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UFR : ECONOMIE – MANAGEMENT ET

INGENIERIE JURIDIQUE (ECOMIJ)

Cours de finances publiques


Mr. Pape Moussa THIAM
Chapitre 6:Déficit budgétaire et dette
publique
Introduction

1. Controverses budgétaires

2. Méthodes de réduction du déficit budgétaire

3. La problématique de la dette

4. Liquidité, solvabilité, soutenabilité

5. Condition de transversalité

6. Le solde stabilisant

7. Déficits publics et croissance

Sommaire
La montée des déficits est contraire au principe
budgétaire. Cette montée globale des déficits
s’observe dans tous les pays occidentaux et peut
s’expliquer par le fait que l’on considère que
l’équilibre global de l’économie est plus important
que l’équilibre des dépenses publiques.

Introduction
Dans le cas du Sénégal, le FMI a dans un premier
temps affirmé que même si le niveau
d’endettement public du Sénégal a triplé entre
2006 et 2012, et représentait en 2012 41% du
PIB, le recours aux emprunts sur les marchés
obligataires internationaux n’augmenterait pas
sensiblement le surendettement, même la
situation budgétaire du pays reste pourtant fragile
avec un déficit public supérieur à 4%.

Introduction(suite1)
Dans un second temps, le FMI s’inquiète, depuis
2012, de la dérive des comptes publics qui pourrait
rapidement devenir « clairement insoutenable ».

La principale raison de ce creusement du déficit


proviendrait du soutien aux prix de l’énergie
(électricité, produits pétroliers).

Introduction(suite2)
Les keynésiens pensent que le déficit budgétaire
peut avoir un impact positif sur la croissance, à
certaines conditions : il faut notamment que l’offre
soit élastique, autrement dit, qu’il existe des
capacités de production disponibles pour répondre
à l’augmentation de la demande, que les ménages
consomment une part importante de leurs revenus
et achètent des produits locaux plutôt qu’importés
(ou que les relances soient coordonnées. . . ).
1. Controverses budgétaires
Si ces conditions sont réunies, mieux vaut un
creusement temporaire des déficits, quitte à
alourdir une dette qui sera facile à résorber une
fois la croissance revenue.

A contrario, une politique budgétaire restrictive


déprimera la croissance et risque finalement
d’augmenter le poids de la dette.

1. Controverses budgétaires(suite1)
La réponse des néolibéraux est diamétralement

opposée. Pour eux, la politique budgétaire n’est

jamais efficace et ne conduit qu’à alourdir la dette.


Quand les déficits augmentent, les agents privés épargnent

davantage en prévision des hausses d’impôt futures. Et cette

hausse de l’épargne privée annule les effets de la dépense

publique.

Deuxième argument, l’effet d’éviction : l’augmentation de la

dette publique suscite une hausse des taux d’intérêt qui

déprime l’investissement privé.


1. Controverses budgétaires(suite2)
 Baisser ou supprimer les prestations sociales
 Modifier les modes d’indexation sur les prestations par
rapport à l’inflation
 Renoncer au principe de l’universalité de certaines
prestations
 Réduire les dépenses en capital et les coûts de
fonctionnement
 Réduire les missions de l’Etat et augmenter l’efficacité du
service public par une diminution des effectifs
 Recourir aux privatisations
 Réformer les impôts

2. Méthodes de réduction du déficit budgétaire


La dette publique constitue aujourd’hui un sujet
majeur, du fait de son augmentation
apparemment inéluctable. Elle peut se subdiviser
en dettes intérieure, extérieure ou en dette à court
terme .La dette publique est la dette des
administrations publiques, des collectivités
territoriales, des organismes de sécurité sociale,
des établissements publics.

3. La problématique de la dette
L’emprunt
A moyen et à long terme le Trésor public dispose
de techniques d’emprunt :
 les emprunts classiques, c’est-à-dire les
émissions massives et périodiques d’obligations
constituées en bourse.
 les emprunts obligatoires : c’est l’exemple de
l’impôt sécheresse en 1976, par lequel les
contribuables bénéficiaires d’un certain niveau de
revenu devaient contribuer à l’emprunt
3. La problématique de la
dette(suite1)
 Les obligations renouvelables du Trésor émises
pour une durée plus courte de 5 à 8 ans.

 Les obligations assimilables au Trésor, à taux fixe


ou variable, correspondant à plusieurs émissions

d’obligations mais à des dates différentes.

3. La problématique de la
dette(suite2)
Alors que la santé des banques est évaluée à l’aide
des concepts de liquidité et surtout de solvabilité,
on privilégie le concept de soutenabilité dans le
domaine des finances publiques.

La solvabilité est un concept statique : à un instant


donné, un agent économique est solvable si ses
actifs sont suffisants pour faire face à ses dettes.
Un agent peut être solvable mais non liquide

4. Liquidité, solvabilité,
soutenabilité
Il arrive aussi qu’un gouvernement soit
insolvable .Cependant, il n’est pas soumis aux
mêmes contraintes de solvabilité qu’un agent privé
(entreprise ou ménage) parce que sa durée de vie
est illimitée et qu’il a le pouvoir de lever des
impôts. Dans le cas des États, c’est le concept de
soutenabilité qui se révèle le plus utile, en raison
de son caractère dynamique :
4. Liquidité, solvabilité,
soutenabilité(suite 1)
Une dette publique sera jugée soutenable si,
compte tenu des prévisions de dépenses et de
recettes publiques, l’État ne risque pas de se
trouver face à un problème d’insolvabilité ou à une
obligation d’ajustement irréaliste des finances
publiques.

4. Liquidité, solvabilité,
soutenabilité(suite 2)
Cette condition, qui n’implique pas nécessairement un
solde budgétaire à l’équilibre, se traduit
mathématiquement par une dette publique qui doit être
égale à la somme actualisée des excédents budgétaires
futurs hors intérêts de la dette. C’est ce que les
économistes appellent la “condition de transversalité” :
elle s’obtient lorsqu’on fait l’hypothèse que la dette
publique augmentera moins vite que les
remboursements des intérêts de la dette.
5. Condition de transversalité
On parle alors d’“absence de jeu de Ponzi” : cet
escroc fameux qui, dans les années 1920 à Boston,
a payé ses dettes, y compris les charges d’intérêts,
par l’émission de nouvelles dettes, et qui a connu
un regain de popularité lors de la
récente affaire Madoff.

5. Condition de transversalité(suite 1)
Une mesure de l’effort budgétaire nécessaire pour stabiliser

la dette publique est donnée par la différence entre le solde

structurel et celui stabilisant la dette publique (encadré 1).

Son ampleur est largement conditionnée par l’écart entre le

taux d’intérêt et le taux de croissance. Il correspond à

l’ajustement budgétaire auquel un pays doit consentir

simplement pour éviter un “effet boule de neige”. Cet effort

demeure aujourd’hui très important pour les pays africains,

en raison des déficits passés et de l’importance de

l’endettement public.

6. Le solde stabilisant
Encadré 1 : Quel déficit permet de stabiliser la
dette publique ? La dette se stabilise lorsque le
solde public hors charge d’intérêt est égal à
l’écart entre le taux d’intérêt et le taux de
croissance de l’économie multiplié par la part
de la dette publique dans le PIB. Ainsi, pour
une dette de 60 % du PIB, un taux d’intérêt
réel de 3 % et un taux de croissance de 2 %,
le solde primaire stabilisant est égal à (3 % –
2 %) X 0,6 = 0,6 %.

6. Le solde stabilisant (suite 1)


Crise de la dette souveraine de la Grèce, baisse de

la note de crédit de l’Etat fédéral américain, les

plan de rigueur en Europe , de nombreux pays

occidentaux connaissent depuis plusieurs années

une la crise de confiance dans la capacité des Etats

à rembourser leur dette publique due à des «

déficits publics excessifs ».

7. Déficits publics et croissance


Introduction
Quant à l’Afrique, elle connaît depuis plus de 20 ans,
une crise liée à son endettement extérieur. L’Afrique
ne pouvait pas indéfiniment emprunter, sachant
que, par définition, chaque année elle devait
rembourser les intérêts du capital emprunté. D’où la
mise en place de programmes d’ajustement
structurel coordonnés par le FMI et la Banque
Mondiale, suivis après par l’initiative PPTE.

7.Déficits publics et croissance


Introduction (suite 1)
Des pays africains, dont le Sénégal, se
sont lancés dans la recherche de fonds sur
les marchés obligataires. Cela pose le
problème du risque d’un accroissement du
déficit budgétaire et de la dette publique

7. Déficits publics et croissance


Introduction (suite 2)
L’accumulation des déficits publics. . .

Dans la plupart des pays africains, la dette publique,

c’est-à-dire l’ensemble des emprunts non encore

remboursés des administrations publiques , a explosé

au cours des années 80, au point qu’ils ont dû accepter la

mise en place de programmes d’ajustement structurel.

Comment peut-on expliquer cette hausse du poids de la

dette ? La dette est d’abord le fruit des déficits successifs

du budget des administrations publiques.


Déficits publics et croissance : la réduction du déficit
budgétaire est un impératif économique
Doit-on réduire les dépenses et augmenter les recettes
des administrations publiques pour ne pas entraver
l’augmentation à long terme du PIB ?

Plus généralement doit-on interdire aux Etats d’avoir


un budget déficitaire (la « règle d’or ») comme le
pensent les libéraux ?

En quoi le déficit public et la dette publique


peuvent-ils être un frein à la croissance ?

Le déficit public n’est-il pas indispensable à la relance


de la croissance lorsque l’économie est en récession
.comme
Déficits publics
le pensent et croissance
les keynésiens ?

introduction (suite 1)
le déficit peut-être est conjoncturel. Une baisse de la
croissance se traduit mécaniquement par de moindres
rentrées fiscales (TVA, impôts sur le revenu ou sur les
bénéfices) et par une augmentation des dépenses publiques
(aides aux chômeurs, aux entreprises en difficulté. . . ).
Cette baisse des recettes et cette augmentation des
dépenses publiques devraient soutenir l’activité économique
en attendant la reprise (mécanisme des stabilisateurs
automatiques).

Déficits publics et croissance : la réduction du


déficit budgétaire est un impératif
économique
Ces déficits publics sont aussi volontaires. Lorsque d’une part, les

Etats peuvent décider de diminuer les prélèvements obligatoires

pesant sur les entreprises (baisse des cotisations sociales). D’autre

part, l’Etat peut décider de financer un plan de relance pour

atténuer les effets d’une récession. Enfin, l’Etat peut décider de

lever un grand emprunt pour financer une politique de l’offre, c’est-

à-dire pour moderniser l’appareil productif de la nation

(infrastructures, politique de recherche, développement de

l’université...).
Déficits publics et croissance : la réduction du
déficit budgétaire est un impératif
économique (suite 1)
Enfin, ces déficits deviennent structurels.
En cumulant des déficits publics, la dette
publique augmente. Lorsque les
administrations publiques dépensent plus
que ce qu’elles gagnent, elles sont obligées
de s’endetter pour couvrir le déficit. Pour
cela, elles émettent des Bons du trésor
(court terme) et des obligations du Trésor
public (long terme)

Déficits publics et croissance : la réduction du


déficit budgétaire est un impératif
économique (suite 2)
Enfin, ces déficits deviennent structurels. En
cumulant des déficits publics, la dette publique
augmente. Lorsque les administrations publiques
dépensent plus que ce qu’elles gagnent, elles sont
obligées de s’endetter pour couvrir le déficit. Pour
cela, elles émettent des Bons du trésor (court
terme) et des obligations du Trésor public (long
terme).
Déficits publics et croissance : la réduction du
déficit budgétaire est un impératif
économique (suite 3)
. . . provoque un endettement public excessif
qui menace la croissance.
Pour les libéraux , le marché est l’institution qui
régule le mieux l’économie. Toute intervention de
l’Etat, au-delà de ses missions régaliennes ,
perturbe les lois du marché et ont plus d’effets
négatifs que positifs pour la croissance de
l’économie . Quels sont ces effets pervers ?
Déficits publics et croissance : la réduction du
déficit budgétaire est un impératif
économique (suite 4)
D’une part le gonflement du service de la dette ce qui représente des

dépenses publiques supplémentaires. En particulier, si les prêteurs

perdent confiance dans la signature de l’Etat sénégalais.

D’autre part, s’endetter, c’est emprunter des capitaux sur le marché

financier. La demande de capitaux augmente plus vite que l’offre ce qui

va provoquer une hausse du taux d’intérêt qui va freiner les

investissements des entreprises et donc la reprise de la croissance. C’est

ce qu’on appelle « l’effet d’éviction ». Le déficit public va donc ralentir la

croissance alors que pour les keynésiens il avait l’objectif inverse.

Déficits publics et croissance : la réduction du


déficit budgétaire est un impératif
économique (suite 5)
Un déficit budgétaire, qui pénalise les entreprises et
qui ne sert qu’à régler la charge de la dette, n’a aucun
intérêt pour le soutien de l’activité économique. En
revanche, un déficit budgétaire, qui relance
conjoncturellement la demande ou qui dynamise à
long terme l’offre de produit, est tout à fait
souhaitable. Pour réduire la dette de l’Etat, deux
moyens peuvent être utilisés : dégager des excédents
budgétaires pour rembourser progressivement la
dette ou bien avoir une bonne inflation qui réduit la
valeur réelle de la
charge de la dette.

Déficits publics et croissance


conclusion
Merci de votre aimable attention

e-mail: papemoussathiam@gmail. com

FIN

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