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N" 85 PRÏERE DE FAIRE CIRCUI,ER CE JOURNAL 3 Septembre 1944

&ffi LEffiffiffi ffiNfuffiNfiEruE fiOUVELLE SÊRIE DE OUERRS


FOi{DÉE LE 15 AOUT I94CI

RÉD"+crlsN E.r ADi+:!,\JrsrRATroN ; oBEnFSLDKoÀfftANDANTUR. l, pLAcE,DU TRoNE. BRUxELLES


EDTTEIJI? RESPONSAFLE ; PETER PÀN, :,êRDIN D'EOÀqONT, BRUXELLAS

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fd tol p:3{ au Íes?ecl ale ro!s ce 0aïc m Gnirc te s.lci'ficc cr le desh4on.dL l. Be!ge de tp{o n'hê:!ie 9rs glu! qcc et6t ds 6!l.l l.q
t{fi| Dlcr erl eïec rrLi. dati: j3:ic cl:--. jillre lurtc !eÍr durr'. nrdl! nul oc ,eul doute? du succê! flntl la ceus dc l! Bclgiq:c .Tt :rÍll
ALBÊRT, Ror dcs Bglf;f,6 Arcc I'aide de Dieq elle tÍiodohq&
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ilonËr!reF i4ERClER. lffieigretr VÀiF trOËt.'

HONNEUR A NOS TIBERATEURS


[e Générol Eisenhower, commqn-
dcnt en chef des ormées de lq Libê-
rolion, entouré du Générol Montgo-
msí/, commqndonÍ les forces lerresf res
et de I'Amirol Romsoy, commondqnl
en chef des forces novoles.

Honneur el bienvenue à ces héros


et'à leurs voillontes lroupes dont le
couroge et I'indompfoble énergie
permirent, dès lo prernière lentotive,
de bousculer le < Mur Atlontique > et
d'orriver iusqu'à nous.

Quotre qns d'ottenie n'ont poinf


ébronlé notre foi en lq vicfoire du
Droit eï de lo Liberfé.

Belges, délivrés du ioug de I'op-


presseur, groupons-nous en un même il:li'!li

élon de foi poÍriotique, proclomons


bien hout louie notre reconnoissonce
à nos Libéroteurs et à I'oube du iour
qui se lève, soyons unis pour rebêtir
une Belgique Libre et lndépendonte.
mourir 1es vivants, marier'les célibataires, accoucher les stériles
IlonneuÍ à la RésisÍance et'ótouJfèrent dans un tel tissu de fausses pièces les paulr'rgs
;ili"yé; à; la- 'Werbestelle, que ceux-ci -devaient gagner à la
viennent- n-ous
Au moment oÈ 1es troupes anglo-américaines nationale a" leur front les trente dêniers de Judas que I'occupant lelr
belge' """ï, en aumêne.
jetait
";oi" Lfi" ia souveraineté
iibérer des envahisse""t ài-tËt
;;-;;;; Lá.,ái"r..rt a" et d'enthousiasme' Notre gratit'de Ilonneur à to'us ceux qui aidèrent les patriotes et 1es juifs
se teinte d'.une foi r'.rr"iit ferrne dans la destinée t""orreu raison de leur seuie naissance; honneur à notre admi-
"r,
pays.
éiernelle de notre ^outillées "ià'ott
Honneur "*poit-
aux-héros anglo-saxons' aux "t-t qui, L.t Flandre corune en Wallonie, ne ménagea
.t*ées d'un matériel moderne et surtout ""ïi.-"f.tgA
j"À"it t""l*iiur'porl. cacher les fugitifs et les gens traqués; hon-
"à-it.Uf.t
a<imirabiement cornmandÀ-ptt aut chefs expérimentés et pas animés
,r.rl, d"ttu"t- qui refusa toujours d'acce-pter les ukases de
il;-;.;J-;plendide. Honleur aussi à ont tous ceux qui' un
i;;;";ï "r-t' Jï;; rendit la justice et défendit l'intésrité de
;;;;;;t";ïo,tte a. la victoi-re finale, toujours hauJement "Í "Èi.
notre Constitution; honneur à noire corps enseignant qui é1eva
ll". f" c"us. du broit et de 1a Justice pouvait subir des :"""""te daÁ I'amour de son pays et refusa obstinément de
"ï"-I momenturré", norr-d.i-g"ÈÀ aefnitifs qui, suivant I'admi-
revers "oirà i" moindre liste d'élèves; honneur à notre police judiciaire
ii;;.;
;i;";;;"b àn- áË"ét.r de Gaulle : < Nous- avons perdu une
gouver- .ï-"ti"ip"tu qui prévint les suspects, brOla et-classa les affaires
batailó. mais nous emporterons la dernière >' Ïlonneur au
Ce patriofes, nota avec soin les fàits et
gestes traitres et des
des
;;;;'i;t"t1;.ft eiàva l'étendard belge et s'identifia à la sou- coIlàborateurs et ne considéra jamais I'autorité allemande que
veraineté nationále en nous maintenant dans le combat'
Honneur
comme une autorité ennemie'
;;il;;;; général nv"t *"*t qui mit au service de nos alliés
inépuisables Itronneur à notre admirable classe our"rière qui sqbit de si
Ëia?Ë'à" i*i'";4" È eelgique toutes les ressources
partie à rudÀ épr.uves, souffrit de la misère mais refusa toujours de
de notre colonie et contribua ainsi en grande compenser
il;;; rnÀentanée des Indes Néerlandaises dans la production *urrg."'lu .u.,Qo.t d'une mise au pas ou la solde d'un mercenaire'
ËJirt"rt.""- àl a. àivers produits coloniaux et qui'cuivre
dans la Honneur à tous nos condamnés à mort, hommes et femmes, -\
""
ïi"táï*,-"ppátt. to,tt le poids de.noJre production de du
dont le nombre exact ne nous est pas coÏrnu mais dont la foule
K;;;; -ff;"teur à M.
-Gutt,
qui donna au pavs la vie .de- ses compacte a remplacé les quelques héros populaires de la guerre
à";fÏiJ ;;;; È prêt de notre or au gouvernement anglais dans 1914:1918; honneur à tous nos prisonniers politiques; honneur-et
1940, réussit, à la fois url acte
Èr;;iq;d heurds de septembre placement gratitude à ious ceux qui sont tombés- victimes des assassins
J. r.ii?"ïiiá dtié supulbe et un périt d'hommes d'affaires Ëool"t, rexistes ou V. N. V.; otages Íusillé.s, patriotes descendus
;;";l:-H;;;ur à tous'ceux qui, àu de leur vie, à travers. d.ans la rue. notables assassinés par soi-disant représailles'
t f"orrtle."", les cordons de-feidgendarmerie, à petitgs-étapes' Ilonneur à nos prisonniers dê guerre qui, pendant quatre ans,
"
;;;;;" chemins de montagnes, dans les -neiges des Pyrénées' ont
aorès une défaite militaire cuisante, ont subi un exil lointain et
iejoint les forces belges d'Angleterre et du Congo'
démoralisant sans jamais douter de Ia victoire finale de nos armes'
Honneur à tous les patriot'es belges, les humbles, comme les Honneur à tous les combattants dè guene tombés au champ
célèbres, les jeunes g"*it" de quinze ans- comme les vieillards d'honneur, héros de Veldwezel et du Canal Albe,rt,. héros. de la
couraqeux. qui ïias un instant nedésespérèrent du pays, de son Lys, du bois de líeit et de Baigerhoeck, héros de la résistance
;;;d. á" * et dès le lendemain de la capitulation, aidèrent iniérieure, rnembres de toutes les milices patriotíques, qui surgi-
et préparèrent"ii,
Ia victoire actue1le. rent comáe à foison d.e la camaraderie de régiment ou de l'amitié
Honneur à tous ceux qui aidèrent les aviateurs anglo-saxons de quartier.
à regagner leurs bases de áépart après leur avoir donné asile et ïïonneur à tous nos prisonniers de guerre, à tous nos prison-
giiu;"ftó"t""t aux médecins qui soignèrent no-s alliés blessés, aux niers politiques, à nos déportés, que demain nous irons arracher
Ë"id"" qti les convoyaient à travers lignes et frontières, aux chefs à I'ennemi.
á. qui, dans ces derniers mois, les ravitaillaient dans des
""*p
camps uniquement préparés à cette fin. Aujourd'hui, Bruxelles pavoise; la Vietoire rentre dans la
capitale et notre joie déborde. A cêté du chátiment des traitres'
Itronneur à'nqs milliers, à nos dizaines de milliers de compa- qn Ir consciencè populaire exige courte- et rapide, le Pays
triotes qui, d'unè manière ou d'une autre, travaillaient à un demande et exige I'exaltation de tous ces héros. Nous leur avons
service àe' renseignements, informaient notre gouvernement -et rendu hommage dans leur merveiileux anonlrÍnat mais demain
nos alliés sur les= mouvemenk de troupe, les fortifications, les les enÍants de nos écoles apprendront dans leurs manuels à suivre 1'
cantonnements, les postes de commandement, I'armement et les I'exemple des plus d'entre eux. Gráce -1-1*, notre -
intentions de l'ennemi. "u*u"ínlÈt""
pays fut sauvéi il s'en souviendra. VIYE LA BELGIQUE'
Honneur aux employés des chemins de fer qui notaient scru-
puleusernent chaque passage de train enncmil- à I'arehitecte qui
,riritrit telle caserne pour la réparer mais n'oubliait pas de fournir
un croquis détaillé à nos autorités militaires; honneur aux messa-
g"." qni, à tout.prix, passaient tous les contr6les de police pottr 3 septembre 194&
atnener le couffler a oeËtination'
La journée s'achevait'.. Le bruit circulait que de-ci de-là
Honneur à tous les journalistes, imprirneurs, typographes, queiques échauffourées avaient eu lieu avec les restes de I'armée
distributeurs dès clandestins. En 1914-1918 déjà,.sous I'occupation, qui, depuis quelques jours déjà, fuyait devant la pro-
la rédaction de Ia Li,bre Belgique avait étonné le monde et avait "U"*rtrd"
gression de-nos aliiés. traversant les rues de notre capitale dans
cqnstitué le meilleur signe de I'inattaquable résistance belge. Cette ies véhicules les plus préhistoriques, que le Palais de Justice était
fois, à c6té de la Li,bre Belgi.que toujours vivante et qui, à travers en flammes; qu. 1et màiso.ts de certains traitres et autres collatro-
touies les vicissitudes d'une occupation bien plus sévère et plus rateurs étaieni mises à sac par quelques patriotes par trop excités.
dure, a traversé ces quatre années avec le chiffre record de quatre- Chacun néanmoins s'apprêtait à regagner son domicile et nos
vingi quatre numérós, combien d'autres clandestins n'ont-ils pas ménagères se demandaient avec angoisse devant leur foyer à gaz
surgi dans chaque coin du pays. Les Boches avaient beau ration- inerte- ce qu'elIes pourraient bien offrir à manger à leurs épo'ux
ner le papier, surveiller les paquets, fouiller les camions, contin-
-le nombre et enfants.- Soudain, dans ce quartier du Square Brugmann oÈ
genter d'imprimeurs, chaque semaine une nouvelle nous nous promenions par hasard, retêntit une sourde rumeur:
feuille était répandue. << Ils sont là, ils sont là. > << Qui ? > < Quoi ? > Questions, réponses,

Honneur à la myriade de réfractaires, aux centaines de mil- exclamations s'entrechoquaient. Mais les Ailiés, voyons' nous
liers de jeunes gens, d'ouvriers, d'étudiants, qui préférèrent Ia déclare une dame pleurant de joie.
séquestration à domicile ou la rrrde vie de camp du maquis aux La chose nous parut impossible. Ce matin, la radio nous avait
larges salaires oÍferts en Allemagne; honneur à tor-rs ceux qui annoncé que Tournai était libérée. Mais de Tournai à Bruxelles,
aidérent ces réfractaires, à tous ceux qui, au péril de leur liberté il y a encore dc la marche. Pour conÍirmer notre scepticisme, alors
et de leur vie, osèrent élever la.voix pour protester énergique- que les premiers drapeaux aux couleurs alliées faisaient leru
ment; honneur à toutes les autorités religieuses et civiles qui apparition aux fagades des maisons du bas de I'Avenue Brugmann,
élevèrent une protestation digïre, patriotique et entfiousiaste; hon- un cri s'élève : << Rentrez les drapeaux, fuyez, ce sont des rexistes
neur à nos employés cornmunaux qui firent vivre les morts, et des boches. > La foule qui déjà s'était amassée square Brug-
mann, s'éparpille. Pour un instant seulemen!, car au milieu de Mais voici, après ce moment de fol €nthousiasme, qr.te les
la place, un tank s'est immobilisé. Tank dont on a à peine Ie temps jeunes gêns de nos gïoup€m€nts de résistance, les uns en salo-
de distinguer f insigne étoilée des armées alliées, car il est imrné- pettes, les autres en la glorieuse tenue kaki, tous avec un brassard
diatement couvert de drapeaux et de fleurs. Dans la coupole appa- tricolore et armés, les uns de revolvers, les autres de rnitraillettes,
rait une tête, non point hirsute, mais casquée et dont les traitb nous rappellent paternellement mais fermement que l'ennemi est
.marquent la Íatigue mais nulle inquiétude. Brusquernent, la figure encore à nos portes et qu'il s'agit de permettre à nos grands alliés
sc détend, sourit,'car de toutes parts jaillissent de toutes les d'avoir- le champ libre pour parer à toute éventualité et qu'ils ont
poitrines des vivats d'une spontanéité que jarnais aucune phrase pour mission d'ailer_encore de l'avant.
'ne saurait exprimer. Des bras se tendent vers lui, des paquets, des
Nous quittons cette place pendant qu'ils font comprendre à
bouteilies de vin lui sont données tandis que des mamans lui cette Íoule ce qu'ils attendent d'elle. Ils font une policq discrète
tendent à bout de bras leur enfant.
Mais pendant que se déroule cette première scène, deux, trois, mais rien n'échappe à leurs regards vigilants dans lequel brille la
quatre autres tanks débouchant de la chaussée de Ruysbroek, font mále énergie du soidat.
leur apparition. Nous nous portons vers la chaussée d'AJsemberg, A hauteur
Ils sont i'objet de la même ovation, les plus agiles sont d'ail- de I'avenue tr''Ioréal, nous rencontrons un autre tank allié. Même
Ieurs grimpés sur Ies tanks qui sont littéralement recouverts d'une foule, mêm'e enthousiasme. La chaussée etrle-même est jonehée dê
carapace humaine. drapelets et de fleurs et les maisons pavoisées.
Pour ce quartier de Bruxelles, la guerre avec tout son cortège Mais voici que soudain, débouchant, pensons-nous, de l'avenuo
de souffrances est oubliée. On ne pense qu'à la joie du moment Messidor, appalait un tank allernand; Il ne faudra pas longtemps
présent. On crie, on d.anse, on chante, on agite des drapelets. Un au tank allié pour foncer de I'avant et mettre en fuite cet ennem
phono portatif est amené sur la piace et I'hymne national retentit, présomptueux qui veut entraver la marche victorieuse de nor
suivi bientêt des hymnes nationaux alliés. ailiés à travers notre capitale.

Le << Pays Réel > n'ayant pff paraitre par suite d'une cause indépendante de sa volonté, confratelïrellernerrt nous
reproduisons son sentiÍnent sur

I,ENTRHE DES AT"LTES A BRUKHLLES I

Le Haut Commandement allemand, fidèle à sa tactique réquisition en apportant malhonnêtement des tuyaux de
de défense en souplesse, continue à refuser aux a1liés cette plombs remplis de terre aux agents percepteurs rnanifeste-
bataille décisive que ceux-ci essayent en vain d'obtenir sans ment aveugles.
ja-rnais y atteindre. Le smokeleer, qui se dit patriote, rira-t-il encore lorsque
La libération de Bruxelles, si importante aux yeux du le beurie sera à 80 fr. le kg. ? Il ne reQonnaitra jarnais ee
Belge moyen, être essentiellement aux idées courtèS, est sans qu'il nous doit, mais il noÉs regrettera.
importance aux regards de la lutte gigantesque pour I'Europe Nous voyons dans toutes les rues des fous, gavés par
dont nous vivons aujourd'hui un simple épisode. des banquets de victoire composés d'une boite del sardines
C'est ce qu'ont bien compris nos vaillants légionnaires envoyée du Portugal par la cousine Justine qui était aviatrice
qui défendent-aujourd'hui leui Patrie à Dorpat en-Esthonie. dans la Royal Air Force, d'un morceau de jambon tout acier
Les chars alliés n'ont .pas encore parcouru toutes les datant de 1940, d'une bpite d'ananas venant de l'héritage de
rues de la Capitale que se réalisent nos prévisions. Des cars ia prévoyante Tante Rosalie, Ie tout arrosé par une lasse
, (tricolores, bien entendu), déversent des bandes de juifs de café mêlé de lupin retrouvé dans 1e greniei et datant de
grimagants qui se prócrpiteirt dans les magasins abondam- la guerre 14-18.
ment achalandés, les poches bourrées de francs de la libé- -iË;i";;àtri ,gu".rluttt: < Vive la Liberté ! Vive Chur-
/- ration et achètent à des prix extrêmement bas les bonnes chill, Roosevelt et Staline ! > en fumant une de ees isnobles
marchandises de chez nous pendant que des soldats meice- cigarettes offertes par les soldats américains saucéés pai
naires, esclaves de ees gangsters qui les ont abrutis par un on ne sait quel soporifique ploutocratique.
siècle de ploutocratie déchainée, les regardent en ne réali- Ces dégénérés ne se sont jarnais rendu compte du bien
sant pas leur misère et étalent des visages d'un rose absurde qui leur avait été fait en leur donnant à fumer des prod-r:its
déformés par I'usage abusif du shuwing-gum. nationaux essentiellement naturels.
Que I'on ne s'y trompe point ! S'il y a des imbéciles qui Nous allons connaitre la misère. car notre industrie et
ont spontanément tiré des drapeaux mités de dessous leurs notre agriculture vont perdre I'immense marché allemand.
planchers ou si des femmes hystériques ont teint volontaire- qui leur était généreusement ouvert.
ment des draps de lit aux cou-leurs nationales et alliées; la Le peuple allemand s'apprêtait à nous rembourser en
masse des citoyens terrorisés par des membres hirsutes de la marchandises de première nécessité ouvragées par nos bra-
Résistance, aux poings garnis de mitraillettes, braillent zur ves ouvriers que nous avons poussés à cet effet en Alle-
ordre éperdírment et lamentablement une litanie patriotarde magne, les cinquante milliards dus au clearing qu'il avait,
qui Le_ur donnera p::ovisoirement la vie sauve, si pas le pain dans ses hautes préoccupations, omis de nous payef à la suite
quotidien. d'un oubli bien compréhensible.
Déjà s'installent les commissaires rouges qui manient de
. leurs doigts ensanglantés des listes de patriotel qui ont lutté _ Ne perdons pas couíage ! Notre devise n'est-elIe pas
<DuretPur>?
vaillamment pour les droits imprescriptibles et eoniradic-
toires du riche et du pauvre réconciliés sous Ia bannière _ Dur pour ce qu'on appelle nos compatriotes mais qui ne
communautaire de Rex. méritent- pps _de l'être, pur de tout excès d'une intelligence
Ils veulent se venger de n'avoir pas participé à la distri- menant à la dégénérescence.
bution des biens dont nous avots loui dans-un esprit, de C'est,pou,rquoi nous croyons à I'arme nouvelle qui per-
juste répartition sociale. mettra de vérifier le grand principe directeur de I'Elat-
Que tremblent toutes ces braves mémères qui s'ima- Major allemand, suivant un porte-parole autorisé des milieux
ginent qu'e1les ne devront pas livrer les cinq ceàts pièces bien informés de Berlin parlant de la V 5:
de fr. 0,25 en nickel qu'elles ont soustraites à liemprise alle- <_ Plus grande sera Ia victoire des alliés, plus grande
mande en se refusant paÍ mesquine avarice bourgeoise à la sera leur défaite. >
lutte pour l'Europe. A bientót nos amis. Nous viendrons vous délivrer de
Ce sont les mêmes qui devront livrer gratuitemênt leurs dessous le lit d'oà vous contemplez provisoirement I'Europe
cuivres alors qu'elles ont perdu le bon prix offert par la nouvelle qui se forme.
Nous avons voulu tous une
A NOS COTTABORAT'EURS seu_Le chose : Etre unis contre
le boche et nous sentir les coudes pour être plus fort pour
l'a-battre en maintenant une de ces voix libres qui s'expri-
En ce jour de joie ineffable notre pensée va à tous ceux mèrent par la Presse Clandestine.
qui ont vécu les bons et les mauvais jours de la résistance
par 1a Presse clandestine à nos cótés. Nos'lecteurs peuvent Nous nous considérions comme mobilisés au service de
óonnaitre aujourd'hui leurs déboires, leurs joies et leur la Nation tout entière qui nous a soutenus par ses colla*
farouche volonté. borations venues de tous les milieux.
Tous ont voulu passionnément une Belgique libre et Merci à tous, nos amis, nous sommes heureux avec
propre. Aussi ont-ils, aux moments les plus mauvais de la vous aujourdthui, Vous pouvez témoigner votre reconnais-
gueire, ranimer les courages, dénoncer les défaillances, les sance à nos Alliés avec le sentiment d'avoir collaboré dans
traitrises et les crimes qui les ont heurtés, dans leur notion la mesure des possibilités d'un peuple occupé, au maintien
de la Patrie qu'ils voulaient digne de la place qu'elle doit d'une opinion éclairée qui chante aujourd'hui I'aube d'une
oceuper dans notre civilisation. vie libre dans une Belgique qu'elle aimera.
La Li,bre Belgàque a eu des débuts modestes. Née spon-
tanément comme la réaction naturelle contre le virus nazi,
elle parut dès Ie début de I'occupation au stencil pour mani-
fester en ces jours tristes la volonté de résistancq inébran-
lable du peuple belge, quel que f0t le sort de la guerre. Elle
suivait en cela l'exemple de sa seur ainée de 1914-1918 qui,
PeÍiÍes Annonces
jamais, ne renonga en une confiance indiscutée aux forces - Smokeleer réputé sur la place offre six kilos de billet"\
de la liberté. de mille francs contre certijicat de civisme et lettres dt-
Elle grandit rapidement et devint bientót ce numéro reconnaissance de famille nornbreuse.
bimensuel qui apporta les nouvelles de I'Intérieur et ces
photos de l'extérièur nous montrant la force invineible des
libérateurs que nous acclamons aujourd'hui, depuis les com- Femme allemande, riche, épouserait n'irnporte quel
bats d'El Alamein jusqu'à la Libération. Belee lui donnant sa nationalité.
Informer le public des faits de I'intérieur et illustrer les
nouvelles de la radio fut notre tàche. Notre espoir fut que
quelques làchetés ou collaborations aient été évitées par A.vendre, lot de 15.000 fausses cartes d'identité. 50 fr.
crainte de la publieité que nous aurions pu lui donner en
alertant une opinion publique vigilante.
Le public d.oit tout cela aux collaborateurs dévoués aux- Trafiquant en di.fficulté vendrait ) fqn prix 800 fausses
quels va notre gratitude aujourd'hui. Nous tairons leur nom dents en or achetées pour dissimuler scs bénéfices de guerre-
car leur modestie exige ce silence. Ils ne désirent qu'avoir
rendu service à leur Patrie. Mais nous ne voulons pas que
soit ignoré les nombreux dévouernents qui nous ont été si Engagez-vous pour I'Allemagne. Bons salaires. Atmo-
dangereusement accordés. sphère familiale.
En efÍet, sans les documents fournis par des magistrats,
avocats et fonctionnairei soupgonnés, des errlployés d'usine
s'emparant de renseignements précis, d'ingénieurs en contact Ancienne souris grise, expérience militaire, cherche
avec les services techniques ennemis, nous n'aurions pu Tommy pour promenacle.
mettre le public au courant de la vie intérieure de la Bel-
gique occupée.
Fédération des Abatteurs clandestins déclare n'avoir rien
Les imprimeurs et leurs aides ont droit à une mention de commun avec Victor Matthys.
spéciale. Beaucoup d'entre eux ont payé leur dévouement
par de nombreux mois de prison et c'est gràce à eux que
près de quatre-vingts numéros imprimés ont pff paraitre.
Chef Gestapo spécialisé cherche troupe gangster à
Jamais les journaux empaquetés ne durent att'endre un reprendre.
transporteur ni une maison accueillante pour courir le risque
de recevoir les distributeurs venant, avec le mot de passe,
chercher leur paquet à distribuer. Office des Biens Israélites revendrait aux gros prix
Nous en avons vu beaucoup qui ont fait de nombreux objets volés. Priorité pour les propriétaires.
mois de prison et ont souffert dans leur corps et leur
esprit, souvent éloignés de leurs petits enfants et jamais
nous n'avons entendu une parole de regret. Echangerais cinq mille photos de Goebels contre cinq
de Churchill.
Notre pensée va aujourd'hui vers certains directeurs de
noire journal qui sont en captivité. A leur exemple, notre
but fut d'essayer de maintenir à cette feuille un caractère Gestapiste recherché cherche costume de la résistance
strictement national et il en fut toujours de toutes les opi- avec vraie fausse carte d'identité. AJrar-rdonnerait 20 % d,e
nions parmi nos collaborateurs qui n'ont jamais voulu, dtail- ses bénéfices de guerre.
leurs, que s'exprimer en Belge en guerre contre l'ennemi
eommun.
. Nous allons bientót disparaitre et comme iI conviendra Jeune Allemande ne croyant plus que le V signifie Vic-
dans la Belgique libérée, la presse d'opinion réapparaitra. toire Aliemande, vendrait son insigne à jeune Angiaise'

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