Vous êtes sur la page 1sur 1

Élisabeth Báthory

Élisabeth Báthory est une contesse hongroise de la famille des Báthory. La légende a fait
d'elle l'une des plus célèbres meurtrières de l’histoire hongroise et slovaque. Elle est souvent
évoquée sous le sobriquet de « dame sanglante de Csejte (Čachtice) », du nom du château près de
Trenčín (dans la Hongrie royale, aujourd’hui une partie de la Slovaquie), où elle vécut la plus
grande partie de sa vie.Après la mort de son mari, elle et quatre complices supposés sont accusés
de torture et du meurtre de filles et de jeunes femmes, dont le nombre reste incertain. Les chefs
d'accusation sont cependant parfois discutés par les historiens, du fait qu'il n'existe aucune
preuve en dehors de témoignages obtenus sous la torture. Son origine noble lui évite un procès et
l'exécution. En 1610, elle est emprisonnée dans le château de Čachtice, où elle restera jusqu'à sa
mort.
Le cas de Báthory a inspiré de nombreuses histoires et légendes, selon lesquelles elle se serait
baignée dans le sang de ses victimes pour garder sa jeunesse — ce qui lui vaudra, entre autres,
les surnoms de « Comtesse sanglante » ou de « Comtesse Dracula » —. Si ces légendes sont
largement écartées par les historiens modernes, elles persistent malgré tout dans les croyances
populaires.
Élisabeth Báthory naît dans une propriété familiale à Nyírbátor, en Hongrie, le 7 août
1560. Elle passe son enfance au château d'Ecsed.
Son père est György Báthory, un membre de la branche Ecsed de la famille Báthory, favorable
aux Habsbourg. C'est l'un des frères d'André Báthory, gouverneur de Transylvanie de 1552 à
1553 pour le compte des Habsbourg. Par sa mère Anna, issue de la branche Somlyó de la famille
Báthory, elle est la nièce d'Étienne Báthory, prince de Transylvanie, qui deviendra roi de
Pologne.
Élisabeth Báthory inspirera de nombreuses légendes au cours des xviiie et xixe siècles.
Comme on l'a dit, le motif le plus récurrent dans les récits la concernant est celui qui la
représente se baignant dans le sang de ses victimes, afin de garder beauté et jeunesse. Cette
légende est apparue pour la première fois en 1729 sous la plume de László Turóczi, un jésuite
érudit, dans le livre Tragica historia22, le premier écrit consacré à Báthory. Des historiens
modernes comme Radu Florescu et Raymond T. McNally en ont conclu que les théories
présentant la vanité comme motif des meurtres d’Élisabeth provenaient essentiellement de
stéréotypes liés au rôle social des femmes à l’époque14. On ne pouvait pas envisager que les
femmes soient capables de violence gratuite.
Au début du xixe siècle, la thèse de la vanité fut remise en question et le plaisir sadique
fut considéré comme un motif plus plausible de ses crimes23. En 1817, les rapports de
témoignages, retrouvés en 1765, sont publiés pour la première fois24 prouvant que les histoires
de bain de sang n’étaient que légende. Néanmoins, la légende a persisté dans l’imaginaire
populaire, au point que certains motifs sont souvent pris pour des faits historiques. Certaines
versions de l’histoire visaient clairement à véhiculer une morale dénonçant la vanité féminine,
tandis que d’autres visaient à distraire et faire frissonner par le caractère sensationnaliste et
macabre. Les croyances autour de la comtesse constituent, de nos jours, des sources
d'inspirations importantes dans la culture populaire en musique, dans les films, les livres, les jeux
et les jouets. Elle inspirera également de nombreux personnages fictifs d'après l'image macabre
façonnée par les légendes.

Vous aimerez peut-être aussi