Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Masse Net
Masse Net
1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la
BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 :
*La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source.
*La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits
élaborés ou de fourniture de service.
2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques.
*des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans
l'autorisation préalable du titulaire des droits.
*des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque
municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation.
4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle.
5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur
de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays.
6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non
respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978.
MES
SOUVENIRS
(1848-1912)
A mes Petits-Enfants
903
1912
XAVIER LEROUX.
AVANT-PROPOS
CHAPITRE PREMIER
L'ADMISSION AU CONSERVATOIRE
ANNÉES DE JEUNESSE
qui fut pour moi le plus précieux des amis que je con-
servai dans la vie; à lui va ma pensée émue et chère-
ment reconnaissante.
De la rue Bergère à la rue de Bourgogne où habi-
tait mon excellent maître, M. Laurent, je ne fis que
quelques bonds. Je trouvai mon vieux professeur qui
déjeunaitavec plusieurs officiers généraux, ses cama-
rades de l'armée.
A peine m'eût-il vu qu'il me tendit deux volumes.
Cétait la partition d'orchestre des Nozze di Figaro,
dramma giocoso in quatro atti. Messo in musica dal
Signor W. Mozart.
La reliure des volumes était aux armes de Louis
XVIII, avec cette suscription en lettres d'or Menus
plaisirs dit Roi. École royaledemusique et de décla-
mation. Concours de 1822. Premier prix de piano
décerné à M. Laurent.
Sur la première page, mon vénéré maître avait écrit
ces lignes
« Il y a trente-sept ans que j'ai remporté, comme
toi, mon cher enfant, le prix de piano. Je ne crois
pas te faire un cadeau plus agréable que de te l'offrir
avec ma bien sincère amitié. Continue ta carrière et
tu deviendras un grand artiste.
« Voilà ce que pensent de toi les membres du jury
qui t'ont aujourd'hui décerné cette belle récompense.
« Ton vieil ami et professeur.
« LAURENT. »
LE GRAND-PRIX DE ROME
LA VILLA MÉDICIS
LA VILLA MEDICIS
LA VILLA MÉDICIS
LE RETOUR A PARIS
LE DÉBUT AU THÉATRE
Lesfilles de la Rochelle.
AU LENDEMAIN DE LA GUERRE
DE LA JOIE. DE LA DOULEUR
« 21 mars 75.
« CHER AMI,
DÉBUT A L'OPÉRA
Le Roi.
2 heures. Foyer.
THÉATRES D'ITALIE
LE CONSERVATOIRE ET L'INSTITUT
Il
CHAPITRE XVII
VOYAGE EN ALLEMAGNE
« AMICOMIO,
UNE ÉTOILE
MILAN-LONDRES-BAYREUTH
« 1eraoût 1892.
« CHER MAITRE,
VISITE A VERDI
ADIEUX A AMBROISE THOMAS
DU TRAVAIL1.
TOUJOURS DU TRAVAIL
DE CHÉRUBIN A THÉRÈSE
EN PARLANT DE 1793
17
CHAPITRE XXVI
UNE SOIRÉE 1
CHÈRES ÉMOTIONS
arrêtât ma lecture.
Dois-je ajouter, après cela, que je ne pus résister à
me mettre aussitôt au travail, et que j'écrivis, les jours
suivants, toute la scène de Posthumia, au 4e acte?
Vous me direz, sans doute, que je travaillais ainsi
bien au hasard, n'ayant pas encore distribué les
scènes suivant les exigences d'un ouvrage lyrique.
J'avais cependant décidé déjà mon titre Roma.
Le véritable emballement dans lequel ce travail me
jeta, ne m'empêcha pas, néanmoins, de songer qu'à
défaut d'Alexandre Parodi, mort en 1901, l'autorisa-
tion de ses héritiers m'était nécessaire. J'écrivis donc;
mais ma lettre devait rester sans réponse.
Je dus ce contre-temps à une adresse erronée. La
veuve de l'illustre tragique m'apprit, en effet, par la
MES SOUVENIRS 279
(INTERMÈDE)
PENSÉES POSTHUMES
9 décembre 1911.
Niort, 7 décembre1911.
Votre lettre m'arrive à Niort, le jour où j'enterre
celle qui remplaçait ma mère auprès de moi et qui
emporte avec elle toute ma jeunesse.
C'est ma jeunesse aussi que vous évoquez en me
demandant ces lignes dont la brièveté m'est imposée
par la douleur et les larmes. Et c'est ma jeunesse qui
s'associe à la ferveur de mes camarades pour vous ré-
pondre. C'est ma jeunesse qui envoie au maître son
hommage le plus beau et le plus doux que je puisse
offrir.
ALFREDBRUNEAU.
Paris, 10décembre1911.
9 décembre1911.
Il est peu d'images du passé qui me soient aussi
chères que celle de mon maître Massenet dans sa
classe, à l'ancien Conservatoire. Le lieu était le plus
malgracieux qui se pût voir. On y accédait par un
couloir étroit, dont le méandre recélait l'inévitable
piège de deux marches obscures. La petite salle était
nue, sans réserve. Devant un grand vieux piano, une
chaise pour le maître, flanquée de deux escabeaux
dont s'emparaient les doyens de la classe, les autres
élèves debout pressés autour. Une crasse auguste en-
gluait les formes et les couleurs; et l'on ne savait pas
ce qu'on respirait là-dedans il semblait que, depuis
Cherubini, personne n'eût ouvert les fenêtres, 'dont
les vitres poudreuses tremblaient au vacarme du fau-
bourg Poissonnière. La lumière, à l'entresol, était si
chiche, qu'il y fallait, certains jours sombres, la chan-
delle. Mais, dès que M. Massenet avait levé sur nous
son œil avide de vie, dès qu'il avait parlé ou mis sa
main au clavier, tout s'éclairait, l'atmosphère vibrait
d'espérances, de jeunes illusions, des plus vives im-
pressions musicales. Son enseignement se bornait à
examiner et à corriger nos travaux, à leur opposer et
à commenter des modèles les principes se dédui-
saient ainsi, au hasard de l'occasion, qui parfois me-
nait loin. On peut concevoir plus de méthode; mais,
MASSENET PAR ÉLÈVES n99
données avec la vivacité d'intelligence et la passion
qu'y apportait M. Massenet, ces leçons avaient un
pouvoir merveilleux d'éveiller et de soutenir l'activité
d'un jeune esprit. Jouant et chantant lui-même, illu-
minant ainsi nos pauvres essais, le maître démêlait
mieux que nous ce que nous avions rêvé d'y mettre, dis-
cernait du premier coup la miette féconde dont nous
n'avions pas su tirer parti; et s'il nous renvoyait,
notre travail en morceaux, il ne nous renvoyait
qu'avec l'ardente confiance de faire mieux, et le
moyen topique d'y réussir. La clarté, la mesure, la
rigoureuse propreté, mais le mouvement juste de la
forme; la sincérité et la simplicité du sentiment là
étaient ses premiers conseils.
On lui a reproché cet enseignement on a dit que
tous ses élèves « faisaient du Massenet ». En sept
années, je ne l'ai pas entendu demander une fois, ou
seulement approuver qu'on en fît. Et ses élèves ont-
ils été seuls à en faire ? Des maîtres mêmes, contem-
porains de M. Massenet, et jusqu'à ses aînés, de com-
bien peut-on dire qu'ils n'ont pas un instant 'subi
l'empreinte de son irrésistible séduction ? Ce sont
les natures amorphes, comme Guiraud et Delibes,
qui peuvent former des élèves qui ne gardent rien
d'elles.
Quant aux auteurs qu'il nous faisait connaître,
M. Massenet les choisissait avec un éclectisme parfait,
et quelquefois le plus loin qu'il pouvait sembler de
son propre idéal. Il trouvait dans chacun l'exemple
efficace, soit pour appuyer quelque précepte tech-
nique, soit, et plus' souvent encore, pour nous faire
saisir de quelles impressions de l'art, de la nature, et
3oo MASSENET PAR SES ÉLÈVES
10décembre1911.
9 décembre.
Mon souvenir de la classe Massenet? Le souvenir
d'une classe où nous allions avec joie, d'un maître
qui était adoré de ses élèves, d'un enseignement vi-
vant, varié, et le contraire de scolastique.
C'est un beau souvenir. Et notre maître sait bien
que ses nombreux élèves lui gardent tous une pro-
fonde reconnaissance.
HENRI RABAUD,
Chefd'orchestrede l'Opéra.
MASSENET PAR SES INTERPRÈTES
11décembre.
2 octobre 1892.
MESSIEURS,
22 février 1896.
MESSIEURS,
7 mars 1903.
MESSIEURS,
C'est le propre du génie d'être de tous les pays.
A ce titre Berlioz est partout chez lui il est le
citoyen de l'entière humanité.
Et pourtant il passa dans la vie sans joie et sans
enchantement. On peut dire que sa gloire présente
est faite de ses douleurs passées. Incompris, il ne
connut guère que les amertumes. On ne vit pas la
flamme de cette énergique figure d'artiste, on ne fut
pas ébloui de l'auréole qui le couronnait déjà.
N'est-ce donc pas une merveille singulière de voir
cet homme, qui avait de son vivant l'apparence d'un
vaincu, créature malheureuse ettourmentée, chercheur
d'un idéal qui toujours semblait se dérober, pionnier
316 MES DISCOURS
M ESSIEURS,
MESSIEURS,
FIN