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eee 7 i 5 Se ad i A outdo led Ce eeu ty Puc cs De mars a aoit 1945 Le Japon en feu 100000 morts :le raid aérien mené par les Américains sur Tokyo dans la nuit du 9 au 10 mars 1945 avec des bombes incendiaires fut le plus meurtrier de l'histoire, Cette “mer de flammes” raya une par une de la carte les grandes villes japonaises. Par Patrick Focon, Recherches KonogrophiquesFranjols Herb, Gnéral LeMay, latte du Dist Bomber Command depuis janvier 1945, se révélérent aussi peu probants que ceux dont Hansell, son prédécesseur, pouvaitse prévaloir (lire Le Fara de Aviation nn S41 et 542),Ne disposant que de fort peu de temps pour faire ses preuves, Le May, prenant le taureau parles cornes, décida 'adopter des ‘mesures drastiques Malgré les pro- testations de bon nombre de ses su- bbordonnés,quicraignaient le pire,il décida de modifier de fond en com- ble lesméthodes de bombardement employées jusque-li. C'est ainsi qu'il cordonna d'allégerles B-29 d'une par- tiede eur armement,tenant compte dela faiblesse dusystéme de défense es premiers résultats des raids lancés sures villesja- ponaises par les B-29 du Un 8-29 était fen mesure de transporter aérienne ennemi,de les doter d’en- sins incendiaires et de les engager & basse altitude, Uholocauste de Tokyo LeMay considérait en effet que les vents balayant le Japon entrai- naient une forte dispersion des bombes incendiaires M69 (2,7 kg Panité), lorsque celles-ci étaient lar- guées depuis es altitudes élevées od ‘opéraient habituellementles"Super- fortress” (1). Comme ilsavait ‘avoir affaire qu’a une faible opposition de Jachasse ennemie,i allait recourir 8 > (1) Les Moo étaient regroupses ‘en prappes dans des conteneurs (M1936 bomber type M69) qui ‘Souvraient en vo eles ibératent drement du moral de la population japonaisen'était encore perceptible, Un certain doute, un doute certain ‘meme, semblait s‘instiller dans V'es- prit des chefs en charge de l'offen- sive aérienne stratégique. ‘Leenquite entrepriseen terrtoire japonais apres la fin des hostilités [eStraepe Bombing Survey concut _que,méme sans'entrée en guerre de Union soviétique, et nonobstant le des bombes atomiques sur "Nagasaki et Hiroshima, voire sansa ‘menace d'un débarquement dansses les métropolitaines, le Japon edt ca- pituléavantle mois denovembre 1945, ‘sous es assauts népétés et meurtriers des bombardiers américains. Force cstde se demandersilesraids aériens, sis eussent ét€ poursuivis avec une tell intensté,auraiteuraison delaré= sistance nippone? ‘LeMay allait affirmer que sila ‘campagne s°était prolongée & un rythme aussi soutent au-dela du mois de juillet 1945, 1'Empire du soleil ke- vant eft été transformé en un véri- table désert. A ce moment,'aviation stratégique américaine parachevait Ja destruction systématique des ag- _glomérations et s'apprétat & passer AVattaque des voies de communica- tion du pays.Le chef du2ist Bomber ‘Command reconnaissait que,hormis quelques grandes villes Gpargnées pour servir de cible aux bombes ato- miques fort peu d'objectif§justiciables deraids conventionnelssubsistaient, En réalité, quoi qu’en disent les isieriaes i oetaonent ses tégique es attaques meaées sur le m se révélerent beaucoup plus entermes de destruction di- rectes,que cellesengagéessurl’Alle- ‘magne Lesestimations établies apres laguerre montrérent que la produc- tion de guerre japonaise se trouva ré- duite de 35 % du fait des raids aé- riens, alors qu'elle ne chuta que de 10% dans le cas du I Reich, Lors- ‘que survinrent les raids atomiques ‘sur Hiroshima et Nagasaki, 69 villes plusde21 millionsd’ha- bilants avaient été bombardées et plus de 290 km? de leur surface avaient été rasés Environ 50% dela ‘superficie des 42 plus grandes agglo- ‘mérations du Japon avaient été rayés delacarte, ‘LesB-29 detent une part éera- ‘sante dans cette entreprise, puisque 133320 des 145845 larguées surle Japon pendant les hostlités soit prés de 91,5 %, revinrent aux appareils dee type. Ce chiffre ne représente {qu'une faible partie du tonnage dé- versé par 'aviation américaine sur le théétre du Pacifique en un peumoins de quatre années de guerre, soit ‘595000 tenviron.et fort peu parrap- port aux opérations européennes. ‘Toutefois,de 12500 en mars 1945, {e pilonnage mensuel accompli par les “Superfortress” passa & 38700 t en juillet et aurait d0 atteindre 1044000 tsiles opérations n'avaient pas été interror In reddi- fondu tag, ‘Avce pris de 94330 (70,7 %), les vlles constituérent le principal ‘objectif des formations de bombar- ddiersdu gén. LeMay, Vinrent ensuite lesusinesaéronautiques (12834 sit 9,6 %), les raffineries de pétrole (86141, soit 7,2 %), les afrodromes ‘tes bases aéronavales (7360, soit ‘535 %), les arsenaux (4270 t, soit 3.2 %) et les cibles industrielles di- ‘verses (3174t, soit 2,3 %), Le tribut pacer sur prodocton de guere i extrémement lourd, puisque F'ac- tivité des raffineries de pétrole baissa ‘de 83 %, celle des usines a¢ronau- tiquesde 75 % celle de électronique ‘de 70 %, celle des fabrications d’ar- ‘mements terrestres de 30 % celle des chantiers navals de 15 % et celle du secteur chimique de 10%, Des statistiques terriflantes Selon es données fourniesparla ‘commission d’enquéte qui sillonna [etertitoire nippon au lendemain des hostilités, ce furent 330000 Japonsais {qui trouvérent la mort sous les bom- bes américaines, alors meme que 476000 furent blessés et 9200000

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