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I – LA CONCURRENCE DÉLOYALE

A – LES PRATIQUES COMMERCIALES DÉLOYALES

Transmission de la directive du 11 Mai 2005 dans le Code de la consommation

B – L’ACTION EN CONCURRENCE DÉLOYALE

1 – LE RÉGIME DE L’ACTION
b) Le préjudice : une jurisprudence favorable

* il n’est pas indispensable que les entreprises soient en situation de concurrence,

* un trouble commercial

* pas nécessaire de rapporter la preuve d’un préjudice chiffré, le préjudice s’inférant


directement des actes déloyaux : Com. 18 décembre 2007.

Qui peut agir ?

- un syndicat professionnel, mais pas une association de consommateurs,

Quelle juridiction ?

- règles habituelles : TGI si un commerçant intente une action contre un non-commerçant,


COM sinon ;

- vis-à-vis du salarié, le CPH est compétent lorsque le contrat de travail comportait une
clause de non-concurrence (le juge commercial n’est plus obligé de sursoier à statuer) :
fondement des actions différent ;

Quel délai ?

5 ans depuis la réforme.

Quels effets ?

- des dommages intérêts

- interdiction d’exploitation du nouveau commerce pendant 5 ans dans un rayon de 50


km pour mettre fin « au trouble causé par les agissements » : Com, 28 avril 1980 : cette
jurisprudence paraît critiquable, dans la mesure où le débouché normal est de faire
cesser la malhonnêté dans l’exercice de la concurrence, et non la concurrence elle-même
(qui n’est pas interdite) ;

2 – L’EXTENSION DE L’ACTION : LE PARASITISME (1382)


Sont à distinguer :

a - concurrence parasitaire

C’est une forme de concurrence déloyale.

FORMATION EUROJURIS 12 SEPTEMBRE 2008 : CONCURRENCE


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- un risque de confusion, dévalorisation engendré par les faits reprochés : Cass. 26 mars
2002, 99-19407.

- mais il peut y avoir concurrence parasitaire en l’absence de tout risque de confusion :


était relevé la volonté manifeste de se situer « dans le sillage » du concurrent

b - agissements parasitaires

Ce situe entre entreprise qui ne sont pas en situation de concurrence sur le marché.

Ce sont les mêmes mécanismes que la concurrence déloyale, mais ce n’est pas de la
concurrence déloyale. On utilise la réputation d’autrui dans un domaine d’activité
différent.

Ce n’est pas le détournement de clientèle, qui est réparé, mais l’affaiblissement de la


notoriété de la marque utilisée.

Cass. Com 30 janvier 1996 : « La Hollande, l’autre pays du fromage », et « La Côte


d’Azur, l’autre pays de la tulipe ».

En matière de marque L. 713-5 du Code de la propriété industrielle.

3 – RAPPORTS ENTRE L’ACTION EN CONCURRENCE DÉLOYALE & ACTION


EN CONTREFAÇON
a – Actions distinctes

* des causes différentes :

- contrefaçon : atteinte à un droit privatif (brevet, marque),

- concurrence déloyale : pas de protection d’un droit privatif en particulier

* des objets différents :

- contrefaçon : rétablir le monopole d’exploitation dans toute sa plénitude ; DI. L’action


comporte aussi un volet pénal.

- concurrence déloyale : condamnation du défendeur à cesser son comportement & DI.

* les actions peuvent être exercées simultanément, ou séparément, le sort de l’une


n’ayant en principe pas d’incidences sur le sort de l’autre ;

* des faits distincts doivent être en principe invoqués.

b – Des rapprochements, ou « substitutions », ou « compléments »

- concurrence déloyale substitut de la contrefaçon : lorsque l’action en contrefaçon


échoue comme étant irrecevable , ou mal fondée. Ex. : marque générique ou usuelle (non
protégée)

- cumul possible : des faits distincts pour les deux actions. Ex. : un commerçant reproduit
un aspect distinctif d’un produit marqué, mais non compris dans l’enregistrement, par
exemple imitation de l’emballage.

- cumul impossible : Com., 6 mai 2003.

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II – LES CLAUSES DE NON-CONCURRENCE

A - LE REGIME GENERAL

= clause par laquelle une partie s’engage, dans les conditions prévues à la clause, à ne
pas faire concurrence à l’autre partie.

Plusieurs terminologies : non rétablissement, non réembauchage, etc..

Si la clause est licite, c’est la concurrence qui est interdite, alors même que la
concurrence s’exercerait de manière loyale : on chasse 1382 du Code civil. Il y a un
créancier de l’obligation contractuelle, et un débiteur.

1 – CONDITIONS DE VALIDITÉ
Point de rencontre de 2 principe : principe de liberté du commerce et de l’industrie &
principe de la liberté contractuelle , principes d’égale valeur à concilier.

- clause limitée quant à son objet, c'est-à-dire quant à la nature de l’activité


commerciale ou professionnelle : une activité clairement définie ;

- clause limitée soit dans le temps, soit dans l’espace : Cass. Civ. 25 mai 1987.
Mais une tendance réelle à l’exigence d’une double limitation.

- clause qui ne soit pas disproportionnée

* au regard de l’objet du contrat : 3 ans / 30 km Cass. Com. 4/01/1994

* au regard des intérêts légitimes à protéger : Civ. 1ère 11/05/99 pour une clientèle civile.

Il ne faut pas que la clause ait pour résultat d’interdire au débiteur toute activité
professionnelle en rapport avec ses compétences, et sa notoriété.

2 – LE RÉGIME DE LA CLAUSE
- Transmissibilité

L’engagement au départ souscrit par une personne physique, qui crée une personne
morale : l’obligation pèse sur la personne morale (Cass. Com. 5 février 1991)

La clause ne lie que la société contractante, et pas les autres sociétés du même groupe.

Pour une cession de FDC, transmission active à l’ayant cause particulier : Cass. Com. 30
mai 1962

- Interprétation : une interprétation au profit du débiteur.

Concurrence active : on va démarcher les clients interdits / concurrence passive


autorisée : le débiteur se contente d’accepter les commandes des clients qui habitent à
l’intérieur de la zone interdite

Com. 5 juillet 1976

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- Sanctions :

* dommages intérêts

Pour l’évaluation du préjudice, une jurisprudence récente, du 31 mai 2007 : le


contrevenant à une obligation de ne pas faire, doit des dommages intérêts par
le seul fait de la contravention (concurrence entre médecins)

Les juges prennent en considération le chiffre d’affaire réalisé par le débiteur.

* résolution du contrat qui contient la clause pourrait être une sanction , pour une
violation suffisamment substantielle

* exécution forcée en nature : cessation de l’activité exercée au mépris de la clause,


qui pourrait être prononcée en référé.

B – RÉGIMES SPÉCIAUX

1 – Cession de fonds de commerce

L’obligation de non-concurrence existe même en l’absence de clause du fait de la


garantie d’éviction

Cass. Com. 14 avril 1992 : 10 ans après la vente, le vendeur se réinstalle pour exercer le
même type de commerce.

Si je reprends la clientèle cédée, je viole la garantie de non-éviction. Ce n’est pas de la


concurrence déloyale.

2 – Le bail commercial

Le bailleur conserve le droit de louer à des commerces concurrents : pas d’obligation de


non-concurrence de plein droit à la charge du bailleur. Il faut une clause expresse du bail,
liant le bailleur.

3 – Règlements de copropriété

En principe, interdiction de clauses de non-concurrence dans un règlement de


copropriété.

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