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COURS DE FINANCES PUBLIQUES

LOCALES

GENERALITES SUR LE BUDGET


DES COLLECTIVITES LOCALES
PLAN DE PRESENTATION
I. Définition du budget;

II. Principes budgétaires;

III. Documents budgétaires

IV. Procédure d’élaboration du budget;

V. Agents d’exécution du budget;


I/ DEFINITION DU BUDGET

 document de prévision annuelle en Recettes

 document d’autorisation annuelle de Dépenses.

Article premier décret n° 66-510 du 04 juillet 1966 : Le


budget communal prévoit pour une année financière
déterminée toutes les recettes et toutes les dépenses de la
commune sans compensation entre les unes et les autres.
II/ PRINCIPES BUDGETAIRES
Art 9 DIR 01/2011/CM/UEMOA du 24 juin 2011 portant
régime financier des collectivités territoriales au sein
de l’UEMOA :

« Les principes du droit budgétaire applicables aux


collectivités territoriales, sont : l’annualité, l’unité,
l’universalité, l’antériorité, la sincérité, l’équilibre, la
légalité de l’impôt et la spécialité des crédits »
08 principes
II/ PRINCIPES BUDGETAIRES
1 / ANNUALITE
 Définition : consiste à fixer pour une année la durée de
l'exercice budgétaire. autorisation budgétaire
n'est valable que pour une année.

 Corollaires : Principe de l'antériorité


i. vote avant le début de chaque année budgétaire
ii. autorisation préalable aux opérations financières

 Aménagement : Programmes ou autorisations


pluriannuelles
II/ PRINCIPES BUDGETAIRES
2 / UNITE

 Définition : Le principe de l’unité édicte que toutes les


recettes et toutes les dépenses doivent être contenues
dans un document unique sous la forme d’un tableau

 Exceptions :
i. Budgets annexes
ii. Autorisations spéciales
II/ PRINCIPES BUDGETAIRES
3 / UNIVERSALITE
 Définition : TOUTES les dépenses et TOUTES les
recettes doivent être prévues au budget sans
compensation, sans affectation, sans omission, ni
dissimulation
 Corollaires :
i. Règle du produit brut : sans compensation
ii. Règle de la non –affectation : L’ensemble des recettes
est destiné à couvrir l’ensemble des dépenses.
 Exceptions : Fonds affectés (dons, BCI, FDD)
II/ PRINCIPES BUDGETAIRES
4 / ANTERIORITE

 Définition : le budget, acte d’autorisation, doit être


voté préalablement à toute dépense.

Autorisation Préalable

 Exceptions : autorisation de l'adoption du budget


primitif jusqu'au 31 mars.
II/ PRINCIPES BUDGETAIRES
5 / SINCERITE

 Définition : les prévisions de ressources et de charges


sont évaluées de façon sincère

Elles doivent être effectuées avec réalisme et prudence


compte tenu des informations disponibles.
II/ PRINCIPES BUDGETAIRES
6 / EQUILIBRE
 Définition : Equilibre comptable recettes et des dépenses
Prévision de Recettes Autorisations de Dépenses
 Contraintes :
i. Equilibre par section : Fonctionnement et Investissement
ii. Sincérité et Inscription des dépenses obligatoires
iii. Minimum d’autofinancement en investissement : autofinancement
majoré des recettes propres d'investissement (hors dotations ou
subventions affectées et emprunts) doit être supérieur au
remboursement en capital des emprunts

Le respect de ce principe est assuré par le représentant de l’Etat.


II/ PRINCIPES BUDGETAIRES
7 / LEGALITE DE L’IMPOT
 Définition : la création des impôts et taxes est du domaine de la
loi.

Art 67 de la Constitution : La loi fixe les règles concernant …….


l'assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions
de toutes natures, le régime d'émission de la monnaie ……..

 Conséquence : Le conseil de collectivité territoriale, par sa


délibération, fixe le taux des impôts et taxes locaux dans la limite du
plafond déterminé par la loi.
II/ PRINCIPES BUDGETAIRES
8 / SPECIALITE

 Définition : La spécialité des crédits implique que les crédits sont


ventilés par chapitres et articles et affectés à des dépenses données

 Conséquence : Nomenclature budgétaire codification des


Services, Chapitre et Comptes.
III/ DOCUMENTS BUDGETAIRES
1 / LES DOCUMENTS DE PRESENTATION

Article 61 Dir n° 01/2011/CM/UEMOA


Budget primitif : voté par le conseil de collectivité territoriale
et mis en exécution en début d’exercice. C’est le premier acte
d’autorisation

les décisions modificatives : autorisations spéciales et budget


supplémentaire.

Budgets annexes pour les services dotés de l'autonomie


financière mais non dotés de la personnalité morale
III/ DOCUMENTS BUDGETAIRES
2 / LES DOCUMENTS DE REPORTING

 Compte des gestion : compte rendu du comptable;

 Compte administratif : compte rendu de l’ordonnateur.


IV/ ELABORATION DU BUDGET
1 / LE DOB
 Échéance : Après le vote du compte administratif et au moins un
mois avant la session budgétaire
 Esprit : renforcer la démocratie participative en instaurant une
discussion sur les priorités de la collectivité
 Résultats escomptés :
i. Etablissement d’un PAP;
ii. Faire les arbitrages;
iii. Dresser les orientations (Grandes axes );
iv. Production et transmission du PV au représentant de
l’Etat
IV/ ELABORATION DU BUDGET
2 / PREPARATION DU BUDGET
 Responsable : Exécutif local (Maire ou PCD et ses collaborateurs)
 Input:
i. Document de planification et PV du DOB ;
ii. Données des comptabilités ;
iii.Les orientations stratégiques nationales ;
iv. Toutes informations fiscales, comptables ou de
coopération à incidence financière;
v. Conseillers, techniciens, agents du Trésor et autres
personnes ressources
 Inscriptions : sur la base des inputs de recettes et des
dépenses et de prévisions sincères
IV/ ELABORATION DU BUDGET
2 / PREPARATION DU BUDGET (2)
 Inscriptions : sur la base des inputs de recettes et des
dépenses et de prévisions sincères;
 Résultats :
i. Un projet de budget équilibré et sincère;
ii. Un rapport de Présentation sur les grandes axes, les
innovations et suppressions d’emplois le cas échéant
 Transmission : Dépôt au moins 15 jours le vote du projet et
des rapports au niveau de la C° des Finances (art 253 CGCL)
IV/ ELABORATION DU BUDGET
3 / VOTE DU BUDGET
 Règle : Les crédits sont votés par chapitre et article suivant la
nomenclature budgétaire (art 5 décret 66-510).
- au niveau du chapitre pour la section de fonctionnement. Toutefois, le conseil de
collectivités peut, au niveau de certains chapitres, spécialiser des articles ;
- au niveau de l’article pour la section d'investissement. Toutefois, le conseil de
collectivité territoriale peut décider de voter des "opérations" qui correspondent à des
chapitres budgétaires.
 Dépenses éventuelles : le crédit ne peut être supérieur à 5%
des crédits correspondant aux dépenses réelles prévisionnelles
de la section ;
 Résultats : Budget adopté et délibération à transmettre dans les
15 jours au Représentant de l’Etat pour approbation
IV/ ELABORATION DU BUDGET
4 / APPROBATION BUDGET
 Responsable : le représentant de l’Etat;
 Contrôle : de légalité a priori portant sur notamment l’équilibre
réel (art 78 Dir 01/2011/cm/uemoa);
 Délai de réaction : 1 mois à compter de la réception, a défaut le
budget est réputé exécutoire (63 dir 01/2011)
 Résultats : selon le cas
i. Arrêté d’approbation du budget;
ii. Demande de seconde lecture (proposition de mesures
correctives) qui induit la tenue d’une session budgétaire dans
les 15 jours.
IV/ ELABORATION DU BUDGET
5 / LES CAS DE CARENCES

 Cas de figures :
i. Absence du budget adopté avant le 30 mars : (art 68);

ii. Absence de délibération malgré demande de seconde lecture

iii. Persistance du déséquilibre réel malgré seconde lecture;

 Conséquence : le représentant de l’Etat règle et rend exécutoire


le budget dans un délai de 15 jours.
V/ AGENTS D’EXECUTION
 Ordonnateur : Chef de l’exécutif local, juge de l’opportunité, il
engage, liquide et mandate les dépenses. En matière de recette,
il émet les titres de perception et en prescrit le recouvrement.

 Comptable : le représentant de l’Etat règle et rend exécutoire le


budget. Il assure entre autres:
a. Le recouvrement des recettes et le paiement des dépenses;
b. La garde et la conservation des fonds, valeurs et titres;
c. Le maniement des fonds

Il est personnellement et pécuniairement responsable des


opérations dont il est chargé
Merci de votre aimable attention
LES DOCUMENTS DE BASE
• l’état du personnel,
• l’état de la dette, l’inventaire du patrimoine,
• les résultats de la dernière gestion connue,
• les actes indiquant le montant des concours de l’Etat et des
ristournes,
• les états de reversement des taxes sur l’eau et sur
l’électricité,
• les conventions de financement,
• les résultats des recensements effectués par les services
d’assiette de l’Etat et de la collectivité locale.
 EVALUATION DES POSTES
BUDGETAIRES
 EVALUATION DES RECETTES
 EVALUATION PAR REFERENCE AUX RESULTATS
ANTERIEURS
• RECETTES DE FONCTIONNEMENT: les produits fiscaux
(impôts locaux et les taxes municipales) et les produits du
domaine (droit de place, location de souks et cantines,
permis de stationnement, droit d’occupation du domaine
public, droit de voirie, taxe d’abattage etc.)
1- La règle de la pénultième année qui consiste à
considérer les recouvrements de l’avant-dernière année
comme base de calcul
2- La règle de la moyenne triennale qui consiste à
prendre comme base les recettes des trois dernières années
connues
 EVALUATION DIRECTE
 RECETTES D’INVESTISSEMENT: Opérations
ponctuelles et exceptionnelles ( prêts, emprunts,
fonds de concours…)
 CAS PARTICULIER: Excédent prévisionnel
 EVALUATION DES DEPENSES
 EVALUATION PAR REFERENCE AUX RESULTATS
ANTERIEURS
 DEPENSES DE FONCTIONNEMENT: Fourniture de
bureau, carburant, dépense d’entretien
 Prendre pour base d’évaluation pour chaque ligne
budgétaire, les résultats connus de la dernière gestion
close
 EVALUATION PAR REFERENCE A CERTAINS
DOCUMENTS ADMINISTRATIFS
Documents administratifs tenus et mis à jour par les
services de la collectivité locale.
 EVALUATION DIRECTE
Dépenses d’investissement: pour les opérations
nouvelles ou à caractère particulier.
Elle est établie à partir des devis des fournisseurs et des
dossiers préparés par les services techniques de la
collectivité locale
Exemple : les dépenses liées à l’aménagement des
bâtiments, à l’acquisition de matériels et à la
construction d’infrastructures etc...
 CAS PARTICULIERS
 Les dépenses éventuelles et imprévues, les avances
exceptionnelles et les dépenses engagées et non
mandatées (DENM)
 OPERATIONS PARTICULIERES:
- MOUVEMENT FINANCIER
 LES MODIFICATIONS DU BUDGET
 AUTORISATION SPECIALE DE RECETTES ET DE
DEPENSES
 VIREMENT DE CREDIT
2- VOTE OU L’ ADOPTION DU BUDGET
• ORGANE COMPETENT: LE CONSEIL
• Projet de budget présenté aux conseillers 15 jours avant
l’ouverture de la 1ere réunion consacrée à l’examen dudit
budget ( Art 253 CGCL)
• DATE BUTOIR: 1er janvier au plus tard le 31 mars de
l’exercice auquel il s’applique
• Assouplissement: Mettre en recouvrement les recettes,
d'engager, de liquider et de mandater les dépenses de la
section de fonctionnement dans la limite de celles inscrites
au budget de l'année précédente ( Art 254 CGCL)
 ASSOUPLISSEMENT
En outre, jusqu'à l'adoption du budget ou jusqu'au 31 mars,
en l'absence d'adoption du budget avant cette date, ils
peuvent, sur autorisation du conseil, engager, liquider et
mandater des dépenses d'investissement, dans la limite du
quart des crédits ouverts au budget de l'exercice précédent,
non compris les crédits afférents au remboursement de
la dette.
Si le budget n'est pas adopté au 31 mars de l'exercice auquel il
s'applique, le représentant de l'Etat règle le budget et le rend
exécutoire dans les quinze jours qui suivent cette date
 PHASES D’ADOPTION DU BUDGET
 COMMISSION DES FINANCES
 Avant de se réunir en séance plénière sur le projet de budget qui
leur présenté, les conseillers entreprennent un premier examen du
document budgétaire en comité restreint. Cet examen est confié à
la commission des finances qui analyse le projet et peut s’adjoindre
de toute personne dont la compétence peut éclairer les travaux de
la commission.
Au cours de la réunion de la commission des finances, le chef de
l’exécutif local appuyé de ses services financiers va répondre à
toutes les questions et apporter des clarifications sur le projet de
budget.
La commission fait des observations et des propositions
consignées dans un rapport mais elle ne prend aucune décision.
 LE VOTE PROPREMENT DIT
Séance plénière: Lecture du rapport par le rapporteur de la
commission des finances . Les débats sont ouverts et le
chef de l’exécutif local défend son projet de budget en
répondant à toutes les questions.
A l’issue des discussions: vote par chapitre et article suivant
la nomenclature budgétaire. Le budget est adopté à la
majorité des votants au scrutin public
Enfin, le chef de l’exécutif local dispose d’un délai de 15
jours après le vote afin de transmettre, pour approbation, le
budget et la délibération au représentant de l’Etat.
3- APPROBATION DU BUDGET
 REPRESENTANT DE L’ETAT
 Délais d’approbation: Un mois à compter de la date de
l’accusé de réception pour approuver le budget. Ce délai
peut être raccourci sur la demande du chef de l’exécutif
local.
 Contrôle de légalité: Vérification s’il a été préparé et voté
dans le respect dans des dispositions légales dans la
mesure où l’illégalité d’une recette ou d’une dépense
inscrite au budget entraîne sa nullité de droit.
 Contrôle budgétaire: Réformer ou de substituer, sous
certaines conditions, un acte budgétaire irrégulier par un
autre
 Mise en œuvre du contrôle budgétaire
Retard dans l’adoption du budget: Pour des motifs relatifs à
l’absence de communication, le budget n’est pas adopté avant le 31
mars de l’exercice auquel il s’applique, le représentant de l’Etat
règle le budget et le rend exécutoire dans les 15 jours suivant cette
date.
 Budget voté en déséquilibre: le représentant de l’Etat le
constate dans un délai de 15 jours à compter de la transmission
du budget. Il propose à la collectivité locale dans un délai de 15
jours, les mesures nécessaires à son redressement et au conseil
une nouvelle délibération. Celle-ci doit intervenir dans un délai
d’un mois à partir de la communication des propositions du
représentant de l’Etat.
Si le conseil n’a pas délibéré dans le délai prescrit ou si la
délibération ne comporte pas de mesures de redressement jugées
suffisantes par le représentant de l’Etat qui se prononce sur ce
point dans un délai de 15 jours, le budget est réglé et rendu
exécutoire par ce dernier.
 Défaut d’inscription ou inscription
insuffisante de dépenses obligatoires
Le représentant de l’Etat adresse au chef de l’exécutif
local, une mise en demeure. Si au bout du délai d’un
mois, cette mise en demeure n’est pas suivie d’effet, le
représentant de l’Etat inscrit cette dépense au budget
de la collectivité locale et propose soit, la diminution
des dépenses facultatives, soit la création de nouvelles
ressources et rend exécutoire le budget.

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