Vous êtes sur la page 1sur 1

Intro - chp 8 : le monde d'aujourd'hui

Séance 3 : les flux de commerce et d'investissements à l'échelle mondiale

Chinatown à Châteauroux
Des entreprises chinoises ont entrepris de s’installer dans l’Indre, afin d’y assembler des produits
étiquetés “made in France”. Les emplois qui seront créés réconcilieront-ils les Français avec la
mondialisation ?
La France, connue pour son fort sentiment antimondialiste et ses manifestations
contre les délocalisations, pourrait bien virer sa cuti. La Chine, célèbre usine du monde
accusée de siphonner les emplois français, s’apprête à délocaliser à… Châteauroux. La
mondialisation vient à la rescousse d’un pays en plein blues, confronté à un chômage en
forte hausse. Comble de l’ironie, les travailleurs chinois envoyés sur place pour lancer
le projet s’installeront dans les maisons et casernes construites pour les forces
américaines durant l’âge d’or de la coopération française avec l’OTAN. En 1967, au moment
où les troupes des Etats-Unis se sont retirées, des graffitis sur les murs clamaient :
“US go home”. Aujourd’hui, dans cette petite ville à 230 km au sud de Paris, aucun
panneau ne dit encore “Bienvenue à la Chine”, mais des négociateurs français se sont
rendus à Pékin cet été, pour formaliser le projet Châteauroux Business District (car oui,
faisant fi de la résistance habituelle des Français aux langues étrangères, la zone
économique spéciale a été baptisée en anglais).
En vertu d’un accord signé en juin 2009, de 30 à 50 sociétés chinoises
d’électronique et d’industrie légère y implanteront des usines, et créeront
4 000 emplois, dont 80 % pour les Français. Le projet chinois d’établir à cet endroit les
opérations finales d’assemblage de nombre de leurs exportations vers la France s’inscrit
dans le droit fil d’une tradition instaurée par les sociétés japonaises dans les
années 1970 et 1980. Face au protectionnisme galopant des Européens et des Américains,
les constructeurs automobiles japonais avaient délocalisé une grande partie de leurs
activités à l’étranger. Les critiques à leur encontre n’avaient pas tardé à fondre,
puisque des investissements nippons de plus en plus importants contribuaient à la
création d’emplois dans les pays où ils vendaient leurs voitures. Contrairement aux
Japonais, toutefois, les Chinois n’entendent pas délocaliser des usines entières vers la
France. Des usines chinoises continueront de produire les pièces assemblées en France,
cette dernière étape permettant d’apposer sur le produit final une étiquette “Fabriqué en
Europe” ou “Fabriqué en France”. Avec le transit des pièces par l’aéroport de Châteauroux
ou le port du Havre, les Chinois emploieront de la main-d’œuvre française pour assurer la
finition de produits qui pourront, dès lors, être vendus librement dans l’UE ou exportés
comme marchandise européenne.
Pour l’heure, les Français réagissent avec circonspection. Certains analystes
français redoutent que des produits chinois de mauvaise qualité, qui ont parfois fait
l’objet de rappels ces dernières années, ne nuisent à la réputation européenne avec leur
étiquette “Fabriqué en Europe”. Ces inquiétudes, cependant, sont quantité négligeable
comparées aux gains immédiats qu’augure l’offre chinoise à Châteauroux. Les travailleurs
français, qui ont toujours vu le revers de la médaille de la mondialisation, pourraient
bientôt en découvrir les bons côtés.
D'après un article du Business World (Inde) repris et traduit de l'anglais
dans Courrier international, hebdo n° 1030 du 29 juill. 2010
1- Définissez les mots en gras
2- Reproduisez et complétez le tableau suivant en relevant des informations issus de l'article
Période Années 1950-1960 Années 1970-1980 Années 2010
État qui s'implante à
Châteauroux, en France ou en
Europe
Que viennent-ils faire ?
Quels avantages espèrent-ils
en tirer ?
La France en tire-t-elle des
avantages ? Lesquels ?
Comment réagissent les
Français à cette présence ?
3- Relevez deux signes qui montrent que la mondialisation concerne aussi la culture et les mobilités.

Vous aimerez peut-être aussi