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Quand la terre tremble…

Le 11 juin 1909, à 21h07 un tremblement de terre


secoue la Provence faisant 46 morts, 250 blessés ;
2000 maisons sont endommagées !
C’était sous nos pieds entre Pays d’Aix et Pays de Salon !

100 ans plus tard :


Où en sommes-nous ?
Quel est ce risque ?
La Provence peut-elle encore trembler ?
Si cela arrivait, serions-nous prêts ?

L’État, la Région PACA, le Département des Bouches-


du-Rhône, la Communauté du Pays d’Aix et l’Agglopôle Provence
Coll. O. GERIN.
(Salon) ont voulu commémorer ce tragique événement pour
rappeler ce risque à la mémoire collective.

3 sites :
3 expositions complémentaires
1909 : un séisme destructeur,


Espace Géosciences-Provence
(musée de géologie & d’ethnographie).
13 cours Foch, 13 640 La Roque d’Anthéron.
La faille de la Durance,


une cassure majeure entre Alpes et Méditerranée.


Maison du Parc (Parc naturel régional du Luberon).
Place Jean Jaurès, 84 400 Apt.
Aléas sismiques, vulnérabilité et parasismique.
 BD Carto®, BD Alti®, © IGN - PFAR 2000 CRIGE .

Pôle historique minier (Musée de la mine).


13850 Greasque.

La mise en commun des compétences de chercheurs et de 3 musées


permet une présentation des connaissances actuelles sur le phéno-
mène géologique responsable du séisme de 1909 dans la région.
Chaque exposition se veut l’interface du grand public et de la com-
munauté scientifique

Musée de la Mine, Gréasque. Musée de géologie et d’ethnographie. Musée de paléontologie.


Conception et réalisation : alinelaage@paroledimage.com – Impression : Jean-Pierre Favier (84).
Le risque sismique

Définir le risque sismique d’un territoire


c’est tenir compte de 2 composantes :

LA VULNÉRABILITÉ DES ENJEUX

L’ALÉA SISMIQUE

* © Classeur.

* © Classeur.
Définir la vulnérabilité, c’est évaluer la capacité à résister
à l’agression et identifier les principaux points de fragilité
pour les renforcer.
Définir l’aléa, c’est pointer l’agresseur potentiel Il faut prendre en considération toutes les composantes d’un
L’aléa est la probabilité pour un territoire, de connaître territoire (état du bâti, infrastructures, concentrations de
un séisme d’intensité donné. populations, industries, économie…)
Il y a donc plusieurs facteurs de vulnérabilités (structurelles,
individuelles, économiques…) et plusieurs façons de les
appréhender.

Il y a plusieurs façons d’approcher l’aléa :

1
Identifier l’origine des séismes
Localiser les failles


Préciser si elles sont actives ou non




Évaluer leur potentiel sismique




(Magnitude possible, récurrence, profondeur).


On obtient une carte sismotectonique

Fond : carte géologique Directions des contraintes Épicentres de séismes enregistrés (entre 1962 et 2008)
de la France (BRGM, 1996) réseau LDG/CEA et RENASS/LDG
Tracé des failles extrait de la Contrainte compressive M>=5
carte géologique de la France horizontale principale
4 <= M < 5
au 1/1OOO OOO, modifié
Contrainte distensive Épicentres de séismes historiques (SISFRANCE, BRGM/CEA/IRSN)
Tracé des failles majeures horizontale Qualité de localisation fiable à moyennement fiable.

Jeux des failles actives Indices néotectoniques Io = VIII ou Io = VIII-IX

Inverse Indice de rupture en surface des terrains Io = VII ou Io = VII-VIII


produite par le jeu d'une faille durant Io = VI ou Io = VI-VII
Décrochant le Quaternaire

Carte sismotectonique de la région PACA.


BRGM 2009.

2
Définir les séismes susceptibles
d’affecter un territoire.
Deux méthodes sont possibles :
Définir pour une période donnée, le séisme le plus


fort susceptible de se produire.


C’est l’approche probabiliste
En France, on exprime cette probabilité par une accélération du sol
(m/s²) se produisant de façon certaine sur une période de 475 ans.

Identifier le séisme historique le plus puissant.




C’est l’approche déterministe

Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer.

3
Caractériser localement
les mouvements du sol
Il faut tenir compte des caractéristiques du sous sol
(géologie et lithologie) et de la topographie de
chaque site qui modifient le mouvement sismique,
en l’amplifiant ou en le diminuant.
C’est l’évaluation de l’aléa local

* Classeur « Le risque sismique en PACA », co-édition Région PACA, BRGM, DREAL PACA
avec la collaboration du CETE Méditerranée, décembre 2006.
Conception et réalisation : alinelaage@paroledimage.com – Impression : Jean-Pierre Favier (84).
Aléa régional

Cinquante ans d’enregistrement des tremblements de la Terre


et une meilleure connaissance de la géologie régionale, ont permis
de mieux appréhender la partie « agression » du risque sismique.
Beaucoup de découvertes sont encore nécessaires pour mieux
cerner ce risque majeur ; c’est le travail des scientifiques.

Zonage de l’aléa sismique,


un concept probabiliste
C’est le nouveau zonage réglementaire (carte) qui doit servir de base
pour l’application des futures règles européennes en matière de
constructions parasismiques (EUROCODE.8).

L’évaluation probabiliste indique en tout point du territoire, le niveau


d’accélération de sol (m/s²) susceptible d’être atteint et cela pour une
période de temps donnée.

Concernant les ouvrages courants (dits à « risque normal »), on retient


une période de 475 ans durant laquelle la probabilité qu’un séisme se
produise est certaine. On peut aussi dire qu’il y a une probabilité de
10% qu’un séisme se produise en 50 ans.

Ce nouveau zonage tient compte de l’évolution des connaissances Zonage probabiliste

géologiques et sismiques. Moyen


Modéré
Faible
Très faible

MEEDM.

L’évaluation déterministe :
une approche plus géologique
Cette approche s’appuie sur des analyses détaillées des sources
sismiques régionales, de leur dynamique et sur l’observation de la
sismicité. À partir d’une analyse des données géologiques et sismo-
logiques, le zonage établi délimite des unités qui correspondent soit
à des domaines (ou surfaces) géographiques soit à des structures
sismogènes (failles ou systèmes de failles). Chaque unité est carac-
térisée par un séisme maximal historiquement vraisemblable (SMHV) :
il s’agit du plus fort séisme connu au sein de l’unité.
Il est considéré qu’un séisme du même type peut se produire dans
Faille active
l’avenir en tout point de l’unité.
Système de failles actives
Domaine peu déformé Ce zonage sismique concerne les installations classées dites à « risque
Extrait du « Zonage sismique de la France métropolitaine pour l’application des règles pa- spécial ».
rasismiques aux installations classées dites à risque spécial ».
Document BRGM, n°279, 1998, mise à jour 2009.

Nom de l’unité Nom de l’unité Magnitude du SMHV Profondeur focale

S17 Zone du Tricastin M = 4,5 3 km


S20 Zones externes alpines septentrionales Proche : M = 5,0 Proche : 5 km
Lointain : M = 5,7 Lointain : 15 km
S25W Zone Ubaye-Mercantour M = 5,0 9 km
S25E Alpes Ligures méridionales M = 6,3 8 km
S26 Alpes méridionales et arcs de Digne-Castellane-Nice Proche : M = 4,7 Proche : 3 km
Lointain : M = 5,7 Lointain : 15 km
S27 Chevauchements alpins sud-provençaux M = 6,0 5 km
S36 Océan ligure nord oriental M = 6,3 8 km
F11 Faille de Nîmes M = 4,9 4 km
F12 Faille de Ventoux-Lure M = 4,0 2 km
F13 Système de failles de Salon-Cavaillon M = 4,2 5 km
F14 Système de failles de la Moyenne Durance M = 5,1 5 km
D20 Domaine des Baronnies Io = < = VI
D21 Domaine provençal M = 4,0 4 km
D22 Camargue M = 4,1 10 km
L’évaluation déterministe de l’aléa sismique de la métropole française a été publiée en 1998 (Blès etal., document BRGM n°279).
Ce zonage est conforme à la démarche préconisée par l’arrêté du 10 mai 1993.
Conception et réalisation : alinelaage@paroledimage.com – Impression : Jean-Pierre Favier (84).
Aléa local, effets de sites
et effets induits

Même loin d’une source potentielle de séisme, le danger existe !


1909 nous le démontre à Vernègues.
Si l’amplitude des ondes décroît en s’éloignant de l’épicentre
leur effet destructeur peut être amplifié par une caractéristique
géologique ou topographique sur un territoire :
ce sont les effets de sites.

Collection O. GERIN

Un séisme peut avoir des effets


destructeurs différents selon les lieux

Intensité
ressentie
Villages perchés, attention danger ! I = IX
I = VIII-IX
I = VIII
Le 11 juin 1909, Vernègues pourtant éloigné de l’épi- I = VII Isoséiste VIII
I = VI-VII
centre est rasé de la même façon que Lambesc et I = VI
I = V-VI Isoséiste VII
St-Cannat (Intensité VIII à IX) ! Pourquoi Vernègues et I=V
I = IV-V Isoséiste VI
pas La Roque d’Anthéron ? I = IV

Petit village perché de Provence les ondes sismiques


ont été réfléchies comme au billard par la forme du
promontoire, amplifiant l’effet destructeur. Le même
phénomène, s’est déroulé sur la colline du Foussa à Séisme du 11 juin 1909 : carte des intensités observées.
D’après BRGM/EDF/IRSN, Sisfrance, 2006
Rognes ; c’est un effet de site.

Effets de site directs


Les caractéristiques mécaniques du sous-sol, la géométrie des formations
géologiques, peuvent amplifier la propagation des ondes sismiques :
ce sont des effets de site liés à la nature et à la structure du sol.
Collection O. GERIN
Les ondes sismiques peuvent être piégées et amplifiées au sommet des
buttes, sur les rebords de plateaux ou de falaises, on parle alors d’effet
de site topographique.

Effets de site directs et induits.*


* © Classeur.

Collection O. GERIN.

Falaises, mines et effets induits !


Les falaises et talus peuvent s’effondrer ou glisser, de même que
les cavités souterraines, qu’elles soient naturelles, ou bien liées
à l’activité humaine comme les mines du bassin de l’Arc ( voir
panneau mines).

* Classeur « Le risque sismique en PACA », co-édition Région PACA, BRGM, DREAL PACA
avec la collaboration du CETE Méditerranée, décembre 2006.
Conception et réalisation : alinelaage@paroledimage.com – Impression : Jean-Pierre Favier (84).
Mines & séismes
Les séismes liés à l’activité
humaine

Les risques de l’après-mine


L’exploitation du Bassin Houiller de Provence s’est arrêtée en 2003.
Au total, 150 millions de tonnes de lignite ont été extraites.
La stabilité des terrains après l’arrêt de l’exploitation est un sujet
très sensible. Des désordres et des accidents importants sont
survenus dans d’autres mines abandonnées. En Provence, aucun
événement majeur de surface ne s’est produit en phase
d’exploitation, grâce en partie, au contexte géologique du gisement
(couches de lignite peu épaisses, régularité et grande profondeur).

Dans les zones d’exploitation


par « chambres et piliers » :

Le risque zéro n’existe pas sauf à s’entourer de


marges de sécurité qui pourront apparaître
comme inacceptables dans un contexte
de forte pression immobilière.

Sur les zones influencées par les exploitations


« longues tailles », le comblement des vides
créés par l’avancement des exploitations, a
engendré des affaissements de surface qui Carte des concessions et de la production.
Charbonnage de France.
se sont stabilisés en 3 ou 4 années.

L’histoire de la mine montre


que les phénomènes destructeurs dus
aux travaux miniers en Provence sont
Différents risques existent exceptionnels, mais ils ne doivent pas
être écartés dans le long terme.
Les reprises d’affaissement ne sont pas brutales et seraient
de faible amplitude avec des effets très limités. Ce phénomène Toutefois les galeries les moins profondes et les orifices en
n’a jamais été observé localement. surface (puits et descenderies) susceptibles de s’effondrer,
ont été rebouchés. Les galeries plus profondes, qui ne pré-
Les effondrements, par leur brutalité, sont évidemment les
sentent aucun risque de fontis, sont conservées en l’état,
phénomènes les plus redoutables quant à leurs conséquences.
l’eau reprenant ses droits et maintenant une pression dans
Le fontis correspond à un effondrement brutal mais localisé
ces cavités.
se manifestant sous la forme d’un entonnoir ou d’un cratère
Par mesure de sécurité, une veille ainsi qu’un réseau de
à la surface du sol. L’effondrement brutal se traduit par un
capteurs ont été mis en place au Puits Yvon Moradat afin
abaissement à la fois violent et spontané de la surface sur
d’analyser dans le temps les phénomènes qui pourraient
parfois plusieurs hectares et plusieurs mètres de profondeur,
être observés et prévenir les risques.
tout le terrain au dessus de la cavité s’effondrant d’un coup. On
peut bien sûr se rassurer en observant que les effondrements
brutaux ne se sont jamais produits dans les deux cents derniè-
res années. Quant aux fontis, plus fréquents, ils ont toujours
été d’une ampleur très limitée et liés aux orifices débouchant
au jour.
Les « coups de terrain », dont l’effet le plus sensible est un
ébranlement brutal, sont comparables à une forte détonation.
Ils accompagnent la phase d’exploitation, leur occurrence après
l’arrêt des travaux est nulle à très faible.

L’effondrement appelé Fontis


© D’après le classeur « Le risque sismique en PACA », co-édition Région PACA, BRGM, DREAL PACA
avec la collaboration du CETE Méditerranée, décembre 2006.
Conception et réalisation : alinelaage@paroledimage.com – Impression : Jean-Pierre Favier (84).
Ponts, barrages,
ouvrages à risque spécial

Les ouvrages pour lesquels les effets sur les personnes


et l’environnement résultant d’un séisme peuvent ne pas être
circonscrits au voisinage immédiat, font l’objet d’une
attention particulière et d’une réglementation
plus contraignante et spécifique.

Détail pilier pont TGV.

Pont du TGV.

Ouvrages à risques spéciaux


Les ouvrages tels que les installations classées, les barrages et les
centrales nucléaires font l’objet d’un cadre réglementaire et
technique spécifique imposant des exigences de sûreté (panneau
ASN/IRSN). Les exploitants doivent notamment réaliser des
études d’aléa sur mesure pour prendre en compte pour la
construction des ouvrages, le séisme maximal historique
vraisemblable (SMHV) majoré par un facteur de sécurité
(SMS – séisme majoré de sécurité).

Centrale nucléaire.

Faille active

Système de failles actives

Domaine peu déformé

Extrait du « Zonage sismique de la France métropolitaine


pour l’application des règles parasismiques aux installations classées ».
Document BRGM, n°279, 1998, mise à jour 2009.

Barrage.
Conception et réalisation : alinelaage@paroledimage.com – Impression : Jean-Pierre Favier (84).
À faire et ne pas faire

Réaliser qu’un tremblement de terre est en


train de se dérouler est une expérience qui laisse
souvent sans réaction ! Pour dépasser cette phase de surprise,
les Japonais ou les Californiens s’entraînent régulièrement
aux gestes de sauvegarde. C’est ainsi que certains forts séismes
ont eu un impact plus limité sur le nombre de victimes.

Avant le séisme
Faire construire sa maison selon les normes parasismiques.
Appréhender la vulnérabilité de son habitation.
S’informer des risques encourus et des consignes de sauvegarde.


Repérer chez soi, les points de coupure de gaz, d’eau et d’électricité.



Photo Edusismo N° 3 - Exercice scolaire.

Montrer à toute la famille l’endroit le plus sécurisé de la maison.




L’équiper d’un poste de radio à pile, d’une torche électrique,




de matériel de 1er secours, un sifflet, éventuellement de l’eau.


Fixer les équipements et les objets lourds aux murs :


bibliothèques, vaisseliers…

Pendant le séisme
À l’intérieur
Garder son calme et rester à l’intérieur.

Après le séisme
Se mettre à l’abri près d’un mur, d’une colonne
Oui


porteuse ou sous un meuble solide


S’éloigner des fenêtres

Garder son calme et regarder si on est blessé, contrôler


de même pour la famille regroupée autour


À l’extérieur
Couper le gaz, l’électricité, l’eau


Rester à l’extérieur


Évacuer la maison en faisant attention




S’éloigner des maisons, poteaux, lignes électriques,




ponts… tout ce qui peut tomber ! Mettre des souliers pour se protéger des vitres cassées


En voiture S’éloigner de ce qui peut s’effondrer et se diriger vers les




espaces libres
S’éloigner de ce qui peut tomber


S’éloigner des zones côtières et se mettre en hauteur




Attendre la fin de la secousse pour sortir de la voiture




(tsunamis)
Bloqué sous les décombres : se manifester en tapant


contre l’objet le plus approprié (paroi, poutre, tuyau…).

Non
Ne pas allumer de feu ou l’électricité


Ne pas se précipiter dehors sans prendre de précautions




(chute de tuiles ou de cheminées possible…)


Ne pas téléphoner (réserver pour messages hautement


prioritaires)
Ne pas pousser de portes bloquées


Ne pas prendre d’ascenseur




Éviter les escaliers




Ne pas aller chercher les enfants, l’école s’occupe de tout.



Conception et réalisation : alinelaage@paroledimage.com – Impression : Jean-Pierre Favier (84).
Vulnérabilité

Nous avons identifié l’agression (aléa régional), abordé


l’environnement naturel du territoire (aléa local) ; pour pleinement
évaluer le risque sismique, il faut identifier l’enjeu
potentiellement exposé et sa capacité à résister à l’agression.
Il s’agit, par exemple, d’identifier la population, le patrimoine,
les ouvrages et les infrastructures qui peuvent être affectés
et d’estimer le type et l’ampleur des conséquences attendues.
Cette démarche définit l’approche de la VULNÉRABILITÉ.

Le pont du TGV, vu depuis le Vieux Vernègues.

En 1909, l’urbanisation du territoire est constituée de petits villages campagnards, sans


sites industriels ni infrastructure lourde. À l’aube du XXIe siècle la situation de ce même
territoire a évolué, sa vulnérabilité a changé.
Connaître cette vulnérabilité permet de proposer des moyens techniques et organisation-
nels pour faire face à un séisme que l’on ne peut empêcher : c’est la PRÉVENTION.

Souplesse de l’édifice et fréquence de l’onde


Lorsque l’onde sismique arrive sous un bâtiment, celui-ci est entraîné à sa base par le
mouvement du sol, et se met à osciller.
Si le bâtiment se met à vibrer en « harmonie » avec l’onde : on dit qu’il entre en réso-
nance, alors les déplacements du bâtiment et les effets en découlant sont amplifiés.
Pour pouvoir résister à ces déplacements, le bâtiment doit avoir été bien conçu et
parfois renforcé à certains endroits. Il faut notamment faire en sorte que l’ensemble
des éléments du bâtiment bouge de façon solidaire.

Église de Venelles.
Collection J. Lemaire.

Le dispositif expérimental ci-dessus permet de simuler la réponse


de bâtiments de différentes hauteurs à des mouvements de
fréquences variables :
quand la fréquence est élevée (mouvement rapide), la tige


Église de St-Cannat.
courte bouge beaucoup (elle entre en résonance) alors que Collection O. GERIN.

la grande reste quasiment immobile, Dynamitage par le Génie,


d’une tour du château de l’Emperi
quand la fréquence est faible (mouvement lent mais plus

fragilisée par le séisme de 1909.
ample) la boule portée par la tige courte reste quasiment Collection O. GERIN.

immobile alors que celle de la grande tige se met à vibrer


fortement.
Ce phénomène de résonance différentielle rend compte des
observations faites en 1909 sur les églises de Venelles et Saint-
Cannat : le clocher a mieux résisté que le reste du bâtiment.
Conception et réalisation : alinelaage@paroledimage.com – Impression : Jean-Pierre Favier (84).
Un collège parasismique
en Provence

Les immeubles de grande hauteur, les bâtiments administratifs


et les établissements recevant du public doivent, comme le
bâti courant, répondre aux normes parasismiques.
Les établissements scolaires construits ces dernières décennies
répondent à ces normes. Construit en 1979, sur la zone affectée
par le séisme du 11 juin 1909 le collège de Lambesc présente
une configuration originale et innovante.

Collège de Lambesc. Collège de Lambesc, Collège de Lambesc,


Doc Edusismo N° 4, janvier 2006. joint intérieur. pilier sur coussin amortisseur de vibration.
Doc. Edusismo N° 4 janvier 2006.
Doc. Edusismo N° 4 janvier 2006

Le caractère original et innovant


de la conception du collège de Lambesc provient du fait
qu’il est construit sur isolateurs parasismiques
6 éléments le concernant sont à retenir :
Une architecture simple constituée de 3 bâtiments cubiques de faible hauteur,


Des joints parasismiques (espaces vides) d’une dizaine de cm entre chaque bloc, pour


éviter que les bâtiments ne s’entrechoquent.


Une implantation sur un substrat dur (calcaire) et des planchers ne reposant pas


directement sur ce sol rocheux


152 piliers reposant sur des isolateurs parasismiques réalisés selon le procédé GAPEC,


Des longrines (tiges armées bétonnées) assurant la cohésion du système




La connaissance du risque sismique et la protection font partie de la philosophie de la




démarche pédagogique de cet établissement de classe C.

Le procédé GAPEC
Le système GAPEC a été mis au point par Gilles DELFOSSE
du laboratoire de mécanique et d’acoustique de Marseille
(CNRS).

Chaque pilier repose sur un isolateur coussin composé par une


alternance de lames d’acier et de caoutchouc, relié lui-même
aux fondations.
Dessin principe GAPEC.
Il s’agit d’un isolateur comparable à ce qui a été mis en place
sur les piliers supportant les ponts TGV.
Conception et réalisation : alinelaage@paroledimage.com – Impression : Jean-Pierre Favier (84).
Sismo-Tour Provence
Qu’est ce que le risque ?

Cette exposition présente les composantes


du risque sismique (aléa, vulnérabilité),
la gestion de crise sismique et le séisme de Provence
du 11 juin 1909, répartis en 4 ateliers.

Palais de la Découverte, Sismo-Tour.

Triangulation de
la charpente
Fixation de la charpente
aux chaînages

Atelier 1 :
l’aléa sismique BRGM.

L’aléa c’est la probabilité qu’une région ou un site soit Panneaux de

exposé à un tremblement de terre d’intensité plus ou Atelier 2 : DIREN Rhône-Alpes. maçonnerie et
ouvertures
encadrés par
des chaînages
moins forte. la vulnérabilité horizontaux et
verticaux en
béton armé
Quelles sont les zones les plus exposées
aux séismes ? Dans le monde ? En France ? La vulnérabilité exprime la fragilité d’un
élément exposé au phénomène sismique

Comment les bâtiments réagissent aux


ondes sismiques ?

Comment réduire la vulnérabilité des


MEEDDAT.
bâtiments aux séismes ?

DIREN Rhône Alpes.

Atelier 3 : Photo Weliachew.

la gestion de crise sismique BRGM.

Apprendre à se préparer à l’événement, c’est mieux


gérer la catastrophe lorsqu’elle se produit.

Comment se préparer à un séisme ?

Connaître les acteurs responsables de la gestion du


risque.
Atelier 4 :
le séisme de Provence de 1909
Quand la Terre a tremblé en Provence…
Que s’est-il passé ce soir de juin 1909 ?

Quelle faille a joué ?


Académie Aix Marseille.
Jusqu’où le séisme a-t-il été ressenti ?

Académie Aix Marseille.

O. GERIN.

O. GERIN.

© EMZA/DIREN972/DSC : Joachim Bertrand.

Degré d’intensité
(échelle macrosismique MKK)
2 et 2,5 : très faible (rares personnes)
Localisation du séisme. 3 et 3,5 : modérée (quelques personnes)
* © Classeur.
4 et 4,5 : assez forte (grand nombre)
Carte des isoséistes du séisme de 1909. 5 et 5,5 : forte (majorité)
D’après BRGM, EDF, IRSN, Sisfrance, (2009).
6 et 6,5 : dommages légers
7 et 7,5 : dommages prononcés
8 et 8,5 : dégâts massifs
9 et 9,5 : destructions nombreuses
* © D’après le classeur « Le risque sismique en PACA », co-édition Région PACA, BRGM, DIREN PACA Localité associée au séisme
avec la collaboration du CETE Méditerranée, décembre 2006.
Conception et réalisation : alinelaage@paroledimage.com – Impression : Jean-Pierre Favier (84).
La gestion du risque
sismique : les étapes

La boucle de la gestion du risque.

Événement, gestion de crise


Alerte
Gestion des secours
Hébergement de la population

CME.

© EMZA/DIREN972/DSC : Joachim Bertrand.

Reconstruction O. GERIN.

 xpertise, réparation des biens


E
et assistance aux personnes
 nalyse de l’événement et de
A
Préparation opérationnelle ses conséquences
Surveillance  ise en place de la mémoire
M
Réalisation de « Plans » d’organisation de l’événement
Exercices

Guide ORSEC.

CN.

BRGM.

© EMZA/DIREN972/DSC : Joachim Bertrand.

Prévention
Connaissance et analyse du risque
Réglementation
Modalités constructives
Information préventive

BRGM.

MEEDDAT.
Conception et réalisation : alinelaage@paroledimage.com – Impression : Jean-Pierre Favier (84).
La gestion du risque
sismique : les acteurs

La préparation opérationnelle et la gestion de crise


font appel aux mêmes acteurs. La gestion de crise implique d’agir
très vite, il faut être parfaitement préparé. Les tâches propres à
cette préparation sont la réalisation de plans et

* © classeur.
l’entraînement à travers des exercices.

Surveillance sismique et alerte Autres réseaux


de surveillance :
• Réseau National de Surveillance Sismique (RéNaSS)
 e Laboratoire de Détection et de Géophysique (LDG) du CEA est chargé de
L
• Réseaux régionaux :
l’alerte : la localisation des séismes significatifs est diffusée aux autorités en - Sismalp
charge de la sécurité civile. - Réseaux d’écoute très grande résolution sismique (TGRS)
- Réseau accélérométrique permanent (RAP)
 our les séismes de magnitude supérieure à 4, la situation géographique de
P
l’épicentre et la magnitude estimée sont envoyées à la Direction de la Sécurité
Civile (DSC) du Ministère de l’Intérieur dans un délai de deux heures.
La DSC diffuse l’information auprès du directeur des opérations
de secours (DOS). Sismogramme et sismomètre.
* © Classeur – CEA.

Union européenne : MIC (Monitoring and Information Center)

Diffusion de l’alerte Centre Opérationnel de Gestion Interministériel de Crise (COGIC)

et gestion des opérations de secours


Centre opérationnel de zone (COZ)
C’est le Maire et/ou le Préfet qui diffusent l’alerte
et dirigent les opérations de secours selon Demande
de moyens
l’importance des moyens nécessaires.

Attribution

Organisation de la gestion de crise


Lorsque la crise survient, chacun doit pouvoir être contacté et doit connaître son rôle. Les moyens disponibles doivent aussi être
connus. La préparation de la crise a pour objet de définir le rôle de chacun et de diffuser ses coordonnées, ainsi que d’identifier
les moyens disponibles. Ces éléments sont généralement recensés dans un « Plan ».

Conception de Plans :
 lan Communal de Sauvegarde (PCS) : il planifie l’organisation des opérations et est élaboré par la
P
commune sous la direction du Maire.
Plan ORSEC : il s’agit de l’Organisation de la Réponse de la SEcurité Civile, il est élaboré par le Préfet.
Direction et Commandement :
Selon l’importance de l’événement, c’est le Maire ou le Préfet qui est Directeur des Opérations de Secours :
DOS. Le DOS est responsable de la gestion de la crise et il a le pouvoir de décision.
C’est généralement un représentant des services d’incendie et de secours qui est Commandant des
Opérations de Secours : COS. Le COS est chargé de la mise en œuvre de tous les moyens publics et privés
Mobilisation de moyens
mobilisés pour l’accomplissement des opérations de secours.
Le Préfet exerce son autorité sur
les administrations et autres
organismes publics.
Il dispose également, si besoin
Poste Centre
est, des services des collectivités
Communal Opérationnel locales.
de Commandement (PCC) dirigé par le Préfet Il peut demander le concours des
dirigé par le Maire (DOS) (DOS) forces armées ou les requérir.
Il peut également faire appel aux
moyens locaux ou nationaux.
Le Préfet dispose aussi du pouvoir
de réquisitionner des moyens
Le Maire apporte une réponse de Moyens humains privés.

proximité en assurant par exemple et matériels engagés :


l’hébergement des sinistrés.

Soins Ordre Secours et


médicaux public sauvetage
© Frédéric Prochasson.

© Pics on stock.
© M.Tomczak.
O. GERIN.

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© EMZA/DIREN972/DSC :
Joachim Bertrand.

La population doit se mettre à l’écoute de la radio


gente © Max Ferrero .

Les exercices
(RadioFrance ou radio locale)
de gestion de crise
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Le citoyen (1) est le premier acteur de sa sécurité. Pour une meilleure préparation
Il faut pouvoir compter sur le comportement d’un citoyen informé, à la gestion de crise, les acteurs
responsable et préparé à affronter les risques. Il doit être capable peuvent s’appuyer sur des scé-
de s’intégrer dans l’organisation collective de crise. narios scientifiques afin de met-
tre en place des exercices. Ces
scénarios sont réalisés par des
ingénieurs spécialisés dans le
risque sismique.

(1) Loi de modernisation de la sécurité civile du 13 août 2004 :


Fédération autour du service interministériel de défense et de protection civile de tous les acteurs,
publics ou privés, pouvant intervenir dans le champ de la protection des populations.

* © D’après le classeur « Le risque sismique en PACA », co-édition Région PACA, BRGM, DIREN PACA
Conception et réalisation : alinelaage@paroledimage.com – Impression : Jean-Pierre Favier (84).

avec la collaboration du CETE Méditerranée, décembre 2006.


La gestion du risque
sismique : les acteurs

La prévention : prévenir c’est réduire le risque sismique,


avant qu’un séisme n’ait lieu. Plusieurs types d’actions sont
nécessaires : il faut connaître le risque, fournir des règles pour
sa prise en compte et donner les moyens de les appliquer.

• Les acteurs de la connaissance sont principalement :


Les scientifiques, qui approfondissent la connaissance :
Connaissance et Analyse du risque Les organismes de recherche, les bureaux d’étude spécialisés dans le risque sismique…
Disciplines concernées : géologues, sismologues, architectes, urbanistes, ingénieurs…
Caractériser le risque nécessite de connaître l’aléa et • Les financeurs et diffuseurs de la connaissance :
d’identifier les enjeux et leur vulnérabilité. L’État finance l’amélioration de la connaissance et diffuse l’information.
L’Europe cofinance des programmes de recherche.
Les collectivités de par leurs missions et en tant que gestionnaires de biens et
De l’aléa
d’infrastructures (collèges, routes) participent au financement de la connaissance.

 es enjeux et de
D Du risque Densité
(nb de pers./m2)

leur vulnérabilité 0 - 10
10 - 100

Connaissance des failles actives. 100 - 500


BRGM. 500 - 5 000
Zonage régional de l’aléa.
> à 5 000
MEEDDAT.

Typologie de bâti par quartier.


Scénario d’événement sismique à Nice.
BRGM/IGN.
BRGM, Projet GEMITIS.

La réglementation
La réglementation transcrit la connaissance en termes de zonage et de mode de construction

Zonage sismique réglementaire  ègles de construction parasismique :


R
règles PS92 et PS-MI89, futures EC8

Zonage réglementaire local :


Plan de Prévention
du Risque sismique
(PPRS).
MEEDDAT.

Zonage réglementaire national.


MEEDDAT. DIREN Rhône-Alpes.
Objectif des règles parasismiques
La réglementation porte sur l’obligation d’informer (1) et de mettre
le citoyen au coeur de la sécurité civile (2), (3) sur les dispositions
• Protéger les vies humaines,
constructives en fonction de l’aléa et de la nature de l’ouvrage (risque
normal/risque spécial/catégorie d’importance de l’ouvrage).
• Limiter les dommages sismiques, C’est l’État qui établit la réglementation (carte du zonage sismique
(1) Loi du 22 juillet 1987 article 125-2 du code de l’Environnement et (2)
Loi du 13 août 2004 relative à la modernisation de la sécurité civile et
• Maintenir opérationnelles les structures réglementaire, règles de construction parasismique : règles PS92 et
PS-MI89, futures EC8).
(3) articles R563-1 à R563-8 du code de l’Environnement, loi n° 95-101
du 2 février 1995 (loi Barnier) et décret n° 2004-1 413 du 13 décembre essentielles à la protection civile.
2004 relatif au renforcement de la protection de l’environnement.
Au niveau régional et départemental : ce sont les services déconcentrés
de l’État et le Maire qui font appliquer la réglementation.
Les organismes techniques et associations aident l’État à l’élaboration des
normes techniques françaises relatives à la construction parasismique
(guides techniques de l’Association Française du Génie Parasismique [AFPS]).

Le citoyen et l’application
de la réglementation

Modalités constructives Information préventive


•L
 ’État fournit l’information de base (Dossier
G. Jacquet.
• Les architectes dessinent et conçoivent des bâtiments,
cependant la conception parasismique n’est pas une Départemental des Risques Majeurs [DDRM]) et le
obligation réglementaire. Porté-à-Connaissance sur les risques
• Les constructeurs mettent en œuvre les règles de • Les
 vendeurs et les bailleurs doivent
constructions parasismiques (PS92, futures EC8). informer les acquéreurs et les locataires sur
la présence du bien immobilier en zone de
MEEDDAT.

• Les bureaux de contrôle technique vérifient la


sismicité réglementée (IAL).
conformité de l’application des règles parasismiques.
• Le Maire fournit l’information sur l’existence et la
nature des risques au niveau communal. Il élabore le
Document d’Information Communal sur les Risques
Majeurs (DICRIM) et informe le public si un Plan de
Prévention du Risque sismique (PPRS) est prescrit ou
approuvé sur la commune.
Conception et réalisation : alinelaage@paroledimage.com – Impression : Jean-Pierre Favier (84).
La gestion
du risque sismique

La reconstruction, le retour à la normale.

Expertise, réparation des biens


et assistance aux personnes
Suivi médical et psychologique des victimes
E xpertise du bâti endommagé par des experts
(architectes, ingénieurs)
 émolition, confortement ou reconstruction du bâti
D
selon le niveau d’endommagement Diagnostic de l’état du bâti et mesures de protection (vignettes colorées).
Photos prises au Japon en 2004, cette méthode de diagnostic et mise en
 éclaration de l’état de catastrophe naturelle relative
D sûreté n’a pas encore été appliquée en France.
au séisme faite par le 1er Ministre CN.

Indemnisation des victimes par les assurances (1)

Analyse de l’événement et de ses conséquences


Le REX (retour d’expérience) consiste en une démarche méthodologique qui
permet au gestionnaire de crise et à ses partenaires d’apprendre, de renforcer les
liens entre les acteurs concernés, d’identifier des pistes de progrès et de lancer leur
mise en œuvre.
Le REX peut être réalisé à différents niveaux selon l’importance de l’événement et
l’analyse que l’on souhaite mener : il est généralement organisé par le directeur
des opérations.
Commune : le Maire
 épartement : le Préfet ou l’un de ses adjoints désignés comme le référent de
D
la conduite du REX ;
Exemple de fiches complétées après le séisme
de Martinique de 2007 pour évaluer l’état
d’endommagement des bâtiments.
 one : le référent de la zone désigné par le préfet pour assurer la conduite des
Z
BRGM. retours d’expérience ;
 ational : la Direction de la Sécurité Civile (DCS) du Ministère de l’Intérieur, de
N
l’Outre-mer et des Collectivités territoriales
Mission post-sismique
Des experts sont envoyés sur le terrain pour analyser les
bâtiments et leur niveau d’endommagement. Ces missions ont
pour objectif d’améliorer la connaissance sur la vulnérabilité
des bâtiments (quels types de bâtiments ont le mieux résisté,
quels types de structures ?.…)
O. GERIN.

O. GERIN.

O. GERIN.

Mise en place de la mémoire de l’événement


Le Maire au travers du DICRIM rappelle les événements passés,
L e citoyen, au centre de la sécurité civile (2) doit connaître les
risques qui l’entourent.

CME.
O. GERIN.

C’est en regardant les crises passées que l’on


se prépare aux événements futurs
(1) loi n°82-600 du 13 juillet 1982 relative à l’indemnisation des victimes des catastrophes naturelles.
Texte de référence : Décret du 13 septembre 2005.

(2) Loi de modernisation de la sécurité civile du 13 août 2004 : Fédération autour du service interministériel
de défense et de protection civile de tous les acteurs, publics ou privés, pouvant intervenir dans le champ de
la protection des populations.
Conception et réalisation : alinelaage@paroledimage.com – Impression : Jean-Pierre Favier (84).

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