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Axes

La démarche scientifique (fait social, rupture, préjugées)

La sociologie est une science

La sociologie du développement (le sous-développement est une prénotion)

Le développement et l’ingénieur

La démarche scientifique
Par-delà la diversité de ses objets et des questionnements qui la guident, la sociologie peut se définir
comme une démarche d’analyse scientifique du social. En tant que science, la sociologie se
caractérise par une aspiration à l’objectivité, et par la mise à l’écart des jugements de valeur sur les
objets qu’elle se donne. Le savoir scientifique produit par la sociologie consiste en deux choses : des
connaissances empiriques, et des analyses, des savoirs à dimension plus théorique. On peut
distinguer deux grands types de connaissances empiriques ainsi fournies : d’une part des données
chiffrées sur la société (par exemple, taux de nuptialité, répartition de la population active selon les
différentes catégories socioprofessionnelles) ; d’autre part des données à teneur plus « qualitative » :
entretiens, descriptions de lieux ou d’activités particulières… Outre la production de données, la
sociologie est dotée d’une ambition théorique ; elle est porteuse d’une ambition de compréhension
et d’explication du social. La montée en généralité peut se faire à partir de concepts, modèles,
théories.

L’inscription de la sociologie dans le domaine des sciences implique par ailleurs le recours à des
méthodes systématiques d’investigation empirique. On distingue deux grands types de méthodes,
qui correspondent aux deux grands types de données précédemment décrits : les méthodes
quantitatives et les méthodes qualitatives. Le questionnaire est la principale méthode de collecte des
données dans une perspective quantitative. Du côté des méthodes qualitatives, les principales
méthodes utilisées sont l’entretien et l’observation directe. On parle souvent de façon générique d’ «
enquête de terrain » pour désigner l’usage de ces méthodes qualitatives. Souvent présentées comme
antagoniques, méthodes quantitatives et méthodes qualitatives sont en réalité complémentaires dans
le travail de recherche. Elles permettent de produire des types de données différents, et de répondre
à des questions différentes : mise en relation de données chiffrées à un niveau macro en vue
d’expliquer des faits sociaux d’un côté, compréhension plus fine des pratiques, des processus, des
trajectoires et des représentations des acteurs de l’autre.

Sociologie du développement
Débat nord-sud
La sociologie du développement tente notamment d'appréhender les rapports entre les pays du
Nord dits industrialisés voire post-industriels (économie du savoir) et les pays du Sud dits en voie de
développement. La sociologie du développement évalue ainsi les conséquences résultant des
processus de modernisation (mondialisation, rationalisation et innovation par exemple), et en
particulier ceux qui créeraient une dépendance des uns (les pays du sud) par rapport aux autres (les
pays du nord). Elle est alors critique de la colonisation et de ce qui est considéré comme un
impérialisme occidental. Mais également, à l'inverse, elle est critique de la délocalisation industrielle
qui assécherait l'économie du Nord, aboutirait à la concurrence de pays émergents et introduirait
une "contre dépendance".

Dans ses débats contemporains, la sociologie du développement tâche de repositionner les débats en
envisageant de se débarrasser de certaines positions idéologiques.

Les apports d'Émile Durkheim à la sociologie du développement


Selon l'auteur, la division du travail social est « Un résultat de la lutte pour la survie, mais elle en est
un dénouement adouci. Grâce à la division du travail, les rivaux ne sont pas obligés de s’éliminer
mutuellement, mais peuvent coexister les uns à côté des autres »

Les apports de Max Weber à la sociologie du développement


L’évolution de l'ordre social (le développement) est accompagnée par une transformation des
manières de faire, de sentir, d'agir, de penser des membres de la société. À l'inverse, l'absence
d'évolution des valeurs peut bloquer le processus de développement, ou du moins le compromettre.
Les apports de Karl Marx à la sociologie du développement
Une interprétation du développement comme étant indissociable d'un système de rapports sociaux
qu'il résume avec le terme "capitalisme"  a dépossession des instruments de production pour une
partie de la population

Ce processus inégalitaire, producteur d'inégalités, est un passage obligé vers la libération de


l'homme. Le capitalisme est voué à disparaître, emporté par la révolution prolétaire ; il contient en
lui-même les germes de sa propre destruction, de son dépassement par une forme sociale supérieure

Politique de la ville
En ce qui concerne les politiques urbaines, ce chapitre, sans rentrer dans le détail des dispositifs
institutionnels ni de l’historique des politiques, se concentre sur l’apport de la démarche
sociologique à l’analyse des effets de ces dernières. Trois grands types de politiques sont abordés, en
montrant dans chaque cas comment des travaux sociologiques ont mis en lumière les effets sociaux
– anticipés ou non anticipés – des interventions des pouvoirs publics : la rénovation urbaine, la
réhabilitation de l’ancien, et le développement social urbain et les politiques de la ville.

Le développement et l’ingénieur
Pourquoi des cours de sociologie de la technologie dans les programmes de génie à Polytechnique Montréal?
Quel est l’intérêt de la sociologie dans la profession de l’ingénieur?

L’importance que l’on accorde aux cours de sociologie dans tous les programmes d’ingénierie prend sens
alors que la société est plus sensible, plus réactive que jamais face aux réalisations des ingénieurs. Pensons par
exemple aux grands projets tels que l’extraction des gaz de schiste, le Plan Nord, le port pétrolier de
Cacouna, le projet hydroélectrique de la rivière Rupert et aux controverses qu’ils soulèvent. Que dire
également des technologies de l’information et de la communication qui changent le monde et, des
automates qu’on implante massivement dans les entreprises. Bien sûr ces technologies peuvent être salutaires
pour la société, mais elles ne sont pas sans heurt dans les milieux où on les implante. Il est évident que les
interactions entre la technologie et la société sont telles que la société ne serait pas ce qu’elle est sans la
technologie et la technologie n’est ce qu’elle est que de par son rapport avec la société. On voit donc
l’importance de connaître les enjeux d’une telle interdépendance, des impacts sociaux, des résistances et des
oppositions sociales des usages de la technologie et de ses déviances.
Les cours de sociologie de la technologie visent donc à doter l’étudiant de compétences sociales
indispensables à la maîtrise de tout ce qui touche au domaine de la production (au sens de traduction de
l’invention en produit économiquement et socialement fiable), de la diffusion, qui soulève l’autonomie des
utilisateurs de la technologie et de l’appropriation, comme source d’innovation. Du fait que la maîtrise de la
technologie est une question sociale et non individuelle, les cours de sociologie de la technologie portent
non seulement sur la connaissance du monde la technologie et du fonctionnement de la société, mais vise
surtout à parfaire la professionnalisation de l’ingénieur.

En quoi ces cours sont un facteur de professionnalisation de l’ingénieur? En voici plusieurs raisons objectives
et mesurables :

N’oublions pas que la technologie est toujours le résultat d’un travail collectif. Ce sont les acteurs réseaux qui
produisent, qui diffusent et qui s’approprient la technologie. L’ingénieur est certes un acteur central dans le
développement des technologies, mais il n’est pas le seul acteur. Et cet acteur, pour être efficace, doit
comprendre le «système social» dans lequel il exerce sa profession, s’y intégrer afin d’y prendre part
efficacement. Contrairement à ce que pourrait être le travail d’un médecin ou d’un avocat, l’ingénieur ne
travaille pas en solitaire. Il travaille au sein d’une équipe, d’un groupe de projets, d’un réseau, d’une
communauté d’intérêts (l’entreprise)… De ce fait, l’ingénieur doit comprendre que l’innovation repose sur
l’écoute, l’échange, la communication, le partage, la concertation et les arrangements qui se font
essentiellement dans des réseaux sociaux. Il faut aussi considérer qu’il est désormais un agent de la société
autant qu’un agent de l’entreprise. De par ses responsabilités et les impacts sociaux des technologies,
l’ingénieur est devenu un acteur qui intéresse l’ensemble de la société, dans la mesure où ses nouvelles
responsabilités en matière d’impacts sociaux des technologies débordent clairement le cadre de l’entreprise.

Par ailleurs, l’intensification des interactions entre la technologie et la société a pris une dimension nouvelle
avec les innovations technologiques (nanotechnologie, biotechnologie, OGM, M2M, drone, cobotique,
chirurgie à distance). Le monde de la technologie est un monde social, et l’ingénieur doit connaître ce
monde, à défaut de quoi, il affaiblit considérablement, sinon définitivement, ses chances de succès
professionnel, son rôle et ses responsabilités dans la société. En ayant conscience des conditions de
production et de diffusion des technologies et de leurs impacts sociaux, l’ingénieur anticipe les éventuels
rejets de la technologie par la société, et permet donc à son entreprise de faire des choix technologiques
judicieux. Il se professionnalise. La technologie étant au cœur de toutes les activités de la société, la
sociologie est quotidiennement interpellée pour comprendre les conditions d’émergence, de croissance et de
déclin des phénomènes technologiques.

Enfin, les cours de sociologie de la technologie s’inscrivent depuis leur origine dans les programmes
d’ingénierie à Polytechnique Montréal dans le modèle du développement durable, puisqu’ils traitent des
dimensions sociale et environnementale du travail de l’ingénieur.

De nos jours, cette réflexion sur la professionnalisation de l’ingénieur s’est imposée comme jamais
auparavant. La sociologie de la technologie est ainsi quotidiennement interpellée pour aider à comprendre
les conditions sociales d’émergence, de croissance et de déclin des phénomènes technologiques. C’est la
raison pour laquelle la sociologie a pris une place de plus en plus importante dans les cursus d’ingénieurs

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