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De Médéric Gasquet-Cyrus

Adieu, Papa Noël, (« adieu », chez nous,


ça veut dire « bonjour »)

Adieu, Papa Noël, qué mé dis ?


Bien ou bien ? Pasque ma foi, ici,
c’est un peu le oaï. Bien sûr y’a pire
ailleurs, y’a un moulon de pays où
le sang coule à flots, où les gens
sont dans une misère inimaginable,
Mais bon, entre l’OM, les
travaux du tramway, les
bouchons monstres où dégun
ne peut plus bouger dans les
rues de Marseille, les
emboucanades politiques et
les rues couvertes de bordilles,
Marseille, c’est pas vraiment
Non, je vais pas rouméguer, je
vais pas marronner auprès de toi,
pasqu’en plus j’imagine que tu
dois être en train de t’escagasser à
préparer tout ce qu’il faut, à
gansailler ces mouligas de lutins
pour qu’ils se bougent le tafanàri,
et même à préparer ton costume,
parce que tu vas descendre habillé
Bon, alors je vais pas te mettre la
tête grosse comme une coucourde,
ni faire la viole avec toutes mes
paroles, mais il faut quand même
que je t’explique. J’ai pas été très
sage. Pas méchant, non.
Mais j’ai fait des cagades, je me suis
manqué en pagaille, je me suis
souvent engatsé pour rien, j’ai été
parfois une vraie feignasse, j’ai
remis au lendemain des trucs que je
pouvais faire d’entrée, je me suis
mis dans des engàmbis pas
possibles, je me suis parfois encagné
alors que dégun ne voulait
m’emboucaner, j’ai cassé les
Bref, j’ai fait le pagalènti toute
l’année.
Du coup, je vais pas marquer-
mal en te demandant plein de
cadeaux, mais juste une chose,
Papa Noël. Depuis que je suis
minot, je sais que tu mets de la
magie de longue dans le cœur
Alors cette année encore, même
si sur Terre tout part en biberine
et si moi, de mon côté, je me
comporte comme un vrai
tchapacan, fais-moi encore un
petit cadeau : mets un peu de
magie sur nos jours et dans nos
cœurs, surtout pour les pitchouns,
tu serais brave.
Allez vaï, mets bien ton
capèou que tu risquerais de
prendre froid, et ça me ferait
peine.

Merci, Papa Noël. Aïoli sur


toi.

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