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Rouge
Nouveau parti
anticapitaliste :
les collectifs se
multiplient
Alors que le
mécontentement grandit,
Sarkozy essaie de reprendre
la main en profitant de
l’absence d’opposition tant
parlementaire que syndicale :
il lance sa réforme de l’Etat,
un plan d’austérité sans
précédent. Cette
contradiction rend chaque
jour plus nécessaire un
nouveau parti, un parti qui
conteste la politique de la droite sur le fond, regroupe ceux qui
luttent et donnent envie à tous de s’y mettre.
Dans le Rhône, le processus de création des collectifs
bat son plein : ils sont déjà plus d’une dizaine (voir en page 2) et
d’autres sont en projet. La plupart se constituent sur des bases
territoriales, mais certains sur des secteurs professionnels. Ces
derniers sont importants, car les rapports d’exploitation, c’est-à-
dire l’extorsion des richesses à ceux qui les produisent, se
nouent dans l’entreprise : c’est d’ailleurs là que naît la riposte
collective. Comment intervenir sur le lieu de travail ?
Quel rapport entre parti et syndicat ? Le débat est
ouvert et pourrait aboutir à la création d’autres * Point sur le Nouveau Parti Anticapitaliste - p 2
collectifs basés sur des entreprises.
Des rencontres sont en cours avec des
* Luttes dans l’Education Nationale - p 3
animateurs des listes unitaires auxquelles la LCR a
participé (AUDACES à Lyon et COVRA à * Lions des neiges - p 4
Villeurbanne), à qui il est proposé de se joindre au
processus de construction : pour créer ensemble un * Mai 1968 à Lyon - p 5
parti indépendant qui, à l’inverse notamment du PS,
refuse de cogérer le système et ses institutions. * Quand l’Etat renvoie les SDF à la rue - p 6
Des courants d’extrême gauche, comme la
Fraction l’Etincelle de LO, participent aux réunions : quand il se
situe dans une démarche de construction commune, leur apport
est bienvenu.
Pour préparer la naissance du nouveau parti, proposée
fin 2008 – début 2009, une conférence réunissant des
représentants des collectifs aura lieu fin juin en région
parisienne ; afin d’avoir un 1er échange sur son programme, son
fonctionnement, son nom, … et de mettre en place un comité de
pilotage national, chargé d’organiser le congrès de fondation.
Dans le Rhône, une assemblée des collectifs aura lieu mi-juin. La
préparation d’initiatives départementales, comme la réunion
publique du 29 mai ou l’intervention dans les manifs, montre la
nécessité de se doter d’un outil de coordination.
Malgré son discrédit, le gouvernement Sarkozy
Édito continue les mauvais coups : les derniers en date
étant la baisse des allocations familiales et de
nouvelles pressions sur les chômeurs ; car il faut bien récupérer les
15 milliards de réductions d’impôts, offertes aux plus riches par le
« bouclier fiscal » l’automne dernier.
« Que chacun d’entre nous accepte qu’il y ait moins de services,
moins de personnel, moins d’Etat » réclame Fillon, pour faire passer
la Révision Générale des Politiques Publiques, qui est une vaste
opération de destruction du service public. Avec les agents mobili-
sés massivement le 15 mai contre la suppression prévue de 35 000
postes, il est temps que les usagers, donc toute la population, défen-
dent leur acquis : des services accessibles à tous et pour cela échap-
pant à la rapacité des actionnaires.
Imposer de travailler plus longtemps en augmentant le nombre
d’heures hebdomadaires et la longueur de la vie active, c’est le 2ème
objectif majeur de la droite et du patronat. Pour mieux nous
convaincre que nous ne méritons pas plus que nos bas salaires, par
manque d’efforts suffisants. Mais le mirage d’un complément grâce
aux heures supplémentaires ne fonctionne plus et les grèves pour la
hausse des rémunérations se multiplient.
Trop usés ou déjà virés, 6 salariés sur 10 ne sont plus en activité à
60 ans : l’allongement de la durée de cotisation pour la retraite a
donc pour conséquence la baisse des pensions. Depuis les réformes
Balladur (1993) et Fillon (2003), leur montant moyen a déjà dimi-
nué de 21 % et la moitié des retraités touchent moins que le SMIC.
Va-t-on laisser paupériser les anciens, dans un pays toujours plus
riche, mais où la répartition des richesses est de plus en plus défavo-
rable à ceux qui les produisent ?
Le 22 mai, les directions syndicales appellent enfin à une journée
d’action générale sur les retraites. La grève doit être massive et
s’inscrire dans un plan de riposte contre les attaques gouvernemen-
tales. Travaillons à la convergence des luttes et à leur développe-
ment dans la durée, pour faire reculer Sarkozy, et, pourquoi pas,…
nous offrir un nouveau joli mois de mai ? !
Pour que le rêve d’un mouvement révolutionnaire qui réus-
sisse devienne demain réalité, construisons ensemble un nouveau
parti anticapitaliste, suffisamment puissant pour que les mobilisa-
tions ne soient plus freinées par les socio-libéraux et que les travail-
leurs et les jeunes s’organisent pour en finir avec le vieux monde !
LCR 69 JUIN - AOUT 2008