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Synthèse // Réflexion // Une entreprise/un homme // Références

COMPTABILITÉ

Comptabilisation des regroupements d’entreprises


sous contrôle commun.
Retour sur la consultation de l’EFRAG et de l’OIC
Par Gilbert GÉLARD, ancien Membre de l’IASB

Dans le cadre de son rôle proactif, l’EFRAG, en collaboration avec le première étape, limitée aux comptes
normalisateur italien, l’OIC, a publié un document pour discussion (DP) consolidés. Les remarques faites par les
répondants seront prises en compte dans
et tenu plusieurs consultations en Europe sur la façon de traiter en IFRS un nouveau projet (separate financial sta-
les regroupements d’entreprises à l’intérieur d’un même groupe. Ces tements) « comptes séparés » (individuels)
opérations sont fréquentes et ne font l’objet d’aucune norme spécifique, qui sera mené avec des normalisateurs
nationaux.
étant en particulier exclues du champ d’application d’IFRS 3.
Le DP a été publié en octobre 2011. Il portait sur la comptabilisation La phase suivante du projet RECC déve-
dans les seuls comptes consolidés. Son objectif était de présenter loppera des exemples concrets, une
définition des RECC sera établie et des
les problèmes et stimuler le débat, avant que l’IASB s’en empare. tests de terrain seront menés.
Les réponses étaient demandées pour le 30 avril 2012.
L’équipe chargée du projet a analysé les réponses et présenté ses L’EFRAG et l’OIC justifient leur décision
d’avoir situé leur DP dans le contexte
conclusions à l’EFRAG et à l’OIC. Ces conclusions forment la base des IFRS en s’appuyant sur la démarche
des recommandations quant à la marche à suivre. Le document de d’IAS 8. Aucune base de conclusions ne
retours (feedback statement) permet aux personnes concernées justifiait l’exclusion des RECC du champ
d’IFRS 3. Le cadre conceptuel est pris
d’étudier les réponses reçues et les réactions de l’EFRAG et de l’OIC. en compte dans la démarche d’IAS 8.
Ils réfutent donc les arguments avancés
tout en reconnaissant que les opinions
Niveau de réponses au DP trouvent que l’approche par la hiérarchie de ceux qui voulaient ouvrir davantage le
retenue dans le DP, basée sur IAS 8, a à débat ont une raison d’être.
Le DP a reçu 28 réponses, dont 17 de tort limité l’analyse à la littérature actuelle
l’Europe, 4 d’autres parties du monde et des IFRS au lieu de s’en servir comme Les besoins des utilisateurs n’ont pas
7 de cabinets d’audit internationaux, dont point de départ. Il aurait fallu réfléchir sur été négligés mais leur étude devra être
Mazars. Les normalisateurs comptables divers types de transactions, le cadre complétée dans le projet sur les états
sont au nombre de 10 (dont 7 européens), conceptuel et les besoins des utilisateurs. financiers séparés.
loin devant les organismes profession- La plupart des répondants ont souligné
nels comptables (5 réponses). La France que la méthode de l’acquisition et celle du La méthode du « fresh start » ne sera pas
n’a répondu que par la seule ANC et le prédécesseur sont les plus courantes et examinée plus avant dans le projet RECC,
Royaume-Uni est le pays le plus repré- que le « fresh start », consistant à repartir mais rien n’empêche l’IASB de s’en saisir.
senté (4 réponses). sur des évaluations nouvelles, est peu La référence faite à un traitement comp-
usité. D’autres ont considéré qu’il fallait table unique ne s’appliquait qu’aux
Points soulevés par les envisager ses traitements hors du champ transactions semblables. L’étude de
répondants des IFRS. transactions réelles permettra d’appro-
fondir les raisons justifiant des diversités
Certains pensent que les objectifs du DP La diversité des traitements a été jugée de traitement.
auraient été mieux atteints si le champ utile, dans le respect toutefois de la
d’application avait été plus large. D’autres permanence et de la cohérence. La L’EFRAG et l’OIC étudieront s’il convient
points auraient dû être étudiés, comme recherche de la substance économique de développer une liste d’indicateurs pour
les offres publiques initiales (IPO), la for- et commerciale devrait être approfondie. aider à identifier la substance économique
mation de nouvelles entités (newco), les Certains ont rejeté la référence à IFRS 3, et commerciale des transactions RECC.
fusions et les scissions juridiques. Selon et par conséquent à la comptabilité d’ac-
eux, le DP est incomplet. quisition et ont préconisé la méthode du Comme il est de règle dans un « feed-
prédécesseur dans certaines situations back statement », l’EFRAG et l’OIC ne
Plus particulièrement, certains demandent où le RECC n’a que peu d’influence sur formulent pas de conclusion générale. Le
que le champ soit étendu à la comptabili- la situation économique du groupe. Les projet va se poursuivre...
sation des RECC (regroupements d’entre- avis sont très partagés.
prises sous contrôle commun) (BCUCC)
dans les comptes sociaux (individuels).
L e DP m a nque a us s i d ’e xe m pl e s Réponses de l’EFRAG et
concrets. Une définition commune devrait de l’OIC Pour en savoir plus
être donnée. Accounting for Business Combinations under
L’EFRAG et l’OIC reconnaissent qu’on Common Control - Feedback Statement,
En ce qui concerne l’approche retenue aurait pu élargir la discussion et la rendre October 2012 (disponible sur le site de
dans le DP, certains l’approuvent. D’autres plus générale. Mais ce n’est qu’une l’EFRAG).

Revue Française de Comptabilité // N°462 Février 2013 // 3

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