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DROIT

(controô le dernieè re semaine de deé cembre)

Introduction au droit.

I) Deé finition.

Origine : Le terme droit est issu du latin « directum directus » qui signifie ce qui est en
ligne droit directe sans retour.

Distinction : Pour proceé der aè une deé finition rigoureuse, et sans ambiguïïteé , il faut
distinguer le droit objectif du droit subjectif.

Le droit objectif est l’ensemble des reè gles de conduite qui dans une socieé teé donneé e
reé gissent les rapports entre les hommes. Il s’agit de reè gles geé neé rales et impersonnelles
dont le respect est assureé par l’autoriteé publique.

Le droit subjectif est l’ensemble des preé rogatives reconnues au sujet de droit par le droit
objectif. Il s’agit d’une faculteé , d’une liberteé , d’un droit reconnu aè un individu,
d’accomplir un acte juridique ou d’exiger d’autrui, une prestation.

II) Exemple
Selon le Code Civil, deux personnes peuvent contracter un mariage apreè s 18 ans reé volu.
Cet article est une reè gle de droit objectif, cette disposition est geé neé rale et impersonnelle
puisqu’elle concerne toute personne de 18 ans reé volu. Donc Aureé lie et Eliott qui ont tous
les deux 18 ans se marient. Ils exercent leurs droits subjectifs au mariage. Ils ont la
faculteé , le droit de se marier.

III) Correspondance
On note que si le droit objectif et les droits subjectifs doivent eô tre distingueé s, ils ne
s’opposent pas. Bien au contraire, il existe une correspondanceeé troite entre eux.

IV) 2 dimensions
Dans toute reè gle de droit, il existe deux dimensions :

Une dimension technique qui correspond aè ce que la reè gle de droit preé voit et une
dimension ideé ologique qui regroupe l’ensemble des ideé es qui justifient cette reè gle qui
ont conduite le leé gislateur aè les adopter.
Ex : Article du Code Civil « les eé poux se doivent mutuellement respect, fideé liteé , secours
et assistance. »
Cette reè gle eé nonce les obligations des eé poux l’un envers l’autre. Il s’agit de la dimension
technique mais il existe une dimension ideé ologique.
Le droit français veut assurer la stabiliteé de la cellule familiale et donc la stabiliteé de la
socieé teé de façon plus geé neé ral, le droit français interdit la polygamie. Le Code Civil
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consacre la monogamie en preé voyant la fideé liteé entre les eé poux. Il faut souligner que
lorsque l’on est un juriste, un eé tudiant en droit, un citoyen ayant besoin de recourir aè une
reè gle de droit, l’aspect technique est sans aucun doute, deé terminant.
Toutefois, il est fondamental pour sa compreé hension et sa bonne application d’avoir
toujours aè l’esprit cette dimension ideé ologique.

V) Annonce du plan
Ce cours sera diviseé en 3 parties
 Le droit objectif : premieè re partie
 Le droit subjectif : deuxieè me partie
 L’action en justice : troisieè me partie

PARTIE 1 : LE DROIT OBJECTIF


Cette premieè re partie sera diviseé e en 3 chapitres :
 La preé sentation de la reè gle de droit, chapitre 1
 Les sources du droit, chapitre 2
 Les reè gles d’interpreé tation et d’application de la reè gle de droit, chapitre 3.

CHAPITRE 1 : La preé sentation de la reè gle de droit

-On identifie la reè gle de droit en exposant ses diffeé rents caracteè res et en soulignant la
speé cificiteé du raisonnement. On proceè de ainsi aè une deé finition positive (section 1).
-Toutefois, pour preé ciser les contours de cette notion, on la distinguera d’autres normes
sociales comme la morale ou la religion. On effectuera ainsi une deé finition neé gative
(section 2).
-Puis, on soulignera la neé cessiteé de recourir aè une speé cialisation de cette reè gle de droit
pour permettre de satisfaire les besoins des diffeé rents domaines sociaux. On preé sentera
ainsi les diffeé rentes branches du droit (section 3).

Graô ce aè cette triple deé marche, nous tenterons de reé pondre aè la question majeure. Qu’est-
ce que le droit ? C’est une question deé terminante, essentielle mais qui donne le vertige aè
tout juriste honneô te.
Pour illustrer l’incertitude de la reé ponse, on rappellera les propos du Doyen Georges
Vedel lors de la libeé ration des camps de concentration.
Il deé clara alors « Je ne sais toujours ce qu’est le droit mais je sais deé sormais ce qu’est un
Etat sans droit. »

Section 1 : La définition positive de la règle de droit.

On eé tudiera les caracteè res et la speé cificiteé du raisonnement de la reè gle juridique.

Sous section 1 : Les caracteè res de la reè gle de droit.

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On identifie 4 caracteè res. La reè gle de droit est obligatoire, elle est contraignante, elle est
abstraite et elle est exteé rieure aè la volonteé de l’individu.

I) Le caractère obligatoire
Pour encadrer l’activiteé de l’Homme, la reè gle de droit commande, il s’agit donc d’une
reè gle de conduite sociale obligatoire. Ce caracteè re obligatoire s’exprime de deux façons,
ce qui geé neè re deux types de reè gles.
Certaines reè gles imposent une obligation de faire une action.
Ex : Article 223-6 du Code Peé nal, cet article punit la non assistance aè personne en danger.
Cet article preé voit que toute personne a l’obligation de secourir, de porter assistance aè
toute personne en peé ril imminent de mort ou de blessure.
D’autres reè gles exigent une abstention. L’article 9 du Code Civil impose de ne pas porter
atteinte aè la vie priveé e. Il s’agit dans ce cas d’une obligation de ne pas faire.

II) Le caractère contraignant


Le respect de la reè gle de droit est assureé par une contrainte eé tatique. Il s’agit du criteè re
par excellence car il permet de la distinguer de la reè gle religieuse et morale. Pour que
l’application de la reè gle soit une reé aliteé , il est neé cessaire pour le leé gislateur de preé voir
une sanction. La sanction joue un double roô le. La sanction joue un double roô le :
- Un roô le preé ventif en incitant aè respecter la reè gle.
- Elle intervient eé galement a posteriori apreè s la violation de la reè gle, elle reé tablit
alors l’ordre bafoueé . Pour eô tre efficace, cette sanction doit eô tre appliqueé e. En effet,
en l’absence d’applications ou de rigueur dans sa mise en œuvre , non seulement
l’ordre public ne sera pas reé tabli mais la sanction ne sera pas crainte et ne jouera
pas son roô le preé ventif. La reè gle sera reé gulieè rement bafoueé e et elle restera en
deé finitive lettre morte.
Ex : la corruption , le viol sont des infractions dont le chiffre noir est particulieè rement
eé leveé . En effet la corruption unit deux partis dans le cadre d’un pacte, le corrupteur et le
corrompu ont inteé reô t aè conserver le secret sur leur accord deè s lors il devient treè s difficile
de sanctionner ce type de comportement. On peut donner comme autre exemple, le
harceè lement sexuel au travail ou la discrimination. Nous deé velopperons ce dernier
exemple.
Ainsi, lors d’un recrutement, l’employeur peut librement choisir parmi tous les
postulants aè l’emploi. Toutefois , il ne peut eé carter un candidat en raison de son sexe, de
sa situation de famille, de son eé tat de santeé , de son aô ge. L’interdiction de ces pratiques
discriminatoires est formuleé e de façon cateé gorique et dans plusieurs textes dont certains
ont une valeur constitutionnelle ou internationale. La fermeteé et la reé peé tition de ces
interdictions dissimulent mal la faible porteé e de celle-ci. En effet, en dehors des
hypotheè ses, tout-aè -fait exceptionnel ouè un employeur indiquerait qu’il prend en
consideé ration le sexe, l’aô ge, la race, ou la religion pour effectuer son choix. Il est
extreô mement difficile pour le candidat aè l’emploi d’eé tablir l’existence de pratiques
discriminatoires et donc d’en obtenir la sanction. Face aè cette situation, la loi du 16
Novembre 2001 a modifieé les reè gles de preuve. Deé sormais, la victime d’une
discrimination doit seulement preé senter au juge des eé leé ments de faits laissant supposer
l’existence d’une discrimination. Il incombe ensuite au recruteur de prouver que sa
deé cision est justifieé e par des eé leé ments objectifs eé trangers aè toute discrimination.

On distingue 2 types de sanctions, les sanctions civiles et les sanctions peé nales.

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A) Les sanctions civiles
En geé neé ral, ces sanctions n’ont pas pour fonction de punir mais de reé parer, de restaurer
une situation juridique conforme aux droits positifs.

1- L’exeé cution
Cette forme de sanction est destineé e aè permettre aux creé anciers d’une obligation de
demander en justice aè son deé biteur de s’exeé cuter.
Ex : Dans un contrat de vente, le vendeur s’engage aè livrer la marchandise contre le
paiement d’un prix par l’acheteur. Les partis ont des obligations reé ciproques. Dans
l’hypotheè se ouè le vendeur livre la marchandise mais que l’acheteur ne paie pas le prix, le
vendeur peut exercer une action en justice. L’acheteur , le deé biteur du prix sera
condamneé aè s’exeé cuter , c.a.d aè payer le prix.

2- La reé paration
Cette deuxieè me forme de sanction permet d’obtenir en justice la reé paration d’un
preé judice deé coulant de la violation d’une reè gle de droit ou d’un contrat.
3 possibiliteé s sont envisageables :
1eè re possibiliteé : L’acte juridique passeé en contradiction avec la loi peut eô tre annuleé . Par
exemple, un mineur se porte acqueé reur d’un bien immobilier d’une maison. Cette
acquisition est contraire aè la loi qui interdit aè un mineur ce type d’acte. La vente pourra
eô tre annuleé e.
2eè me possibiliteé : Les conseé quences d’un fait juridique effectueé es en contradiction avec la
loi peuvent-eô tre effaceé es. Par exemple, une personne construit un petit muret sur le
terrain de son voisin, ce dernier peut obtenir reé paration devant un tribunal. Le juge peut
ordonner au constructeur du muret la destruction de la partie de celui-ci qui se trouve
situeé sur le terrain du voisin.
3eè me possibiliteé : Des dommages et inteé reô ts peuvent eô tre accordeé s lorsque la nature du
preé judice est telle que la remise en eé tat que la remise en eé tat est impossible. Par
exemple, dans le cadre d’un accident de la circulation , la victime peut recevoir des
dommages et inteé reô ts pour reé parer son preé judice corporel , son preé judice moral, son
preé judice d’agreé ment, son preé judice estheé tique.

B) La sanction pénale
La sanction peé nale a pour objet de punir elle frappe l’auteur d’une infraction peé nale. Ces
infractions on les classe en fonction de leur graviteé en trois cateé gories. Contravention,
deé lit, crime. Il s’agit de sanctionner le non respect du droit peé nal. Les plus freé quentes
sont les peines d’amendes et d’emprisonnement mais on peut eé galement mentionner la
privation des droits civiques ou l’interdiction d’exercer une profession ou encore assurer
une taô che d’inteé reô t geé neé ral.

III) Le caractère abstrait ou général


La reè gle de droit est abstraite car elle n’est pas eé dicteé e pour une personne en particulier.
Elle s’applique aè toute personne qui se trouve dans la situation que la reè gle est destineé e aè
reé gir. Par exemple, les dispositions du Code Civil qui reé gissent le mariage sont les meô mes
pour toutes personnes marieé s. Cette geé neé raliteé , ce caracteè re abstrait proteè ge de

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l’arbitraire et assure l’eé galiteé entre les citoyens. De plus, elle garantit la seé curiteé
juridique, toute personne peut preé voir quelle sera la reè gle applicable.

IV) Le caractère extérieur à la volonté de l’individu


L ‘individu n’a pas aè accepter la reè gle de droit pour qu’elle lui soit applicable. Elle se
deé marque ainsi du contrat ouè seuls les partis qui le signent sont engageé s par les
dispositions contractuelles. De plus , en matieè re de reè gle de droit , la participation aè son
eé laboration ne peut eô tre qu’indirecte puisque le particulier n’y participe que par
l’intermeé diaire des repreé sentants eé lus au Parlement.

Sous section 2 : La speé cificiteé du raisonnement juridique

Le droit français est composeé de textes preé sentant deux types de structures. Cette
structure particulieè re des textes conduit le magistrat, l’avocat, le justiciable aè adopter un
raisonnement tout aussi particulier.

I) Les deux types de texte


On identifie des textes de direction et des textes d’application.

A) Les textes de direction


Ces textes posent de grands principes ou proceè dent aè des deé finitions.
1- Article directeur.
Dans certains articles, la loi eé nonce de grands principes, il s’agit des articles qui
figurent au deé but d’une partie d’un chapitre ou d’une section du Code. Dans le
Code Civil, on peut donner un exemple, l’article 1382 du Code Civil qui preé voit
que « tout fait quelconque de l’Homme qui cause aè autrui un dommage oblige aè
celui par la faute duquel il est arriveé aè le reé parer ». Il s’agit d’un principe treè s
geé neé ral, il appartient alors au juge de lui confeé rer une porteé e concreè te par une
application aè des diffeé rentes situations de faits. Si l’on se reporte aè l’article 1382
du Code Civil, on constate qu’en dessous de cet article extreô mement court ,
figurent une multitude de deé cisions jurisprudentielles auxquelles cet article a
donneé naissance.

2- Les articles de définition


Ces articles preé cisent la signification d’un terme juridique. Par exemple, l’article
L221-1 du code peé nal deé finit le meurtre comme « le fait de donner
volontairement la mort aè autrui. Il est puni de 30 ans de reé clusion criminelle.
L’article L221-3 du meô me code preé cise que « le meurtre commis avec
preé meé ditation constitue un assassinat. Il est puni de reé clusion criminelle aè
perpeé tuiteé »
Le code peé nal distingue donc le meurtre de l’assassinat. La distinction reposant
sur l’absence ou la preé sence de preé meé ditation. Ces articles de deé finition jouent
donc un roô le deé terminant dans la qualification des faits. Par exemple, un individu
se dispute reé gulieè rement et violemment avec son voisin. Il acheè te une arme qu’il
garde aè son domicile. Sous le coup d’une violente coleè re , il tue son voisin . Il faut

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alors se demander si l’achat de l’arme caracteé rise ou non la preé meé ditation pour
appliquer l’article 221-1 ou 221-3 du code peé nal.

On pourrait envisager de se contenter de poser de grands principes et de


proceé der aè des deé finitions. Un tel droit aurait l’avantage de la simpliciteé pour le
juriste comme pour les citoyens mais treè s rapidement, cet avantage serait aneé anti
par l’incertitude auquel conduirait un tel droit.
En effet, un droit ouè les reè gles poseé es par le leé gislateur sont peu nombreuses
conduit immanquablement aè une jurisprudence treè s deé veloppeé e. On sera alors
ameneé s aè se poser la question ‘quel sera la reè gle deé gageé e par le juge ?’. Le juriste
et le citoyen ont besoin de seé curiteé juridique, c’est la raison pour laquelle le droit
français est compleé teé par des reè gles d’application.

B) Les règles d’application

Ces reè gles anticipent la situation contentieuse aè laquelle le droit se propose de donner
une solution. La reè gle est caracteé riseé e par une eé criture binaire. Elle est composeé e d’une
hypotheè se et d’une solution. La loi raisonne de la façon suivante, si par hypotheè se telle
situation se produit, alors on retiendra la solution preé vue dans cej cas. C’est ce que l’on
appelle le syllogisme juridique. Par exemple, article 1539 du Code Civil preé voit que « si
pendant le mariage, l’un des eé poux confie aè l’autre l’administration de ses biens
personnels, alors les reè gles du mandat sont applicables. »
Toutefois, treè s souvent, le si et le alors sont sous-entendu , par exemple, on peut
reprendre l’article 212 du Code Civil « les eé poux se doivent mutuellement respect,
fideé liteé , secours, et assistance »
Si une personne est marieé e , alors elle est tenue envers son conjoint de certaines
obligations.

II) Un raisonnement particulier

L’existence d’une reè gle binaire et de deé finition conduisent le juriste aè proceé der en trois
eé tapes (A). Ce raisonnement conduit aè la qualification juridique , technique que l’on
illustrera par une exemple (B). Enfin, on exposera la deé marche retenue en l’absence de
textes d’application (C).

A) Un raisonnement en trois étapes


Ces trois eé tapes sont les suivantes :
 Le juriste examine les faits qui les lui sont soumis. Il deé termine si ces faits
releè vent de telle ou telle hypotheè se preé vues par les leé gislateurs. On dit qu’il
proceè de aè la qualification des faits.
 Le juriste indique le texte qui fait reé feé rence aè cette hypotheè se et qui eé nonce la
solution applicable.
 Le juriste applique la reè gle aè la situation de faits exposeé s.

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B) Exemples de mise en œuvre de ce raisonnement

Arreô t de la cour de cassation du 3 Juin 2009, deé nommeé l’arreô t « Ile de la tentation ».
Reé sumeé des faits : En 2003, TF1 proceè de aè une audition « de volontaires ». Pour le
tournage, d’une eé mission deé nommeé e l’Ile de la tentation. A l’issu de cette audition , 8
personnes sont retenues. Le concept de l’eé mission, est deé crit dans un « reè glement
inteé rieur » dans les termes suivants. 4 couples non marieé s et sans enfant testent leurs
sentiments reé ciproques lors d’un seé jour de 12 jours sur une ïôle exotique. Pendant ce
seé jour, ils sont filmeé s dans leur quotidien notamment pendant les activiteé s qu’ils
partagent avec les ceé libataires du sexe opposeé . A l’issu du seé jour, les participants font le
point sur leurs sentiments envers leurs partenaires. Il n’y a ni gagnant ni prix . A l’issu de
l’eé mission, les participants saisissent le Conseil de prud’homme pour obtenir la
requalification de ce reè glement inteé rieur en contrat de travail. Le conseil de prudhomme,
la cour d’appel de Paris et la cour de cassation leur donneront raison.
Comment le juge a t-il proceé deé ?

1eè re eé tape : Il a analyseé les faits et il a constateé que :


- Les participants avaient l’obligation de prendre part aè diffeé rentes activiteé s et
reé unions.
- Il devait suivre les reè gles du programme deé finies unilateé ralement par le
producteur.
- Ils eé taient orienteé s dans l’analyse de leur conduite.
- Certaines sceè nes eé taient reé peé teé es pour valoriser les moments essentiels.
- Les heures de sommeil et de reé veil eé taient fixeé es par la production.
- Une disponibiliteé permanente eé tait imposeé e avec interdiction de sortir du site. De
plus il eé tait stipuleé que toute infraction au reè glement de l’eé mission pouvait eô tre
sanctionneé par un renvoi. Le juge peut alors proceé der aè la requalification de la
qualiteé de ces participants. TF1 les consideé rait comme des simples volontaires aè
une eé mission, les tribunaux ont retenu la qualiteé des salarieé s.

2eè me eé tape : Le magistrat eé nonce la reè gle. Il s’agit d’un contrat de travail qui lie les
participants aè TF1 , le contrat de travail est deé fini par le code du travail dans les termes
suivants : « il s’agit d’une convention par laquelle une personne physique s’engage aè
mettre son activiteé aè la disposition d’une autre personne, physique ou morale sous la
subordination de laquelle elle se place moyennant une reé muneé ration

3eè me eé tape : Application de la reè gle. Le contrat de travail donne droit au paiement d’un
salaire au reè glement des heures suppleé mentaires et au versement d’une indemniteé de fin
de contrat. La Cour a donc condamneé la chaine aè verser ces diffeé rentes sommes aux
salarieé s participant aè l’eé mission.

C) Le recours aux grands principes

Lorsque dans la reé aliteé eé conomique, sociale ou familiale survient une hypotheè se que le
leé gislateur n’a pas preé vue. Il est alors impossible, de s’appuyer sur une reè gle binaire
d’application. Dans ce cas, le juriste doit effectuer un raisonnement en s’appuyant sur les
grands principes du droit. En effet, ces principes sont suffisamment geé neé ralistes pour
pouvoir eô tre utiliseé s dans une situation pratique X. Ils servent alors de fil directeur et

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permettent aè l’avocat de justifier sa deé monstration. Ce dernier proceè de ainsi aè une
veé ritable creé ation juridique qu’il soumettra aè l’appreé ciation du magistrat.

Section 2 : La définition négative de la règle de droit

Deé finir neé gativement la reè gle de droit conduit aè la distinguer de la reè gle morale et de la
reè gle religieuse.

I) La distinction entre droit et morale.

Il est incontestable que le droit s’inspire de la morale dans de nombreuses reè gles. Ainsi ,
par exemple, la morale condamne le non respect de la vie et du bien d’autrui. De la
meô me manieè re, le code peé nal sanctionne et distingue 2 grandes cateé gories d’attraction :
-les atteintes aè la personne ( ex : le meurtre, l’assassinat , le viol )
-les atteintes au bien ( ex :le vol, l’escroquerie, l’abus de confiance)

Toutefois, droit et morale se distinguent par leur finaliteé , leur contenu, et par leurs
sanctions.

A) La finalité des règles morale et de droit

L’objectif des reè gles de morale et de droit sont diffeé rentes . Les premieè res recherchent la
perfection inteé rieure de l’Etre humain. Ces reè gles reé gissent essentiellement la conscience
la conscience de l’Homme meô me si elles entrainent des obligations envers autrui.
Les secondes ne se preé occupent pas de la conscience de l’individu mais elles
s’inteé ressent aè l’ordre social et aux actions exteé rieures qui auront une reé percution
concreè te sur autrui.
Par exemple, le sentiment de haine envers autrui est reé prouveé par la morale. Le droit ne
prend en consideé ration la haine que si elle se traduit par des incitations, des menaces, ou
des atteintes aè l’inteé griteé physique.

B) Le continu des règles morales et de droit

La morale inspirant le droit , certaines reè gles morales et juridiques ont un contenu
superposable. C’est l’exemple du vol, du meurtre, de la non assistance aè personne en
danger de l’obligation alimentaire. Mais cette superposition n’est pas systeé matique.
Ainsi, certaines reè gles juridiques sont totalement deé pourvues de fondement moral. On
peut donner comme exemple, les reè gles du code de la route qui preé voient de rouler aè
droite ou aè gauche selon les pays. Par ailleurs, certaines reè gles sont amorales voire
immorales.

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1eè re exemple : En cas de vol, si aucune action n’a eé teé intenteé e dans les 30ans, le voleur
devient proprieé taire du bien apreè s 30 ans de possession. Moralement, il est toujours
voleur et la morale lui impose de restituer le bien mais juridiquement il est devenu
proprieé taire. Pour le droit, la seé curiteé juridique est alors dans ce cas plus importante que
la morale. L’ordre social n’a rien aè gagner aè la remise en cause tardive de la situation
consolideé e avec le temps.
2eè me exemple : Article 312 du Code Civil. Cet article preé voit « l’enfant conçu ou neé
pendant le mariage a pour peè re le mari de la meè re. » L’inteé reô t de l’enfant et de la famille
passe avant la reè gle morale de fideé liteé et de loyauteé .

C) Sanction des règles de droit et morales

La sanction des reè gles morales est d’ordre psychologique comme le remord ou social. Ce
type de sanction est jugeé insuffisant en droit , et pour assurer le respect des reè gles
juridiques, on a recours aè l’autoriteé publique. La contrainte est exerceé e sur les biens du
sujet de droit ou sur la personne physique elle-meô me.

II) La distinction droit et religion

La distinction entre droit et religion a toujours existeé en France. Le pouvoir temporel


eé tait exerceé par le souverain et le pouvoir spirituel par l’Eglise. Toutefois, la loi du 9
Deé cembre 1905 a franchi une eé tape suppleé mentaire en exprimant explicitement la
seé paration entre l’eé tat et l’Eglise. Cette seé paration signifie que l’Etat ne veut rien
connaïôtre ni reconnaïôtre de la religion. L’article 2 de la Constitution française eé nonce que
la Reé publique est indivisible laïïque, deé mocratique et sociale.

Section 3 : Les différentes branches du droit

On divise le droit en diffeé rentes branches en fonction de la matieè re traiteé e.


2 distinctions sont majeures,
droit public et droit priveé
droit international et droit interne.

I) Distinction droit public et droit privé


Cette distinction est traditionnelle, elle existait deé jaè en droit romain. On soulignera que
ce ne sont pas les meô mes juridictions qui appliquent ces deux cateé gories de reè gles. Les
reè gles de droit priveé releè vent des juridictions de l’ordre judiciaire alors que les reè gles de
droit public releè vent des juridictions de l’ordre administratif.
Toutefois, cette distinction n’est pas absolue et certaines matieè res comme le droit peé nal
ont des difficulteé s aè rentrer dans l’une ou l’autre de ces deux cateé gories de droit.

A) Le droit public
Le droit public se deé finit comme l’ensemble des reè gles ayant pour objet l’organisation
des pouvoirs de l’Etat. Il reé git l’organisation interne des administrations et les rapports
que les personnes priveé es ont avec les pouvoirs publics.

Le droit public se subdivise en plusieurs branches , on preé sentera rapidement les trois
principales branches.

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 Le droit constitutionnel a pour objet l’eé tude de la Constitution qui deé termine les
reè gles relatives aè la forme de l’Etat.

 Le droit administratif : ce droit deé finit et reé glemente l’organisation des


collectiviteé s publiques et des services publics. Il reé glemente les rapports entre les
personnes priveé es et l’administration.

 Le droit des finances publiques : ce droit reé glemente les normes relatives au
budget de l’Etat. A ce titre, il inclut le droit fiscal car celui-ci concerne les
diffeé rents impoô ts qui alimentent le budget de l’Etat.

B) Le droit privé

Le droit priveé est l’ensemble des reè gles qui gouverne les rapports des personnes priveé es
entre elles. Il peut s’agir des personnes physiques (individus) ou de personnes morales
(socieé teé ou association). Le droit priveé se divise entre trois grandes branches :
le droit civil
le droit commercial
le droit social.

 Le droit civil est l’ensemble des reè gles relatives aux personnes en tant que sujet
de droit et aux rapports qui peuvent exister entre elles.
Exemple reè gle relative aux noms , au domicile , au mariage , au divorce, aè la filiation , aux
successions.
Il faut eé galement les reè gles relatives aè la proprieé teé et aux rapports d’obligation. Ce
rapport d’obligation conduit aè eé tudier les contrats et la responsabiliteé contractuelle.

 Le droit commercial c’est le droit applicable aux personnes qui ont la qualiteé de
commerçants ou aux opeé rations juridiques constituant des actes de commerce. Ce
droit offre une plus grande souplesse que le droit civil. Plus preé ciseé ment, il est
moins formaliste et moins protecteur car le commerçant est une personne
aguerrie aè la pratique des affaires et qui a besoin essentiellement de rapiditeé .

 Le droit social est composeé d’une part du droit du travail qui reé glemente les
rapports entre employeurs et salarieé s. D’autre part, du droit de la seé curiteé sociale
(choô mage, accident du travail ) , lequel reé glemente les rapports avec l’organisme
du meô me nom.

C) La place particulière du droit pénal

Le droit peé nal est composeé des reè gles destineé es aè punir les auteurs d’infractions. Le droit
peé nal est rattacheé au droit public dans la mesure ouè il deé finit les infractions en fonction
de l’inteé reô t geé neé ral. De plus, c’est aè la puissance publique que revient le pouvoir de
poursuivre et de sanctionner les infractions.

Mais certains auteurs estiment que le droit peé nal releè ve du droit priveé car il a aussi pour
objet la protection d’inteé reô ts priveé s. ( protection de l’inteé griteé physique , protection des

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biens). De plus, ce sont des juridictions de l’ordre judiciaire qui sont compeé tentes pour
sanctionner les infractions.

II) La distinction droit international et droit interne

A) Le droit interne

Le droit interne est le droit en vigueur dans un Etat donneé . Son objectif est de
reé glementer les rapports sociaux qui se produisent sur son territoire. Il est composeé de
l’ensemble des branches du droit public et priveé mentionneé preé ceé demment.

B) Le droit international

Le droit international est composeé des traiteé s ou accords passeé s avec un ou plusieurs
pays souverains sur un domaine preé cis comme le commerce international ou les droits
de l’enfant. Le droit international se divise entre 2 grandes branches
-le droit international public
-le droit international priveé

Le droit international public reé glemente les rapports entre Etats. Il reé sulte des traiteé s ou
conventions conclus entre Etats mais aussi de coutumes. Ces dernieè res jouant un roô le
fondamental. Le droit international priveé reé git des rapports des personnes priveé es dans
le cadre international.
Au sein de ce droit international priveé on distingue diffeé rentes branches et notamment
une branche particulieè rement importante, le droit des affaires internationales.
La particulariteé du droit international des affaires est double. Il est possible pour les
partis de choisir la loi applicable et la juridiction compeé tente. Ce choix s’effectue dans le
cadre du contrat sous la forme de 2 clauses. Si rien n’est preé vu dans le contrat, il faudra
alors soumettre ce dernier aè une juridiction pour deé terminer quelle sera la loi
applicable.

CHAPITRE 2 : Les sources du droit

On divise les sources du droit en trois grandes cateé gories (section 1) , les normes issues
de ces diffeé rentes sources sont soumises aè une hieé rarchie (section 2).

Section 1 : Les différentes catégories de sources du droit.

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On distingue des sources formelles (I) , des sources informelles (II) et des sources
particulieè res voire controverseé es (III).

I) Les sources formelles

Ces sources sont composeé es de la Constitution qui eé manent du pouvoir constituant (A)
de la loi issue du pouvoir leé gislatif (B) et du reè glement issu du pouvoir exeé cutif. (C)

A) La constitution
La Constitution est un texte qui a deux grands objectifs. Le premier est de deé crire la
structure et le fonctionnement des pouvoirs publics. Le second est de deé terminer les
principes de caracteè res philosophique, social, eé conomique auxquels un peuple reconnaïôt
une importance fondamentale.
Actuellement la France est gouverneé e par la Constitution de la Veè me Reé publique du 4
Octobre 1958. Un des principes fondamentaux poseé s par la Constitution est celui de la
seé paration des pouvoirs. Ce principe suppose que le pouvoir exeé cutif , leé gislatif et
judiciaire disposent chacun d’un domaine propre d’intervention.
Le pouvoir exeé cutif est assureé par le Preé sident de la Reé publique et le Gouvernement. Le
pouvoir leé gislatif par le Parlement , c’est-aè -dire l’Assembleé e Nationale et le Seé nat. Et enfin
le pouvoir judiciaire exerceé par les magistrats des diffeé rentes juridictions. Il faut
souligner que dans son preé ambule , la Constitution se reé feè re aè un ensemble de textes. Ces
textes constituent avec la Constitution ce que l’on appelle le bloc de constitutionnaliteé .
Ce bloc est composeé de la Constitution de 1958 entendue au sens strict :
- du preé ambule de la Constitution de 1958.
- La deé claration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789
- Le preé ambule de la Constitution de 1946 qui fait lui meô me reé feé rence « aux
principes fondamentaux reconnus par les lois et aux principes fondamentaux
particulieè rement neé cessaires aè notre temps. » . Ce sont des grands principes
comme par exemple, le principe des droits de la deé fense dans le proceè s ou bien le
principe de sauvegarde de la personne humaine.
- La charte de l’environnement de 2004. C’est ce qu’on appelle le bloc de
constitutionnaliteé .

B) La loi

La loi est la principale norme, elle peut eô tre impeé rative ou suppleé tive (1). Elle est
adopteé e selon une certaine proceé dure faisant intervenir l’Assembleé e Nationale et le
Seé nat (2). Son entreé e en vigueur est strictement encadreé e (3) ainsi que son expiration
(4).

1) La distinction loi impeé rative /loi suppleé tive

Les lois se distinguent en fonction de la force obligatoire que le leé gislateur a voulu leur
donner. On identifie ainsi 2 grandes cateé gories de lois.

12
 Les lois aè caracteè re impeé ratif ou d’ordre public s’imposent aux inteé resseé s qui ne
peuvent y deé roger par un accord contraire. C’est la reè gle eé nonceé e par l’Article 6
du Code Civil au terme duquel « on ne peut deé roger par de conventions
particulieè res aux lois qui inteé ressent l’ordre public et les lois de mœurs.

 Les lois aè caracteè re suppleé tif ne s’appliquent que si les inteé resseé s n’ont pas pris de
dispositions diffeé rentes dans leur contrat. Elles suppleé aient le silence des
inteé resseé s.

Deé terminer si une loi est impeé rative ou suppleé tive n’est pas toujours facile. Souvent la loi
elle-meô me, preé cise si elle est impeé rative ou suppleé tive. Si tel n’est pas le cas il revient
alors au juge de le faire dans le cadre d’un proceè s.

2) Elaboration de la loi.

L’information de la loi s’effectue en 3 grandes eé tapes.

 1eè re eé tape : une loi est d’abord un projet de loi. C’est-aè -dire un texte soumis aux
votes du Parlement par le Gouvernement ou une proposition de loi deé poseé e aè
l’initiative du Parlement.

 2eè me eé tape : Le projet ou la proposition de loi est ensuite discuteé par une des deux
chambres du Parlement puis par la seconde. Si l’assembleé e nationale et le Seé nat
votent le texte dans les meô mes termes, c’est-aè -dire sans modification, la loi est
adopteé e en premieè re lecture. Si en revanche , l’une des deux chambres propose
de modifier le texte en l’amendant , le texte fait obligatoirement un va et vient
entre les deux chambres jusqu’aè ce que le texte soit adopteé de manieè re identique.
On dit que le texte fait la navette entre les deux chambres.

 3eè me eé tape : Une fois que la loi est adopteé e par le Parlement, elle peut eô tre deé feé reé e
au Conseil Constitutionnel afin de veé rifier sa conformiteé aè la Constitution. Si le
Conseil estime qu’elle est conforme aè la Constitution, elle peut alors rentrer en
vigueur.

3) L’entreé e en vigueur

Le seul vote de la loi par le Parlement ne rend pas la loi applicable. En fait, elle entre
vigueur selon une proceé dure qui se deé roule en 2 eé tapes :

 La premieè re eé tape consiste aè faire promulguer le texte (a)


 La seconde aè le publier afin que les justiciables puissent en prendre
connaissance (b).

a) Promulgation de la loi votée

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En vertu de l’article 10 de la Constitution , la promulgation est l’acte par lequel le
Preé sident de la Reé publique atteste de l’existence d’un texte et donne l’ordre aux autoriteé s
publiques de l’observer et de le faire observer. Le Preé sident a 15 jours pour promulguer
la loi apreè s qu’elle ait eé teé voteé e par le Parlement.
b) La publication de la loi promulguée

La loi promulgueé e ne peut eô tre obligatoire qu’apreè s avoir eé teé porteé e aè la connaissance de
ses destinataires c.a.d les citoyens , elle doit donc eô tre publieé e au journal officiel. Mais
attention il importe peu que les citoyens aient effectivement eu connaissance de la loi
pour qu’elle leur soit applicable. Il importe seulement qu’ils en aient eu la possibiliteé .

4) Expiration de la loi

Le mode d’expiration normal d’une loi est l’abrogation qui permet aè un texte de ne plus
produire d’effet pour l’avenir. Dans la mesure ouè notre systeè me de droit est hieé rarchiseé ,
un texte infeé rieur aè la loi ne peut pas l’abroger. Deè s lors, seule une loi peut abroger une
autre loi. Cette abrogation peut eô tre expresse, la loi nouvelle deé clare de manieè re explicite
qu’elle abroge toute partie de la loi ancienne. Mais l’abrogation peut aussi eô tre tacite
lorsque certaines dispositions de la loi nouvelle sont en opposition avec des dispositions
anciennes.

C) Les règlements

Le reè glement eé mane du pouvoir exeé cutif , on classe les reè glements en 4 grandes
cateé gories. Selon l’autoriteé dont ils eé manent. Ainsi le reè glement peut eé maner du
Preé sident de la Reé publique, du Premier Ministre, des autres ministres ou des preé fets. On
peut eé galement les classer en fonction de leurs objectifs. Il peut s’agir de reè glements
d’application qui sont destineé es aè compleé ter les lois sur des aspects pratiques. On peut
eé galement mentionner le reè glement autonome qu’est un texte indeé pendant de toute loi.

II) Les sources controversées : la jurisprudence et la doctrine

A) La jurisprudence

La jurisprudence est une source indirecte et controverseé e du droit. Selon l’Article 5 du


Code Civil, il est interdit aux juges de statuer par voie de disposition geé neé rale et
reè glementaire. Cet article dont les dispositions aè l’ensemble des juridictions françaises
emporte clairement l’interdiction de leé gifeé rer pour le juge. Cependant, au terme de
l’Article 4 du Code Civil, le juge doit statuer sous peine de deé ni de justice meô me en cas
d’insuffisance d’obscuriteé ou d’absence de la loi . En interpreé tant la loi ou la volonteé du
leé gislateur, si la loi est obscure ou insuffisante, le juge va neé cessairement aè la loi et ainsi
participer aè la creé ation du droit. La creé ation d’une reè gle de droit par le juge est encore
plus eé vidente en cas d’absence de la loi puisque le juge doit neé anmoins statuer.
Toutefois, les deé cisions de justice n’ont qu’une autoriteé relative, c.a.d limiter au litige aè

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propos duquel elles ont eé teé rendues. Cependant, lorsqu’une solution est retenue par une
haute juridiction comme la Cour de Cassation, elle est reprise par les autres juridictions.

B) La doctrine

La valeur de la doctrine est plus discutable meô me si certains docteurs lui accordent une
place particulieè re au sein des sources du droit. La doctrine est constitueé e par l’ensemble
des opinions eé mises par les professeurs de droit , les magistrats ou des avocats dans des
revues speé cialiseé es. Ces opinions participent aè la creé ation de la reè gle de droit car elles
influencent le juge dans le cadre de ces deé cisions et elles peuvent inciter le leé gislateur aè
adopter une nouvelle loi.

III) Les sources informelles : la coutume

La coutume est une des sources les plus anciennes du droit . Elle remonte au droit
romain mais depuis la reé volution , le roô le de la coutume a cependant subi un net recul,
elle n’en reste pas moins une source incontestable du droit. 2 eé leé ments sont essentiels aè
la reconnaissance de la coutume. Un eé leé ment mateé riel qui tient aè ce que la coutume
repose sur une pratique, un usage habituellement admis. Un eé leé ment psychologique, il
reé sulte de ce que cette pratique, cet usage doit eô tre consideé reé par toute la population ou
par une partie comme obligatoire.

Section 2 : La hiérarchie des normes

On deé crira cette hieé rarchie des normes (1) puis on preé sentera l’organe de controô le qui
assure le respect de cette hieé rarchie , le Conseil Constitutionnel (2).

I) La pyramide des normes de Kelsen.

Les organes pouvant eé dicter des reè gles de droit sont nombreux. Afin qu’aucune norme
ne soit en contradiction avec une autre , elles sont hieé rarchiseé es entre elles en fonction
de la source. La norme la plus importante est la Constitution puis viennent les traiteé s
internationaux , les lois et enfin les reè glements. Scheé matiquement, l’image de la
pyramide illustre cette theé orie de la hieé rarchie des normes.

II) L’organe de contrôle, le Conseil Constitutionnel

Le respect de la hieé rarchie des normes est assureé par le Conseil Constitutionnel.

A) Présentation du Conseil

Le conseil constitutionnel est un organe preé vu et organiseé par le titre 7 de la


Constitution. Il comprend 9 membres. 3 sont nommeé s par le Preé sident de la Reé publique,
3 par le Preé sident de l’Assembleé e Nationale et 3 par le Preé sident du Seé nat. Le Preé sident
du Conseil Constitutionnel est nommeé par le Preé sident de la Reé publique, il a une voix

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preé pondeé rante en cas de partage. Le mandat des membres dure 9 ans et n’est pas
renouvelable.

B) Le mécanisme de contrôle

Pour assurer le controô le de la constitutionnaliteé des lois, le Conseil veé rifie que la loi qui
lui est preé senteé e ne contient aucune disposition qui soit contraire aux textes faisant parti
du bloc de constitutionnaliteé . Le controô le n’est pas systeé matique et le Conseil
Constitutionnel doit eô tre saisi.

CHAPITRE 3 : L’INTERPRETATION DE LA LOI

L’eé tude de cette interpreé tation de la loi conduit aè se poser 2 questions.


 Pour quelles raisons est-il neé cessaire d’interpreé ter la reè gle de droit ?
 Quelles sont les meé thodes d’interpreé tation de la reè gle de droit ?

Section 1 : Les raisons de l’interpreé tation

Ces raisons sont au nombre de 2, il s’agit de deé terminer le domaine d’application de la


reè gle et d’en preé ciser son sens.

I) La détermination du domaine d’application de la règle

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On rappellera que par deé finition une reè gle de droit est impersonnelle et abstraite. Deè s
lors, il faut deé terminer l’ensemble des hypotheè ses concreè tes qui entrent dans le champ
de l’application de la reè gle. L’ensemble de ces hypotheè ses constitue le domaine
d’application de la reè gle. Cette deé termination ne pose pas de difficulteé s lorsque la
situation concreè te correspond exactement aè celle deé finie de façon abstraite par la reè gle.
Dans le cas contraire, il faut interpreé ter la norme pour deé duire si telle situation preé cise
est viseé e ou non par elle.
Ex 1 : Le meurtre est deé fini par le code peé nal comme le fait de donner volontairement la
mort aè autrui. Deè s lors, le comportement de Monsieur X qui prend son fusil et qui tue son
voisin entre sans difficulteé dans le champ d’application de l’article du Code Peé nal.
Autre hypotheè se : Monsieur X deé cide de tuer son voisin dans son sommeil, toutefois il ne
sait pas qu’une autre personne a empoisonneé le malheureux voisin. Il tire donc sur une
personne deé jaè morte. Peut-on alors consideé rer qu’il y a eu homicide selon la deé finition
poseé e par l’Article du Code Peé nal. En effet, la situation concreè te ne correspond pas
exactement aè celle deé crite par le texte.
Ex 2 : L’article 180 du Code Civil preé voit que l’erreur sur les qualiteé s essentielles du
conjoint est une cause de nulliteé du mariage. Le leé gislateur ne donne pas une liste des
qualiteé s essentielles. Deè s lors, au cas par cas le juge s’interroge sur ce que l’on entend
par qualiteé essentielle. Ainsi, une femme qui eé pouse un homme qu’elle croit blond
deé couvre qu’il est en fait brun, il se teint. Peut-elle demander l’annulation du mariage ?
Sans aucun doute on reé pondra neé gativement , ce n’est pas une qualiteé essentielle. Plus
seé rieusement, les tribunaux auront du rechercher si l’existence d’un passeé peé nal du mari
ou si son eé tat de divorceé pouvait constituer une erreur au sens des qualiteé s essentielles
de l’Article 180 du Code Civil. Il faut souligner que cette neé cessiteé de proceé der aè une
interpreé tation ne correspond pas forceé ment aè un deé faut de la reè gle. En effet une reè gle,
eé tant impersonnelle et abstraite, elle ne peut pas preé voir toutes les hypotheè ses.

II) La précision du sens de la règle

En geé neé ral, le sens de la reè gle, c.a.d sa signification ne pose pas de probleè me. Mais il
arrive parfois que la reè gle soit obscure ou susceptible de plusieurs interpreé tations. Il faut
alors rechercher son sens exact.
Ex : Une reè gle eé nonce que devant telle juridiction, les partis sont repreé senteé s par un
avocat. Est-ce une obligation ? ou est-ce une possibiliteé ?

Section 2 : Les meé thodes d’interpreé tation

L’objectif n’est pas de refaire la loi mais de l’exprimer plus clairement et plus
preé ciseé ment pour atteindre cet objectif. Le juriste dispose alors de diffeé rentes
techniques.

A) Les interprétations littérales et téléologiques

Logiquement, on commence par rechercher des eé claircissements dans le texte lui-meô me.
On preé cise le sens du texte en s’appuyant sur la construction de la phrase, la ponctuation,
le temps des verbes. Il s’agit de l’interpreé tation litteé rale. Toutefois, le texte lui-meô me peut
ne pas suffire. On peut alors avoir recours aè l’interpreé tation teé leé ologique, il faut alors
17
rechercher l’esprit du texte. L’objectif est de rechercher la raison pour laquelle le
leé gislateur a adopteé cette loi. On recherche l’intention des reé dacteurs de la loi. Pour
proceé der aè cette interpreé tation teé leé ologique, on peut s’appuyer sur les travaux
preé paratoires de la loi. On peut eé galement recourir aè la loi ancienne qui preé ceè de celle qui
nous preé occupe. En effet, en les comparant, on peut eô tre ameneé aè mieux comprendre les
objectifs de la nouvelle loi.

B) Les raisonnements juridiques

On preé sentera 2 types de raisonnement :


Le raisonnement par analogie et le raisonnement a contrario.

Le raisonnement par analogie consiste aè appliquer une reè gle aè une hypotheè se qui
initialement n’eé tait pas preé vue mais qui ressemble suffisamment aè l’hypotheè se preé vue
pour que le recours aè la reè gle soit justifieé .

Exemple : suicide mode d’emploie


Un ouvrage intituleé « suicide mode d’emploi » est publieé par deux journalistes au deé but
des anneé es 80. Cet ouvrage expose avec force et deé tails pratiques les diffeé rentes façons
de mettre fin aè ses jours. Un lecteur deé sespeé reé eé crit aux deux journalistes et leur
demande conseil sur une technique de suicide. Un des auteurs reé pond avec preé cision aè
la demande apreè s avoir indiqueé qu’il n’eé tait pas favorable au suicide. Quelque temps plus
tard le deé sespeé reé eé crit aè nouveau. Son meé decin lui a prescrit des meé dicaments en gouttes
et dans le livre cette substance est mentionneé e en comprimeé . Il demande au journaliste
de lui communiquer la conversion. Le journaliste s’exeé cute et le malheureux se suicide
graô ce aux informations du journaliste. Le peè re du suicideé porte plainte contre le
journaliste. Le parquet donne suite. La juridiction peé nale ne peut retenir le meurtre car
le suicideé s’est donneé lui-meô me la mort.

Le peè re du suicideé porte plainte contre les journalistes, le parquet donne suite. La
juridiction peé nale ne peut retenir le meurtre car le suicideé s’est donneé lui-meô me la mort.
La juridiction proceè de alors aè un raisonnement par analogie, elle condamne le
journaliste pour non assistance aè personne en danger. La sanction est une peine
d’amende correspondant aè 1500 euros. L’affaire fait scandale et eé meut l’opinion
publique. On condamne 2 journalistes, pour certains c’est une atteinte aè la liberteé
d’expression. Mais pour la majoriteé , la sanction n’est pas assez seé veè re et il apparaïôt
neé cessaire de reé former notre leé gislation. C’est ce qui sera fait par le leé gislateur qui
eé labore en 1987 un article qui figure toujours dans notre code peé nal. Cet article
condamne le deé ni de provocation au suicide de trois ans d’emprisonnement et de 45 000
euros d’amende. Il faut que la provocation soit suivie du suicide ou d’une tentative. Mais
le terme de provocation pose probleè me dans le cas de l’application du texte. En effet, il
faut que la provocation soit individualiseé e c.a.d qu’elle s’adresse aè une personne en
particulier. L’ouvrage en question s’adressait au public, le texte ne lui est pas applicable.

On peut donc situer une deuxieè me technique de raisonnement, le raisonnement aè


contrario. Il consiste aè ne pas appliquer un texte aè une hypotheè se qu’il n’a pas preé vu car
le fait que le texte n’a pas preé vu l’hypotheè se permet de deé duire qu’il a voulu l’exclure.

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C) Les maximes d’interprétation

Ces maximes reposent sur des principes d’eé quiteé ou de bon sens qui peuvent guider le
juriste dans l’interpreé tation de la reè gle. Par exemple, on peut citer comme maxime « les
exceptions s’interpreè tent strictement ». Autre principe, il n’y a pas lieu aè distinguer la ouè
la loi ne distingue pas.

PARTIE 2 : LE DROIT SUBJECTIF


Chapitre 1 : Les sujets de droit subjectif

On distingue 2 types de sujet du droit subjectif : les personnes physiques et les


personnes morales. Les personnes physiques sont des Etres humains investis de la
personnaliteé juridique. Les personnes morales sont des groupements de personnes
constitueé s en vue de la reé alisation d’inteé reô ts collectifs et doteé s de la personnaliteé
juridique.

Personnaliteé juridique
Le mot personne vient du latin persona , ce mot deé signe le masque que portait les
acteurs de theé aôtre. Cette eé tymologie peut aider aè comprendre ce qu’est la personnaliteé
juridique et aè quoi elle sert. C’est un masque dont on les individus et qui leur donne
acceè s aè la sceè ne juridique pour y jouer un roô le d ‘acteur. Encore faut-il preé ciser comment
la personnaliteé juridique peut donner la capaciteé juridique c.a.d la capaciteé d’agir
juridiquement.

 La capaciteé juridique est l’aptitude aè eô tre titulaire de droit et aè les exercer,


l’aptitude aè eô tre sujet de droit.
 La personnaliteé juridique est une qualiteé attribueé e par le systeè me juridique selon
des modaliteé s qui seront examineé es (I) avant d’eé tudier les caracteé ristiques
attacheé es aè ce statut (II).

I) L’attribution de la personnalité juridique

Seront examineé es les conditions de d’octroie de la personnaliteé juridique puis celles de


son retrait.

A) L’acquisition de la personnalité juridique

Il convient de distinguer entre les personnes physiques et les personnes morales.

1) La naissance des personnes physiques

La personnaliteé juridique est attribueé e aè chaque individu aè sa naissance, aè condition qu’il


soit neé vivant et viable. L’enfant aè naitre, non encore neé , n’a donc pas la personnaliteé
juridique pas plus que l’enfant mort-neé ou neé non viable. Cette reè gle n’est pas eé nonceé e

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telle quelle dans le Code Civil mais deé duite des dispositions qui la supposent
neé cessairement en preé voyant que seul l’enfant neé viable aè une filiation peut succeé der et
recevoir une donation ou un leè gue.
Il existe un ameé nagement aè cette reè gle, en effet la personnaliteé juridique peut reé troagir
depuis la naissance jusqu’aè la conception en application d’un adage latin « L’enfant conçu
est reé puteé neé si l’en va de son inteé reô t. »
Consideé reé l’enfant comme neé a une eé poque ouè il n’eé tait que conçu permet de le traiter
comme sujet de droit aè l’eé poque de la grossesse alors qu’en principe la personnaliteé
juridique s’acquiert aè la naissance. Cette reè gle est inteé ressante concreè tement dans
l’hypotheè se suivante. Dans l’hypotheè se ouè le peè re viendrait aè deé ceé der pendant la
grossesse. En effet au moment du deé ceè s, faute de personnaliteé juridique et donc de
filiation, l’enfant ne peut pas heé riter de son peè re. En revanche, s’il en consideè re qu’il eé tait
reé troactivement sujet de droit aè l’eé poque du deé ceè s, il peut acceé der aè la succession.

2) La naissance des personnes morales

Une personne morale est un groupement de personnes constitueé dans un but deé termineé ,
ayant une activiteé distincte de celle des membres qui le composent et dont les inteé reô ts
sont juridiquement reconnus et proteé geé s. Ces groupements doteé s de la personnaliteé
morale sont treè s varieé s. On distingue en geé neé ral , les personnes morales de droit public
comme l’Etat, les collectiviteé s territoriales et les eé tablissements publics. Et les personnes
morales de droit priveé qui sont notamment les socieé teé s commerciales, les socieé teé s
civiles, ou les associations.

B) La fin de la personnalité juridique

1) Les personnes physiques

A- Le deé ceè s

La personne juridique cesse d’exister aè la mort de la personne humaine. Ses droits et ses
obligations cessent. La patrimoine est distribueé entre les heé ritiers. Seule la mort
naturelle, la mort physique entrainent la perte de la personnaliteé juridique. Attention, la
faiblesse, le handicap, la vieillesse sont eé ventuellement des causes de protection par le
biais des incapaciteé s mais n’entrainent jamais la perte de la personnaliteé juridique.

B- L’incertitude du deé ceè s

Cette incertitude vise 2 hypotheè ses : l’absence et la disparition. Nous allons voir
successivement ces 2 hypotheè ses.

L’absence est preé vue aux articles 112 et suivants du Code Civil. Elle permet de geé rer la
situation d’une personne qui a cesseé de paraïôtre aè son domicile et de donner des
nouvelles de telle manieè re qu’il est impossible de savoir si elle est vivante ou morte. Dans
un premier temps, un juge prononce une preé somption d’absence. Le juge deé signe
eé galement un repreé sentant qui a pour mission de geé rer les biens de l’absent. Dans un

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second temps, c.a.d 10 ans apreè s la preé somption d’absence, le tribunal de grande
instance prononce une deé claration d’absence qui produit les meô mes effets qu’une
constatation de deé ceè s. Les biens sont attribueé s aux heé ritiers et le mariage est dissout.
Mais si l’absent reé apparait ou donne des nouvelles, il peut demander l’annulation du
jugement deé claratif d’absence. Mais attention son mariage restera dissout pour eé viter
une eé ventuelle bigamie si son conjoint s’eé tait remarieé entre temps.

La disparition est preé vue aè l’article 88 du Code Civil. Elle permet de geé rer la situation
d’une personne qui a disparu dans un contexte de nature aè mettre sa vie en danger. Tel
sera par exemple le cas d’un marin disparu dans un naufrage. Bien que la mort ne soit
pas prouveé e parce qu’on a pas retrouveé de corps, elle est fortement probable. La
proceé dure ne se deé roule pas alors en 2 temps comme pour l’absence mais en un seul.
Dans ce cas , le juge constate la disparition de l’individu et le deé ceè s. Si le disparu venait
par bonheur reé apparaitre, comme pour l’absence, l’annulation de jugement deé claratif de
deé ceè s pourra eô tre demandeé mais son mariage restera dissout.

2) La fin de l’existence des personnes morales

Les personnes morales ne peuvent pas deé ceé der puisqu’elles n’ont pas d’existence
physique. La fin de la personnaliteé morale sera donc la dissolution du groupement. Les
modaliteé s de dissolution sont varieé es et deé pend du type de groupement consideé reé .
Pour une socieé teé , il s’agira d’une deé cision de tous les associeé s, de l’expiration du terme
preé vu par les statuts ou bien encore de sa dissolution aè la suite d’une liquidation.

II) Les caractéristiques attachées à la personnalité juridique

La personnaliteé juridique octroie aè chaque individu qui en est titulaire. Cette


personnaliteé juridique octroie eé galement un patrimoine qu’on verra dans le chapitre
suivant.

A) La capacité juridique

Capaciteé de jouissance et capaciteé d’exercice.

1) La capaciteé de jouissance

a) Une personne physique

L’octroi de la personnaliteé juridique aè un individu lui donne une capaciteé de jouissance


c.a.d la faculteé d’acqueé rir des droit. Mais la capaciteé de jouissance peut eô tre limiteé e dans
3 cas :

 Il peut s’agir d’une mesure de sanction. Le droit peé nal eé tablit plusieurs
incapaciteé s de jouissance sous forme de peine peé nale accessoire comme
l’interdiction d’eé mettre des cheè ques.

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 Il peut s’agir d’une mesure de protection. Une incapaciteé de jouissance peut eô tre
eé tablie dans le but de proteé ger la personne incapable elle-meô me ou bien ses
proches. Ainsi, le droit civil preé voit qu’un mineur ne peut pas faire de donation. Il
peut s’agir enfin de mesures speé ciales, tel est le cas par exemple des eé trangers sur
le territoire français qui n’ont pas les meô mes droits politiques que les nationaux
car ils ne peuvent pas voter.

b) Les personnes morales

Des personnes morales dans la mesure ouè elles sont doteé es de la personnaliteé juridique
ont eé galement une capaciteé juridique. Celle-ci est toutefois limiteé e car elle est soumise
aux principes de speé cialiteé . Ainsi par exemple, une association ayant pour objectif la
deé fense de l’environnement ne peut pas se porter caution pour une socieé teé commerciale
car un tel acte va au delaè de la mission qu’elle s’eé tait elle-meô me attribueé e. L’acte sera nul
car elle n’eé tait pas capable de l’accomplir.

2) La capaciteé d’exercice

La capaciteé d’exercice est la faculteé d’exercer un droit. Habituellement, la jouissance d’un


droit emporte la capaciteé de l’exercer mais dans certains cas la capaciteé d’exercice peut
eô tre confieé e aè une autre personne si le titulaire du droit n’est pas en mesure d’agir lui-
meô me. Il s’agit le plus souvent de mesures de protection, les principales concernant les
mineurs, majeurs proteé geé s.
Les mineurs, ceux-ci ne peuvent agir par eux-meô mes et doivent eô tre repreé senteé s. Les
repreé sentants leé gaux du mineur sont le plus souvent ses parents qui agissent en son nom
et pour son compte. . Les majeurs proteé geé s sont des majeurs qui ne peuvent disposer
d’une volonteé libre et eé claireé e en raison d’une alteé ration des faculteé s mentales ou
physiques. La loi a preé vu plusieurs reé gimes de protection en fonction du degreé de
luciditeé de la personne. On distingue ainsi la sauvegarde de justice, la curatelle, et la
tutelle.
 La sauvegarde de justice laisse une pleine capaciteé d’exercice pour sauvegarder.
Elle lui donne la possibiliteé de demander la reé duction ou la rescision pour leé sion
d’un acte preé judiciable qu’il aurait passeé .
 La curatelle limite la capaciteé d’exercice du majeur proteé geé , elle preé voit la
deé signation d’un curateur qui l’assiste pour passer les actes les plus importants.
C’est-aè -dire les actes dits de disposition comme la vente, ou la donation des biens.
 La tutelle est le reé gime de protection le plus complet et organise une veé ritable
repreé sentation du majeur consideé reé comme ne pouvant pas agir lui-meô me.

c) Les personnes morales

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Dans la mesure ouè les personnes morales n’ayant pas de corps physique , elles ne
peuvent agir que par le biais de leur repreé sentant leé gaux qui sont par exemple le
Preé sident , le Directeur Geé neé ral , le geé rant , le mandataire.

B) L’individualisation des personnes

Les caracteé ristiques permettant l’individualisation des personnes sont la nationaliteé , le


nom et le domicile.

 La nationalité est un lien juridique qui rattache un sujet de droit aè un eé tat


souverain et lui confeè re tous les droits devoirs et liberteé reé serveé s aux nationaux
de cet Etat. La nationaliteé est attribueé e aussi bien aux personnes physiques
qu’aux personnes morales en fonction des textes de loi en vigueur. Ainsi, en
France elle est attribueé e aux personnes physiques neé es sur le territoire ou bien
neé es de parents français. Elle est eé galement attribueé e aux personnes morales
dont le sieè ge social est situeé en France.

 Le nom , c’est le vocable permettant d’identifier et d’individualiser une personne


concernant les personnes physiques , il convient de distinguer le nom de famille
du preé nom qui sert aè individualiser les membres d’une meô me famille. Le nom de
famille s’acquiert par filiation. C’est un eé leé ment d’ordre public et de seé curiteé
juridique qui eé chappe par conseé quent aux pouvoirs de la personne. Il est donc
obligatoire, immuable , cela signifie que l’inteé resseé ne peut de lui meô me changer
son nom. Mais il est possible dans certaines conditions d’en obtenir l’autorisation.
Les personnes morales ont un titre, une raison sociale ou une deé nomination
commerciale. Les dispositions leé gales concernant le nom des personnes morales
sont beaucoup plus souples. Il est possible de choisir et de modifier librement la
deé nomination d’une personne morale. La seule restriction, la seule limite poseé e
est qu’il est impossible de choisir le nom d’une autre personne morale. L’objectif
est d’eé viter le risque de confusion dans l’esprit du public.

 Le domicile est le lieu de rattachement geé ographique d’un individu aè la loi, c’est
une institution de police civile obligatoire et fixe , ce domicile ne varie pas en
fonction des deé placements divers d’une personne. Il est fonction de la volonteé de
chacun de s’installer aè un endroit et d’y fixer son principal eé tablissement. Pour les
personnes morales, leurs domiciles est le sieè ge social.

23
CHAPITRE 2 : Les droits attribueé s aux personnes juridiques

Les droits attribueé s au titulaire de la personnaliteé juridique sont nombreux, on distingue


traditionnellement entre les droits patrimoniaux (ex : le droit de proprieé teé ) (Section 1)
et les droits extrapatrimoniaux ou droits de la personnaliteé (ex : le droit au respect
priveé ) (Section 2).

Section 1 : Les droits patrimoniaux

I) Deé finition de la notion de patrimoine

La notion de patrimoine est une notion abstraite qui recouvre tous les droits et
obligations d’une personne ayant une incidence eé conomique. C’est l’ensemble de ses
biens et de ses dettes. Les droits patrimoniaux sont donc des droits eé valuables
moneé tairement.

1ère caractéristique : Ce patrimoine est caracteé riseé par le principe de l’uniciteé .


Traditionnellement, le patrimoine eé tait consideé reé comme unique , on consideé rait qu’une
personne ne pouvait avoir 2 patrimoines distincts ou fractionner son patrimoine. Ce
principe de l’uniciteé du patrimoine a eé teé assoupli afin de permettre aè la personne
d’affecter une partie de son patrimoine aè l’exercice d’une activiteé , ce qui lui permet
d’effectuer des opeé rations risqueé es financieè rement tout en proteé geant le reste de son
patrimoine.
Tout d’abord dans un premier temps, ce reé sultat a eé teé atteint par la Constitution d’une
socieé teé doteé e de la personnaliteé juridique pour deé velopper une activiteé professionnelle.
La socieé teé personne physique est donc distincte de son fondateur ou de ses fondateurs .
Elle dispose d’un patrimoine qui est composeé par les apports en bien immeubles et en
biens meubles par le fondateur ou les fondateurs.
En outre, dans un deuxieè me temps, on a effectueé un 2eè me assouplissement avec la loi du
15 juin 2010. Cette loi preé voit qu’un entrepreneur individuel peut deé clarer au registre du
commerce et des socieé teé s la liste des biens qui l’affecte aè son activiteé professionnelle, ce
qui lui permet de distinguer ce patrimoine professionnel de son patrimoine personnel.
L’entrepreneur reste proprieé taire des deux patrimoines et la deé claration d’affectation
n’entraine pas la creé ation d’une personne morale. Le patrimoine personnel est le gage
des creé anciers personnels de l’entrepreneur tandis que le patrimoine professionnel
constitue le gage de ses creé anciers professionnel.

2ème caractéristique : Le patrimoine se caracteé rise par l’intransmissibiliteé entre vifs. Le


patrimoine d’une personne est intransmissible entre vifs, ce qui veut dire que personne
ne peut ceé der de la totaliteé de son patrimoine de son vivant. Il est toujours possible de
donner ou de vendre certains de ses biens de son vivant mais le patrimoine comme
universaliteé , comme contenant ne peut eô tre transmis entre vifs. C’est seulement aè la mort
de la personne que son patrimoine est transmis aè ses heé ritiers.
Il est possible de regrouper les droits patrimoniaux en 2 grandes parties : les droits reé els
et les droits personnels.

24
A) Les droits réels

Le droit reé el est un lien de droit direct et immeé diat entre une personne et une chose.
Ainsi par exemple, le proprieé taire d’une voiture a un droit reé el sur cette dernieè re. A ce
titre, il peut agir directement sur la chose , il peut l’utiliser , la vendre, la preô ter. Au sein
de ces droits reé els on distingue 2 types , 2 cateé gories.

1) Les droits reé els principaux


Ce sont des droits autonomes qu’une personne peut avoir sur une chose. Il s’agit
essentiellement du droit de proprieé teé mais aussi des deé membrements de la proprieé teé
qui sont les droits d’usufruit et de servitude. La proprieé teé d’un bien implique que l’on
puisse l’utiliser, en tirer profit et l’alieé ner, c.a.d la vendre. Le beé neé ficiaire de droit
d’usufruit a le droit d’utiliser une chose sans toutefois en eô tre le proprieé taire.
L’usufruitier a le droit d’utiliser la chose ou d’en tirer profit mais n’a pas le droit de
l’alieé ner. Ce droit est reé serveé aux nu-proprieé taire.
La servitude est le droit pour le proprieé taire d’un immeuble d’avoir un certain usage
d’un immeuble voisin. Ce droit peut eô tre un droit de passage par exemple.

II)Les droits reé els accessoire

Ce sont des droits qui accompagnent un droit reé el principal. Ils n’ont pas de sens si on ne
se reé feè re pas aè lui. C’est pourquoi ils sont qualifieé s d’accessoire. Il s’agit par exemple des
sureteé s qui garantissent le paiement d’une dette comme une dette.

B) les droits personnels

Un droit personnel est un lien de droit entre deux personnes en vertu duquel une
personne , le créancier peut exiger quelque chose de l’autre, le débiteur. Attention,
cette chose que le creé ancier peut exiger du deé biteur n’est pas toujours une somme
d’argent. En effet, le droit des obligations preé voit que les personnes peuvent s’obliger aè
donner aè faire ou aè ne pas faire.

Les obligations à donner : Dans ce cas , le deé biteur s’oblige aè transfeé rer un bien au
creé ancier. Par exemple, dans le cadre d’une vente , le vendeur est deé biteur du transfert
de la proprieé teé d’un bien aè l’acheteur. Inversement, l’acheteur devra verser le prix qui a
eé teé donneé dans le contrat de vente.

Les obligations de faire : Dans ce cas, le deé biteur s’oblige . Par exemple, le charpentier
s’engage aè reé viser la toiture d’une maison .

Les obligations de ne pas faire : Dans cette hypotheè se le deé biteur s’engage aè s’abstenir,
on peut donner l’exemple de nombreux contrats de travail qui preé voient une clause de
non concurrence.

25
Section 2 : Les droits extrapatrimoniaux

Ce sont des droits attacheé s aè la personne, c’est la raison pour laquelle on les appelle les
droits de la personnaliteé . Ces droits extrapatrimoniaux ne font pas partie du patrimoine.
Tous sujets de droit les posseè de car ils sont attacheé s aè la qualiteé d’Etre humain, ils ne
sont pas acquis comme le sont les droits patrimoniaux. Ainsi, les droits de la
personnaliteé sont les meô mes pour tous. Toutes les personnes ont droit aè la vie ou au
respect de la vie priveé e. Les droits extrapatrimoniaux ne sont pas par deé finition
eé valuables en argent. ATTENTION, toutefois ils peuvent avoir des conseé quences
patrimoniales car l’atteinte aè un droit extrapatrimonial est souvent reé pareé e sous forme
de dommages et inteé reô ts. Par exemple, l’atteinte aè l’honneur d’une personne aè sa
reé putation pourra eô tre reé pareé e graô ce aè l’attribution de dommages et inteé reô ts.

I) Classification des droits extrapatrimoniaux

Les droits extrapatrimoniaux sont treè s nombreux , toutefois il est possible de les classer
en 3 grandes cateé gories.

 1eè re cateé gorie : les droits civils et politiques : ces droits sont proclameé s par la
Deé claration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789. La deé claration
universelle des droit des l’homme de 1948, la Convention europeé enne des droits
de l’homme de 1950 et enfin le Pacte des Nations Unies sur les droits civils et
politiques de 1966. Ces droits civils et politiques concernent essentiellement les
droits relatifs aux liberteé s publiques comme le droit aè la vie , aè la liberteé de
conscience. Les droits politiques concernent plus particulieè rement la possibiliteé
pour chaque citoyen d’exercer certaines fonctions politiques comme le droit de
voter ou bien le droit d’eô tre eé lu.

 2eè me cateé gorie : Les droits liés à la personne : Il s’agit du principe du respect de
la digniteé humaine du droit aè son corps, du droit aè son image. `

 3eè me cateé gorie : Les droits relatifs à la situation familiale : Parmi lesquels on
peut citer le droit de se marier, le droit de divorcer.

1) Caracteé ristiques des droits extrapatrimoniaux

Les droits extrapatrimoniaux sont attacheé s aè la personne elle-meô me contrairement aux


droits patrimoniaux qui ne sont attacheé s qu’aè son patrimoine. De cette diffeé rence
fondamentale deé coulent 2 grandes caracteé ristiques.

 1eè re caracteé ristique : Les droits extrapatrimoniaux sont incessibles. C’est-aè -dire
qu’il est impossible de s’en seé parer en les donnant ou les vendant. Ils sont
eé galement intransmissibles aè des heé ritiers et enfin ils sont insaisissables. Par
exemple il est impossible de vendre sa vie priveé e ou son inteé griteé physique aè
autrui.

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 2eè me caracteé ristique : Les droits extrapatrimoniaux sont imprescriptibles, ils
s’acquieè rent avec la personnaliteé juridique et s’eé teignent uniquement avec la
disparition de celle-ci. La personne a droit au respect de sa vie priveé e , toute sa
vie durant , elle ne peut perdre ce droit quand bien meô me elle n’agirait pas pour
le faire respecter.

CHAPITRE 3 : Les actes et les faits juridiques

Les actes et les faits juridiques constituent des sources du droit subjectif. En effet, ce
sont les actes et les faits qui sont aè la source.

Section 1: Les actes juridiques

I) Notions de l’acte juridique

A) Un acte de volonté

Un acte juridique est un acte de volonteé d’une ou plusieurs personnes en vu de creé er une
situation juridique et de lui faire produire ses effets. Cette deé finition appelle
immeé diatement 2 remarques.

 La volonteé de l’individu est toujours limiteé par les exigences de l’ordre public. Par
exemple, on ne peut pas conclure un contrat ayant un objet contraire aè l’ordre
public comme par exemple, un contrat de vente d’organes humains , un contrat
portant sur des stupeé fiants ou encore un contrat portant sur des produits, des
biens issus de la contrefaçon.
 Lorsque la volonteé s’exprime dans un acte juridique, elle ne preé voit pas toujours
tous les effets de cet acte. Dans ce cas, c’est la loi qui compleè te les effets qui
seront produits.

B) On distingue 2 grandes catégories d'actes juridiques

1) les actes unilateé raux

L'acte unilateé ral est un acte qui eé mane de la volonteé d'une seule personne. Il n'y a pas de
rencontres de volonteé , une seule personne a eu la volonteé de creé er une situation
juridique et l'on preé voit les effets. Exemple: testament dans lequel une personne
organise sa succession en reé partissant ses biens entre ses heé ritiers. Il peut s'agir d'une
deé cision individuelle de l'administrateur comme l'obtention d'une permis de conduire. Il
existe en effet des actes unilateé raux de droit priveé eé tablis par des personnes priveé es et
des actes unilateé raux eé tablis par l'administration.

Les actes multilateé raux ce sont des actes qui constatent un accord de plusieurs volonteé s
en vue de produire ou de modifier une situation juridique.
Ex : Le contrat.

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2) Conditions de validiteé

Les actes juridiques, pour eô tre valides et donc emporter des effets de droit doivent
remplir certaines conditions de fonds et de forme.

A) Les conditions de fonds

Ces conditions de fonds sont au nombre de 4 , nous allons les eé tudier successivement.
 1ere condition : le consentement. Pour eô tre valable, l’acte juridique doit d’abord
eô tre librement consenti. Ce qui signifie que l’auteur de l’acte ne doit eô tre ni
trompeé ni forceé . C’est pourquoi il existe 3 vices du consentement qui sont plus
preé ciseé ment l’erreur, le dol (lorsque l’on a trompeé une personne) et la violence.

 2eè me condition , la capacité : L’acte doit ensuite eô tre passeé par des personnes
capables juridiquement, ce qui signifie que les auteurs de l’acte doivent avoir la
capaciteé juridique d’accomplir cet acte. Ex : Le mineur n’a pas la capaciteé
d’effectuer un acte de disposition, c.a.d par exemple, vendre un appartement,
meô me si ce bien lui appartient. Ce sont ses repreé sentants leé gaux c.a.d ses parents
qui doivent accomplir l’acte de vente en son nom.

 3eè me condition, l’objet : L’acte doit encore avoir un objet deé termineé . C.a.d, bien
preé cis et cet objet doit eô tre licite. Ex : Si une personne vend un bien immobilier
(appartement, maison) , sans preé ciser dans le contrat tous les eé leé ments
neé cessaires aè son identification comme sa localisation exacte, ce contrat est nul
car son objet est indeé termineé . 2eè me ex : Il n’est pas possible de preé voir dans un
contrat, de vendre un objet qui n’appartient pas au commerce juridique, qui est
hors commerce juridique comme par exemple la drogue, les stupeé fiants, les
organes humains ou encore les objets contrefaits. Dans ce type de contrat , l’objet
est alors illicite, le contrat sera nul . Il ne sera donc pas possible de demander son
exeé cution devant les tribunaux meô me si l’acheteur ne paie pas.

 4eè me condition, la cause : Enfin l’acte doit avoir une cause et celle-ci doit eô tre licite.
Par exemple, dans le contrat de bail, le bailleur, proprieé taire de l’appartement
s’engage aè mettre aè la disposition du locataire un certain bien immobilier. En
contrepartie du paiement du loyer. La cause du contrat sera le paiement du loyer.

B) Conditions de forme

En droit français, le principe est celui du consensualisme. Cela signifie qu’aucune


formaliteé n’est aè priori requise pour qu’un acte soit valable. L’acte juridique peut
notamment eô tre oral ou eé crit. Dans certains cas, qui sont de plus en plus nombreux, la loi
soumet la validiteé de tel ou tel acte aè l’accomplissement de tel ou tel formaliteé . On dit
alors que l’acte est solennel, cela signifie qu’il faut respecter la solenniteé preé vue par la loi
pour que le contrat soit valable. Concreè tement, l’expression du consentement n’est plus

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suffisante, ce consentement doit en plus exprimer de telle ou telle manieè re selon les
directives preé vues par la loi. La loi peut exiger un simple eé crit , un acte authentique c.a.d
un acte passeé devant un notaire ou encore la preé sence de teé moins.

C) La sanction du non respect de la validité

Lorsque les conditions de validiteé d’un acte juridique ne sont pas respecteé e, la sanction
est en geé neé ral la nulliteé . Elle peut eô tre soit absolue ou relative.
 La nullité absolue : elle est absolue lorsque la reè gle vise aè proteé ger l’inteé reô t
geé neé ral. Elle peut alors eô tre demandeé e par tout inteé resseé , elle entraine
l’aneé antissement de l’acte.
Ex : Le mariage contracteé par une personne deé jaè marieé e. Ce remariage sera nulle
et la nulliteé sera absolue car l’inteé reô t ici proteé geé est un principe d’ordre public qui
sanctionne la bigamie.

 La nullité relative : La nulliteé relative a pour but de proteé ger un inteé reô t
particulier , la nulliteé ne peut alors eô tre demandeé e que par la personne que la
reè gle visait aè proteé ger.

Section 2 : Les faits juridiques

Le fait juridique se deé finit neé gativement comme tout ce qui n’est pas acte juridique.
Positivement, c’est une situation qui n’est pas le fruit d’une volonteé de produire des
effets juridiques. Ils s’imposent aè une personne sans qu’elle ait voulu ou du moins
rechercheé comme tel.
Un fait juridique produit des conseé quences juridiques indeé pendantes de la volonteé de
l’inteé resseé .
Ex : Accident de la circulation : En provoquant un accident , la personne n’a pas la
volonteé d’engager sa responsabiliteé civile deé lictuelle et de faire fonctionner son
assurance.
Ex 2 : La naissance ou la mort sont des faits qui ont des conseé quences juridiques telles
que l’octroi ou la fin de la personnaliteé juridique. Mais attention le fait juridique n’est pas
forceé ment involontaire. On peut donner l’exemple de la personne qui s’introduit pour
deé rober un objet au domicile d’une autre personne. Ce comportement est volontaire , il
est qualifieé peé nalement par vol avec effraction, des effets juridiques sont attacheé s aè ce
comportement , il s’agit de la sanction peé nale (peine d’emprisonnement) que la
personne ne recherche pas.

29
PARTIE 3 : L’ACTION EN JUSTICE

Chapitre 1 : Les juridictions

Dans ce chapitre on proceè dera aè la preé sentation de l’organisation judiciaire en France


puis on preé sentera la structure d’une deé cision de justice, d’une deé cision rendue par la
Cour de Cassation.

Section 1 : Les 2 types d’ordres


En droit français il existe un ordre administratif et un ordre judiciaire.

I) Les juridictions de l’ordre administratif

Les juridictions de l’ordre administratif ont pour fonction de juger les affaires relevant
du droit administratif. En effet, en raison de la seé paration des pouvoirs il est interdit
depuis les lois du 16 et 24 aout 1790 au juge judiciaire de juger des questions
concernant et mettant en jeu l’administration. Cet ordre administratif est composeé de la
façon suivante :
 Un 1er degreé avec le tribunal administratif
 Un 2eè me degreé avec la Cour d’Appel Administrative.
 Enfin un Conseil d’Etat qui assure un controô le.

II) L’ordre judiciaire

Cet ordre est composeé de juridictions du 1er degreé , du 2eè me degreé et enfin d’une haute
juridiction appeleé la Cour de Cassation.

A) Juridictions du 1er degré

On distingue les juridictions civiles de 1er degreé de droit commun et les juridictions
d’exception du 1er degreé .

1) Juridiction de droit commun du 1er degreé

Cette juridiction de droit commun du 1er degreé est le tribunal de grande instance. La
formation colleé giale caracteé rise ce tribunal de grande instance, il est composeé de 3 juges
et d’un Preé sident.

2) Juridiction d’exception du 1er degreé

 Le tribunal d’instance : Il juge des affaires aux civils qui n’exceè dent pas 10 000
euros. Il est composeé d’un juge unique.

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 Le tribunal de commerce : Ce tribunal de commerce est compeé tent en matieè re
commerciale. Il preé sente la particulariteé d’eô tre composeé par des juges qui sont
eé lus parmi les commerçants.
 Le conseil des Prudhommes : Ce conseil de Prudhomme est compeé tent en matieè re
de droit du travail. Il est composeé par des juges eé lus parmi les employeé s et les
employeurs. Ces juges sont reé partis selon une reè gle de pariteé .

B) Juridictions civiles du Second Degré

Elles sont ponctueé es par les cours d’appel qui sont compeé tentes pour juger des affaires
deé jaè trancheé es en premier ressort par toutes les juridictions du premier degreé . La cour
d’appel est diviseé e en chambres , en audience ordinaire elle est composeé e de 3
magistrats.

C) La Cour de Cassation

Attention la Cour de Cassation n’est pas un 3eè me degreé de juridiction. La Cour de


Cassation est composeé e de 6 chambres speé cialiseé es.
 Une chambre criminelle
 Une chambre commerciales
 3 chambres civiles

Elle dispose eé galement d’une chambre mixte lorsqu’une affaire fait l’objet de plusieurs
chambres. La Cour de Cassation est composeé e de magistrats professionnels qui sont les
plus eé leveé s dans la hieé rarchie judiciaire. Ces missions de la cour de cassation sont au
nombre de 2.
 L’unification du droit sur l’ensemble du territoire
 Veé rification de la bonne application de la loi par les juges du 1 er et du second
degreé . Ainsi il faut souligner que la cour de cassation ne juge pas des faits mais
veé rifie uniquement la bonne application de la loi.

Si la Cour de Cassation estime que la reè gle de droit a eé teé bien appliqueé e par les juges de
la Cour d’Appel , elle rejette le recours. On dit qu’elle rejette le pourvoir.

Si, au contraire elle estime que la reè gle de droit n’a pas eé teé bien appliqueé e , elle casse la
deé cision. Mais attention dans la mesure ouè elle ne peut rejuger en fait , elle renvoie
l’affaire devant une autre juridiction de meô me nature et de meô me degreé que celle dont la
deé cision a eé teé classeé e.

III) Preé sentation d’un arreô t de la Cour de Cassation

Avant de proceé der aè une preé sentation on proceé dera aè la deé finition d’un certain nombre
de termes et d’expressions.

 Le visa : Indication de l’article, d’un code, d’une loi meé connue auquel la Cour de
Cassation se reé feè re.

31
 Le pourvoir en cassation : c’est une voie de recours , il tend aè faire censurer par
la Cour de Cassation la non conformiteé d’un jugement , d’un arreô t aux reè gles de
droit, il n’est ouvert qu’aè l’encontre des deé cisions rendues en dernier ressort. Il
doit eô tre formeé dans les 2 mois de la notification de la deé cision attaqueé e.
Attention, le recours n’est pas suspensif d’exeé cution.
 Les moyens : ce terme deé signe les arguments, les eé leé ments invoqueé s au soutien
du pourvoir. Il s’agit des arguments speé cifiques qui peuvent donner ouverture aè
cassation.
 Moyen de défense : Ce sont les raisons qu’un plaideur oppose aux preé tentions de
son adversaire.
 Fondement juridique, raisons tireé es d’une reè gle de droit propre d’apreè s celui qui
l’expose aè justifier la demande ou deé cision.
 Branche : subdivision d’un moyen correspondant aè chacun par lequel le moyen
critique une meô me proposition dans le jugement ou la.
 Motif : Raison de faits ou de droit qui commande la deé cision et que le juge doit
exposer, autrement dit , raison que le juge indique comme l’ayant deé termineé aè se
prononcer comme il l’a fait . Plus simplement , il s’agit du raisonnement du
magistrat qui doit eô tre exposeé avant le dispositif.
 Dispositif : Partie finale d’un jugement (deé cision rendue en premieè re instance,)
ou d’un arreô t (deé cision en deuxieè me instance) qui faisant suite au motif eé nonceé ,
contient la deé cision du juge.

Remarques de vocabulaire :
 Fait grief : reproche formuleé e aè l’encontre de l’arreô t.
 En l’espèce : dans le cas particulier dans le cadre de cette affaire.
 Les juges du fond : juges de premieè re instance qui tranchent sur le fond qui
tranchent sur les faits.
 Interjeter appel : exercer l’appel contre une deé cision de premieè re instance. Celui
qui exerce cet appel est appeleé l’appelant.
 Débouter le demandeur de ses prétentions : Rejeter les demandes formuleé es.

Scheé ma d’un arreô t rendu par la cour de Cassation .

1eè re indication :Chambre ayant rendu l’arreô t - Date de la deé cision


Mots-cleé s et sommaire de l’arreô t.
1eè re information : Si l’arreô t est un arreô t de Cassation c.a.d s’il censure les deé cisions
preé ceé dentes, est mentionneé deè s l’enteô te de l’arreô t, le visa. Ces deé cisions qui cassent
repreé sentent un tiers des cas (1eè re hypotheè se).
2eè me information : S’il s’agit d’une confirmation d’une deé cision preé ceé dente, on est en
preé sence d’un arreô t de rejet qui repreé sente les 2/3 des cas. Cet arreô t commence par le
terme attendu. (2eè me hypotheè se)
2eè me partie : Rappel des faits, Rappel de la proceé dure et de la deé cision attaqueé e. Exposeé
des preé tentions et des moyens deé partis.
Attendu que : annonce la preé sentation d’un des arguments.
Alors que : introduit la critique de la deé cision attaqueé e.
Au motif que : annonce l’argumentation retenue par la preé ceé dente juridiction.
3eè me partie de la deé cision : La discussion et les conseé quences de l’analyse.

32
Chapeau consistant aè un bref eé nonceé geé neé ral de la reè gle juridique applicable.
Dernieè re partie : qui commence par ces motifs et qui peut preô ter aè confusion. Cette
expression annonce le dispositif la deé cision de la Cour. 3 possibiliteé s :
- Casse, annule et renvoie
- Casse, et annule mais seulement en ce qu’il a…
- Rejette

Dernieè re remarque :
Arreô t d’espeè ce : la deé cision est d’inteé reô t relatif.
Arreô t de principe : La deé cision est de porteé e geé neé rale.

CHAPITRE 2 : La preuve

1ère question : Qui a la charge de la preuve ? (Qui doit prouver ?)

La charge de la preuve est une question deé termineé e par l’article 1315 du Code Civil :
« celui qui qui reé clame l’exeé cution d’une obligation doit l’approuver. »
Reé ciproquement, celui qui se preé tend libeé reé doit justifier le paiement ou le fait qui a
produit l’extinction de son obligation.

2ème question : Comment prouver quel moyen de preuve utiliser ?

Pour reé pondre aè cette question, il faut proceé der aè un premier classement qui conduit aè
distinguer entre la nature civile et la nature commerciale.

 matière civile :
33
- Acte juridique : L’acte juridique est une manifestation de volonteé eé mise
conformeé ment aè des reè gles leé gales et destineé aè produire des effets de droit. Ex : Le
contrat de vente lorsque l’on a un accord de 2 volonteé s ou bien le testament qui
est un acte unilateé ral.
o La reè gle est donneé e par l’Article 1341 . La reè gle est un acte juridique et il
doit eô tre prouveé par eé crit.
Raisons : L’acte juridique est une manifestation de volonteé deè s lors
il est possible et prudent de preé constituer la preuve en eé tablissant
un eé crit. Cet eé crit facilitera la situation en cas de contestation.
En l’absence d’eé crit il faut que l’opeé ration soit reconnue par l’autre.
On dispose alors du serment deé cisoire et de l’aveu judiciaire. En
deé finitive, l’exigence de l’eé crit est la seé curiteé juridique.

- Fait juridique : Le fait juridique est une eé veé nement d’ouè deé coulent des
conseé quences de droit sans que celles-ci aient eé teé directement voulues. C’est la loi
qui attache de tels effets aè certaines circonstances qu’elle deé termine. Attention
peu importe que l’eé veé nement lui-meô me soit volontaire ou non . On peut donner
les 2 exemples : l’accident de la circulation et le vol.
o La preuve d’un fait juridique est libre. Toutefois pour certains faits
juridiques, la loi a preé vu des modes de preuve particuliers, c’est le cas des
naissances et des deé ceè s qui sont des faits juridiques mais ces naissances et
ces deé ceè s sont constateé s par des actes de l’eé tat civil.

 matière commerciale : Article L110-3 du Code de Commerce en matieè re


commerciale, la preuve est libre. A l’eé gard des commerçants, les actes de commerce
peuvent se prouver par tous moyens aè moins qu’il n’en soit autrement disposeé par la loi.
Il faut souligner que la reè gle est inverseé e par rapport aè la matieè re civile, la liberteé de
principe , l’eé crit l’exception.
Raisons : Cette reè gle est induite par la speé cificiteé des opeé rations commerciales. Elles
doivent se conclure rapidement sans eô tre freineé es par l’exigence de leurs constatations
par eé crit.

Moyens de preuve : Ils sont au nombre de 4 :

 Le témoignage : deé claration effectueé e par une personne sur des faits dont elle a
eu directement ou indirectement connaissance. Article 200 aè 203 du Code de
Proceé dure Civil ou article 431-4 aè 431-13 du Code Peé nal.

 La présomption : C’est l’article 1353 du Code Civil. Ce sont des indices graô ce
auxquels il est possible d’eé tablir l’existence d’un fait qui n’est pas directement
connu. Ex : Trace de freinage laisseé e par un veé hicule peuvent permettre d’eé tablir
sa vitesse et sa position avant l’accident.

 L’aveu judiciaire : Il consiste en une deé claration faite en justice par laquelle une
personne reconnaïôt comme vrai un fait de nature aè produire contre elle des
conseé quences juridiques.

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 Le serment : C’est l’affirmation faite devant le juge de manieè re solennelle que tel
fait correspond ou ne correspond pas aè la meô me ideé e.

Acte juridique :

 Un montant supeé rieur aè 1500 euros :


Article 56 du deé cret du 20 aout 2004 : La loi admet que la preuve d’un acte juridique
peut eô tre faite par tous moyens lorsque la somme en jeu ne deé passe pas un certain
montant actuellement de 1500 euros.

 Un montant infeé rieur ou eé gal aè 1500 euros :


Article 56 du deé cret du 20 aout 2004 : La loi admet que la preuve d’un acte juridique
peut eô tre faite par tous moyens lorsque la somme en jeu ne deé passe pas un certain
montant actuellement de 1500 euros.

Raisons : Pour des opeé rations mettant en jeu des sommes peu importantes ou courantes,
il serait inopportun d’exiger un eé crit.
 La solution est donneé e par l’article 1316 du Code Civil. Cet article preé voit le recours aè
un eé crit et donne la deé finition d’eé crit. L’eé crit est la preuve litteé rale ou preuve par eé crit
reé sulte de lettre de caracteè re, de chiffre, ou de tout autres signes ou symboles doteé s
d’une signification intelligible quelque soit les supports de leurs modaliteé s.
 L’acte authentique 1317 du Code Civil. L’acte authentique est celui qui a eé teé reé digeé
par l’officier public ayant le droit d’instrumenter dans le lieu ou l’acte aè eé teé reé digeé
et avec les solenniteé s requises. Cet eé crit a une force probante supeé rieure aux
autres eé crits car l’officier public doit veé rifier l’exactitude de l’acte. On distingue 2
cateé gories de mention :
o Les mentions de l’acte faisant foi jusqu’aè inscription de faux. C’est
l’indication de la date, du jour ouè est passeé l’acte, c’est l’eé tat civil, c’est
eé galement la mention que le paiement a eé teé fait aè la vue du notaire.

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o Les mentions de l’acte ne faisant foi que jusqu’aè preuve du contraire.
Toutes les eé nonciations de l’acte qui ne font que reprendre les deé clarations
des parties sans que l’officier public ait eé teé aè meô me de les veé rifier.
 Acte sous seing priveé : Article 1322 du Code Civil. Ils sont reé digeé s par les
particuliers eux-meô mes sans l’intervention d’un officier public. Il doit eô tre reé digeé
en double exemplaire en preé sence de 2 partis. Attention il faut autant d’originaux
que de parties. L’objectif est d’eé viter des modifications unilateé rales frauduleuses.
 L’eé crit eé lectronique C’est l’article 1316-1 du Code Civil. L’eé crit sous forme
eé lectronique est admis en preuve au meô me titre que l’eé crit support papier sous
reé serve que puissent eô tre dument identifieé s la personne dont il eé mane et qu’il soit
eé tabli et conserveé dans les conditions de nature aè garantir l’inteé griteé . L’eé crit
eé lectronique a eé teé introduit par une loi du 13 Mars 2000. Cette loi a modifieé le
code civil qui ne preé voyait que 2 types d’eé crit : l’acte authentique et l’acte sous
seing priveé . L’eé crit eé lectronique est admis en tant que preuve au meô me tire qu’un
acte sous seing priveé il a la meô me force probante. (Article 1316-3 du Code Civil) .
Cette loi envisage des conflits de preuve entre un eé crit eé lectronique et un eé crit
papier. On distingue 2 hypotheè ses :
 1eè re hypotheè se : Conflit acte eé lectronique, acte authentique. La reè gle
acte authentique l’emporte.
 Conflit entre un sous seing priveé et un courrier eé lectronique : La
solution est donneé par l’article 1316-2 du Code Civil , le juge
appreé cie par tous moyens l’eé crit qui lui paraïôt le plus vraisemblable.

1ère exception : L’impossibiliteé morale ou mateé rielle de se procurer une preuve litteé rale.
C’est l’article 1348 du Code Civil.

 Les impossibiliteé s mateé rielles correspondent aè des circonstances particulieè res


comme les catastrophes naturelles, des incendies, des inondations . Les sujets de
droit n’ont ni le temps , ni les moyens de reé diger l’acte.

 L’impossibiliteé morale : Le lien de parenteé , le lien d’amitieé , d’alliance , la relation


de confiance ou de subordination peuvent expliquer que le sujet de droit n’a pu
reé diger l’eé crit. Ex : Employeur/salarieé et en matieè re de relation de confiance
(meé decin/patient).

Si le sujet de droit doit rapporter la preuve ,il peut alors le faire par tous moyens,
la preuve est libre.

2ème exception : commencement de preuve par écrit.

On appelle commencement de preuve par eé crit, tout eé crit qui eé mane de celui aè qui on
oppose et qui rend vraisemblable le fait aè leé guer. Article 737 du Code Civil, ce peut eô tre
un acte auquel il manque certains caracteè res pour valoir preuve parfaite. On peut donner
comme exemple l’eé crit qui est reé digeé mais qui n’est pas signeé . Lorsqu’il existe un
commencement de preuve par eé crit, cet eé leé ment de preuve rend admissible les autres
proceé deé s qui normalement ne pourraient eô tre retenus.

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3ème exception : La reproduction fidèle et durable (article 13 »8 du Code Civil , alineé a
2).

Lorsque le titre original n’a pas eé teé conserveé , il est possible de prouver par une copie, si
la copie est la reproduction fideè le et durable du titre original. Cette disposition est
destineé e aè faciliter l’archivage. On peut deé truire l’original apreè s avoir conserveé une trace
sous un volume plus reé duit (numeé risation). Cette copie doit preé senter 2 caracteè res. Elle
doit eô tre fideè le (reproduction exacte de l’originale) , elle doit eô tre durable c.a.d
indeé leé bile, elle ne peut eô tre effaceé e.

Remarque : En ce qui concerne les nouveaux modes de communication et notamment les


copies eé lectroniques comme scan et mail , la Cour de Cassation a deé cideé dans un arreô t du
4 Deé cembre 2008 qu’une copie eé lectronique est fideè le et durable lorsque les deux
conditions de l’eé crit eé lectronique citeé s preé ceé demment sont remplis.

3ème question : La valeur de la preuve en justice ?

Le caracteè re relatif des preuves en justice doit eô tre souligneé . Ce caracteè re deé route le
justiciable lorsque ce dernier s’y trouve confronteé mais c’est une reé aliteé dont il faut avoir
conscience et qu’il faut savoir expliquer aè la personne concerneé e.

Le caracteè re relatif des preuves signifie qu’il est possible pour le magistrat de discuter
des preuves , de les eé carter s’il n’est pas convaincu.

Quelle est la raison de cette discussion , de ce caracteè re relatif?


Un justiciable cherche aè obtenir gain de cause devant les tribunaux, pour cela il doit
emporter la conviction des magistrats, en produisant un certain nombre de preuves. De
meô me, la partie en deé fense eé labore un raisonnement inverse qui repose sur un faisceau
de preuves. Il est donc normal que les magistrats aient la possibiliteé de discuter des
preuves pour rechercher la veé riteé . Toutefois , les partis et les magistrats doivent
respecter certaines reè gles qui reé gissent la discussion des preuves.

1eè re question : Valeur probante des preuves devant le magistrat ?

Le leé gislateur eé tablit une distinction entre la preuve administreé e par eé crit et la preuve
administreé e par teé moignage ou preé somption. Dans le premier cas, la force probante est
treè s forte puisque le juge doit consideé rer la preuve comme rapporteé e. Dans le deuxieè me
cas, c.a.d la preuve administreé e par teé moignage ou preé somption , la force probante est
nettement moins forte puisque la reè gle est l’appreé ciation souveraine des juges du fond.

2eè me question : Comment rapporter la preuve contraire ?

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Toutefois quelque soit la force probante , il est possible de rapporter la preuve contraire.
Pour deé terminer les reè gles applicables , on effectue la meô me distinction que
preé ceé demment entre preuve administreé e par eé crit et preuve administreé e par teé moignage
ou preé somption. On est donc aè nouveau en preé sence de 2 hypotheè ses
 1eè re hypotheè se : si il s’agit d’un eé crit la deé termination de la preuve contraire
conduit aè effectuer une nouvelle distinction.
o Contre les mentions d’un acte authentique qui correspondent aè une
constatation de faits relevant de la mission de l’officier public, il est
neé cessaire de recourir aè une proceé dure speé ciale aè une inscription de faux
preé vu aè l’article 303 et suivant du Code de proceé dure civile.
o Pour les autres mentions de l’acte authentique ou les mentions d’un acte
sous-seing priveé , il faut opposer un autre eé crit ou utiliser l’aveu ou encore
le serment.
 2 hypotheè se : en preé sence d’une preuve par teé moin ou par preé somption , la
eè me

preuve contraire est libre.

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