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JUIN 1988 - N° 64 - 20F ISSN 0182-0567 La bergeronnette printaniére Pollution des eaux et activités du littoral Vie de notre association Epandages de lisier Quel avenir pour I'Aulne Eau et Riviéres de Bretagne - APPSB - 1, impasse Camille Pelletan - 56100 Lorient - C.P.P.A.P. 52518 “EAU et RIVIERES de BRETAGNE - A.P-PS.B.” Créée en 1969, afin de protéger les Salmoni- dés (saumons et truites) qui sont des poissons par- ticuliérement sensibles a la dégradation des rivié- res, Association “Eau et Riviéres de Bretagne — A.PPS.B" a peu a peu étendu son action et sa réflexion a l'ensemble des problémes relatifs & la gestion de l'eau, des sources aux estuaires. Trés rapidement, l'Association a été amenée prendre conscience des atteintes graves, que nos modéles actuels de production et de consomma- tion faisaient subir & environnement. |l est apparu, en effet, que la dégradation de la qualité de l'eau des sources, des riviéres, des estuaires, du littoral,... était la résultante des mult- ples agressions qui affectent le milieu naturel Les pollutions : * rejets plus ou moins épurés des agglomérations et des industries ; * rejets des effluents des élevages industriels (lisiers) ; * lessivage des sols “enrichis” d'engrais chimiques et des produits de traitement des cultures ; Lérosion des sols favorisée par I'arasement des talus et certaines méthodes de culture qui entrai- nent vers les cours d'eau d'importantes masses de sédiments qui envasent les cours d'eau et colma- tent les graviéres o se reproduisent les salmo- nidés. La rectification des cours d’eau etfectuée lors des travaux connexes au remembrement ou a Voccasion des opérations de drainage, cette prati- que enlaidit nos paysages, détruit la richesse des cours d'eau et favorise les crues. La destruction des zones humides dont le main- tien serait pourtant nécessaire pour régulariser le débit des cours d'eau, ralentir les crues et éviter les étiages trop accusés en période de sécheresse. Lenrésinement des vallées qui acidifie l'eau et banalise nos paysages. La multiplication des plans d’eau qui contri- buent au réchauffement des eaux (pollution ther- mique) et aggravent les pertes par évaporation. Ces retenues impliquent des barrages souvent dépour- vus des passes nécessaires aux espéces migra- trices (anguilles, lamproies, saumons, truites, aloses...). Le gaspillage de l'eau engendré par des menta- lités et des techniques peu soucieuses d’écono- miser les ressources naturelles. Bien d'autres facteurs aggravent encore ces atteintes a l'intégralité et a la richesse des milieux aquatiques que l'association “Eau et Riviéres de Bretagne” s'est donnée pour objectifs de défendre. association considére que la protection des ressources en eau est un impératif majeur. Des secteurs entiers de l'économie régionale exigent en effet une eau de qualité : ’élevage, Vagro-alimentaire, la pisciculture, la conchylicutture, Vaquaculture, la péche cétiére, le tourisme... et tolé- rer la pollution au nom d'un certain “‘réalisme éco- nomique” c'est, en vérité, faire preuve d'une 6trange myopie intellectuelle. Tous ceux qui se ren- dent ainsi complices de la pollution contribuent & fragiliser, voire & détruire les fondements de l'éco- nomie régionale dont les chances reposent sur la diversité et 'autonomie, Au-dela des questions économiques se posent, bien entendu, de redoutables problemes de santé sur lesquels il est urgent de lever le voile (nitrates, pesticides, métaux lourds, substances radio-actives...). En apportant votre contribution aux efforts de association “Eau et Riviéres de Bretagne” vous lui permettez de poursuivre son action en totale liberté. A qui s’adresser ? e social, délégation du Morbihan : 1, rue Camille Pelletan, 56100 LORIENT - tél. 978792.45 Délégation des Cétes-du-Nord : Gilles Huet, Kerdudalou, 22200 SQUIFFIEC - tél, 96.43.2869 are SUA : Gilbert Duigou ou Youen Landrein - tél. 98556661 Délégation du Finistére jorq': Raymond Leost, tél, 9840.75.22 ou Jean-Yves Kermarrec, tél. 98.20.4537 Délégation de I’llle-et-Vilaine : lean-Yves Kerboeuf, tél. 99.63.6736 Eau et Rivieres de Bretagne “Eau et Riviéres de Bretagne - A.P.PS.B." est une association créée en 1969. Son objectif est de défendre l'eau pure des "sources & la mer”, de protéger les riviéres, leurs vallées et leurs estuaires contre tout ce qui porte atteinte a leur beauté et a leur équili- bre naturel. Si la lutte contre toutes les formes de pol- lution est la principale préoccupation de I'asso- ciation, celle-ci s'efforce aussi, en permanence, de faire ceuvre éducative et de susciter le res- pect de la nature. En démontrant qu'une eau pure et des rivigres propres sont les conditions d'une éco- nomie saine et respectueuse des hommes, Yassociation s'est attirée de nombreuses sympathies. Il nfen demeure pas moins quielle méne une action difficile et qu’elle a besoin de votre concours personnel pour la poursuivre et Tamplifier. Photo de couverture : LA BERGERONNETTE, ‘La bergeronnette printaniére fréquente les vastes prairies hhumides, les paturages et les marécages. ‘Ts colorée, elle se caractérise par un ventre jaune sov- fre, un dos vert olive et une bande blanche au-dessus des sourcils, La bergeronnette printaniére a la queue plus courte et une taille plus petite que la bergeronnette des ruisseaux, Elle couve de mai a juillet sur le sol. N° 64 - SOMMAIRE 2 Editorial 3 Pollution des eaux et activités du littoral 4 Des vaches et des hommes victimes d'une salmonellose 5 Epandage de lisier 67 Cotes duNord 8 Finistére 9 Ille-et-Vilaine 10 Morbihan 11 Vie de notre association 12 En bref 13 En bref 1415 Quel avenir pour l'Aulne ? 16 A vos commandes (Ont participé a la réalisation de ce numéro oute les auteurs des articles: Mise en page : Marie et Christian Jourdren, Evelyne Maho, Jean-Claude Pierre. Photo de couverture : Yannick Bourget. Nos remerciements a Guy Robin de Rennes et & la photogre- ‘ure of il travaille pour les films de la photo de couverture. et eed eatves: Geen Sahn beret poe ee Editorial Ecologie et politique Au moment of nous mettons sous presse la seconde campagne électo- rale de l'année bat son plein. Le moins que l'on puisse dire c’est que les thémes relatifs a 'environ- nement n'y occupent pas une grande place. Les Frangais y seraient-ils indifférents ? Non sans doute si l'on en juge par le score tout a fait honorable obtenu par les « Verts » malgré les faiblesses de leurs moyens financiers. Non certainement, si l'on sen référe a toutes les analyses de motiva- tions effectuées par des instituts de sondage, lesquelles révélent que nos compatriotes placent les problémes d'environnement parmi leurs toutes premieres préoccupations, juste derriére le chémage. Abusée par les discours dominants - tous les partis politiques confon- dus - l'opinion publique n'a pas encore bien compris que le chomage avec toutes ses conséquences sociales et humaines était, au méme titre que la pollution et la destruction de nos ressources naturelles, la con- séquence d'un modéle de croissance induit par la société technicienne et qu'il faut bien appeler le « mal développement », Le refus de prendre en compte les intéréts des générations futures, le mépris affiché vis-a-vis des moins performants, la subordination de tou tes les valeurs aux lois économiques... tout cela procéde d'un profond déréglement de la pensée et ne manque pas d’inquiéter. La Société de consommation telle que nous la vivons souvent acceptée comme modéle universel ne peut, en aucune facon, apparaitre comme une espérance pour demain. Seule une démarche de type éthique peut nous en libérer alors que la soumission aux lois économiques et aux impératifs technocratiques ne fait que nous y aliéner chaque jour davantage. « Toute violence faite a la nature est une violence faite a Vhomme »... ce propos de Gandhi est plus actuel que jamais. A chacun d'entre nous de s'y référer et dy puiser force et conviction pour continuer, sans forfanterie ni prétention, le patient travail d'infor- mation et de sensibilisation que nous avons entrepris. J-C. PIERRE P.2/ eau et riviewes /N° G4 Pollution des eaux et activités du littoral Le cas de la baie de Pen Bé la Baie de Pen Bé - Mesquer se situe en Loire-Atlantique, a proximité de estuaire de la Vilaine et du département du Morbihan, Elle a trouvé son développement conchyli- cole au cours des années 50 et a prouvé depuis cette époque ses capacités de produc tion en huitres, moules, palourdes, et... Son positionnement géographique lui assure une protection trés efficace contre les tempétes, et une alimentation en eau qui la classe pparmi les sites d'élevage les plus riches du littoral francais Ces conditions, parle passé, permetiaient de commercialiser des produits de qualité exceptionnelle réputés sur le marché natio- nal. En outre, les qualités nutrtives de ses eaux autorisaient des taux de croissance sur les huitres de Vordre de 2,5 43 fois le poids dlensemencement sur la saison d'élevage (avril a décembre} Depuis plusieurs années, et plus par- ticuliérement depuis 1980, cette situa- tion s'est dégradée sensiblement tous Jes ans. Une baisse de la qualité a été enre- sistrée ; elle se traduit par des défauts de for mation des coquilles (formation de cham- bres, aspérités anormales,fragilité. Dans ce méme temps, une baisse du taux de crois: sance est sensible. De méme, fréquemment, pendant le printemps, des mortaltés de palourdes sont constatées Cette situation engendre dés cette Epoque. tune baisse de la rentabilit des entreprises fesaueR® Qrencstin qui conduit les plus fragiles entre elles & supporter de grosses dificultés de gestion. En 1987, la situation se dégrade compléte- ‘ment : durant leprintemps, il est observé sur certains pares, des moralitésdhufresallant jusqu’a 70 % et une mortalité sur la totaité Ges palourdes ensemencées dans la baie dle ordre de 90 %. La fin de année 1987 con- firme la crainte des professionnel la réolte des produits ensemencés permet de consta- ter un taux de croissance de 1,5/1,7 :les résultats d'exploitation sont catasrophiques etentrainent pour la majorté des profession- nels de graves problemes financiers Les professionnels s‘interrogent alors sures raisons de cette dégradation. La ‘quéte des renseignements et l'analyse des observations autorisent & avancer hypo: these de la dégradation de la qualité des eaux de la baie. Les analyses réalisées par IFREMER sur des prélévementseffectués au cours de let 87, permetient dlaileurs de constater une absence totale de nourriture dans l'eau et Vanalyse des échantillons d'huitres et de palourdes conforte cette hypothese: les ani- ‘maux meurent de faim Lorigine prépondérante de cette situa- tion, réside dans l'insuffisance d’épu- ration des rejets de la Laiterie de la Presqu’ile a Herbignac. Les eluents mal traités de cette laterie sont rejetés dans un cours d'eau, le Mes, qui débouche dans la P. 3 /eau ot riviéres /N® 66 nensionac@® baie de Pen BE Is déstabilisent I €cosystéme, et par voie de conséquence, empéchent tout développement de zooplanction et de phyto- pplancton dont se nourrssent les coquillages. Cette situation a été particuliérment aggra- vvée pat la mise en exploitation début 87 d'une chaine expérimentale d'extraction de la protéine pure du lait par la Laiterie Cola tena. Il semblerat que les rejets dus & cette nouvelle technique de production aient été absolument incontrés de la part de 'indus- triel, provoguant sur le milieu, les effets recites. Crest pour cette raison, que les profession- nels, regroupés au sein de association « Environnement, Mes et Mer », sont inter- venus vigoureusement prés des pouvoirs publics, afin quils contraignent la laiterie & se doter d'un systéme épuratoire efficace. ‘Lappui de la commission « Pollations et nui- sances » d'Bau et Rivigres a été sollicité, et lune premiere réunion de travail sest tenue sur place. « Eau et Riviers » était représen- tée par G. Huet et JL. Pelletier. Cette réu- nion a permis aux professionnels et & notre association d'envisager les dispositions & prendre afin d'engeger toutes les démarches utiles pour faire évoluer la situation. Démar ches qui pourront prendre la forme d'un recours en responsabilité conte I'Btat, cel ci m/ayant pas assume ses obligations d appl cation de la réglementation & 'égard de industriel pollueur. G. Huet Des vaches et des hommes victimes d'une salmonellose Sil le pouvait, le ruisseau des Douétaux nous parlerait des pollutions diffuses. Il pourrait en particulier nous raconter comment il a pu contenir quelques cen- taines de millers de germes par milllitre. Madame Veillaux et son fils, Eric, dont exploitation agricole a été mise en difficulté par une épidémie de salmonellose sur les vaches laitiéres qui s‘abreuvaient dans le ruisseau sont plus loquaces sur le sujet D'UN POINT DE VUE VETERINAIRE En 1985 et 1986, les vaches avai rement des manmites lait éat alors impropre la consommation 4 cause des « microbes ». A chaque fois, le vétérinaire mettat en cause « une mauvaise hygigne de trate » mais n'a pes une fois envi- ‘sagé de faire analyser 'eau cu ruisseau des Dougtaux sachani pourtant quil y avait des problimes d'épandage avec entreprise lassainissement Pirotzis. Viabattoir Abera (pour lequel travail ce vétérinaire) envisa eait d'épandre lui aussi son lisier et ses boues de station dépuration, puisqu’en tant {q's instalation classé » il est responsable de ses déchets et des nuisances qu'il pew vent causer. Faute de prévention vétérinaire, l'acci- dent survient : épidémie de salmonel- lose en octobre 1986. Toutes les vaches ayant bu dans le ruisseau, sont condamnées 4 terme les survivantes ont des graves séquelles 8 Vheure actuelle), Alors que cel- Jes qui étaient dans un pré plus loin sont pargnées. L’eau du ruisseau, analysée par les services vétérnaires, est bactériologique- ment non conforme par pollution iécale récente ou entretenue. Les colformes step tocoques et autres clostridiums sulfite réducteurs sont abondants. Cela suffit dire aque des salmonelles devaient accompagner les coliformes. Malheureusement, la Direc: tion des Services Vétérinaires (DSV) oublie de rechercher ces salmonelles alors qu'elle a pu isoler sur les vaches malades le virus Salmonella Typhimurium, Celui-i, que Ton retrouve dans les déjections des’ animaux porteurs, est transmissible par l'eau. Une ‘tude réalisée en 1981 parla station de Plou- fragan dans les C5tes-du-Nord et parue dans «Le Point Vétérinaire » (1) parle beaucoup de ce virus S. Typhimurium. Dommage que les. services vétérinaires d'lleetVilaine ‘aient pas été plus curieux ! Oubli d'autant plus fichews que le laboratoire de microbio- logie pharmaceutique de I Université de Ren- res slest lui aussi préoccupé du virus S. ‘Typhimurium en comparant les méthodes analyses (dont certaines sont totalement inefficaces}, et en cherchant 2 caleuler les périodes de rémanence, etc. dans Te cas épandages qui présentent des risques sani- taires. La collaboration de la DSV avec ce laboratoire aurait pu ire fructueuse pour ce type de contamination » grandeur nature «.. LOURDEURS ADMINISTRATIVES ET JUDICIAIRES Suite a une plinte de Madame Veillaux, les gendarmes d'Antrain ouvrent une enguéte. Is font entre autres appel au garde-péche qui consiate que bien que la faune du ruisseau ne soit pas détuite, la proximité des boues dlavec le ruisseau présente des risques. La distance réglementaire n'est pas respectée et ‘ce titre au moins, ily infraction & a lis: lation des épandages. Le procés-verbal (PV) dressé par les gendar- ‘mes oubliefacheusement que lorsquil y a pollution, il doit y avoir recherche sur la nature exacte et lorigine des matiéres en cause. Le fait que I épandage soit fait moins cde 35 métres du ruissean n'est pas consigné par écrit explicitement alors que M. Piroai, entreprise « dassaiissement », déclare épan- dre & plus de 30 métres des ruisseaux des ztidzes gui ne sont pas toxiques.. mais il sera procédé aun arrangement amiable sls faits sont reconnus. Dans la région, les com -mérages sur Yenireprise Prolas n‘apportent pas du tout de crédit & ces déclarations de bonnes intentions, qui existent depuis que entreprise « assainit Les mois passent. Sans rien dire, le Tribu- nal classe le P.V. sans suite, tout comme Administration d'alleurs. Seule la com- mune de Tremblay fait savoir qu'elle niaccueillera plus les déchets de Vabattoir épandus par lentreprise Pirolais. Les assu P. 4/ eau et rivigres /N® 64 rances ne parviennent pas a un accord ama ble et envisagent le procés. La Chambre Agriculture chifre le préudice a 175,000 F au 1* septembre 1987 et se contente de pré- senter la facture de Vexpertise. Curieuse con- ‘ception de la défense des paysans ! Dans le meme temps, et curieusement d'alleurs, le Crédit Agricole refuse de financerl'installa: tion d'Bric Veillaux. Qui a dit qu'il fallait miner ? Finalement cette insiallation s'est faite avec retard ce qui a aceru encore le pré judice subi Pras d'un an aprés l'épidémie, Madame Veil faux contacte tun syndicaliste de la Confede- ration Paysanne qui en parle & un membre d'c Eau et Rividres de Bretagne », qui & son tour contacte « La Gaulle Anirainaise » asso ciation de péche gestionnaire du russeau des Douataux Quelques lettres adressées au ‘Tribunal, une ‘concertation avec Vassurance qui accepte de payer les frais de procédure et Iaffare clas sée est ressortie des tiroirs. Un expert judi: Ciaite est alors chargé de mener Ienquéte du 6 janvier au 30 mai 1988. Voila un peu de sérieux qui ne fera pas de mal. Les pollueurs notoires que sont les ‘entreprises Abera et Pirotais devront notam- ment fournir leurs camnets d'épandage et ‘ceux qui s étonnent toujours de tout seront peutéire surpris des résultats EN CONCLUSION est lorsque les vaches se roulent par terre que I'on découvre parfois qu'une pollution virale et bactérienne accompagne souvent des pollutons visibles, qui se répandent dans Jes cours d'eau espérant n’étre « ni vues, ni connues ». La Santé Publique semble tre loin des soucis de certains pol- Tucurs... dautant plus que dans ce genre de pollution, les zones d’ombres reste aussi nombreuses que les facheuses coincidencs. Les vétérinaires ne sont pes seuls concer neés... il parait que les médecins regoivent beaucoup de visites.& 'époque des épanda aes de lsir.. [i Vol 15 - N° 78 Dee. 83 - Jan. st ' Dissémination des salmonelies pat les bovins infestes chranigues « Vol 16-N° 80 mars - avril 84 ‘Sulmonellose des. bovins infestés chron {ques étude de environnement et des chaines tle contamination » Notre association est trés souvent interrogée sur les aspects réglementaies de lépandage es lisiers. Beaucoup sinterrogent en effet ct comprennent diffcilement que la Breta- gne dont les caractéristiques hydrologiques, climatigues, péologiques, se prétent souvent mal a lépandage des lsirs, soit la région de France od 'élevage hors sol est le plus concentré Par quel tour de passe-passe réglementaire nos départements ontils ainsi pu autoriser tant délevages hors sol, alors que les surf ces aptes & Tépandage des lisiers sont limitées ? Nous prendrons ci-dessous exemple de la pratique administrative dans le département des Cotesdlu-Nord. Elle a abouti depuis une quinzaine d'années, & diviser par 2, les exigences réglementaires en matiore d'epandlage des lisiers de pores et de volailles ! Chacun sit gu’un épandage ne peutétre autorisé par le Pret, que si, dans le dossier qui présente & fadministration, cet élevage fait at d'une surface suifisante pour !épan dage de ses Tsiers, * Pour ce qui concerne les élevages de pores, cetic surface minimale est définie par la circulaire du Ministre du 12 adit 1976 de Environnement «En tout état de cause, dans le cas d’épan: ddage de lisier brut, les valeurs suivantes ne devraient pas étre dépassées 1 ha de terre cultivée pour 40 pores pro- duits par an, + Lha de prairie permanente pour 100 pores produits par an. » Prenons le cas d'un dossier soumis au con: seil départemental du 25 mars demier ‘Monsieur X envisage de eréer 840 places de pores. Le dossier indigque :« surface épandable nécessaire » (surface jugéenécessire par ladm istration) : 21 ha. Ce quien toute lgigue, fait T ha pour 40 places de pores, Voila oft est la nuance : le Ministre dit 1 hha pour 40 pores produits et le Préfet dit 1 ha pour 40 places de pores. Soit 100 pores produits puisqu'il faut aujourd'hui moins de 6 mois pour produire un pore, Le tour est jous : administration admet en it une quantité double de lisier sur une ‘méme surface par rapport aux normes appl- uées sur le reste du teritore... En avant le lisier et peu importe les conséquences ! * Pout les élevages de volailles, la norme appliquée partout en France, sauf en Breta- ge, résulte de larréié ministériel du 202.1982 qui indiquait ‘En tout état de cause, dans le cas d’un épandage de fientes brutes, les valeurs sui vantes ne devraient pas étre dépassées 1 ha de terre cultivée pour 250 poules pon deuses logées par an, 1 ha de prairie permanente ou temporaire pour 600 poules pondeuses logées par an. » Or, une lettre du Préfet adressée au Prési P.5 /eau et rivigres/ NP 64 dent de la Chambre d'Agriculture des Cotes: duNord en date du 9 mars 1983, indique + .Ces dossiers (d'levages de voails|seront instrats sur la base des adaptations des pre criptions qui ont éé acceptées par vote rere: sentant lrs des réunions de travail tenes ces eriers jours, auxquelles safouent ies exige- cesdnecapacité de sockage de 25 m2 et dine suaface minimale d@pandage de 2 ha pour 1000 ppondeuses..» Soi, une surface »exigée », deux fois infrieure 4 celle préconsée par le Minister. Aisi, dans les Cotes

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