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Introduction EAU POTABLE-EAU USEE : LEURS TRAITEMENTS 1- EAU POTABLE L.1- Différents types d’eau Les eaux a visée de potabilisation pour la consommation humaine sont de différentes natures. Les eaux souterraines constituent 22 % des réserves d’eau douce soit environ 1000 milliards de m’. Leur origine est due & l’accumulation des infiltrations dans le sol qui varient en fonction de sa porosité et de sa structure géologique, Elles se réunissent en nappes. [1 en existe plusieurs types. La nappe libre est directement alimentée par les eaux de ruisselle- ment. Trés sensible & la poltution, elle est a lorigine des sources et des forages. Par oppo- sition, la nappe captive est séparée de la surface du sol par une couche imperméable. Elle n'est donc pas alimentée directement par le sol. Blle se situe A de grandes profondeurs et par conséquence est peu sensible aux pollutions. Enfin, les réserves d’eau A Paplomb des fleuves ou rivigres constituent les nappes alluviales. Les eaux souterraines soni généralement d’excellente qualité physico-chimique et bactériologique. Néanmoins, les terrains traversés en influencent fortement la minéralisation. Celle-ci est faible dans les terrains anciens de type granite et schiste, et élevée dans les ter- rains sédimentaires comme les caleaires. Elles sont pauvres en Oz dissous et exemptes de matiéres organiques sauf en cas de pollution, Les eaux de surface se répartissent en eaux circulantes (courantes) ou stockées (sta- gnantes). Elles se forment & partir, soit de ’émergence de nappes profondes en source, soit du rassemblement d’eau de ruissellement. Elles sont généralement riches en gaz dissous, en matiéres en suspension et organi- ques, ainsi qu’en plancton. Elles sont trés sensibles a la pollution minérale et organique du type nitrate et pesticide d’origine agricole. 1.2 - Classement de Peau brute Ce travail est indispensable et obligatoire conformément la Iégislation en vigueur. Larticle 16 du décret 95-363 du 05/04/1995 (J.0. 07/04/95) précise les exigences de qua- lité que doivent respecter les eaux superficielles, L’annexe I-3 en dresse les différents para- métres, 10 Introduction Groupe de Parametres Al AD AB parametres G 1] 6 1] 6 1 Organoleptiques Coloration 10 2 | 50 100 | so 200 Odeur 3 - | 10 - | 20 ~ Physico-chimiques Sulfates 150-250] 180 250] iso 250 enmg.Lt Oren % 270, ~ | >50 ~_| 30 - Substances indésira- [Ammonium | 0,05 T is} 2 4 bles en mg.L? Fer Oo. 03} 1 2/1 - Substances toxiques | Cadmium 1 3]. s| 3 en pg. Mercure 05 i | os 1] os 1 Pesticides en gL Total = Tt 25] = 3 Microbiologiques | Coliformes totaux | 50 5.10% 5.10" en N/100 ml Streptocoques 20 2.10? 2.108 Tableau 1- Extraits de Varnexe 1-3 du décret 95-363. La classe de Peau brute est évidemment déterminée & partir d’une analyse complete suivant les paramétres donnés dans I'annexe I-3. Pour une eau donnée, il faut que 95% des échantillons aient leurs valeurs inférieures & la valeur impérative et 90 % d’entre eux soient conformes a la valeur guide. Les 5 ou 10 % restants doivent respecter, entre autres, les conditions suivantes: - la valeur des paramatres ne doit pas excéder 50 % de celles fixées, exception faite de la température, du pH, de oxygene dissous et des parametres microbiologiques. = il ne peut en découler aucun danger pour la santé publique. De la qualité de la ressource dépendra la filigre a mettre en place. Un traitement physique simple telle qu’une filtration suivie d'une désinfection est exigée pour la classe AJ. Une filigre incorporant un traitement physique, chimique et une désinfection permet d’assurer la potabilisation dune eau classée A2. Une étape complete de clarification est donc obligatoire. La classe A3 demande un traitement physique et chimique poussé, un affinage et une désinfection. Il s’agit d’une filiére complete incorporant préoxy- dation, clarification, interoxydation, adsorption sur charbon actif et une désinfection finale. 1. 3- Filidres de traitement Les éléments a retirer de [’eau a traiter sont différents selon l’origine de celle-ci, Eau de surface Eau souterraine Eléments insolubles_|- MES, matiéres décantables, colloides + débris animaux et végetaux = bactéries, virus, parasites |- bactéries, virus, parasites jcropolluants minéraux jeropolluants minéraux - micropolluants organiques_|- micropolluants organiques Tableau 2- Eléments & considérer selon U'origine de l'eau Eléments solubles La philosophie du traitement consiste & appliquer deux grandes régles qui sont éga- Jement appropriées au traitement des eaux usées. Les prétraitements physiques tels que dé- arillage, tamisage, dessablage et dégraissage permettent de retirer certains composés. On peut ensuite transformer la substance soit pour la retirer de l'eau soit pour I’y Jaisser. Dans Ie premier cas, le traitement coagulation-décantation-fitration constitue la clarification. On Introduction un coagule puis on flocule les particules colloidales en vue de former du floc qui décante. La filtration sur sable en retient le reliquat. La mise en oeuvre de charbon actif en poudre ou en grains permet l'adsorption de certains micropolluants comme les pesticides. Enfin, la pré~ oxydation oxyde certains composés et les transforment en précipités. C'est le cas du fer et du manganése. La biodégradation modifi la structure de molécules qui persistent dans l'eau sous une autre forme. On peut citer la nitrification. Les moyens de correction sont nombreux. En général, une filiére de potabilisation appliquée & une eau de surface comporte des traitements a large spectre d’action tels que clarification, adsorption et oxydation. Les déferrisation, démanganisation, dénitratation sont les principaux traitements spécifiques de l'eau souterraine. 2.- EAU USEE URBAINE 2.1- Parametres La pollution carbonée se quantifie par 3 grandeurs : les MES, la DCO et la DBOs. La demande chimique en oxygéne, notée DCO, représente la quantité d’O> consommée par toutes les matiéres réductrices. L’oxygene est fourni par un oxydant trés puissant (dichromate de potassium) en condition acide et A ébullition pendant 2 heures. La quasi totalité des matigres sont oxydées. La demande biochimique en oxygéne ou DBOs est la quantité de cet élément consommé par les micro-organismes pour assurer la dégradation des matidres biodégradables en 5 jours, a 20 °C et a obscurité. L’unité de la DCO et de la DBOs est le mg O».L'. La quantité de matiéres organiques et minérales en suspension dans eau est mesurée par les MES (matitres en suspension), Elles caractérisent la pollution par- ticulaire d’une eau, La pollution azotée se caractérise par des formes réduites (NH, Norganique) &t 0xY- dées (NO}, NO}). L’azote KIELDAHL, noté NKT ou NK, est égai a Ja somme des concentrations des ions ammonium et de l’azote organique et s’exprime en mg N.L. L’azote global (NGL) représente la totalité de ces éléments exprimée en mg N.L", Le phosphore existe sous forme d’orthophosphates POZ", de polyphosphates et de phosphore organique. Le paramatre P, est la somme de tous ces composés. En sortie de station d’épuration, le phosphore est & 90% sous forme d’orthophosphates. Dans le cas des eaux résiduaires urbaines, le exigences épuratoires ne sappliquent ‘qu’ aux seuls paramétres mesurant la pollution carbonée, azotée et phosphorée. Mais on me- sure autres formes de pollution. Les matiéres inbibitrices (MI), caractérisant une toxicité directe, sont quantifiées sur des daphnies. Un litre d’efifuent représente N Equitox s'il faut le diluer N fois pour provoquer immobilisation en 24 heures de 50 % de la population ini- tiale. Les hydrocarbures et les ions cyanures font parti des matiéres inhibitrices, Les métaux lourds (Hg"", Ni, Pb", Cr", As, Cd, Se) sont pris en compte par le paramétre METOX et Jes composés organochlorés par AOX. Ces deux types de polluants sont responsables dune toxicité indirecte et par accumulation dans les tissus graisseux. Leur bioaccumulation a fait interdire certains pesticides organochlorés tel que le DDT. 12 Introduetion 2.2 - Composition - Répartition Unefiluent urbain présente de fortes teneurs en matigres organiques biodégradables, des sels minéraux et des germes fécaux. La quantité de pollution journaliére pour un habi- tant et les concentrations moyennes se répartissent comme suit : Matidres en suspension 90g) pH 7,5 - 8,5 Matigres oxydables STs MES 100 - 400 DBO. 60g DBO, 150 - 500 Dco 1208 Deo 300 - 1000 Azote réduit 15g NTK 30-100 Phosphore totat 4g N-NHE 20-80 Matiéees inhibitrices 02% N-NO3, <1 METOX 0,23. N-NO} <1 AOX Phosphore 10-25 Graisses. Tableau 3- Quantité journalidre par Habitam, Tableau 4- Concentrations moyennes. Les matiéres inhibitrices se mesurent en équitox.. Liunité est le mg.L?. I convient d’ajouter les paramétres bactériologiques. On dénombre respectivement pour les coliformes totaux, fécaux et les streptocoques fécaux 107A 10°, 10° 10°, 10° 10” bactéries pour 100 ml. Le phosphore a une double origine. Une moitié provient du métabo- lisme humain et l'autre des lessives. Cette tendance s*estompe du fait de l'apparition des produits sans polyphosphates, Les graisses sont purement organiques, sauf pollution parti- culigre comme Je déversement d*huiles de vidange. La fourchette de la DBOs s’établit entre 54 et 65 g par jour et par habitant en fonction du lieu et du niveau de vie. De la méme fa- gon, Je débit d’eau usée varie de 150 en milieu rural a 350 L/hb/j en milieu fortement urba- nisé, La répartition des différents paramétres en terme d’ éléments décantables, colloidaux et solubles est & comnaitte pour comprendre les traitements physico-chimiques ou biologi- ques mis en place et Jeur efficacité. La présence d’une filigre biologique se justifie pour éli- miner la pollution soluble. Matiores Matigres Matieres décantabies_| non décantables solubles MES 65% 35% : DBO; 33% 33% 3% DCO 33% 33% 33% NIK =10% zi 590% N-NO3, N-NO} - - 100% Phosphore total <10% > 90% Tableau 5- Répartition de la pollution. Les MES sont de nature minérale et organique respectivement & hauteur de 1/3 et 2/3. L’azote KIELDAHL se répartit entre Norg, dans la fourchette de 30 a 50 % et Pion ammonium entre 50 et 70 %, Le phosphore total est composé & 80 % d’orthophosphates et pour le reliquat d’un méiange polyphosphates et phosphore organique. Introduction 13 Une simple décantation élimine la fraction décantable. Les matiéres non décantables sont composées par les particules collofdales, Leur rétention dans la station nécessite une tape de coagulation-floculation, Un traitement primaire physico-chimique stoppe 80 % des MES et 60% des DCO et DBOs. En conséquence, 10 % environ de l'azote sont éliminés. Par contre, les orthophosphates sont précipitables par les coagulants utilisés, en formant des composés tels que FePO, ou AIPO,. La fraction soluble échappe & tout procédé physico- chimique et demande un traitement biologique adapté par boues activées, lagunage, lit bac- térien ou biofiltre. Les micro-organismes transforment la pollution soluble en boue biologi- que, forme décantable. Une partie de la DCO et de Pazote organique est non éliminable quelque soit le procédé mis en oeuvre. Ces fractions réfractaires & tout traitement, durant eur temps de séjour limité au sein de Pinstallation, sont de 5 et 0,5 g par habitant et par jour. 2.3- Usine de dépollution Un certain nombre de recommandations sont & respecter pour Pétude d’un projet de station d’épuration. Les caractéristiques de son emplacement, de environnement et du ré- seau d’assainissement sont essenticlles. La connaissance des effluents traiter en terme de concentration, de biodégradabilité et de débit nous conceme plus particuliérement. La charge polluante est le produit du débit en mh par la concentration en kg.m’. Pour le dimensionnement de la station, fe flux polluant de DBO; est fondamental. On peut utiliser les données bibliographiques qui donnent les debits et concentrations en fonction du nombre habitants raccordés. La législation recommande désormais de réaliser des campa- gnes de mesures comportant deux événements pluvieux significatifs, Ces campagnes per- mettent de connaitre avec précision les débits moyens, de pointe et de temps de pluie. En effet, dans le cas des réseaux unitaires, la pollution pluviale doit étre traitée par traitement secondaire biologique ou équivalent. La prise en compte des débits de temps de pluie pro- voque des surdimensionnements des ouvrages. Conscient de ce probléme, le Iégislateur pré- cise que le traitement n’est exigé qu’en dega d’un débit maximal. Le respect du milieu récepteur passe par la réponse aux questions sur la composition des eaux traitées, de leurs effets probables, de la capacité de dilution et d’autogpuration du milieu aquatique et des limites techniques du traitement. Une usine de dépollution est une association normalement judicieuse, de plusieurs étapes pour satisfaire les exigences des normes de rejet. Les prétraitements tels que dégril- lage, tamisage, dessablage et dégraissage éliminent les matiéres les plus grossiéres suscepti- bles d’endommager les organes mécaniques ou de pertuber lefficacité des étapes ultérieures comme la décantation et l'aération. Les traitements primaires permettent la rétention des particules décantables. Coci est important pour la fraction concemée de la DCO et de Ia DBOs. Cette étape est simple si elle met en oeuvre une seule décantation, et physico- chimique si une coagulation-floculation se déroule en amont, Selon les caractéristiques de eau a traiter, une flottation peut s’y substituer. Le traitement secondaire est purement biologique. I a pour objectif d’abattre la pollution soluble en la transformant en boues bio- logiques facilement décantables au niveau d'un décanteur secondaire ou clarificateur. Le procédé est culture libre (lagunage, boue activée) ou a culture fixée (lits baetériens alvéo- laires, biofiltres). Le traitement tertiaire est rendu indispensable par Jes nouvelles exigences épuratoires vis a vis des éléments azote et phosphore. Le découpage entre secondaire et ter- 14 Introduction tiaire est arbitraire. En effet, au sein d’une station d’épuration a boues activées, I’élimination des pollutions carbonée, azotée et phosphorée, peut se réaliser dans un scul et méme bassin.

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