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CHAPITRE 3 : ÉNERGIE ÉOLIENNE

Le soleil réchauffe inégalement l'air à la surface de la terre. Il chauffe l'air et l'eau, et la chaleur
produite est ensuite diffusée dans l'air. Cela entraîne l'apparition de zones de haute pression (air chaud)
et de basse pression (air froid). En effet, l'air chaud s'élève, ce qui génère des zones de basse pression au
niveau du sol et, au-dessus, une zone de haute pression. Dans l'atmosphère, l'air se déplace des zones de
haute pression vers les zones de basse pression. Le vent est cet air en mouvement.
L'énergie éolienne est issue du vent produit continuellement sous l'action du rayonnement solaire.
Il s'agit donc bien d'une énergie renouvelable. Les premiers savants à avoir pu expliquer l'origine du vent
sont Evangelista Torricelli (1608-1647) et Blaise Pascal (1623-1662). Le premier mit en évidence la
pression atmosphérique de l'air grâce à son baromètre tandis que le second décrivit le vent comme de
l'air en mouvement, un courant d'air plus ou moins puissant, et il expliqua aussi la diminution de pression
avec l'altitude.

I. Composition d’un système éolien


Les composants d'une éolienne Une éolienne se compose des principaux éléments suivants :
- Mât dont la hauteur va de 20 à plus de 100m
- La nacelle qui contient le moteur et les différents composants mécaniques.
- Le rotor comprenant le nez et les pales d'un diamètre de 3 à 90 m. On compte généralement 3
pales sur les éoliennes modernes.
- Le multiplicateur
- Le système de régulation électrique
- Le générateur - La fondation

Figure 31 : composantes d’une éolienne


II. Fonctionnement d’un système éolien
Le vent fait tourner les pales de l'éolienne qui elles-mêmes font tourner le générateur.
L'énergie mécanique produite va être transformée par ce générateur en énergie électrique.
C'est le même principe que pour une dynamo ou un alternateur de voiture. L'électricité est dirigée vers
le réseau électrique ou des batteries de stockage. Grâce à un multiplicateur, la vitesse de rotation des
pales (entre 15 et 30 tours par minute) est multipliée afin de faire tourner le générateur entre 1000 et
2000 tours par minute. C'est le principe des engrenages. Les pales de l'éolienne font tourner un grand
engrenage (avec beaucoup de dents) qui est connecté à un petit engrenage (ayant environ 70 fois moins
de dents) mais qui tourne alors 70 fois plus vite. Cet engrenage est raccordé au générateur. Pour obtenir
un rendement optimal, la vitesse du vent doit être d'environ 50 km/h. Au-delà de 90 km/h, les éoliennes
ne peuvent plus tourner car cela endommagerait trop vite les mécanismes. Pour fonctionner, une éolienne
a besoin d'un vent d'au moins 10 km/h. L'implantation des éoliennes doit donc tenir compte de la vitesse
moyenne du vent autant que de sa direction afin d'avoir le meilleur rendement possible. La capacité d'une
éolienne à produire de l'énergie s'appelle la puissance et s'exprime en watts. La puissance des éoliennes
varie également suivant leur taille. Actuellement, il existe des petites éoliennes permettant de générer
400 W et des grosses éoliennes industrielles pouvant avoir une puissance jusqu'à 5 MW (=5000000 W)
III. Types d’axe système éoliens

Figure 32 : les différents axes d’éoliennes

IV. Production électrique et types de moteurs


La production d’électricité se fait par un aimant et une bobine. L’intensité du courant électrique dépend
fortement de la puissance du champ et de la longueur de bobines. Dans le cadre d’une conversion
d’énergie éolienne en électricité, la méthode avec les génératrices à aimants permanents et les
générateurs induit est généralement utilisée. Les turbines à aimants permanent sont généralement les
générateurs synchrones ou la vitesse du champ magnétique est identique à celle du rotor. Par contre pour
les générateurs induits, il s’agit de la conversion d’un moteur en générateur en y ajoutant un condensateur
pour le stockage de l’énergie.

Figure 33 : principe de fonctionnement d’un système éolien

On distingue également le montage des bobines qui influencent la production du courant électrique.
Généralement on distingue le bobinage en étoile et en triangle. Pour le montage en étoile, le voltage de
sortie est élevé et l’intensité du courant faible, on observe l’inverse avec le montage en triangle.

Figure 34 : Système complet d’une turbine à éolien : b : avec générateur synchrone ; c : synchrone avec plusieurs paires de
pôles ; d : aimant permanent
Figure 35 : Système de transmission de d’une éolienne

V. Théorie de base pour l’énergie éolienne

Un vent qui se déplace à une vitesse V à travers une surface A, représente un écoulement de masse qui
se calcule par :
m = ƿa . A. V
m : écoulement de masse d’air (kg/s) ;
ƿa : densité de l’air (kg/m3) ;
A : surface balayée par le rotor (m2) ;
V : vitesse du vent (m/s)

Ainsi la puissance produite par le vent peut se calculer par la formule :


Pcin= ½ . ƿa . A. V3
Pcin : puissance produite par le vent ;
ƿa : densité de l’air (kg/m3) ;
A : surface balayée par le rotor (m2) ;
V : vitesse du vent (m/s)

Deux points importants ressortent de cette équation :


- La puissance du vent est proportionnelle à la vitesse du vent au cube.
- La puissance du vent est également proportionnelle à la surface balayée par le rotor qui est
proportionnelle au carré du diamètre du rotor
La puissance du vent captée par le rotor dépend fortement de la direction du vent et de L’aérodynamisme de
l’éolienne (telles que le rayon de l’hélice, la vitesse de rotation de l’éolienne et la vitesse linéaire au bout des
pales) alors la proportion d’énergie produite par le vent n’est donc pas totalement captée par le rotor. Un coefficient
de puissance (Cp) du rotor doit être introduit dans la formule précédente pour tenir compte des phénomènes
physiques difficiles à modéliser. Ce coefficient de puissance du rotor se situe entre 10 et 40% dans la pratique. La
transformation de l’énergie éolienne en énergie mécanique sera donnée par la formule :

Pm= Pcin . Cp
Une fois la puissance mécanique étant déterminée, la puissance électrique du générateur se définit par :
P e= q . P m
VI. Étapes de dimensionnement d’une éolienne

Du fait que le régime des vents diffère d’une zone à l’autre considérablement, les collectes de données
liées aux vitesses, à la direction, altitude, présence de montagne, végétation, sont importantes pour la
mise en place de tout projet d’éolien. Le potentiel éolien pour chaque localisation doit être sérieusement
évalué sur le long terme. En effet on estime que les enregistrements menés toutes les heures sur une
période d’au moins un an peuvent être analysés pour ressortir les moyennes, les écarts types et la
variance. Ces différentes données permettront d’établir l’évolution de chaque paramètre dans le temps
par exemple la vitesse moyenne du vent à chaque heure de la journée, la fréquence de distribution ou de
répétition de cette vitesse à chaque intervalle. Pour le dimensionnement d’un système éolien, un nombre
de paramètres important mérite d’être mesurer au préalable.

5.1 Connaître la direction du vent


Depuis la Grèce Antique, on peut déterminer la direction du vent grâce à une girouette. Si la girouette
indique le Nord, cela signifie que le vent va du Nord vers le Sud. On parle alors de vent du Nord.

5.2 Mesurer la vitesse du vent

Pour mesurer la vitesse du vent, on utilise un anémomètre. Il s'agit d'un petit instrument composé
de coupelles tournant autour d'un axe grâce à la force du vent. La vitesse de rotation des coupelles permet
de déterminer la vitesse du vent grâce à une formule mathématique qui dépend de différents paramètres.
Ainsi, nous avons :
Vitesse (vent)=2π F(N) R.N
R est le rayon moyen des bras (de l'axe de rotation jusqu'au centre des coupelles),
N, le nombre de tours par seconde
F(N), une fonction d'étalonnage.
La vitesse du vent se mesure en km/h, en m/s ou en nœud. Un nœud équivaut à 1,852km/h. La vitesse
du vent ainsi que sa direction sont deux paramètres essentiels si l'on veut exploiter le vent comme source
d'énergie.
4.6.3 Analyse de la répartition du vent
Le vent est un paramètre difficile à mesurer. En effet, il y a plusieurs facteurs qui le caractérisent : sa vitesse,
sa direction, l’effet de la rugosité du sol, l’effet des obstacles, l’effet
de la stabilité de l’atmosphère... C’est pourquoi, nous nous intéresserons à un cas idéal où
seules la vitesse et la direction du vent seront prises en compte.
Tout d’abord, avant tout calcul il est nécessaire de se procurer des données indiquant la
direction du vent pour une région donnée. Ces données sont accessibles notamment grâce
au logiciel WindPro et sont mises à jour régulièrement pour chaque station météorologique.
Pour créer ces données, chaque station météorologique enregistre la moyenne des vitesses
et directions du vent pendant un intervalle de 10 minutes.
Ces données sont souvent résumées sous forme de rose des vents.
La rose des vents est outil très utile pour déterminer le site le plus
approprié à l’installation d’éoliennes. En effet, la rose des vents permet d’évaluer la direction
des vents dominants. Il faut ensuite veiller à limiter les obstacles et rugosité dans cette
direction.
Au sein de chaque secteur/direction d’une rose des vents, on peut créer un histogramme
représentant la fréquence des vents dans cette direction en fonction de leurs vitesses.
Comme pour la rose des vents, cet histogramme est réalisé à partir des données
météorologiques. On peut approximer cet histogramme par une densité de probabilité
appelée loi de Weibull. Elle est de la forme :

Où V est la vitesse du vent, k le paramètre de forme et c le paramètre d’échelle. Ces


paramètres sont déterminés par des méthodes qui visent à ce que la courbe de Weibull (en
bleu foncé) modélise au mieux l’histogramme (en bleu turquoise) comme on peut le voir cidessous.
(Méthode des moments).
La puissance d’une éolienne s’exprimera en watts ou en kilowatts et pourra ainsi se comparer à l’ensemble
des autres moyens de production d’énergie comme des centrales solaires par exemple.

Le calcul de la puissance d’une éolienne se retrouve à partir de la formule suivante : P=1/2 * Rho * S * V
dans laquelle P représente la puissance en watt, Rho représente la masse volumique ou le poids de l’air, S
la surface du cercle de rayon égal à la longueur d’une pâle et V représente la vitesse du vent en mètre par
seconde.
VII. Éolienne pour le pompage d’eau

Pour le dimensionnement d’une unité d’éolienne, on procède tout d’abord à la détermination des
vitesses de vent admissibles et maximales. A partir de l’analyse des données collectées sur le site, un
diagramme qui met en relation la puissance attendue en fonction de la vitesse du vent. Il est important
de rappeler que la vitesse admissible représente la vitesse minimale à laquelle le procédé démarre. Par
exemple dans le cadre d’un pompage à l’éolien, le choix de la vitesse du vent doit être faite pour une
puissance de pompage maximale. La puissance de pompage définit à la vitesse de conception du vent
est appelée vitesse de conception. La vitesse du vent pour la conception d’un système éolien représente
0,8 à 1,3 fois la vitesse moyenne annuelle du vent.

Figure : Evolution de la puissance de pompage en fonction de la vitesse du vent

Figure pompage à éolien

Le rendement d’une pompe éolienne est généralement illustré par le diagramme qui montre la relation
entre le rendement hydraulique et la vitesse du vent. Au début d’une opération de pompage éolien, la vitesse du
vent doit être assez élevée pour permettre le démarrage du rotor. Après le démarrage, la pompe peut fonctionner
à une vitesse plus faible. Le démarrage de la pompe est d’une grande importance dans le choix d’une pompe. En
exemple, au démarrage, une pompe à piston requiert environ un moment trois fois supérieure au moment de
fonctionnement. Par contre pour une pompe rotative, le moment de l’arbre au démarrage représente seulement 1,5
fois la moyenne du moment pour son fonctionnement.
Le rendement hydraulique d’une pompe à éolienne est fonction de la vitesse du vent, de la surface balayée par le
rotor, le rendement du rotor, le rendement de la transmission et l’efficacité avec laquelle la pompe utilise l’énergie
pour produire le rendement hydraulique. La formule est donnée par :

P= ½ . ƿa. Cp. q. A .V3


P : puissance hydraulique (W)
Cp : coefficient de puissance
q : efficacité de conversion de puissance (%)
ƿa : densité de l’air (kg/m3)
V : vitesse du vent (m/s)
A : surface balayée par le rotor
Le coefficient de puissance du rotor dépend de la conception aérodynamique et de la vitesse de rotation. Sa valeur
n’étant pas constante et varie avec la vitesse du vent alors, le rotor doit être sélectionné ou conçu avec un
coefficient de puissance maximum correspondant à la vitesse du vent prévalent dans la zone. Cette vitesse est
généralement appelée vitesse de conception de la pompe qui ne représente pas la vitesse moyenne. En effet, une
pompe à éolien fonctionnant à une faible vitesse de conception ne nécessite pas un grand vent pour son démarrage
et aura un rendement relativement élevé dans les zones à faible vitesse. La conversion de puissance et les pertes
pendant l’installation des pompes à éolien sont représentées par la figure suivante.

Figure : pertes de puissance dans un pompage à éolien


Une estimation du rendement moyen de la puissance hydraulique de pompage se donne par l’équation suivante :

P = 0,1 . A . V3
P : puissance hydraulique (W)
A : surface balayée par le rotor (m2)
V : vitesse du vent (m/s)

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