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81ème Grand Prix de Cours la Ville

Dimanche 25 juillet 2010


Retour sur l’épreuve de 2009

Benoît Luminet la voulait.


Dès la première seconde de course, on pouvait
déjà comprendre l’envie des hommes de Gilles
Pauchard (directeur sportif du CR4C Roanne en
2009, désormais dans l’équipe réserve des Pros
Saur Sojasun) de maîtriser la course de bout en
bout. Le jeune auvergnat, sous les couleurs
jaunes et bleues roannaise, Pierre Bonnet, lançait
les premières hostilités.

Très rapidement, au col de la Bûche, il était repris


par 8 autres concurrents. Dans les sous-bois
menant au Cergne, cette première échappée
prend rapidement 20 secondes. Certains
costauds sentent le danger de ne pas être de
suite à l’avant et dans la deuxième ascension, ce
sont quelques coureurs qui viennent s’ajouter au
groupe de tête. Un groupe d’une vingtaine de
concurrents caracole alors en tête, sous la
surveillance des roannais, aux avants-postes du
peloton. Comme si ces premiers coups n’étaient
faits que pour « user » l’adversaire. L’année
précédente, le scénario avait été plus limpide lorsque
Jean Christophe Peraud, alors en préparation des
Jeux Olympiques de Pékin, qu’il termina en seconde
position, se portait en tête. Benoît Luminet n’avait
que ce coureur à surveiller et suivre. Les années se
suivent mais ne se ressemblent pas sur le circuit
réputé coursiaud. La première moitié de course,
autant décousue que tonique obligeait les coureurs à
rester prudents de ne pas laisser un groupe
prendre le large sans que son équipe soit
représentée.

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Car 180 coureurs au départ, venus des plus grands
clubs rhonalpins et d’au-delà (Roanne, Vaulx en
Velin, Saint Etienne, Chambéry, Bourg en Bresse,
Villefranche sur Saône, Aubenas, Montmarault,
Hyères, Aix en Porvence, Etupes, Le Creusot, Dijon,
Charvieu Chavagneux, Martigues…) voulaient
rentrer dans l’histoire. La présence dans le peloton
d’un certain Nicolas Hartman, alors professionnel
dans l’équipe Bretagne Schuller, imposait
toutefois de réagir de suite lorsque celui-ci
bougerait. Et Luminet, heureux d’avoir été
battu par un Grand l’année précédente, ne
voulait pas laisser ce dernier bouger de la
moindre oreille. 2009 ne pouvait être une
déconvenue pour le voisin roannais qui avait
déjà connu le succès à Cours la Ville.

Le public, massé dans les rues de Cours ou


dans le col de la Bûche pouvait alors ressentir la
tension de la course et vibrer sous les ondes de
Radio Val de Reins, qui retransmettait en direct
la course.

Dans le 3ème tour, sous l’impulsion du coursier


vaudais, Jean Loup Paiani, sous les ordres de
Régis Auclair, 7 hommes se détachaient. Le tour
suivant, à nouveau 20 coureurs se regroupaient
mais ne pouvaient creuser le trou, faute d’une
bonne entente. Mais le danger était imminent
car dans ce groupe, il y avait des garçons
comme Finot, fort d’une expérience de 10 ans
dans le peloton professionnel, du coureur local
Pierre Yves Sanlaville, où du danger le plus
risqué : Hartmann.

A la mi-course, celui-ci n’attendit plus et essaya


seul d’en découdre. C’était osé et prétentieux
sur le toboggan coursiaud que de se mesurer

aux habitués du col de la Bûche. Et à ce jeu, Benoît


Luminet était bien l’un des plus expérimentés.
Accompagné, du solide erbaton Gredy, des aixois
Lebas et Menc-Molina et de l’animateur Paiani, il
ne laissait aucune chance à Hartmann de faire le
trou. Ces 6 hommes allaient ainsi rouler ensemble,
anéantissant toute possibilité de retour. Mais très
rapidement, une contre attaque se formait avec
deux coureurs d’Etupe, Soupe et Maasing, d’un

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coureur aixois, Ribet , de deux isérois, Pudans
et Jeanroch et du voisin roannais, Mainard,
formé aux clubs de Charlieu et Cours la Ville.
Les hommes de Jonard, directeur sportif de
Charvieu Chavagneux ne voulaient pas laisser
filer l’occasion et se livraient à une lutte sans
merci pour revenir en tête de course. Les
arbitres comprenaient rapidement qu’ils
n’auraient nul besoin de la « photo finish ».

Ainsi, Aix et Etupes pouvaient se retrouver en


surnombre à l’avant de la course et imaginer le
final en une véritable partie d’échec. Mais Lebas
en décidait autrement et voulait profiter de la
forte représentation aixoise à l’avant pour poser
la première attaque à 2 tours de l’arrivée.
Luminet n’ayant pas de coureur pour maîtriser la
course se lança alors avec lui. Durant ce moment
de flottement, Jeanroch opérait la jonction,
emmenant avec lui ses compagnons de fortune
ou d’infortune. Car une fois revenu, Geoffrey
Soupe ne pris le temps de souffler et allait
chercher Lebas et Luminet. L’increvable Paiani,
qui connaissait bien les qualités de son ex-
équipier flairait le coup. Il revenait, flanqué de
Ribet et Pudans. Toutes les équipes étant
représentées, chacun annihilait les chances des
uns et des autres. Ainsi, tout allait se jouer dans le
dernier tour. Face à cette guerre des nerfs,

Luminet testa ses adversaires dans la montée


sur Cours. Beaucoup craignaient Mainard,
vainqueur les jours précédents du difficile Tour
de la Creuse, alors que Luminet réalisait une
saison en demi-teinte, faute à une artère iliaque
bouchée. En s’y prenant ainsi, les roannais
obligeaient Soupe et Hartmann à se découvrir.
Dans l’ultime ascension de la Bûche, Mainard
faisait le boulot. Ce groupe semblait trop
important pour qu’un homme arrive seul. Tour à
tour, les aixois et les erbatons se fusillaient pour
sortir. Jeanroch comptait sur la pointe de vitesse
de Pudans et allait chercher toutes les tentatives.

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Lâché dans l’ascension, le protégé d’Auclair,
vainqueur à plusieurs reprises avant le rendez-
vous coursiaud, essayait de sortir en puissance
avant la descente. Car en plus d’être un solide
gaillard, le haut savoyard Jean Lou Paiani est
également un coureur plein de flair… Ca ne
convenait pas à certains qui imaginaient l’arrivée
groupée. Très confiant, Luminet se souvenait de
2008, lorsque Péraud avait démarré aux 800

mètres. Ne souhaitant pas perdre à nouveau


cette course qui lui tient à cœur, il réalisait le
même scénario final, coupant l’herbe sous le pied
de ses adversaires, au moment où la pente était
la plus raide. De toute façon, il pouvait compter
sur les qualités de puncher de Mainard si un
coureur se sacrifiait pour aller le chercher.
Luminet gardait suffisamment d’avance pour
l’emporter devant Lebas et Pudans, sous les yeux
des anciens champions du Grand Prix de Cours la
Ville et d’un public venu en masse, conquis par la
splendeur de cette arrivée.

Alors qui l’emportera en 2010 ?

Luminet devrait être encore là et il pourra


compter sur l’aide précieuse du talentueux

Jérôme Mainard, pour qui tout sourit à


domicile. Vainqueur à double reprise à Vougy
cette année, lors du traditionnel Grand Prix du
lundi de Pâques, mais également lors du
Championnat Rhône Alpes, tombeur du russe
Samokhalov au Tour du Nivernais Morvan,
l’ex-coursiaud rêve certainement d’inscrire son
nom au palmarès. N’oublions pas qu’ils
pourront aussi compter sur le charliendin,
Alexandre Aulas. Sous la direction de Jean Charles
Romagny, ex-coureur de Cours la Ville des écoles
de cyclisme à l’Elite, maintenant directeur sportif
au CR4C Roanne.

Les protégés de Jérôme Gannat, directeur sportif


du CC Etupes, seront également des animateurs
certains. L’expérience de Gredy, le flair de
Bouteille , la jeunesse de Boisson, la force de

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Soupe, l’impétuosité d’Ellissonde, la fougue de
Zimine, la puissance de Maasing et Buhler sont
toutes autant de clés des franc comtois qui ne
viendront pas pour rien.

Régis Auclair aimerait aussi reconnaître la joie de


voir un de ses coureurs franchir la ligne en
vainqueur (Cusin vainqueur en 2007). Il ne dispose
plus de l’œil de lynx de Paiani, mais avec la famille
Bonnet, dont Nicolas sortira des Europe Espoir, l’ex
pro Christophe Laurent ou encore le local, Pierre Yves
Sanlaville, son équipe devrait être présente aux
avants-postes, sans que la course ne repose sur leurs
épaules.

Enfin, au niveau local, s’ils n’avaient étéà l’avant en


2009, les stéphanois devraient être de la partie. Les
hommes de Maxime Larue, qui avait rapporté de
nombreux titres au club coursiaud dans les jeunes
catégories, les ligériens compteront sur la force de
Kangert ou sur l’opportunisme de Brun,
vainqueur de la 1ère étape du Tour du Pays
Roannais.

Alors venez nombreux admirer ce fabuleux


spectacle, toujours aussi indécis et aléatoire,
que ce soit dans la difficile montée du centre
de Cours la Ville ou dans l’exposée montée du
col de la Bûche.

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