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UNIVERSITE DE DSCHANG

UNIVERSITY OF DSCHANG
Scholae Thesaurus Dschangensis Ibi Cordum

FACULTE D ’A GRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES


FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES

DEPARTEMENT DE GENIE RURAL


DEPARTMENT OF RURAL ENGINEERING
*************

B.P.: 222 DSCHANG – CAMEROUN


TEL./FAX: (237) 699 727 021
E-mails : dept.genieruralfasa@gmail.com / boris.djousse@univ-dschang.org

NOTES DE COURS DE / COURSE NOTES OF

ÉLECTRIFICATION RURALE AVANCEE


ADVANCED RURAL ELECTRIFICATION
FASA, Niveau 5 / Master I Génie Rural
FASA, Level 5 / Master I Rural Engineering

Par /by
TCHAMDA A. Rodrigue ; Ph.D
EVINA NKOLO Williams ; PLET, MSc.
DJOUSSE K. Boris Merlain ; Ing., Ph.D.

2020/2021
Objectif : Ce cours d’électrification rural avancée a pour objectif de permettre aux jeunes
étudiants chercheurs de Master ou Ingénieur, d’acquérir les bases nécessaires pour une

1 Cours d’électrification rural avancée – GR 5 / Master I – Dr. TCHAMDA, Ph.D /M. EVINA N. Williams MSc / Dr. DJOUSSE Ing., Ph.D. Année
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installation d’un générateur diesel et d’une implantation d’un mini central hydroélectrique
pour une production efficiente de l’énergie électrique en milieu rural.

I. Installation électrique résidentielle


• Réseau monophasé
• Réseau triphasé
• Evaluation de la consommation

II. La production de l’énergie électrique


• Technologie du générateur Diesel/Essence
• Conception d’un mini centrale hydroélectrique

III. Le transport de l’énergie électrique


Le transport de l’énergie électrique

IV. Système hybride

Groupe électrogène et distribution publique

V. Installation d’un tableau de distribution


• Répartition des circuits
• Logiciel WinRelais

VI. Travaux pratiques


• Installation d’une pompe électrique

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CHAPITRE I : PROJET SIMPLE ÉCLAIRAGE

Partant d'un local à éclairer dont on connaît les dimensions, la couleur des murs et la nature des tâches
qui y seront accomplies, le projet consiste à déterminer le type, le nombre et la disposition des luminaires
nécessaires pour réaliser un éclairage convenable.
Un projet d'éclairage comporte :
 Un cahier des charges qui indique les données.
 Le projet proprement dit, qui utilise une méthode de calcul d'éclairage.
 L’implantation des lampes et l'alimentation électrique.

Un projet complet d’éclairage comporte normalement les trois phases suivantes :


1. le choix du type d’éclairage ;
2. le choix des lampes et des luminaires, ce qui implique en particulier le choix de la couleur
3. le dimensionnement de l’installation (calcul du nombre de lampes et luminaires permettant d’atteindre
l’éclairement désiré
Aujourd’hui il existe deux normes de dimensionnement des installations d’éclairage :
 La norme NF S 40-001 qui peut être considérée comme la référence, servant essentiellement aux fabricants
et distributeurs de luminaires pour établir les tables de calcul de leurs appareils ;
 La norme NF C 71-121, qui simplifie un peu l’application de la norme précédente, mais reste utilisée dans
les mêmes conditions que la précédente.

I. CAHIER DES CHARGES.


Il est précisé particulièrement les données sur :

1) Le local à éclairer.
- la nature de l'activité prévue.
- les dimensions.
- la couleur des murs et du plafond.

2) Les types de lampes préconisées.


Selon le type de travail, on précisera le type de lampe à employer (incandescence, fluorescence) sans en
donner les caractéristiques précises.
Le choix peut être aussi fonction des économies d'énergie.

3) Les appareils d'éclairage.


- En fonction des dispositions constructives, on peut être conduit à choisir un type d'appareil à encastrer ou
à suspendre.
- Selon la nature de l'activité, certains règlements relatifs aux locaux spécialisés sont à prendre en compte :
indice de protection, classe d'appareillage électrique, température ambiante, luminance acceptable,
ambiances dangereuses, etc...

4) Autres conditions.
Le cahier des charges peut préciser par exemple :
- les critères d'implantation (pour éviter des reflets gênants).

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- les conditions de maintenance (aspect esthétique à concilier avec les facilités d’accès).
- l'éclairage de sécurité (les normes imposent un éclairage de sécurité dans tous les établissements assujettis
à la législation du travail).

II. ECLAIREMENT
En général l’objectif est d’obtenir selon le type d’activité visuelle pratiquée dans le local, un éclairement de
ce qu’on appelle le plan utile.
La destination d'un local permet de déterminer le niveau d'éclairement à réaliser sur le plan de travail. Le
tableau des éclairements recommandés en fonction de la destination des locaux donne des indications sur les
éclairements recommandés (voir document 1).

III. LES CARACTERISTIQUES DU LOCAL


Un local, en général de forme parallélépipédique, est caractérisé par le rapport de ses dimensions. On utilise
pour cela deux facteurs : K et J.

1) Indice du local.

K= A.B
( A + B ) H3

A : longueur du local en m.
B : largeur du local en m.
H3 : hauteur du luminaire au-dessus du plan utile en m.

On arrondit les valeurs de K aux nombres :


0,6 – 0,8 – 1 – 1,25 – 1,5 – 2 – 2,5 – 3 – 4 – 5

2) Rapport de suspension

J= H2
H2 + H 3

H1 : hauteur du plan utile en m (en général 0,85 m ).


H2 : hauteur de suspension du luminaire en m.
H : hauteur totale du local

On ne retient pour les tableaux suivants que deux valeurs :


J = 0 (soit le luminaire contre le plafond)
J = 1 / 3 (soit le luminaire suspendu)

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Remarque :
On ne considère jamais la hauteur totale d'un local mais la hauteur des luminaires au-dessus du plan utile.

3) facteurs de réflexion
La lumière émise par le luminaire est réfléchie en partie par les parois du local éclairé. On a caractérisé
en pourcentage les facteurs de réflexion du plafond, des murs et du sol. S’expriment par 3 chiffres correspondant
en % aux coloris : plafond, murs, plan utile.

Pour éviter une surcharge des tableaux, ils ne sont pas donnés en pourcentage, mais par le chiffre des
dizaines de cette valeur.
Ex : 7 5 1 correspond à facteur réflexion 70% du plafond, facteur réflexion 50% des murs, facteur réflexion
10% du plan utile.

4) Le choix du type d’éclairage


Le choix du luminaire se fait en fonction du type d’éclairage choisi a priori, ce type définissant la répartition
du flux lumineux dans l’espace.

En pratique la majorité des constructeurs utilisent le tableau ci-dessous, qui fixe les quatre classes fondamentales
utilisées pour les projets :
 Direct intensif et direct extensif pour les flux lumineux dirigés vers le bas,
 Semi-direct lorsque le flux lumineux est dirigé en partie vers le bas et en partie vers le haut,
 Indirect lorsque le flux lumineux est uniquement dirigé vers le haut.

D'après la norme NFC 71-121 les luminaires sont répartis en 20 classes repérées de A à T.

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5) L'utilance
C'est le rapport du flux utile (reçu par le plan utile) au flux total sortant des luminaires.
Son symbole est Ui.
On détermine le facteur d'utilance à l'aide de tableaux comportant trois variables :
 La valeur de J (facteur de suspension).
 La valeur de K (indice du local).
 Les facteurs de réflexion des parois.

Il existe autant de tableaux que de classes de luminaires (voir document 2 et 3).

Utilisation des tableaux des utilances.


1) Choisir le tableau correspondant à la classe du luminaire de A à T (voir document 4).
2) Retenir le tableau correspondant à J (soit J = 0, soit J = 1 / 3).
3) Rechercher le facteur U à l'intersection de la ligne donnant la valeur K et de la colonne correspondant aux
trois facteurs de réflexion.
4) Si la valeur trouvée est 88 on obtient : Ui = 0,88.

IV. CALCULS
1) Facteur d’empoussièrement (D1)
Il existe trois niveaux :
 Faible : 1,1
 Moyen : 1,25
 Fort : 1,4

2) Facteur de dépréciation (D2)


En cours d'utilisation, le flux émis par une lampe baisse ; les causes sont diverses :
 Les lampes se couvrent de poussière, les parois du local vieillissent et sont moins réfléchissantes.
 Les lampes ont tendance à s'user et le flux lumineux produit diminue.
 Selon la maintenance, changement périodique des lampes.

Pour tenir compte de ces événements, l'Association Française de l'Eclairage (AFE) indique les valeurs
suivantes :
 Incandescence courante : 1,10
 Incandescence aux halogènes : 1,00
 Tube fluorescent : 1,20
 Vapeur de mercure ballon fluorescent : 1,20
 Halogènes métalliques : 1,35

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 Vapeur de sodium : 1 ,10

2) Flux lumineux à fournir.


Pour éclairer la totalité du plan utile d'une pièce rectangulaire (surface = A . B ) au niveau d'éclairement
E avec des lampes, il faut installer des lampes donnant au total un flux F ( en lumens ).

E : éclairement demandé en lux.


A : longueur du local en m.
B : largeur du local en m.
Ui : facteur d'utilance.
 : rendement du luminaire (voir document 4 ).
D1 : facteur d’empoussièrement
D2 : facteur de dépréciation

3) Nombre de luminaires.
Connaissant le flux lumineux total, et le flux lumineux produit par chaque luminaire, on en déduit le
nombre de luminaires à installer.

N : nombre de luminaires.
F : flux lumineux total à produire en lumens.
N=F/f f : flux lumineux produit par un appareil.

IV. IMPLANTATION DES SOURCES.


La répartition des luminaires peut être fonction :
- de l'emplacement des postes de travail.
- de la constitution du plafond.
- de la présence d'obstacle (poutres apparentes, caissons, etc... )
- du nombre de point lumineux.

Les valeurs des distances entre luminaires dépendent de la classe des luminaires et de la hauteur utile H3.
Le tableau ci-dessous donne des coefficients de distance maximale entre deux luminaires, en fonction de la classe
du luminaire.

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Les valeurs des interdistances DM (distance entre les luminaires) sont des valeurs minimales. En bordure
des murs, on prendra DM / 2 de façon à ce que les angles ou le milieu du local présentent le même éclairement.

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Document 1

Document 4

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Document 2

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CHAPITRE 2 : TRANSPORT D’ENERGIE ELECTRIQUE

Habituellement, le transport de l'énergie électrique ne suscite pas le même intérêt que sa production et
son utilisation, de sorte qu'on a souvent tendance à négliger l'étude de ce sujet important. Pourtant, les
investissements humains et matériels affectés au transport dépassent largement les investissements consacrés
au secteur de la production. On sait que le transport de l'énergie électrique se fait sur des conducteurs tels que
les lignes aériennes, les câbles souterrains ou le simple fil de raccordement sortant d'un téléviseur. Malgré leur
simplicité apparente, ces conducteurs cachent des propriétés importantes qui influent grandement sur le
transport de l'énergie électrique. La question est celle de savoir comment l’électricité arrive-t-elle jusque chez
l’abonné ? Nous pouvons ainsi dire que l’électricité circule depuis l’endroit où elle est produite jusqu’à
l’endroit où elle est consommée. Le transport de l'électricité se fait grâce à un réseau de grand transport et
d'interconnexion et à un réseau de distribution : Le réseau de grand transport achemine l'électricité produite à
la sortie des centrales sur de longues distances grâce à des lignes à Très Haute Tension (entre 225 000 et 400
000 volts). Le transport de l’électricité se fait grâce à un réseau de grand transport et d’interconnexion et à un
réseau de distribution. Les principales caractéristiques de l’alimentation sont :

• La tension nominale,
• Le courant de court-circuit,
• Le courant assigné en service,
• Le schéma des liaisons à la terre.

I. ORGANISATION D’UN RESEAU DE TRANSPORT D’ENERGIE


Pour que l'énergie électrique soit utilisable, le réseau de transport et de distribution doit satisfaire les exigences
suivantes :

1. Assurer aux clients, la puissance dont ils ont besoin.


2. Fournir une tension stable dont les variations n'excèdent pas ± 10 % de la tension nominale.
3. Fournir une fréquence stable dont les variations n'excèdent pas ± 0,1 Hz.
4. Fournir l'énergie à un prix acceptable.
5. Maintenir des normes de sécurité rigoureuses.
6. Veiller à la protection de l’environnement.
L’énergie électrique produite par les différentes centrales est transportée en haute tension, ce qui
permet d’acheminer de fortes puissances. Cette tension est ensuite abaissée pour la distribution à un niveau
plus ou moins élevé selon la puissance demandée par le consommateur final grâce au poste de
transformation/poste source et les postes de distributions.
La Figure ci-dessous illustre le schéma élémentaire d'un réseau électrique servant à transporter l’énergie.
Il est composé de plusieurs centrales de production, de quelques postes de transformation, d'un poste
d'interconnexion et, enfin, de charges commerciales, résidentielles et industrielles. L'énergie est transportée
sur des lignes à très haute tension (THT), à haute tension (HT), à moyenne tension (MT) et à basse tension
(BT) selon une échelle de tensions recommandées par divers organismes de normalisation.

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Les compagnies d'électricité divisent leurs réseaux en trois grandes catégories : 1) le réseau de
transport ; 2) le réseau de répartition ; et 3) le réseau de distribution.

Le réseau de transport et d’interconnexion comprend les centrales, ainsi que les lignes et les postes de
transformation issus de celles-ci. Il assure en permanence une liaison entre les centrales de production et les
lieux de consommation, sachant que l’électricité ne se stocke pas (à chaque instant, la production est égale à
la consommation).

Le réseau de répartition comprend les lignes de transport et les postes de transformation intermédiaires entre
le réseau de transport et le réseau de distribution.

Le réseau de distribution comprend les lignes et les postes de transformation servant à alimenter les clients.
Ce réseau est composé de deux parties : le réseau de distribution à moyenne tension et le réseau de distribution
à basse tension.
Les postes de transformation servent à augmenter ou à abaisser la tension et à régulariser celle-ci au
moyen de compensateurs statiques, de réactances capacitives ou inductives et de transformateurs à prises
variables. Ils contiennent aussi les disjoncteurs, fusibles et parafoudres destinés à protéger les appareils et le
réseau.
Les postes d'interconnexion servent à relier le réseau avec d'autres réseaux afin d'augmenter la stabilité
de l'ensemble et de permettre des échanges d’énergie. En l’absence d’interconnexion la défaillance d’une
centrale entrainerait la disparition d’énergie électrique pour ses clients.
Notons tout de même que :
• Production : La tension la plus courante fournie par les alternateurs des centrales est 20 kV.
• Transport et interconnexion : La tension des centrales est élevée à 225 kV pour les boucles régionales
ou 400 kV pour les boucles nationales.
• Répartition : Au niveau local, la répartition se fait avec des tensions entre 63 et 150 kV.
• Distribution : Selon la puissance demandée par les consommateurs, elle se fait entre 230 V et 20kV.
La production et le transport de l’énergie électrique se font la plupart du temps en régime alternatif triphasé.
L’énergie circule sur 3 conducteurs appelés phases (ou conducteurs de ligne).

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Les centrales qui produisent de l’énergie électrique sont implantées selon les conditions géographiques
(centrales hydrauliques, éoliennes...), selon les contraintes d’approvisionnement en combustible ou
d’alimentation en eau de refroidissement (centrales thermiques.). Quant aux consommateurs d’énergie, ils sont
répartis sur tout le territoire, et souvent éloignés des grandes centrales de production d’énergie.

L’architecture du réseau de transport et de distribution

Le réseau électrique est structuré en plusieurs niveaux de tension :


Les réseaux de transport à très haute tension (THT) transportant l’énergie électrique produite dans les
centrales de production couvrant ainsi de grands territoires et se rapprochant des gros consommateurs. Ces
réseaux sont interconnectés, réalisant la mise en commun de l’ensemble des moyens de production à
disposition de tous les consommateurs.
Les réseaux de répartition à haute tension (HT) assurant l’alimentation des points de livraison à la
distribution.
Les réseaux de distribution sont les réseaux d’alimentation des consommateurs, mise à part les
importantes installations industrielles qui sont très souvent alimentés directement par les réseaux THT et HT.
La norme en vigueur UTE C18-510 définit les niveaux de tension alternative comme suit :

• HTB → pour une tension composée supérieure à 50 kV ;


• HTA → pour une tension composée comprise entre 1 kV et 50 kV ;
• BTB → pour une tension composée comprise entre 500 V et 1 kV ;
• BTA → pour une tension composée comprise entre 50 V et 500 V ;
• TBT → pour une tension composée inférieure ou égale à 50 V

De façon spécifique, nous devons retenir les niveaux de tension ci-dessous définis par les normes NFC 15-
100 et NFC 13-200
Tension Domaine Autre appellation courante Valeurs usuelles (tension
alternative de tension d’utilisation)

≤ 50 V TBT Tension de sécurité 12 - 24 - 48 V

≤ 500 V BTA BT (basse tension) 230 - 380 - 400 V

≤ 1000 V BTB BT (basse tension) 500 – 1 kV

1< U ≤ 50kV HTA MT (moyenne tension) 5.5 - 6.6 -10 -15 -20 - 36 kV

HT (HAUTE TENSION) 63 - 90 - 150 kV

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THT (très haute tension) 225 - 400 kV
U> 50kV HTB

L’énergie produite par les différents sites de production doit être acheminée sur tout le territoire. Cet
acheminement peut être réalisé par des lignes aériennes et/ou souterraines.
Les générateurs des centrales électriques fournissent généralement une tension comprise entre 5 et
20KV. Cette tension est élevée à des valeurs proches de 400KV afin d’être transportée vers les centrales de
répartition (dispatching) puis vers les lieux d’utilisation par les réseaux de transport et de distribution de
l’énergie électrique.
Les ouvrages et installations électriques sont classés en domaines de tension. Ceux-ci sont définis par l'UTE
(Union Technique de l’Electricité, organisme national de normalisation du domaine électrotechnique) dans le
tableau ci-dessous :

Le réseau de transport et de distribution de l’énergie électrique est doté de plusieurs sectionneurs et disjoncteurs
télécommandés utilisés pour le contrôle, la protection et l’isolement des lignes ou des transformateurs, ils sont montés
au niveau des jeux de bar qui constituent le point de liaison entre deux ou plusieurs lignes électriques.

Les centres de répartition (Dispatching)

Le centre de répartition ou dispatching est le lieu de surveillance et de pilotage du le réseau électrique par les opérateurs,
24h/24h. Pour cela, ils sont à l’écoute du réseau afin d’ajuster les offres de production aux demandes de consommation.
La demande en électricité varie constamment au cours d'une journée en fonction des horaires de travail, de la durée du
jour ou de la température. D'autres critères sont également pris en compte comme les périodes de congés, les jours de la

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semaine, la saison en cours et les événements du calendrier. L'électricité produite par les centrales ne se stocke pas.
Aussi, pour ajuster très précisément la production à la demande, le réseau s’appuie sur des centres de répartition de
l’électricité : les dispatchings. Des prévisions de consommation définissent les besoins théoriques et des ajustements ont
lieu en permanence pendant la journée.

II. TYPES DE LIGNES DE TRANSPORT


Le genre de ligne utilisée est imposé par les facteurs suivants :
1. Puissance active à transporter
2. Distance de transport
3. Coût
4. Esthétique, encombrement et facilité d'installation.
Nous distinguons quatre types de lignes :

1. Lignes de distribution à basse tension (BT) ;


2. Lignes de distribution à moyenne tension (MT) ;
3. Lignes de transport à haute tension (HT) ;
4. Lignes de transport à très haute tension (THT).

 Lignes de distribution BT : ce sont des lignes installées à l'intérieur des édifices, usines et maisons pour
alimenter des moteurs, cuisinières, lampes, etc. Dans certaines régions, on utilise un réseau comprenant une grille
de câbles souterrains.
 Lignes de distribution MT : ce sont des lignes qui relient les clients aux postes de transformation principaux
de la compagnie d’électricité.
 Lignes de transport HT : ce sont les lignes reliant les postes de transformation principaux aux centrales de
génération. Elles sont constituées de fils aériens ou de câbles souterrains. Dans cette catégorie, on trouve aussi
les lignes servant à échanger de l'énergie entre deux grands réseaux et à augmenter la stabilité de l’ensemble.
 Lignes de transport THT : ce sont les lignes qui relient les centrales hydrauliques éloignées aux centres
d’utilisation. On les place dans une catégorie distincte à cause de leurs propriétés spéciales. Ces lignes peuvent
atteindre des longueurs de 1000 km et elles fonctionnent à des tensions allant jusqu'à 765 kV.
Les lignes à courant continu à haute tension sont également incluses dans ce groupe.

III. INTERET DE TRANSPORT EN HAUTE TENSION ET EN TRIPHASE

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Pourquoi le transport en haute tension ?

Une partie de l’énergie électrique transportée se dissipe par effet joule dans la résistance de la ligne, les pertes en
ligne sont données par la relation :
PJ = RI2
PJ est la puissance des pertes en ligne (en Watts), R est la résistance de la ligne (en ohms Q), I est l’intensité en ligne (en
ampère A).
La puissance transportée est :

Pj= UI
U est la tension à transportée, I est l’intensité en ligne. I= PT/U on a alors

PJ= R (PT/U)2.
Pour un transport donné, les pertes en ligne sont inversement proportionnelles au carré de la tension, ce qui
explique l’intérêt de la haute tension. Si la tension est forte, la puissance des pertes en ligne PJ sera faible.
Pourquoi le transport en triphasé ?

En courant continu et monophasé on a la puissance active :

P = V.I.cos ϕ
En triphasé la puissance active est :
P= √3. U.I’’. Cos ϕ avec U=√3.V
P: Puissance active en W,
U : tension composée en V,
I et I" : intensité en ligne en A
ϕ: Le déphasage entre la tension et le courant.
V : tension simple en volts.
Déterminons la relation qui lie les deux équations :

Les puissances sont identiques ainsi que les tensions, d’où :

I’’ = I/3
Pour une même puissance transportée, le courant en ligne est divisé par 3 en triphasé par rapport au
monophasé, cela entraine des pertes beaucoup moins élevées

Pourquoi les pertes ?

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Les pertes se font principalement dans les câbles par échauffement (pertes joules).

PJ = RI2,
Pj : est la puissance des pertes joules.
R : est la résistance du câble.
I : est l’intensité du courant traversant le câble.
Les pertes dépendent de R et I.

La résistance des câbles est donnée par la relation : R = (ρ.L)/S en Ω


ρ : La résistivité du métal conducteur (Ω.m),
L : longueur du câble (m), S:
section du câble (m).
Lorsque la température d'un conducteur augmente, l'agitation de ses atomes s'accentue.
L'opposition au déplacement des électrons (courant) augmente parce que les collisions entre les
électrons et les atomes se multiplient. C'est ce qui explique l'augmentation de la résistivité des
métaux conducteurs avec la température.

ρt= résistivité à une température t, en ohmmètres [Ω•m];


ρ0= résistivité à 0 °C, en ohmmètre [Ω •m] ;
Rt = résistance à une température t, en ohms ;
R0= résistance à 0 °C, en ohms
α = coefficient de température, en 1/°C ;
t = température, en °C

Exemple :
Trouver la variation de la résistance d'une ligne de transport d’énergie entre des températures
de -30 ° C et + 35 ° C, si la résistance des conducteurs de cuivre est de 100 mΩ (milli ohms) à 0 °
C.
Pour diminuer R on peut :
• Diminuer ρ en utilisant des conducteurs comme l’argent, l’or et platine.
• Diminuer L en rapprochant les centrales de génération.
• Augmenter S en utilisant des câbles plus gros.

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IV. REALISATION PRATIQUE D’UNE LIGNE AERIENNE
Les lignes aériennes peuvent comporter :1, 2 voire plus de « circuits ».
 Chaque « circuit » est composé de 3 phases.
 Il peut y avoir de 1 à 4 conducteurs par phase Les principaux
composants des lignes aériennes sont :
 Les conducteurs (Phases + câble(s) de garde) ;
 Les isolateurs ;
 Le pylône ou les supports ;
 Les fondations ;
 Autres accessoires (pinces de suspension, jonctions de connecteurs).
: Les entretoises permettent de maintenir l’écartement des différents câbles constituant le conducteur.

Conducteurs (choix des conducteurs)

En haute tension

Les conducteurs des lignes aériennes à haute tension sont toujours nus. On emploie presque exclusivement des
câbles en cuivre et des câbles en aluminium avec âme en acier.

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Tout comme les plaques d'un condensateur, les conducteurs d'une ligne de transport restent chargés après avoir
été mis sous tension. C'est pourquoi, après avoir isolé du réseau une ligne à haute tension, on doit toujours prendre
soin de relier solidement chacun de ses conducteurs à la terre afin de les décharger. Sinon, la charge qui reste
prisonnière sur les conducteurs maintien des tensions dangereuses pour le personnel d'entretien.
Une autre raison de cette mise à la terre est de court-circuiter les tensions qui peuvent être induites dans une
ligne en réparation lorsqu'elle longe une autre ligne qui, elle, est alimentée. Le couplage inductif et capacitif entre
les deux lignes peut induire une tension très élevée dans la ligne ouverte.

Parties conductrices (âme)

Cette âme doit être très bonne conductrice de l'électricité pour limiter au maximum les pertes par effet
Joule lors du transport de l'énergie, d'où l'utilisation du cuivre, ou de l'aluminium qui ont une résistivité
très faible.

IV.2.1 Résistance d'un conducteur :

• ρ : résistivité du conducteur en Ω. mm²/ km


Résistivité du cuivre : ρ = 17,24 Ω. mm²/ km à 20 °C
Résistivité de l'aluminium : ρ = 28,26 Ω. mm²/ km à 20 °C
• l : longueur du conducteur en km
• S : section du conducteur en mm²

IV.2.2 Réactance d’un conducteur

X = Lω où L=λl

• λ : réactance linéique du conducteur en Ω/ km


• l : longueur du conducteur en km
• L : inductance en H

IV.2.3 Section et valeur de l’intensité

La valeur de l’intensité qui circule dans l’âme est


fonction de la surface de la section.

Les sections normalisées vont de 0.5mm² à 800 mm²

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Parties isolantes (enveloppe ou gaine isolante)
Propriétés physiques

Les caractéristiques mécaniques de l'enveloppe isolante ne sont pas


toujours suffisantes pour protéger le câble des influences externes. On
est conduit à recouvrir l'enveloppe isolante par une gaine de protection
qui doit présenter des caractéristiques :

• Mécaniques
• Physiques
• Chimiques

Technologie:

• Le PVC (polychlorure de vinyl) ou le polyéthylène


• Le caoutchouc butyle vulcanisé (PRC)

Tension nominale d’isolement :


Les isolants utilisés sont caractérisés par leur tension nominale d'isolement.
En basse tension on distingue différentes tensions nominales de câbles : 250V, 500V, 750V ou 1000V.

Isolateurs

Les isolateurs servent à supporter et à amarrer les conducteurs et à les isoler entre eux et de la terre. Ils
sont presque toujours en porcelaine. Au point de vue électrique, les isolateurs doivent offrir une grande résistance
d'isolement afin qu'ils ne soient ni contournés en surface, ni perforés à travers leur masse par les tensions élevées
qu'ils ont à supporter normalement. Afin d'augmenter leur distance de contournement, on leur donne une forme
de jupe. Au point de vue mécanique, ils doivent être assez résistants pour supporter les forces énormes dues au
poids et à la tension mécanique des conducteurs.
Les isolateurs sont de deux types principaux : rigides et à chaîne. La partie supérieure des isolateurs rigides sur
laquelle est fixé le conducteur est constituée d'une ou de plusieurs jupes en porcelaine. Une tige vissée à l'intérieur
des isolateurs permet de les fixer à un support. Pour des tensions supérieures à 70 kV, on emploie toujours des
chaînes d'isolateurs constituées d'un certain nombre d'éléments en porcelaine réunis par des pièces métalliques.
Le nombre d'éléments varie avec la tension : pour une tension de 110 kV, on en admet de 4 à 7, pour une tension
de 230 kV, de 13 à 16.

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Supports

Les supports maintiennent les conducteurs à une hauteur convenable au-dessus du sol par l'intermédiaire de
traverses ou bras.
• Pour les lignes de moins de 70 kV, on peut employer comme supports de simples poteaux en bois ; Le
bois est souvent injecté de créosote ou de certains sels métalliques pour le préserver contre la pourriture.
• Pour les lignes supérieures à 70 kV, on emploie toujours des pylônes métalliques. Ils sont constitués de
fers corniers boulonnés. La distance entre les fils conducteurs doit être suffisante pour empêcher leur
contact, même sous l'action d'un vent violent. L'écartement entre les fils doit être d'autant plus grand que
la distance entre les pylônes est plus grande et que la tension de la ligne est plus élevée. Par exemple,
l'écartement entre les phases est habituellement de 12 m sur les lignes à 735 kV.

Les principaux types de supports que l’on rencontre sont décrits sur les figures 6.3 et 6.4. Ils se différencient
principalement, entre ces deux figures, par la position verticale des conducteurs de puissance : dans la seconde
figure, ces lignes sont suspendues à une hauteur qui peut être considérée relativement constante.

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Le design des lignes électrique est fonction de la tension de ligne, du nombre de circuits, du type de conducteurs
et de la configuration des circuits. De plus, la protection contre la foudre par des conducteurs de terre, terrain et
l’espace disponible sur site doivent être pris en considération. Dans les régions fortement enneigées, il est
recommandé de ne pas placer les conducteurs dans un même alignement vertical, afin d’éviter les chocs lorsqu’un
amas se détache du conducteur supérieur. Pour les niveaux basse-tension et moyenne-tension, un arrangement
horizontal est préférable et les câbles de terres sont omis. En haute et très haute tension, une grande variété de
configurations peut être imaginée. Nous retiendrons la configuration dite « Danube » (dissymétrique : 1 phase
d’un côté et deux de l’autre, alternées), couramment utilisée en raison de ses faibles encombrement et coût.

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Construction d'une ligne

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Une fois que la section des conducteurs, la hauteur des poteaux et la distance entre les poteaux (portée) ont été
déterminées, on peut procéder à la pose des conducteurs. Un fil supporté et tendu entre deux poteaux n'est pas

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horizontal ; il prend plutôt une forme courbée. La distance verticale entre la droite qui joint les deux points de
support et le point le plus bas d'un fil porte le nom de flèche. Plus le fil est tendu, plus la flèche est courte.
Avant d'entreprendre la construction d'une ligne, il importe d'en faire le calcul mécanique pour déterminer la flèche
et la tension mécanique admissibles. Entre autres choses, on doit tenir compte de la température régnant au
moment de la pose. D'une part, la flèche ne doit pas être trop longue à ce moment, car autrement, le fil s'allongera
durant les chaleurs d'été et la distance entre son point le plus bas et le sol ne sera plus suffisante au point de vue
sécuritaire. D'autre part, la tension mécanique ne doit pas être trop grande, car autrement, le fil peut se contracter
pendant le froid et devenir dangereusement tendu.

Les distances normalisées par la CEI 38, pour quelques tensions (de transport d’énergie)

a) Effet couronne (phénomène d’ionisation autour des conducteurs d’une ligne haute tension)
Les très hautes tensions électriques créent des décharges importantes autour des conducteurs (effet couronne). Le
soir, on peut parfois observer la lueur qui s'en dégage. Ces décharges produisent des pertes le long de la ligne et,
de plus, elles possèdent un spectre de fréquences radiophoniques qui brouille la réception sur les postes de radio
et les téléviseurs situés dans le voisinage de la ligne. Pour réduire l'effet couronne, on diminue le champ électrique
créé par les conducteurs en grossissant leur diamètre ou en les arrangeant en faisceaux de deux, trois ou quatre
conducteurs par phase, ces conducteurs sont retenus en place par des séparateurs métalliques. Comme cet
arrangement diminue aussi l'inductance de la ligne, on augmente du même coup la puissance qu'elle peut
transporter.

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b) Pollution
La poussière, les acides, le sel et les autres polluants qu'on retrouve dans l'atmosphère se déposent sur
les isolateurs et diminuent leurs propriétés isolantes. Cette pollution des isolateurs risque de produire des court-
circuit pendant les orages ou lors de surtensions momentanées. L'interruption du service et la nécessité de nettoyer
ou de remplacer les isolateurs sont donc un souci constant créé par la pollution.

c) Fils de garde
Sur certains pylônes de la ligne, il existe deux conducteurs non isolés disposés au sommet. Ces conducteurs,
appelés fils de garde, servent à intercepter la foudre avant que la décharge n'atteigne les conducteurs sous tension
de la ligne. Ils ne portent normalement aucun courant ; pour cette raison, ils sont ordinairement en acier. On les
relie solidement à la terre à chaque pylône.
d) Mise à la terre des pylônes
On relie les pylônes des lignes de transport à des prises de terre exécutées avec grande précaution afin de leur
assurer une faible résistance. En effet, si la foudre frappe un pylône, il ne faut pas que la chute de tension provoquée
par le courant dans la prise de terre dépasse la tension de contournement des isolateurs.

Considérons une ligne triphasée à 69 kV dont les isolateurs ont une tension de tenue à l'onde de choc (BIL) de 350
kV. Elle est représentée schématiquement avec son disjoncteur à la figure ci-dessous. Imaginons que la résistance
de chacune des prises de terre des pylônes soit de 20 Ω. En régime normal, la tension entre les conducteurs de la
ligne et le sol est de 69 kV/ 3 = 40 kV et aucun courant ne circule dans les prises de terre. Si la foudre frappait l'un
des pylônes, en libérant un courant soudain, disons, de 20 kA, la chute de tension dans la prise de terre atteindrait
E = 20 000 A x 20 Ω = 400 000 V
La tension entre le pylône et le sol étant alors de 400 kV, la tension des conducteurs par rapport au sol atteindrait
momentanément 40 kV + 400 kV = 440 kV.
Comme cette tension est supérieure au BIL de 350 kV, elle provoquerait immédiatement un arc de contournement
aux bornes des isolateurs. Cela mettrait les trois lignes en court-circuit entre elles et à la terre. Le courant de court-
circuit résultant entraînerait l'ouverture du disjoncteur de protection et la mise hors service de la ligne. Vu le grand
nombre d'abonnés affectés par les interruptions sur une ligne de transport, on assure une meilleure continuité de
service en diminuant la résistance de la prise de terre. Dans l'exemple précédent, si la résistance de la prise de terre
des pylônes avait été limitée à 3 Ω seulement, l'augmentation de tension aux bornes de l'isolateur n'aurait pas
dépassé. E=20000Ax3Q=60000V et elle n'aurait pas provoqué d'arc à travers les isolateurs. Remarquer que des
courants de foudre d'une intensité de 20 kA sont relativement fréquents, même s'ils ne durent que quelques
microsecondes.

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Figure 6 : Surtension créée par un courant de foudre circulant dans la résistance de terre

e) Chocs de foudre sur les lignes de transport


Lorsque la foudre frappe directement une ligne de transport, elle dépose sur celle-ci une charge électrique
importante de sorte qu'une énorme surtension apparaît immédiatement entre la ligne et la terre. La rigidité
diélectrique de l'air se trouve alors dépassée, un arc de décharge s'établit et la ligne se décharge à la terre. Le tout
se passe en moins de 50 ps.
L’arc déclenché par la foudre produit un éclair et crée une région ionisée entre la ligne et la terre. Cette région se
comporte comme un court-circuit. La tension alternative du réseau fournit alors un courant de court-circuit qui
maintient l'arc jusqu'à l'ouverture des disjoncteurs en bout de ligne. Les disjoncteurs les plus rapides ouvrent le
circuit en 1/l5e de seconde, soit un temps 1000 fois plus long que la durée de l'éclair qui a touché la ligne. Il est
assez rare qu'une ligne soit frappée directement ; il arrive plus souvent que la foudre frappe le fil de garde qui est
placé au-dessus de la ligne ou, encore, qu'il frappe un objet situé dans le voisinage. Dans ces circonstances, la
ligne se charge par influence, ce qui produit encore une surtension locale importante mais moins élevée que dans
le cas d'un coup direct. Cette charge, d'abord concentrée, se divise en deux (Fig .) pour former deux ondes qui
filent en sens opposés, à une vitesse voisine de celle de la lumière (300 m/ps) .
À tout instant, la hauteur de l'onde à chaque point de la ligne représente la tension qui existe entre la ligne et la
terre. La tension crête correspondant au sommet de l'onde peut atteindre 1 ou 2 millions de volts. Le front ab de
l'onde s'étend sur une distance de 300 m alors que la queue bc s'allonge sur quelques dizaines de kilomètres.

Figure 7 : Ondes de tension de choc se propageant sur une ligne de transport. L’onde de gauche atteindra le poste de
transformation en quelques microsecondes

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L'onde représente aussi, à chaque point, la valeur du courant dans la ligne. Pour la plupart des lignes aériennes, le
rapport entre la tension et le courant correspond à une résistance de 400 ohms environ ; une tension momentanée
et locale de 800 000 V est donc accompagnée d'un courant momentané et local de 800 000/400 = 2000 A. À
mesure que l'onde se propage sur la ligne, les importantes pertes par effet Joule et par effet couronne aplatissent
la forme de l'onde et diminuent sa tension crête.
Lorsque l'onde rencontre un isolateur sur un pylône. L’isolateur subit un choc de tension violent mais de courte
durée. En effet, la tension peut monter de sa valeur normale à quelques centaines de kilovolts en 1 ps, ce qui
correspond à la longueur du front ab de l'onde. Si l'isolateur est incapable de résister à cette surtension, il se produit
un arc et, comme dans le cas d'un coup direct, les disjoncteurs doivent ouvrir le circuit. Si, par contre, l'isolateur
supporte la surtension, l’onde se propage plus loin pour aboutir finalement à un poste de transformation. C'est là
que son arrivée foudroyante » peut produire des ravages.
La surtension sur les transformateurs, les compensateurs, etc. ., peut endommager leurs enroulements et les mettre
hors service . Elle peut également endommager les disjoncteurs, sectionneurs, isolateurs, relais, etc...Faisant partie
du poste. Pour cette raison, il faut prévoir des parafoudres à l'entrée d'un poste de transformation pour réduire le
niveau de la surtension avant que l'onde de choc n'atteigne l'appareillage critique.
Les parafoudres sont conçus pour écrêter la surtension afin qu'elle n'excède pas une valeur prédéterminée, disons
400 kV. L'équipement lourd à l'intérieur du poste est conçu pour supporter une tension impulsionnelle nettement
supérieure à 400 kV, disons 550 kV. Par conséquent, si une onde de surtension de 1000 kV arrive au poste de
transformation, le parafoudre absorbe une bonne partie de l'énergie qu'elle contient. L'onde qui se propage au-
delà du parafoudre n'aura alors qu'une valeur crête de 400 kV. Comme l'équipement lourd peut supporter 550 kV,
il ne sera pas endommagé.

V. LES CABLES ET LES PROPRIETES ELECTRIQUES DES LIGNES DE


TRANSPORT
Les conducteurs se présentent généralement sous forme de fils de section ronde (Figure ci-dessous. Il existe
plusieurs types de conducteurs de lignes aériennes nues en fonction de leur structure et de leur composition :

Les fils bons conducteurs de sections carrée et rectangulaire (Figure b, c) sont employés pour les enroulements à
grande section des transformateurs et des machines rotatives. L'emploi de tels conducteurs dans les moteurs et
génératrices permet une meilleure utilisation du volume des encoches.
Il existe plusieurs types des conducteurs en aluminium :

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• Les conducteurs homogènes en aluminium pur (AAC) ;
• Les conducteurs hétérogènes composés d'aluminium et d'acier (ACSR- Aluminum Cable Steel Reinforced) :
un ou plusieurs fils centraux sont en acier afin d'assurer une plus grande résistance mécanique du câble ;
• Les conducteurs hétérogènes composés d'aluminium et d'ACS (Aluminium Clad Steel) (ACSR/AW) ;
• Les conducteurs homogènes en alliage d'aluminium (AAAC) ;
• Les conducteurs hétérogènes composés d'alliage aluminium et d'acier zingué (AACSR) ;
• Les conducteurs hétérogènes composés d'alliage aluminium et d'ACS (Aluminium Clad Steel) (AACSR/AW)
;
• Les conducteurs hétérogènes composés d'aluminium et d'alliage aluminium (ACAR).

Tous doivent réaliser un équilibre entre solidité mécanique (tenue) et résistance électrique (Conductivité). Les
conducteurs en aluminium à armure acier (ACSR) sont très résistants et supportent les hautes tensions sur de
longues portées. Les conducteurs tout aluminium (AAC), insensibles à la corrosion, conviennent parfaitement aux
conditions sévères.
Pour les fortes intensités de courant rencontrées dans les centrales et les postes de transformation, on utilise des
conducteurs nus de formes particulières qui assurent une meilleure dissipation de la chaleur ou qui possèdent une
plus grande rigidité mécanique (figure e et f).
Le rôle fondamental d'une ligne est de transporter une puissance active. Si elle doit également transporter une
puissance réactive, celle-ci doit être faible par rapport à la puissance active, à moins que la distance de transport
ne soit courte. En plus de ces exigences, une ligne de transport doit posséder les caractéristiques de base suivantes
:
a) la tension doit demeurer assez constante sur toute la longueur de la ligne et pour toutes les charges
comprises entre zéro et la charge nominale ;
b) les pertes doivent être faibles afin que la ligne possède un bon rendement
c) les pertes Joule ne doivent pas faire surchauffer les conducteurs
Si la ligne ne peut d'elle-même répondre à ces exigences, on doit alors ajouter de l'équipement supplémentaire afin
de réaliser toutes ces conditions.

V.1.1 Technologie des torsades et conducteurs utilisés

Pour les applications de branchement d’abonnés, la technique de l’auto-porté (pas de cable spécifique «
porteur ») s’est révélée être une solution technique bien adapté en considération des contraintes
électriques et mécaniques.

A titre d’exemple, pour une puissance demandée de 12KVA, et une intensité de 60A, la distance
maximum recommandée pour une torsade monophasée de 25mm2 sera de 30mètres.

La torsade retenue sur le marché français se compose de deux (monophasé) ou quatre (triphasé)
conducteurs aluminium de 16 ou 25mm2. Elle peut éventuellement desservir plusieurs clients, et

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constituer sur de courtes longueurs le câble principal sur lequel plusieurs raccordements d’abonnés ou
d’éclairage public seraient effectués. Pour la réalisation du réseau principal, les torsades utilisées sont de
type « à porteur isolé ». Sur le réseau Français, EDF a standardisé l’emploi de 3 types de torsades:

3 x 70 + Neutre 54.6 mm2 (54N)


3 x 70 + Neutre 70 mm2 (70N)
3 x 150 + Neutre 70 mm2

(1) Caractéristiques techniques des conducteurs suivant la norme NFC33-209

VI. CAPACITANCE DES LIGNES DE TRANSPORT ELECTRIQUE


Nous distinguons la capacitance des lignes de transport électrique,

VI.1.1 Capacitance de deux fils parallèles

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Deux fils conducteurs parallèles (Figure ci-dessous) forment un condensateur dont la capacitance est donnée
par la formule :

Où C = capacitance de la ligne [F] ; e = constante diélectrique de l'isolant séparant les conducteurs ; l = longueur
de chaque conducteur [m] ; D = distance séparant les conducteurs [m] ; d = diamètre du conducteur [m] ;
12 x 10-12 = facteur tenant compte des unités.
Exemple : Calculer la capacitance d'une ligne à haute tension de 12 km formée de 2 conducteurs ayant un diamètre
de 16 mm et espacés de 3,2 m .

VI.1.3 Capacitance d'un câble coaxial :


La capacitance d'un câble coaxial (Figure ci-dessous) est donnée par l'équation :

C = capacitance du câble [F] ; ε= constante diélectrique de l'isolant séparant les conducteurs ; l


= longueur du câble [m] ; D = diamètre intérieur du conducteur extérieur [m] ; d = diamètre
du conducteur intérieur [m] ; 24 x 10-12 = facteur tenant compte des unités.
Exemple : Trouver la capacitance d'un câble sous-marin long de 17 km et dont les diamètres sont : D = 48
mm et d = 28 mm (prendre ε = 3,6).

VII. CIRCUIT EQUIVALENT D'UNE LIGNE


Malgré leur grande diversité, les lignes possèdent des propriétés électriques communes. En effet,
toute ligne possède une résistance, une réactance inductive et une réactance capacitive. Ces impédances
sont réparties uniformément sur toute la longueur de la ligne si bien qu'on peut représenter la ligne par
une série de sections R, L, C identiques (figure ci- dessous) Chaque section représente un tronçon de
ligne d'une longueur donnée (1 km, par exemple) et les éléments r, XL, XC représentent les impédances
correspondantes pour cette longueur.

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Figure 8 : L’impédance d’une ligne de transport est composée d’une série de sections identiques
On peut simplifier le circuit de la Figure 8, en additionnant les résistances individuelles pour
former une résistance totale R. De la même façon, on obtient une réactance inductive totale XL et une
réactance capacitive XC. On partage XC en deux éléments de valeurs 2XC localisés aux deux extrémités
de la ligne. Le circuit équivalent de la Figure 9, donne une bonne représentation d'une ligne à 60 Hz
lorsque la longueur est inférieure à 250 km.

Figure 9 : Circuit équivalent d’une ligne à 60 Hz dont la longueur ne dépasse pas 250 km

Simplification du circuit équivalent

Parfois, on peut simplifier le circuit davantage en éliminant un, deux ou tous les éléments de la Fig.4. La
validité de cette simplification dépend de l'importance relative des puissances Pj, Ql, Qc associées à
chacun des éléments par rapport à la puissance active P fournie à la charge. En se référant à la Figure 10,
ces puissances sont :

P = puissance active absorbée par la charge,

P = RI2, puissance active dissipée dans la ligne par effet Joule,

QL = XLI2, puissance réactive absorbée par la ligne

QC = E2/XC, puissance réactive générée par la ligne

Figure 10 : Puissances associées à une ligne de transport et sa charge.

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Si l'une de ces puissances est négligeable par rapport à la puissance active P transportée, on peut négliger
l'élément de circuit correspondant. Par exemple, les lignes à 600 V sont toujours courtes de sorte que
XC est très élevée. Par conséquent, E2/XC devient négligeable, ce qui permet de représenter ces
lignes par le circuit de la figure 11 :

Figure 11 : La puissance réactive capacitive d'une ligne à 600 V est négligeable par rapport aux autres
puissances.

Par contre, une ligne à 735 kV, peut être représentée par le circuit de la Figure 12, car les pertes par
effet Joule sont relativement faibles alors que les puissances QL et QC ne le sont pas.

Figure 12 : Les pertes Joule dans une ligne à 735 kV sont négligeables par rapport aux autres puissances.

Valeurs des impédances de ligne

Afin de donner l'ordre de grandeur des réactances inductives et capacitives, on présente au tableau l les valeurs
approximatives de XL et XC pour les lignes pratiques fonctionnant à 60 Hz. Noter que la réactance capacitive des
câbles souterrains est plusieurs fois plus petite que celle des lignes aériennes, et que leur réactance inductive est
aussi plus petite.
La résistance par kilomètre dépend de la grosseur du conducteur ; c'est pourquoi on ne peut pas en fournir une
valeur moyenne. Le tableau l donne la résistance par kilomètre et la capacité en ampères de quelques conducteurs
aériens en cuivre et en aluminium-acier (ACSR), d'après les spécifications du fabricant.

Tableau 1 : Réactances des lignes à moyenne tension, 60 Hz (ordre de grandeur)

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Le mil est une unité de longueur anglaise égale à un millième de pouce. Il équivaut à 0,0254 mm ou 25,4 pm. La
valeur de la section droite des conducteurs ronds est souvent exprimée en circular mils. Le circular mil (cmil) est
une unité de surface : c'est la surface d'un cercle ayant un diamètre de 1 mil (Fig ).

Exemple1 : Trouver la section droite d'un fil rond ayant un diamètre de 0,102 pouce.
Exemple 2 : Une ligne triphasée à 230 kV avec une longueur de 50 km est composée de trois conducteurs nus en
aluminium-acier avec une section de 1000 kcmil. La ligne transporte une puissance de 300 MW (Figure ci-
dessous). Déterminer :
a) Le circuit équivalent « exact » de la ligne
b) La valeur des puissances active et réactive
c) Le circuit équivalent approximatif

Variation de la tension et puissance maximale transportable

La régulation de la tension et la puissance maximale qu'une ligne peut transporter sont deux de ses plus importantes
caractéristiques. En effet, la tension d'une ligne doit demeurer assez constante à mesure que la puissance active
consommée par la charge varie. Ordinairement, la variation de la tension de zéro à pleine charge ne doit pas

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dépasser 5 % de la tension nominale, bien qu'on puisse tolérer parfois une régulation allant jusqu'à 10 %. On
s'intéresse également à la puissance maximale qu'une ligne peut transporter afin de connaître ses possibilités lors
de surcharges temporaires. Afin de connaître la variation de la tension et d'établir la puissance maximale
transportable par une ligne, nous étudierons successivement le comportement de quatre types de lignes :
1. ligne résistive
2. ligne inductive
3. ligne inductive avec compensation
4. ligne inductive reliant deux grands réseaux
Dans cette analyse nous considérons que la ligne triphasée est équilibrée. Par conséquent, nous ne traitons qu'une
seule phase.

VII.3.1 Ligne résistive


Une ligne possédant une résistance R, par phase, alimente une charge résistive consommant une puissance
variable Pc (Figure 13a). La tension Es de la source est constante. On suppose une charge résistive, car on
s'intéresse seulement à la puissance active transportée par la ligne. À mesure que la charge augmente, la tension
ER à ses bornes diminue progressivement ; des calculs très simples permettent d'obtenir la courbe ER en fonction
de PC (Figure 13b). Cette courbe révèle l'information suivante :

Figure 13: a. Charge résistive alimentée par une ligne résistive. b. Courbe caractéristique d’une ligne
résistive.
a) Il existe une limite supérieure Pmax à la puissance active que la ligne peut transporter. On atteint
ce maximum lorsque la résistance de la charge est égale à celle de la ligne. Il s'ensuit que ER =
0,5 Es. On prouve que:

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b) Si l'on permet une régulation maximale de 5 % (Er = 0,95 ES), la ligne peut transporter une
puissance PC qui représente seulement 19 % de la puissance maximale. La ligne pourrait
transporter une puissance plus grande que PC, mais la tension correspondante serait alors trop
basse.

c) La source doit fournir la puissance PC absorbée par la charge plus les pertes RI dans la ligne.

Exemple :
Une ligne monophasée ayant une résistance de 10 ohms transmet la puissance d'une source dont la
tension est de 10 kV. Calculer :
a) La puissance maximale que la ligne peut transporter à la charge
b) La puissance transmise à la charge lorsque la tension à ses bornes est de 9.5 kV

VII.3.2 Ligne inductive


Considérons maintenant une ligne dont la résistance est négligeable, mais qui possède une réactance
inductive XL (Figure 14a). Comme dans le cas d'une ligne résistive, la tension ER diminue à mesure que
la charge augmente, mais la courbe de régulation à une allure différente. Si l'on fait varier la charge
résistive, on obtient la courbe ER en fonction de PC de la Fig.9 b. On remarque les points suivants :
a) Il existe encore une limite supérieure à la puissance que la ligne peut transmettre à la charge. On atteint ce
maximum lorsque la résistance de la charge est égale à la réactance de la ligne.
Dans ces circonstances, on a:
ER= 0,707 ES

On prouve que :

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Figure 14 : a. Charge résistive alimentée par une ligne inductive .b . Courbe caractéristique d'une ligne
inductive.
Pour une même impédance, une ligne réactive peut donc transporter deux fois plus de puissance active
qu'une ligne résistive.

a) Si l'on permet une régulation de 5 %, la ligne peut transporter une puissance P C valant 60 % de
la puissance maximale Pmax. Pour une même charge, une ligne inductive donne donc une
meilleure régulation qu'une ligne résistive.
b) La source ES doit fournir non seulement la puissance active PC consommée par la charge, mais
aussi puissance réactive XLI2 absorbée par la ligne.

Exemple :
Une ligne monophasée ayant une réactance inductive de 10ohms relie une charge résistive à une source
de 10 kV Calculer :
a) la puissance maximale que l'on peut fournir à la charge
b) la puissance à la charge lorsque la tension à ses bornes est de 9,5 kV

VII.3.3 Ligne inductive avec compensation


Lorsqu'une ligne est inductive, on peut à la fois améliorer la régulation et augmenter la puissance
transportable en ajoutant une capacitance Xc appropriée aux bornes de la charge (Figure 15a). Si l'on fait
varier XC à mesure que la puissance active PC augmente, on peut maintenir une tension Er constante (et
égale à ES) aux bornes de la charge. Il suffit d'ajuster la valeur de XC afin que la puissance réactive ES /
XC fournie par les condensateurs soit égale à la moitié de la puissance réactive XL/I absorbée par la ligne.
Cependant, on constate qu'il y a encore une limite à la puissance active que la ligne peut transporter à la
charge. Une analyse détaillée montre (Fig.15 b) que l'on peut garder une tension constante (trait
horizontal 1-2) jusqu'à une limite où P = ES / XL, après quoi, la tension décroît en suivant le trait incliné
2-0 (La valeur de XC est constante et égale à XL dans la partie inclinée de la courbe.). On remarque les
points suivants :

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Figure 15: a. Charge résistive alimentée par une ligne inductive compensée ; b. Courbe caractéristique
d'une ligne inductive compensée.

a) La régulation est parfaite (ER = ES) et la tension demeure constante jusqu'à la limite où

On peut donc transporter à la charge une puissance PC qui est égale à la capacité maximale Pmax de la
ligne.

b) En comparant cette courbe avec celle de la ligne inductive sans compensation, on constate que
la ligne compensée peut transporter le double de la puissance, tout en maintenant une tension
constante. Les condensateurs sont donc très utiles sur une ligne inductive.
c) La capacitance Xc fournit la moitié de la puissance réactive absorbée par la ligne, l'autre moitié
provenant de la source ES. Au besoin, on peut ajouter une deuxième capacitance XC , de même
valeur, au début de la ligne (Figure 15a). Dans ces circonstances, la source débite seulement une
puissance active PC ; la puissance réactive absorbée par la ligne est fournie par les condensateurs
aux deux extrémités.

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Choix de la tension de ligne

On a vu que la puissance P qu'une ligne peut transporter pour une régulation donnée est proportionnelle au
rapport EL2/ Z où EL est la tension de ligne à ligne et Z son impédance. Puisque cette impédance est proportionnelle
à la distance à franchir, on en déduit que la tension d'utilisation E est donnée par une expression de la forme :

Où EL = tension de ligne à ligne [kV]

P = puissance à transporter sur les 3 phases [MW]


l = distance de transport [km]
k = facteur approximatif qui dépend de la régulation permise et du type de ligne.
Pour une régulation de 5 %, on a : k = 3 pour une ligne sans compensation k = 2 pour une ligne avec
compensation
Cette formule fournit seulement un ordre de grandeur de la tension E L, car la valeur finalement
choisie dépend de facteurs économiques et d'autres considérations. En général, la tension adoptée est
comprise entre 0,5 EL et 1,5 EL.
Exemple :
On doit transporter une puissance de 10 MW sur une distance de 20 km. La ligne n'étant pas compensée,
déterminer :
a) la tension de la ligne et une grosseur de fil appropriée, sachant que l'on permet une
régulation de 5 %
b) la régulation de la ligne lorsque le facteur de puissance de la charge est de 1,0
c) les pertes dans la ligne

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