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REPUBLIQUE TUNISIENNE

CODE DU TRAVAIL MARITIME

Publications de l’Imprimerie Officielle de la République Tunisienne


2010
Loi n° 67-52 du 7 décembre 1967, portant
promulgation du code du travail maritime (1).
(JORT n° 25 du 12 décembre 1967, page 1563).
Au nom du Peuple,
Nous, habib Bourguiba, Président de la République
Tunisienne,
L'assemblée nationale ayant adoptée,
Promulguons la loi dont la teneur suit :
Article Premier
Les textes, publiés et relatifs au travail maritime, sont réunis
en un seul corps sous le titre de "Code du travail maritime".

Article 2
Les dispoistions dudit code entreront en vigueur à
compter du 1er janvier 1968. Elles n'ont pas effet rétroactif.
Toutefois, les procédures en cours à la date du 1er janvier
1968 restent somises à la législation en vigueur à la date de
promulgation de la présente loi jusqu'à leur règlement
définitif.
Article 3
Sont abrogées, à compter de la date de mise en vigueur dudit
code, toutes dispositions antérieures contraires.

(1) Discutée et adoptée par l’assemblée nationale dans sa séance du


28 décembre 1967.

3
La présente loi sera publiée au Journal Officiel de la
République Tunisienne et exécutée comme loi de l'Etat;
Fait à Carthage, le 7 décembre 1967
Le Président de la République Tunisienne
Habib Bourguiba

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CODE DU TRAVAIL MARITIME

DISPOSITIONS PRELIMINAIRES

Article Premier
Au sens du présent code, dont le champs d'application est
limité aux engagements contractés pour servir à bord des
navires tunisiens à posséder un registre d'équipage, on entend
par :
1) Armateur : toute personne physique ou morale qui assure
l'équipement ou l'exploitation d'un navire à des fins lucratives
ou autres.
2) Marin : toute personne engagée pour le service à bord
d'un navire et inscrite au registre d'équipage, à l'exception des
capitaines, des pilotes, des élèves des navires-écoles.
Le personnel est placé sous l'autorité du capitaine, il se
divise en trois catégories : personnel du pont, personnel des
machines, personnel du service général.
3) Capitaine : toute personne remplissant les conditions
légales à laquelle est confié le commandement du navire, ou
celle qui, pour des motifs légitimes, l'exercice, en fait,
temporairement.
4) Autorité maritime : le chef du service de la marine
marchande ou le représentant de ce service dans un port de la
côte tunisienne, à l'étranger, l'autorité consulaire tunisienne.
5) Les expressions "à l'étranger" ou "port étranger" désignent
tout endroit situé en dehors de la Tunisie.

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TITRE PREMIER
DISPOSITIONS GENERALES

CHAPITRE PREMIER
DE L'EXERCICE
DE LA PROFESSION DE MARIN

Article 2 : (Modifié par la loi n° 89-48 du 8 mars 1989).


- La profession de marin est libre. Il est toutefois interdit à
un marin de s'embarquer sur un navire étranger sans
autorisation de l'autorité maritime du port d'embarquement.
L'autorité maritime doit mentionner cette autorisation sur le
registre matricule des marins tenu dans chacun des chefs-lieux
des quartiers maritimes.
Les membres de l'équipage doivent être de nationalité
tunisienne, dans une proportion fixée par arrêté du ministre
chargé de la marine marchande.
Article 3
Pour pouvoir figurer sur le registre matricule et se faire
délivrer un livret professionnel du marin il faut :
1) justifier de la nationalité,
2) n'avoir subi aucune condamnation, soit à peine criminelle,
soit à une peine correctionnelle de plus de deux ans de prison
sans sursis pour l'une des infractions suivantes : coups et
blessures volontaires, vol, escroquerie, abus de confiance,
attentat à la pudeur, rébellion ou violence envers les agents de
l'autorité et de la force publique,

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3) justifier, s'il s'agit d'un mineur, du consentement écrit
donné par la personne ou l'autorité investie du droit de tutelle ou
de garde,
4) satisfaire aux conditions d'aptitude physique requises,
5) justifier d'un embarquement ou d'une promesse
d'embarquement.
Article 4
La radiation du registre matricule peut être prononcée :
1) lorsque le marin cesse de remplir l'une des conditions
énoncées aux 1ère, 2ème, 3ème et 4ème de l'article 3 ci-dessus.
2) lorsque le marin, sauf circonstances indépendantes de sa
volonté, est resté trois ans sans vigueur.
L'intéressé peut, dans les deux mois de sa radiation, saisir
d'un recours l'autorité maritime.

CHAPITRE II
DE L'IMMATRICULATION
ET DU LIVRET DU MARIN

Article 5
Tout marin embarqué à bord d'un navire battant pavillon
tunisien doit être immatriculé lors de son premier engagement
au chef-lieu de quartier maritime du port d'embarquement.
Les marins, engagés pour la première fois à bord d'un navire
tunisien dans un port étranger, sont immatriculés, sur les
indications de consuls et des capitaines, à la matricule générale
à Tunis.
Article 6
Tout marin embarqué à bord d'un navire battant pavillon
tunisien doit être porteur d'un livret qui lui est délivré par
l'autorité maritime du port de son premier engagement.

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Les consuls délivrent, aux marins qui contractent dans un
port étranger leur premier engagement à bord d'un navire
tunisien, une déclaration d'identité qui tient lieu de livret en
attendant que celui-ci soit établi, s'il y a lieu, par l'autorité
maritime en Tunisie (1)
Article 7 : (Modifié par la loi n° 95-56 du 3 juillet 1995).
Le livret professionnel des gens de mer reproduit le numéro
du registre matricule du port d'immatriculation.
Il porte le signalement du titulaire avec sa photographie,
l'indication de ses nom et prénom, la date et le lieu de
naissance, sa nationalité, le lieu de son domicile, la qualité en
laquelle il est engagé, ainsi que sa signature et son empreinte
digitable.
Il mentionne également le nom et le port d'armement du
navire, la date et le lieu de tout engagement, la date et le lieu de
tout licenciement et le cas échéant le payement des frais de
rapatriement avec indication du port de rapatriement, le tout
attesté par le visa de l'autorité maritime. Le livret contient, en
outre, les dispositions principales du présent code.
Un arrêté du ministre chargé de la marine marchande
détermine la forme, le modèle et la durée de validité du livret
professionnel des gens de mer ainsi que la teneur et la formule
de la déclaration d'identité prévue à l'article 6 ci-dessus.
Article 8
Les livrets ou déclarations d'identité des marins décédés,
disparus ou qui ont rompu leur contrat d'engagement, sont
remis, sans délai, à l'autorité maritime du premier port où le
navire aborde.
Les livrets ou déclarations d'identité des marins décédés sont
annulés. Ils peuvent être mis ensuite aux héritiers du titulaire.

(1) Voir les arrêtés des ministres des affaires étrangères et des transports et
communications du 23 août 1978, parus au JORT n° 57 des 29 août et 1er septembre
1978.

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Les livrets ou déclarations d'identité des marins
responsables de rupture du contrat d'engagement, dans le cas
prévu au 4° de l'article 30 du présent code, ne leur sont
restitués que sur autorisation du secrétaire d'Etat chargé de la
marine marchande.
Article 9
Tout navire doit avoir à bord un équipage suffisant en
nombre et en qualité pour :
1) assurer la sécurité de la vie humaine en mer,
2) donner effet aux dispositions des articles 52 et suivants du
présent code, relatifs à la réglementation du travail à bord (1) .
3) éviter tout surmenage de l'équipage et supprimer ou
restreindre autant que possible les heures supplémentaires.

CHAPITRE III
DU RECRUTEMENT DES MARINS

Article 10
L'engagement du marin comprend les opérations de
recrutement et d'enrôlement.
Article 11
Le recrutement du marin est fait par l'armateur ou son
représentant.
Il a lieu par l'entremise d'un bureau public de placement ou à
défaut par embauchage direct.
Article 12
Aucune opération de recrutement en vue d'un engagement
maritime ne peut donner lieu au payement par le marin d'une
rémunération quelconque, directe ou indirecte.

(1) Voir décrets n° 74-862 et 863 du 11 septembre 1974, annexés au présent code.

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CHAPITRE IV
DE L'ENROLEMENT DES MARINS

Article 13
L'enrôlement est la formalité consistant dans l'inscription du
marin par l'autorité maritime au registre d'équipage du navire. Il
y est procédé dans les bureaux de l'autorité maritime, sur
présentation, par le capitaine, de la liste des marins engagés
pour le service de son navire, ainsi que du contrat d'engagement
en double exemplaire.
La liste porte les nom, prénom, nationalité, lieu et date de
naissance, domicile fonction à bord en numéro matricule de
chaque marin.
Sauf en cas de premier embarquement, chaque marin doit
être muni de son livret ou de sa déclaration d'identité et, dans le
cas où ils sont obligatoires, du certificat médical ou de la
dispense médicale de l'autorité maritime prévus à l'article 20 du
présent code.
Une copie du contrat d'engagement visée par l'autorité
maritime est annexée à l'expédition du registre d'équipement
délivrée au capitaine.
Article 14
Si après la clôture du registre, des marins enrôlés font
défaut, le capitaine peut, exceptionnellement et s'il y a urgence,
pourvoir à leur remplacement, jusqu'à concurrence d'un quart de
l'équipage sans l'intervention de l'autorité maritime, en
observant les prescriptions des règlements en vigueur.
Le capitaine doit adresser, à l'autorité maritime avant le
départ du navire, une liste des marins ainsi embarqués. La
régularisation des inscriptions au registre d'équipage doit être
faite dès l'arrivée du navire au premier port d'escale où l'autorité
maritime est représentée.

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TITRE II
DU CONTRAT D'ENGAGEMENT MARITIME

CHAPITRE PREMIER
DE LA FORMATION ET DE LA CONSTATION DU
CONTRAT
Article 15
Toute convention, en vertu de laquelle le marin s'engage
envers l'armateur ou son représentant pour servir à bord d'un
navire en vue d'une ou de plusieurs expéditions maritimes, est
un contrat d'engagement maritime, régi par les dispositions du
présent titre.
Article 16
Tout contrat de travail ou louage de services, conclu entre
l'armateur ou son représentant et un marin et qui ne répond pas
aux conditions spéciales à l'article 15 ci-dessus, est régi par la
législation du travail.
Article 17
Les dispositions du présent code relatives au contrat
d'engagement maritime ne font pas obstacle aux règles établies
par le code des obligations et des contrats en matière de
capacité de contracter et de vices de consentement.
Article 18
Sauf dispositions particulières aux mousses et novices, nul
n'est admis à l'enrôlement s'il n'a atteint l'âge de dix huit ans
accomplis (1) .
Aucune femme n'est admise à l'enrôlement si elle n'a pas
atteint l'âge de vingt ans accomplis.

(1) Rectificatif paru au JORT n° 2 des 1 et 18 janvier 1968.

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Article 19
Nul ne peut contracter valablement un engagement s'il n'est
libre de tout autre engagement maritime.
L'autorité maritime peut vérifier ces conditions avant de
procéder à l'enrôlement.
Article 20
L'inscription d'un marin au registre d'équipage d'un navire
faisant habituellement des sorties en mer, supérieures à 72
heures, est subordonnée à un examen médical effectué aux frais
de l'armateur par un médecin désigné ou agréé par l'autorité
maritime.
La durée de cet examen médical, qui doit être effectué
compte tenu de l'âge du marin intéressé et de la nature du travail
à lui confier, est déterminée par l'autorité maritime, après avis
des organisations syndicales professionnelles des armateurs et
des marins.
Le certificat délivré à la suite de cet examen doit attester
notamment que le titulaire n'est atteint d'aucune affection de
nature à être aggravée par le service en mer ou qui le rende
inapte à ce service ou qui comporterait des risques pour la santé
d'autres personnes à bord.
Le certificat médical des personnes de moins de vingt ans
reste valide pendant une période ne dépassant pas une année à
compter de la date de sa délivrance.
Le certificat médical des personnes âgées de vingt ans
révolus reste valide pendant une période qui sera fixée par
l'autorité maritime.
Si la période de validité d'un certificat expire au cours d'un
voyage, le certificat reste valide jusqu'à la fin du voyage.
Le marin à qui un certificat de santé a été refusé a le droit de
se faire examiner de nouveau par un arbitre médical
indépendant de tout armateur ou de tout organisation
d'armateurs et désigné à cet effet par l'autorité maritime.

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Les capitaines, officiers, mécaniciens, mécaniciens-
chauffeurs et les personnes chargées de la vigie en mer, ainsi
que les personnes non diplômées auxquelles est confié le quart
sur la passerelle ou dans la chambre des machines, doivent, en
outre, présenter au moment de l'enrôlement, une attestation d'un
médecin qualifié constatant qu'ils sont doués de l'acuité visuelle
et auditive ainsi que la faculté de distinguer les couleurs.
Cette attestation doit être renouvelée.
a) par ordre de l'autorité maritime si une erreur a été
commise à la suite de laquelle il a été constaté une insuffisance
d'acuité visuelle ou auditive ou un manque de faculté de
distinguer les couleurs ou pour toute autre cause;
b) en tous cas tous les cinq ans.
En cas d'urgence, l'autorité maritime peut autoriser
l'embarquement du marin en le dispensant de la visite médicale
sous réserve que le marin la subisse effectivement au premier
port où l'autorité maritime est représentée.
Article 21
Toutes les clauses et stipulations du contrat d'engagement
maritime doivent être constatées par écrit. Elle doivent, sous
peine de nullité, être inscrites ou annexées au registre
d'équipage et mentionnées sur le livret professionnel du marin.
Ce livret ne doit contenir aucune appréciation des services
rendus.
En cas d’insuffisance, ou lorsque, par suite de force
majeure, l'écrit, fait défaut, les parties sont présumées s'être
référées aux dispositions du présent titre. N'est pas recevable,
toute action tendant à prouver qu'elles ont voulu y déroger.
Article 22
Le contrat d'engagement n'est valable que s'il est conclu
entre l'armateur ou son représentant et le marin lui-même. Des
facilités doivent être accordées au marin, et éventuellement à
son conseiller, pour examiner le contrat d'engagement avant que
celui-ci ne soit signé.

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L'autorité maritime reste étrangère à ces opérations mais elle
vise le contrat après s'être assurée par l'interpellation des parties
et, s'il y a lieu, par la lecture à haute voix des clauses et
conditions du contrat, que celles-ci sont connues et comprises
des parties.
L'autorité maritime doit refuser son visa lorsque le contrat
contient des stipulations contraires aux dispositions du présent
code ou aux prescriptions d'ordre public.
Sauf dans le cas visé à l'alinéa précédent ou si les conditions
prévues à l'alinéa 1er de l'article 21 ci-dessus ne sont pas
réalisées, il est procédé ensuite à l'enrôlement conformément
aux dispositions de l'article 13 ci-dessus.
Article 23
Le contrat d'engagement est signé par l'armateur ou son
représentant et le marin. Si l'une des parties ne peut ni ne sait
signer, mention en est faite au contrat, après signature de deux
témoins choisis par elle.
Article 24
Le contrat d'engagement maritime doit définir clairement les
droits et obligations de chacune des parties.
Une expédition, certifiée exacte par l'autorité maritime, est
placée à bord, à la portée de l'équipage, ou, en cas d'impossibilité,
est tenue par le capitaine à la disposition du marin.
Article 25
Le texte des dispositions légales et réglementaires qui
régissent le contrat d'engagement doit également se trouver à
bord pour être communiqué par le capitaine au marin, sur sa
demande.
Article 26
Le contrat d'engagement doit indiquer la durée de
l'engagement ou le voyage pour lequel il est conclu.
S'il est conclu pour une durée déterminée, il doit énoncer la
date à laquelle l'engagement prend fin. S'il est conclu pour une

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durée indéterminée, il doit indiquer obligatoirement le délai de
préavis à observer en cas de résiliation.
Ce délai doit être le même pour les deux parties.
Si le contrat est conclu pour la durée d'un voyage, il doit
contenir la désignation nominative du port où le voyage prend
fin et indiquer à quel moment des opérations commerciales et
maritimes effectuées dans ce port, le voyage est réputé terminé.
Au cas où cette désignation ne permettrait pas d'apprécier la
durée approximative du voyage, le contrat doit fixer une durée
maximale après laquelle le marin peut demander son
débarquement au premier port de déchargement ou d'escale
même si le voyage pour lequel il a contracté n'est pas achevé.
Article 27
Le contrat d'engagement maritime doit, en outre, mentionner
expressément :
1) Les nom et prénom du marin, la date de sa naissance, ou
son âge, ainsi que le lieu de sa naissance et sa nationalité.
2) Le lieu et la date de la conclusion du contrat.
3) La désignation du ou des navires à bord duquel ou
desquels le marin s'engage à servir.
4) L'effectif de l'équipe du navire.
5) Le voyage ou les voyages à entreprendre s'ils peuvent être
déterminés au moment de l'engagement.
6) Le service auquel le marin doit être affecté.
7) Le lieu et la date auxquels le marin est tenu de se
présenter à bord pour le commencement de son service.
8) Les vivres à allouer au marin.
9) Le mode de rémunération convenu entre le parties.
10) Le montant du salaire fixé ou la base de détermination
des profits ainsi que le taux de rémunération des heures
supplémentaires.

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11) Le terme du contrat et le port de débarquement.
12) Le congé annuel.
Article 28
Le marin ne peut engager ses services qu'à temps ou pour un
ou plusieurs voyages déterminés.
Toute clause contraire est nulle de plein droit.
Article 29
Le contrat d'engagement maritime acquiert force de loi par
l'inscription du marin sur le registre d'équipage, par l'autorité
maritime.

CHAPITRE II
DE LA FIN ET DE LA RESILIATION
DU CONTRAT

Article 30
Le contrat d'engagement maritime prend fin, quelle que soit
sa nature :
1) par l'arrivée du terme ou la fin du voyage convenu;
2) par le consentement mutuel des parties;
3) par le congé donné par une partie à l'autre conformément
aux dispositions du présent code;
4) par l'application des dispositions de l'article 34 ci-dessous;
5) par le débarquement du marin pour cause de maladie ou
blessure;
6) par la résolution constatée ou prononcée par décision de
justice;
7) par l'appel du marin sous les drapeaux;
8) par le décès du marin;
9) par la perte, l'innavigabilité officiellement constatée, la
prise ou la capture du navire.

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Article 31
Le contrat d'engagement conclu pour un ou plusieurs
voyages prend fin à l'arrivée du navire au port désigné au
contrat, conformément aux deux derniers alinéas de l'article 26
ci-dessus.
Article 32
Le contrat d'engagement conclu pour une durée déterminée
prend fin à l'expiration du terme pour lequel il a été conclu.
Lorsque ce terme vient à échoir en cours de voyage,
l'engagement du marin ne prend fin qu'à l'arrivée du navire au
premier port d'escale où le navire effectue une opération
commerciale; toutefois, l'engagement est prolongé jusqu'à
l'arrivée dans un port de Tunisie, si le navire doit faire en
Tunisie dans un délai d'un mois à compter de l'expiration du
contrat d'engagement.

Article 33 (Modifié par la loi n° 95-59 du 3 juillet 1995).


Le contrat d'engagement à durée indéterminée, prend fin par
la dénonciation du contrat par l'une ou l'autre des parties dans
un port de chargement ou de déchargement du navire, sous
condition que le délai de préavis convenu à cet effet, et qui doit
être au minimum de vingt quatre heures soit observé.
La rupture irrégulière du contrat donne lieu au payement
d'une indemnité évaluée suivant les usages du port, la nature des
services engagées, et en tenant compte de toutes circonstances
pouvant justifier l'existence d'un préjudice et en déterminer
l'étendue.
Article 34
Le capitane ne peut licencier le marin sans préavis ni
exiger son débarquement immédiat que si un motif grave, de
nature à mettre en danger la sécurité du navire ou à troubler
la tranquillité de l'équipage, justifie cette mesure et après
autorisation de l'autorité maritime. Le motif du licenciement

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est porté au registre d'équipage. Dans ce cas, le marin n'a pas
droit à indemnité. Il peut être réclamé des dommages-intérêts
si la mesure de licenciement a causé un préjudice à
l'armateur.
Article 35
Le marin peut, en respectant le délai de préavis prévu à
l'article 33 ci-dessus, dénoncer son contrat d'engagement pour
l'exécution des obligations de l'armateur.
En aucun cas, le droit du marin à résiliation du contrat
d'engagement ne peut produire d'effet :
1) lorsque le terme du délai de préavis vient à échoir après
le moment fixé par le capitaine du navire en partance, pour le
commencement du service par quarts en vue de
l'appareillage. Toutefois, la faculté de quitter le service ne
peut être refusée au marin, sauf circonstances imprévues
dûment justifiées vingt-quatre heures avant le moment fixé
pour l'appareillage.
2) lorsque le terme du délai de préavis vient à échoir avant le
moment fixé par le capitaine du navire arrivant dans le port,
pour la cessation du service par quarts. Toutefois, la faculté de
quitter le service ne peut être refusée au marin, sauf
circonstances imprévues dûment justifiées, vingt-quatre heures
après l'arrivée à son poste d'amarrage.
Toutefois, s'il existe des raisons graves, l'autorité maritime
peut, après enquête, autoriser le débarquement immédiat du
marin.
Article 36
Si le marin prouve à l'armateur ou à son représentant, soit
qu'il a la possibilité d'obtenir le commandement d'un navire ou
un emploi d'officier ou d'officier-mécanicien ou tout autre
emploi plus élevé que celui qu'il occupe, soit que , par suite de
circonstances intervenues depuis son engagement, son départ

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présente pour lui un intérêt capital, il peut demander son
congédiement à condition qu'il assure, sans frais nouveaux pour
l'armateur, son remplacement par une personne compétente,
agréée par l'armateur ou son représentant.
Dans ce cas, le marin a droit aux salaires correspondants à la
durée de son service.
Article 37
La dénonciation faisant courir le délai de préavis à lieu, soit
par une déclaration écrite, soit par une déclaration verbale en
présence de deux témoins, notifiée à l'autre partie par celle qui
résilie le contrat.
Cette dénonciation est inscrite au registre d'équipage.
Article 38
Le déroulement d'un marin à l'étranger est soumis à
l'autorisation de l'autorité maritime.
Article 39
Le marin peut, à l'expiration du contrat d'engagement maritime,
exiger de l'armateur ou son représentant un certificat indiquant s'il
a entièrement satisfait aux obligations de son contrat.
Sont exempts de timbre et d'enregistrement, les certificats
délivrés aux marins encore qu'ils contiennent d'autres mentions
que celles prévues à l'alinéa précédent toutes les fois que ces
mentions ne renferment ni obligations, ni quittance, ni aucune
convention donnant lieu au droit proportionnel.
La formule "libre de tout engagement maritime" et toute
autre, constatant l'expiration du contrat d'engagement maritime
et les services rendus, sont comprises dans l'exemption.
Article 40
Sauf dans le cas où la convention contraire est rendue
possible par le présent code, les parties ne peuvent déroger aux
règles qui fixent les conditions du contrat d'engagement conclu
en Tunisie.

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TITRE III
DES OBLIGATIONS DU MARIN
ET DE LA REGLEMENTATION
DU TRAVAIL A BORD

CHAPITRE PREMIER
DES OBLIGATIONS DU MARIN

Article 41
Le marin est tenu de se rendre à bord du navire pour le
service duquel il s'est engagé, au jour fixé par le contrat et
l'heure qui lui sera indiqué par l'armateur, son représentant ou le
capitaine.
Il ne peut s'absenter du bord sans autorisation. Il est tenu,
tant au port qu'en mer, à bord comme à terre, d'obéir aux ordres
de ses supérieurs concernant le navire et la cargaison.
Article 42
Tout retard non justifié apporté par le marin dans la prise de
son service à bord, au jour et à l'heure fixés, peut être considéré
par l'armateur comme juste cause de résiliation.
Lorsque le marin est absent du bord par suite d'un cas de
force majeure ou d'un cas fortuit, trois heures avant
l'appareillage du navire, il peut être remplacé mais a droit à une
indemnité correspondant à trois jours de salaire.
En cours de voyage, l'absence du bord, sans autorisation du
capitaine, constitue une juste cause de résiliation, même à
l'étranger, si le marin n'est pas à bord au moment de l'appareillage.
Article 43
Sont également considérées comme de justes causes de
résiliation n'ouvrant droit à aucune indemnité au profit du marin :
1) l'arrestation du marin inculpé de crime ou de délit;

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2) toute faute grave dûment constatée entraînent le
débarquement disciplinaire du marin.
Article 44
Le marin doit accomplir son service dans les conditions
déterminées par le contrat, la loi, la convention collective et les
usages en vigueur.
Article 45
Le marin, embarqué sur un navire de commerce d'une jauge
brute supérieure à 250 tonneaux, n’est pas tenu d'accomplir un
autre service que celui pour lequel il s'est engagé, hormis les
circonstances de force majeure et celles où le salut du navire,
des personnes embarqués ou de la cargaison est en jeu,
circonstances dont le capitaine est seul juge.
Article 46
Le défaut, constaté avant le commencement du voyage, des
connaissances requises du marin pour l'accomplissement du
service pour lequel il s'est engagé, constitue une juste cause de
résiliation du contrat d'engagement maritime.
Si ce défaut est constaté en mer ou à l'étranger, le marin peut
être astreint à tout autre travail que le capitaine juge pouvoir lui
confier, et il est payé sur la base du salaire correspondant à son
nouvel emploi.
Article 47
Le capitaine détermine les conditions dans lesquelles le
marin qui n'est pas de service peut descendre à terre.
Article 48
Il est interdit au marin de charger sur le navire des
marchandises pour son propre compte, sauf autorisation de
l'armateur ou son représentant.
Le marin qui contrevient à cette disposition est responsable
de tous dommages, amendes ou peines fiscales subis de ce chef

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par le navire, sans préjudice de droit pour le capitaine de faire
jeter ces marchandises à la mer.
Article 49
Il est interdit au marin d'embarquer toutes denrées ou tous
objets destinés à son usage personnel, qui sont soumis à des
dispositions restrictives de la part des autorités du pays où le
navire fait escale.
Le marin est tenu de déclarer, en tout temps au capitaine,
les quantités exactes de denrées de consommation
personnelle et les objets qui sont en sa possession. Il est
responsable de toutes les conséquences résultant de ses
fausses déclarations.
Article 50
Le marin doit prendre soin des objets mis à sa disposition
par l'armateur et veiller à leur conservation.
En cas de destruction ou de détérioration volontaire, il est
tenu de dommages-intérêts vis-à-vis de l'armateur.
Article 51
Le marin est tenu d'accomplir, en dehors de ces heures de
service, le travail de mise en état de propreté de son poste
d'équipage, des annexes de ce poste, de ses objets de couchage, de
ses ustensiles de plat sans que ce travail puisse donner lieu à une
rémunération supplémentaire. Toutefois, au port, l'entretien des
aménagements se fait pendant les heures normales de service.

CHAPITRE II
DE LA REGLEMENTATION
DU TRAVAIL A BORD
Article 52
A bord des navires autres que ceux armés à la pêche, la
durée du travail effectif des marins ne peut excéder, quelle que
soit la catégorie du personnel à laquelle ils appartiennent, soit

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huit heures par jour, soit quarante-huit heures par semaine, soit
une durée d'une limitation équivalente établie sur une période
de temps autre que la semaine.
Toute heure de travail, effectuée en dépassement des limites
journalières prévues au paragraphe précédent, sera considéré
comme heure supplémentaire pour laquelle l'intéressé aura droit
à une majoration de salaire.
Un repos complet cumulable, d'une journée par six jours de
travail, doit être accordé au marin embarqué sur les navires
autres que ceux armés à la pêche.
Une journée de repos s'étend de vingt-quatre heures de repos
consécutives comptées à partir de l'heure normale où le marin
intéressé devait prendre son travail journalier.
Tout travail effectué le jour de repos en suspend l'effet, que
ce travail ne soit occasionné par un cas fortuit et que sa durée
n'excède pas deux heures.
Article 53
Un décret, pris après avis des secrétaires d'Etat intéressés et
après consultation des organisations syndicales professionnelles
des armateurs et des marins, fixe, par genre de navigation et par
catégorie de personnel, les conditions d'application de l'article
52 ci-dessus (1).
Ce décret détermine notamment :
1) Les dérogations permanentes qu'il y a lieu d'admettre pour
les travaux préparatoires ou complémentaires qui doivent être
nécessairement exécutés en dehors de la limite assignée au
travail général à bord des navires, ou pour certains genres de
navigation où le travail ordinaire est intermittent.
2) Les dérogations temporaires qu'il y a lieu d'établir pour
permettre au capitaine de faire face à des surcroîts de travail
extraordinaire ou à des nécessités impérieuses ou urgentes.

(1) Voir annexe.

24
3) Les majorations accordées pour les heures
supplémentaires et de dépassement.
4) Les mesures de contrôle des heures de travail et de repos
et de la durée de travail effectif, ainsi que la procédure suivant
la quelle les dérogations seront accordées ou utilisées.
5) Les limites dans lesquelles des heures supplémentaires
peuvent être effectuées.
Ce décret établit, en outre, les règles générales concernant
l'organisation du service à bord, soit à la mer, soit au port. Il
fixe également les effectifs minimaux et la répartition des
personnels affectés au service du navire.
Article 54
Sont obligatoirement pour le marin et n'entrent pas en
compte au point de vue du droit au repos hebdomadaire, les
travaux nécessités par les circonstances de force majeure et
ceux imposés par le sauvetage, soit de son propre navire, soit
d'un autre navire, soit des personnes embarquées, soit des débris
et cargaisons naufragés,,ainsi que par l'assistance de tout navire
en danger, sans préjudice des dispositions du 2ème de l'article
53 ci-dessus.

TITRE IV
DES OBLIGATIONS DE L'ARMATEUR
ENVERS LE MARIN

CHAPITRE PREMIER
DE LA REMUNERATION DES MARINS

Section I. - Des modes des rémunérations

Article 55
Le marin est rémunéré de ses services, soit à salaire fixe, soit
à profits éventuels ou au fret, soit par une combinaison de ces
deux modes de rémunération.

25
Les parts de profits et de fret et les primes et allocations de
toute nature, prévues au contrat, sont, pour l'application du
présent code, considérées comme salaire.
Le marin bénéficie des prestations sociales dans les
conditions prévues par la législation en vigueur.
Article 56
Le marin, qui est appelé à remplir une fonction autre que
celle pour laquelle il est engagé et comportant une rémunération
supérieure à la sienne, a droit aux salaires afférents à cette
nouvelle fonction pendant la durée de celle-ci.
Article 57
Pour l'application du présent code et notamment pour le
calcul des salaires, le mois s'entend du mois de trente jours.
Article 58
Tout contrat d'engagement, aux termes duquel la
rémunération du marin consiste, en tout ou en partie, en une par
sur le profit ou sur le fret, doit déterminer les dépenses et
charges à déduire du produit brut, pour former le produit net.
Aucune déduction, autre que celles stipulées, ne peut être
admise au détriment du marin.
En cas de contestation entre les parties au moment de la
liquidation des comptes, l'autorité maritime peut exiger de
l'armateur qu'il lui fournisse le décompte des dépenses et
charges communes et le décompte des produits et bénéfices,
accompagnés de leurs justifications et pièces comptables
originales.
Le marin rémunéré au profit ou au fret a droit, en sus de sa
part, à une indemnité en cas de retardement dans le départ, de
prolongation ou d'abréviation du voyage provenant du fait de
l'armateur ou du capitaine, lorsqu'il en a subi un préjudice.
Si ces événements sont le fait du chargeur ou d'un tiers, le
marin participe aux indemnités qui seraient adjugées au navire
dans la proportion où il a droit au profit ou au fret.

26
Article 59
Le marin payé au mois est rémunéré en proportion de la
durée effective de ses services.
Toute journée commencée est due en entier.
Article 60
Le marin rémunéré au voyage a droit à une augmentation
proportionnelle de ses salaires en cas de prolongation du voyage
et à une indemnité en cas de retardement de départ à moins que
cette prolongation ou ce retardement ne soient dûs à un cas
fortuit ou de force majeure.
Il ne subit aucune réduction de salaire en cas d'abréviation
du voyage quelle qu'en soit la cause.
Article 61
Lorsque le marin est rémunéré, partie par salaires au mois ou
partie par salaires au voyage, et partie par parts de profits ou de
fret, le calcul de chacun de ces modes de rémunération se fait, en
cas de retardement, de prolongation ou d'abréviation du voyage,
conformément aux règles fixées aux articles 57 à 59 ci-dessus.
Article 62
Le voyage est réputé commencé dès l'instant où le capitaine
a reçu ses documents douaniers en vue de faire route.
Toutefois, pour la supputation des salaires, le voyage est
réputé commencé dès l'instant où le marin prend son service à
bord conformément aux termes de son contrat.
Article 63
Lorsque le voyage n'a pu être commencé ou continué par
suite d'une force majeure ou d'un cas fortuit, le marin est payé
de ses salaires au prorata des journées passées au service du
navire et a droit, en outre, à une indemnité équivalente à la
moitié des salaires qui seraient dûs pour la durée présumée du
voyage, sans que cette indemnité puisse excéder trente jours de
demi-salaire.

27
Article 64 (Modifié par la loi n° 95-59 du 3 juillet 1995).
En cas de perte par naufrage du navire, le marin est payé de
ses salaires jusqu'au jour du sinistre et a droit, à compter de ce
jour, pour la période effective de chômage qu'il a subi, à une
indemnité équivalente aux salaires payables en vertu du contrat
d'engagement. Toutefois, le montant de cette indemnité ne peut,
en aucun cas excéder deux mois de salaire.
Dans le cas de rémunération au voyage, si la durée présumée
de celui-ci doit échoir dans les deux mois de la date du sinistre,
le marin perçoit les salaires convenus sans indemnité
supplémentaire.
Le marin est payé, en outre, d'après les bases fixées à l'alinéa
1er ci-dessus pour le calcul de l'indemnité de chômage, pour les
journées employées par lui à sauver les débris du navire, les
effets naufragés ou la cargaison.
Les dispositions du présent article s'appliquent à tout navire,
quel qu'il soit, astreint ou non à posséder un registre d'équipage,
de propriété publique ou privée, effectuant une navigation
maritime, à l'exclusion des navires de guerre et des navires de
pêche.
Article 65
En cas de prise ou de capture, ainsi qu'en cas de déclaration
d'innavigabilité non imputable au fait ou à la faute de
l'armateur, le marin payé au mois ou au voyage a droit à ses
salaires à concurrence de la durée de ses services, le marin payé
au profit ou au fret reçoit, conformément aux termes de son
contrat, sa part sur le profit ou le fret acquis au navire.
Article 66
En cas de prise ou de capture, l'armateur ou le capitaine peut
déclarer le contrat d'engagement maritime résilié à partir du
moment où le navire aura cessé de naviguer, à moins qu'il n'y
ait impossibilité, due à ces événements, de rapatrier le marin au
port d'embarquement.

28
Si le marin demeure à bord pendant le temps de
l'immobilisation du navire, il a droit, à titre d'indemnité et quel
que soit le mode de sa rémunération, à cinquante pour cent des
salaires sur la base des salaires payés au moins pendant la
période de sa présence à bord.
Toutefois, si demeurant à bord pendant le temps de
l'internement du navire, le marin est astreint à un travail par
l'armateur ou le capitaine, il a droit à l'intégralité des salaires
aux taux des salaires payés au mois, à concurrence de ses
journées de travail.
Article 67
En cas de rupture du contrat par le fait ou la faute de
l'armateur ou de son représentant, le marin rémunéré au voyage
ou au mois à droit aux salaires dus pour les journées par lui
passées au service du navire. Il a droit, en outre, et dans tous les
cas, à une indemnité de licenciement équivalente à trente jours
de salaire, sauf dispositions plus favorables résultant de
conventions collectives ou accords particuliers.
Article 68
Si la convention est conclue au profit et au fret, en totalité ou
en partie, le marin a droit, en cas de rupture de contrat par le fait
ou la faute de l'armateur ou de son représentant, à une indemnité
dont le montant est fixé d'un commun accord ou par le tribunal.
En cas de rupture par le fait ou la faute des chargeurs, le
marin participe aux indemnités attribuées au navire dans la
proportion où il aurait participé au profit ou au fret.
Article 69
En cas de rupture abusive du contrat par le fait ou la faute
de l'armateur, il peut être alloué au marin, en plus de l'indemnité
de licenciement prévue à l'article précédent, des dommages et
intérêts dont le montant est fixé par le juge d'après les usages, la
nature et l'ancienneté des services et toutes autres circonstances
de fait.

29
Article 70
En cas de décès du marin pendant la durée du contrat, ses
salaires sont dus à ses ayants droit jusqu'au jour du décès.
Si le marin est engagé pour la durée du voyage, et s’il est
payé, soit à forfait, soit au profit ou au fret, et pour un voyage,
d'aller seulement, la totalité de ses salaires ou de sa part est due,
s'il décède après le voyage commencé. Si l'engagement a pour
objet un voyage d'aller et retour, la moitié de ses salaires ou de
sa part est due si le marin décède en cours du voyage d'aller ou
au port d'arrivée; la totalité est due s'il décède au cours du
voyage de retour.
Les salaires, profits ou parts du marin, tué en
accomplissement un acte de dévouement pour le salut du navire
ou en le défendant, sont toujours dus en totalité pour tout le
voyage si le navire arrive à bon port, et, en cas de prise, de
naufrage ou de déclaration d'innavigabilité, jusqu'au jour de la
cessation des services de l'équipage.
Article 71
Sont à la charge de l'armateur, les frais funéraires et le
rapatriement du corps du marin en cas de décès survenu à bord
ou en cas de décès survenu à terre lorsqu'au moment de son
décès, le marin était encore à la charge de l'armateur, dans les
conditions prévues au présent code.
Article 72
En cas de perte par défaut de nouvelles du navire, il est dû
aux ayants droit du marin, outre les salaires achus jusqu'aux
dernières nouvelles :
1) Si le marin est engagé au mois :
a) pour les navires pratiquant le caborage national : un mois
de salaire,
b) pour les navires pratiquant le long cours et la cabotage
international : trois mois de salaires.

30
2) Si le marin est engagé au voyage : la moitié de la
rémunération qui lui serait due pour la partie de la traversée qui
n'aurait pas été accomplie.
Article 73
Les marins d'un navire, à l'exception de ceux engagés au
service d'une entreprise de sauvetage, qui ont sauvé un autre
navire, participé à son sauvetage ou qui lui ont prêté assistance,
ont droit à une part de la rémunération allouée à leur navire
dans les conditions fixées par les articles 245 et suivants du
code de commerce maritime.
Section 2. - De la suspension et de la rétention des salaires

Article 74
Le marin absent sans autorisation au moment où il doit
prendre son service ou qui s'absente pendant le cours de son
contrat sans autorisation, perd le droit à ses salaires pendant la
durée de son absence, sans préjudice des dommages et intérêts
qui pourraient lui être réclamés par l'armateur.
Le marin perd également son salaire à partir du moment où il
a été privé de sa liberté comme inculpé en raison d'une
infraction à la loi pénale.
Les dispositions du présent article ne font pas obstacle à
l'application de celles prévues à l'article 43 ci-dessus.
Article 75
En cas du rupture abusive du contrat par le marin, il peut être
alloué à l'armateur des dommages et intérêts dont le montant est
fixé d'un commun accord ou par le juge.
Article 76
Il est interdit à l'armateur d'opérer sur les salaires du
marin une quelconque retenue ou suspension, en raison de
l'inexécution de ses obligations, autres que celles prévues par
la loi.

31
Section 3. - de la liquidation et du paiement des salaires

Article 77
Quel que soit le mode de rémunération, les salaires du marin
doivent être payés en monnaie ayant cours légal.
Le salaire de base du marin est fixé par décret.
Si le paiement est effectué à l'étranger, il peut être fait en
monnaie du pays, aux taux de change du jour, sous le contrôle
de l'autorité maritime conformément à la législation en vigueur
en la matière.
Il est interdit d'insérer dans le contrat d'engagement maritime
des clauses permettant à l'armateur d'imposer au marin des
conditions de nature à lui enlever la faculté de disposer au
marin des conditions de nature à lui enlever la faculté de
disposer librement de son salaire.
Article 78
Les comptes concernant les salaires des marins sont apurés
à la clôture du registre d'équipage ou à la fin de chaque voyage.
Pour la navigation au cabotage national, l'apurement a lieu à la
fin de chaque mois.
Les salaires du marin débarqué isolément et régulièrement
en Tunisie ou à l'étranger avant la clôture du registre d'équipage
sont liquidés au moment du débarquement.
Article 79
Si la liquidation des salaires a lieu dans un port tunisien, le
paiement est effectué au tard dans les quarante-huit heures entre
les mains du marin, ou dans le cas de l'article 70 ci-dessus, entre
les mains de ses ayants droit, et sous le contrôle de l'autorité
maritime.
Dans le cas de l'article 72 ci-dessus, la liquidation a lieu
conformément aux dispositions de l'article 60 ci-dessus.

32
Si, dans le cas du dernier alinéa de l'article 78 ci-dessus, la
liquidation a lieu à l'étranger, le paiement s'effectue au
débarquement et sous le visa de l'autorité maritime.
Toutefois, en cas de rapatriement du marin, le paiement ne
peut être qu'au retour du marin à son lieu de rapatriement, entre
ses mains ou à ses ayants droit.
Il peut, soit être accordé un acompte, soit être procédé au
paiement de l'intégralité des salaires au moment du
débarquement sur prescription de l'autorité maritime s'il y a
lieu, en cas de retard de paiement imputable à l'armateur, le
marin peut réclamer des dommages-intérêts.
Le paiement des salaires et parts doit être mentionné au registre
d'équipage et sur le livret du marin sous la signature de celui-ci, s'il
ne peut ni ne sait signer, sous la signature de deux témoins choisis
par lui. Il doit être accompagné d'un bulletin de paye, établi dans
les conditions prévues par la législation en vigueur.
Les parts des profits et de fret sont payées conformément
aux conventions des parties ou aux usages.
Article 80
Les salaires et parts du marin absent ou disparu au moment
du paiement sont consignés entre les mains de l'autorité
maritime pour le compte des ayants droit.
Article 81
En cas de contestation sur le décompte de tout ou partie des
salaires et parts, la partie contestée est consignée entre les mains
de l'autorité maritime en attendant qu'il soit statué par le juge à
la requête de la partie la plus diligente.
Section 4. - Des avances, acomptes et délégations

Article 82
A la demande du marin il lui est consenti soit des avances à
valoir sur ses salaires au moment de l'enrôlement, soit des
acomptes au cours du voyage.

33
Quel que soit le mode de rémunération prévu au contrat, les
avances versés au moment de l'enrôlement ne peuvent être faites
qu'en présence et sous le contrôle de l'autorité maritime. Elles ne
peuvent dépasser un mois de salaire pour les marins naviguant au
long cours ou un cinquième du total des salaires qui sont dus par
voyage, si celui-ci ne doit pas dépasser la durée d'un mois.
Article 83
Les acomptes versés au cours du voyage sont mentionnés au
livret du marin, et au registre d'équipage sous la signature du
marin, ou, à défaut, de deux témoins choisis par lui parmi les
membres de l'équipage.
Les acomptes ne peuvent dépasser les 3/4 des salaires
gagnés par le marin au moment où l'acompte est demandé, sous
déduction des avances et délégations.
Le capitaine est juge de l'opportunité de satisfaire en tout ou
en partie à la demande d'acompte.
Article 84
Le marin peut, au moment de son enrôlement, déléguer ses
salaires et parts, mais seulement en faveur d'une personne qui
est, légalement ou en fait, à sa charge, sans que cette délégation
puisse toutefois dépasser la moitié du montant total de ses
salaires et parts acquis.
Les délégations sont payées aux délégataires conformément
à la convention des parties.
Le mode de paiement des délégations, leur montant périodique
et les noms et adresses des bénéficiaires sont mentionnés au
registre d'équipage et contresignés par le déléguant.
Si le marin n'a pas usé de la faculté de déléguer au moment
de l'enrôlement, des délégations peuvent être consenties en
cours de voyage dans les limites et conditions fixées ci-dessus,
la demande est transmise sans délai par le capitaine à l'armateur.
Le marin peut aussi demander qu'une partie de ses salaires,
dans la proportion maximale de la moitié des gains acquis, soit,

34
à titre provisionnel, versée en son absence, à échéances
régulières espacées d'un mois au minimum, à son compte ouvert
à son nom.
L'armateur est tenu de verser régulièrement entre les mains
des délégations ou de leur faire parvenir le montant de la
délégation aux échéances ainsi que d'effectuer les versements
provisionnels demandés par le marin.
Article 85
Toute délégation de salaire consentie au moment de
l'enrôlement peut être révoquée par le marin au cours du
voyage.
La révocation est notifiée par écrit au capitaine, qui la
consigne au registre d'équipage et en donne connaissance à son
armateur par la voie la plus rapide. Elle prend effet dès sa
réception par l'armateur.
Article 86
Les avances et délégations déjà payées ou échues en sont pas
sujettes à restitution en cas de rupture du contrat d'engagement
maritime par l'armateur ou le capitaine.
Il en est de même en cas de rupture pour cause de cas fortuit
ou de force majeure.
Elles sont sujettes à restitution à concurrence des sommes
excédant le montant des salaires mérités au moment du
décompte, en cas de rupture du contrat par le fait du marin, sans
préjudice des poursuites judiciaires, des sanctions disciplinaires
et de tous dommages-intérêts.

Section 5. - De la saisie

Article 87
Les dispositions légales en vigueur, relatives à l'incessibilité
et l'insaisissabilité des salaires des ouvriers et des employés,
sont applicables aux marins. Les officiers et les capitaines sont
assimilés aux employés pour l'application de ces dispositions.

35
Les rémunérations du capitaine, autres que sa solde fixe,
peuvent, cependant, être retenues en totalité pour sommes par
lui dues à l'armateur en qualité de mandataire de celui-ci.
Article 88
Les dispositions de l'article 87 ci-dessus sont applicables aux
salaires, parts et profits accordés au marin en cas de maladie ou
blessure, conformément à l'article 95 du présent code.
Article 89
Sont insaisissables pour quelque cause que ce soit :
1) Les vêtements du marin sans exception.
2) Les instruments et autres objets appartenant au marin et
servant à l'exercice de sa profession.
3) Les sommes dues au marin pour frais médicaux et
pharmaceutiques et pour rapatriement ou conduite.
Article 90
La saisie-arrêt des salaires, parts ou profits du marin, s'opère
conformément à la législation en vigueur entre les mains du
receveur des douanes du port d'enrôlement en Tunisie, et au port
de Tunis en cas d'enrôlement à l'étranger.

CHAPITRE II
DES MALADIES ET DES BLESSURES DES MARINS

Article 91
Sauf les cas où il y aurait lieu d'appliquer la législation sur la
réparation (1) des accidents du travail, et des maladies
professionnelles, les droits du marin tombé malade ou blessé,
alors qu'il est au service du navire, sont régis par les
dispositions du présent chapitre.

(1) Rectificatif au JORT n° 2 du 16 janvier 1968.

36
Article 92
Pour l'application des dispositions du présent chapitre, le
voyage est réputé commencé dès l'inscription du marin sur le
registre d'équipage.
il est terminé au moment où l'engagement du marin prend
fin, suivant la convention des parties.
Article 93 (Modifié par la loi n° 95-59 du 3 juillet 1995).
- L'armateur doit assister tout marin tombé malade ou blessé
pendant la durée du contrat d'engagement.
L'assistance comprend :
a) Le traitement médical et la fourniture des médicaments et
autres moyens thérapeutiques de qualité et de quantité suffisantes.
b) La nourriture, le logement et le transport nécessité par les
soins.
Cette obligation cesse soit au moment de la guérison du
marin ou la constatation du caractère permanent de sa maladie
ou de sa blessure, soit au moment de sa prise en charge par un
organisme de sécurité sociale.
Article 94
Le marin est laissé à terre quand le médecin du bord ou tout
autre médecin désigné par l'autorité maritime en reconnaît la
nécessité. Il est hospitalisé si son état le requiert.
Si le débarquement prévu à l'alinéa précédent a été effectué
dans un port étranger, l'autorité maritime peut exiger le dépôt,
par le capitaine à telle caisse qui lui est assignée, et sous réserve
de régularisation ultérieure, de la somme présumée nécessaire
au traitement du marin et à son rapatriement.
Article 95 (modifié par la loi n° 95-59 du 3 juillet 1995).
Dans le cas prévu par l'article 93 (nouveau) de la présente
loi, l'armateur doit verser à tout marin malade ou blessé :
a) Tant que le malade ou le blessé demeure à bord, la totalité
du salaire.

37
b) A partir du débarquement une indemnité correspondant au
plein salaire pendant les deux premiers mois et au demi salaire
pendant les deux mois suivants.
L'obligation de l'armateur cesse, soit avec la guérison du
marin ou la constatation du caractère permanent de sa maladie
ou de sa blessure soit avec sa prise en charge par un organisme
de sécurité sociale.
Toutefois, dans le cas où l'indemnité de maladie est versée
par un organisme de sécurité sociale, l'armateur ne paye au
marin que le complément de l'indemnité calculée sur la base des
dispositions du premier alinéa du présent article.
Lorsque le marin est rémunéré en tout ou partie au profit ou
au fret, les salaires dus en vertu de l'alinéa premier du présent
article, sont calculés sur la base du salaire journalier moyen
attribué dans le port d'embarquement aux marins des mêmes
grade et catégorie et sont déterminés par l'autorité maritime sauf
recours devant les tribunaux.
Article 96
Les dispositions des articles 93 et 95 ci-dessus ne sont pas
applicables :
1) si la maladie ou la blessure sont provoquées
intentionnellement ou dues à une faute grave du marin,
2) si elles sont la conséquence directe de son état d'ivresse,
3) si elles résultent d'un acte d’indiscipline de sa part,
notamment s'il quitte le navire sans autorisation.
Dans les cas visés ci-dessus, le capitaine est néanmoins tenu
de pourvoir aux soins du marin jusqu'à son débarquement s'il y
a lieu. Toutefois, s'il ne peut continuer ses services au navire, le
marin cesse d'avoir droit à ses salaires à partir du jour où il
n'aura plus servi. Il est logé et nourri aux frais du navire
jusqu'au moment de son débarquement. Ces frais peuvent être
récupérés sur les sommes dues au marin.

38
Article 97
Les dispositions des articles 91 à 96 du présent code ne sont
pas applicables au personnel embarqué sur les bâteaux de
plaisance d'un tonnage brut inférieur à dix tonneaux ou sur les
barques armées à la navigation côtière au-dessous de cinq
tonneaux.
Dans ce cas, les armateurs sont seulement tenus, à l'égard
des marins qu'ils engagent, aux obligations fixées par la
législation relative à la responsabilité des employeurs en
matière d'accidents du travail.
Article 98
Les biens, laissés à bord par le marin, blessé ou décédé,
doivent faire l'objet d'un inventaire dressé immédiatement par le
capitaine assisté de 2 marins et remis aux ayants droit sous la
responsabilité de l'armateur et par l'intermédiaire de l'autorité
maritime.
CHAPITRE III
DE LA NOURRITURE ET DU COUCHAGE

Article 99
Ont droit à la nourriture pendant toute la durée de leur
inscription au registre d'équipage, les marins embarqués sur les
navires autres que ceux pratiquant la navigation côtière.
Sur ces navires, il doit y avoir un cuisinier, apte à cet emploi,
âgé de plus de 18 ans. Si l'équipage comprend plus de 20
hommes, le cuisinier ne peut être distrait de son emploi pour
être affecté à un autre service du bord.
En ce qui concerne les navires pratiquant la navigation
côtière, le problème de la nourriture reste soumis aux usages
locaux.
Article 100
La nourriture fournie aux marins doit être saine, en quantité
suffisante, de bonne qualité et d'une nature appropriée au

39
voyage entrepris. La nourriture ainsi que la composition de
menus servis à l'équipage peuvent, à tout moment, être
contrôlées par l'autorité maritime.
La composition de la ration journalière contrôlées est fixée
par arrêté conjoint du secrétaire d'Etat chargé de la marine
marchande et du secrétaire d'Etat à la santé publique.
Copie de cet arrêté est affichée d'une façon permanente dans
les postes d'équipage.
Le personnel du pont, celui des machines et celui du service
général désignent, chacun à tour de rôle, un de leurs membres,
pour vérifier, à chaque distribution, les quantités et, s'il y a lieu
la qualité des aliments distribués.
Article 101
Toute réduction de la ration journalière doit être mentionnée
au registre de bord avec l'indication des circonstances de force
majeure qui l'ont entraînée.
Le registre est signé du capitaine, du médecin de bord, s'il y
en a un, et d'un délégué de chaque catégorie de personnel visé
au dernier alinéa de l'article 100 ci-dessus; aucune réclamation
ne peut ultérieurement être admise au sujet des circonstances
ainsi constatées.
Article 102
Toute réduction non justifiée de la ration journalière donne
lieu, au profit du marin, à une indemnité équivalente à la valeur
des vivres non distribués. L'autorité maritime fixe le montant de
cette indemnité, sauf au marin à se pourvoir en justice
conformément aux dispositions des articles 152 et suivants du
présent code.
Article 103
Il est interdit à tout armateur de charger, à forfait, le
capitaine ou un membre quelconque du personnel embarqué de
la nourriture de l'équipage.

40
Article 104
Il est interdit au marin d'embarquer des boissons alcoolisées
sans l'autorisation du capitaine.
Article 105
Il est interdit à tout armateur :
1) D'exploiter à terre un économat où il vend, directement ou
indirectement aux marins par lui employés ou à leurs familles,
des denrées et marchandises de quelque nature que ce soit.
2) D'imposer auxdits marins l'obligation de dépenser leur
salaire en totalité ou en partie dans des magasins indiqués par lui.
Article 106
L'armateur doit fournir au marin à bord du navire, des
aménagements installés convenablement, ventilés et éclairés,
proportionnés au nombre des occupants et exclusivement
réservés à leur usage. Un décret fixe les conditions auxquelles
doivent répondre ces installations.
Sur les navires, autres que ceux armés à la navigation
côtière, la fourniture des objets de couchage incombe à
l'armateur, sauf stipulation contraire, conformément au
dispositions réglementaires relatives à l'hygiène à bord des
navires.
Les objets de couchage fournis en nature sont placés sous la
responsabilité des marins qui sont tenus au paiement de
dommages-intérêts en cas de détérioration anormale ou de perte
résultant de leur faute.
En ce qui concerne les navires armés à la navigation côtière,
ce problème reste soumis aux usages locaux.
Article 107
La perte ou la destruction des effets des marins, par suite de
naufrage, incendie à bord ou autre cas fortuite ou de force
majeure, sont à la charge de l'armateur.

41
Si un marin débarque en laissant des effets à bord, un
inventaire doit être remis à l'autorité maritime du premier port
d'escale qui les renvoie au quartier d'immatriculation ou au port
d'embarquement du marin.
Article 108
Le marin, qui, dans un port de Tunisie ou à l'étranger, désire
formuler une plainte en raison de l'inobservation des
prescriptions du présent titre, saisit l'autorité maritime.
Celle-ci ouvre une enquête immédiate en se faisant
éventuellement assister d'experts techniques. Elle peut prescrire
telles mesures urgentes qu’elle juge opportunes.
Elle agit ainsi qu'il est prévu aux articles 152 et suivants du
présent code.
Tout marin, auteur d'une plainte reconnue abusive, est
passible de peines disciplinaires sans préjudice de dommages-
intérêts qui peuvent lui être réclamés.
CHAPITRE IV
DES VETEMENTS DU TRAVAIL

Article 109
L'armateur doit fournir, à chaque membre de l'équipage le
1er mai de chaque année, deux vêtements de travail, deux
chemises, une paire de chaussures et un couvre-chef du modèle
couramment admis dans la profession.
Les frais occasionnés par ces fournitures sont supportés,
moitié par l'armateur, moitié par le marin. L'armateur en fait
l'avance et se fait rembourser, pour la partie incombant au
marin, au moyen de retenues sur le salaire de celui-ci,
échelonnées sur 4 mois au moins.
Il n'est en rien dérogé aux dispositions plus favorables aux
marins résultant, soit des règlements, soit de la convention
collective, soit des usages.

42
CHAPITRE V
DU RAPATRIEMENT ET DE LA CONDUITE

Article 110 (Modifié par la loi n° 95-59 du 3 juillet 1995).


Le marin, débarqué en fin de contrat à l'étranger a droit, aux
frais du navire, au rapatriement jusqu'au port de débarquement
prévu à la convention ou à défaut au port de son pays ou de
celui dont il relève.
Les frais de rapatriement doivent comprendre toutes les
dépenses relatives au transport, au logement et à la nourriture
ainsi que les frais d'entretien du marin jusqu'au moment fixé
pour son départ.
Les frais de rapatriement ne comprennent pas les dépenses
de fournitures de vêtements.
Toutefois le capitaine doit, en cas de nécessité, faire au
marin l'avance des frais de vêtements indispensables. Ces frais
peuvent être déduits des sommes dues au marin si celui-ci est
débarqué pour raison disciplinaire ou par suite de blessure subie
ou de maladie contractée dans les conditions prévues au premier
alinéa de l'article 96 ci-dessus.
Sont à la charge de l'Etat, les frais de rapatriement du marin
débarqué pour être traduit en justice ou pour subir une peine.
Les frais de rapatriement du marin débarqué en cours de
route, après résiliation de l'engagement par la volonté commune
des parties, sont réglés par la convention des parties sous le
contrôle de l'autorité maritime.
Article 111
Sauf convention contraire, le marin, qui n'est pas débarqué
ou qui n'est pas rapatrié à son port tunisien d'embarquement, a
droit à la conduite jusqu'à ce port.

43
CHAPITRE VI
DES CONGES PAYES

Article 112 (Modifié par la loi n° 95-96 du 3 juillet 1995).


Les marins, ont droit, après douze mois de service continu, à
un congé payé annuel à la charge de l'armateur, d'un jour et
demi ouvrable par mois de service.
En vue de déterminer l'époque à laquelle le congé est dû :
a) le service effectué en dehors du contrat d'engagement
maritime est compté dans le calcul de la période de service continu.
b) les interruptions de service de courte durée qui ne sont pas
imputables au fait ou à la faute de l'intéressé et ne dépassent pas
un total de six semaines dans toutes période de douze mois ne
doivent pas être considérées comme interrompant la continuité
de la période de service qui les précède ou qui les suit.
c) la continuité du service ne doit pas être considérée
comme interrompue par un changement quelconque dans la
gérance ou la propriété du navire ou des navires à bord
desquels l'intéressé a servi.
Article 113
Lorsqu'un congé annuel est dû, il est octroyé d'un commun
accord à la première occasion, compte tenu des nécessités de
service.
Ce congé ne peut être refusé par l'armateur au marin après
douze mois d'embarquement.
Nul ne peut être obligé, sans son consentement, à prendre le
congé annuel qui est dû en un port autre que le port du territoire
où il a été engagé ou du territoire où il réside.
Article 114
Ne sont pas comptés dans le congé annuel payé :
a) les jours fériés légaux, chômés et payés
b) les interruptions de service dues à la maladie ou à un
accident.

44
Article 115
Tout marin, qui prend un congé en vertu de l'article 112 ci-
dessus, doit recevoir pour toute la durée dudit congé sa
rémunération habituelle.
La rémunération habituelle, payable conformément au
paragraphe précédent, qui doit comprendre une indemnité
appropriée de nourriture, est calculée selon le mode prescrit par
la législation en vigueur ou fixée par convention collective.
Article 116
Tout marin, qui quitte le service de l'armateur ou est licencié
avant d'avoir pris un congé qui lui est dû, doit recevoir, pour
chaque jour de congé dû en vertu du présent code, le montant de
la rémunération prévue à l'article 115 ci-dessus.
Article 117
Tout accord, portant sur l'abandon du droit au congé
annuel payé ou sur sa compensation en espèces, est considéré
comme nul.
CHAPITRE VII
JOURS FERIES, CHOMES ET PAYES

Article 118
Les jours fériés, chômés et payés, sont fixés par la loi.
Article 119
Le chômage, intervenu dans les circonstances prévues à
l'article 118 ci-dessus, ne peut être une cause de réduction des
traitements et salaires des marins.
Article 120
Les marins, occupés pendant les journées fériées, chômées et
payées, ont droit, à la charge de l'armateur et en plus du salaire
correspondant au travail effectué, à une indemnité égale au
montant du salaire de congé prévu à l'article 115 ci-dessus.

45
Article 121
Les heures de travail, perdues en raison du congé des
journées fériées, chômées et payées, peuvent être récupérées et
dans ce cas, payées au tarif normal.
Article 122
Les femmes et les enfants de moins de dix-huit ans ne
peuvent être employés pendant les journées fériées, chômées
et payées.

CHAPITRE VIII
DES CREANCES ET PRIVILEGES DES MARINS

Article 123
La limitation légale de responsabilité, établie au profit des
propriétaires des navires, n'est pas applicable aux créances
résultant pour le marin des dispositions du présent code.
Article 124
Les créances des marins, résultant du contrat d'engagement
maritime tel qu'il est régi par les dispositions du présent code,
sont privilégiées dans les conditions prévues à l'article 71 du
code de commerce maritime.

CHAPITRE IX
DE LA RESPONSABILITE DE L'ARMATEUR

Article 125
L'armateur est civilement responsable de tous les faits ou
fautes du capitaine et des membres de l'équipage dans l'exercice
de leurs fonctions respectives.

46
TITRE V
DE LA CONVENTION COLLECTIVE

CHAPITRE PREMIER
DISPOSITIONS GENERALES

Article 126
La convention collective de travail maritime est un accord
relatif aux conditions de travail à bord des navires de
commerce, conclu entre, d'une part, des armateurs organisés en
groupement ou agissant individuellement, et d'autre part, une ou
plusieurs organisations syndicales professionnelles de marins.
Elle doit être écrite sous peine de nullité.
Dans toute entreprise d'armement, les dispositions de cette
conventions s'imposent aux rapport entre armateurs et marins,
nés des contrats individuels ou d'équipage, sauf si les clauses de
ces contrats sont plus favorables aux marins que celles de la
convention.
Un avis doit être affiché par les soins de l'armateur à bord.
Cet avis doit indiquer l'existence de la convention collective, les
parties signataires, la date et le lieu de son dépôt.
Un exemplaire de la convention est tenu à la disposition des
marins et annexé au rôle d'équipage.
Article 127
La convention collective de travail maritime peut être
conclue, soit pour une durée indéterminée, soit pour une durée
déterminée ne pouvant excéder cinq ans.
A défaut de disposition contraire, la convention à durée
déterminée, qui arrive à expiration, est renouvelable par tacite
reconduction.

47
Article 128
La convention collective de travail maritime à durée
indéterminée peut toujours cesser au gré de l'une des parties, et
à son égard seulement, à charge pour elle de notifier, au moins
un mois à l'avance, à toutes les autres parties à la convention, sa
volonté d'y mettre fin.
Article 129
Les groupements de marins ou d'armateurs, liés par une
convention collective de travail maritime, sont tenus de ne rien
faire qui soit de nature à en compromettre l'excédent loyale.
Ils sont garants de l'exécution de la convention par leurs membres.
Article 130
Les groupements régulièrement constitués, liés par une
convention collective de travail maritime, peuvent, en leur nom
propre, intenter une action en dommages-intérêts aux autres
groupements, à leurs propres membres ou à toutes personnes liées
par la convention, qui violeraient les engagements contractés.
Article 131
Les personnes liées par une convention collective de travail
maritime peuvent intenter une action en dommages-intérêts aux
autres personnes ou aux groupements liés par la convention qui
violeraient à leur égard les engagements contractés.

CHAPITRE II
CONVENTION COLLECTIVE AGREEE

Article 132
La convention collective de travail maritime doit être
conclue entre les organisations syndicales professionnelles
d'armateurs et de marins les plus représentatives.
Les dispositions s'imposent à tous les armateurs et à tous les
marins à compter du jour où elles reçoivent, à la requête de la

48
partie la plus diligente, l'agrément du secrétaire d'Etat chargé de
la marine marchande.
Celui-ci statue, par un arrêté d'agrément, ou par un refus
motivé d'agrément, sans pouvoir modifier le texte de la
convention qui lui est soumise.
L'agrément ne peut être refusé qu'après avis motivé de la
commission consultative de conventions collectives.
Si la convention n'est pas agréée, elle ne peut avoir d’effet
même entre les parties contractantes.
Article 133
La décision d’agrément est rendue publique par la
publication au Journal Officiel de la République Tunisienne de
l’arrêté d’agrément portant en annexe le texte de la convention
collective agréée.
La décision de refus d’agrément est notifiée par le secrétaire
d’Etat chargé de la marine marchande aux parties contractantes.
Article 134
Le secrétaire d'Etat chargé de la marine marchande peut, soit de
sa propre initiative, soit à la demande d’une organisation syndicale
de marins ou d’armateurs intéressés, retirer l'agrément donné à une
convention collective par arrêté pris après avis motivé de la
commission consultative des conventions collectives.
Article 135
Les conventions collectives de travail maritime doivent au
moins contenir des dispositions concernant :
a) la liberté syndicale et la liberté d'opinion
b) les salaires applicables par catégorie professionnelles de
marins et les coefficients hiérarchiques afférents aux diverses
qualifications professionnelles ainsi que la procédure de
classement des marins entre lesdites catégories.

49
c) les conditions d'embauchage et de licenciement des
marins, sans que les dispositions prévues puissent porter atteinte
à la liberté syndicale ou à la liberté d'opinion.
d) le délai-congé
e) les modalités de fonctionnement d'une commission
paritaire chargée de régler les difficultés d'interprétation nées de
l'application de la convention.
Article 136
Les organisations syndicales, qui sont parties à une
convention collective de travail maritime agréées, conclue pour
une durée indéterminée et qui usent de leur droit de
dénonciation prévu à l'article 128 ci-dessus, doivent faire
parvenir au secrétaire d'Etat chargé de la marine marchande
copie de la notification qu'elles adressent aux autres parties et
ce, dans les mêmes délais.
Article 137
Il est institué une commission consultative des conventions
collectives de travail maritime, chargée d'émettre un avis
motivé dans les cas prévus aux articles 133, 134, 135 et 136 du
présent code (1).
Cette commission peut examiner les conventions collectives
dans leurs incidences sur les prix, la production et le coût de la vie.
Elle peut, en outre, être consultée par le secrétaire d'Etat à la
jeunesse, aux sports et aux affaires sociales sur toute autre
question relative à la conclusion ou à l'application des
conventions collectives.
Elle peut demander aux administrations intéressées toutes
enquêtes et communications de tous documents utiles à
l'accomplissement de sa mission, notamment en ce qui concerne
la situation économique de la branche ou des branches
d'activités intéressées.

(1) Voir décret n° 68-289 du 13 septembre 1968 publié au JORT n° 38 du 17 septembre 1968.

50
TITRE VI
DISPOSITIONS PARTICULIERES

CHAPITRE PREMIER
DU CAPITAINE

Article 138
Les accords conclus entre l'armateur et le capitaine, relatifs aux
fonctions commerciales de celui-ci en qualité de mandataire de
l'armateur, ne sont pas soumis à l'intervention de l'autorité maritime.
Article 139
Sont applicables au capitaine, outre les dispositions du
chapitre II du titre IV du livre 1er du code de commerce
maritime, les dispositions du présent code à l'exclusion de celle
énumérées à l'article 140 ci-dessous.
Article 140
Ne sont pas applicables au capitaine, les dispositions des
articles : 10, 37, 51 à 53, 55, 81 et 82 du présent code.
Ne sont pas également applicables au capitaine, les
dispositions des articles 60 à 69 concernant les droits à
indemnité en cas de retardement, prolongation ou abréviation
du voyage lorsque ces événements résultent de sa faute.

CHAPITRE II
DU MINEUR
Article 141
A moins qu'il n'ait le plein exercice de ses droits civils par
application de son statut personnel, le marin âgé de moins de
dix huit ans ne peut contracter un engagement ni être inscrit au
registre d'équipage du navire sans l'autorisation de celui qui
exerce sur lui l'autorité paternelle ou tutélaire ou, défaut, du
juge des tutelles.

51
Lorsque l'engagement a lieu en Tunisie, il est supplé au
défaut d'autorisation paternelle ou tutélaire par le président du
tribunal de première instance, soit d'office, soit sur la simple
réquisition d'un membre de la famille. Le père ou le tuteur sont
préalablement entendus ou appelés.
L'autorisation confère au mineur capacité pour remplir tous
les actes se rattachant au contrat d'engagement, notamment
percevoir ses salaires. Elle est valable, sauf retrait, pour tous les
engagements subséquents.
Le retrait de l'autorisation ne peut être opposé aux tiers s'il n'a
pas été porté à leur connaissance avant la conclusion du contrat.
L'autorisation ne peut plus être, lorsque le marin atteint l'âge
de dix huit ans.
Article 142
Le capitaine doit se conduire envers le marin mineur en bon
père de famille, exercer sur lui sa surveillance, avertir ses
parents ou ses représentants légaux des fautes graves qu'il
pourrait commettre.
Il n'emploie le marin mineur qu'aux travaux et services en
rapport avec ses capacités physiques et qui se rattachent à
l'exercice de sa profession, il lui enseigne ou lui fait enseigner
progressivement la pratique de son métier.
Article 143
Tout marin, embarqué pour les services du pont, de la
machine ou du service général, est qualifié :
- mousse de 15 à 16 ans
- novice de 16 à 18 ans
- matelot léger de 18 à 20 ans.
Aucun marin ne peut être admis à travailler à bord d'un
navire s'il n'est âgé de quinze ans au moins.

52
Article 144
Tout marin mineur engagé pour le service d'un navire ne
peut être employé au quart entre 20 heures et 5 heures.
Article 145
Tout marin mineur du service machine ne doit être employé
dans les compartiments de la machine, ni plus de quatre heures
par jour, ni lorsque l'élévation de la température peut constituer
un danger pour sa santé. Il ne peut être employé au travail des
chaufferies et des soutes.
Article 146
Le mousse ou le novice ne peut accomplir plus de huit
heures de travail au cours d'une même journée.
Il doit jouir du repos hebdomadaire, tant à la mer qu'au port,
à la date normale ou exceptionnellement, avec un retard ne
pouvant dépasser 24 heures.
Il doit être logé dans un poste de couchage totalement
indépendant de ceux du reste de l'équipage.
Article 147
A bord de tout navire de commerce de plus de 250 tonneaux
de jauge brut, il doit être embarqué un mousse ou un novice-
pont pour quinze hommes ou fraction de quinze hommes
composant l'effectif du personnel du pont, et un mousse ou un
novice pour chaque dizaine d'hommes en sus, les officiers du
pont, mais non les mousses ou novices déjà embarqués, entrent
en compte pour le compte de l'effectif du personnel.
Article 148
A bord de tout navire de commerce de plus de 250 tonneaux
de jauge brute, il doit être embarqué un mousse ou un novice-
machine pour un effectif de 10 à 15 hommes et 2 mousses ou
novice-machine à partir de 16 hommes, les officiers et les
hommes de la machine, à l'exception de mousses ou novices
déjà embarqués, entrent en compte pour le calcul de l'effectif du
personnel.

53
Article 149
Les conditions, dans lesquelles les prescriptions des articles
147 et 148 ci-dessus sont applicables aux navires de commerce
et jauge brute égale ou inférieure à 250 tonneaux, sont fixées
par décret.
Article 150
Est considérée comme pilotin, toute personne même âgée de
plus de 18 ans, embarquée sur justification d'un niveau
d'instruction fixé par arrêté du secrétaire d'Etat chargé de la
marine marchande, en vue de se préparer aux fonctions d'élève-
officier du pont, des machines, ou du service radio électrique.
La durée de l'embarquement ou des embarquements en
qualité de pilotin ne peut excéder vingt quatre mois.
Les pilotins sont embarqués, dans tous les cas, en sus du
nombre des marins exigés par la réglementation du travail à
bord.
Dans la mesure où les aménagements du navire le
permettent, l'armateur est tenu d'accepter l'embarquement d'un
pilotin proposé par l'autorité maritime.
Le pilotin a rang d'élève officier.

TITRE VII
DES LITIGES ENTRE ARMATEURS ET MARINS

Article 151
Les litiges, relatifs aux contrats d'engagements maritimes, qui
surgissent entre les armateurs ou leurs représentants et les marins,
à l'exception du capitaine, sont tranchés par voie de conciliation,
ou, à défaut, par voie de jugement, conformément aux règles de
compétence et de procédure établies par le présent titre.
Il en est de même des actions en responsabilité pour fautes
commises dans l'exécution du contrat d'engagement.

54
CHAPITRE PREMEIR
DE LA CONCILIATION

Article 152
Les contestations visées à l'article 151 ci-dessus sont
soumises à l'autorité maritime du port où se trouve le navire
pour tentative de conciliation.
Article 153
La comparution en conciliation a lieu sur simple requête,
même verbale, présentée à l'autorité maritime par la partie la
plus diligente.
L'autorité maritime convoque l'autre partie par voie
administrative.
La comparution en conciliation devant l'autorité maritime est
obligatoire.
le capitaine est tenu de donner au marin toutes facultés pour
exercer ce recours.
Article 154
L'autorité maritime entend les parties et les témoins et statue
d'urgence.
Article 155
Il est dressé, séance tenante, un procès-verbal de conciliation
ou de non-conciliation. Ce document indique les clauses de
l'accord conclu entre les parties ou les motifs pour lesquels il n'a
pu se produire.
Ce procès-verbal est signé par les comparants ou mention est
faite qu'ils ne savent ni ne peuvent signer. Il en est délivré
expédition certifiée et revêtue du visa de l'autorité maritime à
celle des parties qui en fait la demande.
Les clauses de l'accord intervenu son obligatoires pour les
parties.

55
Article 156
En cas de non-conciliation, l'autorité maritime dresse un
procès-verbal dont copie est remise au demandeur. Cette copie
vaut permission de citer devant la juridiction prud'homale
compétente.
Article 157
En cas de refus de comparaison ou de défaut du défendeur, il
est donné acte au demandeur en conciliation de sa demande.
Cet avis vaut permission de citer devant la juridiction
prud'homale compétente.

CHAPITRE II
DU JUGEMENT
Article 158
La juridiction prud'homale connaît, après échec de la tentative
de conciliation, des litiges visés à l'article 151 ci-dessus.
Les règles des compétences et de recours sont celles fixées
par la législation en vigueur en matière prud'homale dans la
mesure où il n'y est pas dérogé par le présent code.
Article 159
Quand le litige naît en Tunisie soit au port d'embarquement
soit dans un port d'escale, soit au port de débarquement,
l'autorité maritime et la juridiction prud'homale compétentes
sont celles de ce port.
Dans tous les autres cas et aussi, lorsque, par suite du départ
du navire, l'instance ne peut être poursuivie devant les autorités
désignées à l'alinéa précédent, l'autorité maritime et la
juridiction prud'homale compétentes sont celles du port où le
marin est domicilié ou réside ou celles du port où le marin se
trouve momentanément si la contestation est soulevée par
l'armateur, si la contestation est soulevée par le marin, celles du
port où l'armateur a son principal établissement maritime ou une
agence et, à défaut, celles du port d'attache du navire.

56
Article 160
Les citations devant la juridiction prud'homale, dans les
litiges relatifs au contrat d'engagement, sont délivrées par le
secrétaire de ladite juridiction. Elles peuvent être données de
jour à jour ou d'heure à heure. La juridiction statue d'urgence.
Article 161
Est valable, toute citation notifiée à bord à une personne
inscrite au registre d'équipage.
Article 162
Les parties n'ayant ni domicile, ni résidence, ni
établissement, ni agence dans le lieu où se trouve la juridiction
prud'homale et, en ce qui concerne l'armateur, lorsque les
significations ne peuvent être délivrées au capitaine à bord du
navire, sont réputées de plein droit avoir fait élection de
domicile au bureau de l'autorité maritime, même pour la
signification du jugement définitif, à moins d'élection de
domicile faite dans le même lieu. Les significations sont faites
aux parties par voie administrative.
Article 163
Les parties peuvent se faire assister ou représenter devant la
juridiction prud'homale, soit par un marin ou par un armateur,
soit par un avocat régulièrement inscrit au bureau, soit par un
délégué des organisations syndicales professionnelles de marins
ou d'armateurs. les armateurs peuvent, en outre, être représentés
par un directeur ou par un employé de l'entreprise ou de
l'établissement.
Le mandataire doit justifier d'un pouvoir, celui-ci peut-être
donné au bas de l'original ou de la copie de la convocation en
conciliation ou de l'assignation devant le tribunal. L'avocat est
dispensé de toute procuration.
Toutefois, l'autorité maritime et la juridiction prud'homale
peuvent toujours ordonner la composition personnelle des
parties.

57
Article 164
Tout jugement est transmis par lettre recommandée dans le
délai de trois jours par le secrétaire de la juridiction prud'homale
aux parties à leur domicile élu, et à l'autorité maritime.
Article 165
Toutes actions relatives au contrat d'engagement sont
prescrites, un an après le voyage terminé.
Article 166
Est réputée non écrite, toute clause qui aurait pour effet de
donner compétence à un tribunal étranger ou à une juridiction
arbitrale statuant à l'étranger.
Article 167
Les litiges survenus entre les armateurs et les capitaines sont
soumis à la juridiction compétente en matière commerciale.

TITRE VIII
DES SYNDICATS PROFESSIONNELS
MARITIMES

Article 168
Les dispositions des articles 242 à 257 du Code du Travail sont
applicables aux organisations syndicales professionnelles des
armateurs et des marins. Pour l'application du présent titre, le
secrétaire d'Etat chargé de la marine marchande est substitué au
secrétaire d'Etat à la jeunesse, aux sports et aux affaires sociales.

TITRE IX
DISPOSITIONS DIVERSES

Article 169
Les marins, dont le contrat d'engagement a été rompu par
suite de débarquement pour cause de maladie ou blessure ou par

58
suite d'appel sous les drapeaux, bénéficient d'un droit de priorité
à l'embauchage chez le même armateur, pendant une période
d'un an, respectivement à compter de la guérison du malade, de
la consolidation de sa blessure ou de la date de sa libération.
Article 170
Les dispositions du présent code sont applicables aux marins
étrangers engagés sur les navires tunisiens.
Article 171
Sont nulles de plein droit, toutes clauses et conventions
contraires aux dispositions des articles 100,101, 105, 107,
(alinéa 1) et 110 ainsi qu'aux dispositions du titre IV chapitres I,
II, IV, V, VI et VII et du titre VI du présent code.

59
TEXTES D’APPLICATION
REGLEMENTATION
DU TRAVAIL A BORD
Décret n° 74- 1001 du 16 novembre 1974, relatif à la
réglementation du travail à bord, à la fixation des
effectifs minimaux et à la répartition des personnels
affectés au service du navire.
(JORT n° 70 du 19 novembre 1974, page 2505)
Nous, Habib Bourguiba, président de la République
Tunisienne ,
Vu la loi n° 67- 52 du 7 décembre 1967, portant
promulgation du code du travail maritime et notamment les
articles 52 et 53 dudit code,
Vu l’avis des ministres des affaires sociales et des transports
et des communications,
Décrétons :

TITRE PREMIER
DISPOSITIONS PRELIMINAIRES

Article premier
Le présent décret s’applique à toute personne, inscrite au
registre d’équipage des navires de jauge brute égale ou
supérieure à trois cents tonneaux, autres que ceux armés à la
pêche, à l’exception des capitaines, des pilotes qui ne sont pas
membres de l’équipage, des élèves, des médecins et du
personnel infirmier ou hospitalier exclusivement employé à des
travaux d’infirmerie.

63
Article 2
Est considéré comme temps de travail, le temps pendant
lequel un membre d’équipage est, pour des raisons de service, à
la disposition du capitaine, soit à la mer, soit au port.
Est considéré comme temps de repos, le temps pendant
lequel un membre d’équipage n’est pas de service et est en droit
de séjourner dans les locaux qui lui servent d’habitation à bord
lorsque le navire est en mer ou d’aller à terre lorsque le navire
est au port.
Article 3
Le service à bord s’effectue de deux manières suivant la
position du navire : le service à la mer et le service au port.
Est considéré comme service à la mer, le service effectué
lorsque le navire est en mer, sur rade foraine et chaque fois qu’il
séjourne moins de vingt-quatre heures sur rade abritée ou dans
les ports d’escale.
Est considéré comme service au port, le service effectué
lorsqu’il est prévu que le navire séjourne plus de vingt-quatre
heures sur rade abritée ou dans un port d’escale et, dans les cas,
lorsque le navire passe la nuit ou une partie de la nuit dans son
port d’attache.
Toutefois, pour des raisons de sécurité et pour permettre
l’exécution des travaux inhérents à l’appareillage et à
l’accostage du navire, ainsi qu’au fonctionnement du service
des personnes embarquées, le service à la mer est conservé ou
repris chaque fois que le capitaine le juge nécessaire.

TITRE II
DE LA DUREE DU TRAVAIL
Article 4
La journée normale de vingt-quatre heures commence à
l’heure de la prise du travail, fixée par le capitaine .

64
Le travail de jour est celui qui est accompli entre les limites
de 5 heures et 20 heures.
Toutefois, les contrats d’engagement maritime, conventions
collectives ou autres accords peuvent fixer, pour le travail de
jour, des limites plus favorables.
Article 5
A l’exception des navires d’une jauge brute inférieure à 500
tonneaux et effectuant une traversée inférieure à 24 heures, le
service de quart à la mer pour les officiers et les membres
d’équipage ne doit pas comporter plus de 5 heures consécutives.
Dans ce cas, ils doivent bénéficier d’un repos ininterrompu d’au
moins six heures.
Pour les agents du service général, le service à la mer est
organisé de telle façon que chaque membre de ce personnel soit
toujours assuré de huit heures de repos ininterrompu avec en
plus 4 heures pour les repas et la toilette. En aucun cas, le
service de nuit à la mer, pour cette catégorie de personnel, ne
doit être fait par la personne ayant accompli la totalité des huit
heures de travail dans la journée précédente.
Article 6
Le travail supplémentaire au-delà de quarante-huit heures
par semaine ne doit pas dépasser les limites fixées par le tableau
ci-après :

Genre de navigation Personnel officier Personnel subalterne


Par mois Par Par mois Par
semaine semaine
Long court………………….. 90 h 90 h
Cotage international………... 120 h 120 h
Cotage national…………….. 120 h 120 h
Remorquers au port 24 h 24 h

65
Toutefois, le nombre total d’heures de travail effectuées dans
un jour ne doit pas excéder douze heures.
Article 7
Sauf circonstance exceptionnelles imprévisibles dont le capitaine
est seul juge, la durée du travail effectif à exiger des membres de
l’équipage embarqués ne peut excéder huit heures par jour.
Article 8
Des dérogations exceptionnelles et temporaires aux
dispositions des articles 5, 6 et 7 du présent décret peuvent être
admises dans les conditions énumérées ci-après, et pour
lesquelles le capitaine est en droit, en vue d’assurer la sécurité
et la bonne marche du navire, ainsi que l’assistance en mer,
d’exiger de quelque catégorie de personnel que ce soit un travail
sans limitations de temps dans les cas suivants :
a) circonstances exceptionnels imprévisibles mettant en
danger imminent la vie humaine en mer, la sécurité du navire ou
de sa cargaison, ainsi que l’assistance de tout navire en danger,
b) insuffisance de personnel de service due à la maladie,
blessure ou tout autre empêchement d’un ou plusieurs membres
de l’équipage,
c) travaux requis par des formalités usuelles douanières,
sanitaires ou de police.
Le temps nécessaire à l’exécution de ces travaux ne dispense
pas le marin de son service habituel.
Article 9
Des dérogation permanentes aux dispositions des articles 5,
6 et 7 du présent décret peuvent être admises dans les
circonstances suivantes et au cours desquelles le capitaine peut
exiger un travail supplémentaire sans limitation de temps :
a) à l’entrée et à la sortie des ports , havres et rivières,
lorsque le personnel, qui n’est pas de quart ou de service, est
appelé a seconder la bordée du quart pour assurer les
manœuvres, appareillages et mouillages du navire,

66
b) les appels, exercices d’incendie ou d’abandon et exercices
similaires pour la sauvegarde de la vie humaine en mer.
Le temps nécessaire à l’exécution de ces travaux ne dispense
pas le marin de son service habituel.
Article 10
La durée légale du travail pendant le service au port peut être
prolongée au-delà de huit heures par jour, pour assurer
l’exécution :
a) du service de veille ou du service de garde de nuit.
b) des travaux supplémentaires de jour ou de nuit en vue de
l’accélération des opérations commerciales ou de l’exécution
des travaux de réparation exigeant le concours de certains
spécialistes de l’équipage.
c) des travaux de nuit dont la nature et les conditions de
rémunération sont expressément spécifiées au contrat
d’engagement maritime.
Article 11
Tout le personnel d’équipage embarqué doit, en raison des
nécessités de service du navire dont le capitaine est seul juge
accomplir le travail qui lui est commandé, dans la limite de la
durée du temps de travail réglementaire, et qu’elle qu’en soit la
durée dans les conditions mentionnées par les articles 8, 9 et 10
du présent décret.
Article 12
Les heures supplémentaires sont compensées par une
majoration de salaire.
Le paiement des heures supplémentaires peut être effectué,
soit après le décompte des heures de travail supplémentaires
effectives, soit au forfait selon l’accord intervenu entre les
parties.
Des conventions collectives pourront prévoir, au lieu d’un
paiement en espèce, une exemption correspondante de service
et de présence à bord ou une compensation de toute autre forme.

67
Article 13
Toute heure de travail supplémentaire, effectuée de jour au
delà de la limite de huit heures de travail par jour et de quarante
huit heures de travail par semaine, doit être majorée de soixante
quinze pour cent du taux de l’heure de travail normal qui est
égal à 1/208 du salaire mensuel.
Cette majoration est portée à 100% pour toute heure de
travail supplémentaire effectuée de nuit et les jours fériés,
chômés et payés.
Article 14
A l’exception du travail effectué en vue de l’assistance et
du sauvetage de la vie humaine en mer, des appels, exercices
d’incendie ou d’abandon et exercices similaires pour la
sauvegarde de la vie humaine en mer et des travaux requis
pour des formalités usuelles douanières, sanitaires ou de
police, toute heure de travail, effectuée en application des
articles 8 et 9 du présent décret et en dépassement des limites
fixées par l’article 6 ci-dessus, doit être compensée par une
rémunération spéciale qui sera au moins égale au taux de
l’heure normale majorée de 120%.
Article 15
Des conventions collectives peuvent être établies en vue de
déterminer les travaux exigibles de l’équipage ainsi que les
tâches dont l’accomplissement ouvre droit, soit à une indemnité
supplémentaire, soit à une rémunération spéciale.

TITRE III
DE L’ORGANISATION DU TRAVAIL
Article 16
Le service à la mer constitue un service permanent pendant
lequel une partie au moins de l’équipage assure sans interruption,
en se relevant de jour comme de nuit, la marche, la conduite et la
sécurité du navire, des personnes embarquées et de la cargaison.

68
Article 17
Pendant le service au port, le personnel est groupé pour
assurer un service de jour collectif et discontinu en vue
d’exécuter les travaux nécessaires à l’entretien et à
l’exploitation commerciale du navire.
Le service au port peut comporter un service permanent
réduit pour la garde et la sécurité du navire.
Article 18
Pendant le service de la mer, l’équipage est réparti en
bordées pour le personnel du pont, en quarts pour le personnel
de la machine, et en équipes pour le personnel du service
général.
L’organisation du service au port peut comprendre des
services de jour ou de nuit, collectifs et discontinus, ayant pour
objet d’assurer l’entretien et la propreté du navire, la tenue en
bon état des machines, agrès et apparaux que l’exécution de
certains services spéciaux.
Article 19
A bord des navires d’une jauge brute inférieure à 500
tonneaux et effectuant une traversée d’une durée de moins de
vingt-quatre heures, les services du personnel du pont et de la
machine peuvent être organisés respectivement en deux
bordées pont et en deux quarts machine à la condition de se
conformer aux prescriptions des articles 5, 6, 7, 8 et 10 du
présent décret.
Toutefois, la durée du service de quart à la mer ne doit pas
dépasser 6 heures consécutives.
Article 20
A bord des navires d’une jauge brute égale ou supérieure à
500 tonneaux, ou effectuant une traversée d’une durée
supérieure à 24 heures, le service du personnel du pont est
organisé en trois brodées et le service de la machine en trois
quarts.

69
Article 21
A bord des navires d’une jauge brute inférieure à 500
tonneaux, chaque bordée pont doit comprendre au moins un
homme commandé par un officier chef de quart, et chaque quart
à la machine doit comprendre au moins un officier mécanicien
inscrits comme tels sur le registre d’équipage.
A bord des navires d’une jauge brute égale ou supérieure à
500 tonneaux, chaque bordée pont doit comprendre au moins
deux hommes commandés par un officier chef de quart et
chaque quart à la machine doit comprendre un nombre suffisant
de marins qualifiés commandés par un officier mécanicien,
inscrits comme tels sur le registre d’équipage.
A bord des navires pour lesquels il aura été reconnu des
caractéristiques techniques poussées, quel que soit leur tonnage,
le ministre chargé de la marine marchande peut autoriser la
réduction de l’effectif de la machine et notamment la
suppression de l’officier de quart. Cette autorisation ne peut
être accordée que si l’effectif du navire comprend un nombre
suffisant de marins, officiers et subalternes, aptes physiquement
et professionnellement à assurer l’entretien et, éventuellement,
la remise en bon état de fonctionnement de l’appareil propulsif
et des auxiliaires et ainsi que la conduite de la machine et des
auxiliaires pendant la durée de la remise en état des dispositifs
automatiques en cas d’avarie momentanée.
Article 22
L’autorité maritime peut prescrire l’addition d’un homme
supplémentaire par bordée pont en raison des caractéristiques
du navire, des traversées et du travail à bord ou lorsque la
sécurité de la navigation rend cette mesure indispensable.
Article 23
Le personnel du service général travaille en équipes
composées d’un nombre suffisant de personnes afin d’assurer,
avec les soins nécessaires et l’hygiène voulue, les services-
restaurants à toute les personnes se trouvant à bord, et le
service-hôtel à tous les officiers et passagers.

70
Article 24
Pour les navires réputés à caractéristiques techniques
poussées, le ministre chargé de la marine marchande peut, après
avis d’une commission spéciale par lui désignée et par
dérogation aux dispositions du présent décret, établir des règles
spéciales d’organisation du travail sans qu’elles puissent avoir
pour effet de modifier la définition du temps de travail effectif
et sa durée, ni d’augmenter la durée journalière maximale du
travail en service à la mer ou en service au port.
Article 25
Les navires à caractéristiques techniques poussées dans le
sens du présent décret, sont ceux dotés de dispositifs de nature à
simplifier les conditions techniques de la navigation et de
l’exploitation de ces navires.
Article 26
L’organisation des services à bord, établie selon les règles
énoncées par le présent décret et les conventions collectives
incombe au capitaine.

TITRE IV
DU CONTROLE DE L’ORGANISATION
ET DE LA DUREE DU TRAVAIL

Article 27
Le contrôle de l’organisation et de la durée du travail est
assuré par l’autorité maritime. Ce contrôle peut être effectué au
moment de l’armement du navire ou même avant.
Pour les navires du type classique, le contrôle est lié à celui
des effectifs.
Article 28
Sur les navires pour lesquels il aura reconnu des
caractéristiques techniques poussées pouvant justifier une
réduction des effectifs normaux, notamment la suppression de

71
l’officier de quart dans la machine, une organisation spéciale du
travail est établie par le ministre chargé de la marine
marchande. Cette organisation spéciale doit satisfaire aux
dispositions des articles 21 et 24 du présent décret.
L’adoption d’une organisation spéciale ou d’un effectif
réduit n’est pas définitive. Elle doit être confirmée ou infirmée
au plus tard à la fin d’une année d’exploitation, selon les
résultats d’une étude appropriée.
Article 29
Un tableau fixant l’organisation du travail, tant en service à
la mer qu’en service au port, est dressé par le capitaine, visé par
l’autorité maritime, consigné sur le journal de bord et affiché
dans les postes d’équipage.
Le capitaine doit rendre compte à l’autorité maritime de tout
changement apporté à cette organisation dès l’arrivée de son
navire dans un port tunisien.
Article 30
Sur chaque navire auquel s’applique le présent décret, le
capitaine tient un registre côté et paraphé par l’autorité maritime
sur lequel il relate les circonstances qui l’ont amené à prolonger
la durée du travail journalier au-delà de huit heures.
Les noms, prénoms et qualités de bénéficiaires des heures
supplémentaires ainsi que le nombre d’heures supplémentaires
accomplies sont inscrits sur le registre susvisé.
Ces mentions sont visées par un représentant du personnel
du pont, du personnel de la machine, ou du personnel des agents
du service général, suivant le cas.
Un extrait du registre est affiché dans les postes d’équipage
tous les samedis et demeure affiché jusqu’au samedi suivant.
Le capitaine tient, en outre, un carnet journalier de travail
horaire pour chaque membre d’équipage.

72
Le registre des heures supplémentaires est visé par l’autorité
maritime à chaque visite de partance et toutes les fois qu’elle le
juge utile.
Les contestations concernant l’application des dispositions
du présent article sont réglées localement dans les ports
tunisiens par l’autorité maritime.
Article 31
Le représentant de chaque catégorie de l’équipage visé au 3ème
alinéa de l’article 30 ci-dessus est désigné par les membres de sa
catégorie embarqués, pour une durée égale au moins à un mois.

TITRE V
DE LA FIXATION DES EFFECTIFS
Article 32
Tout navire auquel s’applique le présent décret doit avoir à
bord un équipage suffisant en nombre et en qualité pour :
a) assurer la sécurité de la vie humaine en mer,
b) donner effet aux dispositions concernant la durée et
l’organisation du travail prévues par le présent décret.
c) éviter tout surmenage de l’équipage et supprimer ou
restreindre autant que possible les heures supplémentaires.
Article 33
L’effectif de tout navire auquel s’applique le présent décret
est fixé par l’armateur et soumis à l’approbation de l’autorité
maritime qui apprécie sa conformité aux règles relatives à la
sécurité de la navigation, à la durée du travail et à l’organisation
des services à bord.
Article 34
A bord de tout navire, les transmissions radiotéléphoniques
doivent être assurées par un membre de l’équipage, titulaire au
moins d’une qualification restreinte de radiotéléphoniste.

73
A bord de tout navire, l’écoute et les transmissions
radiotélégraphiques doivent être assurées par un officier breveté
radiotélégraphiste.
Article 35
A bord de tout navire transportant 100 personnes ou plus y
compris l’équipage et effectuant soit une traversée de plus de 48
heures soit des traversées successives de 7 jours au total il doit
être embarqué un médecin au moins.
Article 36
A bord de tout navire d’une jauge brute égale ou supérieure à
500 tonneaux et pratiquant une navigation internationale, il doit
être embarqué un marin spécialiste de la défense contre le feu et
deux matelots qualifiés.
Article 37
Si l’effectif embarqué est inférieur en nombre et en qualiré à
celui qui a obtenu le visa et si les conditions réelles
d’exploitation du navire ne permettent pas d’assurer le respect
des règles mentionnées aux articles 34, 35 et 36 du présent
décret, l’autorité maritime retire ou n’accorde pas le visa, sauf
dérogation spéciale.
Article 38
Le refus ou le retrait du visa entraîne, outre les sanctions
pénales prévues par la législation en vigueur, l’interdiction
d’appareillage du navire.
Article 39
Les décisions prises par l’autorité maritime doivent être
motivées.
Elles peuvent faire, à toute époque, l’objet d’un recours
devant le ministre chargé de la marine marchande, de la part de
l’armateur, des représentants de l’équipage du navire en cause,
ou des organisations syndicales professionnelles représentatives
des armateurs ou des marins.

74
Le ministre chargé de la marine marchande statue dans les
dix jours qui suivent le dépôt de la requête.
Article 40
Les ministres des affaires sociales et des transports et des
communications sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de
l’exécution du présent décret qui sera publié au Journal Officiel
de la République tunisienne.
Fait à Tunis, le 16 novembre 1974.
P/ Le Président de la République tunisienne
Et par délégation
Le Premier ministre
HEDI NOUIRA

75
EXERCICE DES FONCTIONS
DE CAPITAINE
Décret n° 74-862 du 11 septembre 1974, relatif à
l’exercice des fonctions de capitaine ou de patron, de
second capitaine ou de lieutenant à bord des navires
de commerce et de pêche astreints à posséder un
registre d’équipage.
(JORT n° 57 des 13 et 17 septembre 1974, p. 2038)
Nous Habib Bourguiba, Président de la République
tunisienne,
Vu la loi n° 62-13 du 24 avril 1962, portant promulgation du
code de commerce tunisienne et notamment son article 45,
Vu la loi n° 67-52 du 7 décembre 1967, portant
promulgation du code de travail maritime et notamment son
article 9,
Vu l’avis des ministres de l’agriculture et des transports et
des communications,
Décrétons :
Article premier
Les brevets et certificats énumérés ci-après sont exigés pour
la conduite des navires de commerce et de pêche astreints à
posséder un registre d’équipage.
1) Navires de commerce :
- Brevet de capitaine au long cours.
- Brevet de capitaine de la marine marchande
- Brevet de capitaine côtier.

77
- Brevet de patron au bornage.
- Brevet et lieutenant au long cours.
- Brevet de chef de quart.
- Certificat de capacité au commerce.
2) Navires de pêche :
- Brevet de capitaine de pêche.
- Brevet de patron hauturier.
- Brevet de patron côtier.
- Certificat de capacité à la pêche.
Le ministre chargé de la marine marchande délivre les
certificats et brevets visés ci-dessus.
Un arrêté conjoint du ministre chargé de la marine
marchande et du ministre chargé des pêches maritimes
détermine la forme, le modèle, ainsi que les conditions
d’obtention des brevets et certificats susvisés (1).
Article 2
Les fonctions de capitaine ou patron, de second capitaine ou
de lieutenant à bord des navires de commerce ou de pêche ne
peuvent être exercées que par les titulaires des brevets ou
certificats mentionnés à l’article 1er ci-dessus, et remplissant les
conditions fixées dans le tableau annexé au présent décret.
Article 3
Les dérogations aux règles, établies à l’article 2 ci-dessus et
aux conditions indiquées dans le tableau annexé au présent
décret, peuvent être accordées, en cas de nécessité reconnue, sur
demande du capitaine ou de l’armateur, par le ministre chargé
de la marine marchande.

(1) Voir l’arrêté du ministre des transports et des communications du 12 février 1983
paru au JORT n° 13 du 18 février 1983).

78
Article 4
Un arrêté conjoint du ministre chargé de la marine
marchande et du ministre chargé des pêches maritimes fixe la
composition et les règles de fonctionnement de la commission
interadministrative chargée de statuer sur l’équivalence des
brevets étrangers avec les brevets tunisiens, ainsi que sur la
conversion des brevets de commerce en brevets de pêche et
vice-versa.
Article 5
Pour l’application du présent décret le régime de navigation
est fixé par les dispositions légales et réglementaires en vigueur.
Article 6
Pour l’application du présent décret, la pêche côtière, la
pêche hauturière et la grande pêche sont assimilées, pour les
zones où celles sont pratiquées, à la navigation côtière, à la
navigation au cabotage et à la navigation au long cours.
Article 7
Pour l’application du présent décret, les navigations
spéciales (pilotage, remorque, etc…) sont assimilées, suivant le
cas, à la navigation côtière, au cabotage ou à la navigation au
long cours.
Article 8
Toutes les dispositions antérieures contraires au présent
décret sont abrogées.
Article 9
Les titulaires des brevets ou certificats, délivrés
antérieurement à l’entrée en vigueur du présent décret,
gardent les prérogatives attachées à leurs brevets ou
certificats.

79
Article 10
Les ministres des transports et des communications et de
l’agriculture sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de
l’exécution du présent décret qui sera publié au Journal Officiel
de la République Tunisienne.
Fait à Tunis, le 11 septembre 1974.
P/ Le Président de la République tunisienne
Et par délégation
Le Premier ministre
HEDI NOUIRA

80
ANNEXE AU DECRET N° 74-862
DU 11 SEPTEMBRE 1974
Tableau fixant les titres et les conditions exigés pour
l’exercice des fonctions de capitaine ou de patron, de second
capitaine ou de lieutenant à bord des navires de commerce
ou de pêche astreints à posséder un registre d’équipage

Fonctions Titres et conditions exigés

A. – Navigation au
commerce
I – Fonction de
capitaine
a) Navigation
côtière
Navire d’une jauge Certificat de Ou brevet
supérieure à 5 capacité au permettant
tonneaux et commerce d’exercer les
inférieure ou égale à mêmes
25 tonneaux fonctions à bord
d’un navire de
Navire d’une jauge Brevet de commerce d’un
brute inférieure ou patron au tonnage
égale à 300 bornage supérieur
tonneaux
b) Navigation au
cabotage
Navire d’une jauge Brevet de Le titulaire Idem
brute inférieure ou capitaine côtier devant
égale à 500 justifier de
tonneaux 60 mois de
navigation
en qualité
d’officier
après
l’obtention
de chef de
quart

81
Fonctions Titres et conditions exigés

Navire de charge Idem Idem Idem


brute inférieure ou
égale à 1.600
tonneaux
Navire à passagers Brevet de Idem
d’une jauge brute capitaine au
inférieure ou égale à long cours
5.500 tonneaux
Tout navire de Idem
charge Brevet de
Navire à passagers capitaine de la
d’une jauge brute marine
supérieure à 5.500 marchande
tonneaux

c) Navigation au
long cours
Navire à passagers Brevet de Ou brevet de
d’une jauge brute capitaine de la capitaine au
inférieure ou égale à marine long cours
5.500 tonneaux marchande
Navire de charge Idem
d’une jauge brute
inférieure ou égale à
10.000 tonneaux
Navire de charge Idem Idem
d’une jauge brute
supérieure à 10.000
tonneaux

Tout navire Brevet de Le titulaire


capitaine au justifiant de
long cours 24 mois de
navigation au
long cours en
qualité
d’officier

82
Fonctions Titres et conditions exigés

2. – Fonction de Brevet de Idem


second capitaine patron au
a) Navire d’une bornage
jauge brute inférieur
ou égale à 500
tonneaux Idem
b) Navire d’une Brevet de Les
jauge brute lieutenant de la capitaines
inférieure ou égale à marine côtiers
4.000 tonneaux marchande ou devront
brevet de justifier de
capitaine côtier 24 mois de
navigation
dans la
catégorie de
navigation
considérée
en qualité
d’officier

c) Navire d’une Brevet de Idem Idem


jauge brute capitaine de la
supérieure à 4000 marine
tonneaux marchande ou
brevet de
lieutenant au
long cours

3. – Fonction de
lieutenant
a) Navire d’une Brevet de
jauge brute patron au
inférieure ou égale à bornage
1600 tonneaux

83
Fonctions Titres et conditions exigés

b) Navire d’une
jauge brute
supérieure à 1.600
tonneaux :
- Deuxième et Brevet de chef Ou brevet
troisième de quart permettant
lieutenant d’exercer les
fonctions de 1er
lieutenant sur
les navires de
plus de 1.600
tonneaux
- Premier Brevet de
lieutenant lieutenant de la
marine
marchande ou
brevet de
lieutenant au
long cours

B. – Navigation à
la pêche
I. – Fonction de
patron
a) pêche côtière

Navire d’une jauge Certificat de Ou brevet


brute supérieure à 5 capacité permettant
tonneaux et d’exercer les
inférieure ou égale à mêmes
10 tonneaux fonctions à bord
d’un navire de
pêche d’un
tonnage
supérieur

84
Fonctions Titres et conditions exigés

Navire d’une jauge Brevet de Idem


brute inférieure ou patron côtier
égale à 30 tonneaux

Navire d’une jauge Brevet de Ou brevet de


brute supérieure à patron capitaine de
30 tonneaux hauturier pêche

b) Pêche hauturière

Tout navire Brevet de Titulaire Ou brevet


patron étant âgé de permettant
hauturier 23 ans et d’exercer les
ayant mêmes
effectué 36 fonctions à bord
mois de d’un navire
navigation armé à la
dont 12 mois grande pêche
à la pêche
hauturière ou
comme
patron à la
pêche côtière

c) Grande pêche

Tout navire Brevet de Le titulaire


capitaine de réunissant 12
pêche mois de
navigation
comme
second à la
grande pêche
ou comme
patron à la
pêche
hauturière

85
Fonctions Titres et conditions exigés

2. – Fonction de
second

a) Navire armé à la Brevet de Le titulaire Ou tout brevet


pêche hauturière à patron côtier justifiant de permettant de
bord duquel 12 mois de commander un
l’embarquement navigation à navire de
d’un second breveté la pêche grande pêche ou
est exigé hauturière ou de pêche
comme hauturière ou
patron à la brevet de
pêche côtière capitaine de
pêche

b) Navire armé à la Brevet de Idem Idem


grande pêche patron
hauturier

3. – Fonction de
lieutenant
Navire armé à la Brevet de
grande pêche à bord patron
duquel hauturier
l’embarquement
d’un lieutenant
brevet est exigé

86
EXERCICE DES FONCTIONS
DE CHEF MECANICIEN
Décret n° 74-863 du 11 septembre 1974, relatif à
l’exercice des fonctions de chef mécanicien, de
second mécanicien et de chef de quart mécanicien à
bord des navires de commerce et de pêche astreints à
posséder un registre d’équipage et dont la puissance
est supérieure à 75 CV.
(JORT n° 57 des 13 et 17 septembre 1974, p. 2040)
Nous, Habib Bourguiba, Président de la République
tunisienne,
Vu la loi n° 62-13 du 24 avril 1962, portant promulgation du
code de commerce maritime et notamment son article 45,
Vu la loi n° 67-52 du 7 décembre 1967, portant
promulgation du code de travail maritime et notamment son
article 9,
Vu l’avis des ministres de l’agriculture et des transports et
des communications,
Décrétons :
Article premier
Les brevets et certificats énumérés ci-après sont exigés pour
la conduite des machines à bord des navires de commerce ou de
pêche astreints à posséder un registre d’équipage et dont la
puissance est supérieure à 75 CV.
1) Navires de commerce :
- Brevet d’officier mécanicien de première classe de la
marine marchande.

87
- Brevet d’officier mécanicien de deuxième classe de la
marine marchande.
- Brevet d’officier mécanicien de troisième classe de la
marine marchande.
- Brevet de lieutenant mécanicien de la marine marchande.
- Certificat de motoriste de la marine marchande.
2) Navires de pêche :
- Brevet de technicien mécanicien à la pêche.
- Brevet de mécanicien à la pêche.
- Certificat de motoriste à la pêche.
Le ministre chargé de la marine marchande délivre les
certificats et brevets visés ci-dessus.
Un arrêté conjoint du ministre chargé de la marine
marchande et du ministre chargé des pêches maritimes
détermine la forme, le modèle, ainsi que les conditions
d’obtention des brevets et certificats susvisés (1)
Article 2
Les fonctions de chef mécanicien, de second mécanicien et
de chef de quart mécanicien à bord des navires de commerce et
de pêche ne peuvent être exercées que par les titulaires des
brevets ou certificats mentionnés à l’article 1er ci-dessus et
remplissant les conditions fixées dans le tableau annexés au
présent décret.
Article 3
Les dérogation aux règles établies à l’article 2 ci-dessus et
aux conditions indiquées dans le tableau annexé au présent
décret peuvent être accordées, en cas de nécessité reconnue, sur
demande du capitaine ou de l’armateur, par le ministre chargé
de la marine marchande.

(1) Voir arrêté du 12 février 1983.

88
Article 4
Un arrêté conjoint du ministre chargé de la marine
marchande et du ministre chargé des pêches maritimes, fixe la
composition et les règles de fonctionnement de la commission
inter-administrative chargée de statuer sur l’équivalence des
brevets étrangers avec les brevets Tunisiens, ainsi que sur la
conversion des brevets de commerce en brevets de pêche et
vice-versa.
Article 5
Pour l’application du présent décret, on entend par
puissance, la puissance maximale effective de l’appareil
propulsif, majorée de deux fois la puissance effective des
moteurs d’entraînement des groupes électrogènes à l’exclusion
des groupes de secours.
Lorsque la puissance est exprimée en kilowatts (KW), sa
conversion en chevaux-vapeur s’effectue en la divisant par
0,726.
Article 6
Toutes dispositions antérieures contraires au présent décret
sont abrogées .
Article 7
Les ministres de l’agriculture et des transports et des
communications sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de
l’exécution du présent décret, qui sera publié au journal officiel
de la république Tunisienne.
Fait à Tunis, le 11 septembre 1974 .
P/ Le Président de la République tunisienne
Et par délégation
Le Premier ministre
HEDI NOUIRA

89
ANNEXE AU DECRET N° 74-863
DU 11 SEPTEMBRE 1974
Tableau fixant les titres et les conditions exigés pour
l’exercice des fonctions de chef mécanicien et de chef de
quart mécanicien à bord des navires de commerce ou de
pêche astreints à posséder un registre d’équipage et dont la
puissance est supérieure à 75 CV

Fonctions Titres et conditions exigés

NAVIRES DE
COMMERCE :
Fonction de chef
mécanicien
Navire d’une puissance Certificat de Ou brevet
égale ou inférieure à motoriste de la permettant
400 CV marine d’exercer les
marchande mêmes fonctions
sur un navire
d’une puissance
supérieure

Navire d’une puissance Brevet d’officier Le titulaire Idem


égale ou inférieure à mécanicien de justifiant de
1.000 CV 3ème classe de 48 mois de
la marine navigation
marchande depuis la
délivrance
dudit brevet

Navire d’une puissance Idem Idem Idem


égale ou inférieure à
2.000 CV

Navire d’une puissance Brevet d’officier Idem Idem


égale ou inférieure à mécanicien de
5.000 CV 2ème classe de
la marine
marchande

91
Fonctions Titres et conditions exigés

Navire d’une puissance Brevet d’officier Le titulaire Ou brevet


égale ou inférieure à mécanicien de justifiant de permettant
8000 CV 2ème classe de 48 mois de d’exercer les
la marine navigation mêmes fonctions
marchande depuis la sur un navire
délivrance d’une puissance
dudit brevet supérieure

Navire d’une puissance Brevet d’officier Idem Idem


supérieure à 8.000 CV mécanicien de
1ère classe de la
marine
marchande

Fonction de second
mécanicien
Navire d’une puissance Certificat de Idem
égale ou inférieure à motoriste de la
750 CV marine
marchande

Navire d’une puissance Brevet d’officier Idem


égale ou inférieure à mécanicien de
2.000 CV 3ème classe de
la marine
marchande

Navire d’une puissance Brevet d’officier Le titulaire Ou brevet


égale ou inférieure à mécanicien de justifiant de permettant
5.000 CV 3ème classe de 48 mois de d’exercer les
la marine navigation mêmes fonctions
marchande depuis la sur un navire
délivrance d’une puissance
dudit brevet supérieure

92
Fonctions Titres et conditions exigés

Navire d’une puissance Brevet de Le titulaire du Idem


égale ou inférieure à lieutenant brevet
10.000 CV mécanicien ou d’officier
brevet d’officier mécanicien de
mécanicien de 2ème classe
2ème classe de justifiant de
la marine 48 mois de
marchande navigation
depuis la
délivrance
dudit brevet

Navire d’une puissance Brevet d’officier Idem Idem


égale ou inférieure à mécanicien de
10.000 CV 1ère classe de la
marine
marchande

Fonction de chef
de quart
Navire d’une puissance Certificat de Idem Ou brevet
égale ou inférieure à motoriste de la permettant
1.000 CV marine d’exercer les
marchande mêmes fonctions
sur un navire
d’une puissance
supérieure

Navire d’une puissance Brevet d’officier Idem


égale ou inférieure à mécanicien de
8.000 CV 3ème classe de
la marine
marchande

93
Fonctions Titres et conditions exigés

Navire d’une puissance Brevet de Ou brevet


égale ou inférieure à lieutenant permettant
20.000 CV mécanicien de la d’exercer les
marine mêmes fonctions
marchande ou sur un navire
brevet d’officier d’une puissance
mécanicien de supérieure
2ème classe de
la marine
marchande

Navire d’une puissance Brevet d’officier Idem


supérieure à 20.000 mécanicien de
CV 1ère classe de la
marine
marchande
NAVIRE DE PECHE
Fonction de chef
mécanicien
Navire d’une puissance Certificat de
égale ou inférieure à motoriste à la Idem
200 CV pêche

Navire d’une puissance Brevet de Le titulaire Idem


égale ou inférieure à mécanicien à la justifiant de
1.000 CV pêche 48 mois de
navigation
depuis la
délivrance
dudit brevet

Navire d’une puissance Idem Le titulaire Idem


égale ou inférieure à justifiant de 48
2.000 CV mois de
navigation
depuis la
délivrance dudit
brevet

94
Fonctions Titres et conditions exigés

Navire d’une puissance Brevet de


égale ou inférieure à technicien
5.000 CV mécanicien à la
pêche

Navire d’une puissance Idem Le titulaire Idem


égale ou inférieure à justifiant de
8.000 CV 48 mois de
navigation
depuis la
délivrance
dudit brevet

Fonction de second
mécanicien
Navire d’une puissance Certificat de Idem
égale ou inférieure à motoriste à la
500 CV pêche

Navire d’une puissance Brevet de Ou brevet


égale ou inférieure à mécanicien à la permettant
2.000 CV pêche d’exercer les
mêmes fonctions
sur un navire
d’une puissance
supérieure

Navire d’une puissance Brevet de Idem


égale ou inférieure à technicien
10.000 CV mécanicien à la
pêche

Fonction de chef de
quart
Navire d’une puissance Certificat de Idem
égale ou inférieure à motoriste à la
1000CV pêche

95
Fonctions Titres et conditions exigés

Navire d’une puissance Brevet de Idem


égale ou inférieure à mécanicien à la
5.000 CV pêche

Navire d’une puissance Brevet de Idem


égale ou inférieure à technicien
20.000 CV mécanicien à la
pêche

96
LIVRET PROFESSIONNEL
DES GENS DE MER
Arrêté du ministre du transport du 20 février 1991,
déterminant la forme, le modèle et la durée de validité
du livret professionnel des gens de mer, ainsi que la
teneur et la forme de la déclaration d’identité des
gens de mer.
(JORT n° 17 des 1er et 5 mars 1991, page 386)
Le ministre du transport,
Vu la loi n° 59-126 du 7 octobre 1959, portant ratification de
la convention internationale du travail n° 108 concernant les
pièces d’identité nationale des gens de mer, 1958,
Vu la loi n° 67-52 du 7 décembre 1967, portant
promulgation du code de travail maritime,
Vu la loi n° 89-115 du 30 décembre 1989, portant loi de
finances pour la gestion 1990 et notamment son article 43,
Vu le décret n° 69-182 du 24 mai 1969, portant publication
de la convention du travail n° 108 concernant les pièces
d’identité nationale des gens de mer,
Vu l’arrêté du secrétaire d’Etat aux travaux publics et à l’habitat
du 11 juin 1969 déterminant la forme, le modèle et la durée de
validité du livret professionnel des gens de mer ainsi que la teneur
et la forme de la déclaration d’identité et tenant lieu,
Arrête :
Article premier
L’autorité maritime délivre à tout marin justifiant d’un
contrat d’engagement maritime et désirant embarquer à bord
d’un navire tunisien ou étranger, un livret maritime dénommé

97
« Livret Professionnel des Gens de Mer » ou une carte
maritime dénommée « Déclaration d’identité des gens de
Mer » qui tient lieu de livret maritime.
Article 2
Le livret professionnel des gens de mer comporte 32 pages
de format fini 90 mm x 130 mm, dont le papier intérieur est de
type filigrané 90 gr/m2 imprimé en cinq couleurs et de fond
avec effet iris à trois couleurs bleu, rose et verte.
Au centre de chaque page est placé le sigle de la marine
marchande en couleur jaune et au bas de chaque feuille est
perforé un numéro national à six chiffres.
Les feuilles du livret sont contenus dans une couverture réalisée
en balacron de couleur bleue foncée et imprimée en dorure.
L’adhésif constitué d’une matière plastique de couleur bleue
pâle est placé en première page.
Le livret est cousu avec un fil fluorescent de couleur
pistache et découpé en coin arrondi. Il doit être conforme au
modèle annexé au présent arrêté.
Article 3
Le livret comporte sur la première page dans une case
réservée à cet effet, la photographie du titulaire et l’endroit du
timbre fiscal.
L’intéressé doit apposer sur la troisième page sa signature et
l’empreinte de son pouce droit au moment de la remise du
document. Cette signature doit être certifiée par l’autorité
maritime territorialement compétente qui apposera un cachet
oblitérant une partie de la photographie.
Article 4
Le livret est délivré par le chef du quartier maritime
d’immatriculation.
En cas de perte, le remplacement peut être effectué aux frais
du marin sur sa demande écrite, adressée au chef du quartier
maritime d’immatriculation et ce après enquête sur les
circonstances de la perte.

98
Article 5
La durée de validité du livre professionnel des gens de mer
est fixée à cinq ans. Elle peut être prolongée par l’autorité
maritime sur une seule fois pour la même durée.
Si cette durée à expiration au cours du voyage, le livret
restera valable durant ce voyage seulement jusqu’au retour du
marin dans un port tunisien où l’autorité maritime est
représentée.
Article 6
Outre les indications prévues à l’article 7 du code du travail
maritime, le livret professionnel des gens de mer mentionne la
nature des diplômes en brevets maritimes dont est titulaire le
marin ainsi que les résultats et les dates des examens médicaux
prescrits par l’article 20 dudit code.
Le livret comporte également dans ses dernières pages les
principales dispositions du code du travail maritime et un avis
important concernant sa conservation et sa tenue à jour.
Article 7
La « déclaration d’identité des Gens de mer » visée à
l’article premier du présent arrêté et qui tient lieu de livret
professionnel des gens de mer est constituée d’un feuillet de
papier toilé 220g/m2, dépliant à trois volets de format fini
90x130 mm et de fond bleu clair.
Le centre de chaque page comporte le sigle de la marine
marchande et le bas de la page trois un numéro national à six
chiffres . Il est placé à cette même page qui comporte la
photographie du titulaire un adhésif constitué d’une matière
plastique.
Article 8
La déclaration d’identité contient les indications visées aux
articles 3 et 6 du présent arrêté à l’exception du timbre fiscal.
Elle doit être conforme au modèle annexé au présent arrêté.

99
La durée de validité de cette déclaration d’identité ne doit
pas dépasser une année.
Article 9
Tout marin titulaire de la déclaration d’identité des gens de
mer visée à l’article 7 ci-dessus peut obtenir s’il y a lieu un
livret professionnel des gens de mer.
Article 10
Toute délivrance du livret professionnel des gens de mer ou
de duplicata ainsi que tout renouvellement ou prorogation dudit
livret est mentionné au registre matricule des gens de mer tenu
par le quartier maritime d’immatriculation.
Il est mentionné également au registre matricule, toute
délivrance de la déclaration d’identité des gens de mer ou de
duplicata.
Article 11
A titre transitoire, le livret professionnel ainsi que la
déclaration d’identité des gens de mer dans leur forme ancienne
restent valables six mois au plus à partir de la date de
publication du présent arrêté au Journal Officiel de la
République Tunisienne.
Article 12
Sont abrogées toutes dispositions antérieures contraires au
présent arrêté et notamment l’arrêté du secrétaire d’Etat aux
travaux publics et à l’habitat du 11 juin 1969 susvisé.
Tunis, le 20 février 1991.
Le Ministre du Transport
AHMED SMAOUI
Vu
Le Premier Ministre
HAMED KAROUI

100
EXAMEN MEDICAL
Arrêté du ministre du transport du 20 novembre 1990,
relatif à l’examen médical des gens de mer.
(JORT n° 78 du 30 novembre 1990, page 1834)
Le ministre du transport,
Vu la loi n° 69-28 du 9 mai 1969, portant ratification de la
convention internationale du travail n° 73 concernant l’examen
médical des gens de mer et notamment son article 4,
Vu la loi n° 67-52 du 7 décembre 1967, portant
promulgation du code du travail maritime et notamment ses
articles 3 et 20,
Vu le décret n° 70-235 du 19 juillet 1970, portant
promulgation de la convention internationale du travail n° 73
concernant l’examen médical des gens de mer,
Vu l’avis des représentants des armateurs,
Vu l’avis des représentants du syndicat professionnel des
gens de mer,
Arrête :
Article premier
Sont subordonnés à un examen médical concluant effectué
aux frais de l’armateur par un médecin de travail désigné ou
agréé par l’autorité maritime :
- l’inscription de quiconque au registre matricule et l’octroi
d’un livret professionnel ou d’une déclaration d’identité de marin.
- l’inscription d’un marin au registre d’équipage d’un navire
faisant habituellement des sorties en mer supérieures à 72
heures,

101
- l’inscription d’un marin au registre d’équipage d’un navire
d’une jauge brute supérieure ou égale à 200 tonneaux .
Article 2
Pour être concluant, l’examen médical doit prouver que
l’intéressé n’est atteint d’aucune affection de nature à être
aggravée par le service à la mer ou qui le rend inapte à ce
service ou qui comporterait des risques pour la santé d’autres
personnes à bord et qu’il est doué de l’acuité visuelle et auditive
ainsi que la faculté de distinguer les couleurs telles que fixées à
l’annexe I du présent arrêté.
Si l’examen médical fait ressortir une maladie ou une
blessure susceptible de guérison ou de consolidation, l’intéressé
est déclaré inapte temporaire à la navigation maritime.
Dans ce cas le médecin de travail doit indiquer sur le
certificat d’aptitude physique prévu à l’article 3 ci-dessous la
date d’un éventuel examen médical.
Si l’examen médical fait ressortir une affection incurable ou
chronique ou bien une infirmité incompatible avec la
navigation, l’intéressé est déclaré inapte définitif à la navigation
maritime.
Article 3
L’examen médical est prouvé par un certificat médical
dénommé « certificat d"aptitude physique des gens de mer »
rempli par les soins du médecin de travail.
Le modèle de ce certificat est fixé à l’annexe II du présent
arrêté.
Article 4
Le certificat médical des personnes âgées de moins de vingt
ans reste valide pendant une période ne dépassant pas une année
à compter de la date de sa délivrance.
Le certificat médical des personnes âgées de vingt ans
révolus reste valide pendant une période ne dépassant pas deux
années à compter de la date de sa délivrance.

102
Si la période de validité d’un certificat expire au cours d’un
voyage, le certificat reste valide jusqu’à la fin du voyage.
Article 5
En cas d’urgence, l’autorité maritime peut autoriser
l’embarquement d’un marin en le dispensant de l’examen
médical sous réserve que celui-ci le subisse effectivement au
premier port où l’autorité maritime est représentée..
Article 6
La date à laquelle a été effectué l’examen médical et la
décision du médical de travail devront être portées sur le livret
professionnel ou sur la déclaration d’identité des gens de mer à
la page réservée à cet effet.
Article 7
Est inapte temporairement à la navigation maritime toute
personne atteinte d’une maladie contagieuse..
Article 8
Sont incompatibles avec la navigation les maladies de
l’appareil respiratoire telle que les affections pleuropulmonaires
chroniques qui s’accompagnent d’une insuffisance
fonctionnelle notable ou de signes physiques importants ou de
toussées aigües réitérées. .
Article 9
Sont incompatibles avec la navigation les maladies cardio-
vasculaires telles que :
- les cardiopathies congénitales,
- les affections organiques du cœur et du péricarde,
- les insuffisances cardiaques droites, gauches ou globales
- les séquelles d’infarctus du myocarde,
- les troubles du rythme, à moins qu’une expertise n’apporte
la preuve qu’il s’agisse de phénomènes fonctionnels,

103
- les insuffisances coronariennes,
- les aorties, les artérites, les anévrismes,
- les thromboses vasculaires,
- les varices étendues, volumineuses ou accompagnées de
troubles trophiques ou fonctionnels.
Toutefois, les lésions valvulaires résiduelles et fixées
n’entrainant aucun retentissement les artérités correctement
traitées sans troubles trophiques, ne sont pas incompatibles avec
la poursuite de la profession, chaque cas devant faire l’objet
d’un examen spécial et d’une décision particulière.
Peuvent entrainer l’inaptitude :
- les troubles de la tension artérielle en fonction de leur
cause, de leur intensité et leurs conséquences.
- les phlébites récentes ou anciennes accompagnées
d’œdème chronique ou de troubles cutanéo-trophiques
importants.
Article 10
Sont incompatibles avec la navigation, les maladies du sang
et des organes hématopoîtiques telles que :
- les hémopathies malignes,
- l’hémophile et les syndromes hémophiliques,
- les anémies hémolytiques congénitables ou acquises,
- les purpuras suivant leur type et leur forme,
- l’anémie de Biermer, toutefois, lorsque celle-ci bien
contrôlée par le traitement et qu’il n’existe aucun syndrome
neurologique, envisager la poursuite de la navigation,
- le syndrôme imminodéfficience acquise (SIDA),
- le cas des spénomégalies et des adénopathies chroniques
doit être examiné en fonction de leur étiologie.

104
Article 11
Sont incompatibles avec la navigation les maladies
neuropsychiatriques telles que :
- l’épilepsie,
- les affections et lésions de la moêlle épinière, de
l’encéphale et des méninges,
- l’artériosclérose cérébrale,
- les états psychopathiques, névropathiques et l’aliénation
mentale,
- la débilité, l’idiotie, la mutié, les manifestations
pithiatiques,
- les paralysies des nerfs crâniens : toutefois les atteintes
isolées du facial, du spinal peuvent être compatibles avec la
navigation dans certains cas, chacun d’entre eux devra faire
l’objet d’une décision particulière.
- le bégaiement accentué est éliminatoire pour les candidats
officiers.
Article 12
Sont incompatibles avec la navigation les maladies de l’axe
cranio-rachidien telles que :
- les séquelles de fracture et de traumatisme crânien, les
séquelles d’atteinte rachidienne, compte tenu des répercussions
fonctionnelles qu’elle entraînent.
Article 13
Sont incompatibles avec la navigation les maladies des reins
et de l’appareil génito-urinaire telles que :
- les néprites chroniques qu’elle que soit leur expression
fonctionnelle,
- les néphroses,
- les hydronéphroses et les reins polykystiques,

105
- l’infection chronique des voies d’exécution,
- l’absence congénible ou acquise des gonades et la
cryptorchidie bilatérale,
- les malformation imposantes des organes génitaux
externes,
- l’enurésie,
- les protéinuries non transitoires.
Les protéinuries transitoires, les protéinuries orthostatiques
ne peuvent être compatibles avec la navigation qu’après un
examen en service spécialisé ayant montré la réalité de leur
caractère transitoire ou orthostatiques et l’intégrité du
parenthyme rénal.
Article 14
Sont incompatibles avec la navigation les pathologies des
membres telles que :
A) A l’inspection au registre matricule :
- les atteintes suivantes des membres supérieurs : la perte
totale ou partielle de la fonction de préhension de l’une ou de
l’autre main ainsi que les paralysies importantes du membre.
- les atteintes suivantes des membres inférieurs : les troubles
importants de la statique et de la marche correspondant à une
atteinte anatomique sévère et entraînant une gêne fonctionnelle
marquée ou une fatigabilité anormale.
B) En cours de carrière :
- les atteintes suivantes des membres supérieurs :
amputations, paralysies, impotences fonctionnelles totales du
bras, de l'avant-bras, de la main et du pouce.
- les atteintes suivantes des membres inférieurs :
amputations, paralysies, impotences fonctionnelles totales de la
cuisse, de la jambe et du pied.

106
Toutefois les atteintes ci-dessus à forme partielle, en
particulier celles qui concernent la main et le pied peuvent,
après décision particulière, être compatibles avec certains
genres de navigation.
Article 15
Les conditions d'acuité visuelle et de sens chromatique
requises pour l'aptitude physique à la navigation maritime sont
fixées à l'annexe 1 du présent arrêté.
Article 16
Les conditions d'acuité auditive requises pour l'aptitude
physique à la navigation maritime sont fixées à l'annexe 1 du
présent arrêté. La correction prothétique n'est pas admise.
En outre sont incompatibles avec la navigation les maladies
de l'oreille, nez, larynx telle que :
- les affectations évolutives de l'oreille et de l'oreille interne,
- les syndrômes labyrinthiques.
- l'ozène,
- les atteintes rhino-laryngologiques qui par leur fréquence,
leur intensité, leur complications ou leurs séquelles entraînent
un dys-fonctionnement respiratoire ou vocal important.
Tunis, le 20 novembre 1990.
Le Ministre du Transport
AHMED SMAOUI
Vu
Le Premier Ministre
HAMED KAROUI

107
1

108
ANNEXE II
REPUBLIQUE TUNISIENNE
MINISTERE DU TRANSPORT
Marine Marchande
CERTIFICAT D'APTITUDE PHYSIQUE
DES GENS DE MER (*)
(Partie à conserver par l'administration)
L'armateur ……………………..………………………………………
A l'honneur d'adresser le nommé ……………...………………………
né le …………………………à ……………………..………………...
au médecin de travail agréé. Docteur ……………………..…………...
en le priant de constater son aptitude physique à la navigation
maritime en application des textes en vigueur.
(Date et signature)
………………………….……………………………………………...
RESULTAT DE L'EXAMEN MEDICAL
Je soussigné, docteur …………...…………...…………………………
Certifie que le nommé …………………...…………………………….
Né le ………………. Est déclaré à la suite de l'examen (1)
Apte Inapte temporaire Inapte définitif
Date du prochain examen ………...…………………………………...
(Date et signature)
……………………………….………………………………………...
RESULTAT DE L'EXAMEN MEDICAL (2)
Je soussigné, docteur ……………………………………………
Certifie que le nommé ………………………………………….
Né le ………………. Est déclaré à la suite de l'examen (1)
Apte Inapte temporaire Inapte définitif
(Date et signature)

(*)
En application de :
- La loi n° 69-28 du 9 mai 1969, portant ratification de la convention internationale
du travail n° 73 concernant l'examen médical des gens de mer,
- les articles 3 et 20 du code du travail maritime,
- l'arrêté du ministre du transport du 20 novembre 1990 relatif à l'examen médical
des gens de mer.
(1)
Barrer la mention inutile
(2)
En cqs d'inqptitude temporaire

109
CERTIFICAT D'APTITUDE PHYSIQUE
(Partie à conserver par l'administration)
Nom ……………………..…… Prénom …...…………………………
né le …………………………à ……………………..………………...
Antécédents ……………………………………………………………
Poids …………………………… Taille ………………………………
Périmètre thoracique …………………………………………………..
Acuité visuelle V OD ………………… V OG ……………………….
Sens chromatique ……………………………………………………...
Acuité auditive OD …………………... OG …….……… (voix haute)
OD ………………….. OG ….……. (voix chuchotée)
Appareil respiratoire …………………………………………………..
Contrôle radioscopique ………………………………………………..
Appareil circulaire et tension artérielle ………………………………..
Système nerveux ………………………………………………………
Appareil génito-urinaire ……………………………………………….
Appareil locomoteur …………………………………………………..
Maladies contagieuses …………………………………………………
Autres appareils ……………………………………………………….
………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………
------------------------------------------------------------------------------------
Résultat de l'examen médical (1) :
Apte Inapte temporaire Inapte définitif
(2)
Date du prochain examen ……….….……………………………...
Autres observations ……………………………………………………
………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………….
(Date et signature)

(1)
(2) Barrer la mention inutile
En cqs d'inqptitude temporaire

110
TABLE DES MATIERES
Matières Articles Pages
Loi n° 67-52 du 7 décembre 1967,
portant promulgation du code du
travail maritime............................ 1à3 3
DISPOSITIONS PRELIMINAIRES …………… 1 5
TITRE I. - DISPOSITIONS GENERALES ……... 2 à 14 7
Chapitre I. - De l'exercice de la profession de
marin ……………………………………………... 2à4 7
Chapitre II. - De l'immatriculation et du livret du
marin ………………….………………………….. 5à9 8
Chapitre III. - Du recrutement des marins ……..... 10 à 12 10
Chapitre IV. - De l'enrôlement des marins ……… 13 et 14 11
TITRE II. - DU CONTRAT D'ENGAGEMENT
MARITIME ……………………………………… 15 à 40 12
Chapitre I. - De la formation et de la constatation
du contrat ………………………………….……... 15 à 29 12
Chapitre II. - De la fin et de la résiliation du contrat .. 30 à 40 17
TITRE III. - DES OBLIGATIONS DU MARIN
ET DE LA REGLEMENTATION DU TRAVAIL
A BORD …………………………………………. 41 à 57 21
Chapitre I. - Des obligations du marin ………….. 41 à 51 21
Chapitre II. - De la réglementation du travail à
bord ……… ……………….……………………... 52 à 54 23
TITRE IV. - DES OBLIGATIONS DE
L'ARMATEUR ENVERS LE MARIN ………….. 55 à 125 25
Chapitre I. - De la rémunération des marins ……... 55 à 90 25
- Section I. - Des modes de rémunérations ………... 55 à 73 25
- Section II. - De la suspension et de la rétention
des salaires ……………………………………….. 74 à 76 31
- Section III. - De la liquidation et du payement des
salaires …………………………………………… 77 à 81 32
- Section IV. - Des avances, acomptes et
délégations ……………………………………….. 82 à 86 33
- Section V. - De la saisie …………………………. 87 à 90 35

111
Matières Articles Pages
Chapitre II. - Des maladies et des blessures des
marins ……………….…………………………… 91 à 98 36
Chapitre III. - De la nourriture et du couchage ….. 99 à 108 39
Chapitre IV. - Des vêtements du travail ………… 109 42
Chapitre V. - Du rapatriement et de la conduite …. 110 et 111 43
Chapitre VI. - Des congés payés ………………... 112 à 117 44
Chapitre VII. - Jours fériés, chômés et payés ……. 118 à 122 45
Chapitre VIII. - Des créances et privilèges des
marins ……………………………………………. 123 et 124 46
Chapitre IX. - De la responsabilité de l'armateur ... 125 46
TITRE V. - DE LA CONVENTION
COLLECTIVE …………………………………… 126 à 137 47
Chapitre I. - Dispositions générales ……………… 126 à 131 47
Chapitre II. - Convention collective agréée …….. 132 à 137 48
TITRE VI. - DISPOSITIONS PARTICULIERES.. 138 à 150 51
Chapitre I. - Du capitaine ………………………. 138 à 140 51
Chapitre II. - Du mineur …………………………. 141 à 150 51
TITRE VII. - DES LITIGES ENTRE
ARMATEURS ET MARINS ……………………. 151 à 167 54
Chapitre I. - De la conciliation …………………... 152 à 157 55
Chapitre II. - Du jugement ………………………. 158 à 167 56
TITRE VIII. - DES SYNDICATS
PROFESSIONNELS MARITIMES ……………... 168 58
TITRE IX. - DISPOSITIONS DIVERSES ………. 169 à 171 58
TEXTES D'APPLICATION ……………………. 61
- Réglementation du travail à bord ………………... 1 à 40 63
- Exercice des fonctions du capitaine ……………... 1 à 10 77
- Exercice des fonctions de chef mécanicien ….….. 1à7 87
- Livret professionnel des gens de mer ……………. 1 à 12 97
- Examen médical …………………………………. 1 à 16 101
TABLE DES MATIERES ……………………… 111

112

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