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Optique

-
Technologie DWDM

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Sommaire
- Introduction

- Evolution de la transmission sur fibre optique


- Développement de la technologie DWDM
- Fonctions du système DWDM
- L'évolution des technologies

- Composantes et Fonctionnement
- Fibres Optiques
- Comment fonctionnent les fibres optiques
- Fibre optique Multimode et Monomode
- Fibres optiques Monomode
- Les challenges de la transmission
- Atténuation
- Dispersion
- Conclusion

- Emetteurs et Récepteurs de lumière


- Emetteurs de lumière - LEDs et Lasers
- Grille UIT-T
- Détecteurs de lumière

- Amplificateurs Optiques
- EDFA (Erbium Doped Fiber Amplifier)

- Multiplexeurs et Démultiplexeurs
- Techniques de multiplexage et démultiplexage
- Multiplexeurs optiques à Insertion/Extraction

- Interfaces DWDM
- Fonctionnement d'un transpondeur basé sur un système DWDM

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Introduction
L'émergence du DWDM est un des phénomènes récents et le plus important dans le dé-
veloppement de la technologie de transmission sur fibre optique. Dans la suite de ce
document seront retracées les évolutions de la technologie des fibres optiques ainsi que
la place du DWDM dans leur développement. Nous examinerons les fonctions et les
composantes d'un système DWDM en incluant les technologies émergeantes et en con-
cluant avec une description détaillée du fonctionnement d'un système DWDM.

Evolution de la transmission sur fibre optique


La réalité d'une transmission sur fibre optique a été prouvée expérimentalement au
19ème siècle mais la technologie a fait des progrès très rapides dans la seconde moitié
du vingtième siècle avec des applications dans le monde industriel et médical.

Une fois que la viabilité de la transmission de la lumière sur fibre optique a été établie,
l'étape suivante dans le développement des fibres optiques a été de trouver une source
de lumière puissante et très concentrée. La diode émettrice de lumière (LED) et la diode
laser fournissent ces deux prérequis. Les lasers arrivèrent dans les années 1960 pour
atteindre leur point culminant avec des lasers à semi-conducteurs très largement em-
ployés dans les fibres optiques aujourd'hui.

La lumière a une capacité de transport de l'information 10000 fois plus grande que les
plus hautes radio-fréquences. Les avantages supplémentaires de la fibre par rapport au
cuivre sont la capacité de transmettre sur des distances plus longues sans regénérer le
, un faible taux d'erreur, une grande immunité aux interférences électromagnétiques,
faible poids et plus sécurisée.

Conscients de ces caractéristiques, les chercheurs dans le le milieu des années 1960
proposèrent la fibre optique comme support de transmission possible. Il y avait un
obstacle important qui était l'affaiblissement du signal ou l'atténuation très importante
à cause du matériau qui était utilisé. Finalement en 1970 la société Corning produisit
les premières fibres optiques utilisables pour de la transmission. Avec une attention
inférieure à 20 décibels par kilomètre (db/Km), cette fibre en silice purifiée dépassait
le seuil qui permettait de faire des fibres optiques une technologie viable.

L'innovation a progressé lentement car les monopoles privés ou d'état qui détenaient les
compagnies de téléphone étaient prudents. AT&T standardisa en premier une transmis-
sion à 45 Mb/s (DS3) pour des fibres multimode. Peu de temps après les fibres mono-
mode montrent une capacité de transmission dix fois supérieure à l'ancien modèle avec
une couverture de 32 Kms. Au début des années 1980, MCI suivi par Sprint adoptèrent
les fibres monomode pour les réseaux longue distance aux Etats-Unis.

Les développements suivants dans les fibres optiques sont étroitement liés à l'utilisation
de zones particulières du spectre optique, là ou l'atténuation est la plus faible. Ces
zones appelées fenêtres se situent entre des zones d'absorption très élevée. Les tous
premiers systèmes étaient développés pour fonctionner autour de 850 nm, la première
fenêtre dans une optique de silice. Une seconde fenêtre (Bande S) à 1310 nm prouva
rapidement sa supériorité à cause de son atténuation plus faible, suivie par une troi-
sième fenêtre (Bande C) à 1550 nm avec une atténuation optique encore plus faible.

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Aujourd'hui une quatrième fenêtre (Bande L) proche de 1625 nm est en cours de déve-
loppement.
Infrarouge

Ultraviolet Visible 700 800 900 1000 1100 1200 1300 1400 1500 1600 1700

850 1310 1550 1625

Composantes et Fonctionnement
Les premiers développements du DWDM débutèrent à la fin des années 1980 en utili-
sant deux longueurs d'ondes largement espacées dans les régions 1310 nm et 1550 nm
( ou 850 nm et 1310 nm) quelquefois appelée "wideband" WDM. La figure ci-dessous
montre un exemple de cette forme simple de WDM. Notez que une des fibres de la paire
est utilisée pour émettre et l'autre pour recevoir. C'est une des dispositions des plus
efficaces et la plus utilisée dans les systèmes DWM.

Emission
Système Système
d'Extrémité d'Extrémité
(1310 nm + 850 nm)

Réception
Système Système
d'Extrémité d'Extrémité
(1310 nm + 850 nm)

Au tout début des années 1990 apparait une seconde génération de WDM appelée
quelquefois "WDM bande étroite" et dans laquelle deux à huit canaux étaient utilisés.
Ces canaux étaient espacés de 400 GHz environ dans la fenêtre 1550 nm. Au milieu
des années 1990 , les systèmes DWDM dense émergeaient avec 16 à 40 canaux espacés
de 100 à 200 GHz. A la fin des années 1990 les systèmes DWDM ont évolués à tel point
qu'ils sont capables de supporter 64 à 160 canaux en parallèle avec un espacement de
25 GHz à 50 GHz.

Comme le montre la figure page suivante, la progression de la technologie peut être vue
comme un accroissement du nombre de longueurs d'ondes et d'une diminution de l'es-
pacement des longueurs d'ondes. Avec l'accroissement de la densité des longueurs
d'ondes, les systèmes ont aussi évolué en flexibilité de configuration au travers de fonc-
tions d'extraction/insertion et de gestion.

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+64 canaux
Fin Espacement 25-50 GHz
1990
+16 canaux Espacement 25-50 GHz
1996 DWDM, fonctions insertion/extraction

2 à 8 canaux WDM Passif


Début 1990
Espacement 200-400 GHz

2 canaux WDM
Début 1980
1310 nm, 1550 nm

L'accroissement de la densité des canaux avec la technologie DWDM a eu un impact


très important sur la capacité de transport des fibres optiques. En 1995 quand les
premiers systèmes à 10 Gb/s furent opérationnels, le facteur d'accroissement en capa-
cité est passé de 4 tous les quatre ans à un facteur de 4 tous les ans.

Mb/s

1000000

100000

10000

1000

100

10

1979 1981 1983 1985 1987 1989 1990 1991 1993 1995 1997 1998

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Fonctions d'un système DWDM

Au coeur du système, le DWDM comprend un petit nombre de fonctions de la couche


physique. Ces fonctions sont décrites par la figure suivante qui montre une représenta-
tion schématisée de quatre canaux. Chaque canal occupe sa propre longueur d'onde.

Note: La longueur d'onde est exprimée (de manière usuelle en nanomètre) comme un
point absolu du spectre électromagnétique. La lumière effective pour une longueur
d'onde est située sur une bande étroite centrée sur la longueur d'onde.

Transmetteurs Receveurs

Combinaison Séparation
des signaux des signaux
Transmission sur fibre

Le système réalise les fonctions suivantes:

• Génération du signal - La source, un laser à semi-conducteur, doit fournir une lumi-


ère stable dans une bande étroite donnée qui transporte les données numériques
modulée comme un signal analogique.

• Combinaison de signaux - Les systèmes DWDM modernes utilisent des multiplexeurs


pour combiner les signaux. Il y a une perte propre associée au multiplexage et au dé-
multiplexage. Cette perte est dépendante du nombre de canaux mais peut être limi-
tée avec des amplificateurs optiques qui amplifient toutes les longueurs d'ondes sans
conversion électrique

• Transmission des signaux - Les effets de la diaphonie et de la dégradation du signal


optique sont des effets que l'on prendre en considération dans la transmission sur
fibre optique. Ces effets peuvent être minimisés en contrôlant des éléments variables
tels que l'espacement des canaux, la tolérance sur la longueur d'onde et le niveau de
puissance des lasers. Sur une ligne de transmission, le signal aura peut-être besoin
d'être amplifié optiquement.

• Séparation des signaux reçus - Le signal démultiplexé est reçu par un photodétec-
teur.

En plus de ces fonctions, un système DWDM doit être équipé avec des interfaces côté
client pour recevoir le signal d'entrée. Cette fonction est réalisée par des transpon-
deurs (voir interfaces pour DWDM). Du côté DWDM sont situées les interfaces vers la
fibre optique qui relie les deux systèmes DWDM.

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L'évolution des technologies

Les réseaux optiques contrairement à SDH/SONET ne reposent pas sur le traitement


électronique des données. Au contraire le développement des réseaux optiques est
très lié à des techniques optiques. Dans sa forme primitive WDM pouvait transporter
des signaux sur deux longueurs très espacées et sur une distance relativement courte.
Pour aller au delà, le WDM nécessitait des améliorations dans les technologies existan-
tes et des innovations technologiques. Les améliorations des fibres optiques et des la-
sers bande étroite permirent au DWDM de combiner plus de deux longueurs d'ondes
sur une fibre. L'invention des amplicateurs optiques de type "flat-gain" couplés avec
la ligne de transmission en fibre optique pour booster le signal optique a permis
d'accroître de manière spectaculaire la viabilité des systèmes DWDM en étendant de
manière très importante la distance de transmission.

D'autres technologies ont joué un rôle très important dans le développement du


DWDM. Les fibres optiques à faible perte, les EDFAs et des équipements tels que les
réseaux de Bragg utilisés dans les multiplexeurs à insertion/extraction.

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Composantes et Fonctionnement
Le DWDM est une technologie de coeur de réseau dans un réseau de transport optique.
Les composantes essentielles du DWDM peuvent être classées comme suit d'après leur
place dans le système:

• Du côté transmission, des lasers avec des longueurs d'ondes stables et précises.

• Sur la liaison, la fibre optique avec une faible atténuation et des performances de
transmission dans la bande passante du spectre avec en plus des amplificateurs
optiques de type "flat-gain" pour pouvoir transmettre le signal sur de plus grandes
distances.

• Du côté réception, des photodétecteurs et des démultiplexeurs optiques utilisant


des films fins ou des éléments diffracteurs.

• Des multiplexeurs à insertion/extraction et des matrices de connexion.

Ces composantes ainsi que d'autres avec les technologies sur lesquelles elles sont
basées seront décrites dans les sections suivantes.

Fibres optiques

Cette section est un rappel sur les fibres optiques avec l'accent mis sur leurs applica-
tions dans le DWDM.

Comment fonctionnent les fibres optiques

Le rôle principal des fibres optiques est de guider des ondes lumineuses avec un mini-
mum d'atténuation. Les fibres optiques sont constituées d'une gaine enrobant un
coeur très fin en silice qui peut transmettre la lumière avec une vitesse égale au deux
tiers de la vitesse de la lumière dans le vide.

D'une manière généralement admise, la transmission de la lumière dans la fibre opti-


que est expliquée en utilisant le principe de la réflexion interne totale. Dans ce cas
100% de la lumière qui frappe une surface est réfléchie. Par contraste, un miroir
réfléchit 90% de la lumière qui le frappe.

La lumière est soit réfléchie (renvoyée vers la source) selon un angle d'incidence (angle
avec lequel la lumière frappe la surface située à la frontière des deux milieux de pro-
pagation) ou réfractée (absorbée par le matériau) avec un angle différent selon la na-
ture du matériau traversé).

La réflexion totale interne est réalisée si les conditions suivantes sont remplies:

• Le faisceau lumineux passe d'un milieu plus dense à un milieu moins dense. La
différence entre la densité optique d'un matériau donné et celle du vide est l'indice
de réfraction du matériau.

• L'angle d'incidence est plus faible que l'angle critique. L'angle critique est l'angle
pour lequel la lumière est totalement réfléchie.

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Ce principe de réflexion totale est illustré par la figure suivante. Le coeur a un indice
plus élevé que la gaine ce qui permet à un rayon lumineux, qui frappe la surface de la
gaine avec un angle inférieur à l'angle critique, d'être réfléchi. Le second rayon lumi-
neux ne respecte pas l'angle critique et sera par conséquent réfracté.

Réfracté

n1 Coeur Réfléchi
n2 Gaine

Une fibre est constituée de deux types de verres différents très purs (silice) - le coeur
et la gaine - auxquels sont incorporés des éléments chimiques appelés "dopants" afin
d'ajuster leurs indices de réfraction. La différence entre les indices de réfraction des
deux matériaux fait que la lumière est réfléchie par la gaine et reste dans le coeur.
L'angle critique est respecté en contrôlant l'angle d'injection de la lumière dans la fibre.
Deux ou plusieurs couches de protection entourant la gaine permettent de manipuler
la fibre sans l'endommager.

Fibre multimode et fibre monomode

Il y a aujourd'hui deux grandes catégories de fibres optiques : la fibre multimode et la


fibre monomode. La fibre multimode, première fibre commercialisé, a un coeur plus
grand que celui de la fibre monomode. Elle tient son nom du fait du nombre important
de modes ou rayons lumineux transportés dans la fibre. La figure suivante montre un
exemple de transmission de la lumière dans une fibre multimode à saut d'indice.
Cette appellation fait référence au changement brutal d'indice de réfraction à l'interface
coeur/gaine. Notez que les deux rayons lumineux ou modes parcourent des distances
différentes pour arriver à destination. La différence entre les durées des trajets est
appelée dispersion modale. Ce phénomène engendre une qualité médiocre du signal
reçu ainsi qu'une limitation importante de la distance. Ceci explique pourquoi les
fibres multimode ne sont pas utilisées pour les longues distances.

Coeur

Gaine

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Pour compenser les inconvénients de la dispersion modale, une fibre optique à
gradient d'indice à été créee. Le terme gradient d'indice fait référence au fait que l'in-
dice de réfraction décroît graduellement du centre du coeur vers la périphérie. L'indi-
ce de réfraction élevé au centre du coeur ralentit les rayons lumineux permettant
ainsi à tous les rayons lumineux d'atteindre leur destination avec un faible écart ce
qui réduit la dispersion modale.

Le second type de fibre, la fibre monomode, a un coeur très fin ce qui autorise un seul
mode de propagation de la lumière à travers le coeur. Le signal reçu est de meilleur
qualité sur des distances plus longues et la dispersion modale est fortement réduite.
Ces facteurs permettent une bande passante plus élevée que celle des fibres multimo-
de. Ces caractéristiques font que ce type de fibre est utilisé pour les longues distances
et des débits élevés incluant le DWDM.

Coeur

Gaine

Fibres Optiques Monomode

Les spécifications des fibres monomode ont évoluées sur plusieurs dizaines d'années.
Les trois catégories de fibres spécifiées par l'UIT-T sont:

• Avis G.652 (NDSF - Non-Dispersion-Shifted Fiber)

• Avis G.653 (DSF - Dispersion-Shifted Fiber)

• Avis G.655 (NZDSF - Non Zero Dispersion-Shifted Fiber)

Comme cela a été illustré par la première figure de ce document, il y a quatre fenêtres
du spectre infra-rouge qui ont été exploitées pour la transmission sur fibre optique.
La première fenêtre vers 850 nm a toujours été exclusivement utilisée pour de courtes
distances et les fibres multimode. Les fibres de type NFSF appelées également fibres
monomode standard ont été conçues pour être utilisées dans la seconde fenêtre vers
1310 nm. Pour optimiser la performance de la fibre dans cette fenêtre, la fibre a été
conçue pour que la dispersion chromatique soit la plus proche de zéro au voisinage de
la longueur d'onde de 1310 nm.

Comme l'utilisation de la fibre optique est devenue plus commune et que les besoins
en bande passante sont de plus en plus importants, une troisième fenêtre près des
1550 nm a été exploitée pour la transmission sur fibre monomode. La troisième fenê-
tre (Bande C) offre deux avantages: l'atténuation est plus faible et la fréquence de fonc-
tionnement est la même que celle des nouveaux amplificateurs EDFA (Erbium Doped
Fiber Amplifier).

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Cependant les caractéristiques de dispersion étaient très limitées. Ceci a été résolu
jusqu'à un certain point en utilisant des lasers plus puissants et des caractéristiques
et des caractéristiques de lignes plus étroites. Comme la troisième fenêtre a une atté-
nuation plus faible que la fenêtre 1310 nm, les fabricants ont conçu une nouvelle
fibre de type DSF (Dispersion-Shifted Fiber) qui amène le point de dispersion nulle
dans la région des 1550 nm. Bien que cette solution fait que que l'atténuation optique
la plus faible et le point de dispersion nulle sont dans la fenêtre 1550 nm, il se trouve
qu'il y a des effets non-linéaires destructifs dans la fibre optique vers le point de dis-
persion nulle et pour lesquels il n'y a pas de compensation efficace. A cause de ces
limitations ces fibres ne sont pas recommandées pour des applications DWDM.

Le troisième type de fibre, NZDSF (Non-Zero-Dispersion-Shifted Fiber), est spéciale-


ment conçu pour les besoins des applications DWDM. Le but de la conception de cette
nouvelle fibre est de rendre la dispersion la plus faible possible mais non nulle dans
la région des 1550 nm. Cette stratégie introduit une valeur de dispersion contrôlée qui
va contrer les effets non-linéaires tels que le mélange "quatre-ondes" qui peut nuire
aux performances du DWDM.

Les Challenges de la transmission

La transmission de la lumière dans les fibres optiques présente plusieurs challenges.


Ces challenges sont divisés en trois grandes catégories:

• Atténuation - Affaiblissement de la puissance du signal lorsque le signal se propage


dans la fibre.

• Dispersion chromatique - Etalement des impulsions lumineuses lorsqu'elles traver-


sent la fibre.

• Effets non-linéaires - Effets cumulés de l'interaction de la lumière et du matériau


qu'elle traverse et résultant en des changements de l'onde de lumière et en des
interactions entre les longueurs d'ondes.

Atténuation

L'atténuation dans les fibres optiques est causée par des facteurs intrinsèques pro-
pres à la fibre, en premier lieu par l'absorption, la diffusion Rayleigh et par des fac-
teurs externes tels que le processus de fabrication, l'environnement et la courbure
physique de la fibre. La forme la plus commune de diffusion est la diffusion Rayleigh
causée par de petites variations de le densité du verre lorsqu'il refroidit. Ces varia-
tions sont plus petites que les longueurs d'ondes utilisées et par conséquent se com-
portent comme des objets diffuseurs. La diffusion affecte plus les longueurs d'ondes
courtes que les grandes longueurs d'ondes et limite l'utilisation des longueurs d'on-
des inférieures à 800 nm.

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L'atténuation due à l'absorption est due aux propriété propres au matériau utilisé ,
aux impuretés dans le verre et à tout défaut de la structure atomique dans le verre.
Ces impuretés absorbent l'énergie optique rendant la lumière variable. Tandis que la
diffusion Rayleigh est importante pour les longueurs d'ondes courtes, l'absorption
est un problème pour les longueurs d'ondes plus grandes et s'accroît de manière
spectaculaire au-delà de 1700 nm. Cependant l'absorption due à la présence d'eau
dans la fibre introduite lors du processus de fabrication est en cours de correction
dans les nouveaux types de fibres.

Les principaux facteurs générant une atténuation dans les fibres optiques sont la
longueur de la fibre et la longueur d'onde utilisée. La figure ci-dessous montre la
perte en décibels par kilomètre (dB/km) par longueur d'onde pour la diffusion de
Rayleigh , l'absorption intrinsèque et l'atténuation totale.

L'atténuation dans les fibres optiques est compensée par l'utilisation d'amplificateurs
optiques.

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Dispersion

La dispersion est due à l'étalement des impulsions lumineuses lorsqu'elles parcourent


la fibre optique. La dispersion entraine une distorsion du signal ce qui limite la bande
passante de la fibre.

Temps Fibre Temps


Deux types de distorsion affectent les systèmes DWDM. Une de ces dispersions, la dis-
persion chromatique est linéaire tandis que la dispersion de mode de polarisation est
non-linéaire.

Dispersion chromatique

La dispersion chromatique est due au fait que les différentes longueurs d'ondes se
propagent à des vitesses différentes. Les effets de la dispersion chromatique sont pro-
portionnels au carré du débit binaire. Dans une fibre monomode la dispersion chro-
matique a deux composantes, la dispersion due au matériau et la dispersion due au
guide d'onde.

La dispersion due au matériau se produit quand les longueurs d'ondes traversent le


matériau à des vitesses différentes. Une source de lumière quelque soit sont étroitesse
émet plusieurs longueurs d'ondes sur un intervalle précis. Ainsi quand cet intervalle
de longueurs d'ondes passe dans un médium, chaque longueur d'onde arrive à un
temps différent à l'extrémité.

La seconde composante de la dispersion chromatique, la dispersion due au guide


d'onde, est produite par les différents indices de réfraction du coeur et de la gaine de
la fibre. L'indice de réfraction effectif varie avec la longueur d'onde comme suit:

• Pour une longueur d'onde courte, la lumière est bien confinée dans le coeur de la
fibre. L'index de réfraction effectif est très proche de celui du matériau du coeur.

• Pour une longueur d'onde moyenne, la lumière s'étale légèrement dans la gaine.
Ceci fait décroître l'indice de réfraction effectif.

• Pour une longueur d'onde plus grande, une partie importante de la lumière est
absorbée dans la gaine. Ceci amène l'indice de réfraction effectif à une valeur très
proche de celui de la gaine.

Le résultat de ce phénomène de dispersion causé par le guidage est un délai de pro-


pagation différent pour les longueurs d'ondes les unes par rapport aux autres.

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Le tracé de la dispersion chromatique totale, avec ses composantes, par longueur
d'onde est illustré par la figure suivante pour les fibres "Dispersion-Shifted". Pour les
fibres "Non-Dispersion-Shifted" la longueur d'onde de dispersion nulle est 1310 nm.

30 Dispersion due
au matériau
20

10
Dispersion(ps/nm*km)

Dispersion
0 chromatique totale

-10
Dispersion due
-20 au guide d'onde

-30

-40

-50

1100 1200 1300 1400 1500 1600


Longueur d'onde (nm)

Bien que la dispersion chromatique ne soit pas un problème pour des débits inférieurs
à OC-48 () celle-ci doit s'accroître avec des débits plus élevés à cause de la largeur de
spectre requis. De nouveaux types de fibres "Zero-Dispersion-Fiber) réduisent grande-
ment ces effets. Ce phénomène peut être aussi atténué avec des compensateurs de
dispersion.

Dispersion de mode de polarisation

La majorité des fibres monomode supportent deux modes de polarisation perpendicu-


laires, un vertical et un horizontal. Comme ces états de polarisation ne sont pas main-
tenus il apparait une interaction entre les impulsions qui résulte en un brouillage du
signal.

La dispersion de mode de polarisation est causée par l'ovalité de la fibre qui elle-même
est générée par le processus de fabrication ou par des contraintes externes. Comme
ces contraintes peuvent varier dans le temps, la dispersion de mode de polarisation
change au cours du temps. La dispersion de mode de polarisation n'est généralement
pas un problème pour des débits inférieurs à OC-192.

Autres effets non-linéaires

En plus du mode de dispersion de polarisation, il y a d'autres effets non-linéaires.


Comme ces effets non-linéaires tendent à se manifester quand la puissance optique
est élevée, ils deviennent importants dans le DWDM. Les effets linéaires tels que l'atté-
nuation et la dispersion peuvent être compensés mais les effets non-linéaires sont
cumulatifs. Ce sont les limitations fondamentales du débit d'information pouvant être
transmis sur une fibre optique.

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Les effets non-linéaires les plus importants sont la diffusion Brillouin stimulée, l'effet
Raman stimulé, l'automodulation de phase et le mélange quatre longueurs d'ondes.
Dans le DWDM, le mélange quatre longueurs d'ondes est le plus critique de ces effets
non-linéaires.

Le mélange quatre longueurs d'ondes est causé par la nature non-linéaire de l'indice
de réfraction de la fibre optique. L'inter-action non-linéaire entre les différents canaux
DWDM crée des bandes latérales qui engendrent des interférences entre canaux. Dans
la figure suivante, trois fréquences interfèrent pour produire une quatrième fréquence
générant de la diaphonie et entraînant une dégradation du rapport signal/bruit.
Puissance

f1 fwm f3 f2
Fréquences

L'effet du mélange quatre ondes est de limiter la capacité en canaux d'un système
DWDM. Le mélange quatre ondes ne peut pas être filtré soit électriquement soit de ma-
nière optique et s'accroît avec la longueur de la fibre. A cause de sa propension au mé-
lange quatre ondes, les fibres DSF ne sont pas souhaitables pour des applications
DWDM. Ceci accéléra la conception de fibres NZDSF qui utilise une partie de la disper-
sion chromatique pour limiter le mélange quatre ondes.

Conclusion

Dans les réseaux longue distance, la majorité des fibres utilisées sont des fibres mono-
mode standard (G.652) avec une dispersion élevée dans la fenêtre 1550 nm ce qui limi-
te les distances pour la transmission avec le débit OC-192. La dispersion peut être li-
mitée jusqu'à une certaine valeur et avec un certain coût en utilisant des compensa-
teurs de dispersion. Les fibres NZDSF peuvent être utilisées pour les débits OC-192
mais une puissance plus élevée introduit des effets non-linéaires. Dans les réseaux
courte distance, la PMD et les effets non-linéaires ne sont pas aussi critiques que pour
les systèmes longue distance où les débits élevés sont courants (OC-192 et au-dessus).
les systèmes DWDM utilisant des signaux optiques à 2,5 Gb/s ou moins ne sont pas
sujet à ces effets non-linéaires pour de courtes distances. Les principaux types de
fibres et leurs applications peuvent être résumé de la manière suivante:

• Non-Dispersion-Shifted-Fiber (Fibre monomode standard) - représente plus de 95%


du déploiement; souhaitable pour du TDM (un seul canal) dans la région de 1310 nm
ou DWDM dans la région 1550 nm (compensateurs de dispersion). Ce type de fibre
peut aussi supporter du Gigabit Ethernet à des distances supérieures à 300 m.

• Dispersion-Shifted-Fiber - souhaitable pour du TDM dans la région 1550 nm mais


non souhaitable pour du DWDM dans cette région.

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• Nouvelle génération de fibres - incluant les types de fibres qui permettent à l'énergie
de passer en partie dans la gaine créant ainsi une dispersion qui contre le mélange
quatre ondes ainsi que les fibres à dispersion aplatie qui permettent l'utilisation de
longueurs d'ondes dépassant la longueur d'onde optimale sans étalement des im-
pulsions.

Note: Comme le débit binaire s'accroît vers les 40 Gb/s et au-delà, l'interdépendance
entre la conception de fibres optiques et la conception de systèmes va devenir très im-
portante pour une planification stratégique.

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Sources de lumière et détecteurs
Les émetteurs de lumière et les récepteurs de lumière sont des équipements actifs aux
extrémités opposées d'un système de transmission optique. Les émetteurs ou sources
de lumières sont des équipements de transmission qui convertissent les signaux élec-
triques en impulsions lumineuses. Ce processus de conversion ou de modulation peut
être accompli en module de manière externe une onde de lumière continue ou en utili-
sant un équipement capable de générer directement de la lumière modulée. Les détec-
teurs de lumière réalisent la fonction opposée à celle des émetteurs de lumière. Ce sont
des équipements optoélectroniques situés côté réception et qui convertissent les impul-
sions de lumière en signaux électriques.

Emetteurs de lumière - LEDs et Lasers

La source de lumière utilisée dans la conception d'un système est un choix important
car cela peut être un des éléments les plus coûteux. Ses caractéristiques sont le plus
souvent un facteur important limitant les performances générales d'une liaison optique.
Les équipements émetteurs de lumière utilisés en transmission optique doivent être
compacts, monochromatiques, stables et à longue durée de vie.

Note: Monochromatique est un terme très relatif; dans la pratique il y a uniquement


des sources de lumière émettant dans un intervalle donné. La stabilité d'une source
de lumière est une mesure qui indique la stabilité de l'intensité lumineuse et de la lon-
gueur d'onde.

Deux grands types de sources de lumière sont utilisés en transmission optique, les
LEDs (Ligth Emitting Diodes) et les diodes Laser ou des lasers à semiconducteurs.
Les LEDs sont des composants relativement lents utilisables pour des débits ne dépas-
sant pas 1 Gb/s. Elles ont un spectre relativement large et elles transmettent la lumière
avec un cône de dispersion assez large. Ces composants peu coûteux sont souvent uti-
lisés dans les communications avec des fibres multimode. D'un autre côté les lasers à
semiconducteurs ont des caractéristiques de performance meilleures et sont par consé-
quent utilisés pour des applications avec fibres monomode.

La figure suivante montre le principe général d'injection de la lumière générée par un


laser dans une fibre. Le composant diode laser émet de la lumière dans une direction
vers des lentilles pour être focalisée et injectée dans la fibre et en direction opposée vers
une photodiode. La photodiode qui est inclinée pour réduire les réflexion vers le laser
fournit un moyen de contrôle de la sortie du laser et des indications pour pouvoir faire
des ajustements.

Lentilles
Photodiode
de
supervision
Fibre Diode laser

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Les spécifications pour les lasers comprennent une longueur d'onde précise, un spectre
étroit, une bonne puissance et un contrôle de la dérive dans le temps. Les lasers à
semiconducteurs répondent très bien aux trois premières spécifications. La dérive en
fréquence dans le temps peut être influencée par des moyens utilisés pour moduler le
signal. Dans les lasers modulés directement, la modulation de la lumière utilisée pour
représenter les données est faite en interne. Avec la modulation externe, la modulation
est faite avec un équipement externe. Quand les lasers à semiconducteurs sont modu-
lés directement, la dérive en fréquence peut devenir un facteur de limitation pour des
débits élevés (10 Gb/s). D'autre part, la modulation externe permet de limiter la dérive
en fréquence. La figure suivante illustre la modulation externe.

Modulateur
externe
 UIT-T
Laser DFB 15xx  UIT-T modulée

Les deux types de lasers à semiconducteurs largement utilisés sont les lasers monoli-
thiques Fabry-Perot et les lasers DFB (Distributed Feed-Back). Ce dernier type est par-
ticulièrement bien adapté pour les applications DWDM car il émet une lumière presque
monochromatique. Il peut atteindre des débits élevés avec un rapport signal/bruit plus
favorable et une linéarité supérieure au type Fabry-Perot. Les lasers DFB ont également
des fréquences centrales dans les régions 1310 nm et de 1520 à 1565 nm. Ce dernier
intervalle de longueurs d'ondes est compatible avec les EDFA (Erbium Doped Fiber Am-
plifier). Il y a d'autres types et sous-types de lasers. Des lasers à spectres étroits ajusta-
bles sont disponibles, mais leur intervalle d'ajustement est limité approximativement
de 100 à 200 GHz. Les lasers à spectres plus larges ajustables sont en cours de déve-
loppement.

Grille UIT-T

Les lasers DFB refroidis sont disponibles pour des longueurs d'ondes très précises. Le
standard UIT-T non définitif G.692 définit une grille pour les systèmes DWDM point à
point basés sur un espacement de longueurs d'ondes de 100 GHz avec une longueur
d'onde centrale de 1553,52 nm.

Fréquence Longueur Fréquence Longueur Fréquence Longueur


(THz) d'onde (nm) (THz) d'onde (nm) (THz) d'onde (nm)

196,1 1528,77 194,6 1540,56 193,1 1552,52

196,0 1529,55 194,5 1541,35 193,0 1553,33

195,9 1530,33 194,4 1542,14 192,9 1554,13

195,8 1531,12 194,3 1543,73 192,8 1554,94

195,7 1531,9 194,2 1544,53 192,7 1555,75

195,6 1532,68 194,1 1545,32 192,6 1556,56

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Fréquence Longueur Fréquence Longueur Fréquence Longueur
(THz) d'onde (nm) (THz) d'onde (nm) (THz) d'onde (nm)

195,5 1533,47 194,0 1545,32 192,5 1557,36

195,4 1534,25 193,9 1546,12 192,4 1558,17

195,3 1535,04 193,8 1546,92 192,3 1558,98

195,2 1535,82 193,7 1547,72 192,2 1559,79

195,1 1536,61 193,6 1548,51 192,1 1560,61

195,0 1537,40 193,5 1549,32 192,0 1561,42

Tandis que cette grille définit un standard, les utilisateurs sont libres d'utiliser les lon-
gueurs d'ondes de manière arbitraire dans le spectre. De plus, les fabricants peuvent
dériver de la grille en étendant les limites inférieures et supérieures ou en espaçant les
longueurs d'ondes plus étroitement, typiquement 50 GHz pour doubler le nombre de
canaux. Plus les canaux sont rapprochés plus il y a de diaphonie entre les canaux.
L'impact des effets non-linéaires des fibres optiques telles que le FWM augmentent éga-
lement. L'espacement des canaux à 50 GHz limite également le débit par longueur
d'onde à 10 Gb/s. L'introduction de la flexibilité dans l'implémentation a deux consé-
quences: Il n'y a pas de garantie de compatibilité entre deux systèmes d'extrémité de
deux fabricants différents et il existe un compromis entre l'espacement des longueurs
d'ondes, le nombre de canaux et le débit binaire maximum.

Détection de la lumière

A l'extrémité réceptrice, il est nécessaire de récupérer les signaux transmis sur les dif-
férentes longueurs d'ondes dans la fibre. Comme les photodétecteurs sont large bande
par nature, les signaux optiques sont démultiplexés avant d'atteindre les détecteurs.
Deux types de photodétecteurs sont très largement déployés, la photodiode PIN (Positive
- Intrinsic - Negative) et la photodiode à avalanche (APD). Les photodiodes PIN fonction-
nent sur des principes similaires aux LEDs mais à l'inverse. Ceci veut dire que la lumi-
ère est absorbée au lieu d'être émise et les photons sont convertis en électrons sur une
relation 1 pour 1. Les diodes à avalanche sont similaires aux photodiodes PIN mais
fournissent un gain au travers d'un processus d'amplification: un photon libère
plusieurs électrons. Les photodiodes PIN ont plusieurs avantages dont le faible coût et
la fiabilité mais les diodes à avalanche ont une sensibilité et une précision meilleure.
Toutefois les diodes à avalanches sont plus chères que les photodiodes PIN, elles néces-
sitent plus d'énergie et sont sensibles à la température.

ccnp_cch 19
Amplificateurs optiques
A cause de l'atténuation, il y a des limites sur la longueur du segment de fibre pouvant
propager un signal sans que celui-ci soit regénéré. Avant l'arrivée des amplificateurs
optiques, il devait y avoir un amplificateur pour chaque signal transmis comme cela a
été décrit dans les chapitres précédents. L'amplificateur optique a rendu possible l'am-
plification simultanée de toutes les longueurs d'ondes et cela sans conversion optique/
électrique/optique. Tout en étant utilisés sur les liaisons optiques, les amplificateurs
optiques peuvent être utilisés pour amplifier le signal avant multiplexage ou après
démultiplexage lesquels introduisent des pertes dans le système.

Amplificateur dopé à l'Erbium

En rendant possible le transport haut débit dont DWDM est capable sur de longues
distances, l'EDFA (Erbium Doped Fiber Amplifier) était une clé de cette technologie.
En même temps l'EDFA a été un élément moteur pour le développement d'autres élé-
ments de réseaux.

L'Erbium est une terre rare qui lorsqu'elle est excitée émet de la lumière aux alentours
de 1540 nm - Longueur d'onde de plus faible perte pour les fibres optiques utilisées
dans le DWDM. La figure suivante montre un schéma simplifié d'un EDFA. Un signal
affaibli entre dans la fibre dopée à l'erbium dans laquelle de la lumière d'une longueur
d'onde de 980 nm ou 1480 nm est injectée avec une pompe laser. Cette lumière injectée
stimule les atomes d'erbium pour qu'ils libèrent leur énergie sous forme de lumière
d'une longueur d'onde de 1550 nm. Comme ce processus se prolonge dans la fibre le
signal devient plus puissant. L'émission spontanée dans l'EDFA ajoute du bruit au
signal.

Isolateur Isolateur
Coupleur Coupleur

Fibre dopée
à l'Erbium
Pompe Laser Pompe Laser
(10 à 50 m)

Les paramètres clés des performances des amplificateurs optiques sont le gain, l'unifor-
mité du gain, le niveau de bruit et la puissance de sortie. Typiquement les EDFA ont
des gains de 30 dB ou plus et une puissance de sortie de +17 dB ou plus. Les para-
mètres cibles pour la sélection d'un EDFA sont le faible bruit et gain uniforme. Le gain
doit être uniforme car tous les signaux doivent être amplifiés uniformément. Comme
l'amplification de signal fournie par la technologie EDFA est dépendante de la longueur
d'onde, elle peut être corrigée avec des amplificateurs à gain uniforme. De tels filtres
sont souvent construits dans EDFA modernes.

Le faible bruit est un prérequis car le bruit est amplifié avec le signal. Comme cet effet
est cumulatif et ne peut pas être filtré, le rapport signal/bruit est un facteur limitant
le nombre d'amplificateurs pouvant être mis en série et par conséquent la longueur de
la liaison en fibre optique. Dans la pratique, les signaux peuvent parcourir jusqu'à

ccnp_cch 20
120 Kms entre amplificateurs. Pour des distances plus grandes de 600 à 1000 Kms, le
signal doit être regénéré. C'est parce que l'amplificateur optique amplifie uniquement
le signal et ne réalise pas les fonctions de remise en forme, remise en phase et de re-
transmission. Les amplificateurs EDFA sont disponibles dans la bande C et la bande L.

Multiplexeurs et Démultiplexeurs
Parce que les systèmes DWDM transmettent des signaux issus de différentes sources
sur une seule fibre, ils doivent inclure des moyens de combiner les signaux entrants.
Ceci est fait avec un multiplexeur qui prend les signaux optiques issus de différentes
fibres à différentes longueurs d'ondes et les combine dans un seul faisceau.
A l'extrémité réceptrice le système doit être capable de séparer les différentes longueurs
d'ondes pour qu'elles puissent être détectées séparément. Les démultiplexeurs effec-
tuent cette fonction en séparant les différentes longueurs d'ondes et en les couplant à
des fibres individuelles. Le démultiplexage doit être fait avant la détection de la lumière
car les photodétecteurs sont large bande par nature et ne savent pas détecter une
longueur d'onde seule.

Dans un système unidirectionnel, il y a un multiplexeur à l'extrémité émettrice et un


démultiplexeur à l'extrémité réceptrice. Deux systèmes seront requis à chaque extrémi-
té pour une communication bidirectionnelle et deux fibres séparées sont nécessaires.

MUX DEMUX

DEMUX MUX

Dans un système bidirectionnel, il y a un multiplexeur/démultiplexeur à chaque


extrémité et une communication sur une seule paire de fibres optiques.

Les multiplexeurs peuvent être de par leur conception passifs ou actifs. La conception
d'équipements passifs est basée sur des prismes, des filtres ou des grilles de diffraction
tandis que les équipements actifs combine des équipements passifs avec des filtres
réglables. Les principaux challenges dans ces équipements sont de minimiser la dia-
phonie et de maximiser la séparation des canaux. La diaphonie permet de mesurer la
qualité de séparation des canaux tandis que la séparation des canaux fait référence à
la capacité de distinguer chaque longueur d'onde.

ccnp_cch 21
Techniques de Multiplexage/Démultiplexage

Une forme simple de multiplexage ou de démultiplexage de la lumière est le prisme. La


figure suivante montre le cas du démultiplexage. Un faisceau parallèle de lumière
polychromatique frappe la surface d'un prisme; chaque longueur d'onde de lumière est
réfracté différemment. Ceci est appelé effet arc-en-ciel. A la sortie chaque longueur
d'onde est séparée des autres en faisant un angle déterminé. Une lentille focalise cha-
que longueur d'onde vers le point d'entrée d'une fibre.

Lentilles

1
2
Prisme .
Lentilles
.
.
Fibres aux n
points de focale

Une autre technologie est basée sur les principes de la diffraction et de l'interférence
optique. Quand une source de lumière polychromatique frappe une grille de diffraction
chaque longueur d'onde est réfléchie avec un angle différent vers un point de l'espace.
En utilisant une lentille, ces longueurs d'ondes peuvent être focalisées individuellement
dans des fibres.

Longueurs d'ondes
réfléchies
1
2
n

1+2+...+n

Faisceau incident
Lentilles Réseau diffracteur

Les réseaux de grilles guides d'ondes (Arrayed waveguide Gratings) sont aussi basés sur
les mêmes principes de diffraction. Un équipement AWG appelé également routeur gui-
de d'onde optique est constitué de guides d'ondes courbés avec une différence connue
dans la longueur du chemin entre canaux adjacents. Les guides d'ondes sont connectés
à deux cavités à chaque extrémité. Quand la lumière entre dans la cavité, elle est dif-
fractée et entre dans le réseau de guides d'ondes. La différence de longueur d'onde entre
les différents guides d'ondes introduit des délais de phase dans la cavité de sortie sur
laquelle un réseau de fibre est couplé. Le processus consiste en la séparation des lon-
gueurs d'ondes à différents points qui correspondent aux sorties. Le schéma page sui-
vante décrit ce principe.

ccnp_cch 22
Réseau de Guides d'ondes

W1

Wn

Réseau de fibres
1+ 2+..+ n

1

n

Une technologie différente utilise des filtres d'interférence appelés "films fins" ou filtres
d'interférence multi-couches. En positionnant des films fins dans le chemin optique,
les longueurs d'ondes peuvent être démultiplexées. La propriété de chaque filtre est
qu'il laisse passer une seule longueur d'onde tandis qu'ils réfléchit toutes les autres.
En cascadant ces équipements, plusieurs longueurs d'ondes peuvent être démultiple-
xées.

Lumière polychromatique
Filtre d'interférence
multi-couche

Longueurs d'ondes
démultiplexées

De tous ces concepts, l'AWG et le film fin d'interférence sont dominants. Les filtres
offrent une bonne stabilité et une bonne isolation entre canaux à un coût modéré mais
avec une forte perte d'insertion. Les AWG dépendent de la polarisation (qui peut être
compensée), ils offrent un spectre de réponse plat et une faible perte d'insertion. Le
problème potentiel est qu'ils sont sensibles à la température ce qui limite leur utilisa-
tion à certains environnements. Leur principal avantage est qu'ils peuvent être conçus
pour multiplexer et démultiplexer simultanément. Les AWG sont également meilleurs
pour un grand nombre de canaux où l'utilisation de films fins cascadés est impossible.

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Multiplexeurs à Insertion/Extraction

Entre les points de multiplexage et démultiplexage, dans un système DWDM, il y a une


zone dans laquelle on utilise plusieurs longueurs d'ondes. Il est souvent souhaitable
de pouvoir extraire ou insérer une ou plusieurs longueurs d'ondes dans cette zone. Un
multiplexeur à insertion/extraction (OADM - Optical Add/Drop Multiplexer) réalise ces
fonctions. Au lieu de combiner ou de séparer toutes les longueurs d'ondes, l'OADM
peur extraire des longueurs d'ondes tout en laissant passer les autres. Les multiple-
xeurs OADM sont un des éléments clés vers les réseaux "tout optique".

Les OADMs sont similaires sous plusieurs aspects aux OADMs de SONET/SDH sauf
que seules les longueurs d'ondes optiques sont insérées ou extraites, il n'y a pas de
conversion optique/électrique du signal. La figure suivante donne une représentation
très schématisée du processus d'insertion/extraction. Cet exemple inclut la pré-ampli-
fication et la post-amplification. Ces deux parties sont ou ne sont pas présentes selon
la conception des systèmes.

1+ 2+...

Fibre Fibre
OADM

1+ 2+..+ n 1+ 2+..+ n

Amp Amp

n n

Il y a deux types généraux d'OADM. La première génération est un équipement à confi-


guration fixe pour extraire et insérer des longueurs d'ondes prédéterminées. La seconde
génération est configurable et peut sélectionner dynamiquement quelles sont les lon-
gueurs d'ondes qui doivent être extraites et insérées.

Les films fins sont devenus la technologie dominante pour les OADMs dans les systè-
mes DWDM métropolitains à cause de leur faible coût et de leur stabilité. Pour les der-
niers équipements de la seconde génération d'OADMs, d'autres technologies émergent
telles les grilles réglables et le circulateurs.

ccnp_cch 24
Interfaces vers DWDM
La majorité des systèmes DWDM supportent les interfaces optiques courte distance
SONET/SDH auxquelles tout client conforme à SONET/SDH peut être attaché. Dans les
systèmes WDM longue distance c'est le plus souvent une interface OC-48c /STM-16c
fonctionnant sur longueur d'onde de 1310 nm. En plus d'autres interfaces très impor-
tantes dans les accès de réseaux métropolitains et dans les réseaux d'accès sont commu-
nément supportées: Ethernet (FastEthernet et EthernetGigabit), ESCON, Time Sysplex et
Sysplex Coupling Facility Links et Fibre Channel. Le nouveau standard 10 Gigabit Ether-
net est supporté en utilisant une interface très courte distance OC-192 avec une fibre
multimode entre Ethernet 10 Gigabit et l'équipement DWDM.

Du côté client il peut y avoir des terminaux SONET/SDH ou des ADMs, des commuta-
teurs ou des routeurs. En convertissant les signaux optiques entrants vers les longueurs
d'ondes spécifiées par l'UIT-T pour être multiplexées, les transpondeurs sont souvent la
clé qui détermine l'accessibilité des systèmes DWDM.

Dans le système DWDM un transpondeur convertit le signal optique du client en signal


électrique avec regénération. Le signal électrique est ensuite utilisé pour piloter le laser
WDM. Chaque transpondeur dans le système convertit le signal du client en une lon-
gueur d'onde différente. Les longueurs d'ondes issues de tous les transpondeurs du sys-
tème sont ensuite multiplexées de manière optique. Dans le sens réception du système
DWDM, le processus inverse est réalisé. Chaque longueur d'onde est filtrée à partir du
signal multiplexée et injectée sur chaque transpondeur qui convertit la lumière en signal
électrique et pilote une interface standard.

De l'équipement Longueur d'onde


terminal UIT-T
Récepteur Regénération Transmetteur

D
e de systèmes comprennent des interfaces passives qui acceptent
Les conceptions futures
les longueurs d'ondesl conformes à l'UIT-T issus directement d'un commutateur ou d'un
'
routeur avec une interface optique.
é
q
u
i
p
e
m

ccnp_cch 25
Fonctionnement d'un système DWDM avec transpondeur

Transpondeurs Transpondeurs

• Amplificateurs

Amplificateurs
• •
Connexions Connexions
directes directes

Les étapes suivantes décrivent le fonctionnement du système représenté ci-dessus:

1. Le transpondeur accepte une entrée laser en monomode ou multimode. L'entrée


peut supporter différents types de média, différents protocoles et différents types de
trafic.

2. La longueur d'onde de chaque entrée est mise en correspondance avec une


longueur d'onde DWDM.

3. Les longueurs d'ondes DWDM du transpondeur sont multiplexées en un signal


optique et transmises sur la fibre.

4. Un amplificateur de sortie donne de la puissance au signal optique

5. Optionnellement des amplificateurs optiques peuvent être utilisés sur la liaison

6. A l'entrée du système un pré-amplificateur amplifie le signal reçu (Option)

7. Le signal entrant est démultiplexé en longueurs d'ondes DWDM.

8. La longueur d'onde DWDM est mise en correspondance avec les sorties correspon-
dantes (fibre monomode OC-48) et transmise par l'intermédiaire du transpondeur.

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