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No 7 — Deuxiéme année 15 Juin 1926 LA REVOLUTION SURREALISTE SOMMAIRE Lrenclume des forces : Anton é La deraigre nuit du condamné a mort Le surréalisme et Ia peinture | Tenjanin Pere ‘ Le Pont ja mort : Rene Crevel REVES Marcel Noll, Miche! Leis. CHRONIQUES POEMES. Robert Desnos, Philippe Soupault, Paul Eluard ‘Antonin Artaud. Michel Lei Llopportunisme impuissant © Marcel Fourvier Liberté, liberté chérie : Maxime Alexandre Protestation : L. Aragon, A. Breton Georgia : Louis Aragon TEXTES SURREALISTES ‘orrespondanc:. Notes Louis Aragon, Arp. TLEUSTRATIONS A la fenétre : Paul Eluard Arp. Giorgio de Chirico, Georges Malkine Derniers efforts et mort du prévat: [Andi{ Masson: Picasso, Man Ray, Pierce Roy Pierre de Massot ‘Dede Sunbeam, Yoes Tanguy, ee ADMINISTRATION ; 42, Rue Fontaine, PARIS (IX) ABONNEMENT, Dépositaire général : Librairie GALLIMARD LE NUMERO Js 12 Numéror France : 85 francs 15, Boulevard Raspail, 15 France : § francs Etranger :75 francs PARIS (VII Etranger 17 francs LA REVOLUTION SURREALISTE 42, Rue Fontaine, PARIS (1X) EDITIONS SURREALISTES HOMMAGE A PICASSO vi paraitre REVOLVING DOORS Anthologie de la Poesie- moderne Directeur : André BRETON Tél. Trudaine 38-18 MaSson rai ly cniRico man Ray Rrose sElavy picAbia maLikine alvo Picasso Erns] GALERI t Sauvages Paris (VI*) 46, Rue Jacques-Callot LENCLUME DES FORCES Ce fleuve, cette nausée, ces laniéres, c'est dans ceci que commence le Feu. Le feu de langues. Le feu tissé en torsades de langues dans le miroitement de la terre qui s‘ouvre comme un ventre en gésine, aux entrailles demiel et de suere. De toute sa bles- sure obscéne il baille ce ventre mou, mais le feu baille par-dessus en langues tordues et ardentes qui portent a leur pointe des soupiraux comme de la_soif. Ce feu tordu ‘comme des nuages dans l'eau limpide, avec a cété la lumiére qui trace une régle et des «ils. Et ia terre de toutes parts entr'ouverte et montrant d’arides secrets. Des secrets comme des surfaces. La terre et ses nerfs, et ses préhistoriques solitudes, la terre aux scologies primitives oii se découvrent des pans du monde dans une ombre noire comme le charbon. La terre est mére sous la glace du feu. Voyez le feu dans les trois rayons, ayec le couronnement de sa criniére ol grouillent des yeux. Myriades de myriapodes ux.Le centre ardent et convulséde cefeu estconimela pointe écartelée du. tonnerre a la cime du firmament. Un absolu d'éclat dans l’échauffourée de la force. La pointe Epouvantable de la force qui se brise dans un tintamarre tout bleu. Les trois rayons font un éventail dont les branches tombent a pic et convergent vers le méme centre. Mais ce centre est un disque laiteux recouvert d'une spirale d’éclipses.

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