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A) L'ANALYSE LIBERALE QUELS FONDEMENTS

Objectifs

Etre capable de définir la notion de libéralisme économique


Etre capable de citer quelques grands noms associés à cette conception de l’économie

I) - La pensée classique

1- L’économie classique britannique

Adam Smith (1723-1790)

1776 : Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations

Libéral au sens où le marché conduira à la meilleure allocation des ressources de l’économie.

Notions clés :

- Théorie de la valeur travail (point commun aux classiques)

- Main invisible

- Division du travail

- Spécialisation commerciale internationale

- Rôle de l’Etat

« Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du marchand de bière et du boulanger que nous


attendons notre dîner, mais bien du soin qu’ils apportent à leurs intérêts »

Thomas Robert Malthus (1766-1834)

Essai sur le principe de population (1798)

Traité d'économie politique (1820)

Libéral au sens où il s’oppose à l’assistance aux pauvres qui risque de déstabiliser l’évolution de la
population.

Notions clés :

- Loi de population

- Rendements décroissants et état stationnaire


Essai sur le principe de population (1798)

Défense de l’abstinence des pauvres.

Opposition aux lois sur les pauvres : plafond de rétribution ; incitation à la paresse.

David Ricardo (1772-1823)

Des principes de l’économie politique et de l’impôt

(1817)

Libéral au sens où il préconise le libre commerce.

Notions clés :

- Avantages comparatifs

- Répartition des revenus et état stationnaire

Répartition du produit : salaires (travail), profits (capital), rentes (terre)

Problème : rendements décroissants de la terre et accaparement de la rente => baisse des profits et
des investissements => état stationnaire

Réponse : libre-échange
2- L’économie classique française

Jean-Baptiste Say (1767-1832)

Traité d'économie politique (1803)

Catéchisme d'économie politique (1817)

Libéral au sens où il préconise le libre commerce et s’oppose à l’intervention de l’Etat.

Notions clés :

- Valeur et utilité

- Monnaie voile

- Loi des débouchés


Libéralisme classique :

- Liberté d’entreprendre

- Marché

- Libre-échange

- Etat-gendarme

Opposition entre les approches optimistes (Smith et Say) et les approches pessimistes (Ricardo et
Malthus)

Karl Marx (1818-1883)

Contribution à la critique de l'économie

politique (1859)

Le Capital (1867)

Il n’est pas libéral et considère que le capitalisme disparaîtra en raison de ses contradictions internes.

Notions clés :

- Théorie de la valeur travail

- Exploitation
- Armée industrielle de réserve

- Baisse tendancielle du taux de profit et crise

II- Le marginalisme et la naissance de la microéconomie

1- La révolution marginaliste

William Stanley Jevons (1835-1882)

Theory of political economy (1871)

Logique utilitariste de Jeremy Bentham (1748-1832)

Utilité : capacité qu'a une chose d'accroître le plaisir ou de réduire le déplaisir.

Degré final d'utilité : « le degré d'utilité de la dernière addition possible d'une très petite ou
infiniment petite quantité au stock existant »

La satisfaction d'un individu est maximale lorsque le degré final d'utilité apporté par l'acquisition
d'une unité de marchandise compense exactement le degré final d'utilité perdu par la cession d'une
unité de l'autre marchandise.

Léon Walras (1834-1910)

Éléments d'économie politique pure, ou théorie

de la richesse sociale (1874)

Utilité et rareté à l'origine de la valeur

L'utilité marginale d'un bien est décroissante et la satisfaction maximale est obtenue lorsque les
utilités marginales pondérées par les prix sont égales

Recherche de l'équilibre général avec commissaire priseur

Vilfredo Pareto (1848-1923)

Successeur de Walras à Lausanne

Optimum de Pareto : un état optimal de l'économie se définit comme une situation dans laquelle il
n'est pas possible d'augmenter la satisfaction d'un individu sans diminuer celle d'au moins un autre.

Carl Menger (1840-1921)

Principles of economics (1871)

Valeur des biens relative à l’intensité du besoin et à la disponibilité du bien

- Suite à cette révolution marginaliste, l’économie va orienter sa réflexion sur le


comportement individuel rationnel
- Chaque individu sera représentatif de l’ensemble des individus => développement de la
microéconomie (le producteur, le consommateur, le marché) formalisée

- Modèle de base : la concurrence pure et parfaite

L’économie devient « l'étude du comportement humain comme une relation entre des fins et des
moyens rares qui ont des usages alternatifs » (Lionel Robbins, Un essai sur la nature et la signification
de la science économique, 1932).

Points communs avec les classiques : libéralisme économique, loi des débouchés, théorie
quantitative de la monnaie.

Différences avec les néoclassiques :

2- Défense des capitalistes en France, défense du capitalisme en Angleterre

Economistes libéraux français :

- Défense des producteurs par le protectionnisme et les ententes

- Défense du marché et de la concurrence dans le monde du travail

Pas vraiment de production scientifique…

Pour les économistes britanniques (Alfred Marshall, 1842-1924) les lois de l’offre et de la demande
doivent conduire à l’équilibre économique car :

- Les agents rationnels effectuent des choix pertinents

- La somme des intérêts individuels conduit à l’intérêt collectif

- L’Etat n’empêche pas les marchés de fonctionner et garantit les droits de propriété

Intervention économique de l’Etat possible en cas d’échecs de marché :

- Monopoles naturels (éviter les effets de rente)


- Externalités (négatives ou positives)

- Biens collectifs

- Redistribution au nom de l’utilité margnale décroissante des revenus


B) L'ANALYSE KEYNESIENNE : QUELS APPORTS ?

Objectifs

Etre capable d’expliquer le renversement d’analyse proposé par le keynésianisme

Etre capable de présenter les solutions keynésiennes face aux crises

I- Une rupture avec la pensée « klassique »

1- Le rejet des préceptes (néo)classiques

Rejet de la rationalité individuelle :

 Incertitude radicale

 « Esprits animaux » (comportements mimétiques)

 Illusion monétaire

Rejet de la monnaie comme voile :

 La monnaie est demandée pour elle-même (préférence pour la liquidité)

 La quantité de monnaie en circulation influence l’activité économique du fait de l’illusion


monétaire

 Les prix sont rigides à la baisse, en particulier le salaire nominal

Rejet de la loi de Say :

 Pour qu’une offre existe des perspectives de débouchés doivent exister

 L’équilibre économique peut être un équilibre de sous-emploi avec chômage involontaire

 Il convient d’agir dans ces circonstances sans attendre un hypothétique retour à l’équilibre :
« in the long run we are all dead » (1923)

2- Une approche macroéconomique

Réflexion générale sur les flux économiques au niveau de l’économie nationale et non plus sur les
arbitrages individuels :

 Production

 Revenus

 Consommation (« loi psychologique fondamentale »)

 Investissement

 Emploi
Représentation sous forme d’un circuit

Schématisation de l’équilibre économique

Exemple : la crise de 1929 et la spirale déflationniste

Baisse des prix et de la production => accroissement du chômage : 25% des actifs aux Etats-Unis en
1932
II- Une influence majeure sur les politiques économiques

1- Autorités monétaires et politiques monétaires

Elément clé, le taux d’intérêt

 Taux d’intérêt : coût d’un emprunt ou revenu d’un prêt

 Variable déterminante du financement de l’investissement

Taux d’intérêt élevé => investissements non rentables. En effet :

Investissement réalisé  ce que rapporte l’investissement supplémentaire (« efficacité marginale du


capital ») > coût de cet investissement (coût de l’emprunt ou coût d’opportunité du prêt)

Premier levier d’action : la politique monétaire visant à réduire le niveau des taux d’intérêt.

La banque centrale se doit alors d’agir pour réduire le niveau des taux d’intérêt : baisse du taux
nominal, baisse du taux réel (inflation).

Aujourd’hui : la politique monétaire conventionnelle n’est plus utilisable.

2- Etat et dépenses publiques

Action sur les taux inefficace => action par le budget de l’Etat

Idée générale

Si l’investissement n’augmente pas malgré des taux d’intérêt faibles, c’est que les perspectives de
débouchés sont insuffisantes.

Conséquence : stimuler l’activité.

Exemples de relance budgétaire :

 Les New Deals de Roosevelt (1933, 1935)

 Deuxième flèche des Abenomics au Japon aujourd’hui

Le carré magique de Nicolas Kaldor (1908-1986)


Pourquoi la logique keynésienne a-t-elle été abandonnée au cours des années 1980 ?

 Inefficacité au cours des années 1970 (période de stagflation)

 Ouverture croissante des économies incompatible avec des politiques nationales autonomes
C) LES APPROCHES CONTEMPORAINES QUELS DEBATS

Objectifs

Etre capable d’expliquer en quoi l’analyse keynésienne a été remise en question

Etre capable d’expliquer les hypothèses de la nouvelle économie classique (anticipations


rationnelles)

Etre capable de présenter les réponses critiques (nouvelle économie keynésienne, post-keynésiens)

I- Le renouveau libéral

Fondements keynésiens de la politique économique des 30 glorieuses :

 Modèle IS-LM (John Hicks, Alvin Hansen)

 Courbe de Phillips (relation inflation-chômage)

1- La critique monétariste de la macroéconomie d’inspiration keynésienne

Milton Friedman (1912-2006, Nobel 1976)

:« L'inflation est toujours et partout un phénomène monétaire en ce sens qu'elle est et qu'elle ne
peut être générée que par une augmentation de la quantité de monnaie plus rapide que celle de
la production » (The Counter-Revolution in Monetary Theory, 1970).
Conséquences

Politique monétaire luttant contre l’inflation

Règle du k %

Indépendance des autorités monétaires

Mise en œuvre après les chocs pétroliers et l’effondrement du système de Bretton Woods

Etats-Unis : arrivée de Paul Volcker à la tête de la Fed (nommé par J. Carter en 1979) : lutte
contre l’inflation (ciblage de masse monétaire et de taux)

Courbe de Phillips verticale à LT, au niveau du taux de chômage naturel de l’économie :

Illusion monétaire de courte durée (anticipations adaptatives)

=> Inefficacité de la politique monétaire pour lutter contre le chômage

Inefficacité de la politique budgétaire

Intervention de l’Etat => éviction du secteur privé :

 Réorientation de l’épargne vers des activités moins efficaces

 Accroissement des taux d’intérêt au détriment de l’investissement privé (perte de


rentabilité)

Intervention de l’Etat => risque inflationniste renforcé :

 Accroissement de la demande
 Financement monétaire

Ainsi :

 Action monétaire inefficace : il faut établir des règles de politique monétaire

 Lutte contre le chômage par la relance inefficace : verticalité de la courbe de Phillips à long
terme

 Inefficacité de la politique budgétaire : tensions inflationnistes, effets d’éviction

2- La nouvelle économie classique (NEC) et les économistes de l’offre

Hypothèse des anticipations rationnelles. Robert Lucas

« Idée selon laquelle les agents doivent être appréhendés comme ayant la capacité de prévoir, avec
l’information dont ils disposent, et en moyenne, les résultats du modèle dans lequel ils évoluent »

Théorème d’équivalence ricardienne ou théorème de Ricardo-Barro

Intervention de l’Etat inefficace car les agents rationnels anticipent des prélèvements
supplémentaires => nécessaire abandon des politiques budgétaires

Arthur Laffer

« Trop d’impôt tue l’impôt »

Ainsi :

 Abandon de l’idée d’efficacité des politiques économiques discrétionnaires => règles et


autorités indépendantes

 Accent mis sur le secteur privé et sur l’offre

 Trickle down theory


 Efficience des marchés financiers (Eugène Fama, Nobel 2013)

II- Les prolongements keynésiens

1- La nouvelle économie keynésienne (NEK)

Joseph E. StiglitzNobel 2001

Dénonciation des inégalités nées du néolibéralisme

 Apparition de rentes

 Détournement des intelligences par la finance

 Stagnation ou diminution des salaires en bas et au milieu

=> Renouveau de l’intervention publique contre les inégalités

Lawrence Summers

 Excès d’épargne au niveau mondial => stagnation séculaire

 Taux d’intérêt naturel < taux d’intérêt monétaire

 Nécessité de relancer pour retrouver le plein-emploi

2- Le keynésianisme radical

Postkeynésiens

 Rejet des anticipations rationnelles

 Symétrie de l'ignorance (incertitude radicale) => bulles spéculatives

 Hommes mus par des « esprits animaux » que seule la psychologie permettra de comprendre
=> développement de la neuroéconomie

 Les esprits animaux : George Akerlof (Nobel 2001) et Robert Shiller (Nobel 2013)

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