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Pour déterminer si la dette est entrée dans cette dynamique, il faut considérer le solde
structurel du budget, indépendant de la conjoncture, et la croissance à long terme du
PIB.
Le 30 août 2021
L’image de la boule de neige qui dévale une pente et enfle considérablement décrit
bien la dynamique de l’endettement croissant et auto-entretenu d’un État, lorsque le
niveau du taux d’intérêt réel (son coût financier) est supérieur au taux de croissance
économique, c’est-à-dire aux ressources nécessaires pour rembourser la dette. Le
poids de celle-ci s’accroît alors inéluctablement, un cercle vicieux bien difficile à
arrêter.
La dette représente le cumul des déficits passés. C’est un stock. Plus ce stock est
important – c’est le cas dans de nombreux pays, y compris la France avec une dette
à 100 % du PIB –, plus il risque d’inquiéter les créanciers soucieux de la solvabilité de
l’État, notamment si la part du budget destinée au remboursement des intérêts est
importante.
Le danger est que les prêteurs demandent une « prime de risque », c’est-à-dire un
taux d’intérêt plus élevé, pour compenser un éventuel défaut du pays sur sa dette. Si,
dans le même temps, la croissance économique est insuffisante, la charge d’intérêts
aggrave le déficit, ce qui nécessite un nouvel endettement et peut entraîner un
dérapage incontrôlé de la dette.
Toutefois, pour déterminer si la dette est entrée dans une réelle dynamique « boule de
neige », il faut plutôt considérer le solde structurel du budget, indépendant de la
conjoncture, et la croissance potentielle de l’économie, c’est-à-dire la croissance à
long terme du PIB.