Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
NTCARAGUA
L'æTLbU #YCLOAIË
DAAds
il| tt\
,j
Tq'i
);î
î
--ç!/ '",1Èd.' q. tq o\
r > ,io'^ :T- ,g
Ë{'
! tS*-,-.\
Ld '*-*ÈQpl *
ffi) @J,- i
/ è_. û ' t-
S o u sl a d i r e ctio n
de
JoËrDnHoHa& AmrruMussET
?_ooo
W
lrHr{GAI
tffil
,, iilHffiL.
Éo r r lo Ns
{{r--
-.-8r'*?/4
LJbS
-
FtcuRrlto I - Lr NrcanncuA
ETL,tsTHME
ctruïRavÉRrcerru
ENTRECYCLONESET
TREMBLEMENTSDETERRE
:
È* LE NICARACUAFACEAU RISQUENATUREL
A l nrn Musstt*
19
épanchements
par d'épisodiques de lave'lesvulcano-
effusif,se caractérise
d'analyse du risque,contrôléspar l'lnstitutnicaraguayen d'étudesterritoriales
loguesredoutentparticulièrement du CerroNegro'qui peuvent
leséruptions
(lneter)n'a pasaboutià définirunepolitiquede prévention véritablement effi-
cace.Dansce contexte,la catastrophe occasionnéepar le passage de l'ouragan sematérialiser par la proiection nuéesardentes'
de meurtrières
Mitchsurle territoirenicaraguayen a servide révélateurauxtensions sociales,
nu NtcnRncun'
ETslsMlQUE
No2 - Ll utNnct voLCANIQUE
économiques et politiques qui, loind'avoirétébalayées parla défaitedessan- FrcuRE
dinistes auxélections de 1990,continuentà pesersurun paysappauvriparvingt
années de guerrecivile.
Lestorrentsde pluie,lescouléesde boue,lesrivières en crue,leseffondre-
mentsde terrainqui ont fait tant de victirnes en octobre1998,ont aussimodi-
fié latopographie localeet provoquéle déplacement et la dispersion de nom-
breuxchampsde minesméticuleusement installés,
au coursdesannéesI980,
parl'armée sandiniste et parlesforcesde la Contra.Lapolémique qui a suivicet-
te découverte est le refletd'unegrandevulnérabilité socialeaggravée par des
tensions militaires
auxquelles, aujourd'hui encore,la population nicaraguayenne
paieun lourdtribut. Enaoût 1999,alorsque plusde 80 000 enginsde mort
étaienttouioursdisséminés surle territoirenational,sansqu'on puisselesloca- VÇosigùina.i
liseravecprécision, l'Organisation desÉtatsaméricains (OEA)cherchait déses-
pérément 27 millionsde dollarspourfinancersonprogramme de déminage du
Nicaragua...
du Nicaragua
préhispaniques
séde témoignageécrit,desindicesgéologiques
Pacifique
d'Amérique
a subide nombreuses
avantl'arrivéedesEspagnols. Dansle sous-sol
centralen'ont paslais-
précismontrentque la région
catastrophes naturellesbien
de Managua,on a ainsiretrou-
vé lestracesd'une familleentièrequi fuyaitdevantune éruptiondu volcan
ry Mer
Caralbe
A.M / A.M.B
Masayadont les retombées, il y a plusde dix milleans,ont dévastétoute la
région.On voit nettement,conservées dansla bouesolidifiéede ce qui était
que la menacesismique estla plusfor-
autrefoisla rivedu lac,lesempreintes de pasde plusieursadultes,d'enfantset c,estaussidansla régionPacifique
sont
failles encore La
actives'
d'animaux qui courenftrébuchent, tombentet serelèvent dansleurfuiteéper- te. ll s,agiten effetd'unùone où de nombreuses
duepouréchapper à la mort... où sesituentleslacsde Managua et
(xolotlân) du Nicaragua
dépressÉn centrale
par un vastefossé d'effondrem enl(graben) longde
(cocibolca) estconstituée
Desconditionsnaturellespotentiellement
dangereuses et largede 40 kilomètres'LeNicaragua appartienten outre'com-
ISOkilomètres
centrale,à |a ceinturede feu du Pacifique: situéentrela
À biendeségards,le Nicaragua accumuletouslesrisques, qu'ilssoient me toute|,Amérique
d'origine et la plaqueCoco,il subitdirectement leseffetsdesénormes
climatique,sismique ou volcanique. On trouvesurle territoirenatio- plaqueCaraibes
nalpasmoinsde neufvolcansen activité,tousalignéssur300kilomètres de long parle reieudesplaquesdanscettezone de convergence
i.nrion, provoquées
entrela péninsulede Cosigûina et l'île d'Ometepe (figuren" 2). Cet aligne- (phénomène de subduction et de collision)'
ment correspondà une failleprofondede l'écorceterrestre, orientéenord- Lerisqued'inondation,principalementliéàdesprécipitationsintense
ouest/ sud-est,qui marquede sonempreintetoutela topographie du versant desfleuvesdescendant versle littoralCarafbe
touchesurtoutlesbassins-versants
Pacifique.
Certains volcansnicaraguayens sontvieuxde plusieursdizainesde mil- dupays,mêmesideszonesponctuel|ementdangereusesontétécatalog
liersd'années(Chonco,Casita, Mombacho...), maisle CerroNegron'estappa- directementexposéeau
dansÉ régionpacifique(figuren. 3). Cettefaçadeest
ru qu'en1850.Depuiscettedate,soncônes'estélevéde plusde 400 m par
passagedesouragans et destempêtes qui seformentdansleseaux
tropicales
accumulation pyroclastiques.
de laveset de matières Sile volcanMasaya, de type
21
20
La distinctionopéréeparJuande pinedareposesur une perception exac- entraînél,abandondu premiersitede la villede Leôn,fondéepar Francisco
te du cfimatmaisaussisur une interprétation ( culturelle desphénomènes de Cfrdobasurlesbordsdu lacxolotlân.Auiourd'hui, lesruinesde
" Hernândez
décrits.Hippocrate, principale
référence desEspagnols dansce dômaine,écri- l,anciennecitéont été en partiedégagéespar lesarchéologues et le gouver-
vaità cet égardque: n leshabitants d'un paysenfoncé, couvertde pâturages, sansgrandsuccès, de transformerle siteen lieu touristique
nementessaie,
où règnentdeschaleurs étouffantes, où soufflentlesventschaudsde préférence (photographie n" 3).
auxventsfroids,où leseauxpotablessontchaudes, ne sontgénéralement ni
grandsni bien proportionnés [...]. Le courage et l'aptitude àu travailn,exis- voLCANIQUES
I - PntuctplLrs[RUPTloNs
TABLEAU
tentpaschezeuxà un aussihautdegré (Hippocrate , 1gg5: 91). EnI 544,dési-
"
reuxde prouverque leur patried'adoption,mêmesi elle appartenaità la
TorridaZono,échappaità ce modèle,les habitantsde la viile de cranada VOLCAN CONSEQUENCES
envoyèrent au roi une lettreoù ilsproclamaient toute la douceurd,un climat
MovoroN,4eo 1609 Abandon de la villede Le6n.
qui n'avaitrienà envierà celuide la lointaineCastille, puisquela terreétait. très Couléede lavequi a recouvert plusde 2 kmz
Mnsrvn 1670
saine" et fournissaità seshabitants touslesalimentsdont ilsavaientbesoin(ACl, de cultivées.
terres
Cuatemala, 44A,n' 4). MASAYA 1772 Nouvellecoulée de lave(7,5km2de terres
Depuiscetteépoque,et malgréde récentes tentatives pour mettreen valeur sont
cultivées recouverts).
CrnRoNecno 1968-1971 Coulée de laveet nuéeardente. Destruction
le versantAtlantiquedu pays,tardivementrattachéau territoirenational,les
de 5,7km2de terrescultivées.
départements situéssurle versantpacifique concentrent l'essentiel
de la popu- 1992 Éruotiondu moisd'avril.565maisons touchées,
CtRRoNtcno
lationet desactivités. Leréseauurbainrestedominéparquatrevillessituées à 11 578manzonos* détruites,
de terrescultivables
proximitédeslacsde la dépression centrale: Managua(un milliond,habitants '|00 blessés,
évacuation d'unepartiede la popu-
sanscompterleslocalités périphériques), Le6n(160 000),Masaya(,|20000) lation.
1995 Éruptiondu 19 novembre. Lescendres volcaniques
et Granada(97 000).cette conjonctionentrela diversitédesmenaceset la CrnnoNrcno
(60000tonnes)recouvrent uneairede 9 839
concentration de la populationne fait qu'accroître l'intensité
du risque. et vontiusqu'à50 kilomètres de là.
monzonos
Nt'rd
dc I'AtlanrtquÙ
il.'i" s.eo'i" I a'-
Région Autonome
de I'Atlantique Sud
22 23
ganJoana presquecomplètement raséravillede Bluefields,
l,unedesprinci-
pafesagglomérations de la côteCaraibe,avec37 000 habitantsrecensésen I 995
(photographie no 5 - Lrs EtFETs
PgorocrapHtt lonN(cucHÉ:lHncn)'
DEL'ouRncnn
n" 5).À cetteépoque,reNicaragua étaitprongéen preineguer-
re civileet le pouvoirsandiniste entretenaitde mauvaises relations
avecles rf
populations miskitos de la région.c'est pourquoilestravauxde reconstruction
ont étélongtempsretardés, certainsquartiers
de Bruefields
conseryant durant h
plusieursannéesl'apparence d,unevillefantôme.
PHorocRqpHrr
ru"4 Lr cENTRE
vtLLE
or Maruacun
(cucHÉ: ALIINMussn).
28 29
tremblement de terrede 1972,que le régimede Somozadécidade créer desforcesarméesmajoritairement de gauche,dont lesmembreslesplus
l'fnstitutnationalde la défense civilequi dépendaitd'un Comité deEmergencio influentsseconsidèrent toujourscommeleshéritiers de Sandino.
Nocionol,lui-même directement rattachéà la présidence de la République. En Cetteoppositionpolitiqueentrelesdeux rouagesessentiels du Système
1982,soucieuxde sedémarquerde la politiquede l'anciendictateur,lessan- de défensecivileexpliqueen grandepartiepourquoila présidence de la
dinistes créèrentleurpropreorganisme, l'Étatmajorde la défensecivile,avec République sembleavoirhésitéavantde déclarerofficiellement l'état d'urgen-
pourobjectifd'anticiperlesbesoins de la population et d'organiser lessecours ce, malgrél'ampleurdesravagesprovoquéspar le passage du cycloneMitchz.
en casde désastre. Enfait,dansun paysencoretraumatisé par la guerreciviledesannées1980,
Laphilosophie du Système nationalde la défense civilemisen placeà par- la droiteau pouvoirne désiraitpaslaisser lesmainslibresà desmilitairespar-
tir de 1990sefondesuruneapprochetrèsactuelle de la notionde risquenatu- fois soupçonnés de vouloirrétablirau Nicaragua, aprèsla chutedu mur de
Berlinet la défaiteélectorale dessandinistes, unehypothétique
rel.ll ne s'agitplusseulement d'agiraprèsla catastrophe afinde portersecours " dictaturedu
auxsinistrés, maisplutôtde limiterla vulnérabilité de la population en agissant prolétariat ,. D'ailleurs,au coursde la réunionorganisée en février1999à
en amontdu désastre, par la miseen gardedeshabitants deszonesà risque, SantoDomingopour tirerlesleçonsdescyclones Ceorgeset Mitch, la mau-
vaisecoordination entrecivilset militairesa fait l'objetde vivescritiquesde la
l'amélioration desinfrastructures locales, la créationde centresde surveillance
partdesexpertsde l'Organisation panaméricaine de la santé3.
et d'intervention. Danscetteperspective, troisstationsradioont été installées
Cependant,lesleçonsde Mitch n'ont passuffipour atténuerl'intensité
surla côteAtlantique et reliées à desantennes locales de la Défense civile,pour
desrivalitéspolitiquesqui, au Nicaragua, se sontsouventrévélées plusdan-
luttercontrelesouragans. De même,avecl'aidede l'lneter, 35 plans d'urgen- gereuses que lescatastrophes naturelles.Ainsi,en août1999,leprésidentde
ce ont été conçuspour répondreà différentsscénarios catastrophiques - la la République a profitéde l'éruptiondu CerroNegropour provoquerà nou-
majoritéd'entreeux (30)concernant la régiontrèspeupléedu Pacifique. veaula colèredessandinistes. Dèsle début de l'alerte,le mairede Le6n,
Enthéorie,le système veuttranscender leslimitesadministratives, éliminer Rigoberto Sampson, avaitcommencéà mettreen placeun comitéd'urgence
lespesanteurs institutionnelles et effacerlesrivalités politiques qui empoison- comprenantla Croixrouge,la Défense civile,lespompiers, la police,l'armée
nentla sociéténicaraguayenne en partageant lesresponsabilités de l'Etatavec et desONC, avecl'aidedes habitants.Pourtant,dèsson arrivéesur place,
la population et desautoritéslocales. LaDéfense civiles'organise doncseloncinq ArnoldoAlemândécidade créerun autrecomité,situésurl'échelonsupérieur
échelons où l'on retrouvelesmêmescomposantes, depuisle niveaunationaljus- dansle Systèmenationalde la défensecivile,en faisantappelaux autorités
qu'auniveaulocal(quartiers urbains,communautés rurales), en passantpar du département, au lieude travailler
avecla municipalité. Cechoixs'explique
la hiérarchie classique desrégions,desdépartements et desmunicipalités. parceque,dansle contextenational,lesdifférentséchelonsde la défensecivi-
Cettestructuretrèspyramidale n'estpassansrappelerl'organisation le ne peuventfonctionner que si lesforcespolitiques en présence
" socialiste " sontdu
qui encadrait étroitement la population dans les années 1980, quand lessan- mêmebord.Or,traditionnellement, lavillede Le6nestun bastionde la gauche
dinistes gouvernaient le pays.L'échelon de baseest ainsiconstituépar un nicaraguayenne et un président de droitene peutqueseméfierd'une popu-
Comitélocalde défensecivileprésidépar " le leaderde la communauté,', et lationqui lui est o priorihostile.
composé de volontaires désireux de travailler de manièrebénévolepour le
Ladifficilemiseen placed'unecoopération
régionale
biende leursconcitoyens.
Dansle même espritogrtété créées360 " brigades" de défensecivile, Cesrivalitésà l'échellenationalesonttout aussifortesquand il s'agitde
regroupant plusde 2 700 brigadistes o en uniforme(chiffres d'avril1999),effec- traiterle problèmeau niveaucentraméricain. Plusieursdécennies de guerres
"
tifsrépartis en différenteséquipes: premierssecours, incendie,recherche et sau- civileset d'affrontements inter-étatiques n'ont pasfavoriséla miseen place
vetage,évacuation. Maisle vocabulaire n'estjamaisneutre: " brigades ,', ,, bri- d'un systèmerégionalde surveillance et de prévention des risquesnaturels
gadistes . ,', . dansla régionde l'isthme.Pourtan!mêmesi leseffetsdeséruptionsvolcaniques
', comitésde défense leaderde la communauté " renvoientde
manièredirecteou indirecteà l'idéologie et à la rhétorique du Frontsandinis- et destremblements de terresontgénéralement trèslocalisés,lescyclonesse
te de libérationnationale. Ce n'estpasétonnantquandon saitque,si le chef moquentdesfrontières - Mitch l'a clairementmontréen frappantdurement
de l'Étata toute autoritépourdéclarerl'étatd'urgence, c'estl'arméequi estchar- le Nicaragua, le Honduras et le Guatemala. Vieillesrancæurs nationalistes,
géede la directionde la Défense civile,c'est-à-dire de coordonner la planification, méfiances politiques,tensionséconomiques, querelles frontalièresont trop
lesactivitésliées à la prévention longtempsralentiou empêchélesprocessus d'intégrationrégionale, limitant
la
l'organisation,direction et le contrôle de toutes
leseffortsde coopérationà desmesuressymboliques.
desdésastres maisaussiaux processus d'intervention en casde catastrophe
fl a falluattendre1990pourque soitfondéà SanJosé(CostaRica)le Centro
naturef le.Or, depuis1990,ladroitequi gouvernele paysdoit composeravec
Regionol de Documentoci6n de Desostres (CDD).Ni la date ni le lieu de cette
30 31
créationne sont dus au hasard.En effet,le costa Ricaest le seulpaysde la en aval,meilleure
coordination desorganismes Enfait, rienn'est
de secours...
régionqui, malgrésesturbulents voisins, n'a jamaisétéentraîné dahsla tour- envisagépourtenterde résorber causede la grandevulnérabilité
la principale
mentedesguérillas et desdictatures. Enoutre,1990correspond à la fin pro- despopulationslocales,
le sous-développement ou, pourreprendreuneformule
gressive desluttesarméesau cuatemalaet au salvador,ainsiqu,àla victoirede devenuecélèbre,le " mal-développement > qui caractérise
tous les pays
l'opposition de droiteau Nicaragua, à la suited'élections libres.L'apaisement d'Amériquelatineestdont le Nicaragua,à biendeségards,estune caricatures.
destensions et la recherche de nouvelles voiesde développement ont favorisé
le rapprochement économique et politiquedesnationsde l'isthmea. Ellesont
aussicontribuéà faciliterla priseen compte,au niveaurégional, de problèmes M | T C H ,C H R ON T QUDE'U N D ÉSAST RAN
E N ON C É
quijusqu'alors ne pouvaientêtretraitésqu'à l'échelle desÉtats,quandceux-ci
avaientle tempsou lesmoyensde le faire. Enfévrier1998,alorsque je me rendaisen voitureversla villede Le6n,
Lafonctionpremièredu cDD étaitde mettreà la disposition desÉtatslati- mesamisnicaraguayens me faisaientremarquerque,grâceà l'aideinterna-
no-américains et desinstitutions spécialisées toutela documentation technique tionale,presquetouslespontssituéssurla routeavaientétéreconstruits : on
disponible surlesdésastres. Progressivement, sonchampde compétence s,est effaçaitainsilestraceslesplusvoyantesde la guerrecivile.Un an plustard,après
élargiafin de créerdescentresrégionauxd'étudeet de documentationet de le passage du cyclone,tous lesouvragesd'art qui faisaientla fierté desauto-
développerun systèmerégionald'informationsur lesdésastres. Devenuen mobilistes avaientdisparuo. Ce désastre estsymbolique de la situationdu pays,
llll-le centro Regionolde tnformociônsobreDesostres poroAméricoy et coribe qui doit non seulement affronterlesforcesde la naturemaisaussisespropres
(cRlD),il regroupeplusieurs institutions de niveaurégional(la Comisiô,n Nocional capacités d'autodestruction. Déjà,en 1972,lagestiondu tremblement de ter-
de Emergenclo du CostaRicaou Le Centrode Prevenciôn de Desostres Naturoles re de Managuaparle gouvernement nicaraguayen avaitmisen lumièretoutes
en Américocentro[),maisaussides oNG présentes dans le monde entier lespratiquesmafieuses du clanSomoza(corruption,népotisme, violence)et favo.
(Médecins sansfrontières, la croix rouge),ainsique desorganismes rattachés riséle combatdesrebelles sandinistes.De la mêmemanière, le Nicaragua de
à desorganisations continentales ou mondiales (organisatioÀ panaméricaine de 1999ne peutsecomprendresansl'ouraganMitch,qui a révélélesfractures
la santé,Département desaffaires humanitaires desNationsUnies). sociales,économiques et politiquesd'un paysà peinesortide la guerrecivile
LecentrodePrevenciôn de Desastres Noturoles enAméricocentrot(Cepredenac) et qui essayait, non sansdifficulté,de retrouverla voiedu développement.
a été crééen 1994,à l'initiativedes présidents centraméricains, afin d,assurer Malgréle caractèreexceptionnel du cycloneMitch,on peut considérer
la coordination desdifférents organismes régionaux chargés de veillerà la pré- que lesfaillesdu Système nationalde défense civileet lesatermoiements du pou-
ventiondescatastrophes naturelles. cettedécision, ratifiéeen 1995parlespar- voirpolitiquesonten partieà l'originede l'ampleurdesdégâtsprovoqués par
lementsnationauxdessix Étatsmembres(le Bélizene participepasau pro- lespluiesdiluviennes d'octobre1998 danslesdépartements trèspeuplés
grammepour des raisonshistoriques, politiques et culturelles)est un pasoe d'Esteli,de Le6net de Chinandega. Or, l'accélération du nombredescatas-
plusdanslesprocessus d'intégrationrégionale qui ont été réactivés depuisle trophesenregistrées au XX" sièclen'estpasseulement due au fait que l'on
débutdesannées1990.Mêmesi lesaccords signésparrespaysde l'isthmese disposeaujourd'huide meilleurs instruments de mesure.Elleest à mettreen
limitenttrop souventà deséchanges d'information et de documentation, ilscor- relationdirecteavecl'explosion démographique qu'aconnuele paysdepuis
respondent à unevolontéaffichéede traiterlesproblèmes de manièregloba- un demi-siècle (4,4millionsd'habitants recensés en 1995contreseulement 1,8
le.c'est ainsiqu'enaoût1999a été lancéun nouveauprogramme de piéven- millionen 1971).Maissi lafortecroissance desvilles(54o/od'urbains en 1995,
tion des désastres, coordonnépar le cepredenacet financépar la Banque contre47 o/oen 1971) rend sansdoute la populationplusvulnérable, cette
interaméricaine de développement à hauteurd'un milrionde doilars. vulnérabilité correspond surtoutà un étatde pauvreté persistant, aggravépar
ll ne fait pasde douteque lesdégâtsoccasionnés par l'ouraganMitch au de trop longuesannéesde guerrecivile.
Nicaragua et au Honduras ont accéléré lesprisesde décision dansce domaine
et encouragé lesmembresde la BIDà soutenirle projet:ce n'estpeut-être Mitch,une catastrophec naturellen ?
pas
un hasardsi,à la datede la signature, la présidence du cepredenac étaitassu- Incontestablement, le cycloneMitch esÇpar sapuissance,un phénomène
rée par le propredirecteurde l'lnstitutnicaraguayen d'étudesterritoriales, météorologique de natureexceptionnelle,mêmedansunerégionhabituéeà
claudioGutiérrez. Maissi l'on fait le comptedesmesures envisagées pourten- de tellesmanifestations. Apparule 22 octobre1998au largedes côtescen-
ter de limiterl'ampleurdesdésastres en Amériquecentrale, on serendcomp- traméricaines, l'ouragan,alimentépar leseauxchaudes de la mer Caraibe, a
te que seulslesaspects techniques sontretenus: en amont,amélioration des rapidement prisde l'ampleurpouratteindredesdimensions inhabituelles.En
connaissances, élaboration d'unecartographie du risque,préparation de plans un peu plusde deuxjours,entrele 24 eTle26 octobre,il estpasséde l'échel-
d'urgenceet d'intervention, diffusionde l'information surlesrisques naturels ; le | à l'échelle
V. Detrèsbasses (906 hectopascals)
pressions ont entraînéla for-
32 33
mationde ventsconstants d,uneviolenceextrême(2g5 km/h).ll s,estensui_ Ce sontnéanmoins lesrégionsprochesde la frontièrehondurienne qui
te dirigéversle Honduras en suivantunecourseerratique,
trèsdifficileà inter- ont été le plusdurementtouchées, mêmes'ilapparaîtdifficile, un an aprèsla
préteret à prévoir,mêmepar lesmeilleursspécialistes- ce qui expliqueen catastrophe, d'évaluercorrectement lesdégâtsprovoqués dansleszonesrurales
partiepourquoil'alertea étédonnéeaussitardivement parlesautorités locales peu peuplées desdépartements de Jinotega et de NuevaSegovia ou de la
(figuren'5). Région autonome nord(RAAN),
de l'Atlantique qui restentsouventmalcontrô-
léespar le pouvoircentral(figuren" 6). Cesterritoiresmontagneux, acciden-
Ftcune
N' 5 - LnrnljrcrornrDUcycLoNE l ggg-1rR
MrrcH(21 ocroBRE nowvenr199g) tés,recouverts paruneforêtdense,ont étépendantdesannéesle refugedes
guérilleros dela Contra.llssontaujourd'huiencorelargement ( gouvernés >
par d'anciens chefsde guerrereconvertis dansle traficde drogue.Commele
rappelleSébastien Hardydanscet ouvrage,c'està Posoltega, dansle dépar-
tementde Chinandega, que sesontdéroulés lesévénements lesplusdrama-
tiquesde cettefin du moisd'octobre1998.Le30 octobre,entre10 heures30
et I t heuresdu matin,tout un pan du volcanCasitas'esteffondré,balayant
sursonpassage lescommunautés ruralesde ElPorveniret de RolandoRodr(7uez.
HONDUFAS Ence seulendroit,érigédepuisen monumentnational à la mémoiredesvic-
timesde Mitch,on compte2 500 mortset disparus.
Nombre de personnes
(D
silistrées (en milliers)
102
16
tralectolre de Mitch
a cyclone H ON D U R A S
o tempête tropicale
o dépression tropicale
I zt-zs +
des pluies.Alorsque lesfemmeslavaientre ringefamilialdansdeseauxde Yffi n-za,s
couleurbrune,quelques adolescents
presque nuslançaient leurfiletau milieu [_'l I rr,r
du courant,en quêted'unepêchemiraculeuse. f--l o,r-s,s COSTA.RICA
A .M/A .M.B
54
35
Le bilandu cycloneesten effetparticulièrement lourd,mêmesi unepolé- pe de Stockholm, se sontengagésà fourniraux paysvictimesde Mitch, et
miqueinutileconcernant l'évaluation
du nombredesmortsa étélancéeparles principalement au Honduras et au Nicaragua, 6,3milliards de dollarsdestinés
médias- principalement au Honduras.Leschiffresdéfinitifspeuventparfois à remettreen état lesinfrastructures détruiteset à réactiverle secteurpro-
divergerselonla source,maison compteprèsde 24 000 habitations détruites ductif.À ellesseules,la Banqueinteraméricaine de développement (BlD)et la
et plusde 17 000 endommagées surl'ensemble du territoirenicaraguayen. Le Banquemondialeont décidéde consacrer 5,3 milliards de dollarssurquatre
nombredessinistrés frôlela barredes370 000 (lechiffrede 600 000 a parfois ansà cettedoubletâche.
été avancé),dont plusde 65 000 ont été obligésde trouverun abri provisoi- PourtanÇ de manière peryerse,
lesprogrammes d'aideà l'Amérique centrale
re dansdescampsde fortune.Lechiffredesmortsdépasse les3 000,auxquels ne font que renforcerla dépendance extérieure despaysde l'isthme,dont les
il faut ajouterun nombremal déterminé de disparus. L'impactéconomique gouvernements tendentà se défausser d'une partiede leursresponsabilités
de l'ouragana ététrèsfort : on évalueque lespertesliéesà la destruction des surlesorganisations humanitaireset lesinstances internationales. Cettetendance
infrastructures,
auxdégâtsmatérielset humains,à la pertedesrécolteset au ralen- est particulièrement sensibleau Nicaragua où, pourfaireface au repli pro-
tissementgénéralde la productioncorrespondent 48 o/odu PIBannuelet à gramméde l'État,la sociétéciviles'organise et seprenden chargede maniè-
114 o/ode la valeurtotaledesexportations (voirà ce suietle travailde Joël re de plusen plusautonome, dansle cadred'unemultitude d'ONG,de syn-
Delhom : Mitch,l'ouraganlibérat). dicats,de corporations, de fédérations, d'associations de producteurs, etc.
L'undeseffetsde l'ouragana étéde faireprendreconscience à touscesgroupes
Lesconditionssociales
du désastre jouerun rôleimportantdansla reconstruction du pays,quel-
qu'ilspouvaient
Lebilande la catastrophe estd'autantpluslourdque le Nicaragua n'a pas le que fût leurtaille,leuraudienceréelle,leursmoyensfinanciers ou leurs
lesmoyensde fairefaceà unetelleépreuve.ll s'agiten effetd'un despaysles objectifsinitiaux.Au lendemain du désastre,environ 320 organisations sesont
pluspauvresd'Amériquelatine,où plusde 70 o/odeshabitants viventen des- ainsiréuniesdans le cadre d'une Coordination civilequi s'est fixé pour but
sousdu seuilde pauvreté. Letauxde mortalitéinfantile. révélateur descarences d'orchestrer leseffortsdispersés de tous leurs membres et de suppléer les
du système social,
atteint52o/oo et l'indicede développement humainétablipar carences de l'Étatdansl'organisation des secours et dans l'élaboration des
le PNUDn'estquede 0,616 en 1999- soitle plusbasdu sous-continent avant programmes de reconstruction.
Haiti.Lesservices de basesontencoretrèsréduits,puisqueseulement54 o/ode
la populationdispose d'un accèsà l'eaupotable.Périodiquement, lesjournaux toujoursouvertes
Desblessures
nationauxévoquentlesravagesprovoquéspar lesratsqui pullulentdansles exprimele désarroi
Cetteinitiative d'unepopulation qui, mal informéepar
décharges sauvages, lesquartiers sous-intégrés desgrandesvilleset danscer- lespouvoirspublics,malpréparée à répondreà un tel désastre, a brutalement
taineszonesrurales où ni lesmunicipalités ni leshabitantsn'ont lesmoyensde prisconscience faceau risquenaturel.
de savulnérabilité En mettant en lumiè-
luttercontrecefléau.À cet égard,le cycloneestà l'origined'un véritable cercle re lesparadoxes d'unesociététrèsinégalitaire et d'uneéconomie marché
de
vicieux,puisqueseseffetsdévastateurs ont étéaggravés par la pauvretéde la dont lesbénéfices réelssontmaldistribués, Mitcha ravivéde vieillesquerelles
populationet que lesdestructions occasionnées parson passage ont entraîné politiques surfond de recrudescence destensions sociales. Ainsi,malgréla
l'appauvrissement généraldu pays.Enaoût1999,|eministère de l'lndustrieet présence sur placed'un grand nombred'observateurs étrangers, la gestion
du Commerceinvoquaità la foisla baissedescoursmondiauxet le fléchisse- de l'aided'urgencea suscitéde vivescontroverses à l'échellelocaleet natio-
ment de la productionnationale, directement ou indirectement provoquépar nale.Pourtant,afinde ne pasêtreaccuséde détournements de fonds,com-
l'ouragan,pourexpliquerl'inquiétant creusement du déficitcommercial. me aprèsle tremblementde terrede 1972,le gouvernement avaitchoisiun
Afin de réparerlesdommagesoccasionnés parMitch,la communautéinter- intermédiaire a priorineutre,l'Églisecatholique,pour assurer,danschaque
nationale s'estrapidement mobilisée. Dèsle moisde novembre1998,|aFrance communauté touchéeparle cyclone,unedistribution équitabledespremiers
a décidéd'effacer la dettebilatérale du Nicaragua, du Honduras, du Cuatemala secours (aliments, vêtements, produitspharmaceutiques).
et du Salvador. Ladettepubliquetotaledu Nicaragua s'élevaitalorsà 6,1 mil- La décisionprésidentielle,en apparence destinéeà prévenirtoute polé-
liardsde dollars,dont lesdeux-tiers étaientdusà desinstitutions internationales la rancæurde nombreuxsandinistes,
mique,n'afait que renforcer toujoursréso-
(leséchéances duesà la Francepar le Nicaragua s'élevaientplusmodestement lumenthostilesau clergénicaraguayen, accuséde n'avoirjarnaisprisouver-
à 392 millionsde francs). À cesremises de dette,souventlimitéesà un simple tementparticontrele clanSomoza, mêmeauxpiresmomentsde la dictature.
rééchelonnement des versements, il faut ajouterune aidefinancièredirecte, Ladirectionnationaledu FSLN,avecà sa tête DanielOrtega,a alorsdécidé
qui a été réclamée par lesgouvernements centraméricains dansle cadred'un d'apportersonaideà despopulations qui seconsidéraient commedéfavorisées
véritablen plan Marshall > pour la reconstruction. En décembre1998,cin- parle gouvernement parcequ'ellesn'avaientpasvotépourle partilibéralaux
quanteorganisations multilatéraleset donateurs réunisdanslegrou-
bilatéraux, dernièresélections.Descolonnes de secours ont étéorganisées pourreioindre
36 \7
desvillages" sandinistes > situéesdanslesdépartements d'Esteli,de Leônet de Le cycloneMitch a souventété présentécommeun révélateurdesfrac-
Chinandega, tandisque lesconvois officiels semblaient se détournerde turesde la sociéténicaraguayenne. Pourlessandinistes, il est la preuveque
" "
cesterritoires hostiles. l'imposition d'un modèlelibéralnefait qu'accroître lesdisparités socialeset aug-
Cestensions ponctuelles s'inscrivent dansun schéma politique pluslarge. mentela vulnérabilité de la population. Ce n'estpassansarrière-pensée qu'ils
Déjà,en 1979,lefutur président MiguelAlemânavaitrefuséde descendre évoquentle passage de l'ouraganJoan(luana)en 1988.A cetteépoque,ils
danslesruesde Managuaafinde fêterl'arrivée triomphaledesvainqueurs de étaientau pouvoiret le gouvernement de DanielOrtegan'avaitpashésitéà
Somoza.Depuisson arrivéeau pouvoir,en 1996,il s'estcomportéen adver- déclencher l'alertejaune(étatde prévention) avantqu'ilnesoittrop tard pour
sairedéclaré du sandinisme, faisanttout sonpossible pourancrerle paysdans assurer la sécuritédeszonesmenacées. Pourleslibéraux, l'ampleurdu désastre
un modèlede développement néolibéral et pouraccélérer la liquidation du s'explique parle caractère exceptionnel du phénomène météorologique, mais
système économique misen place,au coursdesannées1980,par lesanciens aussiparceque la politiquesocialiste miseen placeau coursdesannées1980
rebelles du FSLN.Danslesmilieuxpolitiques prochesde la présidence, Mitch a entravéle développement économique du pays.
a été parfoisprésenté commeune occasion uniqued'en finir unefoispour Danslesdeux cas,Mitch a pu êtreconsidéré commeune occasionde
touteavecun héritagesocialiste honni: grâceà l'appuidesinstitutions inter- repartirsurde nouvelles bases.L'idéed'unetobulorasosurlaquelle on pouvait
nationales, on pouvaitreconstruire le payssurde nouvelles bases. Leprésident bâtiruneautresociété,plusjuste,pluséquilibrée, maisaussiplusdynamique,
MiguelAlemâna ainsiprétenduque l'aideétrangère avaitété accordée faci- a souventétéévoquéepartouslesacteursde la viepubliquenicaraguayenne.
lementaux populations sinistrées parceque lesNicaraguayens avaientchoisi Commel'ont écritlesreorésentants de la Coordination civile: < nousdevons
la voiede la sagesse en refusantà deuxreprises (1990et 1996)de mettreen surmonter le défide la reconstructionet de la transformation du pays.Maispas
æuvrele programme électoral dessandinistes. du "même"pays.Nousnevoulonspasd'unereconstruction qui nousfassereve-
A l'inverse,la Coordination civiledesONC présentes au Nicaragua a pro- nir à la "normalité"que nousconnaissions avantl'ouragan"8. Cettevolonté
fité de l'ouraganpour proposerun projetde sociétéfondé sur un nouveau affichéede ne passe contenter,pour relancerla machineéconomique,de
chevalde bataille, le développement durable>. Sansévoquerlesmoyens rebâtirlespontsou de réparerlesroutes,se heurtecependantaux réalités
"
nécessaires pour mettreen æuvreleur programme,les dirigeantsde la d'unenationdéchiréepardestensions que lesexigences du deuilet lesélans
coordinationont suggéréde transformer radicalement le système productifnica- de la solidarité n'ontjamaispu résoudre. ll faut doncredonnerà Mitchsapla-
raguayenet de mieux aménagerle territoirenational,afin de préserver les cevéritabledansl'histoiredu Nicaragua : celled'un accident météorologique
grandséquilibres écologiques qui, seuls, peuventgarantirla sécurité alimentaire d'ampleurexceptionnelle qui n'achangéni lesrèglessociales, ni lesstructures
et le bien-être desgénérations futures.Dansce contexte, il leuresrapparu économiques d'un petitpaysd'Amérique centralequeplusieurs décenniesde
nécessaire de sedétourner du modèleéconomique imposé aussi bienparle socia- guerrecivileet de tempêtespolitiques ont renduparticulièrement vulnérable.
lismeproductiviste que par le capitalisme de rente.Lareconstruction du pays
doit commencerpar la résurrection descampagnes, considérées comme le NOTES
cceurde la cultureet de l'économie nicaraguayennes, et par la constitution
d'unevéritableagriculturepaysanne. Décentralisation, éducation,protection 1 Entrela cathédraleet la rivedu lac,le présidentArnoldoAlemâna décidéde
de l'environnement, sontlesmaîtresde motsd'un projetéconomique et social construirele nouveaupalaisprésidentiel, inauguré au débutde l'an2000.Dès
qui doit êtremis en æuvrepar la o sociétécivileo, paréede touteslesvertus, septembre 1999,destravauxétaiententreprispouréleverune gigantesque
puisqueni l'Etatni lespartispolitiques fontainemonumentale surla Placede la République, faceau Palais
national de
traditionnels ne semblentcapables de la cultureet à l'anciennecathédrale de Managua,dansle cadrede la
répondreauxvraisbesoins de la population. réhabilitation
de lazonedu palais présidentiel.
Letermede réformeagraire>,trop chargéde promesses
" et de menaces, 2 Le décreta été signéle 30 octobre1998,jour de la catastrophe du volcan
sembleavoirétévolontairement bannidu discours de la coordination. pourtan! Casita(2 000 victimes), alorsque despluiestorrentielles affectaientla région
dansce domaine,certaines de Posoltega depuis.le25 octobreet que l'lneteravaitrépertoriécetterégion
propositions sefont l'échodesvieillesluttesagraires commeunezonea nsque.
qui, au moinsdepuiszapaTa, ont nourrilesprincipauxcourantsrévolution- 3 " Enocasiones,losmilitares seencuentran anteunadisyuntiva : por unaparte,
naires d'Amérique latine.sansbeaucoup d'espoir de voiraboutirun jour leur no estânseguros de quelasiniciativashumanitarias seanbuenasparasuapoyo
revendication, lesdirigeants de la coordinationont ainsiproposéde faire y relacionespûblicas,y por otra,desconocen si setomarâla decisidnpolitica
reconnaître, de délimiteret de légaliser parasu movilizaci6n >. Evoluqci1nde lospreporotivosy respuesto
o loshurocones
lespropriétés communautaires indigènes Ceorges y Mitch,16-19février, SantoDomingo,République dominicaine.
qui n'ont aucuneexistence légaledansle système juridiquenicaraguayen. 4 C'esten 1990qu'estlancéà Panama le Pland'actionéconomique d'Amérique
centrale(Paeca), relayéen décembre 1991parla fondation, à Tegucigalpa, du
Système d'intégrationcentraméricaine (SICA),qui a permisla réactivationdu
Marchécommuncentraméricain.
38 39
5 On ne peut cependantpas en demanderplus à des commissions dont le rôle
n'est pas de proposeruie réformedu systèmeéconomiqueet socialdes pays
de l' is t hm e ...
6 En février2000, presquetous lesponts étaientreconstruits.
7 Voir textede Sébastien Hardy,dansce même ouvrage.
8 Messageinternettransmispar la Coordinationcivilele 2 décembre1998. Sur
ce point,voir l'opiniond'AndrésPérezBaltodano,dansle mêmeouvrage.
BIBLIOCRAPHIE
40