Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
PDF Trace Elements and Minerals in Health and Longevity Marco Malavolta All Chapter
PDF Trace Elements and Minerals in Health and Longevity Marco Malavolta All Chapter
https://textbookfull.com/product/essential-and-toxic-trace-
elements-and-vitamins-in-human-health-1st-edition-ananda-s-
prasad/
https://textbookfull.com/product/molecular-basis-of-nutrition-
and-aging-a-volume-in-the-molecular-nutrition-series-1st-edition-
marco-malavolta-phd/
https://textbookfull.com/product/molecular-genetic-and-
nutritional-aspects-of-major-and-trace-minerals-1st-edition-
james-f-collins-eds/
https://textbookfull.com/product/timeless-nature-s-formula-for-
health-and-longevity-1st-edition-louis-cozolino/
Clinical Mental Health Counseling Elements of Effective
Practice J Scott Young
https://textbookfull.com/product/clinical-mental-health-
counseling-elements-of-effective-practice-j-scott-young/
https://textbookfull.com/product/oral-epidemiology-a-textbook-on-
oral-health-conditions-research-topics-and-methods-textbooks-in-
contemporary-dentistry-marco-a-peres-editor/
https://textbookfull.com/product/advances-in-energy-and-built-
environment-select-proceedings-of-trace-2018-guoqiang-zhang/
https://textbookfull.com/product/advances-in-structural-
engineering-and-rehabilitation-select-proceedings-of-
trace-2018-sondipon-adhikari/
https://textbookfull.com/product/rocks-and-minerals-in-thin-
section-second-edition-a-colour-atlas-w-s-mackenzie/
Another random document with
no related content on Scribd:
terres, — me voici toute la Constitution Britannique sur le dos
comme si je vendais des bombes. Je n’y comprends rien.
— Pas plus que n’y comprend rien la Great Buchonian —
apparemment. (J’étais en train de feuilleter les lettres.) Voici le
directeur général du trafic, qui déclare absolument incompréhensible
qu’un homme… Juste Ciel ! Wilton, pour le coup, ça y est ! »
Je ris tout bas, en continuant ma lecture.
« Qu’est-ce qu’il y a encore de drôle ? demanda mon hôte.
— Il y a que vous, ou Howard en votre nom, auriez fait stopper le
train du Nord de trois heures quarante.
— A qui le dites-vous ! Ils étaient tous après moi, depuis le
conducteur de la machine.
— Mais, c’est le train de trois heures quarante — l’« Induna » —
vous avez sûrement entendu parler de l’« Induna » de la Great
Buchonian ?
— Comment diable pourrais-je reconnaître un train d’un autre ! Il
s’en amène un à peu près toutes les deux minutes.
— Fort vrai. Mais il se trouve que c’est l’« Induna », le seul,
l’unique train de toute la ligne. Il est réglé à quatre-vingt-dix
kilomètres à l’heure. Il fut inauguré vers 1860, et ne s’est jamais vu
dans l’obligation de stopper…
— Ah oui, je sais ! Depuis l’arrivée de Guillaume le Conquérant
ou depuis que le roi Charles se cacha dans la cheminée de la
locomotive. Vous ne valez pas mieux que le reste de ces insulaires.
S’il est en marche depuis ce temps-là, il est temps qu’on l’arrête une
fois de temps à autre. »
L’Américain commençait à suinter par tous les pores chez Wilton,
et ses petites mains nerveuses s’agitaient sans repos :
« Supposez que vous arrêtiez l’Empire State Express, ou le
Western Cyclone.
— Supposons que je l’aie fait. Je connais Otis Harvey — ou l’ai
connu. Je lui enverrais un télégramme, et il comprendrait que je
n’avais pas autre chose à faire. C’est précisément ce que j’ai dit à la
compagnie fossile dont il s’agit.
— Vous avez donc répondu à leurs lettres sans prendre l’avis
d’un homme de loi ?
— Naturellement.
— Oh, bon sang de bon sang ! Continuez, allons, Wilton.
— Je leur ai écrit que je serais fort heureux de voir leur président
et de lui expliquer toute l’affaire en trois mots ; mais cela n’a pas eu
l’air de les arranger. C’est à croire que leur président est quelque
chose comme un dieu. Il était trop occupé, et — mais, vous pouvez
le lire vous-même — ils demandaient des explications. Oui, le chef
de gare d’Amberley Royal — en général, il rampe devant moi —
demandait une explication, et promptement, encore. Le grand
sachem de Saint Botolph en demandait trois ou quatre, et le Tout-
Puissant Mamamouchi, qui graisse les locomotives, en demandait
une chaque jour que Dieu fait. Je leur ai dit — je leur ai dit cinquante
fois — que si j’ai arrêté leur sacro-saint express, c’est que je voulais
« l’aborder [12] ». Est-ce qu’ils croient que c’était pour lui tâter le
pouls ?
[12] Américanisme, pour dire : monter dedans.
Certaines gens vous diront que si, dans toute l’Inde, il n’était
qu’une miche de pain, elle se verrait, en égales portions, partagée
entre les Plowdens, les Trevors, les Beadons, et les Rivett-Carnacs.
Ce qui revient à dire que certaines familles servent l’Inde de
génération en génération comme les dauphins se suivent en file à
travers les mers.
Prenons un cas aussi petit qu’obscur. Il y a toujours eu pour le
moins un représentant des Chinns du Devonshire dans l’Inde
Centrale ou ses environs depuis le temps du lieutenant-artificier
Humphrey Chinn, du régiment européen de Bombay, lequel assista
à la prise de Seringapatam, en 1799. Alfred Ellis Chinn, le frère
cadet de Humphrey, commanda un régiment de grenadiers de
Bombay, de 1804 à 1813, époque à laquelle il assista à pas mal de
démêlés ; et en 1834 John Chinn, de la même famille — nous
l’appellerons John Chinn Premier — se distingua comme
administrateur de sang-froid en temps de trouble, en un lieu appelé
Mundesour. Il mourut jeune, mais laissa sa griffe sur le pays
nouveau, et l’honorable comité des Directeurs de l’honorable East
India Company [13] , après avoir personnifié ses vertus en une
décision pompeuse, paya les frais de sa tombe dans les monts des
Satpuras.
[13] Compagnie semblable à notre Compagnie des
Indes.
Il eut pour successeur son fils, Lionel Chinn, lequel, à peine sorti
de la vieille petite demeure du Devonshire, se trouva grièvement
blessé au cours de l’Insurrection. Ce dernier Chinn passa son temps
d’activité dans un rayon de cent cinquante milles autour de la tombe
de John Chinn, et parvint au commandement d’un régiment de petits
montagnards sauvages, dont la plupart avaient connu son père. Son
fils John naquit dans le petit cantonnement aux toits de chaume, aux
murs de boue, qui se trouve encore aujourd’hui situé à quatre-vingts
milles de la station de chemin de fer la plus rapprochée, au cœur
d’un pays tout en broussailles et en tigres. Le colonel Lionel Chinn
servit trente ans et se retira. A la traversée du canal de Suez, son
paquebot croisa le transport à destination de l’étranger, qui emportait
son fils en Orient pour l’acquit de ses devoirs de famille.
Les Chinns ont plus de chance que le reste des humains en ce
qu’ils savent exactement ce qu’ils ont à faire. Un Chinn intelligent
passe son examen pour le service civil de Bombay, et s’en va dans
l’Inde Centrale, où tout le monde est enchanté de le voir. Un Chinn
moyen entre dans le service de la Police ou dans les Eaux et Forêts,
et, tôt ou tard, lui aussi fait son apparition dans l’Inde Centrale ; c’est
ce qui a donné naissance au dicton : « l’Inde Centrale est habitée
par les Bhils, les Mairs [14] et les Chinns, tous gens du même
acabit. » La race est à petits os, brune et silencieuse, et les plus
bornés d’entre eux sont encore de bons fusils. John Chinn II était
plutôt intelligent, mais en sa qualité de fils aîné il entra dans l’armée,
suivant une autre tradition des Chinns. Son devoir était de demeurer
dans le régiment de son père pour toute la durée de sa vie, bien que
le corps fût de ceux que bien des gens eussent payé cher pour
éviter. Il s’agissait d’irréguliers, de petits hommes bruns, noirauds,
vêtus de vert olive à garniture de cuir noir, et leurs amis les
appelaient les « Wuddars », nom qui s’applique à une race de gens
de basse caste, laquelle déterre les rats pour les manger. Mais les
Wuddars n’en tiraient nul grief. C’étaient les Wuddars, et leurs chefs
d’orgueil se résumaient à ceux-ci :
[14] Bhils et Mairs, antiques races de l’Inde Centrale.
Premièrement, ils possédaient moins d’officiers anglais que
n’importe quel régiment indigène. Secondement, à la parade, leurs
lieutenants n’étaient pas montés, comme il est de règle générale,
mais marchaient sur leurs deux jambes, à la tête de leurs hommes.
Or, il faut à l’homme qui peut se maintenir au niveau des Wuddars à
leur pas de marche bon souffle et bon jarret. Troisièmement,
c’étaient les plus pukka shikarries (épatants chasseurs) de toute
l’Inde. Quatrièmement — et indéfiniment — c’étaient les Wuddars —
connus jadis sous le nom de Chinn’s Irregular Bhil Levies, mais
maintenant, désormais et pour toujours, les Wuddars.
Nul Anglais n’était de leur mess, qui ne le fût pour l’amour d’eux
ou par tradition de famille. Les officiers employaient, pour parler à
leurs soldats, une langue qu’il n’y avait pas deux cents hommes
blancs dans l’Inde pour comprendre ; et les hommes étaient leurs
enfants, tous tirés des Bhils, lesquels sont peut-être la race la plus
étrange qui soit parmi les nombreuses races étranges de l’Inde. Ce
furent, et ils le sont restés dans le cœur, de véritables sauvages,
sournois, méfiants, pleins de superstitions à ne pas croire. Les races
que dans le pays nous appelons indigènes trouvèrent le Bhil en
possession de la terre la première fois qu’ils firent irruption dans
cette partie du monde, il y a des milliers d’années. Les livres les
appellent Préariens, Aborigènes, Dravidiens, que sais-je encore ; et,
en fin de compte, c’est comme cela que les Bhils s’appellent eux-
mêmes. Lorsqu’un chef rajpoute, dont les bardes peuvent chanter la
généalogie en remontant à douze siècles en arrière, se trouve porté
au trône, son investiture n’est point complète qu’on ne l’ait marqué
au front du sang tiré des veines d’un Bhil. Les Rajpoutes prétendent
que la cérémonie ne signifie rien du tout, mais le Bhil n’ignore pas
que c’est la dernière, dernière ombre de ses droits de jadis comme
antique possesseur du sol.
Des siècles d’oppression et de massacre ont fait du Bhil un larron
cruel et à moitié détraqué, ainsi qu’un voleur de bétail ; et, à l’arrivée
de l’Anglais, il semblait presque aussi ouvert à la civilisation que les
tigres de ses jungles. Mais John Chinn Premier, père de Lionel,
grand-père de notre John, pénétra dans son pays, vécut avec lui,
apprit sa langue, tua les daims qui ravageaient ses pauvres récoltes,
et gagna sa confiance, de sorte que quelques Bhils apprirent à
labourer et semer, tandis que d’autres se laissaient enrôler au
service de la Compagnie pour policer leurs frères.
Lorsqu’ils comprirent que se mettre à l’alignement ne voulait pas
dire « être exécuté sur l’heure », ils acceptèrent le métier de soldat
comme un genre fatigant, mais amusant, de sport, et apportèrent du
zèle à tenir en obéissance les petits Bhils restés sauvages. C’était le
tranchant du coin. John Chinn Premier leur donna par écrit la
promesse que si, à partir d’une certaine date, ils se conduisaient
bien, le gouvernement fermerait les yeux sur les fautes passées ; et
comme John Chinn était connu pour n’avoir jamais manqué à sa
parole — une fois il avait promis de faire pendre un Bhil considéré
chez lui comme invulnérable, et le fit pendre par-devant sa tribu pour
sept meurtres avérés — les Bhils se rangèrent aussi tranquillement
qu’il leur était donné de faire. Ce fut un travail lent, invisible, pareil à
celui qu’on pratique par toute l’Inde aujourd’hui ; et bien que l’unique
récompense de John Chinn arriva, comme je l’ai dit, sous la forme
d’une tombe aux frais du gouvernement, le petit peuple des
montagnes jamais ne l’oublia.
Le colonel Lionel Chinn les connaissait et les aimait, lui aussi, et
avant la fin de son service, ils se trouvaient devenus, pour des Bhils,
gens fort civilisés. C’est à peine si l’on pouvait distinguer maints
d’entre eux des fermiers hindous de basse caste ; mais dans le sud,
où John Chinn Premier était enterré, les plus sauvages s’en tenaient
encore aux sommets des monts des Satpuras, entretenant une
légende suivant laquelle un jour Jan Chinn, comme ils l’appelaient,
reviendrait aux siens. En attendant ils se méfiaient de l’homme blanc
et de ses façons. Au moindre motif d’excitation, les voilà qui
partaient pillant à l’aventure, et tuant de temps à autre ; mais se
trouvaient-ils ensuite l’objet d’un maniement discret, qu’ils se
désolaient comme des enfants, et promettaient de ne plus jamais,
jamais recommencer.
Les Bhils du régiment — les porteurs d’uniforme — donnaient
l’exemple de maintes vertus, mais avaient besoin qu’on se prêtât à
leurs volontés. Tant qu’on ne les emmenait pas comme rabatteurs
après les tigres, ils s’ennuyaient et éprouvaient une sorte de
nostalgie ; et leur froide audace — tous les Wuddars chassent le
tigre à pied, c’est la marque de leur caste — faisait l’étonnement des
officiers eux-mêmes. Ils vous suivaient de près un tigre blessé avec
autant d’insouciance que s’il se fût agi d’un moineau à l’aile brisée ;
et cela, à travers un pays tout en cavernes, crevasses et cavités, où
un fauve pouvait tenir une douzaine d’hommes à sa merci. De temps
à autre, on apportait à la caserne quelque petit homme la tête
fracassée ou les côtes arrachées ; mais ses compagnons n’en
apprenaient pas pour si peu la prudence ; ils se contentaient de
régler au tigre son compte.