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À propos de l’attentat
contre Juvénal
habyarimana
Ce ne fut pas une mince surprise que d’apprendre, grâce aux arti-
cles de la journaliste belge Colette Braeckman, dès le mois de juin
1994, que les auteurs de l’attentat où avait disparu les présidents du
Rwanda et du Burundi pourraient avoir été des soldats français.
Ainsi, non seulement la France avait appuyé le régime ethniste avant
le génocide, non seulement l’armée génocidaire était une créature
française, mais, de plus, l’attentat qui déclencha le génocide aurait
été mis en œuvre par les services français.
Notes
1. Selon Dassault, fournisseur de l’avion, cette « option » permettant d’esquiver un tir « sim-
ple » aurait été omise sur le modèle livré au président rwandais – ainsi que la « boîte noire
», comme on aura l’occasion de voir plus loin.
2. Dans Rwanda : trois jours qui ont fait basculer l’histoire, de Filip Reyntjens, Cahiers africains
n° 16, page 45, L’Harmattan, 1995. Reproduits également dans les annexes du rapport de
la Mission parlementaire à qui Reyntjens les aura fourni.
3. Dans rwanda, histoire d’un génocide, Fayard, 2004.
4. ironique, mais non moins vraisemblable : après avoir participé à l’assassinat du président
burundais à Kigali, ce militaire d’élite aurait été chargé de la protection de son successeur…
excellente couverture… Le métier de chef d’État pouvait effectivement sembler à hauts
risques au Burundi, et mériter une telle « protection » : l’antérieur Président, Melchior
Ndadaye, « au profit » duquel les « actions de sécurité rapprochées » étaient censées être assu-
rées par… Paul Barril, était mort en 1993, moins d’un an auparavant.
5. Dans Rwanda : le génocide, paru aux éditions Dagorno en 1998.
6. Dans son livre Guerres secrètes à l’Élysée, Albin Michel, 1996.
7. Le plus célèbre de ces mercenaires d’Afrique, Bob Denard, a publié ses mémoires sous le
titre Corsaire de la République. « Ce n’est pas l’appât du gain ni le goût de la notoriété ou du sang
qui ont dicté mon action, mais le désir de servir mon pays », déclare-t-il en préambule. « La France
m’a soutenu ou du moins m’a-t-elle toujours laissé faire. » Foccart confirmait, en déclarant, au procès
de Bob denard, avoir toujours été au courant de ses activités, le qualifiant de « patriote qui a servi son
pays ».
8. Voir L’inavouable, page 256.
9. Le commandant Grégoire de Saint-Quentin apparaît dans ce récit anecdotiquement, sur-
tout parce qu’il est intervenu le premier pour examiner les décombres de l’attentat, et