par Gerald MESSADIE Une information, publiée dans notre n 858, sur la nocivité des glutamates nous a valu un volumineux courrier des producteurs de glutamates alimentaires, nous p riant de faire savoir que la toxicité desdits produits sur le système nerveux ne pouvait pas provenir des glutamates alimentaires. Tel n'est apparemment pas l'avis du Telcad, club des dermatologues français, par rainé par les laboratoires Merrill Dow France, qui a publié, dans le n 50 de no tre confrère spécialisé Impact médecin, les informations que voici sur des phéno mènes consécutifs à l'ingestion de glutamate de sodium dans un repas de cuisine asiatique : « Flush facio-tronculaire sans prurit, sensation de tension et de br ûlure au niveau du visage, oppression thoracique, céphalées, voire nausées. Ces manifestations sont dues à la présence dans la cuisine asiatique de fortes quant ités de glutamate de sodium utilisé comme releveur de goût. L'hypothèse d'un méc anisme allergique, proposée par certains auteurs, n'est pas admise par tout le m onde. En fait, le glutamate provoquerait une augmentation transitoire du taux d' acétylcholine », écrit donc un dermatologue qui signe Dr A. B. Dans sa réponse, un expert de Telcad écrit spécifiquement: « Le mécanisme n'est pas d'ordre aller gique, mais en relation avec l'effet du glutamate sur le système nerveux choline rgique. » La multiplication des rapports sur des malaises provoqués par le glutamate (pouv ant aller jusqu'à une perte de connaissance) et les travaux que nous avons rappo rtés en leur temps sur la toxicité nerveuse du glutamate ont, aux Etats-Unis, in duit la Food and Drug Administration à imposer que soit signalée en termes clair s la présence de ce produit dans les aliments traités industriellement. La décis ion a été également prise en raison de l'intervention de chercheurs de renom de la Society of Neurosciences américaine. Jusqu'ici, cet additif n'était mentionné que sous le terme vague d'« arôme végétal ». -------------------------------------------------------------------------------- Science & Vie N°876, Mai 90, page 69