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La relecture d'un fossile belge confirme que la Terre n'a pas été conquise par les poissons

LE MONDE | 06.02.04 | 13h59


Il y a un siècle, les restes d'une mâchoire avaient été attribués à un représentant de cette
famille. Un chercheur a montré qu'ils appartenaient en fait à un quadrupède marin, le
tétrapode.

Dans les collections des muséums sommeillent des créatures méconnues (1). Depuis une
dizaine d'années, leurs réserves ont vu émerger de nouveaux tétrapodes du dévonien. Ces
animaux munis de pattes et de doigts ont longtemps été considérés comme les premiers
vertébrés à avoir conquis la terre ferme, il y a quelque 365 millions d'années.

Leurs ossements avaient été oubliés sur les étagères, avec des étiquettes poussiéreuses qui les
désignaient, à tort, comme des poissons archaïques ou d'autres bestioles antédiluviennes.

Dernière trouvaille en date, une mâchoire aux dents recourbées provenant de Belgique,
attribuée, il y a plus d'un siècle, à un poisson, vient d'être à nouveau décrite, dans la revue
Nature du 29 janvier, comme une mâchoire d'Ichtyostega, un tétrapode qui n'était connu,
jusqu'ici, que grâce aux fossiles exhumés au Groenland.

Cette redécouverte est due à un jeune paléontologue du Muséum national d'histoire naturelle,
Gaël Clément, qui s'est plongé, un peu par hasard, sur les réserves de l'université de Liège.
"Ce n'est pas la première fois qu'il m'étonne", commente Philippe Janvier, son ancien
directeur de thèse au Muséum et cosignataire de l'article, qui a été surpris par ce coup de
chance.

"J'avais commencé à travailler sur deux grands poissons fossiles conservés dans un bloc de
grès provenant du dévonien de Belgique, raconte l'intéressé. En étudiant la bibliographie les
concernant, j'ai retrouvé une description d'une mâchoire de poisson datant de 1888 et
provenant du même site, faite par le paléontologue belge Maximin Lohest. Elle ne ressemblait
pas aux mâchoires des poissons du dévonien que je connaissais. J'ai demandé au responsable
des collections de l'université de Liège de retrouver le spécimen. Il m'a permis de l'étudier."

Seule la face interne de la mâchoire était dégagée de sa gangue de grès. Le jeune chercheur l'a
enrobée dans une résine transparente et a mis au jour la face externe. Les sillons qui la
parcouraient ne laissaient plus de doute : il s'agissait bien d'un tétrapode. Maximin Lohest
avait joué de malchance : il était passé à côté d'un tétrapode. Et il semble que, à l'inverse, il ait
qualifié de "premier amphibien" un fossile qui s'est, depuis, révélé être un... poisson.(2).

Dans la mesure où seule la mâchoire est disponible, "il est difficile d'affirmer qu'il s'agit bien
d'Ichtyostega. Mais elle ressemble trait pour trait aux spécimens trouvés au Groenland",
précise Gaël Clément. Sa découverte s'ajoute à celles effectuées au cours de la dernière
décennie par Per Ahlberg (université d'Uppsala, Suède) et Jenny Clack (Cambridge,
Angleterre), deux "tétrapodistes" de renom, eux aussi signataires de l'article.

Per Ahlberg a déterminé un certain nombre de caractères uniques appartenant aux tétrapodes
et passé en revue des collections de poissons fossiles en Ecosse, en Lettonie, Estonie et
ailleurs. Méthode fructueuse, puisqu'il a pu ainsi exhumer une dizaine de nouveaux
spécimens. "A l'exception des tétrapodes dévoniens découverts aux Etats-Unis et en Russie, il
les a tous trouvés ou a participé à leur étude", souligne Gaël Clément, qui doit partir le
rejoindre à Uppsala pour y poursuivre son postdoctorat. "Je travaillerai sur les poissons
tétrapodomorphes et lui sur les premiers tétrapodes, pour essayer de comprendre les
conditions qui ont présidé à la sortie des eaux des vertébrés."

L'image d'Epinal voulait, en effet, que les premiers vertébrés terrestres descendent de
créatures semblables au dipneuste, un poisson actuel d'eau douce doté de poumons qui lui
permettent de survivre à l'air libre lorsque les mares qu'il affectionne s'assèchent. Par le jeu de
l'évolution, ces créatures, déjà présentes au dévonien, se seraient peu à peu vu "pousser des
pattes".

DOTÉS DE PATTES

Mais une étude plus fine des tétrapodes du dévonien a récemment renversé cette vision des
choses. Il semble bien que ces vertébrés aient été des animaux aquatiques dotés de pattes, de
poumons et d'oreilles internes avant même d'être tentés de sortir des eaux. Vivant dans les
rivières et dans ce qui pourrait correspondre à nos modernes mangroves, leurs membres
terminés par des doigts (jusqu'à huit !) leur servaient à se mouvoir dans ces labyrinthes
végétaux sous-marins. "Le saut évolutif pour envahir le milieu terrestre a donc été plus
facile", explique M. Clément.

Le jeune chercheur devrait retourner en Belgique, au printemps, pour fouiller non plus dans
les collections, mais directement sur le terrain. Il a eu la surprise de découvrir que la carrière
de Strud, un petit village proche de Namur, d'où provient sa mâchoire, a été fermée en 1890.
Ainsi, le site est resté intact depuis que Maximin Lohest l'a fouillé. "Nous avons retrouvé la
même couche géologique que celle du tétrapode", s'enthousiasme M. Clément, qui y a déjà
découvert des restes de poissons. Mais il reste peu d'espoir de mettre la main sur un tétrapode
complet, les phénomènes de crue à l'origine de ces dépôts ayant tendance à déplacer les
squelettes avant leur fossilisation.

Sa mâchoire belge, si elle a bien appartenu à Ichtyostega, montre en tout cas que ce tétrapode
couvrait une zone géographique plus large qu'on le pensait. En longeant les côtes, "un peu
comme certains crocodiles marins actuels", note M. Janvier, les tétrapodes ont ainsi pu
coloniser les deux supercontinents de l'époque dévonienne, l'Euramérica et le Gondwana.

A la fin du dévonien, à la faveur de la dérive des continents, ils se sont retrouvés en


compétition avec d'autres grands prédateurs marins, les gros poissons sarcoptérygiens, qui
mesuraient 4 à 5 mètres de long, soit le double des tétrapodes. "Ce mélange de faunes qui
avaient évolué auparavant de façon indépendante explique peut-être la lacune de Romer, une
période de vingt millions d'années au cours de laquelle les tétrapodes disparaissent
quasiment des collections fossiles", avance M. Janvier.

Le fossile retrouvé par Gaël Clément serait l'un des derniers représentants de cette première
"vague" de tétrapodes. Ceux qui réapparaissent après cette étrange coupure, au carbonifère,
prendront pied définitivement sur la terre ferme. Au bout de leurs membres, on dénombrera
alors non plus sept ou huit doigts, mais cinq. Ce qui sera bien utile, bien plus tard, à un certain
Homo sapiens, pour apprendre à compter en base dix...

Hervé Morin

• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 07.02.04


(1) Ou écartées car incorrectes suivant la vulgate évolutionniste.

(2) Autrement dit la généalogie fondée sur la succession poisson-amphibien qui règne
aujourd’hui en paléobiologie se révèle controuvée.

Peu à peu « on » est donc en train de découvrir ,ou d’admettre enfin,sous la contraintes
des faits, que ce qui était tenu pour des séquences successives donc évolutives ( selon le
dogme fondé sur l’axiome « ce qui précède engendre ce qui suit » et « ce qui suit est toujours
plus complexe et adapté que ce qui précède ») se révèle en réalité soit contemporain
( poisson-amphibien / dinosaure-oiseau ) soit même en série inverse à celle du schéma
évolutionniste ( archéoptérix,oiseau de 140 millions d’années précéda certains dinosaures
volant et l’on vient de découvrir en Charente une multitude de fossiles de mammifères
parfaitement caractérisés , poilus et allaitant leurs petits , datés du crétacé inférieur soit 130
millions d’années donc très antérieurs à l’extinction des dinosaures il y a 65 millions
d’année : Le Figaro 2 avril 2003.Encore une écharde dans la chair faisandée de
l’évolutionnisme arrogant !).

Il convient de remarquer au passage que ces remises en cause de la théorie générale de


l’évolution résultent – ce n’est pas la première fois – de preuves « oubliées » ( il faudrait se
demander pourquoi ) sur des étagères et redécouvertes fortuitement par des chercheurs dont la
probité et la curiosité l’emportent sur la pensée unique. Encore faut-il regretter que la remise
dans le bon ordre des datations ainsi retrouvées n’amène pas à réexaminer dans son ensemble
la théorie évolutionniste. C’est que celle-ci reste pour l’heure intouchable.

Mais, touche par touche, sans que le public se rende encore compte des
invraisemblances, contradictions et impostures de celle-ci un puzzle de reconstruction de la
véritable genèse des espèces se constitue. Il n’y manque que le courage de quelques vrais
savants pour faire la synthèse qui mettra à bas la religion scientiste des faux prophètes.
(Voir le livre admirable de Louis Bounoure Professeur de Biologie Générale à l’Université de
Strasbourg « Recherche d’une doctrine de la vie » sous-titré « Vrais savants et faux
prophètes » Les voies de l’homme Robert Laffont 1964).

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