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+ =— ~ hus 5 | LE GROUPE OS CANGACEIROS, durant sa bréve existence, de 1985 Ligga, «est notamment manifesté par des actions conte lesystéme pénitentiaire. Depuis le soutien asx rnutineries des prisons en 1985, le soutien aux preneure dotages avénile spontanée, celle des bandes de quarter en rupture avec les institutions scolaies et avec le salariat (un individ comme Georges Caurtois en est bien représentatif Tous ces gens se lors dsffrontements avec Ia police cet agpect de leur activité et de leur ec la mutinere ds prisons Centrales de Claivaux et Nimes largement collée sur les mrs des grandes ville, Pais, Marseille, Lyon, Toulouse, Nantes, etc (nous avions ailleurs un copain parm lee snimatesrs de la mutinerie de Fleury-Mérogis, la grande prison de la banlieue patisienne), Il est & noter ‘gue les détenus obtinrent enfin les parlois libres, ala suite de cette ce de la premiére sntemps 1985 (encore une fois, Hleury-Mérogis) tout lee membres du groupe Os CCangaceizos, qui venalt & peine de se constituer, fat unaninne pour comsidéver quil fallaitintervenir ied OS CANGAGEIROS ETAIT UN GROUPE DE HORS-LA-101, QUI FINANGAIT SES ACTIVITES PAR DES OPERATIONS DE REPRISE INDIVIDUELLE ET GONT AUCUN MEMBRE NE TRAVAILLAT... ns vould inter: de ce groupe réflexion quem roger un des ani Votre intérét pour la question des prisons date til de mai 1985 ? Non, notre intéét pour la question pénitentiaire était bien ph {que cela. Phusieure mem ceiros avaient d pour des déits de droit (vol, escroquerie, etc) Fede toute fgon, Os Cangaceios zit un groupe de hore-la-oi, qui finangait ses activités par des ‘opérations de reprise individuelle et dont scan membre ne travail I fut savoir quen France, depuie ts Jacob et des Tava leurs dels nuit ou de la bande 4 Bonnot, En méme tempe se éscloppail toute une délinguance {Gtablissements pour longues peines) La révolte s'étendit 3 presque toutes les prisons frangsies, déruites pares mutins (ly it une dizaine de mort). Puis ily efit la lutte contre les quarters de haute sécurité (QHS), structure digolement sensoriel systématisée at milieu des années soitante-dix pour briser les détense rebelles : lutte dont Jacques Mesrine, braqueus de bangue évadé en 1978, sefitlehéraut. Mesrine fut dilleurs froidement aseassiné en novembre 1979 pat la police antigang, Fn 1983, une nouvelle vague de rnutineres agit ls prisons frangsises, pour exger aplication de promesses rangois Mitterrand a exéation de parloirs Cesviedre sans vtre de une affiche, « NOUS sommes tous da gibler de prison », qui se soliarisait avec les rautins, extérieur, avec des affches ou des tracts, mais aussi par des actions appropriées. Vous considéries en 1985 que «les mutins mettent en avant des ‘questions pratiques » et quils wont pas été vaincus « dans la sphére abstrate du droit». Quelles étaient cxactement les exigences des prisonniers révoltés ? Comment ceux (est-ce quil ya eu des contacts personnels ) ? Et quel fut le résultat tangible de cette révolte de 1985 ? Disons que la révlte des détens de Fleury Mérogis, qui sétendit choses étient canes: Ja ela prison étant de broyer physiquement et moralement les (QUES POLITIOUES D'UN COLLECTIF. QUI, Les LoGh \UESTION DES PRISONS. /ANT D¢ 05 CANGACEIROS MET EN AVANT LES LOE ET ESL CETTE INTERVIEW DU GROUPE Ae AIT REVEILLER LES 6 SIN DES ANNES QUATRE-VINGT, ut ppIsoN centaines de prisonniers politiques dans les murs, mais nous avons comme en Tale ; quant & Action indvidus qui échappent au contrdle rencontré an an phis tard wn jeune direct, is navaient pas les moyens de ls société discipinaze(éole aqui svat paticipé 4a mutinerie——dyintervenis et encore moine de STHlasfot et ammée, travail slag, comment dela prison Saint-Paul, Lyon ¥en arogerladiection,Toutefoi,—‘e parler de réforme ? La question en juillet 1985, et avec qui nous dans les années précédant 198s, Se daceesae as Pénitentisire ne pourrait ze ésoudre sommes devenss amis. De fagon__-phaseurs militants déten, de AD aque dats une perspective révolution- générale, le principal eet de ow autres groupsscales, avait aire ql impliquerat le suppression ces mmulineries aura élé une revendigué le stautde prisonnier Seabee dee jsttme répressif,En attendant, effervescence généralisée dans les politque, qu leur uit refuse, Patron, ‘nous paaisett envizageable que prisons frangaiees (en 1987 encore, rapport 3g, note potion a ler détenus puiezent constraire un ne nouvelle vague de moutineries, simple : dela méme maniére que rapport de force face & admini vee notamment celle dee hous refusions le modéle avant. stati stration péniteniait, quis puissent Baumettes, Marseille second _gariste incarné par des groupes fedonner un peu die. Chez les Gablisremens pénitentiire de Comme AD ou ates (RAF sting de Fleury Mérogi, pa rance et Tun des plus dues Brigades rouges, et}, nous rejetions de discoure su Ia réforme des cette revendication, qu visit 3 Prisons, mais quate exgences __Les médias ont tenté & Fépoque benefice dun statu particalies, Protiques :amnisie des fits de de présente cette vague de evolte——_refusé atx autres détenus: lex Suter, suppression des mitards, comme lie aux détenus @’Action vantages da statst politique pour remise de peine ginérsle ot dlirecte. Vous avez réftévigourews tous, ow pour personne, tlle art suppression de la double peine’. _gement ee que vous consiériez Ae rotze position sur a question Tl sugisait pour nous dappuyer comme un amalgame hit. Quelle Certaines émissions de Radio cde populaiser ces exgences 3 @taitgenéralement votre position face tulad ayant néanmooins fit Testrieur, Dane'in premice temps, 4 AD et aux detenus politiques ? Famalgame entre les mnutineries sous fimes crculer sn pew partout En fil les révoltes dans les prisons de 1985 et celle revendicalion, nous tan dépliant,« La iberé est le crime frangaises arent toujours le fait des avons mis es choses au clair dans 40 contien tou les crimes » prisonniers de droit commun. De gn camnuniqué d aot 2985 Nous wavions pas, Ace moment toutes fagons sl n'y avait pas des précis, de contacts personnels A par vous, yatil eu d'autres ‘organisations qui se sont solidarisées alors avec la révolte des détenus ? mm Ep em [Non. Aucune organisation politique avec un peu de gravier glissé dans les nie s'est solidarisée avec les mmutine _compresseurs dimprimeri... A e 1985. Quelques émissions de “Toulouse, une entreprise qui exploit radio, in journal 6dit€& Lille par un le travail des détents fu aussi groupe danciens taulards, et nous- incendie, avec un peu d'essence En ce qui nous conceme, nous avons Vous avez dit i Fépoque quien ensuite mené en janvier 1986 une _présentant votre groupe comme campagne de solidarité avec les __terroriste, Jes médias et tat visaient preneurs @otages du palais de A présenter tout acte de révolte comme justice de Nantes. 'un d'eux, Karim du terrorisme. II semble quaujour- ‘halls fist Ia gréve de la faim (ile d'hui cette pratique des médias et de s@tajent rendus en échange d'une a police soit devenue une habitude, et promesse,& savoir que Khalki serait se suitméme mondiaiste avec Lépotr implement expulsé dans un pays vantail du « terrorisme islamique » arabe, at liew de quot i fat Les médias nous ont traités & maintenw en détention). Nous avons Fépoque de « terrorstes da ral » notamment interrompys la surtout aprés Tarresation de quatre circulation di métro sur tout Paris d'entre nous en juillet: Mais i pendant toute une matinée pour apparut tr8s vite que nos actions soutenir la revendication de Khalki, ne mettaient en danger la vie de 4 savoir dre ibéré et expuleé personne, Ceci dit, une question se posait : nos actions dépendaient de Parmiles actions de solidarté avec ‘a cass de résonance médiatique, les mutineries que vous avez menées, _Autrement dit elles se produissient certaines ont consisté &bloguer ler __ause i Fintérieur du espace public voies de chemin de fer ou du métro: en réalité contrlé par le: médias, avezvous été inspire par grande gréve Mais Cétalt entre autre, pare des cheminots de cette années ? azutees, que nous pouvions atteindre En fit a grande gréve des cheminots lee détenus, qui lissient le journaux cet ew en décembre i986-janvier -outaient a radio (depuis, ils ont 1987. Acette date, nous avions. vision). Le fat de dépendre alsé tutes nos actions « femovisies ». ainsi de la vésonance médiatique Lidée était celle: bloquer des constitusit Ia limite de notre action trains oudes métros, au besoinen {a cet égard, incroyable et magni sabotant les installations, est un fique détournement des médias mode d'action tres facile mettre en opéé par les trois de Nantes en place et auquel recourent des décembre 1985 apporta un élément couvriers en gréve ou des paysans en de réponse) colére, Pourquoi pas les amis des Nous avons ot parla suite que rmutins ?!De fagon plus générale, nos actions avaient un fort retentis- nous avons toujours pensé quill sement 3 Tintérieur et étaient pergus fallait développer des modes d'action comme un encouragement pour les secessibles au plus grand nombce (att mutins, Notre référence était le contrite des actions type « avant. mouvement des prisonniers en garde armée »), Nous avons aussi __Espagne 3 ls fin des années soixante suboté Ia fabrication des journaux, di, qui bénéficia d'un fort soutien pour les punirde leurs calomnies __extricur des famille, des amis, et contre les mutins et cela simplemente toute la mouvance libertire ibérique. Mais la France des années quatre-vingt 1 était pas Espagne ostfranquiste. Ladiffécence entre nous et le tertorisme type AD ou les BR, est que nos actions avaient pour but établir un pont entce lintérieur et lextérieus, elles «'adressaient directement aux prisonniers, Alors aque le tervorieme ne sadesse qu’s Etat, avec lequel il met en seine tun combat singulier dont les gens ne sont que les spectateurs, Surtout, ce spectacle renforce la Iégititnité de la machine étatique, supposée protéger les simples citoyens des Violences aveugles commises par des groupuscules de fous furieux. Des cette époque, nous voyions se mettre en place le spectacle du lerrorisme et de Fantiterrorisme, et nous percevions la logique qui y présidait. Récemment, des actions commises par des ouvriers en lutte (Celltex, Daewoo, ete) ont &é qualifges pat les médias de scterrorisme social » : alors quil ne agit que du bon vieux sabotage dont Emile Pouget se fisait Tapologue au début du XX" sie! Dans le texte public concluant votre ‘campagne d'actions, en septembre 1985, vous écriviez que « la paix sociale ‘qui ragne dans ce pays repose en grande parte sur la surpopulation des prisons». Sitfon réflécht 3 a politique répressive -menée depuis une dizaine d'années, ‘ela semble prophétique. Quelle est 1a situation qui domine aujourd'hui cen France 3 ce suet ? En réalité, la pax sociale repose fondamentalement su la désin tégration et Patomisition & Tinténieur des clases laborieuzes : combinge avec le sentiment de fatalitécultve pat le spectacle, Mais dé), on voyait toute une population de jeunes sans autre avenir que la précanté sociale, ‘pour qui la prison constisuat un passage quasi inévitable. Cette tendance ra fait quamplifier depuis ily avait 45 000 détenus en 1985, ily en a environ 60 000 4 présent. On est loin des chiffres améicains, mais la logique est la méme, Le livre du frangais Loic Wacquant; les Prgons de la misire, déerit bien ce processus aux USA, ot le systtme pénitentiaire est devent un secteur activité capitalist 4 part entigve, atu méme titre que la sidérurgie ‘ou les compagnies aériennes.. La France suit ce modele américain, 4 savoir celui d'une société totale ‘ment éclatée, oft regne la guerre de tous conte tous et ot le Léviat Giatique se charge des indésirables avec la plus grande sévérté. Dane certaine maniére, la vision guava Hobbes dela société et quia inspiré tous les monarques absolulistes et, leur suite, les fondateurs de VEtat ‘épublicain, notamment américain et francais, a fini par correspondre ‘ala réalté de la soci, aprés plisieurs sigcles de domination Tourgeoise, Ft, ce stade, la notion de « tolerance zér0 » vient & point rnommé rassurer les simples citoyens atomisés et tervorisés pa la petite <élinquance d'un cdté et le spectre terroriste de autre : notion exportée dee USA vers lEurope occidentale voici quelques années, et qui tend 4 se banaliser dans les discours tmédiatiques comme dans les pratiques policives, vec pour résullat de remplir encore davantage les prisons... les peines infligées parle trbunatx, en France, wont cessé de eslourdir depuis 20 ans, tandis que les libérations con

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