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Bortaient systématiséos, et prêtes à devenir les éléments de ces pendants, roulant dans l'éther par leur impulsion propre ;
espèces dc sornmes théologiques (l) qui se constituent en grand t c'est par leur propre effort qu'ils gardent la forme sphérique,
rrornbrc à l.r {in du paganisme. et c'est par leur forme qu'ils se tiennent en équilibre (l) >.
Malgrd cc retour de la philosophie vers des idées populaires, Chacun d'eux peut avoir ainsi sa part d'influence selon la
les thdories des Stoïciens sur le monde ne se seraient sans doute croyance des astrologues.
pas imposées, si elles n'avaient eu comme véhicule une des Les tireurs d'horoscope qui stappelaient prétentieusement
supcrstitions les plus enracinées à cette époque, la divination les < Chaldéens >, n'étaient certes pas tous des philosophes,
astrologique. essayant de rendre compte, à eux-mêmes et aux autres, de leurs
La prénliction par les horoscopes et la cloyance à la puissance pratiques divinatoires par une conception d'ensemble du monde.
divine des étoiles étaient assez nouvellement importées de la Cependant, lorsqu'ils voulurent systématiser leurs croyances,
Babylonie en Grèce, lorsque le stoïcisme parut (2), mais, dès ce on nous dit qu'ils prirent comme centre l'idée qui fait le fond
moment? elles font fureur ; on les trouve sur tous les points du de la cosmologie stoicienne, celle de la sympathie universelle.
monde hellénistique; des écoles particulières d'astrologie se Philon d'Alexandrie, qui connaît bien les astrologues de son
fondent en Égypte, qui bientôt se donnent poul plus antiques époque (2), leur prête des pensées stoïciennes : < Ils font corres-
que celles de la Chaldée (3). Les penseurs juifs teintés d'hellé- pondre les choses terrestres à celles d'en haut, et les choses
nisme, I'auteur de la Sapiencc, Philon d'Alexandrie, ont un célestes à celles de la terre ; ils montrent comme des accords
goût marqué pour l'astrologie ; et ils en sollt neoins choqués musicaux dans l'harmonieux concert de l'univers produit par
qu'il ne conviendrait à des monothéistes juifs (4)' la communion et la sympathie des parties les unes avec les
Pour les Stoiciens, on sait avec quelle faveur, à très peu autres... Ils supposent que ce monde visible est la seule rêalité,
d'exceptions près, ils l'accueillirent (5). Non seulement ils en rlu'il soit lui-même Dieu, ou qu'il contienne un Dieu, l'âme du
firent, aveo toutes les autres espèces de divinationse une preuve tout. Ils divinisent la Destinée et la Nécessité; ils enseignent
en faveur de I'existence d'une destinée inflexible (6) ; mais, plus rp'en dehors des choses visibles il n'y a absolument pas de
spécialement, l'astrologie fut sans doute pour beaucoup dans (iauses, que ce sont les périodes du soleil, de la lune et des autres
I'idée qu'ils se firent des corps célestes. du lieu de les attacher, :rstres qui partagent entre les êtres les biens et les maux (3). >
comme Flaton et Aristote, à des sphères mathématiques et Il ne faut pas attribuer une importance exagérée à ce ren-
concentriques qui les transportaient, ils en font des ôtres indé- scignement; il est possible qu'il indique plutôt les doctrines
r;rrc Philon trouve impliquées dans l'astrologie que celle des
(l) Par exemple, s
;rrofessionnels de la divination. Ceux-ci se sont bien accom-
intégrant de la théolo C
la bàse des théologies t rrrorlés d.'autres doctrines qui ne rejettent nullement toute
et de Macrobe. irrlluence supérieure à celle des astres ( ). On pouvait consi-
(2) Les premières traces nettes de ces- croyan^ces ne se. ren-contrent -pas
aveiil'Eriàrmis. aialogue attribué à Philippe
npiÂoÂti, dialogue
avaiL I'EpiÀomis, d'Oponte, disciple de Platon'
Philippe'd'Oponte, Platon.
(3) Sui te renouvelleîrent de I'astrologie êri Egypt e au rre siècle avant notre (l) Quae se et nixu suo conglobata continent, et |orna ipsa figuraque sua
190+' p. 69-70.
I'elpzig, 1904,^
ère,'cî. RnrrzrNSrErN,, Poimanrlres, Lelpzig, Sur I'antiquité
69-70.^-Sur rrtrtrttuila suslenlanl. CtcÉn., De natura deorum,ll, 46.
préîendue des astrologues cgvpliené, Drdooie rc Srcrr-e, l, 8l' (2) l)our oette connaissance chez Philon, ci. nos ldées philosophiques de
' ç41 llut r" s.o,.,"lo". cil.','p.75
:, b. zf dq. cf' nos ldées philosophiquæ
dq';1 cf. Philon
philosuphiques de PhtLon
d'Alenandrie, Paris, 1908 et
d;Alenandrie, el I1925, p. 169 sq.
1925. D.
(5) Au moins depuis Chrrvsipôe et iusqu'aux StoÏciens postérieurs; car
c'est le premier
oremier Stoibien do:rit li'est
Stoïcien <torit ii'est clailement l-émuigné (CicÉnoN, De lalo,
clailement-témoigné,(CrcÉnoN,. I ato ;
chao. vIII) qu'ii admettait la drvrnatlon
fili ou'il divination des unarûoens.
Chaldéens. \tr Panétius qul
esL ralruuruË
C'est qui
forrhe
forrhe paraissent se désin[ôresser cle la
questi
questi ldmet de la
le prlntlp.c oe
rrimet le.printip.c (tlvlnalrorl,
Ia divination,
mars Ir
MATS omplication tics influctrucs tlstrales' ri llll, rrl. (l)lnl, rlc$
(6)
(6)
(6) esiayant
essayant d'âccol'dcr
d'accorclcr lc
I clesl'in, tel élérru-:rrl,s py[hagoliciens sont mê]és intimement aux élé-
l
qu'ii âerive dcs règles de la divrratron tstrologique' avcc la libclté' rrrrrlg sloTcitttrs.
LES STOTCIEI{S, CICÉRON ET LEUR INFLUENCE LA COSMOLOGIE STOICIENIVE I49
I4B
légiés comme I'empereur y échappaient même complètement (L).
Les astrologues des Philosophoumena admettent une série de
n mondes > étagés : celui des étoiles fixes, celui des planètes et le
monde sublunaire ; la hiérarchie qu'il y a entre ces trois mondes
permet à l'être qui peut atteindre la sphère des fixes d'être
supérieur au destin, puisque le destin consiste dans I'influence
du monde supérieur sur I'inférieur (2). D'une façon générale
I'image la plus simple de la libération de l'âme était celle d'une
montée de l'âme jusqu'à la limite ou au-dessus de la sphère
sublunaire, dans la région sacrée d'où émane la destinée et qui
n'y est pas elle-même soumise (3). C'est ainsi que les ( cultes
cosmiques > pouvaient se donner et se sont même donnés comme
cles religions du salut. Comment croire d'ailleurs que des pra-
ticiens payés aient fait front à un courant d'idées qui emportait
toute leur époque ?
Ce qu'il faut donc retenir du témoignage de Philon sur les
Chaldéens, ce n'est pas l'existence d'une prétendue philosophie
rles tireurs d'horoscope ; c'est I'image qu'il se faisait de la
nécessité cosmique dont I'homme doit être sauvé. Cette image
résulte de la fusion du Destin, tel que I'entendaient les Stoiciens,
i\ savoir la liaison nécessaire entre les événements, avec le
pouvoir absolu des astres : c'est ce pouvoir qui constitue le
Destin (4).
Or le cas de Philon n'est pas unique et, à partir du rer siècle
rlc notre ère, ctest cette forme concrète de la puissance des astres
rluc prend le Destin des Stolciens.
td'(tv"'
(I) Drooono, I,I, 29 ; suivant les Chaldéens, civ tôv 6lov Dans la littérature hermétique, le Poimanilres identifie
0elq
t,"t,ifijJ+oJ,iI"iiiih"*"u"ns (causes génératrices et signes) sont rappro-
(
cneài'aâni I'hymne oiphique âux astres ' : (l) Cf. les textes de MÂNrLrus, 384-6, et de Frnurcus l\{aronuus, II,30,
ll (i, l(roll, cités pâr BoucnÉ-Lecleacg, L'astrologie grecque, Paris, 1899,
p. 5(i7. L'astrologie peut donc se lier au culte de I'empereur, considéré comme
o.apau"opeç dvteç'
i:lrnl"îTi1r1",î;ffi r;iulvolrr du genre humain. Ce n'est peut-ôtre pas une simple flatterie comme le
vr'rrl, Ilouché-Leclercq. L'idée est extrêmement répandue à l'époque romaine.
La seconde interprétation n'esL riena que I'application à I'astrologie de la lil. los Lcxtes rassemblés par P. Wnxolano, Die hellenislisch-rômiscltc Kultur,
qénérale de la divination: : ita principiô.inchoalum esEe munaullt ut
esEe..y""lYi
tnco"i."ËËiiia"rô'âÉ'inïi"i"rtion
théorie ila furincipio.infhootum i:
in auibus"" stia in Iril 85, n, 2.
certis rebus certa sisna p;;;;;;i';';i: h{o'ii-"rliit'.nlia
^nie
ii'fi'v';;i;;"à",;;'
; pas àe raison de croirô
ii';'i croire que les
res : &.16 û1ç &otp<,rv &.roppoi.aç r&ç yevéoer,q rôv
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Èiïl:iG;i;fi i;i ft i"J"i"ii; û'e dutre.
"Àâ oi I.I,,3 1' R e'rz or r n'v' Po i- trc mille chez le contradicteur des cultes cosmiques, Philon
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éd L'auteur invoque les éIéments pour ' )tt. ^(t)q... xa-L euôæLU
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rtôl L'âme' retournée aux êlêmenls'
(.1 ) I'r.olrn rlisl,in;1
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'' lrr nrilr\lsil,i'r. II rr'crr rrnl, p:rs :rirrsi :lill0ltrs.
I)u
I5O LES STOICIENS, CICÊRON ET LET]R INFLUENCE LA COSMOLOGIE STOTCIE]VNE I5I
le Destin (eiprapg.év1) au gouvernement du monde par les la Providence, I'Intelligence divine? qui pénètre comme un
asrres (I). Dans un hymne à Apollon, qui subit les mêmes principe de conservation; son pouvoir irrésistible est le pouvoir
à comprendre (I).
influcnces, les divinités zodiacales sont assimilées aux Moires -otal et intelligent? que la sagesse consiste
qui sont, comme I'on sait, un des noms du Destin (2). En second lieu, le Destin n?est pas toute la cosmologie stoÏ'
Les æuvres de Plutarque contiennent un court :'raité sur le cienne I les astrologues ( fatalistes ) seraient plus disposés à
Destin qui a pour but de ïetïouver le destin des StoTciens admettre contre elle I'incorruptibilité du ciel ; au surplusr la
dans les @uvres de Platon (3) et de l'accommoder avec les notion du Destin n'est supportée chez eux par aucune cosmo'
notions aristotéliciennes de possible, de hasard et de liberté. gonie bien précise.
L'auteur se demande où siège le destin; il le place successive- Insistons tour à tour sur ces deux points. Il est vrai que
ment dans la sphère intermédiaire entre le ciel et la terre dont I'astrologie ou ceux qui parlent en son nort n'ont vu dans le
le symbole est Lachèsis: puis tlans les trois sphères concentriques, Destin stoTcien que le côté faraliste. La fatalité astrologique
celle des flxes, celle des planètes, et la sphère intermédiàire, est un esclavage, comme en général toute espèce tle sujétion
chacune de ces sphères symbolisant une des trois Moires; enfrn aux forces qui d.irigent le rnonde. La loi naturellc, considérée
il en fait une puissance égale en rang, sinon identique aux dieux par les Stoîciens comme le principe moral organisateur de la cité
inférieurs du Timée, c'est-à-dire aux dieux des astres. Quel que cosmique, apparaît aussi inflexible que jamais dans les limites
soit le peu de consistance de cette théorie, le Destin est toujours du monde sensible ; mais elle n'est plus vue des mêmes yeux ;
lié à la puissance des choses célestes. c'est d'elle que proviennent toutes les misères de la condition
C'est dire que le fatalisme astrologique, dont on pourrait humaine ; c'est à elle qu'il faut s'efforcer d'échapper en s'aflran'
facilevnent multiplier les exemples (4), paraît à cette époque chissant de ce monde lui-même. L'image du cosmos stoÏcien
une des façons les plus naturelles de se représenter la Destinée a subsisté, mais doublée de celle d'un autte cosûros, une cité de
inflexible à laquelle sont soumis tous les êtres humains. L,as- Dieu, un univers intelligible, d'où l'ârne est émanée et où elle
t-rologie fixe sur elle, à la façon d'un réactif, tout ce qu'il y avait doit rentrer; le cosmos sensible est déchu de sa ilignité
de fataliste dans la cosmologie stoTcienne. rnorale (2).
Entendons cet esclavage comme un esclavage moral aussi
bicn que physique. On sait que les astrologues considéraient
II lcs astres comrne causes des biens et des maux (3). L'auteur
tlcs livres hermétiques les considère uniquement comme des
Peut-on dire cependant que la cosmologie stoicienne tout principes de maux. Suivant la théorie stolcienne, I'homme
entière a passé dans l'astrologie ? Nullement; le Destin, d,abord, et particulièrement l'âme de l'homme est comme un tnicro-
a chez les Stoiciens plusieurs aspects ; il est, c,est vrai, liaison -
-,,,,r*" où sont sympathiquement représentées toutes les forces
nécessaire des événements I mais il est aussi la Raison suprême, <Jrri animent le monde ; ce sont ces influences, ajoutent les
irrrtcurs des livres herrnétiques, qui sont les causes de tous les
(1) 5. Rprr:zpxsrorN. vir:es i aux 12 divinités des heures correspondent 12 < châti-
l?) aruIres,Leipzig, 1904, p. 259,n.4.
.* (3)
(Pnocr
lu le ietroirveî égalérirent ôhez Aristote
Diehl) ce qui màntre ta vi[aIte àï-ià
croyance.
(t) ÂnNrIrl, Sloiaor. ueler. Fragm., Leipzig, 1903, II' no" 913,937.
&. i:l\ I'ror;r.us. 'l'itnaqtm. 111,276,2 sq., éd. Diehl' Les ùntcs son[ p]acées
d i,n,i,'rii Bo-cr),cLx tîtc eLuaauêrlt nt'i leur-deseetrtc dcns lc t|:vurtir." Par leur
p rrl,*l.riir,l,', ull,.s s,,ril-",iu-itLt';u!-ic la nature, au-dessus du rnondc, "tu tlelà du
d rlcr;lirt r (1rr.,275,2tt st1.).
p (il) (lf. ci-dossrrs, llrr tlo lu oiLution de Philon'
152 LES STOICIENS, CICÊRON ET LEUR INFLTJENCE
LA COSMOLOGIE STOICIEI{ffE I53
ments ) ou vices ; aux Z sphères planétaires drautres vices ou Destin reste? par quelques nuances, assez différente de celle des
passions (l).
adversaires déclarés des cultes cosmiques; on trouve à l'égard
du cosmos ce mélânge équivoque, assez éni€tmatique d'ailleurs,
tle condamnation et de justification, dont Philon d'Alexandrie
tlonne le premier exemple. Le Destin a en effet sa place, non
plus la première il est vrai, mais la dernière dans la hiérarchie
des êtres divins. L'auteur dttDefato le considère déjà comme une
création divine du dieu suprême, mais qui ne trouve place que
tlans la sphère immédiatement supédeure à la terre (1). Il se
laisse, dit Plutarque, persuader par la raison (2). Proclus, enûn,
le considère comme le minimum d'énergie divine que peut
recevoir le devenir (3).
Mais, au point de vue religieux, il reste le principe hostile,
ct ctest surtout cette transformation du Destin stoïcien, cette
rrouvelle catégorie de la pensée religieuse qui nous intéresse I
c'est I'idée de la toute-puissance cosmique qui écrase la vie
lrumaine; cette idée tantôt garde un sens purement matériel :
lr: salut se borne alors à- des opérations magiques (4) ; tantôt
r:lle acquiert un sens moral, et le salut consiste surtout dans
I'amélioration morale (5). il serait aisé de trouver, entre ces
rlcux extrêmes, bien des nuances.
III
Le second élément de la notion du Destin, comme force
':risonnable
et providentielle, a-t-il donc disparu sans laisser
rlr: traces ? Nullement; nous allons le retrouver? transfiguré,
Cependant I'attitude des néoplatoniciens devant l,idée du rrriris aisément reconnaissable, dans la région sacrée où l'âme
ilclrappe au Destin.
. (1) ct. 342, 8 sq. et 336. t0 (éd.
cription de Ia rironl_ée de l'àmc à Lrav
vemenl de tous Ics vices eL Dassiols. ( l ) lrsnuoo-Plur., De falo, chap. X. Il est engendré par la providenco du
De protcal. an., Ti'm., chap lrirrrr supr'êmc et associé à la sphère immédiatemeni inférieure à celle de co
-(2)
ttc(^ouo.rv-
l)r'I
('l ) ),6yo6 &yov neu0oi peprr,ypévnv &vdty"t1v. Pr-ur,, De prot. an.,
,lr:rp. \XVlI.
\:l) 'l'irrLacum, III, 18, 5, éd . Diehl; les êtres qui ne peuvent vivre confor-
rrri rrtrrrl, :'r llr rtrison subissent *- .,^.rins I'ordre du Destin, pour ne pas échapper
r,rrl I l'orrlrc rlivin.
rllcrrtr:rtl,
(l) Airrsi Jr:rr crcrnpl0 Scx[us Pompée (dans LucAIN, Pharsal., VI, 590)
,l ' r,,rl
(.r)
;rrrrrvrrir olrl,orrir rl'rrrro rnlrgicienne de Thessalie de suo uenlura diuerlere
l:lrz l''5 nÉr)l,lirl."ni':icns.
))
154 LES STOICIENS, CICÊRON ET LEUR INFLUENCE LA COSMOLOGIE STOÏCI.EIV]VE
r55
iTli'iïij
(5) Tout le g 6 de I'Enn., lX, chap. V, n'est que la description, avouéo
colnrnc tello, de I'action du logos spermatique des Stoiciens, qui doit êtro
I
l' < irnugo r (254, 3) de la connaissance intellectuelle.
)
)
I
I
158 LES STOICIENS, CrcÊ,RON ET LEUR INFLUENCE LA COSMOLOGIE STOÏCLElttIlrE 159
du salut. On sait combien est pauvre l,escha- lumière vient, sur I'eau, un < logos sacré )); alors de I'eau jail-
pourtant? dans l'école elle-même, I'absorp- lissent le feu qui va au plus haut du ciel, puis I'air qui se suspend
s le feu divin primitif fut considérée comme
au feuo tandis qu?en bas, eau et terre restent mélangés (nos 4
une espècc de purification totale où l,être bon demeurait seulo
et 5) (f). Ici I'auteur quitte le stoicisme : le Logos sacré, en effet,
sans aucun mélange de mal (1).
après Ia production des éléments? ( saute des éléments infé-
on semblable qui fait, chez rieurs jusqu'à l'élément le plus pur de la création et s'unit à
e : < Là-bas tout est le ciel ; I'nntelligence démiurgique (la lumière) r. C'est donc sans lui
plantes, les hommes, tout que sont créés dans chaque sphère les animaux sans raison.
le ciel de là-bas )? et encore : Pour I'homme, être raisonnable créé par Dieu, c'est par sa
< Là-bas, tous les astres sont le soleil, et chacun est aussi le volonté qu'il vient habiter dans la sphère inf'6rieure, et sa fin
soleil > (2). dernière est aussi de quitter le monde pour s'unir à son lieu
Ce qui empêche cette image du salut de s,étendre, c'est r.L'origine (2). Ainsi le Logos n'est plus seulernent le principe
que l'âme religieuse, à cette époqueo est surtout préoccupée tlc vie, la < semence l des êtres ; il est aussi le principe divin
de séparer le profane du sacré. L'absorption du profane rlui fait retour à son origine.
iar
le sacré paraît exiger une espèce de contact iniligne de l,êire Tels sont Ies d.isjecta mernbra de la cosmologie stoicienne
r;tri continuent à former, au moins en partie, la matière des
rcprésentations du monde à Ia frn d,u paganisme. C'est Ia disso-
lrrtion de la synthèse élaborée par l'ancien Stoicisme.
L'hom.me ne veut plus croire à I'immanence de la Raison
rluns le monde, et les forces cosmiques lui apparaissent corrme
rhrs fatalités aveugles; c'est ailleurs qu'il cherche la cité de
lumière (Poimandres, Séthiens) (4). jrrst.ice, où tout conspire. Tour l'édifice a donc craqué; mais
,a #::,:*;:ffiJ-îî,51e
que lts rnatériaux en sont restés excellents pour bâtir sur des plans
rrr)uveallx. Avec une partie, on construi[ le monde d.e la fatalité
, rrrrs raison ni providence; on se sert de l'autre pour le décor et
dans res relisions d u salut. p.," :T Ïï',iHîî::.,1ît";-,;:
lrr rrrise en scène du grand drame religieux qui va de la chute de
semble la plus claire possible, il faut lire le Poimaoàr"., chap. fer | 'ii rrrc à son salut. Les images en sont si commodes et si répandues,
des écrits hermétiques. La ftvélation d'Hermès commence lr,rc St.oiciens eux-mêmes ont pris un tel soin d'aller au devant du
par le récit de la cosmogonie. D'abord < tout est devenu lumière
calme et gaie >. Puis la lumière cède la place à une profonde 1',rût Jropulaire, que l'on ne va pas chercher ailleurs.
I I va sans dile cependant que I'on fait ainsi violence au
obscurité (l'air), d'où vient l'élélrrLent liquide, inférieur. < De la ,, I r ic i s rre, dont I'origin alité était précisément dans I'affirmation
r r
. (l) Cf. nos 598 : xd0apor,v toû xdcplou et 606 : xux6v... oùô'6tr,oûv
uæo^e(,îe1dt.
( lrr isolr: à nouveau le nécessaire du rationnel, le fait de I'idéal,
, !p) Enn.,.V,.8,.3.;235,5;235,22, qui se rapproche d'une façon signifTcative .rr 1'lrrtôL lerrr identification et le passage de I'un à I'autre
de I'espèce de théologie sotâire
9:-f*Tè.99,9," solaire de
de. ôlèanthe (rip. pluunou
Clèanthe irip. pluungu p.l iomm. not.,
r.l De rï,mm. not.- ,l, r ir:rrt rrrr lrroblème, celui du salut.
chap. XXXI) : < Dans la conflagrabion le solcil's'assimite ûous'les astres el, leé
change en lui-même. r
(l)
\S) Quis
Quir rer. diu. heres., g 228, éd. Cohn. {l)l\lrrli'r':'rrlr,sirn:rgosrl'oliginccliverse,cettecosmogoniegarcleunestruc-
\4
,otmantrres, g 24, 2b
(4)) tPoimarulres, Strnruws,
T .24, 25 ;i s_ÉrHr ENS. philosoph.,
philosotth., y.2l
y, 21.
lrrr' rlrritir,rrlr; rl'-,\l- llr:1. I,'rtgrrt., It, nos 579 et 680 : 1o Le fcu;2oL'cxtinc-
. (l)) l-ù .conllagration consigérée comme jugémén{,, Mrnucrus FÉlrx, lr"r ,lr l'r'u trr :rir' (rilrstur.ili)) ; ;t,, l,o clrrngcment cn eau ; 4o Ln présence du
i clr:rp. X\XlV
- _
; Ci,cm. Aucx., Slrorn., V. I'r r nr, rlr':i r'lrillir,:i rllIrs l'(,:ilt ; f),' l,lr 1l|otlrrcl,i0n des éléments.
I
(',1) ll y rr lir ih,s irllrls r;rri prrrvcrrl, rkJr.ivcr drr stoïcismc de Posidonius.
160 LES STOICIENS, CICÉRON E'T LEUR INFLUENCE