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Profil d’un adéquiste interventionniste

Gilles Taillon

La rumeur voudrait que l’ancien président du Conseil du Patronat du Québec, celui


qui allait devenir l’une des plus grandes déceptions du parlementarisme québécois
moderne, soit en train de se chercher un poste à l’exécutif national de l’ADQ. Gilles
Taillon, qui fut responsable du dossier des finances dans le caucus adéquiste 2007-
2008, est souvent considéré comme un membre de l’aile droite du parti.

Cette dernière hypothèse ne survit néanmoins pas à l’épreuve des faits.


L’ombudsman a répertorié pour vous quelques-unes des déclarations officielles de
monsieur Taillon qui pourraient rendre fier les gourous du modèle québécois.

23 mai 2007

Gilles Taillon émet ses conditions pour le budget. Sa 4e condition est celle de ne pas
augmenter les tarifs perçus par les divers services publics. Cette idée sera
déboutée plus tard par Claude Montmarquette, qu’on ne peut accuser d’être de
gauche, dans le rapport qui portera son nom.

Écouter à partir de 2:35.

20 juin 2007

Gilles Taillon se fait le champion de l’économie planifiée en proposant de


subventionner des régions au détriment d’autres. Il se lève en chambre pour
exprimer cette vision.

16 octobre 2007

Gilles Taillon parle pour la première fois de protectionnisme financier en


déplorant la proportion d’actifs canadiens par rapports aux actifs américains à la
CDPQ.
1 er novembre 2007

Taillon prétend, à 4:40 de ce vidéo, que non seulement le gouvernement doit-il


éponger la dette relative à l’îlot voyageur de l’UQAM, le gouvernement doit leur
donner encore plus de nos taxes et impôts.

23 novembre 2007

Le député de Chauveau de l’époque propose une politique d’achat local pour les
entreprises québécoises du milieu manufacturier. C’est l’une de ses dernières
déclarations (2 :00) à l’Assemblée Nationale avant un long silence radio…

31 janvier 2008

Taillon souligne à un journaliste du canal Argent que la CDPQ aurait du acheter


Bell et Alcan.

« De son côté, Gilles Taillon, le porte-parole de l’opposition officielle en matière de


finances, dit partager les préoccupations de Jacques Parizeau. Le député de Chauveau
s’inquiète du peu de place que la Caisse de dépôt réserve à son mandat pour
développer l’économie du Québec en plus de son rôle de fiduciaire. « Si la Caisse laisse
passer des entreprises comme Alcan dans des mains étrangères, cela participe à
l’affaiblissement de Québec inc. », dit le lieutenant de Mario Dumont. »

17 avril 2008

Le grand retour de Gilles Taillon se fait sous une note questionnable alors qu’il émet
le grand principe d’Obama : Privatiser les profits et socialiser les pertes.

21 octobre 2008

À 0:45 de ce vidéo, Taillon, inspiré par la campagne du démocrate demande un


« bailout » pour les entreprises exportatrices canadiennes.
22 octobre 2008

Pour finir en beauté sa carrière de député, Gilles Taillon avoue finalement qu’il
n’est pas de droite en chambre.

« On peut déplorer peut-être, Mme la Présidente... on pourrait déplorer, si on faisait un


débat théorique, qu'on n'ait pas, au moment où il y avait une croissance économique au
Québec, engrangé des argents pour faire face à une situation comme celle-là. Je ne
pense pas qu'il est temps de faire un débat économique sur le mérite de la théorie de
Keynes, qu'il fallait engranger puis que maintenant on peut aller en déficit, je pense
qu'on n'est pas là. Nous croyons qu'il y a encore, au gouvernement, (…), qu'il y avait
des possibilités, sans retomber en situation de déficit, pour l'instant, de mettre en place
des mesures. »

Non, Gilles Taillon n’est pas de droite!

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