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La hiérarchie numérique plésiochrone ou PDH (en anglais Plesiochronous Digital

Hierarchy) est une technologie utilisée dans les réseaux de télécommunications afin de
véhiculer les voies téléphoniques numérisées. Le terme « plésiochrone » vient du grec plesio
(proche) et chronos (temps) et reflète le fait que les réseaux PDH utilisent des élements
pratiquement mais non parfaitement synchronisés : ils ont un même débit nominal pour toutes
les artères du même type mais ce débit diffère légèrement en fonction de l'horloge de
traitement local

Les versions européennes et américaines du système différent légèrement mais reposent sur le
même principe, nous décrirons ici le système européen.

Le transfert de données est basé sur un flux à 2 048 kbit/s. Pour la transmission de la voix, ce
flux est séparé en 30 canaux de 64 kbit/s et 2 canaux de 64 kbit/s utilisés pour la signalisation
et la synchronisation. On peut également utiliser l'intégralité du flux pour de la transmission
de donnée dont le protocole s'occupera du contrôle.

Le débit exact des données dans le flux de 2 Mbit/s est contrôlé par une horloge dans
l'équipement générant les données. Le débit exact varie légèrement autour de 2 048 kbit/s (±
50 ppm).

Afin d'amener plusieurs flux de 2 Mbit/s d'un point à un autre, ils sont combinés par
multiplexage en groupes de quatre. Cette opération consiste à prendre 1 bit du flux #1 suivi
d'un bit du #2, puis le #3 et enfin le #4. L'équipement émetteur ajoute également des
informations permettant de décoder le flux multiplexé.

Chaque flux de 2 Mbit/s n'étant pas nécessairement au même débit, des compensations
doivent être faites. L'émetteur combine les quatre flux en assumant qu'ils utilisent le débit
maximum autorisé. Occasionnellement le multiplexeur essaiera donc d'obtenir un bit qui n'est
pas encore arrivé ! Dans ce cas, il signale au récepteur qu'un bit est manquant ce qui permet la
reconstruction des flux à la réception.

La combinaison du multiplexage décrit permet un débit de 8 Mbit/s. Des techniques similaires


permettent d'agréger quatre de ces flux pour former des conduits de 34 Mbit/s puis 140 Mbit/s
et enfin 565 Mbit/s.

Ces débits sont nommés Ei avec :

 E1 correspondant à 2 048 kbit/s


 E2 correspondant à 8 Mbit/s
 E3 correspondant à 34 Mbit/s
 E4 correspondant à 140 Mbit/s (le plus haut débit normalisé)
 560 Mbit/s n'ayant jamais été normalisé, bien que mis en œuvre sur TAT-9, TAT-10,
liaisons sousmarines transatlantiques 1992)

L'utilisation du PDH se limite le plus souvent à 140 Mbit/s après quoi on lui préfère la SDH.

Sommaire
 1 Trame primaire E1, MIC 30 voies (G704)
 2 Le système PDH (G704)
 3 Evolution vers un système synchrone SDH (G707)
 4 Lexique

Trame primaire E1, MIC 30 voies (G704)


La numérisation téléphonique, entamée dans les années 1970 est maintenant terminée en
France. A l'époque, pour des raisons de coût, d'encombrement et de consommation, il n'était
pas possible de numériser les signaux chez l'abonné. La numérisation était effectuée au central
de raccordement pour 30 abonnés simultanément.

Le système utilisait une modulation par impulsion codées (MIC ou PCM en anglais : Pulse
Code Modulation) et un multiplexage temporel ; c'est le principe du MIC 30 voies. Chaque
voie de 1 à 30 est filtrée dans la bande 300 - 3400 Hz (repère T en figure 1) puis
échantillonnée à 8kHz, soit une période de 125 µs. La trame de 125 µs est découpée en 32
intervalles de temps (IT) de 3.9µs ; les instants échantillonnés sont décalés d'une voie sur
l'autre.

Les échantillons analogiques, numérisés sur 8 bits, sont ensuite multiplexés temporellement.
La trame de 125 µs contient donc 32 octets dont 30 correspondent à des voies téléphoniques ;
le débit utile est alors de 32 * 8 bits * 8000 trames soit 2 048 kbit/seconde.

| IT_0 | IT_1 à IT_15 | IT_16 | IT_17 à IT_31 |


+------------------+--------------+----------+---------------+
0 | C1 0 0 1 1 0 1 1 | 15 canaux E0 | 0000SASS | 15 canaux E0 |
1 | 0 1 A S S S S S | | abcdabcd | |
2 | C2 0 0 1 1 0 1 1 | | abcdabcd | |
3 | 0 1 A S S S S S | | abcdabcd | | Sous
multi-trame 1
4 | C3 0 0 1 1 0 1 1 | | abcdabcd | |
5 | 1 1 A S S S S S | | abcdabcd | |
6 | C4 0 0 1 1 0 1 1 | | abcdabcd | |
7 | 0 1 A S S S S S | | abcdabcd | |
__________________
8 | C1 0 0 1 1 0 1 1 | | abcdabcd | |
9 | 1 1 A S S S S S | | abcdabcd | |
10 | C2 0 0 1 1 0 1 1 | | abcdabcd | |
11 | 1 1 A S S S S S | | abcdabcd | |
12 | C3 0 0 1 1 0 1 1 | | abcdabcd | | Sous
multi-trame 2
13 | E1 1 A S S S S S | | abcdabcd | |
14 | C4 0 0 1 1 0 1 1 | | abcdabcd | |
15 | E2 1 A S S S S S | | abcdabcd | |

L'IT_0 est alternativement un mot de verrouillage de trame (MVT/FAW) assurant la


synchronisation, et un octet de service utilisé pour la surveillance de la transmission : calcul
d'erreur, alarme distante. L'utilisation du CRC présente plusieurs avantages : il permet une
protection contre les erreurs d'alignement, mauvaise synchronisation. Le CRC permet par
ailleurs un contrôle de la qualité de communication par mesure de taux d'erreur.

L'IT16 contient la signalisation de 2 voies par trames ; il faut donc 15 trames pour transporter
la signalisation des 30 voies, l'IT16 de la 16ème trame véhiculant des informations de service.
l'IT16 peut constituer ainsi un canal du réseau sémaphore indépendamment des voies
téléphoniques. Toutefois, dans certains cas, l'IT16 peut être affecté au transport d'un canal à
64 kbit/s.

L'équipement de réseau qui construit le signal de base E1 est synchronisé sur une horloge de
référence et construiera le multiplex MIC30 à partir de 30 lignes téléphonique E0 ; l'insertion
des signaux E0 dans la trame E1 ne nécessite donc pas de mécanisme de justification ou
d'adaptation de débit.

Le système PDH (G704)


Afin de constituer des systèmes de débit plus élevés, un multiplexage temporel des trames
MIC est effectué 4 par 4. Dans le réseau actuel, la difficulté provient que les différentes
trames ne sont pas toujours synchronisées. Il faut alors pratiquer le multiplexage plesiochrone.
Les différentes trames sont portées à un débit légèrement supérieur au débit nominal,
permettant ainsi, lorsque cela s'avère nécessaire, l'insertion de bits de justifications qui ne
transportent pas d'information, mais égalisent les débits. Ils sont précédés de bits d'indication
de justification qui spécifient si l'emplacement est occupé par une donnée ou une justification.
Ces bits sont répétés trois fois pour éviter les erreurs.

Le deuxième échelon de la hiérarchie numérique, par exemple, est constitué de 4 signaux E1


et présente un débit de 8448 kbit/sec permettant 120 voies téléphoniques. (2048*4=8192)

La hiérarchie numérique plésiochrone est basée sur le signal E1 qui est construit de façon
octet, les niveaux supérieurs de la hiérarchie sont réalisés par multiplexage bit à bit de 4
signaux de niveau immédiatement inférieur. Ce mécanisme interdit le repérage direct d'un
signal 64 kbit obligeant à démultiplexer toute la structure.

Chaque niveau supérieur est obtenu en multiplexant 4 affluent de niveau inférieur dans un
débit nominal légérement supérieur afin de permettre l'ajout des bits de justification, le mot de
verrouillage (FAW) et les alarmes.

Le multiplexeur PDH dispose d'une FIFO sur chacun des affluents d'entrée ; quand le taux de
remplissage de la FIFO descend sous un certain seuil, le mécanisme ne lit plus de donnée et
utilise l'opportunité de justification comme bourrage.

Trame Constitution Débit Nb de voies Normes associées


TN1-E1 MIC 30 voies 2 048 kbit/s 30 G704 G706
TN2-E2 4 TN1 8 448 kbit/s 120 G741 G742
TN3-E3 4 TN2 34 368 kbit/s 480 G751
TN4-E4 4 TN3 139 264 kbit/s 1920 G751

Ajoutons de façon globale G702, et pour l'aspect interfaces électriques G703. Synthèse des
principales caractéristiques des signaux pdh.
- TN1-E1 TN2-E2 TN3-E3 TN4-E4
Débit 2048 Kbit/s 8 448 kbit/s 34 368 kbit/s 139 264 kbit/s
Tolérance en fréquence +- 50ppm +- 30ppm +- 20ppm +- 15ppm
Frame length 256 bits 848 bits 1536 bits 2928 bits
Mot de verrouillage trame 0011011 1111010000 1111010000 111110100000
rapport nominal de justif. - 0.42424 0.43575 0.41912
Interface physique HDB3 HDB3 HDB3 CMI

Evolution vers un système synchrone SDH (G707)


L'inconvénient majeur du système plésiochrone est la nécessité de démultiplexer tous les
débits pour accéder à un 64k spécifique. Dans les années 1987 à 1989 apparait une nouvelle
hiérarchie numérique internationale de transmission : la Hiérarchie numérique synchrone ;
cette hiérarchie numérique synchrone (Synchronous Digital Hierarchy) est basée sur un débit
STM1 (Mode de Transfert Synchrone de niveau 1). Les principes de définition du STM1 sont
les suivants :

 À chacun des niveaux plésiochrones (2 - 8 - 34 - 140 Mbit/s) est ajouté un en-tête


POH (Path Over Head); il regroupe les informations de service, la justification (gigues
et dérapages) et la mesure de qualité de bout en bout.
 À 150 Mbit/s, en plus du POH, un en-tête SOH (Section Over Head) est ajouté. Il
permet la synchronisation et le contrôle de la qualité de chaque système de ligne ; il
véhicule par ailleurs des voies de services.

Lexique
plésiochrone 
le débit est presque le même (à 10-6 près) pour toutes les artères de même type.
PDH 
Plesiochronous Digital Hierarchy
MIC/PCM 
Modulation par Impulsions Codés
PCM/MIC 
Pulse Code Modulation
IT/TS 
Intervalle de Temps / Time Slot
SDH/HNS 
Synchronous Digital Hierarchy/Hiérarchie Numérique Synchrone
SONET 
Synchronous Optical Network
POH 
Path Over Head
SOH 
Section Over Head
STM-n 
Synchronous Transport Module level n
STS-n 
Synchronous Transport Signal level n
Hiérarchie numérique synchrone

La hiérarchie numérique synchrone ou SDH (en anglais Synchronous Digital Hierarchy)


est un ensemble de protocoles pour la transmission de données numériques à haut débit. Il
relève du niveau 2 du modèle en couches de l'OSI et correspond à SONET aux États-Unis. En
pratique, ces protocoles sont utilisés par les opérateurs de télécommunication pour leur réseau
de transmission.

C'est un réseau de distribution d'horloge qui permet la délivrance de bits en synchronisme de


l'horloge de référence.

L'intérêt de la SDH est la richesse des fonctions de gestion, de surveillance, d'alarmes et


d'auto cicatrisation.

Par ailleurs, la SDH constitue la troisième génération de la hiérarchie de multiplexage des


infrastructures des opérateurs où elle succède à la PDH (E1 (2Mb/s), E2 (8Mb/s), E3
(34Mb/s), etc. en Europe. Ses débits sont appelés STM-i avec le STM-1 égal à 155 Mbit/s.
STM signifie Synchronous Transport Module. Le STM-4 correspond à un débit de 622
Mbit/s, le STM-16 correspond à un débit de 2,5 Gbit/s et le STM-64 correspond à un débit de
10 Gbit/s.

 La SDH est concurrencée par Ethernet. En effet, SDH est une technique
originellement conçue pour gérer les communications en mode circuit, typiquement
les communications téléphoniques. Or, depuis les années 2000, le volume de données
de type paquet a supplanté en quantité celui des données de type téléphonique, laissant
SDH un peu inadapté aux nouveaux services qu'on lui demande aujourd'hui.

 Une nouvelle version de SDH, SDH NG (pour Next Generation), basée sur GFP , a vu
le jour pour faire face à cette situation sans qu'elle soit pour le moment encore
largement déployée.

Sommaire

 1 Les principaux avantages de la SDH

Les principaux avantages de la SDH

Simplification du réseau 

La simplification des techniques de multiplexage / démultiplexage permet l'utilisation


d'un nombre limité d'équipements.

Haute flexibilité 

Possibilité d'accéder aux affluents bas débits sans besoin de décomposer tout le signal
haut débit.
Gestion « In Band » 

Canaux de gestion du réseau intégrés, permettant les fonctionnalités d'exploitation,


d'administration et de maintenance.

Intégration de PDH 

Possibilité de transporter des signaux existants dans PDH. Ceci permet d'intégrer les
équipements SDH dans les réseaux existant, et permet l'introduction d'une large
gamme de services (bas débit comme haut débit).

"Mid fiber meet" 

La norme définit une interface optique qui permet l'interconnexion entre équipements
de constructeurs différents.

Capacité de survie (redondance)

Une vaste utilisation de boucles optiques auto-cicatrisante et de basculements


automatiques dans les équipements, permet aux opérateurs d'obtenir un taux élevé de
disponibilité de service.

Evolutivité 

Facilité d'évolution vers les niveaux de multiplexage supérieurs, l'extension du réseau


et les nouveaux services.

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