éléments importés), le montage et 2) Une filière en forte croissance
la distribution des voitures des deux et orientée vers l’export :
constructeurs.
a) La filière automobile marocaine
Les autres grandes dates du est composée des sous branches
développement de l’industrie « constructions de véhicules
automobile marocaine sont les automobiles » (voitures particulières,
suivantes : véhicules utilitaires tels que camions,
-1970 : Promulgation de la loi de autocars, autobus,etc.), « fabrication
valorisation exigeant l’intégration à de carrosseries et de remorques »,
40 % en vue de favoriser l’émergence et « fabrication d’équipements
d’un tissu de sous-traitance automobiles ».
automobile au Maroc ;
-1981 : Promulgation de la loi dite Elle est en forte croissance : ainsi,
d’intégration/compensation en vue sa production a augmenté, au cours
d’une part, de porter le taux des cinq dernières années, au rythme
d’intégration à 60% et d’autre part, de 10 % par an pour atteindre
de promouvoir les exportations ; quelque 5 % du PIB industriel en
-1995 et 1996 : Signature de 2003. Mais, elle porte encore sur des
conventions pour l’assemblage de volumes relativement réduits, et se
véhicules dits « économiques » sur situe loin derrière les filières agro-
les chaînes de la SOMACA pour le alimentaires (33 %), textile et cuir (20
compte de FIAT (voitures particulières %) et matériaux de construction (18
Uno, Palio, Siena), Renault (véhicules %).
utilitaires légers Kango) et PSA (idem
pour modèles Berlingo et Elle est aussi de plus en plus orientée
Partner).Ces conventions accordaient vers les marchés extérieurs puisque
des régimes douaniers et fiscaux le taux de croissance de ses
préférentiels en contrepartie de taux exportations s’établit, durant la même
d’intégration et de compensation ; période, à 33 % par an, ce qui lui a
-2003 : Signature d’un protocole permis d’atteindre 14 % des
d’accord en vue du rachat par exportations totales, tous produits
confondus, en 2003.
Globalement, l’activité automobile a remorques),
connu une augmentation de moitié - 83 % de l’emploi (contre
de son PIB, un doublement de ses respectivement 11 % et 6 %) et
emplois et un triplement de ses - 99 % des exportations.
exportations. Cette situation est largement
imputable à la fabrication des
b) La fabrication d’équipements faisceaux de câbles qui, à elle seule,
assure une part majeure de ces assure près de 60 % des effectifs
accroissements et aujourd’hui les de la filière (tableau 1). Il est vrai que
positions de cette sous branche cette activité est fortement créatrice
s’établissent comme suit : d’emplois. Elle est aussi importatrice
de la plupart des éléments
- Près de 60 % du PIB du secteur assemblés, et donc à faible valeur
(contre 36 % pour la construction de ajoutée.
véhicules automobiles et 4 % pour la
fabrication de carrosserie et de
3) Un marché restreint mais en en favorisant des partenariats avec
forte expansion : des équipementiers internationaux
(accord Ifriquia Plastic-Faurecia), la
a) Le parc automobile marocain est SOMACA ne pourra, au moins à
en constante progression : depuis court terme, se limiter à cette seule
1990, il augmente au rythme annuel source d’approvionnement.
d’environ 5 % pour s’établir A ce marché de l’automobile, il faut
aujourd’hui à près de 2 millions de ajouter le marché des poids lourds
véhicules, dont les trois-quarts pour (PL) dont le volume stagne à quelque
les voitures de tourisme et un quart 4 000 unités par an depuis quinze
pour les véhicules utilitaires. Le taux ans.
de motorisation s’établit ainsi à 65
véhicules pour 1 000 habitants contre 4) Une industrie variée et
un taux moyen de 450 véhicules/1 concentrée
000 en Europe, d’où un potentiel de
motorisation important. L’industrie automobile marocaine
compte 9 constructeurs, 34 fabricants
b) Le marché automobile marocain de carrosserie et de remorques, et
est également en progression, surtout 73 fabricants d’équipements, soit au
depuis 1996 (+6 % par an pour les total 116 entreprises. Ses effectifs
véhicules neufs), date de la s’établissent à 22 000 personnes en
libéralisation des importations de 2003 et sans doute 28 000
véhicules (réduction des droits de aujourd’hui. A titre comparatif, la
douane). Celle-ci a permis de Tunisie, pays bien plus petit que le
relancer l’importation de véhicules Maroc, regroupe 186 fabricants de
neufs (CBU) aux dépens des composants automobiles dont 104
véhicules d’occasion importés (VOI), exportant la totalité de leur production
les véhicules neufs assemblés employant 36 000 personnes.
localement à partir d’éléments La localisation des entreprises
importés (CKD) stagnant, dans le marocaines est très concentrée
même temps, en raison de puisque la plupart sont installées
l’essoufflement du groupe FIAT. dans la zone de Tanger (uniquement
Aujourd’hui, le marché de équipementiers) et surtout dans un
l’automobile marocain atteint plus de rayon de 100 km à partir de
60 000 véhicules par an- dont 54 % Casablanca (à la fois une très grande
pour les CBU (contre 22 % en 1996), partie des équipementiers et
24% pour les CKD ( 44 % ) et 21% pratiquement la totalité des
pour les VOI (34 %). Pour les seuls constructeurs), comprenant
véhicules neufs, les pouvoirs publics notamment la région de Chaouia-
tablent sur un volume de 100 000 Ouardigha qui, à elle seule, regroupe
véhicules à l’horizon 2010. une dizaine d’usines de fabrication
de composants automobiles, y
Il s’agira non seulement de véhicules compris celles qui sont en
importés, mais aussi, avec la montée construction.
en puissance de la production de la
Logan, de véhicules montés a) Les constructeurs
localement. La production de la
Logan permettra aussi d’initier un Leur production en valeur tourne
nouveau courant d’exportation de autour d’un milliard de dirhams, soit
véhicules portant sur des volumes environ 100 millions d’euros, pour
significatifs, mais aussi un nouveau des effectifs de l’ordre de 3 000
courant d’importation d’équipements personnes. Les exportations sont,
puisque, même si elle cherche à pour l’instant, pratiquement
privilégier le marché local, notamment inexistantes.
Parmi les 9 constructeurs, 5 Comme pour la construction,
contrôlent une part de marché de 98 l’actionnariat est majoritairement
%. Il s’agit de SOPRIAM (filiale de marocain.
l’ONA pour le montage de véhicules Cette situation est appelée à évoluer
particuliers PSA sur les lignes de la à la faveur du potentiel de croissance
SOMACA), de Renault Maroc, Auto de la carrosserie (renouvellement du
Hall (marque Mitsubishi), SOMACA parc de bus urbain, développement
(dont Renault contrôle la majorité du éventuel de l’activité à l’export).
capital) et Berliet Maroc (véhicules D’ores et déjà, Tata Motors, filiale
RVI). du groupe indien Tata Motors, et le
gouvernement marocain viennent de
Leur taille est relativement modeste signer une convention
puisque leur chiffre d’affaires est, en d’investissement pour la construction
moyenne, de l’ordre de 600 millions d’une usine de montage d’autobus
de dirhams, soit quelque 60 millions d’une capacité annuelle de 2 500
d’euros, et que celui du principal véhicules et pour un montant de plus
constructeur (SOPRIAM) s’établit à de 200 millions de dirhams.
2 milliards de dirhams, soit 200
millions d’euros. Il est vrai que le c) Les équipementiers automobiles
marché marocain est largement
approvisionné par les importations La fabrication d’équipements
de véhicules neufs et d’occasion (76 automobiles comprend d’une part, la
%) et que la production locale est fabrication d’appareils et de dispositifs
composée de véhicules assemblés électriques (tels que faisceaux de
à partir d’éléments importés. câbles) et d’autre part, la fabrication
Là encore, la situation est appelée à d’ autres équipements.
évoluer avec la fabrication de la
Logan. Il en est de même pour c1) La prédominance de l’activité
l’actionnariat, aujourd’hui faisceaux de câbles
majoritairement marocain, avec la
montée en puissance de Renault Au cours des cinq dernières années,
dans le capital de la SOMACA . la fabrication d’appareils et de
dispositifs électriques a triplé son
b) Les fabricants de carrosserie et PIB, ses effectifs et ses exportations
de remorques à la faveur de l’explosion de l’activité
faisceaux de câbles (avec l’arrivée
Il s’agit d’un sous-secteur très éclaté de Delphi en 1999, suivie d’autres
avec une multiplicité des chaînes et sociétés européennes et japonaises).
des qualités hétérogènes : moins de La production d’autres équipements
10 constructeurs sont structurés et a également connu, dans le même
les autres sont dotés de production temps, une croissance assez
artisanale ; là encore, on note une régulière mais beaucoup plus
forte concentration (86% du chiffres modérée. En revanche, avec
d’affaires du sous-secteur pour les notamment l’engagement de Renault
cinq premiers constructeurs) ainsi dans la SOMACA (50 % des
que des tailles d’entreprises équipements servant à la fabrication
relativement faibles (chiffre d’affaires de la Logan déjà attribués ou
moyen : 22 millions de dirhams, soit potentiellement attribuables à des
un peu plus de 2 millions d’euros) fournisseurs marocains ou installés
qu’explique également une au Maroc) et les opportunités de
production de poids lourds à la fois délocalisation d’équipementiers
réduite et stagnante. Au total, ce européens, elle dispose d’un potentiel
sous-secteur emploie 1 350 de croissance important.
personnes, soit 6% des effectifs
globaux.
Ces deux activités comptent plus ou moins performantes,
aujourd’hui autant d’entreprises l’une orientées vers le marché local de la
que l’autre (respectivement 36 et première ou de la seconde monte
37), la première compte davantage (rechange), ou le marché
d’effectifs (16 000 personnes) que la international en tant que sous-traitant
seconde (2 300 personnes) et donc pour des équipementiers de rang
une taille moyenne de ses entreprises supérieur (45 % des entreprises) et
supérieure ( en termes de chiffre fabricant une gamme de produits
d’affaires, 149 millions de dirhams, assez large (radiateurs, filtres,
soit 15 millions d’euros, contre 21 batteries, joints, etc.);
millions de dirhams, soit 2 millions ¶U entreprises C : des entreprises
d’euros). Il faut dire que tout projet de taille modeste avec un outil parfois
de fabrication de faisceaux de câbles obsolète ne répondant pas
se traduit par la création de plusieurs systématiquement aux standards
centaines d’emplois, voire des internationaux d’excellence, et
milliers. intervenant sur le marché de la
rechange locale (25 % des
En revanche, les deux activités sont entreprises).
concentrées, presque autant l’une
que l’autre (parts de marché de 60 Les acteurs de l’industrie automobile
à 70 % pour les cinq plus grandes marocaine sont regroupés au sein
entreprises), mais beaucoup moins de l’AMICA, association créée en
que ne le sont les deux autres sous 1974 avec l’appui du Ministère de
branches de la filière automobile l’Industrie et du Commerce et dont
(construction de véhicules la mission est de défendre les intérêts
automobiles et fabrication de de ses membres. Ceux-ci sont
carrosseries et de remorques ) . Autre regroupés dans les deux sections
différence avec ces dernières : suivantes : section des constructeurs
l’activité est contrôlée presque et section des fournisseurs
exclusivement par des actionnaires (équipementiers, sous-traitants ainsi
étrangers (fabrication de faisceaux qu’un groupe d’importateurs et de
de câbles), ou autant par des intérêts distributeurs de pièces de rechange).
marocains que par des intérêts
étrangers (fabrication d’autres 5) L’action des pouvoirs publics
équipements).
Les pouvoirs publics mènent, au profit
c2) Les trois catégories de l’industrie automobile, une action
d’équipementiers automobiles soutenue composée d’opérations
spécifiques ou non à ce secteur
En gros, on peut distinguer trois d’activité, et concernant différentes
catégories d’équipementiers au fonctions de l’entreprise (technique,
Maroc : commerciale, investissement, etc.).
• entreprises A : des équipementiers Il s’agit notamment :
tournés principalement vers les
marchés européens de la première - de contribuer à améliorer la qualité
monte ; il s’agit d’équipementiers de et le management des entreprises
1 er rang à capitaux étrangers et (par une initiation au processus de
parfois à capitaux mixtes, fabricant certification selon le référentiel
des faisceaux de câbles ou des ISO/TS , considéré comme un
produits électroniques ou textiles tels préalable d’accès au marché
que les coiffes de sièges (30 % des international : au moins 10
entreprises); entreprises déjà certifiées et 15 autres
¶U entreprises B : des entreprises, accompagnées dans le courant de
de taille moyenne, techniquement cette année), leur environnement
technique (mise en place à partir de
janvier 2006 d’un centre technique Selon le MIPO, les pays de la zone
dédié au secteur) et la qualification MEDA ont enregistré, en 2004, 400
de leur personnel (aides à la projets d’investissements étrangers,
formation); tous secteurs d’activité confondus,
- de faciliter le développement des soit une progression de 45 % par
exportations (création d’un consortium rapport à 2003 (voir tableau 2).
à l’export ; prospection des directions Dans ce total, le Maroc s’inscrit, à lui
d’achats de constructeurs seul, pour 120 projets et confirme sa
automobiles comme Renault ou PSA première place parmi les pays
- de favoriser l’investissement en d’accueil devant l’Algérie (59 projets),
améliorant le soutien aux entreprises la Turquie (53 projets), l’Egypte (39
à la fois dans le domaine financier projets), la Tunisie (32 projets).
(mise en place du Fonds Hassan II Parmi les pays d’origine, la France
pour le Développement Economique est largement en tête avec 108
et Social) et celui de l’accueil des projets, (25%), devant les Etats-Unis
créateurs d’entreprises et des (70 projets), l’Espagne (24 projets),
investisseurs (création des Centres le Royaume-Uni (21 projets), etc.
Régionaux d’Investissement,), le Au total, l’Europe est à l’origine de
cadre réglementaire et juridique des près de 60 % des projets (230
affaires ; projets). La France et l’Espagne sont
- de renforcer les associations également les principaux pays
professionnelles afin qu’elles puissent investisseurs au Maroc.
mieux accompagner les entreprises
dans le processus de mise à niveau Toutes ces données et leurs
et d’amélioration de leur compétitivité tendances sont très encourageantes,
(PAAP, convention AMICA/ANPME, mais elles doivent être relativisés. Il
etc.), relayant ainsi l’effort de l’Etat s’agit, en effet, d’annonces et pas
dans ce domaine. de réalisations, représentant, dans
près d’un cas sur deux, des
opérations qui ne sont pas toujours
IV–LES INVESTISSEMENTS créatrices d’emplois (prise de
ETRANGERS AU MAROC participation, partenariat,etc. .) ou le
sont faiblement (magasin, boutique,
bureau de représentation, franchise
ANIMA, programme européen destiné etc.), le reste correspondant à des
à aider les pays de la région MEDA projets de production (créations,
à se doter de stratégies et d’outils extensions, délocalisations). Par
d’attraction des investissements ailleurs, ces informations sont
étrangers, et conduit par l’Agence collectées dans la presse et sur le
Française pour les Investissements réseau Internet, de façon inégale
Internationaux (AFII), assistée de selon les pays, mais en nette
l’ICE (Italie) et la Direction des amélioration d’une année à l’autre,
Investissements (Maroc) a mis en d’où globalement une sous-estimation
place l’observatoire MIPO de la réalité. Ce qui explique
(Mediterranean Investment Project partiellement que le nombre de
Observatory). projets d’investissements enregistrés
s’oriente, pour 2005, vers une
1) La forte expansion des augmentation (700 projets
investissements étrangers d’investissements étrangers recensés
à début septembre),
a) L’Europe de l’Ouest, premier Les pays de la région MEDA
pourvoyeur en projets devraient ainsi réduire l’écart qui, en
d’investissement étrangers termes d’accueil de projets
d’investissement étrangers, les d’investissement en 2003, 39 en
sépare des pays d’Europe 2004 et 35 pour les 9 premiers mois
occidentale (plus de 1 800 projets en de 2005 (voir tableau 2). Il se situe
2004) et des PECO (environ 650 ainsi, parmi les 22 secteurs d’activité
projets, mais avec une population retenus, au cinquième rang derrière
moindre. Bien que ces chiffres tirés les secteurs « Tourisme »,
par ANIMA des recensements de « Energie », « Textile » et « Autres
l’AFII, ne prennent apparemment en services, commerce, finance ».
compte que les opérations se La Turquie est largement en tête des
traduisant par une création d’emplois pays d’accueil : parmi les 97 projets
nouveaux ou un maintien des emplois d’investissement enregistrés de 2003
existants. à ce jour, elle en recueille, à elle
seule, 43 dont 24 pour la seule année
b) Le Maroc, un des tous premiers 2004 (sur 39 au total, soit plus de 60
pays d’accueil des investissements %). Le Maroc arrive en seconde
étrangers dans le secteur automobile position avec 21 projets devant
Toujours selon le MIPO, le secteur l’Algérie (9 projets), l’Egypte (autant
« Constructeurs automobiles et que l’Algérie), la Tunisie (7 projets).
équipementiers » est en progression A eux seuls, ces 5 pays revendiquent
constante : 23 projets plus de 90 % des projets.