Centre pour la liberté de la presse et de la culture

Beyrouth, le 15 juillet 2010

Communiqué de presse

L’artiste Fida Al-Sha’er arrêté et soupçonné d’espionnage par la police

israélienne

Jérusalem – Spécial « Skeyes »

L’Unité d’investigation internationale et le service « Shabak » ont arrêté, le dimanche 11
juillet 2010, l’artiste originaire du Golan Fida Al-Sha’er à l’aéroport Ben Gourion après
son retour de Paris. Les autorités israéliennes ont interdit toute publication d’information
ou de détail concernant la dite affaire, permettant uniquement la diffusion des accusations
et charges formulées contre lui. Le lundi, la Cour de correction a prolongé de 7 jours, la
détention de Fida Al Sha’er pour investigation l’interdisant de voir ses avocats.
Les habitants du village Majdel Chams, comptant environ 2000 personnes ont encerclés
le domicile de l’artiste suite à l’appel de secours lancé par ses parents lorsque la police
israélienne a fait irruption pour perquisition. Des affrontements ont éclaté entre les
habitants et les forces israéliennes qui ont évacué plus tard les lieux sans saisir aucun
document ou acte. Le père de Fida a déclaré « les heurts ont éclaté lorsque des membres
de la police habillés en civil ont fait irruption dans le domicile sans présenter le mandat
de perquisition, en lançant des bombes lacrymogènes sans tenir compte de la présence de
sa femme et de son fils ». Il a insisté que « Fida est un musicien qui a étudié la musique
pendant 5 ans en Syrie et en Egypte. Il ne comprend que le langage de la musique et n’a
jamais été concerné par la politique ».
L’agent de défense de Fida Al Sha’er, l’avocat Nabih Khanjar a précisé au correspondant
du centre « Skeyes » les détails de l’affaire comme suit : « le parquet général a formulé 3
accusations contre Fida « rencontre avec un agent étranger, espionnage et collaboration
avec l’ennemi en temps de guerre ». Il a été arrêté le 11/7/2010 à l’aéroport en
provenance de Paris. Le parquet général a émis un ordre interdisant toute publication ou
détail sur l’affaire en question et un autre ordre l’interdisant de s’entretenir avec son
avocat ».
Et d’ajouter : « le12/7/2010, le tribunal d’instruction de Bitah tekfa a prolongé de 7 jours
la détention de Fida Al Sha’er pour interrogation. Nous le défendons sans avoir
d’informations ou de détails concernant l’affaire, cependant d’après les propos des
parents et des proches, Fida est un musicien qui ne s’intéresse qu’à la musique. Il a suivi
des études en musique à l’Université de Damas et a obtenu une bourse pour compléter ses
études supérieures à Paris où il a vécu pendant un an. Lors de son retour à son village
Majdel Chams pour passer les vacances, Fida a été arrêté. Fida n’a jamais été concerné
par la politique. C’est un homme pacifique ennemi aux hostilités, honnête et n’ayant
commis aucune infraction pénale. Nous sommes surpris de voir ces accusations
formulées contre lui. Nous refusons également l’ordre d’interdiction de s’entretenir avec
Fondation Samir Kassir, Immeuble Aref Saghieh (Rez-de-chaussée), 63, rue Sioufi, Achrafié, Beyrouth, Liban
Tel /Fax:00961 1 397334, cell: 00961 3 372717, Courriel: info@skeyesmedia.org
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son avocat émis par les autorités israéliennes et nous sommes déterminés à répondre à
cette interdiction par les moyens légaux et juridiques. Nous examinerons la possibilité
d’avoir recours à un appel en pourvoi, tout en insistant « je n’ai pas d’informations
concernant cette affaire ce qui traduit l’irrespect des autorités concernées à l’égard des
droits fondamentaux du citoyen ».
A mentionner que l’artiste Fida Al-Sha’er (27 ans) est un musicien. Il a étudié la musique
en Syrie et en Egypte et a suivi ses études supérieures en musique à Paris. Il a composé
la bande originale d’un film français et a animé plusieurs concerts en avril dernier à Paris.
Il a également inauguré, le 17 avril dernier, une soirée musicale sur un des théâtres de
Paris sur les crimes de guerre israéliens et le jugement d’Israël dans le cadre des
manifestations organisées lors de la journée du détenu palestinien.
Le centre « Skeyes » pour la liberté de la presse et de la culture condamne fortement
l’arrestation de l’artiste Fida Al Sha’er, son accusation d’espionnage, l’interdiction de
toute diffusion ou publication liée à l’affaire en question et l’interdiction de s’entretenir
avec son avocat. Le centre a également dénoncé l’irruption de son domicile par les forces
israéliennes et l’usage de bombes lacrymogènes comme si c’était un site militaire. Il
réitère sa condamnation aux attaques israéliennes répétitives à l’encontre des journalistes,
des artistes, des intellectuels et des défenseurs des droits de l’Homme dans les territoires
occupés, notamment les dernières exactions touchant les artistes et représentées par la
campagne de provocation menée contre les artistes Joan Safadi et Wala Sbit. Le centre
« Skeyes » invite les associations et organisations de défense des droits de l’Homme à
être témoins des exactions et attaques en cours et les invitent à intervenir pour mettre
terme à la politique d’intransigeance et de racisme adoptée par Israël.

Fondation Samir Kassir, Immeuble Aref Saghieh (Rez-de-chaussée), 63, rue Sioufi, Achrafié, Beyrouth, Liban
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