tour de france 15e étape FOOTBALL Transferts

Xavi Simons
JOUR DE WOUt
À Saint-Gervais Mont-Blanc, Wout Poels s’impose devant Wout Van Aert.
Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar se sont à nouveau neutralisés. PAGES 6 à 19
au PSG, partir,
revenir, repartir ?
PAGES 20 ET 21

2,30 € lundi 17 juillet 2023 78e année N° 25 173 France métropolitaine

Bart Stoutjesdijk/ANP Sport/Presse Sports

Franck Faugère/L’Équipe

Wimbledon Grand Chelem Finale

lE ROi CaRlOS
Révolution de palais à Wimbledon : Carlos Alcaraz, 20 ans, détrône en cinq sets (1-6, 7-6 (6), 6-1, 3-6, 6-4)
Pierre Lahalle/L’Équipe

Novak Djokovic invaincu sur le Centre Court depuis dix ans. Le début d’un nouveau règne.
PAGES 2 à 5

ANT 2,60 € - BEL 2,70 € - LUX 2,60 € - CH 3,50 FS - ESP/AND 3,20 € - GR 3,20 € - MAR 30 MAD - PORT CONT 3 € - REU 2,60 € - TUN 4,80 DIN - CNY 3,50 €
 Lundi 17 juillet 2023 | L’ÉQUIPE
2
wimbledon Grand Chelem gazon
finale

Julien
Reboullet

FULL METAL
RAQUETTE
Certains jours déverrouillent pour la vie le
coffre-fort des rêves les plus fous. C’est
ainsi que le dimanche 16juillet 2023
restera tatoué au fond du cœur de Carlos
Alcaraz tout autant que le dimanche
6juillet 2008 pour Rafael Nadal et le
dimanche 30janvier 2011 pour Novak
Djokovic.
En battant Federer à la nuit tombante en
finale de Wimbledon il y a quinze ans, le
Majorquin avait prévenu l’histoire du tennis
qu’il fallait lui dégager de la place et ne
surtout pas lui réserver que les pages ocre.
En remportant avec maestria, à
Melbourne, il y a douze ans, le deuxième
titre du Grand Chelem de sa carrière, le
Serbe avait indiqué au monde qu’il rangeait
définitivement au placard son costume de

GÉNIE
trublion pour enfiler, au grand dam du
tandem Federer-Nadal, sa tenue dorée
d’empêcheur de régner à deux.
Leur existence, au sens premier, n’a plus
été la même dans la foulée de ces
triomphes: ils se sont mis à exister plus
grand. Exactement comme Carlos Alcaraz,
maintenant qu’il a prouvé qu’il était bien
taillé dans le même métal que les trois

mages des vingt dernières années.
Un mois après le pas en arrière consécutif
aux crampes qui l’avaient stoppé net en
demi-finales de Roland-Garros, soulevant
des doutes sur la robustesse de son
système nerveux, l’Espagnol de 20ans a
fait hier dix pas en avant.
Il a renversé à la loyale l’imperator Novak
Djokovic, pourtant affamé de gloire et de
chiffres, aussi physique que toujours, plus
complet que jamais, et encore en mesure
de mettre en œuvre à 36ans tout ce qui
suffit amplement à déposer le commun
des mortels dans les derniers lacets des
cols hors catégorie.
Mais Alcaraz n’est pas de ceux-là, comme
le raconte la façon dont il est allé chercher
sa finale. Non content de se relever et de
s’ajuster après un début de match où il
fonçait dans le mur, il s’est mis à
développer un tennis aussi inspiré que
courageux; avant d’aller puiser, dans une
cinquième manche qui avait 99% de
chances de basculer du côté du monstre
du tennis qui lui faisait face et qu’il n’est pas
encore tout à fait, des ressources qui
confinent au divin. En furie et en contrôle, il
n’a plus cessé de multiplier les pains dans
tous les coins, électrique et relax à la fois.
Des fulgurances comme une évidence. Il
n’est plus une promesse, il est une
certitude.
EN HERBE
Au terme d’un match intense et plein de rebondissements, le numéro 1 mondial
de 20 ans, Carlos Alcaraz, a remporté son deuxième titre en Grand Chelem
et réalisé son rêve le plus fou en déboulonnant au cinquième set le maître
des lieux et septuple vainqueur à Wimbledon, Novak Djokovic.
héros sur le balcon du All England
Alcaraz (ESP) 1 7 6 3 6
Club.
Djokovic (SER) 6 6 1 6 4 Hier, le numéro 1 mondial es-
pagnol a terrassé le géant serbe,
le monstre que l’on pensait ici in-
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL détrônable. Le plus remarquable,
c’est qu’il l’a fait en ayant cette ca-
DAVID LORIOT
pacité formidable à se remettre
LONDRES – L’accolade fut longue et debout après un premier set mâ-
les mots murmurés à l’oreille du chouillé, joué dans le poussif et les
jeune Espagnol par Novak Djoko- crispations. En face, Novak Djoko-
vic resteront sans doute secrets vic, septuple tenant du titre et gar-
pour l’éternité. Hier, du haut de dien du Temple, récitait la chan-
ses 20 ans, un âge où les jeunes son. Sans esbroufe, le jeu au
hommes ne gagnent encore sou- carré, « Nole » y allait en maîtrise,
vent pas grand-chose, Carlos Al- porté par une qualité de retour
caraz a déjà assouvi le plus grand impeccable.
rêve de sa vie. Celui qu’il faisait et Plus de quatre heures plus tard,
refaisait, la tête sur l’oreiller, dans quand il s’est assis, vaincu, sur sa
sa chambre d’El Palmar quand il chaise, Djokovic se demandait
était enfant: gagner un jour Wim- sans doute ce qui avait bien pu se
bledon et se retrouver élevé en passer, même s’il en avait une va-
gue idée. À ses pieds, sur l’herbe
rase et triste, il contemplait les
gloires manquées, le rêve brisé,
éparpillé en mille morceaux.
De l’audace et du toupet
À 36 ans, le Belgradois quête l’ab-
solu, l’histoire suprême et les fes-
tins. À Wimbledon, flanqué de
trente-quatre succès de rang et
d’une invincibilité de dix ans sur le
Centre Court, il s’était imaginé de-
meurer au plus haut: un 24e Grand
Chelem, un huitième titre sur le
gazon londonien pour que l’on ne
cite plus seulement Federer dans
le compendium pourpre et vert du
tennis masculin, et l’espoir d’un
Grand Chelem calendaire.
Mais ce matin, Djokovic a les
mains vides, terrassé par un
môme dont l’audace a plus payé
que la prudence. Avec 32 coups
gagnants seulement contre 66 au
jeune Espagnol, Djokovic a peut-
être trop voulu maîtriser les cho-
ses et a fini par valdinguer au cin-
quième set.
Pour Alcaraz, ce jour est monu-
mental. Ce deuxième sacre en
Majeur, après l’US Open 2022,
l’ancre pour de bon et pour long-
temps dans la cour des plus
grands. En dominant Djokovic à
Wimbledon, sur une surface où
on le voyait piétiner au premier
tour du Queen’s il y a trois semai-
nes, Alcaraz a fini de dissiper les
rares doutes qui pouvaient encore
accompagner sa vertigineuse as-
cension. À ceux qui en faisaient un
chef par défaut, parce que le
Serbe avait été privé de jeu sur le
sol américain ces dernières sai- uu
 Lundi 17 juillet 2023 | L’ÉQUIPE
3
wimbledon
Grand Chelem gazon / finale

Après 4 h 43’ d’un

formidable combat,
Carlos Alcaraz
peut exulter : il vient
L’œilde
MATS WILANDER
de terrasser le maître
du gazon dans son
temple londonien.
« Alcaraz est un joueur
extrême dans tous
les domaines »
« L’histoire de cette incroyable les records possibles et
finale de Wimbledon, c’est le imaginables. Je suis toujours
LES DIX rebond de Carlos Alcaraz après la certain qu’il portera son record en
DERNIERS perte du premier set. La manière Grand Chelem à 26 ou 27 titres.
VAINQUEURS dont il a élevé son niveau de jeu, Il mérite d’être le meilleur sur le
2023 Alcaraz (ESP) franchement, j’ai rarement vu ça. papier. Ça ne se discute plus.
2022 Djokovic (SER) Ce fantastique come-back Mais Novak est surtout crucial
2021 Djokovic montre à quel point ce gars-là est parce qu’il pousse sans arrêt les
2020 édition annulée (Covid) vraiment spécial. En fait, il est jeunes à se dépasser. Il est le
2019 Djokovic revenu de nulle part. Il entame sa joueur clé dans cette période de
2018 Djokovic finale par un premier set transition que l’on traverse depuis
2017 Federer (SUI) de merde mais il ne se décourage trois ou quatre ans. Alcaraz a le
2016 Murray (GBR) pas. Puis il commence à mieux talent de Federer, le fighting spirit
2015 Djokovic jouer, à serrer le poing, il se met à de Nadal, le phénoménal jeu de
2014 Djokovic gagner les points importants, il jambes de Djokovic. Mais, surtout,
2013 Murray ne prend plus que des bonnes il réussit tout ça en s’amusant.
décisions,etc. C’est bluffant. Avec lui, tout paraît facile. Il sourit
Bien sûr, il peut faire exactement même pendant une finale de
ce qu’il veut avec la balle. Mais Wimbledon! Peu m’importe
prendre autant de risques sans combien de Grands Chelems il va
en faire trop, ça dénote une gagner. Parce qu’il va porter notre
lucidité et une force mentale hors sport très haut grâce à son
du commun. attitude. Il est un joueur extrême
PALMARÈS Je ne suis pas sûr d’avoir vu un dans tous les domaines.»
joueur infliger autant de points
simple hommes gagnants et d’amorties à
Alcaraz (ESP) b. Djokovic (SER) Djokovic. Ce n’est pas Novak qui a “Ce n’est pas Novak
PierreLahalle/L’Équipe

......... 1-6, 7-6 (6), 6-1, 3-6, 6-4 perdu cette finale, c’est vraiment
simple femmes qui a perdu cette finale,
Alcaraz qui l’a gagnée.
Vondrousova (RTC) b. Jabeur C’est le succès en Grand Chelem
c’est vraiment Alcaraz
(TUN)..............................6-4, 6-4
le plus significatif que j’aie vu qui l’a gagnée. C’est le succès
double hommes en Grand Chelem le plus
depuis de nombreuses années.
Koolhof (HOL)/Skupski (GBR) b. significatif que j’aie vu depuis
Granollers (ESP)/Zeballos (ARG) C’est très important que Djokovic
de nombreuses années
’’
uu sons en raison de son statut vacci- Murcien au troisième set. Plu- joueur du monde, il est devenu un .......................................6-4, 6-4 continue à gagner et à battre tous
nal, Alcaraz a répondu avec une sieurs fois, les dés ont roulé. numéro 1 incontestable. Et si per- double femmes
puissance sidérante, dans un cin- Quand «Carlitos » croyait avoir la sonne n’osait dès hier évoquer un Hsieh (TAI)/Strycova (RTC) b.
quième set où son toupet et son tête du roi au bout de la pique, avec passage de témoin, ce match fera Hunter (AUS)/Mertens (BEL)
impétuosité dessinaient une idée deux balles de break d’entrée de date. Dans sa carrière et dans la .......................................7-5, 6-4
flamboyante de la réalité et du fu- quatrième set, Nole grognait et tête de Djokovic, aussi. En 2008, double mixte
tur que ce jeune homme est en regimbait. Il se frappait la cuisse Rafael Nadal avait vaincu ici Roger Pavic (CRO)/Kichenok (UKR) b.
train de bâtir. Dans ce set décisif, gauche, breakait à 3-3 et envoyait Federer et envoyé un message Vliegen (BEL)/Xu (CHN)
.........................6-4, 6-7 (9), 6-3
celui qui révèle les héros et écrit un baiser à la foule. Ça pulsait, ça fort au Suisse, alors quintuple te-
simple garçons
les légendes, l’Espagnol a aligné soufflait, ça tournoyait encore ! nant du titre, lui signifiant qu’il le
Searle (GBR) b. Demin (RUS)
18 coups gagnants. Djokovic, seu- Mais Djokovic n’imaginait certai- combattrait désormais partout et .......................................6-4, 6-4
lement 3. nement pas qu’Alcaraz puisse en- en tous lieux. En 2019, Djokovic simple filles
core livrer son corps à une telle avait brisé ici les dernières illu- Ngounoue (USA) b. Bartunkova
Un sacre qui fera date tempête dans l’ultime set, après sions de l’Helvète au jeu décisif du (RTC)..............................6-2, 6-2
Après la demi-finale de Roland- quatre heures de jeu. cinquième set, lequel ne revien- Pierre Lahalle/L’Équipe
double garçons
Garros, où l’événement et la sta- Tandis qu’il galopait vers son drait plus jamais ensuite en finale Filip (RTC)/Vulpitta (ITA) b.
ture du Serbe avaient fini par téta- box pour embrasser son coach, en Grand Chelem. Hier, sur le Djuric (SER)/Gea...........6-3, 6-3
niser le protégé de Juan Carlos immensément fier et ému, Alca- Centre Court, Carlos Alcaraz a double filles
Ferrero, on était curieux de savoir raz savait qu’il venait, là, sur le posé son nom dans l’herbe et Kovackova/Samsonova (RTC) b.
si le gamin n’allait pas encore traî- Centre Court, de s’ouvrir les plus glissé ce message simple: je suis Klugman/Lacy (GBR)......6-4, 7-5
ner son ombre. Mais il décrochait hauts cieux. Face au meilleur là et pour longtemps… É Carlos Alcaraz vient conclure un point en smashant au filet.
le tie-break du deuxième set en
bagarreur, mettait fin à quinze
jeux décisifs victorieux de suite en class. tête de tête de class.
ATP série 1/16 1/8 1/4 1/2 finale 1/2 1/4 1/8 1/16 série ATP
Grand Chelem pour un Djokovic 1 1 ALCARAZ (ESP) ALCARAZ, SINNER, SINNER (ITA) 8 8
touché sous la cuirasse, et qui ba- 28
21
25 JARRY
19 A. ZVEREV
(CHL)
(ALL)
6-3, 6-7 (6), 6-3, 7-5
Berrettini,
ALCARAZ,
3-6, 6-3, 6-3, 6-3
HOMMES SINNER,
7-6 (4), 6-4, 6-3
3-6, 6-2, 6-3, 6-4
Galan, 6-2, 6-7 (2),
Halys
Galan (COL)
76
84
fouillait deux revers en fin d’acte ALCARAZ,
ALCARAZ, SINNER,
37 Berrettini (ITA) 6-3, 7-6 (4), 7-6 (5) 1-6, 7-6 (6), 7-6 (5), 3-6, 6-1 M. Ymer (SUE) 61
pour la première fois du match. 10 10 TIAFOE (USA) DIMITROV, 7-6 (3), 6-4, 6-4, 3-6, 6-2, Safiullin, Pella (ARG) 334
6-1, 3-6, 6-4
Certes, cette finale est un peu 24 21 DIMITROV (BUL) 6-2, 6-3,6-2 RUNE, 6-4 6-2, Safiullin, 7-6 (1), 6-4, 6-0 Safiullin (RUS) 94
partie dans tous les sens, mais 34 31 DAVIDOVICH FOKINA (ESP) RUNE, 3-6, 7-6 (6), 3-6, 6-3, 6-1, 6-3 SHAPOVALOV, SHAPOVALOV (CAN) 26 29
6 6 RUNE (DAN) 6-3, 4-6, 3-6, 6-4, 7-6 (8) 7-6 (4),6-3 ALCARAZ, DJOKOVIC, 4-6, 6-2, 7-5, 7-5 Broady (GBR) w.c. 147
elle fut d’une intensité incroyable 3 3 MEDVEDEV (RUS) MEDVEDEV, 6-3, 6-3, 6-3, 6-4, RUBLEV, 6-3, 6-7 (6), RUBLEV (RUS) 7 7
tout du long. Et dans son incons- 66 Fucsovics (HON) 4-6, 6-3, 6-4, 6-4 MEDVEDEV, 6-3 7-6 (4) RUBLEV, 7-6 (5), 6-2 Goffin (BEL) w.c. 123
tance, elle fut hérissée de coups 36 Lehecka (RTC) Lehecka, 6-2, 7-6 (2), 6-4, 6-2, ab. 7-5, 6-3, 6-7 (6), BUBLIK, BUBLIK (KAZ) 23 26
géniaux, de défenses dantesques, 17 16 PAUL (USA) 6-7 (5), 6-7 (9), 6-2 MEDVEDEV, DJOKOVIC, 6-7 (5), 6-4 6-4, 6-1, 7-6 (4) Marterer (ALL) q. 169
43 Eubanks (USA) Eubanks, 6-4, 1-6, 4-6, 4-6, 6-1, 6-4, HURKACZ, MUSETTI (ITA) 14 15
de moments sublimes, dont un 70 O'Connell (AUS) 7-6 (5), 7-6 (3), 7-6 (2) Eubanks, 7-6 (4), 6-1 En capitales, les têtes de série; 6-3 DJOKOVIC, 7-6 (4), 6-4, 6-4 HURKACZ (POL) 17 18
jeu homérique de vingt-six minu- 56 Djere (SER) TSITSIPAS, 3-6, 7-6 (4), 3-6, en gras, les Français ; 7-6 (6), 7-6 (6), DJOKOVIC, Wawrinka (SUI) 87
tes qui offrit le double break au 5 5 TSITSIPAS (GRE) 6-4, 7-6 (5), 6-4 6-4, 6-4 w.c. : wild-card; q.: qualifié. 5-7, 6-4 6-3, 6-1, 7-6 (5) DJOKOVIC (SER) 2 2
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wimbledon Grand Chelem gazon
finale

DE NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE

LUCILE ALARD (avec V. C. et J. RE.)

LONDRES – Le bob le plus célèbre de Wimble-

don a fini par faire son apparition sur la
passerelle scrutée par des dizaines de
spectateurs enamourés. Sous le couvre-
chef, il y avait ce sourire que Carlos Alcaraz
trimballe aux quatre coins du circuit et qui
ne l’avait plus quitté depuis qu’il s’était al-
longé sur le gazon anglais, les jambes
sciées par l’exploit. Dans son box, son
coach Juan Carlos Ferrero en avait les lar-
mes aux yeux quand son protégé a gravi les
quelques marches pour le rejoindre. Le
joueur est ensuite tombé dans les bras de
ses proches, son père, sa mère et son petit
frère en tête. Tous réunis pour célébrer
l’enfant prodige qui cache derrière ce sou-
rire communicatif une soif inextinguible de
vaincre.
Il y a un tout petit peu plus d’un mois, à
Roland-Garros, l’Espagnol de 20 ans avait
aussi eu les jambes sciées, mais pas par la
victoire. La pression, cet animal insidieux
qui se glisse dans le cerveau de tous les
sportifs jusqu’à grignoter leur énergie,

Pierre Lahalle/L’Équipe
avait rattrapé le minot. Crampé, pour ce qui
s’annonçait comme le sommet du tournoi
face à Novak Djokovic en demi-finales.
Quelques semaines ont suffi à Alcaraz
pour apprendre : « Je suis un joueur totale-
ment différent, j’ai beaucoup grandi depuis ce
moment, estimait-il après son succès re-
tentissant d’hier. Et j’ai retenu la leçon de ce
match. Je me suis préparé de manière diffé-
rente avant la rencontre sur le plan mental.
Alcaraz, Murcien extraterrestre
J’ai pu gérer la pression et mes nerfs bien À 20 ans, l’Espagnol a relevé hier l’un des plus grands défis du tennis. Auteur d’une ascension fulgurante
mieux qu’à Roland-Garros.»
depuis des mois, il s’ancre pour de bon au sommet de son sport.
Djokovic n’a « jamais joué
contre un joueur comme lui » Plus expérimenté, plus âgé, Roger Fe- Carlos Alcaraz Les compliments sont tombés d’encore Chelem sur la tête après celle acquise à
C’est sans doute sur ce plan-là que la pres- derer s’était fracassé sur le Serbe au mo- entre son entraîneur plus haut et Novak Djokovic a repris pour l’US Open l’an passé.
tation du gamin d’El Palmar a été la plus si- ment où il servait pour son 21e Grand Che- Juan Carlos Ferrero lui la théorie d’un Carlos Alcaraz combi- Son envol semble irrésistible et cette
dérante. Faisant face à l’un des défis les lem il y a quatreans. Deux balles de match (à gauche) et son kiné nant le meilleur du Big 3. « Je suis d’accord victoire historique, contre un des meilleurs
plus grands du tennis, battre Novak Djoko- envolées pour l’éternité. Alcaraz, lui, a livré Juanjo Moreno avec ça», reconnaissait le vaincu en confé- de tous les temps, l’ancre plus que jamais
vic sur le Centre Court de Wimbledon ce un dernier jeu dantesque au moment où (à droite), hier soir, rence de presse. au sommet. « Jusqu’à ce qu’Alcaraz gagne
que personne n’avait fait depuis dix ans, l’air se raréfie le plus, avec amortie, lob et après la victoire « Je pense qu’il possède le meilleur des aujourd’hui, on se disait quand même que
l’Espagnol a su relever le gant, se surpre- volée en pleine extension au menu. Un en- contre Novak Djokovic trois mondes. Par rapport à mon jeu, il a ces c’était Djokovic le vrai n° 1, parce qu’il n’avait
nant lui-même. «Avant ce match, je pensais chaînement divin qui place un peu plus à Wimbledon. revers glissés qui ont des similitudes avec les pu jouer une partie de la saison et que cette
que je n’étais pas prêt à gagner en cinq sets l’Espagnol parmi les très grands. L’ancien miens. Ces revers, la défense, c’est ma force place de n° 1 (pour Alcaraz) était un peu un
face à Djokovic un match épique comme ce- pro français Lionel Roux, qui a commenté personnelle depuis de nombreuses années. concours de circonstances, jugeait le Suisse
lui-ci. Rester bien sur les plan mental et phy- la finale, avait du mal à y croire: «On ne con- Pour être honnête, je n’ai jamais joué contre Marc Rosset. Là, la place de numéro 1 n’est
sique face à une telle légende pendant cinq naissait pas les ressources incroyables d’Al- un joueur comme lui. Il a des capacités pas usurpée. Il avait besoin de ce genre de
heures… j’ai appris ça aujourd’hui », glis- caraz. C’est le jeu d’un champion de Wimble- d’adaptation étonnantes qui sont, je pense, la victoires. Il est numéro 1 et c’est logique.» Et
sait-il avec un soupçon de candeur. Plutôt don. Le gamin a été costaud. Il y a à la fois un clé de la longévité et d’une carrière réussie c’est bien lui, aujourd’hui, qui est calé
une bonne leçon retenue pour la suite, sur- côté force tranquille et un côté flamboyant sur toutes les surfaces. » Le voilà, à 20 ans mieux que jamais sur ce trône. Il faudra al-
tout quand on a réussi à tenir jusqu’au bout. chez lui.» seulement, avec deux couronnes de Grand ler le chercher. É

Une
ascension
Geoff Burke/USATodaySports/Presse Sports

Paul J.Sutton/PCN/AFLO/Presse Sports

Oscar J. Barroso/AFP7/Presse Sports

express
En un peu plus
de seize mois,
Carlos Alcaraz
sera passé de grande
promesse du tennis
mondial à vainqueur
de Wimbledon.
Petit rappel 3 AVRIL 2022, MIAMI (USA) Son premier Masters 1000 8 MAI 2022, MADRID Deux ogres à terre 11 SEPTEMBRE 2022, US OPEN Un roi à New York
de son parcours Sa réputation l’avait précédé. Mais à Miami, l’an passé, Personne n’avait battu coup sur coup Rafael Nadal et Novak Huitième tableau final en Grand Chelem et déjà premier titre
la férocité de son coup droit et l’habileté de sa main soyeuse Djokovic sur terre battue. Jusqu’à Carlos Alcaraz. À Madrid, dans la folle nuit new-yorkaise. Carlos Alcaraz n’a pourtant pas
hors du commun lui déblaient le chemin de sa première victoire en Masters 1000, le gamin estourbit les deux légendes. Malgré une chute et une vécu un US Open tranquille. En huitièmes (contre Marin Cilic),
en trois étapes remportée sans trembler face au Norvégien Casper Ruud cheville strappée, il déborde un Nadal convalescent en quarts dans un quart terrifique de violence (Jannik Sinner) et en demies
particulièrement (7-5, 6-4). À 18 ans et 333 jours, Carlos Alcaraz devient de finale (6-2, 1-6, 6-3, photo). Puis, dans un choc épique, (Frances Tiafoe), il s’en est sorti en cinq sets. La finale sera plus
marquantes. le troisième joueur le plus jeune de l’histoire à triompher dans la il déboulonne Djokovic en demies (6-7, 7-5, 7-6 [5]). La finale ? simple, face à Ruud encore, battu en quatre sets (6-4, 2-6,
catégorie derrière Michael Chang (Toronto 1990) et Rafael Nadal Une formalité expédiée face à Alexander Zverev (6-3, 6-1). 7-6 [1], 6-3). Au bout, l’Espagnol devient le plus jeune numéro 1
(Monte-Carlo 2005). Deuxième Masters 1000 dans la poche. mondial de l’histoire à 19 ans et 129 jours.
6 Lundi 17 juillet 2023 | L’ÉQUIPE
1re
Samedi 1er juill.
Bilbao >
ipsum Bilbao
LoremKM
2 611,2
parcourus 1re étape (182 km)
A. Yates
reste (GBR,
à parcourir UAD)
794,4
A. Yates
(GBR, UAD)
INSÉPARABLES
Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar se sont encore marqués
lors de l’arrivée à Saint-Gervais. Seulement dix secondes les séparent
avant une troisième semaine plus indécise que jamais.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
ALEXANDRE ROOS
SAINT-GERVAIS-LES-BAINS (HAUTE-SAVOIE) –
Les Jumbo ont soigné hier leur cote
de sympathie auprès du peloton,
ou du moins ils n’ont pas aggravé le
désamour que leurs concurrents
leur portent à force de se faire
matraquer, puisqu’ils avaient décidé
de ne pas mener grand train comme
la veille vers Morzine. L’échappée
a ainsi pu pétroler à l’avant sans
se soucier de ses rétroviseurs,
aumilieu de paysages à vous décro-
cher la mâchoire, en haut de la For-
claz, balcon sur les eaux turquoise
du lac d’Annecy, dans le col de la
Croix Fry, avec sa beauté douce et
verdoyante. Les Français étaient
bien représentés dans ce groupe
d’une trentaine d’unités, avec Julian
Alaphilippe, Guillaume Martin,
Thibaut Pinot, Warren Barguil,
Mathieu Burgaudeau, mais comme
depuis le début de ce Tour de France,
il leur manqua un peu de jambes et
de chance et aucun ne fut en mesure
de suivre le quatuor qui se détacha
dans le col des Aravis, à une quaran-
taine de kilomètres de l’arrivée,
composé de Wout VanAert, Marc So-
ler, Wout Poels et Krists Neilands.
Les Bleus récupérèrent quelques
lots de consolation à l’arrivée, une
troisième place pour Burgaudeau,
toujours aussi frétillant après son
autre podium (2e) jeudi à Belleville-
en-Beaujolais, une entrée dans le
top 10 du général pour Martin.
Mais ce fut à nouveau un vieux
grognard qui s’imposa, Poels, parti
dans la terrible côte des Amerands,
tremplin vers la montée finale vers le
Bettex, au-dessus de Saint-Gervais,
là où ses qualités de grimpeur pou-
vaient le mieux s’exprimer,
notamment face à Van Aert.
Le Néerlandais de 35ans s’inscri-
vait dans la lignée de ces trentenai-
res qui depuis le départ du Pays
basque annexent les étapes, après
Pello Bilbao (33 ans), Ion Izagirre
(34 ans), Michal Kwiatkowski
(33 ans), une incongruité face à la
suprématie des jeunots dans la lutte
pour le classement général.
L’échappée a donc eu sa chance,
mais cela n’allait pas beaucoup
modifier le scénario dans la lutte
pour le maillot jaune, un schéma qui
se répète d’étape en étape.
-tour de france
Les Gets Les Portes du Soleil - Saint-Gervais Mont-Blanc
2 dimanche 2
e
3 lundi 3
e
4e mardi 4
Vitoria-Gasteiz > Amorebieta- Dax >
Saint-Sébastien Etxano >Bayonne Nogaro
2e étape (208,9 km) 3e étape (193,5 km) 4e étape (181,8 km) 5e étape (162,7 km) Cambasque
V. Lafay J. Philipsen J. Philipsen
(COF) (BEL, (BEL,
ADC) ADC)
A. Yates A. Yates A. Yates
(GBR, UAD) (GBR, UAD) (GBR, UAD)
Au bout de journées exigeantes
comme celles d’hier, quand ils le
décident, Jonas Vingegaard et Tadej
Pogacar se détachent naturelle-
ment dans la pente, seuls dans leur
monde, et derrière, les autres luttent
avec leurs moyens, Jai Hindley qui a
pris un sacré revers au lendemain de
sa chute, près de deux minutes
perdues sur le duo, comme Simon
Yates, Felix Gall ou Tom Pidcock,
ou David Gaudu, qui a connu une
journée de yo-yo, lâché dès la Croix
Fry, puis encore dans les roues
à5km de l’arrivée, avant de céder.
Le duel des équipes,
l’autre rapport de force
Les deux gloutons se sont livrés à un
nouveau jeu du chat et de la souris
dans les derniers kilomètres, un peu
différent des autres jours, mais
après deux semaines de course, le
final d’hier dessine un rapport de
force. Déjà en ce qui concerne les
équipes. On connaît la toute-puis-
sance collective des Jumbo-Visma,
mais les Néerlandais ne nous ont
pas encore laissés entrevoir le génie
tactique du Granon l’an passé.
Surtout, comme la veille, les UAE de
Pogacar ont été en surnombre dans
la dernière montée. Rafal Majka
s’est ainsi chargé de rincer ce qu’il
restait du paquet, avant qu’Adam
Yates n’enclenche la fonction esso-
rage. Le premier adjoint de Vinge-
gaard, Sepp Kuss, toucha une nou-
velle fois ses limites, à 5 km du
terme, même si l’Américain avait
des circonstances atténuantes, bien
râpé après un gros gadin causé par
un crétin au bord de la route qui ten-
dit son bras au passage du peloton.
Espérances et
interrogations
dans ce match nul
Dans tous les cas, si Adam Yates con-
tinue d’escorter son leader de la
sorte, il sera un facteur déterminant
dans la conquête de Pogacar, même
si on ne comprit pas la finalité de sa
manœuvre à 2,5 km de la ligne.
Le Britannique était en train d’ac-
compagner le duo infernal quand il
partit à l’avant, peut-être pour
grignoter son retard sur Carlos Ro-
driguez, 3e du général, qui avait mis
le clignotant, voire pour servir de
point d’appui pour un dernier relais si
Pogacar lâchait son rival. Le mouve-
15e étape 179 km
5e mercredi 5 6e jeudi 6 7e vendredi 7 8e samedi 8 9e dimanche 9 10e mardi 11
Pau > Tarbes > Mont-de- Libourne > Saint-Léonard- Vulcania >
Laruns Cauterets- Marsan > Limoges de-Noblat > Issoire
Bordeaux 8e étape (200,7 km) Puy de Dôme 10e étape (167,2 km)
lundi 10 - repos
J. Hindley 6e étape (144,9 km) 7e étape (169,9 km) M. Pedersen 9e étape (182,4 km) P. Bilbao
(AUS, T. Pogacar J. Philipsen (DAN, M. Woods (ESP,
BOH) (SLV, (BEL, LTK) (CAN, TBV)
UAD) ADC) IPT)
J. Hindley J. Vingegaard J. Vingegaard J. Vingegaard J. Vingegaard J. Vingegaard
(AUS, BOH) (DAN, TJV) (DAN, TJV) (DAN, TJV) (DAN, TJV) (DAN, TJV)
ment ne fit en tout cas pas vaciller 15e ÉTAPE
Vingegaard, occupé à ventouser les
roues du Maillot Blanc. Ce dernier 1. Poels (HOL, TBV)
avait tenté un coup de bluff au en 4 h 40’45’’
moment où son lieutenant s’en était 2. Van Aert (BEL, TJV) à 2’08’’
3. Burgaudeau (TEN) à 3’00’’
allé, il traînassait dans le sillage du
4. Craddock (USA, JAY) à 3’10’’
Maillot Jaune, faisait mine de perdre 5. Landa (ESP, TBV) à 3’14’’
un peu de terrain, mais une fois la 6. Pinot (GFC) à 3’14’’
flamme rouge passée, il accéléra 7. Martin (COF) à 3’32’’
une première fois, puis une seconde 8. Skjelmose (ESP, TBV)à 3’43’’
un peu plus loin. Le Danois ne lâchait 9. Guglielmi (ARK) à 3’59’’
rien. Chacun peut puiser dans ce 10. Barguil (ARK) à 4’20’’
nouveau match nul des motifs d’es- 16. Pogacar (SLV, UAD) à 6’4’’
pérances mais aussi des interroga- 17. Vingegaard (DAN, TJV) à 6’4’’
tions. Vingegaard aborde la deu- 18. A. Yates (GBR, UAD) à 6’24’’
xième journée de repos le moral 19. Rodriguez (ESP, IGD) à 6’42’’
boosté de ne pas avoir été décram- 22. Gaudu (GFC) à 7’15’’
ponné les deux derniers jours, mais 25. Hindley (AUS, BOH) à 7’58’’
en même temps, il n’a pas attaqué
Pogacar ce week-end. Par manque
de moyens ou parce que ce n’était GÉNÉRAL
pas encore le moment ? On com-
prend qu’il incarne la mesure face à 1. Vingegaard (DAN, TJV)
la fougue du Slovène, mais son en 62 h 34’17’’
maillot jaune ne tient qu’à dix secon- 2. Pogacar (SLV, UAD) à 10’’
des et il ne peut pas croire que c’est 3. Rodriguez (ESP, IGD) à 5’21’’
un écart suffisant. Quant à Pogacar, 4. A. Yates (GBR, UAD) à 5’40’’
son camp est satisfait de se retrouver 5. Hindley (AUS, BOH) à 6’38’’
6. Kuss (USA, TJV) à 9’16’’
dans une telle situation, alors qu’il
7. Bilbao (ESP, TBV) à 10’11’’
s’était aligné à Bilbao sans vraiment 8. S. Yates (GBR, JAY) à 10’48’’
savoir ce que sa condition lui réser- 9. Gaudu (GFC) à 14’7’’
verait et qu’il avait commencé les Py- 10. Martin (COF) à 14’18’’
rénées par une claque dans Marie 11. Gall(AUT, ACT) à 14’39’’
Blanque. Mais les deux derniers 12. Pidcock (GBR, IGD) à 16’53’’
jours, il n’est plus parvenu à grap- 13. Pinot (GFC) à 20’12’’
piller et, avec sa préparation tron-
quée, il avance forcément dans cette
troisième semaine dans l’inconnue,
sans être sûr que ses jambes ne le
lâcheront pas à un moment.
Le Tour de France entrera à partir
de demain dans son acte décisif, le
moment où les destins se font et se
défont, et pour départager les deux
ogres, il reste trois gros morceaux,
l’étape du col de la Loze mercredi
vers Courchevel, celle des Vosges
samedi, et le contre-la-montre de-
main. Une spécialité réduite au mini-
mum cette année (22,4 km avec la
côte de Domancy), mais qui pourrait
bien avoir plus d’impact que l’orgie
de montagne de cette édition.
Après 15 jours de course, le sus-
pense est entier. Peu à peu cons-
cients de l’intensité de leur duel et de
ce qu’il suscite chez nous tous, on Le Maillot Jaune
crut un instant que Vingegaard et Po- Jonas Vingegaard
gacar allaient se donner l’accolade et son dauphin Tadej
au moment de franchir la ligne en- Pogacar sont arrivés
semble. Mais ils se sont ravisés. Ce ensemble hier
n’est pas encore l’heure des câlins. É à Saint-Gervais.
 Lundi 17 juillet 2023 | L’ÉQUIPE
7
tour de france
Les Gets Les Portes du Soleil - Saint-Gervais Mont-Blanc 15e étape / 179 km

11e mercredi 12 12e jeudi 13 13e vendredi 14 14e samedi 15 15e hier 16e demain 17e mercredi 19 18e jeudi 20 19e vendredi 21 20e samedi 22 21e dimanche 23
Clermont- Roanne > Châtillon-sur- Annemasse > Les Gets Les Passy > Saint-Gervais Moûtiers > Moirans- Belfort > Saint-Quentin-
Ferrand > Belleville-en- Chalaronne > Morzine Les Portes du Soleil Combloux Mont-Blanc > Bourg- en-Montagne > Le Markstein en-Yvelines >
Moulins Beaujolais Grand Colombier Portes du Soleil > Saint-Gervais Courchevel en-Bresse Poligny Fellering Paris

aujourd’hui - repos
11e étape (179,8 km) 12e étape (168,8 km) 13e étape (137,8 km) 14e étape (151,8 km) Mont-Blanc Champs-Élysées
J. Philipsen I. Izagirre M. Kwiatkowski C. Rodriguez 15e étape (179 km) c.l.m. individuel
(BEL, (ESP, (POL, (ESP, W. Poels
ADC) COF) IGD) IGD) (HOL,
TBV)

J. Vingegaard J. Vingegaard J. Vingegaard J. Vingegaard J. Vingegaard

(DAN, TJV) (DAN, TJV) (DAN, TJV) (DAN, TJV) (DAN, TJV)
22,4 km 165,7 km 184,9 km 172,8 km 133,5 km 115,1 km

Franck Faugère/L’Équipe
 Lundi 17 juillet 2023 | L’ÉQUIPE
8
etour de france 15e étape 179 km
Les Gets Les Portes du Soleil - Saint-Gervais Mont-Blanc

DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL

GAÉTAN SCHERRER
(avec P. Me.)
SAINT-GERVAIS-LES-BAINS (HAUTE-SAVOIE) –
S’il fallait ne retenir qu’une image
des innombrables scènes enre-
gistrées pendant ces six derniers
jours de fou furieux sur la Grande
Boucle, celle de Jonas Vinge-
gaard et Tadej Pogacar côte à
côte, samedi, dans les terribles
pentes de Joux Plane, comme
deux pistards engagés dans un
sprint à la mort prêts à basculer à
la corde, l’un à bout de souffle
Une semaine au coude-à-coude
Retour sur une deuxième semaine de course folle où Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar,
séparés par seulement dix secondes à six jours de l’arrivée à Paris, ne se sont jamais quittés.
qu’il y a deux ans, Pogacar avait veillait les volcans endormis célère à plus de 100 kilomètres de frustration. « Ça monte trois ou
entamé la seconde journée de re- d’Auvergne en profitant d’un dé- l’arrivée. « Pour vous, les specta- cinq crans au-dessus de Paris-
pos avec 5’18’’ d’avance sur son but d’étape éruptif pour secouer teurs, ça doit être très sympa à re- Nice: je suis à 100 %, je m’accroche,
dauphin, Rigoberto Uran, pour le peloton en tentant de se glisser garder », taquine le vainqueur mais ils sont beaucoup plus forts
pleinement savourer l’instant. Ce à l’avant. Le Danois, qui veillait au sortant du Tour. Pour les autres que nous physiquement.»
gap infime entre le Maillot Jaune grain, ne lui cédait rien sous le ca- coureurs, en revanche, c’est une
et le blanc est d’autant plus frap- gnard. Le soir, face à la presse, le tannée. Julian Alaphilippe, en- “Les deux vont finir
pant qu’il s’est encore resserré Maillot Jaune sera amené à dire core parti vainement à l’attaque, par se départager
après une deuxième semaine de ce qu’il pense de son « impossibi- est un peu désabusé de voir les à la bonification.

après une interminable pour-
suite, l’autre la mine fantomati-
que et le regard vide, l’emporte-
rait haut à la main.
Aucune autre ne pourrait
mieux traduire l’écart de lillipu-
tien qui continue de distinguer les
deux leaders du Tour après
quinze jours de course, dix secon-
des à peine, du jamais vu depuis
quatorze ans à ce niveau de
l’épreuve, et il faut se rappeler
Bernard Papon/L’Équipe
course pourtant renversante, de
Vulcania mardi au pied du mont
Blanc hier.
Vingegaard interloqué,
Pogacar relancé
« Avec Vingegaard, on s’envoie des
bombes tous les jours et j’ai déjà
hâte d’y retourner », s’enthousias-
mait Pogacar lundi dernier,
comme un marmot à la veille de
Noël. Dès le lendemain, il ré-
lité d’être au monde », en réfé-
rence à un article de Libération
dépeignant sa personnalité. Logi-
Jonas Vingegaard quement interloqué, le leader se
observe du coin de contentera de reconnaître qu’il
l’œil son grand rival s’agit d’une « question profonde».
Tadej Pogacar, samedi, Il aura le temps d’y réfléchir
dans le col de Joux tout le mercredi sur la route tran-
Plane, l’un des quille de Moulins, mais dès jeudi,
moments forts de la rebelote : le peloton s’affole dans
semaine entre les deux les vignobles du Beaujolais, et
protagonistes du Tour. c’est cette fois Vingegaard qui ac-
deux ovnis se faire la guerre,
même sur les étapes vallonnées.
« Je ne comprends plus grand-
chose », admet-il.
Les baroudeurs ne sont pas
plus à la fête le lendemain : UAE-
Emirates roule à bloc et le duo
s’envole dans le Grand Colom-
bier. En haut, David Gaudu, qui
quatre mois plus tôt rivalisait avec
Pogacar et Vingegaard sur la
Course au Soleil, ne cache pas sa
''
C’est un truc de fou
VICTOR LAFAY,
COUREUR DE COFIDIS
Ce jour-là, Pogacar attend d’être
à 500 m du sommet pour poser
un pétard et gratter huit secondes
sur son rival, son premier béné-
fice comptable de la semaine.
« Une petite victoire dans la bataille
au Maillot Jaune », lâche-t-il, re-
gonflé à bloc. La réplique prévisi-
ble du samedi n’aura pas l’am-
pleur escomptée : Jumbo-Visma
ferraille toute la journée, écœure
encore les baroudeurs, mais le
Danois ne récupère qu’une petite
seconde… et le maillot à pois, ce
qui l’oblige, tout surpris, à monter
deux fois sur le podium le soir.
Par son intensité et sa singula-
rité, le match provoque des scè-
nes mémorables, des secousses
inattendues (« l’affaire » des mo-
tos samedi) et nourrit inévitable-
ment le scepticisme, des interro-
gations que Vingegaard dit
« comprendre totalement » et aux-
quelles il a répondu hier en pro-
mettant qu’il ne prenait « rien ».
Quelques instants plus tôt, il
avait rallié les hauteurs de Saint-
Gervais-les-Bains en coupant la
ligne non pas dans la roue de Po-
gacar mais à côté de lui, dernier
symbole d’une semaine inoublia-
ble qu’ils n’auront jamais passée
loin l’un de l’autre mais où aucun
n’a levé les bras. Victor Lafay,
spectateur enthousiaste, n’a
« pas le souvenir d’avoir déjà vu

deux mecs aussi forts et aussi pro-

ches sur le Tour. Les deux vont finir
par se départager à la bonification.
C’est un truc de fou ». Pour l’heure,
seul le chrono, demain, semble
pouvoir les éloigner un peu. É

DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL

PIERRE MENJOT Trois jours pour trancher Samedi

SAINT-GERVAIS-LES-BAINS – Invités à se pro-
noncer sur la troisième semaine, Jo-
nas Vingegaard et Tadej Pogacar ont
cité les trois mêmes étapes où leur
duel devrait se jouer, «mais ce n’est pas
une seule des trois qui sera décisive »,
a assuré le Danois, rejoint par son
poursuivant.
Demain
Un chrono en solo
Voilà au moins un jour où ils ne seront
pas roue dans roue. Demain, les duet-
tistes batailleront à distance sur les
22,4 kilomètres de contre-la-montre
La dernière semaine va offrir trois étapes décisives, à commencer par le contre-la-montre demain.
entre Passy et Combloux. Le Maillot
Jaune partira en dernier (17 heures),
deux minutes après Pogacar, sur un
parcours plat pendant 16 km avant la
côte de Domancy (2,5 km à 9,4 %) « où
les deux vont se battre pour la victoire
d’étape», imagine Wout van Aert, coé-
quipier de Vingegaard. Avec un avan-
tage pour lequel ? « J’aime bien les
chronos courts et quand il y a beaucoup
de changements de rythme », rassure
le Danois de Jumbo-Visma, qui avait
conforté sa victoire lors du contre-la-
montre final l’an dernier sur un par-
cours plus long mais riche en relan-
ces (8’’ de mieux que Pogacar sur
40,7 km). « Je crois qu’il y aura des
écarts sur le contre-la-montre », pro-
nostique le Slovène d’UAE. Sans dire
en faveur de qui.
Mercredi
L’interminable Loze
Tout là-haut sera situé le souvenir
Henri-Desgrange, point culminant du
Tour, à 2 304 mètres et après 28,1 km
de montée à 6 % de moyenne. Bienve-
nue au col de la Loze, «l’une des ascen-
sions les plus dures du monde » selon
Pogacar, qui conclura la 17e étape en-
tre Saint-Gervais Mont-Blanc et Cour-
chevel, mercredi, bosselée de trois cô-
tes avant ce géant débarqué en 2020
sur le Tour. Là encore, difficile de dire à
qui cela sied le mieux. Les neuf der-
niers kilomètres, jamais sous les 7 %,
plaident pour l’actuel leader, mais cer-
tains murs (passage à 24 % dans
l’avant-dernier kilomètre ou à 18 %
dans la rampe finale de Courchevel)
seraient des tremplins rêvés pour le
double vainqueur du Tour si les jambes
suivent.
Des Vosges explosives
Si tout reste encore à faire après ces
deux batailles, les organisateurs ont
prévu «un mini Liège-Bastogne-Liège» à
la veille de l’arrivée sur les Champs-Ély-
sées, dans les Vosges, entre Belfort et le
Markstein. Une étape courte (133,5km),
sans un mètre de plat, «explosive», pro-
met Pogacar, vainqueur de la Doyenne
en 2021 et pour qui la journée semble
dessinée. « Quand on pensait que c’était
une étape qui convenait à Tadej, Vinge-
gaard a pris du temps et inversement »,
rappelle dans un sourire son manager
Mauro Gianetti, qui prévient juste que
son poulain va «attaquer» jusqu’à récu-
pérer le maillot jaune.
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 Lundi 17 juillet 2023 | L’ÉQUIPE
10
etour de france 15e étape 179 km
Les Gets Les Portes du Soleil – Saint-Gervais Mont-Blanc

La question du jour
Pourquoi tant de trentenaires vainqueurs d’étape ?
Alors que des coureurs de plus en plus jeunes, comme Tadej Pogacar ou Jonas Vingegaard, dominent le Tour ces dernières années,
cinq étapes sur les quinze premières de cette édition ont été raflées par des coureurs expérimentés au-delà des trente bougies.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL

PIERRE CALLEWAERT

SAINT-GERVAIS-LES-BAINS (HAUTE-SAVOIE) –
Parmi les pancartes aperçues
cette année le long de la route du
Tour, certaines traduisent en
trois mots les aspirations d’un
monde. Vue dans les contreforts
du puy de Dôme, l’autre jour, «La
retraite à 33 ans, Pinot Prési-
dent », noyait dans le même co-
mique les tensions sociales de
l’année et le barbecue des routes
de juillet. Elle prenait pourtant un
tour intéressant quelques kilo-
mètres plus haut, au moment où
Michael Woods, 36ans, levait les
bras.
Thibaut Pinot vit son dernier
Tour à l’âge du Christ, et chasse si
possible une victoire d’étape.
Rien d’exceptionnel: il y a une se-
maine, Tony Gallopin, 35 ans, an-
nonçait qu’il bouclerait sa car-
rière en fin de saison avec le
sentiment du travail bien fait.
Pourtant, les vieux gagnent
toujours. Wout Poels, vainqueur
hier en solo à Saint-Gervais, affi-
che 35 ans. Vendredi, Michal
Kwiatkowski, 33 ans, décrochait
au Grand Colombier sa deu-
xième victoire sur le Tour. Ion

Étienne Garnier/L’Équipe
Izagirre, 34 ans, l’emportait à
Belleville-en-Beaujolais, sept
ans après sa première victoire, à
Morzine, en 2016. L’année où Ta-
dej Pogacar, 17 ans, terminait
50e du Championnat du monde
juniors. Michal Kwiatkowski et Wout Poels dans le col du Feu, samedi vers Morzine. Le premier, 33 ans, a gagné, vendredi au Grand Colombier, le second, 35 ans, hier à Saint-Gervais.
Au lendemain de l’envolée de
Woods sur les pentes du puy de “À mon âge, je connais trentenaire porteur du premier cès. La patience aussi : profes- récupération en revanche, est se-
Dôme, Pello Bilbao triomphait de mieux mes limites maillot jaune. Sauf que ce bal des sionnel depuis 2009, Saint-Ger- lon lui un facteur à prendre en
la fournaise d’Issoire, à 33 ans. physiques. Et je sais aussi vieillards, 5 étapes sur 15, n’a rien vais est sa toute première vic- compte à la trentaine : même si
Mark Cavendish, sans sa chute d’un phénomène nouveau. Si ces toire sur le Tour : « Après dix on connaît mieux son corps, «elle

sur la route de Limoges, aurait
fait la une de L’Équipe à 38 ans.
Malgré sa clavicule pliée, son pa-
''
choisir mes jours
WOUT POELS, VAINQUEUR HIER
On aurait pu sentir une tendance
vainqueurs d’étape nous sem- départs de Tour, c’est cette expé- est bien plus difficile».
blent de parfaits candidats pour rience qui m’a profité. Elle me per- Si les trentenaires récoltent les
l’Ehpad du vélo, c’est surtout que met de mieux lire la course. À mon étapes sur les grands Tours, le

tron chez Astana, Alexandre Vino-
kourov, envisage pour lui en 2024
un 15e Tour puis les JO.
à la hausse sur le senior increva-
ble dès le départ du Pays basque
avec la victoire d’Adam Yates, fier
d’autres, plus jeunes, occupent le
sommet du général et les écrans
télé. Ils osent même parfois ga-
gner des étapes, comme Carlos
Rodriguez, un «2001», à Morzine,
mais c’est une exception.
L’âge moyen des coureurs au
départ de Bilbao était de 29ans et
264 jours. Il est stable ces dix der-
nières années, et en hausse
constante depuis cinquante ans.
Ils sont 20 au-delà des 35 bou-
gies, emmenés par leur doyen,
Dries Devenyns (Soudal Quick
Step, équipe la plus âgée en
moyenne, 32ans). Le Belge fêtera
ses 40ans le 22juillet, à la veille de
l’arrivée à Paris.
La raison la plus souvent invo-
quée pour expliquer cette forte
présence de trentenaires est
l’expérience. Wout Poels expli-
quait hier qu’elle était même le
principal ingrédient de son suc-
âge, je connais aussi mieux mes li-
mites physiques. Et je sais aussi
choisir mes jours.»
L’expérience de soi-même est
un avantage. Ne plus se laisser
surprendre par ses sensations,
maîtriser les stratégies, s’ac-
quiert au fil des saisons. Hier soir
à Saint-Gervais, Michael Woods
déboulait sifflet en bouche depuis
le Bettex et revenait sur sa victoire
du puy de Dôme, à 36ans.
« L’avantage que peut avoir un
coureur au-delà des 30 ou 35 ans
est surtout mental. Je sais que je ne
suis pas plus fort physiquement
qu’il y a quelques années mais je ne
suis pas plus mauvais. En revan-
che, je suis plus fort mentalement,
et l’expérience compte beaucoup.
L’intensité de mon entraînement ne
varie pas, et les changements que
j’y apporte sont dus au fait que j’es-
saie toujours de m’améliorer. » La
30
mouvement pourrait tourner
avec le rajeunissement des stars.
Le passage perçu comme pré-
coce dans le monde pro de jeu-
nes coureurs est le rattrapage
d’un retard, par rapport à d’au-
tres sports, dans les méthodes
d’entraînement et de récupéra-
tion. En contrepartie, il est peu L’âge moyen
probable que des carrières enta- du coureur
mées à 19 ou 20 ans se poursui- du Tour 2023.
vent longtemps. Plus précisément,
En 2011, une étude de l’univer- 29 ans et 264 jours.
sité de Valence, publiée par l’In- Stable
ternational Journal of Sports Medi- ces 10 dernières
cine, montrait que, à l’encontre années, cet âge est en
d’une croyance selon laquelle les hausse constante
coureurs du Tour ne feraient pas depuis 50 ans.
de vieux os à cause de l’intensité
de leur métier, ils vivent en réalité
plus longtemps en moyenne que
la population générale (81,5 ans
contre 73,5ans). De quoi bien pro-
fiter de leur retraite. É
 Lundi 17 juillet 2023 | L’ÉQUIPE
Franck Faugère/L’Équipe
Poels, le charme
de la liberté
Après avoir gagné cinq Tours par procuration avec Sky,
le grimpeur néerlandais a enfin remporté une étape
pour Bahrain Victorious, où il peut jouer sa carte.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
ANTHONY CLÉMENT
SAINT-GERVAIS- LES BAINS (HAUTE-SAVOIE) –
Son cri de joie a traversé ceux de
la foule pour se faire entendre
très loin, probablement jusqu’au
sommet du mont Blanc. Heureux
comme un enfant de 35ans, Wout
Poels avait beaucoup d’émotions
à faire sortir car il attendait ça de-
puis longtemps, depuis toujours
en fait. « Une victoire sur le Tour,
j’en rêvais déjà quand j’étais petit, et
je l’obtiens enfin après dix partici-
pations. C’est encore plus particu-
lier avec tout ce qui est arrivé à
l’équipe, et j’étais bouleversé quand
je suis descendu de vélo. J’avais be-
soin de me ressourcer seul, car
c’est encore très frais», soufflait le
Néerlandais de Bahrain Victo-
rious, où toutes les victoires sont
désormais un moyen de rendre
hommage à Gino Mäder, mort le
16juin lors du Tour de Suisse. Ses
copains se sont réveillés hier en
se disant que cela faisait déjà un
mois qu’ils vivaient sans lui, et ça
ne les empêche pas de gagner.
Pello Bilbao a remporté la di-
xième étape à Issoire, et Poels te-
nait absolument à l’imiter :
« J’étais content pour lui mais
quand un équipier gagne, il y a tou-
jours un peu de jalousie, vous vous
dites que vous aimeriez bien être à
sa place. Là, c’est fait.»
Il n’est pourtant pas un égoïste,
puisqu’il a passé ses meilleures
années au service des autres,
chez Sky. Arrivé en 2015, il a ga-
Les Gets Les Portes du Soleil – Saint-Gervais Mont-Blanc
gné cinq Tours par procuration,
trois avec Chris Froome (2015,
2016, 2017), un avec Geraint Tho-
mas (2018) et un dernier avec
Egan Bernal (2019). C’est bien
simple, il n’a jamais connu l’échec
quand il a porté en juillet le maillot
de l’équipe britannique, dont il
était un élément central du train
en montagne. « Wout est toujours
souriant, ce qui ne l’empêche pas
d’être sérieux. C’est un super grim-
peur, avec un vrai punch aussi.
C’était un très bon équipier de luxe
pour nous, et ça me fait vraiment
plaisir de le voir gagner », nous
confiait hier soir Dave Brailsford,
son ancien patron, qui n’a pas pu
le retenir quand Bahrain a tapé à
la porte pour lui proposer un plus
gros contrat, avec la possibilité de
jouer sa carte personnelle plus
souvent. « J’ai vraiment aimé ma
période Sky, mais je n’ai malheu-
reusement jamais pu me battre
pour une victoire d’étape. Je tra-
vaillais pour Froome et pour d’au-
tres leaders, mais vous voulez tou-
jours avoir des opportunités de
gagner vous-même, particulière-
ment sur le Tour », souriait Poels,
qui avait quand même pu rem-
porter Liège-Bastogne-Liège en
2016. Il s’agit du plus grand succès
de sa carrière et son meilleur ami
Pieter n’était pas là pour y assis-
ter, alors qu’il le suit partout. Les
conditions météo l’avaient décou-
ragé de quitter Blitterswijck, le vil-
lage du Limbourg dont ils sont ori-
ginaires, mais il était bien là hier et
a même pu taper dans la main de
tour de france
Poels pendant la course. Venu
pour trois jours dans son cam-
ping-car, il n’a pas regretté le
voyage: «Je devais rentrer à la mai-
son demain (aujourd’hui) mais je
n’en suis plus très sûr car je vais
être ivre ce soir!»
“Je ne peux toujours pas
croire que j’ai réussi,
je suis peut-être en train
de devenir un roi
''
de la victoire
WOUT POELS
Comme le Néerlandais sait rigo-
ler, ils étaient quelques-uns à
vouloir vite fêter ça avec lui, à
commencer par Dylan VanBaarle
qui est passé derrière le podium,
avant la cérémonie protocolaire,
pour tomber dans les bras de son
ami qui habite comme lui à Mo-
naco. Équipiers chez Sky de 2018
à 2020, ils étaient rivaux hier car le
champion des Pays-Bas évolue
maintenant chez Jumbo-Visma
avec Wout VanAert, deuxième au
sommet du Bettex. « Sa victoire
n’était pas la meilleure option pour
mon équipe mais je suis très heu-
reux pour lui », assurait Van
Baarle, qui va retrouver Poels au-
jourd’hui pour animer le podcast
commun, qu’ils tiennent toute la
saison. Ils pourront revenir sur la
bataille des deux Wout, rempor-
tée hier par le moins connu des
deux. « Je savais qu’un Wout allait
gagner mais je n’étais pas sûr que
ce serait moi, s’amusait Poels.
Wout (Van Aert) est un coureur spé-
cial, il a gagné l’étape du mont Ven-
11
15e étape / 179 km
EN BREF
WOUT POELS
(HOL)
35 ans.
1,86 m ; 66 kg.
Équipe :
Bahrain-Victorious.
Pro depuis 2009.
Palmarès : 1 étape Tour
de France 2023 ; Liège-
Bastogne-Liège 2016 ;
Tour d’Andalousie 2022 ;
Tour de la Communauté
de Valence 2016.
Franck Faugère/L’Équipe
Tour de France :
10e participation.
1 étape 2023.
Wout Poels avait toux (en 2021) et le battre ne pouvait 2012, qui avait meurtri un nombre
déposé Wout Van Aert pas être une mince affaire. Ma seule considérable de coureurs. Il avait
au pied de la dernière chance était de l’attaquer dans la été conduit en priorité dans une
ascension pour aller partie la plus pentue de la côte des ambulance, au regard de la gravité
décrocher en solitaire, Amerands, et de gérer mon allure de ses blessures. Malgré trois cô-
à 35 ans, sa première jusqu’à la fin. Je ne peux toujours tes fracturées, un rein, la rate et un
victoire sur le Tour. pas croire que j’ai réussi, je suis poumon touchés, il avait insisté
peut-être en train de devenir un roi pour quitter le véhicule et repren-
de la victoire.» dre son vélo, avant de devoir re-
Il a lâché ça en plaisantant, noncer dans la foulée. En 2020,
mais il ne faut pas se fier à sa sil- alors qu’il étrennait son maillot de
houette qui ferait passer une Bahrain sur le Tour, il était tombé
mante religieuse pour un videur dès la première étape et avait serré
de boîte de nuit: Poels est un dur, les dents jusqu’à Paris, avec en-
capable de se relever des pires core des côtes cassées. En maillot,
chutes. On lui a rappelé hier celle Poels est une brindille. Sur la
de l’étape de Metz, lors du Tour route, c’est un tronc d’arbre. É
 Lundi 17 juillet 2023 | L’ÉQUIPE
12
etour de france 15e étape 179 km
Les Gets Les Portes du Soleil – Saint-Gervais Mont-Blanc

Yates, ambition podium

Le Britannique d’UAE, 4e, a clairement montré hier qu’il convoitait la 3e place
à Paris. Avec Carlos Rodriguez et Jai Hindley, la lutte promet d’être serrée.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL grosse chute collective du matin, a été pour le Britannique, qui peut profiter de
PHILIPPE LE GARS la principale victime de ce coup de la dynamique inspirée par son leader
billard à trois bandes des UAE, qui veu- Pogacar et surtout de meilleures réfé-
SAINT-GERVAIS (HAUTE-SAVOIE) – Le petit coup lent aussi propulser Yates sur le po- rences contre la montre. « Tout va se
de bluff de Tadej Pogacar traînant la dium final des Champs-Élysées di- jouer dans un mouchoir, comme pour la
patte derrière Jonas Vingegaard dans manche. première place entre Tadej (Pogacar) et
la montée finale du Bettex hier, laissant Vingegaard », affirme Mauro Giannetti,
son coéquipier Adam Yates assurer le “Tout va se jouer dans le manager de l’équipe UAE de Yates.
train puis attaquer le Maillot Jaune, a un mouchoir, comme pour Rodriguez a admis la supériorité de
revivifié l’intérêt pour la 3e marche du la première place entre Pogacar son rival direct mais sans s’avouer

podium. Car chez les UAE, on n’a pas
oublié les promesses de début de
Tour: le Britannique, embauché l’hiver
dernier, avait bel et bien été présenté
comme le coleader de l’équipe, pour
pallier un éventuel coup de faiblesse de
Pogacar. Mais le voilà qui a pris goût à
ce rôle. Il se permet même de venir
brouiller les pistes devant le Maillot
Jaune, qui a dû en perdre son latin, en
voyant le lieutenant de son rival l’atta-
quer à 2,5km de l’arrivée!
Carlos Rodriguez, qui avait touché le
''
et Vingegaard
MAURO GIANETTI, MANAGER DES UAE
L’Espagnol a lâché 18 secondes dans
l’affaire et voit revenir le Britannique à
19 secondes au général alors que Jai
Hindley a encore souffert hier et perdu
près de deux minutes sur Yates. L’Aus-
tralien, que l’on imaginait bien accro-
ché à cette troisième place derrière le
duo infernal Vingegaard-Pogacar, voit
ses illusions s’envoler de jour en jour, et
même si son retard (1’17’’ sur Rodri-
guez) n’est pas rédhibitoire, on a en-
vaincu. «J’ai perdu du temps par rapport
à Adam, qui était dix fois meilleur au-
jourd’hui (hier), a-t-il déclaré après l’ar-
rivée, mais d’un autre côté nous avons
pris du temps (sur Hindley), donc je peux
être content du résultat. Je ne sais pas
qui sera mon rival, je dois continuer à me
battre de mon mieux et être le plus loin
possible devant Adam Yates, Jai Hindley
ou n’importe qui d’autre.» É

jackpot avant-hier à Morzine en rem-
portant la 14e étape et en grimpant sur
la troisième marche du podium à la
place de Jai Hindley, souffrant après la
core compris hier que le vent avait
tourné et que la spirale était désormais
plus dans le sens de Rodriguez et de
Yates. Avec un avantage psychologique
Étienne Garnier/L’Équipe
Adam Yates a pris hier 18 secondes
à Carlos Rodriguez et 1’34’’
et la 4e place à Jay Hindley.

ENCORE DES PLACESÀ PRENDRE

Alors que le duel acharné pour le succès final entre Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar attire toute l’attention,
d’autres matches sont à suivre d’ici dimanche.

Gaudu et Martin, ambition top 10

Les deux Français vont tenter de garder leur place actuelle au général,
avec peu d’espoir de monter dans la hiérarchie.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL nutes pour le premier : « Avec les en- le mental prend le dessus. C’est de la sur-
YOHANN HAUTBOIS (avec G. Sc.) chaînements des cols, la fatigue des deux vie, on est tous carbonisés de A à Z (rires),
semaines de course qui m’avantage, on C’est peut-être le Tour le plus difficile que
SAINT-GERVAIS-LES BAINS – Le classement voit que je remonte, constate Martin. Je j’aie fait de ma vie, je n’ai jamais été aussi
général ressemble à une fusée à plu- ne suis pas forcément meilleur. Peut-être fatigué la veille d’une journée de repos. Si
sieurs étages et le top10 se décline se- que les autres sont plus fatigués et heu- j’avais écouté mes jambes, j’aurais terminé
lon les deux fous du volant qui se tien- reusement. Cela se fait à la résistance.» hors délai. » Quatrième du Tour l’an
nent en une poignée de secondes, trois passé, le Breton, qui visait mieux, est en-
autres coureurs qui lorgnent la marche “C’est de la survie, on est tous core dans les temps d’un top 10 et,

du dessous (voir ci-dessus) et cinq au-
tres qui veulent garder leur strapontin
dans le top 10, dont David Gaudu, qui a
gratté une place hier (9e, à 14’7’’ de Jo-
nas Vingegaard), et Guillaume Martin
(10e à 14’18), qui l’a intégré après sa
belle journée jusqu’à Saint-Gervais (7e
de l’étape): «Je vais faire les comptes ce
soir, mais cela restera une bonne opéra-
Étienne Garnier/L’Équipe
''
carbonisés de A à Z
DAVID GAUDU
David Gaudu, lui, semble ne plus faire du
classement une priorité même s’il a fini
hier plus frais qu’il n’avait démarré la
journée : « Je n’étais pas bien au début
mais l’équipe m’a sorti encore une fois du
pétrin. Puis les coups de pédales reve-
naient de plus en plus après Megève, je
comme le justifiait son coéquipier Thi-
baut Pinot il y a deux jours, « si David fait
10e, il fera 10e. On sous-estime beaucoup
une dixième place».
De son côté, le Franc-Comtois ne re-
garde plus devant, 13e à six minutes de
Martin. Celui-ci devra jeter un œil dans
son rétro avec Felix Gall (11e, à 21 secon-
des du Français) – qui ne devrait néan-

tion, cela aurait pu être bien pire.»
Comme le leader de Groupama-
FDJ, celui de Cofidis aime en général
les Tours à rallonge et garde bon espoir
de grappiller quelques places encore,
même si Sepp Kuss (6e), Pello Bil-
David Gaudu, 4e l'an dernier à Paris, ne devrait plus pouvoir viser mieux bao (7e) et Simon Yates (8e) ont un petit
que les dix premières places cette année. Il est pour l’instant neuvième. matelas confortable, près de cinq mi-
suis content de ma montée finale. » Il a
également effectué le décompte des fe-
nêtres de tir où son classement peut
évoluer (« Le chrono, l’étape-reine puis
celle dans les Vosges où j’espère que Thi-
baut nous fera un très beau festival chez
lui»). Cela ne se décidera pas forcément
en fonction de ses jambes. «L’orgueil ou
moins pas trop l’ennuyer sur le chrono –
et peut-être le Britannique Tom Pidcock
(12e à 2’35’’ de Martin), libre de ses mou-
vements, capable d’un numéro comme
l’an passé à l’alpe d’Huez et d’un rappro-
chement au classement où, l’an dernier,
trois Français (Gaudu, Bardet et Ma-
douas) avaient fait top10.
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13
tour de france
Les Gets Les Portes du Soleil - Saint-Gervais Mont-Blanc 15e étape / 179 km

DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL

LUC HERINCX (avec Y. Ha.)

SAINT-GERVAIS MONT-BLANC (HAUTE-SA-

VOIE) – Des odeurs de barbecue
escortent la montée du peloton
dans le col des Fleuries, une pre-
mière difficulté non répertoriée
environ 40 km après le départ aux
Gets. Décrit ainsi, ce début de
15e étape semble tranquille. Pas
pour Tony Gallopin, déjà annoncé
distancé sur Radio Tour. Pas non
plus pour la vingtaine de coureurs
impliqués dans une chute après
la bascule.
Et les sprinteurs, conscients
du dénivelé à affronter, ont proba-
blement aussi leur lot de tour-
ments. Tous ceux-là, bien sûr, ac-
cueillent tous les autres, ceux
ayant accumulé les pépins ces
derniers jours, et savent qu’ils
s’agglutineront bientôt en grup-
petto pour résister solidairement
au couperet des délais.
Ce n’est pas pour tout de suite.
L’allure modérée du peloton favo-
rise encore le retour de tous dans
la vallée avant le col de la Forclaz.
C’est à partir de ses pentes qu’à
moto nous repérons au gré des
décrochages ceux que nous al-
lons accompagner jusqu’à l’arri-
vée. Le gruppetto se dessine avec
une trentaine de coureurs.
Une voix française porte à

l’avant : « Combien de retard ? »
L’auteur de la réponse – « 10 mi-
nutes » –, n’est pas identifiable
non plus. Cela pourrait bien venir
d’Alexis Renard, Axel Zingle, ou
Bryan Coquard, le sprinteur de
l’équipe Cofidis étant en tête du
paquet. Ils sont suivis par une voi-
ture de leur équipe, à bord de la-
quelle le directeur sportif Thierry
Marichal baisse la vitre pour nous
indiquer que « ça devrait aller »
concernant les délais.
Petit,
un combatif du jour
couvert d’hématomes
À le voir perdre quelques mètres
sur le groupe, on se fait plus d’in-
quiétude pour Adrien Petit. Cou-
vert d’hématomes et de banda-
ges, témoins de sa chute la veille,
le coureur de l’équipe Inter-
marché-Circus-Wanty a déjà
Étienne Garnier/L’Équipe
Avec les galériens
Le rythme d’enfer, les chutes et la chaleur ont encore mis des dizaines de coureurs au supplice à l’arrière de la course.
Nous les avons accompagnés jusqu’au bout, recueillant confidences légères et silences, tous empreints de souffrance.
perdu la roue de ses compagnons
de galère dans la plaine, avant de
recoller, la bouche grande ou-
verte. Il y parvient de nouveau.
La voiture Cofidis, solidaire de
son effort, lui accorde quelques
gels avant le sommet. Son ami
Coquard descend aux nouvelles
et lui donne un bidon. Soutien
dont n’aura plus besoin le « Bi-
Christophe Laporte, son », définitivement installé au
Bryan Coquard, Jasper sein du gruppetto.
Philipsen et Quinten Jordi Meeus ne peut pas en
Hermans (de gauche dire autant. Depuis le sommet
à droite) termineront des Aravis (km 134), le sprinteur
tous l’étape à plus belge (Bora-Hansgrohe) perd ré-
d’une demi-heure. gulièrement l’équivalent de deux
Mais, comme Adrien vélos sur la queue du groupe et
Petit (ci-dessous), multiplie les efforts pour boucher
dans les délais. ces trous. Sur le plateau vers Me-
gève, il profite même de l’aspira-
tion de notre moto pour revenir. Il
s’ébroue en nous regardant pour
faire part de son épuisement et
lève le pouce en guise de remer-
ciement.
Conscient d’avoir assuré sa
survie, il apparaîtra plus à son
aise, porté par la foule, dans l’ul-
time ascension. « C’est magnifi-
que, sourit-il en jetant un œil aux
sommets enneigés. Et enfin la
journée de repos demain! » Depuis
un quart d’heure, beaucoup de
coureurs ont déjà gagné ce droit.
On les croise avec un sifflet à la
bouche. Soudain, Meeus semble
cupé. Il s’approche de notre moto
pour poser la même question.
À peine écoute-t-il la réponse
qu’il accélère pour informer son
coéquipier Phil Bahaus de la
bonne nouvelle pour leur équipe
Bahrain-Victorious. Ils n’en ont
pas encore terminé que tout est
déjà décidé. Même le prix du
combatif du jour, attribué à Petit,
encore en plein combat dans
cette montée bondée vers Saint-
Gervais Mont-Blanc. Grimaçant,
le regard droit devant, sourd à no-
tre annonce, il n’est probable-
ment pas au courant de sa ré-
compense.
Kirsch et Pedersen
rigolent au sommet
On demande à Benoît Cosnefroy,
une cinquantaine de mètres de-
vant, la jambe plus légère que
beaucoup d’autres, de nous indi-
quer un virage pour s’arrêter
boire une bière, référence à sa
pause de la veille dans Joux
Étienne Garnier/L’Équipe
rigolant après avoir distancé les
autres galériens. Le Danois
s’amuse même à pousser le
champion du Luxembourg vers la
dérivation prévue pour les véhi-
cules à 200 m de la ligne.
Leur état de fraîcheur a au
moins 1000°C de différence avec
l’abattement de leur coéquipier
Gallopin. Il arrive une minute plus
tard, des larmes coulent en
averse sur ses joues. On parle
bien là d’un homme qui court son
11e Tour de France.
Peut-on trouver plus dérou-
tant ? Lars Van den Berg. Pris
dans la chute en début de course,
le Néerlandais de l’équipe Grou-
pama-FDJ a traversé la fin de
l’étape à l’arrière du groupe. Son
esprit est à l’abandon: blême, si-
lencieux, le regard égaré, il
donne l’impression de ne rien
percevoir des questions et con-
seils adressés par son assistant,
soucieux de son état avant la re-
descente vers Saint-Gervais-les-

se rappeler qu’une course se Plane. « Il faut attendre l’année Bains.

jouait à l’avant et nous demande
le nom du vainqueur de l’étape.
« Oh, wow ! » s’écrit-il en enten-
dant celui de Wout Poels. Plus
haut, Nikias Arndt semble préoc-
prochaine », rigole le puncheur
d’AG2R-Citroën.
Ceux-là sont encore plus dé-
tendus : Alex Kirsch et Mads Pe-
dersen (Lidl-Trek) bavardent en
Il termine 150e de l’étape à
35’18’’ de Poels, mais il est dans
les délais, comme tous les galé-
riens du jour. Thierry Marichal
avait raison. É
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14
etour de france 15e étape 179 km
Les Gets Les Portes du Soleil - Saint-Gervais Mont-Blanc

CLASSEMENT ÉTAPE sprint intermédiaire

51. Van Baarle (HOL, TJV) à 21’3’’ 105. Rickaert (BEL, ADC) à 32’1’’ 1 non-partant : Martinez (COL, IGD).
52. Berthet (ACT) à 21’14’’ 106. Amador (CRI, EFE) à 32’1’’ Bonifications à l’arrivée :
53. Costa (POR, ICW) à 21’27’’ 107. Calmejane (ICW) à 32’1’’ 10’’, 6’’, 4’’ pour les trois premiers.
LES GETS LES PORTES DU SOLEIL – 54. Bjerg (DAN, UAD) à 21’35’’ 108. Bernal (COL, IGD) à 32’1’’
SAINT-GERVAIS MONT-BLANC
Moyenne du vainqueur : 38,255 km/h 55. Le Gac (GFC) à 21’47’’ 109. Philipsen (BEL, ADC) à 32’1’’
56. Politt (ALL, BOH) à 22’3’’ 110. Zimmermann (ALL, ICW) à 32’1’’

Bernard Papon/L’Équipe
INDIVIDUEL 57. Konrad (AUT, BOH) à 22’6’’ 111. Turgis (TEN) à 32’1’’
prix de la combativité
58. Champoussin (ARK) à 22’16’’ 112. Latour (TEN) à 32’1’’ Petit (ICW)
59. Fraile (ESP, IGD) à 22’57’’ 113. Lopez (ESP, LTK) à 32’1’’
60. Gregaard (DAN, UXT) à 23’50’’ 114. Jorgenson (USA, MOV) à 32’26’’
61. G. Izagirre (ESP, MOV) à 23’50’’ 115. Asgreen (DAN, SOQ) à 32’50’’ cols et côtes
62. Vermaerke (USA, DSM) à 25’38’’ 116. Devenyns (BEL, SOQ) à 32’50’’ Col de la Forclaz de Montmin
63. Delaplace (ARK) à 25’51’’ 117. De Buyst (BEL, LTD) à 33’ (1re cat., km 82,8) Bluffy (km 72)
64. Perez (COF) à 26’31’’ 118. Vermeersch (BEL, LTD) à 33’ 1. Lutsenko (KAZ, AST) 10 pts 1. Alaphilippe (SOQ) (photo) 20 pts
65. Cort Nielsen (DAN, EFE) à 26’56’’ 119. Coquard (COF) à 33’ 2. Alaphilippe (SOQ) 8 pts 2. Lutsenko (KAZ, AST) 17 pts
66. Juul-Jensen (DAN, JAY) à 26’56’’ 120. Wright (GBR, TBV) à 33’ 3. Ciccone (ITA, LTK) 6 pts 3. Abrahamsen (NOR, UXT) 15 pts
67. Woods (CAN, IPT) à 27’52’’ 121. Mozzato (ITA, ARK) à 33’33’’ 4. Powless (USA, EFE) 4 pts 4. Konrad (AUT, BOH) 13 pts
68. Madouas (GFC) à 27’55’’ 122. Laporte (TJV) à 33’33’’ 5. Van Aert (BEL, TJV) 2 pts 5. Van der Poel (HOL, ADC) 11 pts
69. Pacher (GFC) à 27’55’’ 123. Gogl (AUT, ADC) à 33’39’’ 6. Pinot (GFC) 1 pt 6. Politt (ALL, BOH) 10 pts
70. Ferron (TEN) à 27’55’’ 124. Waerenskjold (NOR, UXT) à 34’25’’ 7. Pinot (GFC) 9 pts
Franck Faugère/L’Équipe

71. Oliveira (POR, MOV) à 27’55’’ 125. Pedersen (DAN, LTK) à 34’25’’ 8. Træen (NOR, UXT) 8 pts
72. Johannessen (NOR, UXT) à 27’55’’ 126. Kirsch (LUX, LTK) à 34’25’’ Col de la Croix Fry 9. Woods (CAN, IPT) 7 pts
73. Stuyven (BEL, LTK) à 27’55’’ 127. Eenkhoorn (HOL, LTD) à 34’28’’ (1re cat., km 124,5) 10. Ciccone (ITA, LTK) 6 pts
74. Peters (ACT) à 27’55’’ 128. Frison (BEL, LTD) à 34’28’’ 1. Ciccone (ITA, LTK) 10 pts 11. Fraile (ESP, IGD) 5 pts
75. Küng (SUI, GFC) à 27’55’’ 129. Charmig (DAN, UXT) à 34’28’’ 2. Van Aert (BEL, TJV) 8 pts 12. Amador (CRI, EFE) 4 pts
76. Laengen (NOR, UAD) à 27’55’’ 130. A. Paret-Peintre (ACT) à 34’28’’ 3. Uran (COL, EFE) 6 pts 13. Uran (COL, EFE) 3 pts
Wout Poels savourait sur le podium, après avoir remporté sa 77. Louvel (ARK) à 28’37’’ 131. Cosnefroy (ACT) à 34’28’’ 4. Craddock (USA, JAY) 4 pts 14. Cort Nielsen (COL, EFE) 2 pts
première étape sur le Tour. Il compte aussi une victoire sur la Vuelta. 78. Mohoric (SLV, TBV) à 29’ 132. Tiller (NOR, UXT) à 34’28’’ 5. Landa (ESP, TBV) 2 pts 15. Mezgec (SLO, JAY) 1 pt
79. Mezgec (SLV, JAY) à 29’ 133. Fedorov (KAZ, AST) à 34’28’’ 6. Poels (HOL, TBV) 1 pts
1. Poels (HOL, TBV) 4 h 40’45’’ 26. Gall (AUT, ACT) à 8’17’’ 80. Haig (AUS, TBV) à 29’18’’ 134. Girmay (ERY, ICW) à 34’28’’
2. Van Aert (BEL, TJV) à 2’8’’ 27. S. Yates (GBR, JAY) à 8’20’’ 81. Kragh Andersen (DAN, ADC) à 29’26’’ 135. Boivin (CAN, IPT) à 34’32’’
3. Burgaudeau (TEN) à 3’ 28. Pidcock (GBR, IGD) à 8’35’’ 82. Geschke (ALL, COF) à 29’44’’ 136. Kwiatkowski (POL, IGD) à 34’34’’ Col des Aravis par équipes
4. Craddock (USA, JAY) à 3’10’’ 29. Castroviejo (ESP, IGD) à 10’47’’ 83. Clarke (AUS, IPT) à 30’11’’ 137. Sagan (SLQ, TEN) à 34’37’’ (3re cat., km 132,3) 1. BAHRAIN VICTORIOUS 14 h 12’53’’
5. Landa (ESP, TBV) à 3’14’’ 30. Mühlberger (AUT, MOV) à 10’47’’ 84. Durbridge (AUS, JAY) à 30’11’’ 138. Eekhoff (HOL, DSM) à 35’6’’ 1. Soler (ESP, UAD) 2 pts 2. JUMBO-VISMA à 4’39’’
6. Pinot (GFC) à 3’14’’ 31. Benoot (BEL, TJV) à 10’55’’ 85. Dewulf (BEL, ACT) à 30’11’’ 139. Edmondson (AUS, DSM) à 35’6’’ 2. Van Aert (BEL, TJV) 1 pts 3. UAE EMIRATES à 8’55’’
7. Martin (COF) à 3’32’’ 32. Tejada (COL, AST) à 11’7’’ 86. Lafay (COF) à 30’11’’ 140. Welsford (AUS, DSM) à 35’6’’ 4. ISRAEL - PREMIER TECH à 13’17’’
8. Skjelmose (DAN, LTK) à 3’43’’ 33. Lutsenko (KAZ, AST) à 11’48’’ 87. Dinham (AUS, DSM) à 30’49’’ 141. Degenkolb (ALL, DSM) à 35’6’’ 5. GROUPAMA - FDJ à 14’24’’
9. Guglielmi (ARK) à 3’59’’ 34. Traeen (NOR, UXT) à 12’58’’ 88. Cavagna (SOQ) à 30’49’’ 142. Arndt (ALL, TBV) à 35’8’’ Côte des Amerands 6. JAYCO ALULA à 14’57’’
10. Barguil (ARK) à 4’20’’ 35. Neilands (LET, IPT) à 13’18’’ 89. Hermans (BEL, ADC) à 31’30’’ 143. Reinders (HOL, JAY) à 35’8’’ (2e cat., km 170,6) 7. INEOS GRENADIERS à 15’26’’
11. Teuns (BEL, IPT) à 5’6’’ 36. Grossschartner (AUT, UAD) à 13’54’’ 90. Van Gils (BEL, LTD) à 32’1’’ 144. Teunissen (HOL, ICW) à 35’8’’ 1. Poels (HOL, TBV) 5 pts 8. ARKEA - SAMSIC à 19’57’’
12. Aranburu (ESP, MOV) à 5’10’’ 37. Kelderman (HOL, TJV) à 13’54’’ 91. O. Naesen (BEL, ACT) à 32’1’’ 145. Groenewegen (HOL, JAY) à 35’11’’ 2. Van Aert (BEL, TJV 3 pts 9. BORA - HANSGROHE à 26’26’’
13. Houle (CAN, IPT) à 5’31’’ 38. Harper (AUS, JAY) à 14’5’’ 92. Biermans (BEL, ARK) à 32’1’’ 146. Renard (COF) à 35’14’’ 3. Soler (ESP, TBV) 2 pts 10. LIDL - TREK à 26’35’’
14. Ciccone (ITA, LTK) à 5’35’’ 39. Hamilton (AUS, DSM) à 14’17’’ 93. Smith (NZL, ICW) à 32’1’’ 147. Kristoff (NOR, UXT) à 35’14’’ 4. Martin (COF) 1 pts 11. MOVISTAR à 29’9’’
15. Uran (COL, EFE) à 5’53’’ 40. Geniets (LUX, GFC) à 14’33’’ 94. Pichon (ARK) à 32’1’’ 148. Bauhaus (ALL, TBV) à 35’14’’ 12. AG2R CITROEN à 33’26’’
16. Pogacar (SLV, UAD) à 6’4’’ 41. Jungels (LUX, BOH) à 14’33’’ 95. Moscon (ITA, AST) à 32’1’’ 149. Gallopin (LTK) à 35’14’’ 13. COFIDIS à 39’3’’
17. Vingegaard (DAN, TJV) à 6’4’’ 42. O'Connor (AUS, ACT) à 14’33’’ 96. Oss (ITA, TEN) à 32’1’’ 150. Van Den Berg (HOL, GFC) à 35’18’’ 14. EF EDUCATION - EASYPOST à 42’33’’
18. A. Yates (GBR, UAD) à 6’24’’ 43. Buchmann (ALL, BOH) à 14’33’’ 97. Strong (NZL, IPT) à 32’1’’ 151. Van Hooydonck (BEL, TJV) à 35’21’’ Saint-Gervais Mont-Blanc 15. ASTANA QAZAQSTAN à 44’18’’
19. Rodriguez (ESP, IGD) à 6’42’’ 44. Van Der Poel (HOL, ADC) à 17’40’’ 98. Bettiol (ITA, EFE) à 32’1’’ 152. Meeus (BEL, BOH) à 35’24’’ (1re cat., km 1279) 16. UNO-X PRO CYCLING à 45’20’’
20. Kuss (USA, TJV) à 7’5’’ 45. Abrahamsen (NOR, UXT) à 19’10’’ 99. Trentin (ITA, UAD) à 32’1’’ 153. Zingle (COF) à 35’41’’ 1. Poels (HOL, TBV) 10 pts 17. TOTALÉNERGIES à 52’18’’
21. Soler (ESP, UAD) à 7’5’’ 46. Schultz (AUS, IPT) à 19’38’’ 100. Dillier (SUI, ADC) à 32’1’’ 154. Petit (ICW) à 35’48’’ 2. Van Aert (BEL, TJV) 8 pts 18. DSM - FIRMENICH à 1 h 00’6’’
22. Gaudu (GFC) à 7’15’’ 47. I. Izagirre (ESP, COF) à 19’38’’ 101. Van Poppel (HOL, BOH) à 32’1’’ 155. Campenaerts (BEL, LTD) à 36’ 3. Burgaudeau (TEN) 6 pts 19. ALPECIN-DECEUNINCK à 1 h 7’58’’
23. Bilbao (ESP, TBV) à 7’24’’ 48. Alaphilippe (SOQ) à 19’40’’ 102. Declercq (BEL, SOQ) à 32’1’’ 156. Morkov (DAN, SOQ) à 37’22’’ 4. Craddock (USA, JAY) 4 pts 20. SOUDAL QUICK-STEP à 1 h 11’52’’
24. Majka (POL, UAD) à 7’52’’ 49. Powless (USA, EFE) à 20’22’’ 103. Boasson Hagen (NOR, TEN) à 32’1’’ 157. Bol (HOL, AST) à 37’22’’ 5. Landa (ESP, TBV) 2 pts 21. INTERMARCHÉ - CIRCUS - WANTY à 1 h 14’51’’
25. Hindley (AUS, BOH) à 7’58’’ 50. Haller (AUT, BOH) à 20’55’’ 104. Lampaert (BEL, SOQ) à 32’1’’ 6. Pinot (GFC) 1 pts 22. LOTTO DSTNY à 1 h 27’23’’

Le fait du jour

Burgaudeau, le crack se lâche

Considéré comme l’un des meilleurs amateurs entre 2017 et 2018 sous les couleurs Vendée U,
le coureur de Noirmoutier, troisième hier, est devenu l’attraction française de ce Tour 2023.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL Le Vendéen est un gars discret et il ne vue lors de la difficile étape du puy de Dôme
MANUEL MARTINEZ s’est jamais vraiment focalisé sur le pre- (9e), il avait terminé deuxième à Belleville-
mier grand exploit de sa carrière. Élevé au en-Beaujolais derrière Ion Izagirre.
SAINT-GERVAIS-LES-BAINS (HAUTE-SAVOIE) – Il a mis biberon de l’équipe terreur du peloton ama- Burgaudeau s’est de nouveau mis en
unpeu de temps, mais ceux qui connaissent teur, Vendée U, entre 2017 et 2018, Burgau- évidence hier sur les pentes de Saint-Ger-
depuis longtemps Mathieu Burgaudeau deau (24ans) a logiquement trouvé sa place vais, se lançant dans la bonne échappée du
n’ont jamais douté que le gamin de l’île de dès 2019 au sein de l’équipe professionnelle jour, pour finalement terminer troisième
Noirmoutier allait un jour ou l’autre lâcher dirigée par Jean-René Bernaudeau. derrière Wout Poels et Wout Van Aert.
définitivement les chevaux qu’il a depuis Depuis, le gamin formé à Saint-Jean-de- « Ça fait chier de faire troisième mais cette
longtemps sous le capot. «C’est un énorme Monts a franchi les étapes sans faire de place veut dire beaucoup, disait le puncheur
moteur et il ne lui manque plus que la petite bruit mais sans totalement confirmer tout de la formation TotalÉnergies. Je n’ai pas de
étincelle pour qu’il passe un cap dans sa car- le talent qu’on lui reconnaissait unanime- regrets, je donne tout ce que je peux. C’est sûr,
rière », avait dit l’an passé Lylian Lebreton, ment chez les amateurs. Mais il faut croire ce n’est pas une victoire, mais j’espère que ça
Franck Faugère/L’Équipe

l’ u n d e s d i re c t e u rs s p o r t i fs d e
TotalÉnergies, après sa première victoire
professionnelle lors de la 6e étape de Paris-
Nice à Aubagne. Ce jour-là, Burgaudeau
s’était franchement révélé en tenant en res-
pect Mads Pedersen, Wout VanAert, Biniam
Girmay et une flopée d’autres coureurs de
renom.
que l’une des plus grandes qualités de
Burgaudeau est la patience.
Deux podiums à son compteur
À l’occasion du troisième Tour de sa
carrière, ce fils de pêcheurs est en passe de
devenir l’une des grandes révélations
françaises de la 110e édition. Déjà très en
va venir.» Hier soir, à Saint-Gervais, un agent
s’est approché de quelques anciens
coureurs travaillant pour l’organisation.
Il voulait juste savoir si Burgaudeau,
qui avait prolongé pour une saison l’an
passé, était vraiment en fin de contrat cette
année. Le représentant belge est reparti Mathieu Burgaudeau hier à l’arrivée, très marqué par l’effort,
avec un grand sourire. É où il a terminé à la troisième place.
 Lundi 17 juillet 2023 | L’ÉQUIPE
CLASSEMENT GÉNÉRAL
1. Vingegaard (DAN, TJV)
en 62 h 34’17’’
2. Pogacar (SLV, UAD)
3. Rodriguez (ESP, IGD)
4. A. Yates (GBR, UAD)
5. Hindley (AUS, BOH)
6. Kuss (USA, TJV)
7. Bilbao (ESP, TBV)
8. S. Yates (GBR, JAY)
9. Gaudu (GFC)
10. Martin (COF)
11. Gall (AUT, ACT)
12. Pidcock (GBR, IGD)
13. Pinot (GFC)
14. Landa (ESP, TBV)
15. Buchmann (ALL, BOH)
16. Castroviejo (ESP, IGD)
17. Majka (POL, UAD)
18. Harper (AUS, JAY)
19. Kelderman (HOL, TJV)
20. Berthet (ACT)
21. Madouas (GFC)
22. O'Connor (AUS, ACT)
23. Van Aert (BEL, TJV)
24. Grossschartner (AUT, UAD) à 1 h 14’10’’
25. Barguil (ARK)
26. Burgaudeau (TEN)
27. Skjelmose (DAN, LTK)
28. Tejada (COL, AST)
29. Jungels (LUX, BOH)
30. Benoot (BEL, TJV)
31. Poels (HOL, TBV)
ILS RESTENT
EN COURSE
en barré , les abandons,
les hors délais et les non-partants
176
157
Soudal Quick-Step
(BEL) - abr. : SOQ
DS : Steels (BEL), Peeters (BEL)
51. Julian ALAPHILIPPE (FRA)
52. Kasper ASGREEN (DAN)
53. Rémi CAVAGNA (FRA)
54. Tim DECLERCQ (BEL)
55. Dries DEVENYNS (BEL)
56. Fabio JAKOBSEN (HOL) n.p. 12e
57. Yves LAMPAERT (BEL)
58. Michael MORKOV (DAN)
Intermarché-Circus-Wanty
(BEL) - abr. : ICW
DS : De Neef (BEL), Lapage (BEL)
111. Biniam GIRMAY (ERY) (*)
112. Lilian CALMEJANE (FRA)
113. Rui COSTA (POR)
114. Louis MEINTJES (AFS) ab.14e
115. Adrien PETIT (FRA)
116. Dion SMITH (NZL)
117. Mike TEUNISSEN (HOL)
118. Georg ZIMMERMANN (ALL)
Arkéa-Samsic
(FRA) - abr. : ARK
DS : Gérard (FRA), Hinault (FRA)
171. Warren BARGUIL (FRA)
172. Jenthe BIERMANS (BEL)
173. Clément CHAMPOUSSIN (FRA) (*)
174. Anthony DELAPLACE (FRA)
175. Simon GUGLIELMI (FRA)
176. Matis LOUVEL (FRA) (*)
177. Luca MOZZATO (ITA) (*)
178. Laurent PICHON (FRA)
INDIVIDUEL
32. Bernal (COL, IGD)
33. G. Izagirre (ESP, MOV)
à 10’’ 34. Ciccone (ITA, LTK)
à 5’21’’ 35. Teuns (BEL, IPT)
à 5’40’’ 36. Alaphilippe (SOQ)
à 6’38’’ 37. Haig (AUS, TBV)
à 9’16’’ 38. Woods (CAN, IPT)
à 10’11’’ 39. Hamilton (AUS, DSM)
à 10’48’’ 40. Geniets (LUX, GFC)
à 14’7’’ 41. Lutsenko (KAZ, AST)
à 14’18’’ 42. Johannessen (NOR, UXT)
à 14’39’’ 43. Van Baarle (HOL, TJV)
à 16’53’’ 44. Neilands (LET, IPT)
à 20’12’’ 45. I. Izagirre (ESP, COF)
à 22’48’’ 46. Houle (CAN, IPT)
à 29’50’’ 47. Mühlberger (AUT, MOV)
à 34’21’’ 48. Jorgenson (USA, MOV)
à 47’31’’ 49. Aranburu (ESP, MOV)
à 48’14’’ 50. Kwiatkowski (POL, IGD)
à 55’43’’ 51. A. Paret-Peintre (ACT)
à 1 h 1’9’’ 52. Oliveira (POR, MOV)
à 1 h 1’16’’ 53. Gregaard (DAN, UXT)
à 1 h 1’26’’ 54. Küng (SUI, GFC)
à 1 h 7’25’’ 55. Van Gils (BEL, LTD)
56. Campenaerts (BEL, LTD)
à 1 h 16’5’’ 57. Champoussin (ARK)
à 1 h 21’18’’ 58. Geschke (ALL, COF)
à 1 h 22’26’’ 59. Schultz (AUS, IPT)
à 1 h 32’36’’ 60. Soler (ESP, UAD)
à 1 h 33’25’’ 61. Powless (USA, EFE)
à 1 h 35’29’’ 62. Van Der Poel (HOL, ADC)
à 1 h 35’36’’ 63. Louvel (ARK)
Jumbo-Visma
(HOL) - abr. : TJV
DS : Maassen (HOL), Van Dongen (HOL)
1. Jonas VINGEGAARD (DAN)
2. Tiesj BENOOT (BEL)
3. Wilco KELDERMAN (HOL)
4. Sepp KUSS (USA)
5. Christophe LAPORTE (FRA)
6. Wout VAN AERT (BEL)
7. Dylan VAN BAARLE (HOL)
8. Nathan VAN HOOYDONCK (BEL)
Bahrain Victorious
(BRN) - abr. : TBV
DS : Stangelj (SLV), Florencio (ESP)
62. Mikel LANDA (ESP)
63. Nikias ARNDT (ALL)
64. Phil BAUHAUS (ALL)
65. Pello BILBAO (ESP)
66. Jack HAIG (AUS)
67. Matej MOHORIC (SLV)
68. Wout POELS (HOL)
69. Fred WRIGHT (GBR) (*)
Cofidis
(FRA) - abr. : COF
DS : Fernandez (ESP), Guerricagoitia (ESP)
121. Guillaume MARTIN (FRA)
122. Bryan COQUARD (FRA)
123. Simon GESCHKE (ALL)
124. Ion IZAGIRRE (ESP)
125. Victor LAFAY (FRA)
126. Anthony PEREZ (FRA)
127. Alexis RENARD (FRA) (*)
128. Axel ZINGLE (FRA) (*)
Lotto Dstny
(BEL) - abr. : LTD
DS : Aerts (BEL), Wauters (BEL)
e e
181. Caleb EWAN (AUS) ab. 13
182. Victor CAMPENAERTS (BEL)
183. Jasper DE BUYST (BEL)
184. Pascal EENKHOORN (HOL)
185. Frederik FRISON (BEL)
186. Jacopo GUARNIERI (ITA) n. p. 5e
187. Maxim VAN GILS (BEL) (*)
188. Florian VERMEERSH (BEL) (*)
15
tour de france
Les Gets Les Portes du Soleil – Saint-Gervais Mont-Blanc 15e étape / 179 km
par points
64. Zimmermann (ALL, ICW) à 2 h 36’11’’ 102. Charmig (DAN, UXT) à 3 h 29’19’’ 140. Reinders (HOL, JAY) à 4h14’29’’
65. Fraile (ESP, IGD)
66. Politt (ALL, BOH)
à 2 h 38’10’’
à 2 h 38’25’’
103. Turgis (TEN)
104. Coquard (COF)
à 3 h 31’8’’
à 3 h 32’10’’
141. Moscon (ITA, AST)
142. De Buyst (BEL, LTD)
à 4 h 15’2’’
à 4 h 15’5’’
1 Philipsen (BEL, ADC)
2 Pedersen (DAN, LTK)
323 pts
179 pts
3 Coquard (COF) 178 pts
67. Delaplace (ARK) à 2 h 40’13’’ 105. Cosnefroy (ACT) à 3 h 33’31’’ 143. Eekhoff (HOL, DSM) à 4 h 15’46’’
68. Pacher (GFC) à 2 h 40’52’’ 106. Clarke (AUS, IPT) à 3 h 33’57’’ 144. Waerenskjold (NOR, UXT) à 4 h 16’1’’
montagne
69. Lopez (ESP, LTK) à 2 h 42’39’’ 107. Philipsen (BEL, ADC) à 3 h 34’11’’ 145. Petit (ICW) à 4 h 17’20’’
70. Dinham (AUS, DSM) à 2 h 43’19’’ 108. Hermans (BEL, ADC) à 3 h 34’48’’ 146. Groenewegen (HOL, JAY) à 4 h 17’39’’ 1 Ciccone (ITA, LTK) 58 pts
à 1 h 36’36’’ 2 Powless (USA, EFE) 58 pts
à 1 h 40’40’’ 71. Mohoric (SLV, TBV) à 2 h 50’18’’ 109. Wright (GBR, TBV) à 3 h 35’26’’ 147. Renard (COF) à 4 h 18’52’’
72. Vermaerke (USA, DSM) à 2 h 50’48’’ 110. Laengen (NOR, UAD) à 3 h 37’23’’ 148. Meeus (BEL, BOH) à 4 h 23’50’’ 3 Vingegaard (DAN, TJV) 48 pts
à 1 h 44’21’’
à 1 h 45’ 73. Stuyven (BEL, LTK) à 2 h 52’48’’ 111. Cavagna (SOQ) à 3 h 37’50’’ 149. Degenkolb (ALL, DSM) à 4 h 24’10’’
74. Perez (COF) à 2 h 53’25’’ 112. Lampaert (BEL, SOQ) à 3 h 40’37’’ 150. Welsford (AUS, DSM) à 4 h 25’4’’ jeunes
à 1 h 45’20’’
75. Van Den Berg (HOL, GFC) à 2 h 56’40’’ 113. Kirsch (LUX, LTK) à 3 h 40’51’’ 151. Edmondson (AUS, DSM) à 4 h 29’26’’ 1 Pogacar (SLV, UAD) 62 h 34’27’’
à 1 h 46’
76. Latour (TEN) à 2 h 57’31’’ 114. Rickaert (BEL, ADC) à 3 h 41’20’’ 152. Bauhaus (ALL, TBV) à 4 h 30’5’’ 2 Rodriguez (ESP, IGD) à 5’11’’
à 1 h 48’31’’
77. Calmejane (ICW) à 2 h 59’ 115. Smith (NZL, ICW) à 3 h 41’39’’ 153. Zingle (COF) à 4 h 31’25’’ 3 Gall (AUT, ACT) à 14’29’’
à 1 h 49’50’’
à 1 h 49’55’’ 78. Uran (COL, EFE) à 2 h 59’52’’ 116. Pedersen (DAN, LTK) à 3 h 41’54’’ 154. Frison (BEL, LTD) à 4 h 32’59’’
79. Konrad (AUT, BOH) à 3 h 00’30’’ 117. Amador (CRI, EFE) à 3 h 45’14’’ 155. Fedorov (KAZ, AST) à 4 h 34’12’’
à 2 h 2’50’’
80. Craddock (USA, JAY) à 3 h 00’57’’ 118. Trentin (ITA, UAD) à 3 h 45’49’’ 156. Bol (HOL, AST) à 4 h 35’5’’
par équipes
à 2 h 4’11’’ 1 JUMBO-VISMA 188 h 22’3’’
à 2 h 4’24’’ 81. Gallopin (LTK) à 3 h 1’58’’ 119. Tiller (NOR, UXT) à 3 h 47’8’’ 157. Morkov (DAN, SOQ) à 4 h 45’31’’
82. Costa (POR, ICW) à 3 h 5’29’’ 120. Van Poppel (HOL, BOH) à 3 h 47’38’’ 2 INEOS GRENADIERS à 3’22’’
à 2 h 4’57’’ 3 UAE EMIRATES à 7’39’’
à 2 h 5’16’’ 83. O. Naesen (BEL, ACT) à 3 h7’8’’ 121. Mezgec (SLV, JAY) à 3 h 48’55’’
84. Eenkhoorn (HOL, LTD) à 3 h 7’42’’ 122. Dillier (SUI, ADC) à 3 h 50’22’’ 4 BAHRAIN VICTORIOUS à 10’22’’
à 2 h 12’40’’ 5 GROUPAMA - FDJ à 42’41’’
à 2 h 14’14’’ 85. Dewulf (BEL, ACT) à 3 h 9’5’’ 123. Juul-Jensen (DAN, JAY) à 3 h 51’6’’
86. Abrahamsen (NOR, UXT) à 3 h 9’15’’ 124. Kragh Andersen (DAN, ADC) à 3 h 51’51’’ 6 BORA - HANSGROHE à 1 h 15’49’’
à 2 h 15’ 7 AG2R CITROËN à 1 h 26’42’’
à 2 h 16’26’’ 87. Haller (AUT, BOH) à 3 h 9’48’’ 125. Girmay (ERY, ICW) à 3 h 55’7’’
88. Peters (ACT) à 3 h 12’17’’ 126. Boivin (CAN, IPT) à 3 h 56’26’’ 8 MOVISTAR à 2 h 34’12’’
à 2 h 19’7’’ 9 JAYCO ALULA à 2 h 39’51’’
à 2 h 20’33’’ 89. Guglielmi (ARK) à 3 h 15’22’’ 127. Arndt (ALL, TBV) à 3 h 56’38’’
90. Lafay (COF) à 3 h 16’8’’ 128. Gogl (AUT, ADC) à 3 h 59’12’’ 10 COFIDIS à 3 h 16’27’’
à 2 h 20’58’’ 11 ISRAEL - PREMIER TECH à 3 h 27’48’’
à 2 h 22’11’’ 91. Bettiol (ITA, EFE) à 3 h 16’13’’ 129. Durbridge (AUS, JAY) à 3 h 59’31’’
92. Ferron (TEN) à 3 h 17’50’’ 130. Biermans (BEL, ARK) à 4 h 00’13’’ 12 LIDL - TREK à 3 h 52’42’’
à 2 h 22’58’’ 13 DSM - FIRMENICH à 4 h 11’24’’
à 2 h 23’6’’ 93. Van Hooydonck (BEL, TJV) à 3 h 18’45’’ 131. Le Gac (GFC) à 4 h 2’1’’
94. Laporte (TJV) à 3 h 20’45’’ 132. Declercq (BEL, SOQ) à 4 h 2’1’’ 14 ARKEA - SAMSIC à 4 h 21’36’’
Bernard Papon/L’Équipe
à 2 h 25’27’’ 15 ASTANA QAZAQSTAN à 4 h 34’48’’
à 2 h 27’48’’ 95. Asgreen (DAN, SOQ) à 3 h 23’25’’ 133. Sagan (SLQ, TEN) à 4 h 2’7’’
96. Cort Nielsen (DAN, EFE) à 3 h 25’3’’ 134. Bjerg (DAN, UAD) à 4 h 4’2’’ 16 TOTALÉNERGIES à 4 h 48’57’’
à 2 h 28’19’’ 17 INTERMARCHÉ - CIRCUS - WANTY à 5 h 9’57’’
à 2 h 28’19’’ 97. Traeen (NOR, UXT) à 3 h 25’59’’ 135. Kristoff (NOR, UXT) à 4 h 5’3’’
98. Oss (ITA, TEN) à 3 h 26’8’’ 136. Vermeersch (BEL, LTD) à 4 h 5’47’’ 18 UNO-X PRO CYCLING à 5 h 12’54’’
à 2 h 29’44’’ 19 EF EDUCATION - EASYPOST à 5 h 27’15’’
à 2 h 30’20’’ 99. Strong (NZL, IPT) à 3 h 27’25’’ 137. Mozzato (ITA, ARK) à 4 h 7’15’’
100. Boasson Hagen (NOR, TEN) à 3 h 27’41’’ 138. Devenyns (BEL, SOQ) à 4 h 10’24’’ 20 LOTTO DSTNY à 6 h 50’8’’
à 2 h 32’ Axel Zingle (Cofidis) est 21 SOUDAL QUICK-STEP à 7 h 6’32’’
à 2 h 34’47’’ 101. Teunissen (HOL, ICW) à 3 h 27’58’’ 139. Pichon (ARK) à 4 h 13’7’’
à la 153e place du général. 22 ALPECIN-DECEUNINCK à 8 h 4’27’’
UAE Emirates Ineos Grenadiers Groupama-FDJ EF Education-Easypost
(UAE) - abr. : UAD
DS : Hauptman (SLV), Pedrazzini (SUI)
(GBR) - abr. : IGD
DS : Cummings (GBR), Zandio (ESP)
(FRA) - abr. : GFC
DS : Mauduit (FRA), Joly (FRA)
(USA) - abr. : EFE
DS : Garate (ESP), Southam (GBR)
11. Tadej POGACAR (SLV) (*) 21. Egan BERNAL (COL) 31. David GAUDU (FRA) 41. Richard CARAPAZ (EQU) n.p. 2e
12. Mikkel BJERG (DAN) (*)
14. Felix GROSSSCHARTNER (AUT)
15. Vegard Stake LAENGEN (NOR)
22. Jonathan CASTROVIEJO (ESP)
23. Omar FRAILE (ESP)
24. Michal KWIATKOWSKI (POL)
32. Kevin GENIETS (LUX)
33. Stefan KÜNG (SUI)
34. Olivier LE GAC (FRA)
42. Andrey AMADOR (CRI)
43. Alberto BETTIOL (ITA)
44. Esteban CHAVES (COL) ab. 14e
16. Rafal MAJKA (POL) 25. Daniel Felipe MARTINEZ (COL) n.p. 15e 35. Valentin MADOUAS (FRA) 45. Magnus CORT NIELSEN (DAN)
17. Marc SOLER (ESP) 26. Thomas PIDCOCK (GBR) (*) 36. Quentin PACHER (FRA) 46. Neilson POWLESS (USA)
18. Matteo TRENTIN (ITA) 27. Carlos RODRIGUEZ (ESP) (*) 37. Thibaut PINOT (FRA) 47. James Shaw (GBR) ab.14e
19. Adam YATES (GBR) 28. Ben TURNER (GBR) (*) ab. 13e 38. Lars VAN DEN BERG (HOL) (*) 48. Rigoberto URAN (COL)
Bora-Hansgrohe Lidl-Trek AG2R Citroën Alpecin-Deceuninck
(ALL) - abr. : BOH (USA) - abr. : LTK (FRA) - abr. : ACT (BEL) - abr. : ADC
DS : Aldag (ALL), Pömer (AUT) DS : De Jongh (HOL), Andersen (DAN) DS : Jurdie (FRA), Guillé (FRA) DS : Roodhooft (BEL), Leysen (BEL)
71. Jai HINDLEY (AUS) 81. Giulio CICCONE (ITA) 91. Ben O’CONNOR (AUS) 101. Mathieu VAN DER POEL (HOL)
72. Emanuel BUCHMANN (ALL) 82. Tony GALLOPIN (FRA) 92. Clément BERTHET (FRA) 102. Silvan DILLIER (SUI)
73. Marco HALLER (AUT) 83. Mattias SKJELMOSE (DAN) (*) 93. Benoît COSNEFROY (FRA) 103. Michael GOGL (AUT)
74. Bob JUNGELS (LUX) 84. Alex KIRSCH (LUX) 94. Stan DEWULF (BEL) 104. Quinten HERMANS (BEL)
75. Patrick KONRAD (AUT) 85. Juan Pedro LOPEZ (ESP) 95. Felix GALL (AUT) (*) 105. Soren KRAGH ANDERSEN (DAN)
76. Jordi MEEUS (BEL) (*) 86. Mads PEDERSEN (DAN) 96. Oliver NAESEN (BEL) 106. Jasper PHILIPSEN (BEL) (*)
77. Nils POLITT (ALL) 87.Quinn Simmons (USA) (*) n.p. 9e 97. Aurélien PARET-PEINTRE (FRA) 107. Jonas RICKAERT (BEL)
78. Danny VAN POPPEL (HOL) 88. Jasper STUYVEN (BEL) 98. Nans PETERS (FRA) 108. Ramon SINKELDAM (HOL) (ab.14e)
Movistar DSM Firmenich Israel-Premier Tech Jayco AlUla
(ESP) - abr. : MOV (HOL) - abr. : DSM (ISR) - abr. : IPT (AUS) - abr. : JAY
DS : Ledanois (FRA), Garcia Acosta (ESP) DS : Winston (GBR), Guiberteau (FRA) DS : Verbrugghe (BEL), Demol (BEL) DS : Hayman (AUS), White (AUS)
131. Enric MAS (ESP) ab. 1re 141. Romain BARDET (FRA) ab.14e 151. Michael WOODS (CAN) 161. Simon YATES (GBR)
132. Ruben GUERREIRO (POR) ab.14e 142. John DEGENKOLB (ALL) 152. Guillaume BOIVIN (CAN) 162. Lawson CRADDOCK (USA)
133. Alex ARANBURU (ESP) 143. Matthew DINHAM (AUS) (*) 153. Simon CLARKE (AUS) 163. Luke DURBRIDGE (AUS)
134. Gorka IZAGIRRE (ESP) 144. Alexander EDMONDSON (AUS) 154. Hugo HOULE (CAN) 164. Dylan GROENEWEGEN (HOL)
135. Matteo JORGENSON (USA) (*) 145. Nils EEKHOFF (HOL) (*) 155. Krists NEILANDS (LET) 165. Chris HARPER (AUS)
136. Gregor MÜHLBERGER (AUT) 146. Christopher HAMILTON (AUS) 156. Nicholas SCHULTZ (AUS) 166. Christopher JUUL-JENSEN (DAN)
137. Nelson OLIVEIRA (POR) 147. Kevin VERMAERKE (USA) (*) 157. Corbin STRONG (NZL) (*) 167. Luka MEZGEC (SLV)
138. Antonio PEDRERO (ESP) ab.14e 148. Sam WELSFORD (AUS) 158. Dylan TEUNS (BEL) 168. Elmar REINDERS (HOL)
Astana Qazaqstan Uno-X Pro Cycling TotalÉnergies
(KAZ) - abr. : AST (NOR) - abr. : UXT (FRA) - abr. : TEN
DS : Shefer (KAZ), Fofonov (KAZ) DS : Rasch (NOR), Kristiansen (NOR) DS : Genauzeau (FRA), Macé (FRA)
191. Mark CAVENDISH (GBR) ab. 8 201. Alexander KRISTOFF (NOR) 211. Peter SAGAN (SLQ)
192. Cees BOL (HOL) 202. Jonas ABRAHAMSEN (NOR) 212. Edvald BOASSON HAGEN (NOR)
193. David de la Cruz (ESP) ab. 12e 203. Anthon CHARMIG (DAN) (*) 213. Mathieu BURGAUDEAU (FRA) (*)
194. Yevgeniy FEDOROV (KAZ) (*) 204. Tobias Halland JOHANNESSEN (NOR) (*) 214. Steff CRAS (BEL) ab. 8e
195. Alexey LUTSENKO (KAZ) 205. Rasmus TILLER (NOR) 215. Pierre LATOUR (FRA)
196. Gianni MOSCON (ITA) 206. Torstein TRAEEN (NOR) 216. Valentin FERRON (FRA) (*) (*) Moins de 25 ans au 1er janvier,
197. Luis Leon SANCHEZ (ESP) n. p. 5e 207. Soren WAERENSKJOLD (NOR) (*) 217. Daniel OSS (ITA) en lice pour le maillot blanc
198. Harold Alfonso TEJADA (COL) 208. Jonas GREGAARD (DAN) 218. Anthony TURGIS (FRA) du meilleur jeune.

16
Étienne Garnier/L’Équipe
Pour le personnel des équipes, comme ici DSM-Firmenich lundi
dernier, l’heure est au grand nettoyage des véhicules de course.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
YOHANN HAUTBOIS
SAINT-GERVAIS-LES-BAINS (HAUTE-SAVOIE) –
Alors que certains rêvent d’un
lundi au soleil, d’aller se coucher
seuls dans les genêts, certains
coureurs, même après plus de
2 500 kilomètres, apprécient peu
de mettre la béquille, de couper
une journée.
David Gaudu en fait partie et s’il
va aborder ce deuxième lundi de
repos déchargé de la pression de
ses ambitions premières (le po-
dium), il avait plutôt mal vécu la
pause à Clermont-Ferrand la se-
maine dernière. En tout cas, elle
avait justifié selon lui sa journée
sans, le lendemain, entre Vulcania
et Issoire : « C’était un lendemain
de repos, ça peut ne pas pardonner,
je ne suis pas un grand fan des jours
de repos. » David Han, entraîneur
du leader de Groupama-FDJ n’est
pas certain que la seule coupure
explique la méforme de son cou-
reur : « David a fait comme d’habi-
tude, y aller assez tôt le matin, seul,
mais cela ne s’est pas passé
comme on veut. L’étape du lende-
main n’est pas forcément liée à la
journée de repos. Il a eu cette mau-
vaise journée aussi sur l’étape de
Mende l’an dernier et il n’y avait pas
eu de repos la veille. »
“Je vais la savourer ! (rires)
La semaine dernière,
je n’étais pas encore dans
un état de fatigue extrême
mais là, je suis tombé
en plus…
''
CLÉMENT BERTHET, COUREUR D’AG2R-CITROËN
Clément Berthet découvre le Tour
de France et par la même occa-
sion ses journées sans vélo. Le
grimpeur d’AG2R-Citroën (25 ans)
attend beaucoup plus celle qui se
dessine aujourd’hui que la précé-
dente: « Je vais la savourer! (rires).
La semaine dernière, je n’étais pas
encore dans un état de fatigue ex-
trême mais là, je suis tombé en
plus… Pour l’instant, faute d’expé-
rience, je n’ai pas de plan idéal pour
la journée de repos, j’ai zéro expé-
rience dessus. Cela viendra avec le
etour de france 15e étape
Les Gets Les Portes du Soleil - Saint-Gervais Mont-Blanc
Le lundi au repos
Le peloton va connaître son deuxième jour de repos, que les coureurs n’appréhendent
ni ne digèrent de la même façon.
temps surtout qu’on ne peut pas la
faire à l’entraînement. »
En course, l’approche peut être
aussi empirique et pour Arthur Vi-
chot, de passage vendredi sur la
Grande Boucle, « c’est propre à
chacun, on est censé connaître son
métabolisme, son fonctionnement.
Si on a galéré la veille, on ressentira
le besoin de rouler trois heures ou
rien. Franchement, il n’y a pas de
règle. J’ai fait les deux et on ne peut
pas comparer une journée de repos
d’une année à l’autre.»
Lundi 17 juillet 2023 | L’ÉQUIPE
179 km
Étienne Garnier/L’Équipe
Étienne Garnier/L’Équipe
Les mécaniciens aussi s’affairent sur les vélos des coureurs Moment de partage avec ses jeunes fans pour Thibaut Pinot,
pendant cette pause offerte à tous les acteurs du Tour. avant sa sortie de décontraction, lundi dernier à Clermont-Ferrand.
quement, tu en aurais besoin.
Quand on reprend en montagne, il
faut réaliser une sortie plus intense
et une plus cool quand c’est de la
plaine. Plus c’est dur, plus il faut
rouler. Pas quatre heures mais une
heure trente-deux heures en fai-
David Han valide l’analyse de dedans. On maintient le coureur sant monter le cœur une fois : sur
son ancien coureur et le besoin sous pression.» quatre cinq minutes, en montée
d’individualiser ces quelques Expérimenté, Anthony Perez a progressive et finir à bloc. »
heures de coupure selon les en- connu tout type de repos, parfois
vies des coursiers (« la récupéra- malade (« le pire »), souvent régé- Gaudu adepte
tion mentale est aussi importante nérateur « quand on reçoit la fa- d’une sortie à vélo
que la récupération physique, ils ont mille, qu’on discute avec les pro- en solo le matin,
Jonas Vingegaard, besoin de s’évader, de souffler, il faut ches », comme ce fut son cas à Pinot en fin de journée
lundi dernier, lors prendre en compte ce que les mecs Clermont-Ferrand. Du côté médical, c’est l’occasion
de la première journée ressentent »), leur état physique et Le puncheur de Cofidis assure de « refaire les stocks, à tout point
de repos à Clermont- le lendemain qui se profile: « Avec aujourd’hui mieux appréhender de vue, le repos, le sommeil, l’ali-
Ferrand, à la sortie un départ en bosse ou une étape « ce mode on/off. C’est dur de trou- mentation, observe Mathieu
du car de son équipe compliquée comme le chrono (de- ver le juste milieu. Tu n’as pas envie Le Strat, médecin référent d’Ar-
Jumbo-Visma. main), il faudra être directement de toucher au vélo alors que physi- kéa-Samsic. On leur demande de
rester tard au lit, avec un petit-dé-
jeuner plus tardif. Lors de leur sor-
tie, avec un petit rappel d’intensité,
ils se nourrissent bien pour refaire
les stocks de glycogène. Pour eux,
cela doit être une journée au ra-
lenti. » Mais pas totalement dé-
connectée de la course, notam-
ment concernant « le rythme car
les profils hormonaux s’adaptent
physiologiquement, poursuit Ma-
thieu Le Strat. Au niveau de l’hor-
loge interne, pour la sortie d’en-
traînement, il vaut mieux garder
une heure cohérente avec celle
des étapes.»
En fin de matinée, la plupart du
temps au sein de l’équipe bre-
tonne, plus à la carte chez Grou-
pama-FDJ où David Gaudu, la se-
maine passée, a préféré rouler
tôt et seul « selon un tracé qu’il
m’avait demandé avec une belle
bosse pour bien se rentrer de-
dans » quand Thibaut Pinot est
plutôt adepte de la fin de journée.
Sauf lundi dernier où une nuit
agitée à cause d’une clim dé-
faillante lui avait coûté quelques
heures de sommeil, rattrapées
par une sieste plutôt que par une
sortie vespérale. De toute façon,
Étienne Garnier/L’Équipe
juge Mathieu Le Strat, « c’est as-
sez aléatoire. Certains digèrent
bien, d’autres moins mais cela
reste bénéfique pour la suite de la
compétition même si le lendemain
est plus difficile. » É
 Lundi 17 juillet 2023 | L’ÉQUIPE
BernardPapon/L’Équipe
«Cela ne
me manque
pas du tout»
Arthur Vichot (34 ans) a bien changé avec
ses cheveux longs et son maillot de
D’Angelo Russell, époque Nets de Brooklyn
(2017-2019). Retraité depuis novembre
2020, le Doubiste est venu soutenir,
vendredi dernier au départ de Châtillon-
sur-Chalaronne, son ancienne équipe
Groupama-FDJ (2010-2018) : « J’avais un
anniversaire dans le coin, c’était la bonne
occasion pour venir voir les copains, les
anciens collègues. Depuis ma retraite, c’est la
première fois que je reviens sur une grande
course comme le Tour. Cela fait un peu
bizarre quand même, c’est la première fois
que je suis de l’autre côté de la barrière, on se
rend compte de l’importance de l’événement.
RECONVERSION
Bouet passe
de l’autre côté
Après avoir couru pendant sept années
au sein de la structure dirigée par
Emmanuel Hubert (2017-2023),
d’abord Fortuneo-Oscaro jusqu’à
Arkéa-Samsic, Maxime Bouet (36 ans),
qui a annoncé prendre sa retraite
sportive à la fin de la saison, va
prolonger l’aventure avec l’équipe
bretonne en 2024. Le natif de Belley,
dans l’Ain, et Marseillais de cœur,
dirigera l’équipe Arkéa-B&B Hotels
Développement, structure de
Troisième division qui verra le jour
à compter de la saison prochaine.
L’annonce de cette nouvelle
nomination pour l’un des plus fidèles
coureurs de l’équipe bretonne devrait
être officialisée dans les prochaines
semaines. Fin juin, le poste de
manager sportif des équipes Arkéa-
B&B Hotels femmes et
Développement avait été confié
à Jean-Christophe Moussard, ancien
manager du Team Sodebo voile, dans
la perspective de l’année prochaine.
17
tour de france
au CŒUR du Tour
Arthur Vichot
(à gauche) au côté
de Thibaut Pinot,
à Troyes, au départ
de la 7e étape du
Étienne Garnier/L’Équipe
Tour de France 2017
sous les couleurs
de l’équipe FDJ.
AMBIANCE ce moment depuis plusieurs
Cosnefroy, mois: « C’était une étape
compliquée où ça roulait vite mais
show et froid
je savais qu’une bande de copains
devait patienter au pied de Joux
Pendant que Tadej Pogacar Plane, ils ont tenu leur parole.
et Jonas Vingegaard tentaient Vous avez vu la vidéo, c’était un
de s’achever l’un l’autre au bon moment, on va s’en souvenir
sommet de Joux Plane, samedi, un moment. » Sur les réseaux
l’ambiance quelques kilomètres sociaux, les images ont
Cela fait remonter de bons souvenirs mais plus bas était bien plus détendue. effectivement été relayées
cela ne me manque pas du tout. Le côté Au pied du col, Benoît Cosnefroy a massivement. Notamment par
C...
brillant redonne envie mais je me été filmé en train de s’arrêter au Cosnefroy lui-même, qui y ajoutait
remémore vite quelle souffrance on a pu
E milieu de la foule pour finir un fond un commentaire ironique : « C’est
connaître sur un vélo. J’ai fait ce que j’avais à V
É A ot de bière et soulever son vélo de mon frère jumeau. » En interne,
AF
UN C ur Vich
faire, il faut passer à autre chose. » façon triomphale devant des il paraît que Vincent Lavenu,
Aujourd’hui lancé sur des projets spectateurs hilares (photo ci- le manager général de l’équipe,
immobiliers, le double champion de dessous). Le coureur d’AG2R- n’a pas vraiment apprécié le
France sur route (2013 et 2016)
savoure de voir la relève assurée avec Arth Citroën explique avoir attendu lâcher prise du coureur normand.
Valentin Madouas : « Je l’ai connu lors ANCIEN COUREUR
de sa première année chez FDJ, un bon jeune PROFESSIONNEL
qui passait pro. C’est un sacré coursier, cela (GROUPAMA-FDJ :
fait plaisir qu’un mec comme lui porte le 2010-2018,
maillot tricolore. » Ce que son grand ami B&B HOTELS-VITAL
Thibaut Pinot, futur retraité, n’est jamais CONCEPT : 2019-2020)
parvenu à faire alors qu’il est porté par une
Twitter @Julientrivero
popularité hors norme et des ovations
chaque matin quand il descend du car de
Groupama-FDJ : « La honte ! Il ne le mérite
pas (rires). »
Y. H.
Dans l’objectif d’... Étienne Garnier
Chaque jour, un de nos photographes sélectionne un cliché et nous explique son choix.
C’est en redescendant de
l’arrivée, hier soir, à Saint-
Gervais Mont-Blanc, que nous
avons rencontré, sur le chemin
de l’hôtel, ce papa cycliste
emmenant sa fille sur le
porte-bagages de son vélo.
C’est une photo finalement
assez intemporelle car on
pourrait presque se croire
il y a vingt ans. Tous les deux
portaient un maillot à pois
de circonstance, après cette
journée passée en haute
montagne à encourager
les coureurs. Un moment de
bonheur simple, en famille.
La jeune fille, sous son
casque, a laissé échapper
un sourire, au moment où elle
nous a aperçus à sa hauteur
avec mon pilote, qui disait
beaucoup de sa joie d’être
venue sur le Tour. Voilà,
le temps passe, mais les
souvenirs que tu partages
en famille restent. C’est aussi
ça la magie du Tour.

18
Bryan Coquard :
«Ce sera moi
et mon destin»
À 31 ans, le sprinteur de Cofidis, souvent placé, n’a jamais gagné
une étape de grand Tour, ce qui a probablement participé
à sa popularité confidentielle.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
YOHANN HAUTBOIS
CLERMONT-FERRAND – À la moitié de l’entretien,
la petite Gabrielle, 3 ans, est venue sur les
genoux de son sprinteur de père, sans dire
un mot. Sans rien avoir demandé, non plus.
C’est parce que le coureur de Cofidis,
bracelet Dad of two (père de deux enfants)
autour du poignet droit, a insisté – « elle va
être sage » –, parce que ces moments sont
précieux, au cœur d’un Tour de France long
de trois semaines, qu’elle s’est jointe à la
discussion, écoutant son père dérouler le fil
d’une carrière sur la fin. Vainqueur de sa
première course World Tour en janvier (au
Tour Down Under, en Australie), le Nantais
est souvent passé à côté de victoires encore
plus prestigieuses, ce qui lui a coûté la
reconnaissance médiatique, mais il ne
désespère pas, à 31 ans, d’inverser la
tendance et de s’imposer sur la Grande
Boucle.
«Avec cinq tops 10 depuis le départ de
Bilbao, êtes-vous satisfait de votre Tour?
Bien évidemment, je ne viens pas pour ça à
la base, mais c’est positif car je suis dans le
match. Mais c’est vrai, si je suis toujours
placé, je ne suis jamais gagnant et, mine de
rien, je suis loin de la victoire quand même.
Je suis réaliste là-dessus. Pour l’instant, je
n’ai pas eu l’ouverture. Axel (Zingle) est
malade et il est tombé, Alexis (Renard) fait
un top boulot mais à deux, c’est plus
compliqué. Pourtant, je suis en condition
physiquement, ce qui me permet d’être
régulier, et je n’ai jamais été aussi fort sur
un Tour de France. Cela me donne de
l’espoir pour la suite.
Qu’est-ce qui vous manque?
Le placement, clairement. À Limoges
(8e étape), j’ai pioché et je me suis fait mettre
dans la boîte à un kilomètre. Je reviens de
loin mais c’est trop tard face à (Jasper)
Philipsen et (Mads) Pedersen si tu n’es pas
direct au contact. On n’est pas au Région
Pays de la Loire Tour. Tu ne peux pas tricher,
faire des fautes techniques ou
stratégiques. Je suis persuadé que j’aurai
une occasion, je ne sais pas quand, mais
j’en aurai une. Il faudra la saisir, ce sera moi
et mon destin.
Justement, à 31ans, on arrive un peu
à l’heure du bilan et...
(Il coupe.) Presque, oui, on arrive presque à
la fin. Cela passe très vite. Mon premier
Tour, c’était il y a neuf ans. Je regardais ça
avec de grands yeux et maintenant je me
revois dans Axel ou Alexis, des petits jeunes
comme ça. En profiter à fond, se donner les
Lundi 17 juillet 2023 | L’ÉQUIPE
etour de france
ENTRETIEN
moyens, c’est ce que j’essaie de leur
transmettre: “Tu as du talent, très bien,
mais des coureurs avec du talent comme
toi, il y en a 200. Si tu veux gagner,
performer, il faut capitaliser tout de suite.”
Aviez-vous conscience de ça
au même âge?
Pas du tout (sourires). D’anciens coureurs
me donnaient ce type de conseils quand je
suis passé pro et je n’écoutais pas
vraiment… Et maintenant, c’est moi qui
conseille (rires). À l’époque, je considérais
que j’avais du talent, j’étais facile. Mais je
n’ai pas de regret car j’ai mené ma carrière
comme je le souhaitais et comme je le
pouvais.
Que diriez-vous au Bryan Coquard de 2013
qui gagne sa première course lors de
la deuxième étape de l’Étoile de Bessèges?
De prendre conscience du talent qu’il a car il
n’est pas arrivé là par hasard, même s’il n’a
pas toujours fait beaucoup de sacrifices.
“Tu ressens une sensation
de bien-être incroyable, quand
tu gagnes, tu ne ressens pas l’acide
lactique. Tu récupères beaucoup
mieux, c’est sûrement
psychologique, tu ne penses pas
''
à la douleur
Repensez-vous à cette première victoire?
Oui, c’était quand même incroyable, c’était
mon deuxième jour chez les pros. J’avais
fait sixième le premier jour, je m’étais raté
dans le sprint. Le lendemain, je ne me suis
pas loupé. C’est bête à dire mais ce n’est
plus le même cyclisme, c’était plus... facile.
Je ne veux pas dénigrer les anciens
coureurs, car c’étaient de grands coureurs,
mais à Bessèges, mon adversaire, c’était
Samuel Dumoulin. Sam ne m’en voudra
pas, on se connaît bien. Aujourd’hui, il y a
cinq ou six équipes World Teams sur
Bessèges. Il n’y a plus de petites courses
pour se mettre en confiance quand on est
tout jeune, elles sont toutes super relevées
avec la guerre des points. Les jeunes
arrivent directement dans le grand bain.
Vous avez gagné à neuf reprises
à Bessèges. Est-ce que cette course situe
votre niveau, votre plafond de verre?
Je ne sais pas car, là-bas, j’ai gagné quand il
y avait de gros plateaux. C’est surtout
représentatif de mes états de forme, je suis
souvent très bien en début de saison, très
performant. C’est pour cela que je suis allé
au Tour Down Under cette année, on savait
que j’étais en forme en début de saison et
l’objectif était de gagner sur une course
World Tour. uu
Lundi 17 juillet 2023 | L’ÉQUIPE
19
tour de france
Entretien

uu Vous avez gagné 51 fois en pro, l’entraînement l’hiver, le temps sera venu d’assez discret: exposer ma vie dans les
cela signifie quelque chose pour vous? d’arrêter. Déjà, je vois la différence, ma vie a médias, sur les réseaux sociaux, cela ne

EN BREF
BRYAN
Ces victoires ont-elles toutes
la même saveur?
Cela signifie que j’ai beaucoup gagné, mais
COQUARD je ne porte pas vraiment beaucoup d’intérêt
31 ans. au nombre, cela pourrait être 45 ou 62,
1,71 m ; 59 kg. ce serait pareil. Les sensations sont tout le
Équipe : Cofidis. temps identiques. C’est compliqué à
expliquer mais, dans les deux derniers
Palmarès : 1 étape du
mètres, tu exploses toute la puissance
Tour Down Under (2023), musculaire et ensuite, toutes les émotions
Quatre Jours de ressortent quand tu passes la ligne en
Dunkerque (2016), premier, avec la même intensité que
Médaille d'argent lorsqu’on lance le sprint aux 200mètres.
olympique de l'omnium C’est une délivrance. Tellement tu as été
(2012). concentré jusque-là, tu ressens une
Ses Tours de France : sensation de bien-être incroyable. Quand
6e participation, meilleur tu gagnes, tu ne ressens pas l’acide
classement : 104e (2014). lactique. Enfin si, quand je repense à ma
victoire contre Pedersen à Bessèges en
haut du mur l’an passé, là, j’avais vraiment
mal. Mais sinon, tu récupères beaucoup
mieux quand tu gagnes, c’est sûrement
psychologique, tu ne penses pas à la
douleur.
“Quand ce sera trop dur d’aller
à l’entraînement l’hiver, le temps
sera venu d’arrêter. Déjà, je vois
la différence, ma vie a changé,
j’ai des enfants et quand je pars,
ils souffrent
''
Justement, grâce à cette victoire,
vous mettiez un terme à plus de 500 jours
sans succès. Comment avez-vous vécu
cette période?
C’était désagréable, très désagréable car
j’étais habitué à gagner régulièrement
depuis mon passage chez les pros. Cette
année a été compliquée, j’ai eu pas mal de
pépins physiques et, pourtant, jusqu’au
dernier moment, j’ai failli gagner le Grand
Prix du Morbihan (octobre 2021) où je fais
finalement deuxième en ouvrant la porte à
Arne Marit. Je fais deuxième pour rien!
Comme je quittais B & B Hôtels, je voulais
partir avec une victoire, partir propre, la tête
haute. Mais tu te poses des questions. Mine
de rien, l’âge avance et tu te dis que tu es
peut-être sur le déclin, que la jeune
génération qui arrive est très forte. Tu te dis,
peut-être que c’est fini, que c’est ça ton
niveau et qu’il va falloir faire avec.
Est-ce compliqué à vivre?
Oui car ce que j’aime, c’est gagner, être
performant. Le jour où je ne pourrai plus
rêver ou servir à quelque chose, j’arrêterai.
Quand ce sera trop dur d’aller à
changé, j’ai des enfants et, quand je pars, ils
souffrent, ils chouinent. Ce sont des
moments que tu ne vis pas avec eux.
Laisser les siens et ne pas être performant,
ce n’est pas ma vision des choses.
Quel est le pire pour un sprinteur:
le doute, le déclin physique
ou la peur de chuter?
La peur, cela arrive mais pas encore au
point de vouloir arrêter. Ce n’est pas une
grosse peur mais plutôt une peur qui me
permet de sentir que le sprint va être
houleux, que cela va se casser la gueule.
J’y vais alors quand même, mais je suis
plus attentif. L’arrivée à Bordeaux par
exemple (7e étape, il termine 8e), je ne la
sentais pas trop. Il y avait des vagues,
je n’ai pas été aussi agressif ou incisif que
d’habitude: j’y suis quand même allé, mais
en pensant à Limoges le lendemain (6e),
une arrivée top pour moi. À Bordeaux, j’ai
d’abord pensé à rester sur le vélo. Parfois,
tu le sens, il ne peut rien t’arriver et tu ne
touches pas aux freins. Aujourd’hui, je
prends plus la mesure du risque avec l’âge.
L’erreur, quand tu ne te sens pas bien,
c’est de prendre tous les risques pour ne
finalement pas jouer la gagne.
Dans la caste des sprinteurs,
vous sentez-vous parfois en marge,
du fait de votre gabarit (1,71m, 59kg)?
Clairement, car je suis bien plus léger.
Même si Caleb Ewan est plus petit (1,67m,
69kg), il pèse bien sept kilos de plus que
moi. Bordeaux, cela arrivait super vite, je
connais mes limites et mes lacunes et à
70km/h contre de gros bébés de 70-75kg
qui ont plus d’inertie que moi. Je pars avec
un handicap, il me faut alors un
positionnement idéal. Je suis un peu à part,
c’est même difficile à expliquer d’être si
petit et d’avoir une fibre rapide. Quand tu
me vois, tu te dis que je suis plus un
grimpeur. En revanche, je ne comprends
pas pourquoi je ne monte pas comme les
grimpeurs (rires). C’est atypique mais c’est
aussi ce qui a fait ma force, mon style. Mes
qualités naturelles, mon envie et mon
parcours de piste ont développé chez moi
des qualités de sprinteur.
Pourtant, on vous connaît assez peu.
En France, vous n’avez pas l’aura
médiatique de Nacer Bouhanni
ou Arnaud Démare par exemple.
Je n’ai pas eu la grande victoire, ni au Tour,
ni à l’occasion d’une grande classique.
C’est lié et aussi parce que je suis quelqu’un
me donne pas du tout envie.
Trouvez-vous ça injuste?
Non, pas du tout, cela ne me tourmente
pas.
“Mark Cavendish est une légende
et le meilleur de l’histoire,
mais pendant ses grandes années
Marcel Kittel était imbattable
''
En termes de confiance, est-ce
qu’une victoire en 2016 à Limoges
(lire ci-dessous) vous aurait permis
d’être plus fort?
Je n’en suis pas persuadé. J’ai toujours été
très honnête avec moi, je n’ai jamais été en
surconfiance mais j’ai confiance en moi, je
suis conscient de mes capacités. Ce jour-
là, je l’avais, la confiance.
Mais en termes de perception
par les autres, le grand public?
Cela aurait tout changé. On le voit avec
Victor (Lafay), vainqueur sur le Giro et le
Tour (2e étape cette année). Il peut presque
entrer dans le cercle fermé des vainqueurs
sur les trois grands Tours!
Avez-vous vécu votre victoire
au Tour Down Under
comme une libération?
Pour les journalistes et les suiveurs, oui.
Personnellement, cela ne m’a pas fait
grand-chose. J’avais déjà gagné devant
des sprinteurs plus impressionnants mais
pas en World Tour et, aux yeux du grand
public, cela n’avait pas la même valeur. Au
Down Under, ce n’était pas le sprint le plus
impressionnant que j’ai disputé mais j’ai
gagné en World Tour.
Quel est le sprinteur face auquel vous êtes
le plus fier de vous être imposé?
Marcel Kittel au Tour de Picardie en 2013.
Car c’est Kittel. OK, Mark Cavendish est
une légende et le meilleur de l’histoire,
mais pendant ses grandes années Kittel
était imbattable.
Et celui que vous voulez battre?
Je vais dire Philipsen, vu le Tour
qu’il fait (rires).
En Australie, en janvier, quand vous
vous imposez, les noms d’Hugo Page
et Paul Penhoët (tous deux 21 ans)
apparaissent dans le top10. Cette jeune
génération française vous menace-t-elle?
C’est normal, c’est bien pour le cyclisme
français qu’il y ait de jeunes cyclistes
talentueux. Ils sont de plus en plus
précoces, je m’en réjouis pour notre sport,
je leur souhaite beaucoup de victoires.» É

La déception de Limoges l’a beaucoup hanté

C’est à l’arrivée de la 4e étape du Tour 2016, à Limoges, que Bryan Coquard
est passé le plus près de gagner une étape de la Grande Boucle, battu pour
28 mm par Marcel Kittel. « Si j’avais jeté mon vélo, c’est un fait, je gagnais. Cela
m’a beaucoup hanté car la sensation était horrible. L’attente déjà, une éternité.
Au moins cinq minutes avant de savoir qui a gagné et quand tu ne connais pas le
résultat, c’est vachement long. Aujourd’hui, je prends le positif en me disant que
ce n’était pas une victoire mais que c’était le jour où j’étais le plus proche de la
victoire. Cela veut dire que j’en suis capable, qu’un jour ça va s’ouvrir et je l’aurai,
cette occasion. Il faut y croire car c’est clairement un rêve de gagner sur le Tour,
c’est même un objectif de carrière. Si je n’y parvenais pas, ce serait une grosse
Bernard Papon/L’Équipe

déception. Aujourd’hui, sans hésiter, j’échange tous mes tops 10 sur le Tour contre
une seule victoire car c’est la plus grande course du monde. Mais si je suis aussi
Étienne Garnier/L’Équipe

Bryan Coquard régulier, cela signifie aussi que je suis un bon coureur. Mine de rien, j’ai fait
a terminé les cinq beaucoup de deuxièmes places : aux Championnats du monde Espoirs,
sprints massifs aux JO (en omnium à Londres), à Paris-Nice, au Tour de Catalogne, à À Travers
de ce Tour 2023 dans les Flandres… De grandes victoires que j’aurais pu mettre à mon palmarès
les dix premiers. Si j’avais réussi à concrétiser, j’aurais un palmarès incroyable, mais j’ai fait Le 5 juillet 2016, à Limoges, Bryan Coquard (à droite)
le max tout le temps. » est battu de 28 mm par l’Allemand Marcel Kittel (en bleu).
 Lundi 17 juillet 2023 | L’ÉQUIPE
20
football Ligue 1
Paris-SG

SIMONS Xavi Simons lors d’accord, même siMUespère en-

UN XAVI DE PASSAGE
Parti libre en 2022 au PSV Eindhoven après trois saisons au Paris-SG,
le jeune milieu offensif néerlandais va signer un nouveau contrat de quatre ans
avec le club parisien. Avant d’être probablement prêté à Leipzig.
LOÏC TANZI
Il y a un an, quand Xavi Simons a
fait le choix de rejoindre le
PSV Eindhoven libre après la fin
de son contrat, les dirigeants du
Paris-Saint-Germain se félici-
taient d’avoir réussi à inclure une
clause rachat dans le bail du Né-
erlandais.
Le milieu offensif de 20 ans de-
vait prolonger à Paris avant d’être
prêté aux Pays-Bas, mais, face au
forcing des dirigeants néerlan-
dais, et à leur refus de développer
un joueur sans contrepartie fi-
nancière, toutes les parties
avaient accepté un départ définitif
avec une option de rachat esti-
mée à 6 M€ (4 M€ pour le PSV,
2 M€ pour le joueur).
Un an plus tard, le PSG a décidé
d’utiliser un avantage qui prenait
fin le 31 juillet et de rapatrier le
joueur en France. Une décision
prise il y a plusieurs jours qui de-
vait être validée par le joueur. Ce
qui a été fait cette semaine. Tout le
monde en sort gagnant. Le PSG
qui retrouve un joueur plus fort,
le PSV qui prend un peu d’argent
et Simons, capable désormais
d’avoir des exigences envers la
direction parisienne.
Hier, il était attendu à Paris
après avoir marqué un dernier
but samedi avec le PSV en match
amical sur penalty. Au pro-
gramme, des tests médicaux et la
signature d’un contrat de quatre
ans qui n’était pas encore para-
phé dans la soirée.
S’il reste, il veut être
un élément important
Le président parisien Nasser al-
Khelaïfi a été déterminant dans
ce dossier, en discutant longue-
ment, en visio, avec le joueur, ses
proches et son agent ces derniè-
res semaines. Un élément im-
du match amical entre
le PSV Eindhoven
et l’AC Milan (3-0),
le 30 décembre 2022.
portant alors que Manchester
United a longtemps cru pouvoir
l’acheter au PSV.
Demain après-midi, l’interna-
tional néerlandais (4 sélections)
ne sera pas pour autant présent
pour le premier entraînement du
groupe parisien au complet. En-
tre hier et aujourd’hui, Simons,
Darren Dein, son agent, et Luis
Campos doivent déterminer en-
semble quelle sera la suite des
événements. Deux choix se pré-
sentent au Néerlandais : rester à
Paris ou partir en prêt, probable-
ment à Leipzig (Bundesliga), avec
qui le joueur et le PSG sont déjà
core l’accueillir sous cette forme.
Pour décider de poursuivre
dans la capitale française, l’an-
cien Barcelonais souhaite avoir
des garanties sur sa place dans
l’effectif de Luis Enrique.
Et, pour cela, il n’acceptera
de continuer que si Neymar ou
Kylian Mbappé venaient à quit-
ter le club. Simons estime que
le départ de l’une des deux stars
lui permettrait d’avoir un temps
de jeu important en France.
Au contraire, il n’approuvera pas
le projet parisien s’il pense qu’il
peut être un frein pour sa pro-
gression.
Sur le long terme, Paris
compte sur lui et espère en faire
un élément central de son projet.
À court terme, le PSG est cepen-
dant prêt à accepter une cession
temporaire avec option d’achat,
tout en incluant dans la transac-
tion une « contre-option » afin
d’éviter de perdre définitivement
le joueur si sa progression conti-
nue d’être linéaire (*). Un moyen, uu
 Lundi 17 juillet 2023 | L’ÉQUIPE
21
football Ligue 1 Paris-SG

L’AGENDA DU PSG
VENDREDI
Paris-SG - Le Havre...........17 h
Le retour du patron
au centre d’entraînement du PSG
MARDI 25 JUILLET
Comme les autres internationaux, c’est aujourd’hui que Kylian Mbappé doit
Paris-SG -
Al-Nassr (ARS)...............12 h 20
débuter sa saison 2023-2024. Au PSG pour l’instant, alors que sa direction
à Nagai (JAP) lui a fixé un ultimatum pour prolonger son bail jusqu’en 2025.
VENDREDI 28 JUILLET
Paris-SG - ARNAUD HERMANT tement », a martelé le dirigeant pas du tout, pour l’heure, per-
Cerezo Osaka (JAP).......12 h 20
et LOÏC TANZI qatarien, le 5juillet, lors de la pré- turbé par la situation qu’il a, jus-
à Nagai (JAP)
MARDI 1er AOÛT sentation officielle de Luis Enri- qu’à aujourd’hui, vécue de loin,
Paris-SG - Le premier jour de sa dernière que. Une sortie sur son attaquant depuis ses différents lieux de va-
Inter Milan (ITA).............12 h 20 année de contrat au PSG, c’est vedette qui a en grande partie oc- cances. Le retour au PSG peut-il
à Tokyo aujourd’hui. Kylian Mbappé, culté les premiers mots du coach changer la donne?
comme les autres internationaux espagnol. Face à cette somma- Une certitude, sa direction
qui ont joué lors de la première tion présidentielle, Mbappé, via aura plus de loisirs pour discuter
quinzaine de juin, est attendu à la son clan, a laissé filtrer qu’il en- directement avec lui et tenter de
reprise de l’entraînement. tendait honorer son contrat dans lui mettre la pression, si tant est
Comme ses coéquipiers reve- la capitale et donc partir libre, si que Mbappé puisse la ressentir.
nus il y a une semaine, le capi- les choses en restaient là, en juin Les deux parties ont déjà
taine de l’équipe de France se prochain. échangé sur ce sujet délicat ces
soumettra tout d’abord à une dernières semaines. Nasser al-
batterie de tests physiques et Al-Khelaïfi a prévu Khelaïfi a prévu de passer à l’en-
médicaux entre l’hôpital améri- de passer à traînement demain pour la pre-
cain de Neuilly-sur-Seine (Hauts- l’entraînement demain mière séance du groupe au
GALATASARAY de-Seine) et le nouveau centre Lancé dans un bras de fer avec complet. Il ne serait pas surpre-
PAREDES d’entraînement de son club à son employeur, le quadruple nant qu’il en profite pour avoir un
RÉFLÉCHIT Poissy (Yvelines). meilleur joueur de L1 ne semble aparté avec Mbappé.
Alors que Galatasaray Il y a peu de d’inquiétudes à
lui a fait une offre de avoir sur l’état de forme de l’atta-
contrat de trois ans et quant de 24 ans qui a été surpris
que le club stambouliote en train de s’entraîner au Thor
est tombé d’accord avec (Vaucluse), dans le sud de la
le Paris-SG autour d’une France, ces derniers jours.
indemnité de 6 M€, Mbappé devrait retrouver les ter-
Leandro Paredes rains parisiens demain après-
(29 ans, lié au PSG midi à 16 heures lors de l’entraî-
jusqu’en 2024) a nement collectif et faire ainsi plus
demandé une semaine ample connaissance avec son
pour donner sa réponse nouvel entraîneur, Luis Enrique.
définitive. De quoi Demain et mercredi seront
laisser le temps à la aussi mis à profit par l’effectif
concurrence de tenter pour essayer les nouveaux cos-
Bart Stoutjesdijk/ANP Sport/Presse Sports

un dernier coup alors tumes de l’habilleur du club,

uu aussi, de convaincre Leipzig de
miser sur le joueur.
Le milieu offensif a un statut
différent cet été après une saison
réussie (48 matches, 22 buts,
que financièrement
aucune des propositions
européennes faites au
joueur n’est supérieure à
celle du champion de
Turquie en titre.
Intéressée, la Lazio
Rome doit notamment
accélérer. L. T.
qui disputera la C1. « C’est au-
dessus du PSV, dans un Champion-
nat majeur, explique-t-on dans
l’entourage du joueur. C’est l’idéal
pour refaire une saison pleine avant
Christian Dior. Un match amical
est programmé contre Le Havre
(promu en L1) vendredi à Poissy,
la veille du départ pour la tournée
de dix jours au Japon (lire ci-des-
sous), à laquelle il doit prendre
part.
Au-delà des passages obligés
lors de toute reprise de début de
saison, celle de Mbappé s’inscrit
dans un contexte particulier lié à
son avenir. Depuis qu’il a fait con-
naître à son club, début juin, sa
volonté de ne pas lever l’option lui
permettant d’allonger son bail

12 passes décisives, toutes com-
pétitions confondues) qui l’aura
vu être sélectionné pour la Coupe
du monde avec les Pays-Bas
(7 minutes de jeu face aux États-
Unis en huitièmes de finale, 3-1).
Malgré son attachement à Paris
depuis sa première arrivée
en 2019, le jeune homme ambi-
tionne d’y être un élément impor-
tant et pas simplement de faire
partie d’une large rotation
comme ç’a été le cas en 2021-
2022 sous Mauricio Pochettino
(9 matches, 3 titularisations, tou-
tes compétitions confondues).
S’il venait à rejoindre Leipzig,
en quête d’un deuxième atta-
quant après le recrutement du
Lensois Loïs Openda, Simons au-
rait la lourde tâche de remplacer
Christopher Nkunku, parti à
Chelsea. Il pourrait continuer d’y
grandir dans un club ambitieux
Franck Faugère/L’Équipe
de revenir à Paris avec de nouveaux d’un an jusqu’en 2025, l’ancien
arguments pour se faire une place Monégasque s’est vu poser un
définitive dans un club où Xavi veut ultimatum par son président
réussir. Surtout que l’année pro- Nasser al-Khelaïfi : soit il pro-
chaine Neymar ou Mbappé ne de- PROGRAMME longe, soit il s’en va afin que
vraient plus être là. » Une décision le PSG récupère une indemnité
définitive sera prise dans les pro- AMICAL de transfert non négligeable. Kylian Mbappé, tout sourire ici lors d’un entraînement
chaines heures. Hier soir, sur son AUJOURD’HUI « Mbappé ne peut pas partir gratui- au Parc des Princes le 24 mai, retrouvera les terrains demain à Poissy.
compte Instagram, Simons a pré- Hoffenheim (ALL) -
Strasbourg..........................17 h
venu qu’il ferait une annonce au- (à Kitzbühel, AUT)
jourd’hui à 14 heures. É
LIGUE 1
(*)En 2020-2021, le PSG avait
utilisé ce montage lors du prêt
1re journée Une tournée record l’une sur la prestigieuse 5e avenue à New York. Mais l’offre
financière japonaise a changé la donne. La saison passée,
11, 12 OU 13 AOÛT
d’Arnaud Kalimuendo àLens. Brest - Lens ¢ Un peu plus de 20 M€. Voilà ce que va rapporter au PSG sa il avait empoché 12 M€. Cette année, c’est presque le
Le club artésien avait une option Marseille - Reims ¢ deuxième tournée d’affilée au Japon après celle de l’été double. Malgré le départ de Lionel Messi à l’Inter Miami, le
d’achat de 6 M€, qu’il avait souhaité Nice - Lille ¢ dernier. Trois matches amicaux sont au programme : double champion de France en titre demeure très attractif
Paris-SG - Lorient ¢
lever en fin de saison. Mais le PSG Rennes - Metz ¢ le premier le 25 juillet contre Al-Nassr, le club saoudien de avec ses stars Kylian Mbappé et Neymar. Ce pactole, qui fait
avait aussi glissé une « contre- Strasbourg - Lyon Cristiano Ronaldo, le deuxième le 28 face au Cerezo de cette tournée l’une des plus lucratives de l’histoire pour
option » d’un montant de 1,5 M€, 13 AOÛT (15 HEURES) Osaka (JAP) et le troisième, à Tokyo le 1er août, contre l’Inter un club de football – si ce n’est la plus lucrative – pourrait
prioritaire sur celle de Lens, Clermont - Monaco ¢ Milan (ITA). Initialement, la direction parisienne souhaitait encore grossir de quelques millions si le PSG s’arrêtait en
qui lui avait permis de récupérer Montpellier - Le Havre ¢ retourner cet été aux États-Unis, un territoire où le club est Corée du Sud (voir L’Équipe du 10 juillet), début août, avant de
le joueur.Avant de le prêter Nantes - Toulouse ¢ très populaire et très présent avec plusieurs boutiques dont rentrer en France. A. H.
de nouveau àLens.
 Lundi 17 juillet 2023 | L’ÉQUIPE
22
efootball Ligue 1 entraîneurs

DU 50/50 SUR LE BANC

En ligue 1, un entraîneur sur deux sera étranger cette saison. plusieurs facteurs expliquent la perte de terrain
du technicien français dans son propre Championnat.
RéGIS TESTELIN sachant que 14 des 20 coaches de «Notre syndicat n’est pas le syn- de scouting. L’inquiétude est plutôt bourg ont nommé Patrick Vieira,

(avec VINCENT VILLA)
Ils seront neuf Français (*) à en-
traîner un club de Ligue 1 à la re-
prise (voir carte). Les neuf autres
équipes seront dirigées par des
étrangers et ce 50/50 est une pre-
mière. Le technicien français n’a
pas seulement du mal à s’expor-
ter, il perd du terrain chez lui, où il
risque d’être bientôt minoritaire, à
l’image de son collègue britanni-
que, peu présent sur les bancs de
touche de Premier League (4 sur
20). « C’est un effet de mode »,ju-
gent deux d’entre eux, Philippe
Montanier (58 ans) et Olivier
Dall’Oglio (59 ans), qui attendent
de voir si le phénomène va perdu-
rer. La mondialisation du football
est une chose, la bru-
talité de ce
change-
ment en
est une
autre,
Franck Haise
(Lens).
Stéphane Mantey/L’Équipe
L1 étaient français au départ de la
saison 2022-2023.
« Je ne suis pas choqué que des
entraîneurs étrangers viennent en
France, dans la mesure où on a un
foot très internationalisé,confie
Montanier, lui-même passé par la
Real Sociedad (Espagne, 2011-
2013), Nottingham Forest (Angle-
terre, 2016-2017) et le Standard
de Liège (Belgique, 2020) . À Tou-
louse, on avait 18 nationalités dans
l’effectif, nommer un entraîneur
étranger (Carles Martinez Novell)
n’est donc pas incongru, même si
on s’est aperçu qu’avec un entraî-
neur français ça ne s’est pas trop
mal passé…» Malgré la victoire en
Coupe de France, Montanier a été
remplacé par son ancien adjoint,
dont les dirigeants avaient de-
mandé à l’Union nationale des ca-
dres techniques du football fran-
çais (Unecatef) une équivalence
française de son diplôme il y a déjà
plusieurs mois.
Brest
Éric Roy
Lorient
dicat des entraîneurs français mais
de tous les entraîneurs, on est là
pour s’assurer que les entraîneurs
en place ont les diplômes corres-
pondant aux critères français, pré-
cise Raymond Domenech, le pré-
sident de l’Unecatef depuis 2016.
Mais cette perte d’influence fran-
çaise, on l’a vue venir.»
Le discours n’est plus au pro-
tectionnisme, l’explication est aux
mutations économiques et au
changement d’époque. «Lorsque
les clubs de L1 étaient détenus par
des capitaux français, on pouvait re-
procher à nos présidents de privilé-
gier des coachs étrangers au détri-
ment des nationaux, mais, ça, c’était
avant, poursuit Domenech. Au-
jourd’hui, le nombre de clubs fran-
çais détenus par des capitaux
étrangers est en augmentation Lille
constante, leurs actionnaires impo- Paulo Fonseca (POR)
sent leurs règles, leur mode opéra- Propriétaire : Merlyn Partners (LUX)
toire, leur staff, leurs entraîneurs,
leur façon de recruter, leur système
3
là, car c’est tout un modèle écono- un Français au profil internatio-
mique de gestion des clubs à la nal, passé par le City Group de
française qui s’en va.» Manchester avant d’entraîner en
MLS (New York City) et en Premier
“Les effectifs sont de plus League (Crystal Palace). Quant au
en plus cosmopolites, donc propriétaire suisse de Clermont,
Le nombre l’expérience internationale, comment pourrait-il se priver de
d’entraîneurs la maîtrise des langues Pascal Gastien, après ses deux
espagnols et des cultures sont saisons remarquables?
en Ligue 1. importantes
''
Il y a des exceptions, mais la rè-
parmi les techniciens OliviER létAng, lE pRéSidEnt du lOSC gle voulue par Domenech («à pro-
étrangers, l’Espagne est priétaire étranger, entraîneur
le seul pays à disposer Dix des dix-huit clubs de L1 sont la étranger ») a un sens. Sa récipro-
de plus d’un propriété d’actionnaires étran- que aussi : 75 % des clubs de L1
représentant dans le gers et 70% d’entre eux ont confié détenus par des capitaux français
Championnat de France. leur équipe à des techniciens verront leur équipe dirigée cette
étrangers. Les 30% restants? Les saison par un coach hexagonal.
Américains de Lyon ont décidé de « On cherche d’abord des entraî-
faire confiance au coach en place, neurs qui contribuent à ce que le
Laurent Blanc. Ceux de Stras- club gagne, peu importe sa nationa-
lité, assure Olivier Létang, le prési-
dent du LOSC, détenu par des
fonds luxembourgeois. Le premier
critère, c’est la compétence. En-
suite, il faut que l’entraîneur et
Reims l’homme “matchent” avec la cul-
Lens
Will Still (BEL-GBR) ture et l’organisation du club ; tous
Franck Haise
les entraîneurs, français ou étran-
gers, ont besoin de tomber dans un uu
Le Havre
Luka Elsner (SLV)
propriétaire : V. Volpe (USA)
Metz
Rennes Paris-SG Laszlo Bölöni (ROU)
Bruno Genesio Luis Enrique (ESP)
Propriétaire : Qatar Sports
Investments (QAT) Strasbourg

Régis Le Bris
Patrick Vieira
Propriétaire : BlueCo (USA)

Nantes Clermont Lyon

Pierre Aristouy Pascal Gastien Laurent Blanc
propriétaire : A. Schaefer (SUI) Propriétaire : J. Textor (USA)
Bruno Genesio
(Rennes).

Une Ligue 1
qui se mondialise Monaco
Adi Hütter (AUT)
Dix des dix-huit clubs de l’élite appartiennent à des capitaux Propriétaire : D. Rybolovlev (RUS)
étrangers et la moitié des entraîneurs ne sont pas français.
Alexis Réau/L’Équipe

Capitaux étrangers Nice

Marseille Francesco Farioli (ITA)
Marcelino (ESP) Propriétaire : Ineos (GBR)
Propriétaire : F. McCourt (USA)
Alexis Réau/L’Équipe

Toulouse
Carles Martinez Novell (ESP)
Propriétaire : Nice
RedBird Capital Partners (USA)
Montpellier
Michel Der Zakarian (FRA-ARM)

Patrick Vieira
(Strasbourg).
 Lundi 17 juillet 2023 | L’ÉQUIPE
Du jamais vu au XXIe siècle (la part des entraîneurs français en Ligue 1 au début de chaque saison)
En %
89
85 85
80
2001- 2002- 2003- 2004- 2005- 2006- 2007- 2008- 2009- 2010- 2011- 2012- 2013- 2014- 2015- 2016- 2017- 2018- 2019- 2020- 2021- 2022- 2023-
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024
En Angleterre,
priorité aux entraîneurs étrangers
(la part des entraîneurs nationaux dans les quatre autres grands
Championnats européens au départ de la saison 2023-2024)
uu environnement favorable pour per-
former.»
Face à l’affluence de propriétai-
res étrangers en L1, l’un des mes-
sages de l’Unecatef et de Dome-
nech envers les cadres français
est le suivant : allez à votre tour
conquérir les Championnats
étrangers, faites du lobbying, en-
tourez-vous des agents qui dînent
avec les présidents, parlez des
langues étrangères, et mettez
tout cela au service de vos compé-
tences. «Je suis d’accord avec cette
analyse, poursuit le président lil-
lois : que nos coaches aillent con-
quérir d’autres marchés, qu’ils par-
lent d’autres langues, les effectifs
sont de plus en plus cosmopolites,
donc l’expérience internationale, la
maîtrise des langues et des cultu-
res sont importantes.»
S’accompagner des agents du
moment peut servir de levier.
Ainsi, Meïssa N’Diaye défend les
intérêts de Le Bris et de Vieira,
mais aussi du néo-Niçois Fran-
cesco Farioli, un Italien totale-
ment méconnu du grand public,
qu’il a pu faire entrer au Gym avec
la puissance de son relationnel en
dépit d’un CV quelconque. «Pour-
quoi Rudi (Garcia) entraîne au-
jourd’hui Naples, par-delà ses com-
pétences, s’attarde Domenech ?
Parce que ses agents ont su le met-
tre de Lille à Rome, en 2013, et qu’il
s’est bâti une super image à la
Roma avec ses résultats. Depuis,
l’Italie le connaît. C’est bête, mais il
faut être connu. L’image du coach
Frédéric Porcu/L’Équipe
Adi Hütter
(Monaco).
85
90
85
95 95
90
85 85 85
80
75
80
Angleterre Allemagne
20 % 67 %
français n’est pas assez forte, on n’a
personne en Angleterre.»
Létang le dit aussi. « Au-
jourd’hui, quels coaches français
avons-nous à l’étranger? regrette-
t-il. En revanche, je ne crois pas que
l’agent fasse l’entraîneur, ce n’est
pas la partie la plus importante.
Rudi a signé à Rome grâce au boulot
qu’il avait réalisé à Lille avant.»
Alors que des voix discrètes
s’élèvent contre un problème plus
profond, celui du niveau de com-
pétence des techniciens français,
Dall’Oglio se défend. « On a une
très bonne formation en France au
niveau des coaches, assure l’an-
cien entraîneur de Dijon (2012-
2018). Elle n’est pas facile, elle est
longue, fastidieuse, mais efficace.
On a de bons entraîneurs, certains
ont prouvé qu’ils étaient aussi com-
pétents que certains étrangers. Il
existe déjà un marché très concur-
rentiel entre Français. Et là ça de-
vient compliqué. Quand on voit le
grand nombre de coaches français
sur le marché, certainement que ça
va en pousser à s’expatrier, peut-
être sur des Championnats secon-
football
75
80
65 65
Espagne
80 %
daires. On n’est pas beaucoup dans
les grandes ligues, on ne s’expatrie
pas très bien, on n’est pas polyglot-
tes comme certains.»
Pour Bruno Irles (47 ans), ce
contexte doit justement pousser à
une quête de perfectionnement.
« C’est un vrai axe de réflexion, de
remise en question et de travail :
langues, management, communi-
cation, entraînement, réseau…,
juge l’ex-coach de Troyes (2022).
Le marché des entraîneurs s’inter-
nationalise. Le Français doit prou-
ver qu’il est non seulement à la hau-
teur dans son pays mais que lui
aussi peut s’expatrier brillam-
ment.» É
(*) Michel Der Zakarian a la double
nationalité franco-arménienne et
sa nationalité sportive est
arménienne, mais nous avons pris
en compte sa nationalité
française.
Marcelino
(Marseille).
Stéphane Mantey/L’Équipe
Ligue 1 entraîneurs
«C’est une question
de mode»
L’Italien Ariedo Braida, ex-directeur sportif de l’AC Milan et du FC Barcelone,
65 65 tente d’expliquer le peu de présence française sur les bancs européens.
50
Italie
80 %
Ariedo Braida dans le stade la Cremonese en septembre dernier.
«Quelle est, en général, l’image
des entraîneurs français à
l’étranger?
C’est une question délicate.
Parce que le foot est tellement
ouvert que les cultures se
mélangent. À une période, les
entraîneurs espagnols étaient à
la mode, et donc la culture
espagnole s’est exportée, par
exemple. Les entraîneurs
italiens, eux, ont toujours su
gagner, comme (Marcello)
Lippi, (Fabio) Capello ou
(Carlo) Ancelotti. Avec
Carlo, nous avons
l’entraîneur qui a le plus
gagné. Je le connais
très bien, j’ai joué
avec lui à Parme,
puis j’ai travaillé
avec lui à
l’AC Milan
comme
dirigeant.
Mais
Ancelotti
n’est pas
qu’un
entraîneur
italien, c’est un entraîneur
international. Il est allé en
Allemagne, en France, en
Angleterre, en Espagne, et il va
sans doute finir au Brésil. Et
quand on voyage, on apprend.
Moi, en tant que dirigeant, je
suis resté vingt-septans au
Milan puis je suis parti cinq
ans au Barça, et j’ai beaucoup
appris au Barça. L’important,
c’est de s’enrichir, de se
renouveler.
Et les Français ne
InigoLareina/AFP7/Presse Sports
s’exportent pas assez?
Non, je ne dirais pas ça.
C’est surtout un problème
de moment, une question de
mode. Parmi les
Paulo Fonseca entraîneurs, il y a des modes.
(Lille). Arsène Wenger s’est plutôt
23
Imago/Panoramic
bien exporté, non? Je le connais
bien, il venait à Milanello pour voir
comment travaillait (Arrigo)
Sacchi. Wenger a apporté
quelque chose de nouveau en
Premier League, il avait une
vision, des idées. À l’époque,
Patrick Vieira était chez nous, au
Milan (1995-1996), et Wenger
entraînait au Japon. Il a voulu
Vieira à Arsenal avant même d’y
arriver, il savait ce qu’il voulait
faire.
“Il y a quand même
des écoles, l’école
néerlandaise, l’école
espagnole, l’école
italienne. L’école française
n’existe pas vraiment,
''
elle
Mais pourquoi les Français
ne suscitent-ils pas plus
d’engouement, alors?
C’est la période qui est ainsi, cela
va tourner à un moment ou un
autre. Après, oui, il y a quand
même des écoles, l’école
néerlandaise, l’école espagnole,
l’école italienne. L’école française
n’existe pas vraiment, elle. Cela
n’empêche pas la France d’avoir
de très bons entraîneurs. Mais
peut-être qu’il manque à la
France cette culture de jeu
particulière, une identité, comme
c’est le cas pour les joueurs
formés en France: d’excellentes
individualités, chacune à sa
manière. Quand même, bravo à
(Didier) Deschamps, bravo à
(Zinédine) Zidane, parce qu’ils ont
tellement gagné. Mais c’est vrai
que ce sont des individualités, il
n’y a pas vraiment d’école de
pensée en France, comme nous
l’avons en Italie où beaucoup
d’entraîneurs s’inspirent de
Sacchi.» M. Go.

24
Olympique de Marseille
Payet, l’OM de der
Le meneur de jeu marseillais est entré dans son ultime année de contrat. Après une saison
de frustrations sous Igor Tudor, il entend profiter de la fin de sa carrière.
Il faudra encore convaincre Marcelino de lui trouver une place.
BAPTISTE CHAUMIER
(avec M. Go.)
C’est une tournée d’adieux sans
bande-annonce pompeuse et
sans certitude de voir la tête d’af-
fiche tenir l’un des premiers rô-
les. À 36ans, Dimitri Payet est en-
tré dans son ultime année de
contrat et il entend profiter de
toutes ces petites fins : sa der-
nière préparation, sa dernière
campagne européenne, ses der-
nières au Vélodrome. Après une
saison de frustrations sous les
ordres du martial Igor Tudor, le
Réunionnais est décidé à rester à
l’OM et il l’a d’ailleurs répété entre
quat’z’yeux à son président, Pa-
blo Longoria, quelques jours
après l’annonce officielle du dé-
part du technicien croate.
L’histoire de Payet et de ses en-
traîneurs a souvent été mouve-
mentée et il faut se souvenir des
épisodes avec Rudi Garcia et An-
dré Villas-Boas pour s’en persua-
der. Les relations s’étaient dété-
riorées avec les deux coaches
après une période heureuse. Il ne
l’a jamais connue avec Tudor. Une
sorte de guerre de position s’est
instaurée entre Payet et le Cro-
ate, qui n’a probablement jamais
digéré le début de fronde d’une
partie du groupe lors de la prépa-
ration, à l’été 2022. Conscient du
soutien indéfectible des diri-
eLigue 1
Marseille
geants à l’entraîneur, Payet ne
s’est jamais mis à la faute et Tu-
dor a d’ailleurs souvent salué
l’état d’esprit du capitaine dé-
classé. Il faut dire que l’ancien dé-
fenseur n’ignorait pas la cote de
popularité de Payet, tout comme
le duo Longoria-Ribalta, qui s’est
parfois agacé d’un traitement
médiatique jugé disproportionné
au sujet du milieu offensif.
Marcelino compte
l’observer de près
en Allemagne
La cohabitation entre Tudor et
Payet a fini par exploser dans la
dernière ligne droite de la saison,
quand l’entraîneur a exclu son
joueur d’un entraînement et
l’a même écarté d’un déplace-
ment à Lille, pour ce qui aurait pu
être son dernier match sous le
maillot de l’OM (1-2, le 20mai).
Coupable d’une attitude jugée
inappropriée lors de cette séance
–il marchait –, Payet a donc été
sanctionné et les dirigeants ont
fustigé, en privé, un « comporte-
ment jamais vu auparavant», signe
aussi que les relations avec le
joueur ne sont pas si fluides. S’il
n’en a pas rajouté publiquement,
Payet a été piqué dans son orgueil
et c’est un moteur pour lui, il l’a
déjà montré dans un passé ré-
cent comme lors du mandat de
Jorge Sampaoli (2021-2022).
efootball
L’arrivée d’un nouveau coach,
Marcelino, remet presque les
compteurs à zéro même si le
technicien espagnol, très proche
de Longoria, n’ignore probable-
ment pas le passif de Payet.
Quelle place pourrait-il lui accor-
der dans son 4-4-2? Comme il l’a
dit lors de sa présentation, l’an-
cien coach du Valence CF peut
moduler son schéma pour jouer
avec un meneur de jeu et c’est
ce qu’il a fait lors du premier
match de préparation face à Nî-
mes (N, 2-0), samedi. Payet
a évolué à cette position en se-
conde période mais les semaines
sont encore longues avant le dé-
but de la saison. Marcelino a donc
prévu d’observer de près
son joueur lors du stage en Alle-
magne, qui débute aujourd’hui,
pour se donner une idée plus
précise.
Payet, qui sera suspendu pour
la réception de Reims lors de la
première journée de L1 (11, 12 ou
13 août), devra être convaincant
pour séduire un nouveau coach
réputé intransigeant sur le poids
de ses hommes, un domaine sur
lequel le préparateur physique
(Alberto Torres) est, paraît-il, en-
core plus exigeant. Mais sur ce
terrain-là comme sur d’autres,
Payet a déjà prouvé qu’il pouvait
déjouer tous les pronostics,
même les plus défavorables. É
etransferts
Lille
Fonte en route
pour Braga
Le capitaine des Dogues, qui était en fin de contrat
à 39 ans, quitte le LOSC pour rentrer au pays.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL PERMANENT
JOËL DOMENIGHETTI
LILLE – Après cinq saisons à Lille,
José Fonte va retourner jouer au
pays, qu’il avait quitté en 2007. Le
capitaine des Dogues, qui était en
fin de contrat depuis la fin du mois
dernier, s’est envolé hier soir pour
le Portugal. Il va s’engager pour
une saison avec le Sporting Club
de Braga, qualifié pour le troi-
sième tour de qualification de la
Ligue des champions, sous ré-
serve de visite médicale conclu-
ante.
Vendredi, Olivier Létang, PDG
de Lille, en recherche active d’un
défenseur d’expérience (Romain
Saïss, de Besiktas, est sur la liste),
n’avait pas laissé beaucoup d’es-
poir aux supporters du club. «J’ai
un profond respect pour José, pour
tout ce qu’il a apporté depuis cinq
saisons, deux trophées (titre de
champion de L1 2021 et Trophée
des champions dans la foulée),
avait-il expliqué au domaine de
Luchin, en marge de la présenta-
tion du latéral portugais Tiago
Santos, recruté au Sporting Por-
tugal (4 M€). C’est un personnage
important du club. On a fait le point
depuis deux ans après chaque fin
de saison pour déterminer quelle
serait la suite. Avec Paulo (Fon-
seca), nous avons choisi d’opter
Dimitri Payet pour un défenseur central numéro
le 10 juillet. un. Un défenseur qui possède ce
leadership et cette capacité à jouer
tous les matches. José veut conti-
nuer à jouer et être important. J’ai
échangé samedi dernier (le
8juillet) avec lui. J’ai considéré que
José ne pouvait pas être ce numéro
un, avec beaucoup de respect et de
recul.»
Le président lillois a précisé :
«Nous avons trois défenseurs cen-
traux actuellement, Leny (Yoro),
Tiago (Djalo, actuellement indis-
ponible) et Alexsandro. Bafodé
(Diakité) peut aussi évoluer à ce
poste comme il l’a fait contre Mar-
L’AGENDA DE L’OM
SAMEDI
Marseille - Eupen (BEL)....12 h
à Bielefeld (ALL)
JEUDI 27 JUILLET
Marseille -
RKC Waalwijk (HOL)...........13 h
en Allemagne
MERCREDI 2 AOÛT
Marseille -
Leverkusen (ALL)...........20 h 45
à Marseille W9
8 OU 9 AOÛT
LIGUE DES CHAMPIONS
3e tour préliminaire aller
(adversaire à déterminer,
tirage au sort le 24 juillet) José Fonte lors de la victoire de Lille face à Lens,
le 9 octobre dernier (1-0).
Lundi 17 juillet 2023 | L’ÉQUIPE
seille en fin de saison. José, si nous
le gardons, aura un rôle différent.
S’il y a du mouvement, il peut avoir
une place dans la rotation et être
dans le groupe. La porte n’est pas
définitivement fermée mais je lui ai
dit aussi que, s’il avait une opportu-
nité, il fallait y aller. Et j’ai décidé de
ne pas prolonger l’aventure.»
“Il est important de ne pas
être amnésique
''
OLIVIER LÉTANG, PRÉSIDENT DE LILLE
Pendant des semaines, Fonte
avait attendu cette dernière an-
née de contrat dans le Nord avec
patience et silence. Il avait trouvé
cet équilibre entre performance
et vie familiale, son épouse et ses
enfants résidant à Londres où il se
rendait après les rencontres. Il
avait retenu les offres qui se pré-
sentaient à lui cet été dans l’espoir
d’un signe qui n’est pas venu.
L’international portugais
(50 sélections), champion d’Eu-
rope 2016, vainqueur de la Ligue
des nations 2019, va donc faire le
grand saut et retrouver le pays, où
il n’était pas totalement parvenu à
s’imposer en club, à ses débuts,
avant son départ pour Crystal Pa-
lace (D2 ANG), en juillet 2007.
C’est la fin d’une époque pour
Lille tant Fonte était le ciment du
vestiaire, un exemple au quotidien
dans la préparation et la commu-
nication. En cinq ans, jamais il n’a
prononcé un mot contre son club.
Il a toujours protégé l’institution,
ayant pour objectif la cohésion du
groupe et la performance collec-
tive. Jusqu’au titre de champion
devant le PSG (2021). «J’ai un pro-
fond respect pour les hommes qui
ont contribué à écrire l’histoire
du LOSC, répétait Létang ven-
dredi. Je lui avais dit que l’on s’inter-
rogeait : “On souhaite t’honorer,
même si on ne te prolonge pas.” On
le fera dans de bonnes conditions.
Comme Burak (Yilmaz) avant l’OM
(2-1, le 20 mai). Il est important de
ne pas être amnésique.»
Alexis Réau/L’Équipe
 Lundi 17 juillet 2023 | L’ÉQUIPE
25
efootball transferts
AC Milan

L’homme qui murmure à l’oreille de l’AC Milan

Geoffrey Moncada, le responsable français du recrutement du club lombard, présent au club depuis plus de quatre ans,
a pris une nouvelle ampleur après le départ du duo Massara-Maldini, début juin.
FLAVIEN TRÉSARRIEU
(avec M. Go.)
Ils ont beau alimenter en jet con-
tinu l’actualité autour de l’AC Mi-
lan, les médias italiens et les sites
spécialisés éprouvent de grosses
difficultés à fournir leurs articles
en photos quand ils évoquent
Geoffrey Moncada. Sur Internet, il
y en a moins d’une dizaine, dont
un bon tiers vient directement du
profil LinkedIn du responsable du
recrutement du club rossonero,
qui les change pourtant rare-
ment. Salarié de l’AC Milan de-
puis décembre 2018, le Français
cultive la discrétion. Ses sorties
publiques sont rares, et il préfère
cela. Ce n’est donc pas surpre-
nant si son changement de sta-
ture en interne ou la prolongation
le volet financier. Désormais,
l’AC Milan a décidé de ne pas les
remplacer. Et le natif des Alpes-
Maritimes collabore directement
avec Giorgio Furlani, le PDG. Très
apprécié par les dirigeants d’El-
liott – le fonds d’investissement
qui détenait le club avant d’en de-
venir un actionnaire minoritaire
depuis la vente à RedBird, l’été
dernier –, Moncada détiendrait
des prérogatives plus larges au
sein du club, plus transversales,
même si les discussions finan-
cières reviennent aujourd’hui à la
charge de Furlani.
Monaco a tenté
de le faire revenir,
en vain
L’arrivée de Moncada en Italie
s’inscrivait dans un changement

de son contrat, qui arrivait à son
terme fin juin, n’ont jamais été
communiqués.
Officiellement, Moncada
(37 ans) n’a pas changé de fonc-
tion, mais son rôle a pris de l’am-
pleur depuis les départs, les 5 et
7 juin, de Paolo Maldini (le direc-
teur technique) et Frederic Mas-
sara (le directeur sportif). Avant
leur licenciement, le Français en
référait directement au duo ita-
lien, travaillant sur les profils
techniques et les informations
utiles sur les recrues potentiel-
les, avant de passer la main pour
profond de stratégie de recrute-
ment. Après de nombreuses an-
nées à cibler des stars, l’AC Milan
version Elliott avait décidé de se
focaliser davantage sur de jeunes
joueurs, amenés à mûrir dans les
deux-trois ans à très haut niveau.
En chapeautant les départe-
ments data et scouting, Moncada
a ainsi participé ou a été à l’initia-
tive des venues de Theo Hernan-
dez, d’Ismaël Bennacer et de Ra-
fael Leao.
Et la manière dont il a réussi à
faciliter celles de Pierre Kalulu
(Lyon) et Fikayo Tomori (Chelsea)
a été très appréciée en interne.
Sa montée en puissance à
la Casa Milan s’inscrit dans la vo-
lonté du club de continuer dans
ce projet, validé par le titre en Se-
rieA en 2022 et par une troisième
participation à la Ligue des
champions d’affilée. « Moncada
connaît très bien les dossiers, il est
à l’aise à la fois avec la data et sur le
Geoffrey Moncada sportif », décrit un représentant
(à droite) en compagnie de joueur. Un de ses confrères
de l'entraîneur abonde : «Là où d’autres interlocu-
de l’AC Milan, teurs jettent un flou sur certaines
Stefano Pioli, jeudi. questions, lui y répond clairement.
C’est oui ou non. On n’a pas l’im-
pression de perdre notre temps. »
Un autre agent sourit : « Il a une
manière très naturelle de se ven-
dre, presque candide. C’est quel-
Twitter @MilanMatters
qu’un d’intelligent, qui s’adapte très
bien aux situations.»
Monaco, qui lui a donné sa
chance dans le monde profes-
sionnel en 2012, a fait le forcing
pour le faire revenir dans des
fonctions à hautes responsabili-
tés en vue de cet été. Sans suc-
cès. C’est à Milan qu’il continue.
En toute discrétion. É

Inter Miami mercato

Et soudain, l’euphorie...
Arrivé à Miami le 11 juillet, Lionel Messi a connu des premiers jours calmes
en Floride, jusqu’à sa présentation officielle, la nuit dernière.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
MAXIME AUBIN
MIAMI (USA) – Teint hâlé et short rose
aux couleurs de l’Inter Miami, Lio-
nel Messi a débarqué en famille
sur le tarmac de l’aéroport de Fort
Lauderdale (nord de Miami)
Chandan Khanna/AFP
mardi dernier. Le récent cham-
pion du monde avec l’Argentine a
rejoint sa villa cossue de Key Bis-
cayne, une petite île située à vingt
minutes du centre-ville, pour des
premiers jours relativement cal-
mes en Floride, jusqu’à sa pré-
sentation, la nuit dernière. L’an-
Une fresque murale
représentant Lionel
Messi est en cours
de réalisation dans
le quartier de
Wynwood, à Miami.
cien joueur du PSG a réussi
à passer quasi incognito dans
sa nouvelle ville, seulement im-
portuné par quelques fans pour
des photos.
Les premiers jours de « la
Pulga » à Miami ont été marqués
par une visite surprenante à Pu-
blix, une chaîne de supermarchés
qui est aussi l’un des sponsors du
club, vendredi. La star de 36ans a
déambulé sans garde du corps ni
sécurité dans les allées du maga-
sin, aux côtés de sa femme Anto-
nela et de ses trois enfants, avant
d’être finalement reconnu au mo-
ment de passer en caisse. Plus tôt
dans la même journée, Messi
avait frôlé la catastrophe en brû-
lant un feu rouge au volant de son
véhicule, manquant de créer un
carambolage sur la route.
Busquets a signé,
Alba devrait suivre
Dans une ville où 70 % des habi-
tants sont d’origine latine, l’arri-
vée du joueur argentin est vécue
comme un don du ciel. Plusieurs
pullulé ces derniers jours à tra-
vers la ville, à l’image de celle visi-
ble dans le quartier à la mode de
Wynwood.
Le premier entraînement de
Messi avec sa nouvelle équipe est
prévu demain au centre d’entraî-
nement situé à Fort Lauderdale.
L’ex-joueur du PSG doit faire ses
grands débuts en compétition of-
ficielle vendredi (samedi à 2 heu-
res du matin en France) face au
club mexicain de Cruz Azul, dans
le cadre de la Leagues Cup, un
tournoi d’été opposant les équi-
pes de MLS à celles de la Liga MX.
L’international argentin
(175 sélections, 103 buts) n’arrive
pas seul à l’Inter Miami puisqu’il
devait être présenté hier en
même temps que Sergio Bus-
quets (35 ans), son ex-coéquipier
au FC Barcelone, qui vient égale-
ment de s’engager avec le club
floridien. Jordi Alba (34 ans) doit
lui aussi suivre dans les prochains
jours. Les trois amis rejoignent un
club aux abois, dernier de la Con-
férence Est en MLS (5 victoires,
express
LILLE
OUNAS COURTISÉ
Alors qu’il n’est pas certain de quitter
Lille, Adam Ounas (26 ans, sous contrat
jusqu’en 2024) a reçu une proposition
d’Al-Shabab, un club d’Arabie saoudite.
Deux autres équipes saoudiennes sont
sur les rangs. Au Qatar, Al-Sadd s’est
positionné. L. T.
BREST
J. MARTIN EN APPROCHE
Libéré de sa dernière année de contrat
par Lille, Jonas Martin a plusieurs
prétendants en France, dont Bordeaux
(L2) et Angers (L2). Mais le milieu de
33 ans devrait signer deux ans à Brest.
C. O.-B., L. T.
BORDEAUX
DES PISTES À DROITE
ET AU MILIEU
Afin d’anticiper le très probable départ
de Dilane Bakwa, les Girondins ont ciblé
l’ailier de Guingamp (L2) Jérémy
Livolant (25 ans, sous contrat jusqu’en
2024) et celui de Nîmes (N) Rafiki Saïd
(23 ans, 2025), valorisé à 1 M€. Au

centaines de fans se sont aggluti-
nés devant le stade jeudi, chan-
tant et célébrant leur nouvelle
idole. Des peintures murales à
l’effigie du joueur ont également
3 nuls, 14 défaites), qui a encore
perdu 3-0 en Championnat sa-
medi face à St. Louis. Loin,
très loin du standing du Barça ou
du PSG.
milieu, Bordeaux pense au Troyen
Florian Tardieu (31 ans, 2024), ainsi qu’à
Jonas Martin (lire ci-dessus) et Adrien
Silva (34 ans, libre). E. T.

26
efootball équipe de France
BÉBÉ
À BORD
La délégation tricolore a pris des mesures
pour accompagner Amel Majri, première
maman en activité de l’histoire des Bleues,
et sa fille Maryam, durant la compétition.
Canal +
DE NOS ENVOYÉS SPÉCIAUX
SYANIE DALMAT
et NATHAN GOURDOL
SYDNEY (AUS) – Même si elle
a peut-être son idée en
tête, Amel Majri se
gardera bien d’élire
la meilleure
« tata » de sa
fille Maryam
(1 an) parmi le
groupe tricolore.
La plupart des
Bleues sont totalement
gagas de ce rayon de soleil
bienvenu dans l’hiver austral,
mais le clan des plus mordues
est identifiable avec Sakina Kar-
chaoui, Kenza Dali ou encore Vi-
cki Becho, régulièrement collées
à ce bébé bonheur dès qu’elles
Amel Majri (ci-contre ont un moment de libre. Pour la
lors du match première fois, la délégation fran-
Tyler Miller/Icon Sport
de préparation contre çaise s’apprête à vivre une grande
l’Irlande le 6 juillet,
3-0) pourra retrouver compétition avec une maman et
sa fille d’un an sa fille dans le groupe.
pendant son temps La FFF s’est inspirée de ce qui
libre en Australie. se fait depuis déjà longtemps à
l’étranger, aux États-Unis ou en
Islande par exemple, pour mettre
en place un protocole adapté. Elle
planche sur le sujet depuis plu-
L’AGENDA sieurs mois, alors que le précé-
DES BLEUES dent staff de Corinne Diacre avait
déjà ouvert la porte à la venue des
COUPE DU MONDE enfants de joueuses en Océanie,
DIMANCHE comme l’avait expliqué l’ex-sé-
phase de groupes / 1re journée lectionneuse avant le Tournoi de
France - Jamaïque.............12 h France, en février.
à Sydney (AUS) En avril, à son retour en sélec-
SAMEDI 29 JUILLET tion, alors que Diacre avait été
phase de groupes / 2e journée remplacée par Hervé Renard,
France - Brésil...................12 h Majri nous avait fait part de son
à Brisbane (AUS) intention d’emmener sa fille si
MERCREDI 2 AOÛT elle était retenue pour sa troi-
phase de groupes / 3e journée sième Coupe du monde (après
Panama - France................12 h 2015 et 2019).
à Sydney (AUS)
“Ils veulent
que je me sente bien,
en respectant le cadre
''
AMEL MAJRI
« Le coach m’en a parlé, et il m’a
rassurée, nous confiait la Lyon-
naise de 30ans. Il m’a dit: “On fera
tout pour que tu sois dans les
meilleures conditions.” On sent que
Lundi 17 juillet 2023 | L’ÉQUIPE
dans son discours, il veut qu’on soit
pleinement investies, que rien ne
nous préoccupe. Encore plus moi,
dans mon cas, avec ma fille. » Re-
nard lui avait ainsi demandé de
remonter au staff les problèmes
qu’elle pourrait rencontrer dans
les mois précédant la compéti-
tion, afin de gérer au mieux cette
première. « Ils veulent que je me
sente bien, en respectant le ca-
dre», souriait la gauchère.
Jusqu’ici, la logistique semble
rodée et n’a pas rencontré d’ac-
croc. Après avoir passé la pre-
mière partie de la préparation à
Clairefontaine, dans une grande
discrétion, la petite Maryam, ac-
compagnée de sa maman et de
sa nounou, a effectué le long
voyage en avion de vingt-cinq
heures vers l’Australie le week-
end du 8 juillet. La FFF a pris en
charge son billet ainsi que celui
de sa nourrice, assumant aussi
leurs frais d’hôtel durant toute la
compétition. En revanche, c’est
bien la joueuse de l’OL qui verse
le salaire de la nourrice. Cette uu
 Lundi 17 juillet 2023 | L’ÉQUIPE
uu dernière avait une chambre col-
lée à celle de Majri lors de la pre-
mière semaine à Melbourne et
c’est encore le cas dans le camp
de base de Sydney.
La fille de Viguier
va arriver
La joueuse peut ainsi profiter de
ses nuits sans accumuler de fati-
gue, tout en gardant sa fille à
proximité. «À vrai dire, on la croise
rarement », nous a glissé un
membre du staff concernant la
présence de l’enfant, discrète.
Majri, elle, profite de chaque mo-
ment de liberté pour passer du
temps avec Maryam.
Cette dernière se fera peut-
être prochainement une copine
puisqu’une autre enfant va rejoin-
dre la délégation, celle de la pré-
paratrice physique Sabrina Vi-
guier, âgée de 3ans. Le protocole
expérimental mis en place par
la FFF prend en charge les en-
fants jusqu’à leurs 18 mois, ce qui
n’inclut donc pas la fille de la
technicienne. Viguier a ainsi payé
le billet d’avion de sa petite, qui
sera malgré tout à son côté à Syd-
ney, puisque le camp de base des
Bleues est privatisé. Une proche
logera avec l’enfant dans l’hôtel
de l’équipe de France.
Comme elle nous l’a confié lors
de la préparation, la présence de
sa fille en Australie était une con-
dition impérative à la venue de Vi-
guier dans le staff. « La priorité
était de pouvoir gérer ma vie fami-
liale, confirmait l’ancienne défen-
seuse des Bleues (93 sélections,
1 but). Il fallait que j’aie une assu-
rance et, si je n’avais pas pu m’or-
ganiser par rapport à elle, je n’au-
rais pas accepté le poste. » La
présence de ces deux fillettes
dans le groupe France semble
coller aux propos tenus par Re-
nard au début de son mandat :
«Peut-être qu’un jour on se retrou-
vera avec 4-5 bambins avec nous ;
si c’est bien organisé, ça ne pose
pas de problème. » Cela aurait
même tendance à avoir un effet
bénéfique sur l’atmosphère du
groupe. É
football
MAJRI
S’ÉTAIT TROMPÉE
D’HEURE
Vendredi, Amel Majri n’a
pas participé au dernier
match de préparation
des Bleues face à
l’Australie (0-1). Elle a
été sanctionnée pour un
retard à une séance
vidéo durant la semaine,
une information
confirmée par Hervé
Renard après le match.
La raison de ce retard ?
La milieu de l’OL s’était
trompée d’heure pour la
réunion, arrivant dix
minutes trop tard.
Sy. D, N. G.
LA LISTE
DES 23
BLEUES
3 gardiennes
Solène DURAND
(Guingamp, 28 ans/
2 sélections/
3 buts encaissés)
Pauline
PEYRAUD-MAGNIN
(Juventus, ITA, 31/41/24)
Constance PICAUD
(Paris-SG, 25/2/2)
8 défenseuses
Selma BACHA
(Lyon, 22/17/1 but)
Estelle CASCARINO
(Manchester United, ANG,
25/11/1)
Elisa DE ALMEIDA
(Paris-SG, 25/20/3)
Sakina KARCHAOUI
(Paris-SG, 27/58/0)
Maëlle LAKRAR
(Montpellier, 23/4/2)
Ève PÉRISSET
(Chelsea, ANG, 28/48/4)
Wendie RENARD
(Lyon, 32/146/34)
Aïssatou TOUNKARA
(Manchester United, ANG,
28/39/3)
6 milieux
Kenza DALI
(Aston Villa, ANG, 31/56/11)
Laurina FAZER
(Paris-SG, 19/2/0)
Grace GEYORO
(Paris-SG, 26/66/15)
Léa LE GARREC
(Fleury, 30/6/1)
Amel MAJRI
(Lyon, 30/68/11)
Sandie TOLETTI
(Real Madrid, ESP, 27/42/3)
6 attaquantes
Viviane ASSEYI
(West Ham, ANG, 29/62/14)
Vicki BECHO
(Lyon, 19/1/0)
Kadidiatou DIANI
(Paris-SG, 28/84/22)
Naomie FELLER
(Real Madrid, ESP, 21/5/1)
Eugénie LE SOMMER
(Lyon, 34/179/89)
Clara MATEO
(Paris FC, 25/23/4)
27
équipe de France
Le Mondial des mamans
Plusieurs sélections comptent des mères de famille dans leurs rangs à l’image
d’une équipe américaine qui montre la voie depuis une trentaine d’années.
DE NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE
Si elle est la première internationale fran-
çaise à être devenue mère au cours de sa
Christopher Hanewinckel/Panoramic
carrière, Amel Majri n’est pas la seule
maman à participer à cette Coupe du
monde. Dans la sélection américaine,
avoir des enfants est devenu assez com-
mun pour les joueuses puisque, depuis le
milieu des années 1990, dix-sept ont évo-
lué en équipe nationale tout en étant ma-
man. Cette année elles seront trois en
Nouvelle-Zélande (Alex Morgan, Crystal
Dunn et Julie Ertz), où l’équipe nationale Alex Morgan, ici à Nashville en février, est l’une des trois
va démarrer sa compétition, certains des joueuses mères de famille sélectionnées par les États-Unis.
bambins ayant fait le voyage. Team USA a
mis en place un protocole parfaitement
huilé pour gérer les enfants des interna-
tionales. « Je remercie les femmes pas-
sées avant moi qui se sont battues pour les
femmes athlètes, a déclaré Morgan, dont
la fille est née en 2020. C’est encore un ta-
bou. Nous essayons donc toujours de faire
tomber certaines barrières.»
Les Américaines ont certainement
SUSA / Icon Sport
inspiré d’autres joueuses puisqu’on dé-
compte aussi notamment une maman
dans l’équipe australienne, Katrina Gorry,
qui a joué contre les Bleues (1-0, ven-
dredi, en préparation), une aussi dans la L’Australienne Kyra Cooney-Cross porte la fille de Katrina Gorry
sélection suédoise, Elin Rubensson. La (à droite) après le match contre les Bleues (1-0) vendredi.
Jamaïque compte deux mamans dans
ses rangs : la milieu Konya Plummer
(25ans) et l’attaquante Cheyna Matthews
(29ans), qui a donné naissance à son troi-
sième enfant fin 2022 après avoir accou-
ché du premier quelques mois avant la
Coupe du monde 2019. Et cette liste n’est
pas exhaustive. Depuis le dernier Mon-
dial, la FIFA a d’ailleurs fait évoluer son rè-
glement afin de mieux accompagner les
mères footballeuses, instaurant par
exemple un congé maternité d’au moins
@twitter
quatorze semaines, dont huit après la
naissance, rémunéré au minimum à
hauteur des deux tiers du salaire contrac- La Jamaïcaine Cheyna Matthews, ici avec son troisième enfant,
tuel de la joueuse. Sy. D. (avec N. G.) s’apprête à disputer sa deuxième Coupe du monde.
Première à Sydney
Après une semaine à Melbourne, les Bleues ont pris leurs marques sur leur terrain
d’entraînement avec des combinaisons et du teqball au programme.
DE NOS ENVOYÉS SPÉCIAUX ressortissants français, les la plus grande ville australienne,
SYDNEY (AUS) – Arrivées samedi en Bleues ont travaillé quelques où les Bleues disputeront leur
début de soirée dans leur camp combinaisons, avec une séance premier match de la phase de
de base de la banlieue ouest de plus légère pour les titulaires de groupes de la Coupe du monde
Sydney, les Bleues ont découvert vendredi. Elles ont fini l’entraîne- dimanche contre la Jamaïque.
hier leur terrain d’entraînement, ment par une session de teqball Tandis qu’elles ont bouclé leur
à cinq minutes de car. Victime (sorte de tennis ballon sur une première semaine aux antipodes,
d’une entorse de la cheville gau- table incurvée), en affrontant les Françaises sont en tout cas
che contre l’Australie vendredi à notamment le duo composé du sur la bonne voie pour trouver
Melbourne (0-1), Selma Bacha a sélectionneur Hervé Renard et de leur rythme de sommeil. «Au dé-
fait le court trajet pour assister à la préparatrice physique Sabrina but, on dormait deux-trois heures,
l’entraînement. Débarrassée de Viguier. on se levait au milieu de la nuit.
ses béquilles, la Lyonnaise porte C’était un peu compliqué. Là, je suis
une attelle et s’impatiente déjà en “L’excitation monte contente, j’ai fait ma première nuit
vue de sa date de retour, encore à l’approche de dix heures, glissait fièrement la
de la compétition
indéfinie. Elle a suivi la séance en
compagnie de la défenseuse Aïs-
satou Tounkara, absente du ter-
rain en raison d’une gêne à un
''
SAKINA KARCHAOUI,
DÉFENSEUSE DES BLEUES
«On prend nos repères petit à petit,
latérale gauche du PSG. Mais il y a
des filles qui ont encore besoin de
temps pour bien se caler. » Pour
les Bleues, une séance d’entraî-
mollet. l’excitation monte à l’approche de la nement était prévue à huis clos ce
Devant une cinquantaine de compétition», souriait Sakina Kar- matin (2 h 30 heure française,
supporters invités, dont plusieurs chaoui au sujet de l’arrivée dans 10h30 à Sydney). N. G. et Sy. D.
 Lundi 17 juillet 2023 | L’ÉQUIPE
28
epara-athlétisme Championnats du monde Paris
En intégralité aujourd’hui sur la chaîne et sur le site l’équipe

RÉSULTATS

STADE CHARLÉTY DE PARIS

HIER
FEMMES
¢ 800 m T34 :
1. Cockroft (GBR), 1’51’’57 ;
2. Adenegan (GBR), 1’59’’62 ;
3. Houston (USA), 2’08’’74.
¢ Longueur T47 :
1. Rodriguez (EQU), 16,23 m ;
2. Grimaldi (NZL), 5,96 m ;
3. Williams (USA), 5,65 m ; ...
6. Lanza, 5,25 m.
¢ Longueur T20 :
1. Kucharczyk (POL), 6,08 m ;
2. Cassiano Da Silva, 5,97 m ;
3. Felix Barbosa, 5,49 m.
¢ Poids F11 :
1. Legnante (ITA), 15,55 m ;
2. Burkhanova (OUZ), 13,72 m ;
3. Zhao (CHN), 12,78 m.
¢ Massue F51 :
1. Ovsii (UKR), 23,98 m ;
2. Mitchell (USA), 20,95 m ;
3. Bhyan (IND), 17,93 m.

HOMMES
¢ 100 m F52 :
1. Carabin (BEL), 16’’90 ;
2. Blum (SUI), 17’’98 ;
3. Perez (MEX), 18’’02.
¢ 100 m T51 :
1. Genyn (BEL), 19’’79 ;
2. Habsch (BEL), 19’’97 ;
3. Piispanen (FIN), 20’’56.
¢ 100 m T35 :
1. Tsvietov (UKR), 11’’78 ;
2. Tetiukhin (UKR), 12’’50 ;
3. Bordignon (BRE), 12’’59.
Pierre Lahalle/L’Équipe

¢ 1500 m T46 :
1. Stoyanov (BUL), 3’52’’56 ;
2. Roeger (AUS), 3’53’’89 ;
3. Agoubi (TUN), 3’57’’77 ; ...
10. Praud, 4’13’’27.
¢ Poids F38 :

«Ce qui me plaît d’abord,

1. Lemos (COL), 18,26 m ;
2. Jengins (GBR), 17,14 m ;
3. Sorour (KOW), 17,01 m.
¢ Poids F57 :
1. Khosravi (IRA), 16,01 m ;
2. Paulini (BRA), 15,09 m ;

c’est de courir»
3. Koopikka (FIN), 14,80 m ;
... 8. Kavakava, 13,32 m.
¢ Disque F37 :
1. Zhabnyak (UKR), 53,97 m ;
2. Henly (AUS), 52,45 m ;
3. Teixeira (BRE), 52,33 m.
¢ Javelot F46 :
1. Singh (IND), 65,46 m ;
2. Rinku (IND), 65,38 m ;
3. Herath (SRI), 65,38 m.
¢ Javelot F54 :
Avant les Mondiaux qu’elle va conclure sur 200 m, Mandy François-Elie avait retrouvé
1. Stefanoudakis (GRE), 29,17 m ;
2. Cuchran (SLQ), 28,94 m ; le docteur Florence Colle, finaliste olympique en 1988 sur 100 m haies,
3. Chamoli (IND), 24,16 m.
qui l’avait accompagnée après son AVC en 2008.
MIXTE
¢ Relais 4x100m : CÉLINE NONY ce parcours, quitte à lui rappeler me-t-elle. D’autant qu’à la suite l’AVC a laissé des séquelles physi- n’y arrivais pas. Je me mettais dans
1. Japon, 47’’96 ; d’où elle vient. Florence Colle est d’une alerte, les neurochirurgiens ques visibles, elle souffre aussi mon coin. J’appuyais sur mon pied
2. Grande-Bretagne, 48’’07 ; « Je ne suis pas la Mandy qu’on a de ceux-là. Cette spécialiste du sont appelés en urgence. «J’ai été d’une aphasie qui la complexe. droit, mais ça ne tenait pas. L’entraî-
3. Brésil, 48’’25.
connue… » En glissant ce constat 100 m haies, qui finit cinquième opérée quatre fois », ajoute-t-elle. « Mais je suis très impressionnée neur m’a orientée vers les paras,
dans une moue un peu triste jeudi des Jeux Olympiques de Séoul en Le hasard veut que sa mère lui par tes progrès en langage», avoue mais ils étaient handicapés. Pas
dernier, Mandy François-Elie 1988, possède un record en 12’’73 trouve une place en hôpital de jour la praticienne. moi. Je ne voulais pas de ça, moi. »
cherchait à cacher sa déception (1991). Depuis, elle est devenue à Sainte-Anne, où officie alors le Un moment, l’athlète évoque Elle met du temps à accepter son
d’une cinquième place sur le médecin physique et de réadapta- docteur Colle. « Elle était sévère, un voyage en Espagne et sa ren- état mais sa mère insiste, la
100 m. En 13’’68, elle avait fini loin tion (MPR). Et c’est elle, juste- mais c’était nécessaire. Elle me ré- contre fortuite avec Marie-José convainc d’essayer. « Ça m’a plu.
tableau des médailles de la Colombienne Karen Palo- ment, qui s’est occupée de Mandy pétait : Allez, allez, on ne lâche Pérec : « Oh, mon Dieu, j’ai pleuré ! Ma première compétition en
meque, sacrée en 12’’82, nouveau François-Elie après son accident pas!» Début avril, toutes les deux C’est une de mes idoles. Je lui ai de- France, je gagne le 100 m. OK, d’ac-
record du monde. Difficile à ac- vasculaire cérébral de 2008. se sont retrouvées sur la piste de mandé si je pouvais prendre une cord… Je gagne aussi le 200 m. Ça
T cepter pour la Française de l’Insep. Elles ne s’étaient plus photo. » Et connaissait-elle le m’a surprise. L’entraîneur national a
1 CHN 14 13 11 38 33ans, qui décrocha l’or paralym- “Elle était sévère, croisées depuis sept ans, se sont passé de Florence Colle ? « Non, dit au mien : tu as une pépite et tu
2 BRE 12 11 17 40 pique sur la distance en 2012, puis mais c’était nécessaire. tombées dans les bras. Une émo- répond-elle ingénument. On m’a nous la caches?»
3 UKR 10 6 6 22 l’argent à Rio. Elle me répétait : Allez, tion palpable. Une complicité dit son palmarès.» L’intéressée Déjà, elle s’escrime tous les

''
4 USA 8 12 14 34 À Paris, après une cinquième allez, on ne lâche pas ! aussi, qui a multiplié les éclats de l’excuse : « C’est vieux, tu n’étais jours sur le stade. Elle qui n’a ja-
place à la longueur, discipline iné- MANDY FRANÇOIS-ELIE, rire pendant la séance photos, pas née.» mais rêvé des Mondiaux ou des JO
5 GBR 8 8 7 23 À PROPOS DU DOCTEUR COLLE
dite pour elle, elle s’aligne encore avant qu’elles ne revisitent leur Très vite, cette passion pour chez les valides connaît sa plus
6 SUI 8 5 0 13 aujourd’hui sur le 200 m, qui lui À l’époque, la toute jeune Martini- rencontre. « Pendant quelques l’athlétisme qu’elles partagent grande joie sportive lors de sa vic-
7 TUN 6 1 3 10 avait permis aux Jeux de Tokyo de quaise détient le record de son île mois, tu as fait des allers-retours monopolise l’échange. « Je voulais toire sur 100 m à Londres, alors
8 OUZ 5 7 4 16 compléter sa collection en raflant sur 400 m en 55’’23. Mais un AVC entre Sainte-Anne et Rueil-Mal- en faire absolument. Mais pas en que sa mère est dans les gradins.
9 COL 5 5 5 15 une médaille de bronze. Elle sait la plonge trois semaines dans le maison où tu vivais », lui rappelle handisport, insiste Mandy Fran- « Je voulais gagner, je pensais fort
10 THA 5 3 3 11 déjà qu’elle peinera à apprécier sa coma. Au réveil, elle est hémiplé- Florence Colle. «Je ne voulais pas çois-Elie. Quand je suis retournée que j’en étais capable, promet-elle.
... semaine mondiale. Mais d’autres gique, partiellement paralysée du parler, tu me disais qu’il fallait lire », sur le stade en Martinique, je vou- Mais ce qui me plaît d’abord, c’est de
55 FRA 0 0 4 4 ne peuvent s’empêcher d’admirer côté droit. « C’était chaud », résu- gronde Mandy François-Elie. Si lais faire comme les autres mais je courir. Je me sens libre. » Pas be-
uu
 Lundi 17 juillet 2023 | L’ÉQUIPE
29
para-athlétisme Championnats du monde Paris

Avant les Mondiaux,

Mandy François-Elie
(à droite) et le docteur
Florence Colle ont
échangé des souvenirs
de championnes
d’athlétisme.
DUEL DE RECORD
DU MONDE
AU POIDS
Scénario haletant en
finale du concours du
lancer de poids F38 avec
un beau duel entre le
Britannique Michael
Jenkins et le Colombien
José Gregorio Lemos.
Alors qu'il pensait avoir
fait le plus dur en
établissant un nouveau
record du monde sur son
cinquième essai
(17,14 m) pour prendre
la tête du concours,
Jenkins a vu la médaille
d'or et la meilleure
marque mondiale lui
échapper en quelques
Hug: « Je comprends qu’il
puisse y avoir de la jalousie »
Le Suisse de 37 ans qui règne sans partage sur les courses de longue
distance avec son fauteuil ultra-perfectionné, tentera ce soir
de décrocher son 13e sacre mondial, le 3e à Paris.
QUENTIN THOMAS
Haut du corps longiligne façon cy-
cliste, casque argenté ultra-pro-
filé, fauteuil noir tout en fibre de
carbone, difficile de louper Mar-
cel Hug pendant ces Mondiaux
parisiens. En attendant la finale
du 800 m T54 ce soir, la star
suisse a réussi ses premières
échéances lors des Mondiaux pa-
risiens. II a d’abord écœuré ses
adversaires sur 5 000 m, sa dis-
tance favorite, en étant à deux
doigts de leur prendre un tour
d’avance, puis s’est imposé sans
vraiment trembler sur 1 500 m,
avant d’assurer hier soir, tout
aussi tranquillement, sa qualifi-

uu soin de parler sur la piste, elle
laisse son corps s’exprimer. « Je
ne suis pas timide. Mais quand il y a
le public, je me ferme, je ne trouve
pas les mots. J’ai peur que les gens
me jugent.»
Soudain, Florence Colle l’inter-
pelle : « Ça ressemble à quoi la vie
secondes après
l'incroyable jet à 18,26 m
de Lemos. Le Colombien
améliore de 1,80 m
l'ancien record du
monde et remporte son
deuxième titre à
Charléty après son sacre
au javelot dimanche
dernier. L. Bo.
elle, consciente qu’à l’issue des
Jeux Paralympiques de Paris,
elle devra écrire de nouveaux
chapitres. « Ce qui m’impres-
sionne le plus, c’est ton sourire,
Mandy. Et je me souviens quand tu
es revenue dans le service à Sainte-
Anne avec ta médaille d’or de Lon- PROGRAMME
cation pour la finale du 800 m.
« Ça peut paraître facile mais cela
me demande beaucoup d’efforts »,
assurait Hug vendredi après son
sacre sur 1500m.
Touché par une malformation
congénitale de la colonne verté-
brale et une atteinte à la moelle
épinière qui l’ont rendu paraplégi-
que depuis la naissance, il a tou-
jours brillé en course fauteuil lon-
gue distance depuis ses débuts à
l’âge de 10 ans. Mais ses 4 mé-
dailles d’or des Jeux Paralympi-
ques de Tokyo, acquises dans un
fauteuil ultra-perfectionné déve-
loppé en collaboration par l’équi-
pementier suisse orthotec et
l’écurie de Formule 1 Sauber,
Après des essais en soufflerie, Marcel Hug a opté pour un fauteuil
muni de roues ouvertes.
mique personnalisée), et c’est dif-
ficile pour de nombreux athlètes de
pouvoir se le procurer mais c’est
normal à haut niveau de vouloir dé-
velopper le plus possible le maté-
riel. C’est pareil dans d’autres
sports, comme le vélo. »
“Je ne me focalise pas sur
l’idée de marquer l’histoire.
Je veux juste prendre
Alain Mounic/L’Équipe
de son matériel grâce à Sauber, il
justifie aussi sa réussite écra-
sante, à 37 ans – comme celle de
sa compatriote Catherine De-
brunner –, par les conditions
d’entraînement dont il bénéficie
au sein de la Fondation suisse
pour paraplégiques (FSP) à Not-
twil. « Tout est fait pour qu’on
puisse se préparer dans les
meilleures conditions, avec beau-

de Mandy en dehors de la piste ? »
Mandy François-Elie ne pense
pas à ce collège qui porte son nom
dans sa ville natale du Lamentin.
« Je vis à Joinville, dans mon appart.
Je fais tout toute seule, comme une
grande. À manger, la salade. Même
si c’est difficile de couper une to-
mate. » On en oublierait presque
ce bras droit paralysé.
Pourtant, elle avoue être in-
quiète pour son avenir. Même si,
en contrat avec la Défense, son
capitaine l’a rassurée. «C’est diffi-
cile de se projeter », grimace-t-
dres. On la prenait tous, on était
comme des fous. Une maman avait
demandé si tu pouvais aller dans la
chambre de sa fille pour lui mon-
trer que, malgré un AVC, on peut
réussir des choses », lui rappelle
Florence Colle. Mandy François-
Elie se rembrunit un peu. Et son
ancien médecin comprend que la
parole reste un sujet tabou pour
la jeune femme, qu’être présen-
tée comme un exemple la gêne.
« Tu n’as pas besoin de te raconter,
ton parcours parle pour toi », lui
glisse-t-elle. É
AUJOURD’HUI
LES FRANÇAIS ENGAGÉS
¢ FEMMES
Mandy François-Elie (200 m) -
T37 : série à 10 heures, finale à
18h02 si qualification.
Nantenin Keïta et Alice Métais
(400 m) - T13 : finale à 19 h 27.
¢ HOMMES
Gaël Geffroy (1 500 m) - T20 :
finale à 9h20.
Badr Touzi (poids) - F63 : finale
à 18 heures.
Renaud Clerc (1 500 m) - T38 :
finale à 18h52.
l’ont fait changer de dimension.
Il se définit d’ailleurs lui-même
comme un pilote désormais. Un
changement de statut qui a inévi-
tablement entraîné de nombreu-
ses interrogations et bruits de
couloir à son sujet. « Je com-
prends qu’il puisse y avoir de la ja-
lousie, nous expliquait-il en début
de semaine. J’entends les débats
autour de mon fauteuil, mais tout
est fait dans les règles. C’est très
cher pour l’acheter (plus de
30 000 euros, sans compter le
coût de travail sur une aérodyna-
''
du plaisir
MARCEL HUG
Angle et rigidité de l’assise, opti-
misation de la pression des épau-
les et des mains, rien n’a été
laissé au hasard durant quatre
ans de développement. « Les es-
sais en soufflerie nous ont permis
de découvrir que l’aérodynamique
était meilleure avec des roues
ouvertes plutôt que des roues plei-
nes, sinon le flux d’air est arrêté par
les roues entre la gauche et la
droite et cela nous ralentit. »
Au-delà du perfectionnement
coup de personnel, du matériel,
une excellente piste de course. »
Et alors qu’il visera une troi-
sième médaille d’or mondiale ce
soir à Paris, la treizième de sa
carrière, le « Swiss Silver Bullet »
assure qu’il n’est pas rassasié.
« J’adore les compétitions, comme
celle-ci à Charléty, Je trouve tou-
jours des objectifs, entre les mé-
dailles, les records, ça ne manque
pas, même si je ne me focalise pas
sur l’idée de marquer l’histoire. Je
veux juste prendre du plaisir et pour
l’instant c’est le cas. »

30
Ingebrigtsen
gagne
du terrain
Le champion olympique du 1 500 m est devenu
le 4e performeur mondial de l’histoire avec
un nouveau record d’Europe de 3’27’’14, hier
à Chorzow. Il n’est plus qu’à 1’’14 du record
du monde du Marocain Hicham El Guerrouj.
ANNABELLE ROLNIN
« Je n’ai pas encore la forme qu’il
faut pour challenger le record du
monde (du 1500m), disait samedi
Jakob Ingebrigtsen devant la
presse. Peut-être l’année pro-
chaine. » Il avait affirmé la même
chose début juin, avant le mee-
ting de Paris. Mais hier, à
Chorzow (Pologne), on a vu trem-
bler les 3’26’’00 du Marocain Hi-
cham El Guerrouj. Le Norvégien
de 22 ans n’en est plus très loin. Il
a en tout cas franchi un nouveau
cap avec un chrono de 3’27"14, 81
centièmes de mieux que ses
3’27’’95 d’Oslo, le 15 juin, et par
conséquent un nouveau record
8 AU 17 JUILLET – CHAMPIONNATS DU MONDE DE PARA ATHLÉTISME
EN DIRECT ET EN INTÉGRALITÉ SUR L’ESPACE TV DU SITE ET DE L’APPLICATION L’ÉQUIPE
eathlétisme Ligue de diamant meeting de Silésie
Aleksandra Szmigiel / Reuters
d’Europe. Il grappille deux rangs
au bilan pour devenir 4 e perfor-
meur de l’histoire, avec le 8e à Paris, le record continental à le Norvégien a temporisé, lais-
chrono de tous les temps. Le re- Oslo donc, et encore 3’28"72 à sant un léger écart. Le Français
cordman du monde en salle Lausanne il y a deux semaines. Azeddine Habz pouvait encore
(3’30’’60) a profité des bonnes Une saison d’ores et déjà étince- suivre.
conditions dans le grand stade lante dont la course d’hier était un Ce n’était plus le cas une fois
Slaski : 30°C, un ciel couvert et nouveau bijou. passé les 1 000 m, et une accélé-
pas de vent, un public nombreux ration progressive et phénomé-
et connaisseur et des lièvres ex- “J’avais les meilleurs nale du champion olympique
lièvres du monde, ça m’a
cellents. Ce n’est pas pour rien après le départ de l’Américain
''
qu’il avait coché cette étape dans beaucoup aidé Erik Sowinski. L’Australien
son calendrier, la dernière avant JAKOB INGEBRIGTSEN Stewart McSweyn, 7e des JO 2021
les Mondiaux de Budapest Les trois lièvres et la wavelight sur 1 500m, l’a poussé jusqu’aux
(19-27 août). devaient l’emmener sur les ba- 1 200 m et Ingebrigtsen a écrasé
Chaque sortie d’Ingebrigtsen ses de 3’27’. Après un premier la fin de course de sa foulée puis-
est soignée : 3’32"59 à Rabat fin 400 m un peu plus rapide que sante, laissant la concurrence
mai, meilleure performance de prévu (54’’2 pour le premier liè- loin derrière.
l’histoire sur le 2 miles en 7’54"10 vre, le Français Mounir Akbache), « C’était une belle course, diffi-
cile, mais on avait programmé ça
depuis quelque temps, soufflait le
champion du monde du 5 000 m
en titre. J’avais les meilleurs lièvres
du monde, ça m’a beaucoup aidé,
notamment Stewart McSweyn, qui
a pris le relais au troisième tour. Ce
n’est pas tous les jours que l’un des
meilleurs coureurs au monde vous
aide à courir vite.»
Richardson réplique
Battue à distance la semaine dernière sur 100 m par
la Jamaïquaine Shericka Jackson, l’Américaine
a dominé les retrouvailles en 10’’76, hier à Chorzow.
Une semaine après les sélections
américaine et jamaïquaine pour
les Mondiaux, le duel que l’on at-
tendait entre Sha’Carri Richard-
son (23 ans) et Shericka Jackson
(29 ans) a déjà eu lieu, hier sur le
100 m du meeting de Chorzow.
Pour rappel, à Eugene, la cham-
pionne des États-Unis avait briè-
vement détenu la MPM avec
10’’71 en séries, avant que Jack-
son, sacrée, elle, à Kingston, ne la
batte avec un chrono de 10’’65.
“Je me suis vraiment
amusée ! 10"76 ?
''
J’aime ce chrono
SHA’CARRI RICHARDSON
Elles arrivaient en Pologne avec
le même niveau de performance
et de fatigue avec leur participa-
tion au 100 m. Les retrouvailles
furent savoureuses, même en
l’absence de l’Ivoirienne Marie-
Josée Ta Lou (10’’75 cette saison).
Particulièrement solide au dé-
tous unis par le sport part, Jackson est la mieux sortie
Lundi 17 juillet 2023 | L’ÉQUIPE
Dix des quatorze coureurs en-
gagés ont battu leur record, à
l’instar du Kenyan Abel Kipsang,
2e et qui semblait forcément lar-
gué malgré ses 3’29"11. Habz, qui
avait profité d’un scénario simi-
laire à Oslo pour porter son re-
cord à 3’29"26, a cette fois glissé
dans le paquet, finissant à la
9e place avec 3’31’’61, ce qui reste
le deuxième meilleur chrono de
sa carrière. Et dans cette course
folle, un autre prodige de préco-
cité a fait très fort. À tout juste
17 ans, l’Australien Cameron
Myers a battu la meilleure perfor-
mance mondiale de l’histoire des
cadets, avec 3’33’’26.
« C’était ma dernière course
avant les Championnats du monde,
concluait Ingebrigtsen. Courir
après les records, se donner à
100 %, ça me coûte beaucoup. Je
vais redescendre un peu en pres-
sion et refaire un bon bloc d’entraî-
nement, en altitude, pour me pré-
parer du mieux que je peux.» É
des starts, prenant la tête jus-
qu’aux 80 mètres environ. Mo-
ment où Richardson, avec sa fou-
lée caractéristique, très rythmée,
a récolté les fruits de ses efforts,
passant devant sans se crisper.
L’Américaine aux longues tresses
noires et vertes s’est imposée en
10’’76 (+0,2 m/s) contre 10’’78
pour la championne du monde
du 200 m. Derrière elles, la Polo-
naise Ewa Swoboda a profité de la
ferveur du public pour pulvériser
son record avec 10’’94 (3e).
Richardson a réussi le même
chrono qu’à Doha, où elle avait
déjà battu Jackson (2e en 10’’85).
« Je me suis vraiment amusée !
10"76? J’aime ce chrono, exultait la
sprinteuse américaine. J’ai
construit une belle course, je suis
satisfaite de mon exécution. J’aime
l’ambiance ici, j’aimerais qu’on
puisse avoir la même aux États-
Unis. Pour les Mondiaux, je sais ce
que je veux accomplir, mais je vais
le garder pour moi.» A. Rol.
Le Norvégien Jakob
Ingebrigtsen passe
la ligne du 1 500 m
et accroche le record
d’Europe.
RÉSULTATS
MEETING DE SILÉSIE
CHORZOW (POL)
HIER
hommes
100 m (vent nul) 1. Simbine
(AFS), 9’’97 ; 2. Kerley (USA),
9’’98 ; 3. Eseme (CAM), 9’’98.
400 m 1. Van Niekerk (AFS),
44’’08.
1 500 m 1. Ingebrigtsen (NOR),
3’27’’14 (RE, ancien record :
3’27’’95 par lui-même) ;
2. Kipsang (KEN), 3’29’’11 ;
3. Cheruiyot (KEN), 3’30 ’’30 ; ...
9. Habz, 3’31’’61.
110 m haies (–0,2 m/s)
1. Iribarne (CUB), 13’’25 ;
2. Kwaou-Mathey, 13’’26.
3 000 m steeple 1. El Bakkali
(MAR), 8’3’’16 ; 2. Kibiwot (KEN),
8’8’’03 ; 3. Bett (KEN), 8’9’’45.
Hauteur 1. Barshim (QAT),
2,36 m ; 2. Tamberi (ITA),
2,34 m ; 3. Potye (ALL), 2,34 m.
Perche 1. Duplantis (SUE),
6,01 m ; 2. Kendricks (USA),
5,91 m ; 3. Nilsen (USA), 5,81 m.
Poids 1. Crouser (USA),
22,55 m .
Marteau 1. Nowicki (POL),
80,02 m ; 2. Winkler (USA),
78,11 m.
femmes
100 m (+0,2 m/s)
1. Richardson (USA), 10’’76 ;
2. Jackson (JAM), 10’’78 ;
3. Swoboda (POL), 10’’94.
400 m 1. Kaczmarek (POL),
49’’48 ; 2. Klaver (HOL), 49’’81 ;
3. Paulino (RDO), 50’’00.
800 m 1. Moraa (KEN), 1’56’’85 ;
2. Nakaayi (OUG), 1’57’’78 ;
3. Goule-Toppin (JAM), 1’57’’90 ;
... 7. Lamote, 1’59’’30.
1 500 m 1. Meshesha (ETH),
3’54’’87 ; 2. Haylom (ETH),
3’54’’93 ; 3. Welteji (ETH),
3’55’’08 ; ... 12. Guillemot,
4’5’’89.
3 000 m 1. F. Hailun (ETH),
8’26’’61.
100 m haies (+0,9 m/s)
1. Amusan (NGA), 12’’34 ;
2. Harrison (USA), 12’’35 ;
3. Ali (USA), 12’’38.
Hauteur 1. Gerashchenko
(UKR), 1,98 m ; 2. Olyslagers
(AUS), 1,98 m ; 3. Levchenko
(UKR), 1,98 m.
Triple-saut 1. Rojas (VEN),
15,18 m (+0,3 m/s) ;
2. Bekh-Romanchuk (UKR),
14,70 m (+0,3 m/s).
Javelot 1. Kitaguchi (JAP),
67,04 m ; 2. Little (AUS),
64,50 m.
Marteau 1. Andersen (USA),
75,40 m.
2
Yanis Meziane (800) et
le 4x400m féminin ont
apporté à la France deux
dernières médailles d’or
aux Championnats
d’Europe Espoirs à
Espoo. La France repart
de Finlande avec 15
médailes, dont 6 titres.
 Lundi 17 juillet 2023 | L’ÉQUIPE
31
eVOILE OLYMPIQUE Test Event -en brèves omnisports
Marseille

RÉSULTATS BASKET
CHAMPIONNATS
DU MONDE
Jeunes en or
EURO MOINS DE 20 ANS La re-
FUKUOKA (JAPON) /
14 AU 29 JUILLET lève française a fière allure. Au
centre de l’Heraklion Arena
eau libre « Dyo Aorakia » (Grèce), les
10 km / hommes Bleuets ont obtenu hier le pre-
1. F. Wellbrock (ALL), mier sacre européen d’une

en 1 h 50’40’’300 ; 2. K. Rasovszky
(HON), à 18’’700 ; 3. O. Klemet
(ALL), à 20’’500 ; ... 9. L. Fontaine,
à 2’1’’400 ; 12. S. Velly, à 2’34’’400.
plongeon
tremplin 1 m / hommes
1. J. Peng (CHN), 440,45 pts ;
2. O. Olvera (MEX), 428,85 ;
3. J. Zheng, 418,3 ;
... 10. J. Bouyer, 374,15.
haut vol synchronisé / femmes
1. Y. Chen - H. Quan (CHN),
369,84 pts ; 2. A. Spendolini-
Twitter@FFVoile
équipe de France à l’Eurobasket
U20 depuis 2010 et l’or récolté
par la génération Albicy - La-
combe - Lang. Un résultat réfé-
rence pour une équipe orpheli-
ne de Victor Wembanyama, ob-
tenu au bout d’une finale irres-
pirable face à Israël (89-79, a.p.).
Sous les yeux d’une poignée de
supporters tricolores, les in-
nombrables embrassades au
buzzer final matérialisaient
FIBA
toire. « Mes joueurs ont fait pas-
ser l’équipe avant toute chose, fé-
licitait leur coach à chaud. Cer-
tains sont déjà de très bons pros,
je suis sûr qu’on les reverra dans
les années à venir. » Un savant
partage mis à mal par une mise
en route (17-26, 10e) aux antipo-
des de la demi-finale de la veille
contre la Grèce (98-51). La fau-
te, en partie, au talent du me-

Sirieix - L. Toulson (GBR), 311,76 ;
3. D. Schnell - J. Parratto (USA),
294,42 ; ... 10. E. Hallifax -
J. Gillet, 236,16.
Le duo Erwan Fischer (à gauche) - Clément Péquin, deuxième en 49er hier à Marseille.
natation
synchronisée
« l’immense bonheur » ensuite
décrit par l’entraîneur Guillau-
me Vizade. Les yeux parfois
embués par l’émotion d’une
soirée qui se terminait par une
Marseillaise braillée sous une
neur israélien de l’Asvel Noam
Yaacov (31 points). Portés par
leur défense et leur collectif
(21 passes décisives), les
Bleuets s’en remirent principa-
lement à Maxime Raynaud

Les Bleus ont pris duo technique / femmes

1. M. Higa - M. Yasugana (JAP),
273,95 pts ; 2. L. Cerruti -L. Ruggiero
(ITA), 263,033 ; 3. A. Ozhogina -
pluie de confettis dorés.
Ce sacre porte le sceau d’un jeu
«à la française»: «12 joueurs uti-
lisés entre 11 et 23 minutes par
(photo, 26pts) et Ilias Kamardine
(23 pts, 7 passes, MVP de la
compétition et désigné dans
son cinq majeur) pour les porter

leurs marques I. Tio Casas (ESP), 257,837.

Avec cinq médailles, dont quatre en or, l’équipe de France a réussi
la répétition marseillaise à un an des Jeux Olympiques.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
PASCAL SIDOINE
MARSEILLE – À près d’un an de l’échéance olympique
(28 juillet-8 août 2024), le Test Event dans la rade
sud de Marseille s’est avéré fructueux pour
l’équipe de France de voile, qui a remporté
cinq médailles dont quatre en or, soit le meilleur
bilan devant les Pays-Bas (3 ors, 1 bronze).
Dernier à entrer en lice hier après-midi, Nico-
las Goyard s’est imposé en planche iQfoil devant
l’Allemand Sebastian Koerdel et l’Italien Nicolo
Quelques heures plus tôt, Erwan Fischer et
Clément Péquin avaient terminé deuxièmes en
49er derrière les intouchables Néerlandais Bart
Lambriex et Floris Van de Werken. « On s’est tout
de suite sentis bien sur le plan d’eau, réagit Péquin.
Ça nous tenait à cœur de faire une belle perfor-
mance. On a été consistants et dans le match sur
l’ensemble de la semaine.»
“La pression de courir à la maison ne les
a pas tétanisés, au contraire. On a vécu
une magnifique histoire tous ensemble
duo technique / mixte
1. T. Sato - Y. Sato (JAP),
255,06 pts ; 2. E. Garcia Garcia -
D. Gonzalez Boneu (ESP), 248,09 ;
3. W. Cheng - H. Shi (CHN), 247,303.
w ater-polo
1er tour, groupe B / hommes
AUJOURD’HUI
Canada - Chine.............................5h
France - Italie..........................6h30
1er tour, groupe A / femmes
HIER
États-Unis - Chine, 15-6 (1-0, 6-2,
3-1, 5-3) ; France - Australie, 8-10
(3-3, 2-4, 2-1, 1-2).
CLASSEMENT 1. États-Unis,
Australie, 2 pts ; 3. France, Chine, 0.
Les premiers de chaque groupe
en quarts de finale, les deuxièmes
matches », soulignait le com-
muniqué fédéral envoyé dans
les minutes qui suivaient la vic-
vers une victoire en adéquation
avec leur tournoi. Achevé in-
vaincu, et sur le toit de l’Europe.
VTT
Lecomte et Carod récidivent
CHAMPIONNATS DE FRANCE Loana Lecomte et Titouan Carod
ont conservé leur bien, hier à Jeumont (Nord), sur le format olympi-
que du VTT cross-country. Lecomte (Canyon Cllctv) réalise le triplé,
après 2021 et 2022, en devançant Léna Gerault (Berria Vittoria,
+2’48’’) et Noémie Garnier (Scott Creuse Oxygene, +3’44’’).Troisiè-
me titre de sa carrière également pour le coureur de Levens (BMC),
après ses succès en 2018 et l’année passée, en devançant son coé-
quipier chez BMC Jordan Sarrou (+9’’) et Maxime Marotte (Rockri-
der Ford, +29’’). À un mois des Mondiaux (Glasgow, 8-12 août), Ca-
rod se rassure après une première partie de saison très en retrait.

Renna après avoir dominé la compétition durant
toute la semaine. «Ça fait super plaisir de gagner à
la maison et pour la France ! », a lancé le véliplan-
chiste, revenu au sommet de sa discipline après
son échec aux Mondiaux 2022 à Brest. «J’ai beau-
coup appris et comblé certaines lacunes, mais je
dois encore bosser quelques points faibles, pour-
suit-il. Ma vitesse est mon plus gros point fort. Je
pense également avoir la capacité à rester lucide et
concentré dans ma bulle longtemps.»
Twitter@FFVoile
''
qui va souder le groupe
PHILIPPE MOURNIAC, DIRECTEUR DE L’ÉQUIPE DE FRANCE
Ces deux médailles s’ajoutaient aux trois en or
glanées les jours précédents par Lauriane Nolot
et Axel Mazella en kitefoil (nouvelle discipline
olympique) et le tandem Camille Lecointre-Jéré-
mie Mion en 470 mixte. Un résultat global des plus
encourageants en vue des JO. «Il ne faut pas cher-
cher à le minimiser, le bilan est exceptionnel, lâchait
Philippe Mourniac, le directeur de l’équipe de
France. Les Français sont médaillés dans une série
sur deux. Tout le monde a réalisé un Championnat
solide, y compris ceux qui ne sont pas montés sur le
podium.» «Nos leaders ont répondu présent en sa-
chant qu’on avait défini ce Test Event comme l’objec-
tif sportif de la saison, ajoute-t-il. La pression de
courir à la maison ne les a pas tétanisés, au con-
traire. On a vécu une magnifique histoire tous en-
semble qui va souder le groupe.»
De son côté, le DTN, Guillaume Chiellino, insis-
tait sur les «performances qui valident beaucoup de
choses », notamment le « pari d’être médaillables
dans six séries », car il « compte (aussi) Jean-Bap-
tiste Bernaz, qui termine 5e en ILCA 7 (ex-Laser). »
L’équipe de France, dont le prochain rendez-vous
sera les Mondiaux de LaHaye (Pays-Bas) du 11 au
20 août, aura comme objectif l’an prochain de
«faire plus de médailles qu’à Tokyo» (trois, l’argent
et troisièmes en barrages.
DEMAIN
Australie - États-Unis.............10h30
Chine - France.......................13h30
triathlon
CHAMPIONNATS DU MONDE
HAMBOURG (ALL)
relais mixte
1. Allemagne (T. Hellwig, A. Koch,
S. Henseleit, L. Lindemann),
en 1 h 22’8’’; 2. Nouvelle-Zélande
(H. Wilde, A. Thorpe, T. Reid,
N. Van der Kaay), à 19’’ ; 3. Suisse
(M. Studer, J. Derron, S. Fridelance,
C. Schär), à 27’’.
AUTOMOBILE
Dennis s’échappe
à Rome
FORMULE E Le Britannique Jake Dennis
(Avalanche Andretti, photo), poleman, s’est
imposé hier lors de la deuxième course du E-
Prix de Rome, sa deuxième victoire de la sai-
son après celle au Mexique, en janvier. Le
champion en titre compte 24 points d’avance
sur le Néo-Zélandais Nick Cassidy (Envision
GOLF
McIlroy six mois après
DP WORLD TOUR Au terme d’un scénario de folie, le Nord-Irlandais
Rory McIlroy a mis fin à six mois de disette en s’imposant hier sur le
Scottish Open, sur les rives du Loch Lomond (-15) devant l’Écossais
Robert McIntyre qui a longtemps eu le trophée dans les mains (-14)
avec deux coups d’avance au 15. Le « derby » a tourné à l’avantage
de McIlroy, magique toute la semaine avec son jeu long mais scot-
ché au score à cause d’un putting défaillant. Et puis, comme par mi-
racle, le génie a sévi au 17 et au 18. Deux birdies majestueux avec
notamment un coup de fer 2 irréel au 18 pour se mettre à trois gros
mètres du mât et se donner une chance de victoire. La première de
sa carrière en Écosse.
première course samedi. Evans n’a pu repar-
tir et Cassidy a terminé hors des points. Parti
en troisième position sur la grille, Norman
Nato (Nissan) s’est classé deuxième, montant
sur le podium pour la première fois de la sai-
son. Déceptions pour Jean-Éric Vergne (DS
Penske), 16e, et Sacha Fenestraz (Nissan), 18e.
IPP/Presse Sports

Nicolas Goyard, vainqueur hier en planche iQfoil.
avec Charline Picon et Thomas Goyard en plan-
che, le bronze avec le duo Camille Lecointre-
Aloïse Retornaz en 470), a tenu à préciser Chiel-
lino. La sélection, un engagé par série, sera
connue au printemps prochain. É
Racing) avant les deux dernières courses de la
saison, à Londres, les 29 et 30 juillet. Dennis a
profité du crash entre Cassidy et son compa-
triote Mitch Evans (Jaguar), vainqueur de la
 lundi 17 juillet 2023

TÉLÉVISION
PROGRAMME DU JOUR
tribune humeur
fait sur son compte twitter: «Enfin, ils voient la valeur, nous allons recevoir
le salaire que nous méritons. Signez-moi.» Les charmes de Ryad
auraient donc de quoi le motiver à sortir de sa tanière, ce qui serait une
PAR bonne chose pour lui, son compte en banque et même le tennis en
13 h 30 TENNIS EN DIRECT ANNE-SOPHIE BOURDET général (car on continue à croire presque autant que lui-même que
Tournoi ATP de Bastad (SUE). nick Kyrgios fait du bien au tennis).
17 h 00 TENNIS EN DIRECT seulement les charmes de Ryad, d’autres y sont moins sensibles, et
Tournoi ATP de Newport (USA). Special K leur courage de le faire savoir vaut largement l’audace de ceux qui se
17 h 20 HANDISPORT EN DIRECT Les années depuis lesquelles on piste un certain nick Kyrgios pour une réjouissent ouvertement. La petite semaine en arabie saoudite, daria
Championnats du monde para-athlétisme. interview ne se comptent plus. elles s’entassent. par coquetterie Kasatkina s’en passera, elle, volontiers. interrogée cette semaine, la
19 h 30 VOLLEY-BALL journalistique, on ne s’appesantira pas sur ce forfait permanent. un jour numéro10 mondiale a renvoyé la balle dans le camp de l’australien, et
Ligue A: le film des finales. l’espoir, l’autre la douche froide, entre blessures, annulations de pleine ligne: «C’est plus facile pour les hommes parce qu’ils s’y sentent
dernière minute, horoscope peu favorable… C’est un fait: le tennisman bien. Nous ne ressentons pas la même chose. Dans notre monde actuel,
20 h 50 TOUT LE SPORT
préfère parler fort dans twitter que bas dans un magnétophone. il c’est l’argent qui parle. Pour ma part, je ne pense pas que tout tourne autour
préfère dire ses vérités quand il en a envie plutôt que de réfléchir sur les de l’argent.»
2 h 00 BASEBALL EN DIRECT nôtres quand il s’en tape la raquette. est-ce que lors de notre potentielle «Nous», comprendre ici la voix d’une femme qui a choisi de rendre
MLB. Texas-Tampa Bay. rencontre, dans un salon de Wimbledon, on lui aurait parlé de l’arrivée publique son homosexualité, ce qui lui donne une double raison de ne
2 h 00 BASKET EN DIRECT probable de l’arabie saoudite dans le monde du tennis? peut-être pas. pas avoir envie d’aller claquer des aces en arabie saoudite. et à nous
NBA. Summer League. mais lui avait visiblement envie d’en parler il y a peu, et en bien, alors il l’a une raison supplémentaire de nous pencher, plutôt, sur son K à elle.

Le deSSIN du jOur par

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