La fonction se réfère au droit, le pouvoir à une
capacité, l'influence est de l'ordre de l'effet. La situation d'un cadre est ambiguë. Il doit exercer son pouvoir tant par la fonction qu'on lui a donnée que par l'influence qu'il a su gagner. Pour cela, le pouvoir doit être au double service de l'institution et des personnes sur lesquelles il s'exerce. Sources de pouvoir Une position fonctionnelle (dans le respect des autres) Une vision stratégique De l'expertise (pas des compétences qui soient menaçantes pour l’image que les autres ont d'eux- mêmes), Des moyens de récompense et de coercition (mais mieux vaut impulser que contraindre, pour ne pas rendre dépendant sans adhésion), De l'influence personnelle (par attention aux besoins et aux sentiments, avec justice [« lois »] et soutien [« liens »]. Décalage entre rôles prescrits et missions interprétées Ne pas s’obstiner sur les fonctions (elles sont génériques) Aménager ses rôles (en fonction des contextes) Recadrer ses missions (en rapport avec les objectifs de l’établissement) Réajuster périodiquement l’ensemble Sources d’influence La qualité des relations interpersonnelles (avec une disponibilité qui favorise l'expression ; et des apports en information, contacts, technicité, aides à résoudre les problèmes). La formalisation régulière de rencontres collectives : "un manager ne peut avoir autorité sur un groupe s'il n'a pas l'occasion de lui faire face en tant que groupe, de l'animer et de le confronter". L’exercice du pouvoir (par des actions, des impulsions, des expressions d’attentes et de résultats). Des qualités pour manager La capacité à déployer son énergie de façon soutenue (à moindre fatigue), La détermination à atteindre ses buts (à parvenir à ses fins en dépit des obstacles), L'aptitude à entretenir des rapports positifs avec autrui. Si l'expérience et le savoir-faire exigibles dans un poste sont requis, les échecs sur les lieux de travail ont rarement à voir avec le manque de compétences techniques. C'est l'absence des qualités ci-dessus qui conduit aux problèmes observés. Apprendre à communiquer Avec conscience (en étant vigilant sur les effets de ce qu'on dit ou fait), Avec liberté (en sachant parler de soi et donner son opinion sans réserve), Avec expressivité (le corps ouvert, détendu, impliqué), Avec réciprocité (par sensibilité aux besoins ou aux préoccupations des autres) Avec efficacité (en clarifiant ce qu’on dit, en l’illustrant, en décryptant les messages des autres, etc.). Contre-indications à manager,1 1. la vulnérabilité (ou fragilité psychique et physiologique, car le "métier" de manager est une activité exposée aux blessures relationnelles). Exemples : insécurité personnelle (repli sur soi, agression, hyperémotivité, doute, influençabilité), inhibitions (manque de distanciation face aux évènements), intolérance à la frustration (susceptibilité, peur de la rivalité), fatigabilité (perturbations énergétiques et faible disponibilité). Contre-indications à manager, 2 2. les difficultés d'adaptation (l'inaptitude à supporter ce qui est contradictoire, relatif, et à tolérer la perplexité que cela engendre). Exemples : éthique opportuniste (règles de conduite centrées sur l'intérêt personnel, manipulation, non fiabilité morale), intolérance à l'ambiguïté ou à l'incertitude, incapacité de faire face à l'imprévu ("bien affronter l'urgence, c'est pouvoir discerner l'essentiel"), tendance à renoncer (découragement, inquiétude, velléité). Contre-indications à manager, 3
3. les perturbations de la sociabilité
(réactions de défense, comportements de raideur, d'ambiguïté ou de sujétion affective). Exemples : attitude négative vis-à-vis d'autrui, rigidité, difficulté à inspirer confiance, dépendance ("le manque d'assurance et la crainte de déplaire font de l'individu un être soumis, malléable, en quête de soutien et impropre à faire des choix difficiles").