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Secrétariat de la Commission de Recours Amiable

Madame, Monsieur,

Je donne suite à votre courrier concernant le remboursement des actes liés à mon
accouchement à domicile (AAD), règlement effectué sous les références XXX.

Je prends acte du fait que « le forfait accouchement comprend tous les soins et les
déplacements effectués pendant les 7 jours qui suivent l’accouchement ». J’ai bien conscience
que vous appliquez la règlementation en vigueur. Néanmoins, il existe une possibilité de
désolidariser les actes de ce forfait, permettant une application plus souple de cette
règlementation.

Ma demande va dans ce sens aux motifs suivants :

- La reconnaissance du travail des sages-femmes qui pratiquent l’AAD, passant par


l’assurance d’un revenu correct par rapport au travail fourni. L’accouchement, les
heures de surveillance qui le suivent, puis les visites journalières durant la première
semaine représentent un nombre d’heures conséquent. Une juste rémunération
nécessite la révision du forfait, ou dans l’attente, la désolidarisation des actes.
- L’égalité d’accès aux soins : actuellement, ce système de remboursement oblige les
sages-femmes qui souhaitent vivre de leur métier à pratiquer des dépassements
d’honoraire. Ainsi, l’égalité d’accès aux soins n’est plus garantie.
- Le coût réel supporté par la société, en comparant simplement avec un accouchement
à l’hôpital : la durée habituelle du séjour pour un accouchement sans complication à
l’hôpital est de 5 jours, ce qui représente environ 5000 euros, entièrement pris en
charge par la société. Je vous ai transmis une demande de remboursement de moins de
500 euros pour cet accouchement à domicile, et vous me demandez d’assumer environ
150 euros à ma charge. Je suis très surprise de cet écart de traitement dans les
remboursements, alors même que l’accouchement à domicile représente
manifestement une économie remarquable.
- L’autonomie que les parents acquièrent tout au long de la démarche d’un
accouchement à domicile se retrouve en économie à moyen terme pour le système de
santé : nous nous sentons parents responsables, autonomes, et puisque nous sommes
capables de donner la vie, nous n’avons pas besoin de consulter un médecin pour nous
rassurer à la première difficulté rencontrée.
- La continuité de la vie familiale, une des raisons qui nous a amené à faire ce choix, et
qui rejoint l’expérimentation des sorties précoces actuellement en cours. Dans ce cas,
l’accouchement à l’hôpital est pris en charge, coût estimé entre 1000 et 2000 euros
suivant la durée du séjour. Sont ensuite remboursées tout à fait normalement les visites
de la sage-femme pour les suites de couche. Je suis donc confiante dans la possibilité
de rembourser les actes qui ont été facturés pour les suites de couche de mon
accouchement à domicile.

A l’énumération de ces motifs, il m’apparait aussi urgent que nécessaire de faire évoluer la
règlementation concernant le remboursement de l’AAD afin de garantir un revenu décent aux
sages-femmes qui le pratiquent, ainsi qu’une égalité d’accès pour les femmes, principe de
base du service public. Aussi, je fais copie de ce courrier à Madame Roselyne Bachelot-
Narquin, ministre de la santé, à Monsieur XXX, mon député, à Monsieur Frédéric Van
Roekeghem, directeur de la CNAMTS, au Collectif Interassociatif Autour de la Naissance
(CIANE) ainsi qu’au collectif « Naître chez soi ».

Dans l’attente de cette évolution, je vous demande de bien vouloir utiliser votre marge de
manœuvre dans l’application de la règlementation en cours pour y introduire la souplesse
nécessaire et faciliter le remboursement de ces actes.

Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de ma considération distinguée.

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