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l'obligation de la zakât

Date 16/11/2005 18:17:44 | Sujet : Actes d'adorations

L’obligation de la Zakât
Shaykh Sâlih Al-Fawzân

Sachez, qu’Allah vous accorde ainsi qu’à moi le succès, qu’il est nécessaire de connaître en
détails les règles de la Zakât, ses conditions, à qui elle est obligatoire et à qui elle revient, et
quel en est le montant.

La Zakât est un des piliers de l’islam et de ses grands fondements, comme le montrent les
preuves du Coran et de la Sunna. Allah a lié la Zakât à la prière dans Son Livre en 82
endroits, ce qui montre sa grande importance et son lien fort avec la prière. Ceci, au point
que le Véridique de cette Communauté et le successeur du Prophète (salallahu’ alayhi
wasalam), Abû Bakr As-Siddîq, a dit : « Je combattrai celui qui dissociera la prière de la
Zakât. »

Allah dit : « Accomplissez la prière, acquittez la Zakât, et inclinez-vous avec ceux qui
s’inclinent. » (Al-Baqarah : 43)

« Accomplissez la prière et acquittez la Zakât. » (Al-Baqarah : 110)

« Si par la suite ils se repentent, accomplissent la prière et acquittent la Zakât, alors


ne leur faites aucun mal » (At-Tawbah : 5)

Et le Prophète a dit : « L’islam est bâti sur cinq : l’attestation qu’il n’y a de divinité digne
d’être adorée qu’Allah et que Muhammad est le Messager d’Allah, l’accomplissement de la
prière, l’acquittement le la Zakât, le pèlerinage à la Maison sacrée et le jeûne du mois de
Ramadan. » (Al-Bukhârî et Muslim)

Les musulmans sont unanimes sur son caractère obligatoire, qu’elle est le troisième pilier de
l’islam, la mécréance de celui qui renie son caractère obligatoire et le combat contre celui
qui refuse de la donner.

Elle a été rendue obligatoire en l’an deux de l’Hégire. Le Prophète (salallahu’ alayhi
wasalam) envoya des agents pour la récolter et la recouvrer, afin qu’elle parvienne à ceux
qui la méritent, ce qui fut aussi la sunna des califes bien guidés et des musulmans après
eux.

La Zakât est un acte de bienfaisance envers les créatures d’Allah, c’est aussi une
purification des biens de toute souillure, une protection contre les fautes et une adoration du
Seigneur. Allah dit : « Prélève de leurs biens une aumône par laquelle tu les purifies et
les élèves, et invoque pour eux. Ton invocation est un apaisement pour eux. Et Allah
entend parfaitement et Il sait tout. » (At-Tawbah : 103). De plus, c’est une purification des
âmes contre l’avarice et une épreuve pour le riche qui doit se rapprocher d’Allah en donnant
une partie de ce qu’il aime parmi ses biens.
Allah a rendu la Zakât obligatoire sur les biens qui apportent le réconfort et multiplient la
prospérité et le profit, comme ce qui provient des troupeaux et des grains, des transactions
commerciales comme l’or, l’argent ; et les biens destinés à la vente. Allah a fixé le montant
de la Zakât en fonction du labeur accompli pour obtenir le bien sur lequel on va s’en
acquitter. Il a rendu obligatoire de donner un cinquième de la valeur des trésors
(découverts), un dixième de ce qui ne nécessite un effort qu’une des deux parties — ce qui
est arrosé uniquement par la pluie — un vingtième de ce qui nécessite un effort des deux
parties, et un quarantième de ce qui nécessite beaucoup d’efforts et de changements
comme les espèces et les biens destinés à la vente.

Allah a nommé cette aumône Zakât car elle purifie (du verbe zakkâ, yuzakkî, purifier) l’âme
et les biens. Ce n’est pas une amende ou un impôt qui diminue les biens et nuit à celui qui
donne, au contraire elle augmente les biens d’une manière dont l’individu ne s’attend pas.
Le Prophète a dit : « Jamais des biens n’ont été diminués par une aumône. » (Muslim)

Dans la Législation, la Zakât est donc un devoir obligatoire sur un bien particulier, qui revient
à une catégorie de gens donnés en un temps déterminé — qui est de posséder ces biens
une année entière — sur les troupeaux, les espèces et les biens destinés à la vente ; lors de
la récolte pour les cultures, le miel (il y a une divergence sur cet avis), donner une part des
minerais (en dehors de l’or et de l’argent il y a une divergence) ; et le coucher du soleil de la
nuit du ‘Îd pour Zakât Al-Fitr.

La Zakât est obligatoire au musulman s’il remplit cinq conditions :

1 – la liberté. La Zakât n’est pas obligatoire à l’esclave car il n’ a pas de biens propres, et ce
qu’il possède appartient à son maître, ainsi sa Zakât doit être acquittée par son maître.

2 – Que le propriétaire des biens soit musulman. La Zakât n’est pas obligatoire au
mécréant, on ne lui demande pas de s’en acquitter car c’est une adoration et une
obéissance à Allah, et le mécréant ne fait pas partie de ceux qui adorent (se rapprochent) et
obéissent à Allah. Ceci car la Zakât demande une intention (niyah, en toute pureté pour
Allah) qui n’est pas présente chez le mécréant. Quant au fait de dire qu’elle lui est malgré
tout obligatoire, qu’il est concerné par l’ordre d’Allah et qu’il sera châtié dans l’au-delà pour
l’avoir délaissée, c’est un sujet de divergence entre les savants. Dans le hadith de Mu’adh
ibn Jabal : « Appelle-les à attester qu’il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah et que
Muhammad est le Messager d’Allah — puis il cita la prière — et s’ils t’obéissent en cela,
apprends-leur qu’Allah leur a imposé un aumône prise de leurs riches et donnée à leurs
pauvres. » (Al-Bukhârî et Muslim) Il a donc fait de l’islam une condition d’obligation de la
Zakât.

3 – Posséder le minimum (Nisâb). Elle n’est donc pas obligatoire en deçà, et c’est une
valeur connue dont le détail viendra (la valeur de 83g d’or), que le propriétaire soit jeune ou
âgé, fou ou doué de raison, ceci car les preuves sont générales.

4 – Réellement posséder le bien et que celui-ci ne soit pas lié au droit d’un tiers. Il n’y
a donc pas de Zakât sur les biens que l’on ne possède pas vraiment, comme l’argent acquis
par une dette.

5 – Posséder ce bien pour la durée d’une année, d’après le hadith de ‘Â’ishah : « Pas de
Zakât sur les biens pour lesquels une année ne s’est pas écoulée. » (Ibn Majâh)

Ceci pour tout ce qui ne sort pas de la terre comme les grains ou les fruits. Par contre pour
tout ce qui sort de la terre, il faut verser la Zakât lors de la récolte, et il ne faut pas attendre
un an. Cette durée n’est une condition que pour les espèces (l’argent), les troupeaux, les
biens destinés à la vente, par facilité pour son propriétaire afin qu’il puisse pleinement faire
fructifier ses biens.

Quant aux petits des troupeaux sur lesquels il faut payer Zakât et les bénéfices du
commerce, le temps (pendant lequel il faut les posséder) est celui des biens desquels ils
sont tirés, il n’est donc pas nécessaire d’attendre une année entière si la valeur des biens
dont ils sont tirés a atteint le Nisâb. Si ce n’est pas le cas, la période commence dès qu’on
atteint le Nisâb.

Celui qui a prêté de l’argent à un pauvre, donne la Zakât sur cette somme une seule fois
lorsqu’il la récupèrera, d’après ce qui est authentique des paroles des savants. Mais s’il a
prêté à un riche, il doit payer la Zakât sur cette somme chaque année.

Quant aux autres biens acquis et utilisés, il n’y a pas de Zakât dessus, comme les maisons
habitées, les vêtements ordinaires, les meubles de la maison, les voitures et les bêtes
montées et utilisées.

Quant aux biens destinés à la location, comme les voitures, les magasins et les maisons, il
n’y a pas de Zakât sur le bien lui-même mais sur les bénéfices de la location, si cela atteint
la valeur du Nisâb, seuls ou ajoutés aux autres biens possédés depuis un an.

Si celui qui doit d’acquitter de la Zakât meurt avant d’avoir pu le faire, ses héritiers doivent
le faire pour lui, car c’est un devoir obligatoire qui ne disparaît pas avec la mort. Cela reste
une dette pesant sur le mort et dont il faut d’acquitter.

Source : Al-Mulakhas Al-Fiqhi p.229-232.


Traduit par les Salafis de l’Est

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