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- OUALLAL
- EZZOUBAIHI
Parrains :
Devant le Jury :
JUIN 1 992
Méthode DPFT
SOMMAIRE
1. INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 04
1.1Position du problème. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . …… 04
1.2 Représentation schématique des écoulements d'un bassin versant. . . . . . . . . . . . . 04
1.3 Définitions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 04
4.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
4.2 Elaboration d'un modèle mathématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . 18
4.3 Classification des modèles mathématiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
4.4 Sources d'erreurs en modélisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . 19
4.5 Rôle des erreurs dans les modèles Pluie-Débit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
5. MODELES PLUIE-DEBIT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . 22
6.1Présentation de la méthode . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . 30
6.1.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
6.1.2 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
6.1.3 Formulation de la méthode . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . 31
8. MODELE DE PRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . 49
8.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . …… 49
8.2 Méthode de résolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . 49
9.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
9.2 Données de base. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
9.3 Programmation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
9.3.1 Calcul de la DPFT et des pluies ef'ficaces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
9.3.2 Modèle de production . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . 52
9.3.3 Prévision proprement dite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . 52
CON C LUS l ON . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 88
ANN EXE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
BIBLlOGRAPHlE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
********************
REMERCIEMENTS
*********************
Qu'il nous soit permis d'abord d'exprimer nos remerciements à l'ensemble des membres du
Jury qui ont bien voulu juger ce travail et particulièrement Mr JELLALI, Directeur de la
Direction de la Recherche et de la Planification de l’Eau (DRPE), qui a bien voulu assurer la
présidence de ce Jury.
Al' issue de ce travail, il nous est agréable d'exprimer nos profondes reconnaissances et nos
vifs remerciements au service d'hydrologie de la DRPE au nom de son chef Mr
BENCHERQUI pour nous avoir proposé ce sujet.
Que Mme SGHIR maître de conférence à l'Ecole Hassania des Travaux Publics, trouve ici
l'expression de nos sincères remerciements pour ses conseils, ses encouragements et l'intérêt
qu'elle a apporté à notre sujet.
Enfin, nous remercions tous ceux qui nous ont aidé de prés ou de loin pour accomplir ce
travail.
RESUME
Notre étude consiste à développer une méthode pouvant être rattachée pour partie à celle de
l’hydrogramme unitaire classique, et qui est connue sous le nom de Différence Première de la
Fonction de Transfert ou DPFT.
1- INTRODUCTION
Les hydrologues sont souvent appelés à étudier le système naturel qui est le bassin versant
hydrographique, et plus particulièrement sa réponse aux précipitations sous forme de débit à
l'exutoire. Ainsi parle-t-on de la relation "pluie-débit",en se référant à la causalité qui existe
entre les précipitations tombant sur un bassin versant et le débit du cours d'eau principal à
travers la section considérée ( voir fig1).
Dans notre cas, il s'agit de chercher un modèle stochastique de prévision des crues au futur
barrage sur l'oued El hachef, pour deux raisons :
L'eau précipitée (P) qui échappe à l' évapotranspiration (ET) , l'interception par la végétation
(V) et le stockage dans des dépressions superficielles (D), s'infiltre (I) et alimente en partie
l'écoulement superficielle (Q1). L'eau infiltrée alimente ensuite l'écoulement hypodermique
(Q2) à travers une mince couche superficielle du sol et recharge les nappes aquifères (W). Ces
dernières contribuent aussi par un débit Q3 à l'écoulement global Q (voir fig 2).
1.3 Définitions
Dans ce qui va suivre on parlera des débits de ruissellement direct et de base notés
respectivement Qd et Qb. Le débit de ruissellement direct désigne la composante du débit
total afférent à la réponse rapide tandis que le débit de base regroupe toutes les réponses
lentes. La pluie efficace est définie comme étant la fraction de la pluie brute en termes de
volume qui se trouve effectivement sous forme de ruissellement direct dans l'hydrogramme
du débit total à l'exutoire du bassin versant considéré.
Certains hydrologues classent parmi les crues les débits égaux ou supérieurs à un certain
multiple du module annuel ( 3 à 5 fois le module par exemple). Pour d'autres, la crue est un
débit de fréquence ou de probabilité faible (1 à 5% par exemple).
En général, la crue annuelle est définie comme étant le plus fort débit observé dans l'année.
Parmi les divers types de crues qui existent, suivant les causes qui les engendrent on trouve :
- les crues d'averses et surtout des averses exceptionnelles par leurs fortes intensités,
leur grande extension, leur longue durée ou leur succession rapprochée.
- les crues de fonte de neige, observées dans certains bassins montagneux de haute
altitude. Une brusque élévation de température jusqu'un niveau considérable peut
engendrer une fusion rapide des neiges et le déclenchement de grandes crues.
- les crues peuvent être aussi engendrées sur de petits cours d'eau par la rupture de
barrages naturels ou artificiels libérant brusquement les eaux accumulées derrière eux.
La hauteur d'eau et le débit d'un cours d'eau donné varient constamment d'un instant et d'un
point à l'autre en fonction d'un grand nombre de facteurs eux même variant constamment dans
l'espace et dans le temps sur toute l'étendue du basin. Parmi ces facteurs on trouve :
Certaines crues peuvent être bénéfiques; soit qu'elles fertilisent le sol par des apports de
limons, soit qu'elles contribuent à la destruction de certains animaux notamment les
ravageurs. Mais la plupart des crues causent la mort par noyade, des dégâts, des destructions,
des arrêts d'activités.
Il est donc important de prévoir les crues, en temps réel pour pouvoir en réduire les
dommages. Cette prévision consiste, sur le plan technique, à prévoir la hauteur d'eau ou le
débit d'un cours d'eau donné en un point donné :
Les deux techniques portent le nom de prévision de crue, mais pour éviter toute confusion ,on
désigne plutôt la première par la prévision et la seconde par la prédétermination des crues. Il
n'est pas question de tenir compte de toutes les caractéristiques du bassin à la fois. Pour cela
on se contente d'établir les prévisions moyennant un certain nombre assez petit d'informations
caractérisant la situation du moment dans l'ensemble du bassin.
Il faut dire qu'il n'existe pas de méthodes universelles de prévision des crues. D'ailleurs, même
les éléments hydrologiques et topographiques qu'on pourrait croire les plus stables changent
très vite au cours du temps.
Ces moyens ont pour but d'amortir la crue et de réduire par la suite le débit de l'émissaire du
bassin :
Cette technique consiste en une implantation de forêts pour augmenter les pertes de l'averse
par interception ou par transpiration, et par la suite de diminuer le débit à l'exutoire. Ces
pertes peuvent même être multipliées par 2,3 ou 4 par rapport à celle d'un sol nu .
La dérivation d'une partie des eaux de crue d'épandage réservées à cet effet permet de réduire
le volume d’eau qui s'écoule et par la suite l'importance des crues à l’aval. Ces zones peuvent
être d'origine purement naturelle (lacs) ou artificielle.
L'écrêtement des crues par retenue partielle des eaux consiste à retenir le débit des eaux de
crues dans une cuvette, artificielle ou naturelle, et à n'en laisser sortir qu'une fraction peu
dangereuse pour les populations d'aval. Mais il n'est pas toujours facile de trouver des
cuvettes qui répondent à ces conditions. Les cuvettes qui se trouvent trop à l'amont des
régions à protéger ne permettent pas d'écrêter les crues en provenance des zones
intermédiaires C. E. E. dont le volume utile est trop faible par rapport au volume total des
eaux de crue ne permettent pas de disposer d'un volume suffisant pour un écrêtement
convenable des crues.
avec:
En d'autres termes, la création d'un service de prévision crues se justifie lorsque les bénéfices
directs ou indirects l'emportent sur les dépenses d'exploitation et d'amortissement.
Les problèmes pratiques d'hydrologie concernent, le plus souvent, une étendue de terrain
limitée au bassin versant d'un cours d'eau en un point déterminé de celui-ci. Les
caractéristiques topographiques, géologiques, climatiques... d'un bassin jouent un rôle
essentiel dans son comportement hydrologique et il convient de les préciser dès le début de
toute étude.
Le bassin El Hachef est situé au Nord-Ouest du Maroc et plus particulièrement dans la zone
Rifaine. II est contrôlé par les stations Jbel Habib, Tnine-Beni-Harchane et Kannoua. Cette
dernière est située juste en aval du futur barrage El Hachef et la station Jbel Habib se trouve
sur un autre affluent Adjacents plus on dispose d'un poste pluviographique en amont du bassin
qui est Tnine-Beni-Harchane .
STATION X Y Z
Jbel Habib 462050 540275 20
Kannua 459400 547275 6
Tnine beni harchane 478500 546500 26
3.2.1 Forme:
La forme d'un bassin a une influence sur la forme des hydrogrammes. Elle est généralement
caractérisée par l'indice de compacité de GRAVELIUS définit comme étant le rapport entre le
périmètre du bassin et le périmètre du cercle ayant la même surface :
Ce qui caractérise un bassin assez allongé. D'autre part Kc est supérieur à 1.12, valeur qui
caractérise un bassin carré, d'où l'utilisation de la notion du rectangle équivalent.
( insérer le bassin versant de la page 9 bis)
Pour notre cas : L=34 Km et l = 6.5 Km (valeurs caractérisant un bassin assez allongé).
3.2.3 Relief:
C'est la moyenne pondérée par la surface des racines carrées des pentes .On le calcule à partir
du rectangle équivalent comme suit:
Ip = (1 / L) . (Σ ai di ) (3.3)
avec ai = Si/S = xi/L
soit Ip = (1/L) . ( Σxi di )
où :
xi : distance qui sépare deux courbes de niveau dans le rectangle équivalent.
Di : différence de côtes entre deux courbes de niveau successives (= 50 m pour notre cas)
l : longueur du rectangle équivalent
on obtient : Ip=0.146
Soit Ig=0.0178
on a : 0.01 < Ig < 0.02 ; de plus Ip = 0.146 ; le relief est donc modéré.
Il est établi en portant en abscisses les longueurs développées du lit et en ordonnées les
altitudes du fond.
La pente du cours d'eau principal est tellement forte sur les 5 km de l'amont que l'écoulement
est favorisé. Il y'aura peut être un amortissement des crues dans les 25 autres kilomètres.
4. √ L + 1.5 L
tc = ------------------- (3.5)
0.8 √ (hrn – hs)
Où :
on a :
Les analyses pédologiques effectuées sur des échantillons prélevés dans cette zone ont montré
que le bassin est constitué essentiellement par des formations argileuses et schisteuses. Ce qui
caractérisé une zone peu perméable.
3.4.2 Evaporation: Les mesures de l'évaporation faites sur différentes stations de la zone
considérée ont permis d'estimer l'évaporation à 700 mm/an (d'après la formule de Turc).
3.4.3 Pluviométrie: Le bassin considéré est soumis d'une part à l'influence méditerranéenne,
et d'autre part à l'influence océanique qui est la plus dominante :
Le bassin El Hachef est formé par des formations argileuses et schisteuses. Il est donc peu
perméable et les infiltrations sont très faibles. Le régime de l’écoulement suit donc la même
répartition que celle de la pluviométrie. Autrement dit la réponse du bassin aux précipitations
est très rapide. Les crues importantes ont atteint les débits de pointe suivants :
4.1 Définitions:
Un modèle est la représentation simplifiée d'un système complexe dans lequel les réponses
produites par des sollicitations externes sont difficilement prévisibles à cause du très grand
nombre de facteurs mis en jeu.
S
E R
Où :
La qualité d'un modèle est sa capacité de prédire un de ces trois éléments moyennant les
observations, des deux autres, différentes de celles qui ont permis de développer le modèle.
Le développement d'un modèle mathématique nécessite le passage par les quatre étapes
suivantes :
b) Calage : Elle consiste à évaluer ou estimer les paramètres du modèle à l'aide des critères
déductifs ou des observations antérieures portant sur les sollicitations et les réponses.
c) Validation : Elle consiste à comparer la réponse théorique, obtenue par le passage d'une
sollicitation expérimentale à travers l'image du système S modelé, avec cette même réponse,
obtenue par des observations directes.
d) limites d'application: Tout modèle mathématique doit spécifier le cadre dans lequel il a
été développé et les objectifs visés. Avec cette information, l'utilisateur pourra connaître le
champ d'application réel et les limites physiques ou analytiques.
Ce sont des modèles mathématique qui ne considèrent aucune contrainte particulière par l'une
des composantes du système pour calculer l'objectif fixé. Ils se décomposent en deux séries de
modèles :
al- Modèles déterministes : Ce sont des modèles pour lesquels on peut calculer la
sortie R connaissant la variable E et la loi qui régit le système S sous la sollicitation E .
a2- Modèles statistiques : Ce sont des modèles qui font appel aux méthodes
statistiques pour faire ressortir les relations entre les sollicitations et les réponses tout en
accordant un intérêt secondaire aux processus physiques du système. On peut citer les
modèles de régression, de corrélation et les modèles probabilistes.
b- Modèles d'optimisation :
Ce sont des modèles dont l'objectif principal est de choisir à partir d'un grand nombre
d'alternatives possibles, un ensemble particulier d'actions en vue d'atteindre certains objectifs
soumis à des contraintes légales d'ordre économiques, sociales ou environnementales.
c- Modèles stochastiques
Dans un modèle stochastique, en plus des variables mesurables interviennent des variables
aléatoires correspondant à l'effet possible de facteurs non contrôlés par les variables
définissant le modèle.
On plaque sur la réalité du système physique un modèle dont la structure ne correspond pas à
cette réalité. Par exemple, dans notre cas, il n'est pas toujours sûr que le système naturel ait
une fonction de production et une fonction de transfert, ni que cette dernière soit linéaire
comme le modèle le sous-entend.
b- Erreur d'identification:
Même si la structure du modèle convient parfaitement, il se peut que l'on n'arrive pas à en
identifier l'ordre (c à d le nombre de paramètres à considérer) . Dans le cas de la DPFT, cela
concerne la mémoire du système, ou le nombre de pluies efficaces non nulles à considérer.
c- Erreur d'estimation:
Ayant déterminé le nombre de paramètres, il faut être capable de retrouver leurs valeurs
exactes.
En fait, les valeurs d'entrée et de sortie sont souvent des mesures, plus ou moins bruitées par
rapport à la valeur vraie. Idéalement, la méthode d'estimation devra être la moins sensible à
ces bruits de mesures.
Dans la quasi-totalité des modèles pluie-débit, une estimation de la pluie moyenne spatiale
constitue l'entrée principale sinon la seule pour les modèles mono-entrée. Cette variable
exprimée sous forme de lame d'eau moyenne tombée sur le bassin versant considéré n'est pas
directement accessible par mesures mais elle nécessite une estimation à partir d'un certain
nombre de mesures ponctuelles. Ceci comporte deux étapes de calcul: tout d'abord, une
interpolation des mesures ponctuelles sur la totalité de l'aire du bassin, puis une intégration de
la surface résultante de cette interpolation afin d'obtenir le volume total d'eau précipitée. Or,
une incertitude due à la variabilité spatiale de la pluie doit être associée à l'estimation de la
pluie moyenne spatiale à partir d'un réseau souvent peu dense.
Une deuxième source d'erreur sur la pluie moyenne provient des erreurs de la mesure
ponctuelle du phénomène. On peut y citer les erreurs de lecture ou de changement physique
au voisinage de l'appareil de mesure. De plus, la dérive de l' horlogerie de cet appareil peut
introduire des décalages non négligeables entre les relevés de pluie et ceux de débit. Ce
manque de synchronisation, d'autant plus important que le pas de temps est faible, se
répercutera aux erreurs de reconstitution ou de prévision de modèle pluie-débit appliqué à une
telle série de données et risque de prohiber toute étude de la relation pluie-débit, notamment
sur des bassins versants à faible temps de réponse.
La mesure du débit total à travers une section d'un cours d'eau, à l'opposé de celle de la pluie
moyenne ne soulève pas de problème d'interpolation sur l'aire du bassin versant considéré,
mais elle a l'inconvénient de se faire de façon indirecte au moyen de la mesure de la hauteur
d'eau par rapport à une origine donnée et une courbe hauteur-débit appelée courbe de tarage.
Cette courbe est établie au moyen de jaugeages effectués de façon à couvrir une plage assez
large de l'intervalle de variation du débit à l'exutoire du bassin étudié.
Les différentes sources d'erreur sur le débit peuvent se , résumer, aux points suivants:
5- hypothèse d'écoulement permanent à travers la section considérée alors qu'on sait que la
courbe hauteur-débit diffère selon qu'on s'intéresse à la phase de montée des eaux ou celle de
décrue.
5 MODELES PLUIE-DEBIT
5.1 les modèles de stockage non linéaires: ( d'après Institut of Hydrology, Report n° 60,
1984 )
S(t)
PE(t-l) Q(t)
A chaque instant t, le système accepte une entrée qui est la pluie efficace instantanée PE(t-l)
retardée de 1unités de temps. La sortie du système est le débit total instantané Q(t) alors que
son état S(t) est le volume total d'eau stocké dans le bassin, ce qu'on appellera ici stock d'eau.
Q = Q (S) (5.1)
La loi de conservation de la masse est supposée valable à tout instant t . Ceci permet d'écrire
la variation du stock :
En écrivant encore :
Les grandeurs PE et Q sont supposées exprimées dans les mêmes unités, par exemple mm/h .
Dans ce cas, S est exprimé en mm et le temps en heures. Le choix d'une fonction Q = Q(S)
particulière ainsi que d'une fonction de production simple de la forme général PE(t) = f(PB(t))
en combinaison avec l'équation (5.4) ci dessus déterminera un type particulier de modèle. Il
faut souligner ici que c'est la dérivée dQ/dS qui jouera sur le comportement de ce modèle
plutôt que la relation Q = Q (S) même.
Sur le tableau ci après, on présente quelques types particuliers de modèles de stockage non
linéaires d’après l'Institut of Hydrology (1984) :
Par la suite, on fera quelques commentaires sur les caractéristiques des modèles exposés ci-
dessus. Tout d'abord, ils sont non linéaires dans le sens systématique par opposition à
l'hydrogramme unitaire classique. Ceci se traduit par le fait que les propriétés de
proportionnalités et de superposition des effets de la pluie efficace sur le débit ne sont plus
valables. Pour mieux illustrer cela, prenons l'exemple du modèle ISO type 2. En combinant
celui-ci avec l'équation (5.4) on obtient:
Supposons qu'on dispose d'une séquence de deux pluies efficaces (PE1 ,PE2) exprimées sous
forme d' intensité moyenne sur les intervalles de temps [t0, t1] et [t2, t3] de durée Δt chacun.
Adoptons ainsi que 1=0 pour des raisons de simplicité. Une telle situation est illustrée au
schéma de la page les débits estimés par le modèle aux instants tl, t2, t3, t4 sont notés
respectivement ^Q1, ^Q2 , ^Q3 , ^Q4. Le débit initial à l'instant t0 est noté Q0 et le paramètre k
est supposé constant L'équation (5.16) nous permet d'écrire:
De manière analogue:
^Q4 = 0 + [ 1- Δt / k] . Q3 (5.20)
On distingue dans chaque débit deux termes essentiels : le premier représente la contribution
exogène des pluies efficaces (A) et le deuxième (B) l'évolution de l'état initial du système
Examinons maintenant ce que le modèle aurai t donné si on ne disposait que de la première
pluie efficace PE1 . Dans ce cas, il serait légitime d'écrire :
De manière semblable, dans le cas où le modèle n'aurai t accepté comme entrée que la
deuxième pluie efficace, on pourrait écrire :
^Q"1 = 0 + [1 - Δt / k] . Q0 (5.28)
On conclut alors que la propriété de superposition n'est pas valable. On peut aussi facilement
montrer que si on double l'entrée, le débit correspondant ne double pas et donc il n' y a pas de
proportionnalité entre l'entrée et la sortie.
Revenons maintenant à un autre trait particulier des modèles de stockage non linéaires qu'est
la fonction de production très simple voire simpliste faisant partie de leur formulation. Tout
d'abord, dans les modèles ISO, il n'y a pratiquement pas de telle fonction et la pluie brute
constitue la véritable entrée du modèle de transfert (cf équations (5.5), (5.7),tableau 1). Ceci
semble à première vue assez contraignant pour la performance du modèle, notamment du fait
que la pluie brute ne fournit pas le volume d'eau correct à étaler dans le temps par le modèle
de transfert. Toutefois en pratique ce problème est court-circuité en faisant des mises à jour de
l'état S(t) du système ou, ce qui revient au même à cause de la relation unique Q = Q( S) , en
faisant un recalage sur le débit mesuré Q(t) avant d'effectuer le calcul de débit prévu Q(t+Δt)
Cette procédure est appliquée aussi bien dans la phase d'identification du modèle que dans la
phase de prévision en temps réel.
Dans le cas du modèle lEM standard ou modifié, la fonction de production est linéaire avec un
coefficient de ruissellement constant pour toute la durée de l'événement considéré. Bien que
cela permette dans la phase d'identification de respecter la conservation de la masse, on
s'attend à ce que le modèle soit "maladroit" surtout en début et en fin de l'épisode si un
recalage des débits n'était pas effectué.
Les deux principales équations qui régissent le mouvement d'un fluide sont :
- Equation de continuité :
∂Q/ ∂ x + ∂A / ∂t = q(x,t)
ou :
A : la surface mouillée
Q : débit
q : apport latéral
x : l'abscisse curviligne le long du cours d'eau
t : temps
∂ S / ∂ t = I ( t) - Q ( t )
- Equation dynamique:
soit :
Où
α0 = dS / dIi et βi = dS / dQi
Q = I / (1+K*D)
Q + k*D*Q = I
I - Q = S / t = D * S = K*D*Q
S = α0 * I + α1 * İ + β0 * Q + β1 * Q˙ + β2 * Q¨
que les coefficients α1 et α1 sont constants et que β0, β1 et β2 varient légèrement. Dans la suite,
les coefficients αi et βi sont supposés constants, au moins pour chaque événement.
BOX et JENKINS (1975) ont approché les dérivées d. / dt, d2. / dt2 ,... , par les opérateurs2
,V,V², ...
Avec zt = zt - zt-1
V zt = (1-B) . zt
Où :
En posant :
ß(B)
Yt = ───── * Ut - τ
F(B)
La quantité :
ß(B)
Yt = ───── = V0 + V1 * B + V2 * B² + …
F(B)
Si on tronque la fonction de transfert au pas M, au delà duquel les coefficients (Vi), i > m,
tendent vers zéro on obtient l'approche classique du type hydrogramme unitaire (cf chapitre
5).
Yt = Σm=1M Pm . Ut-m+1
ß(B)
Yt = ───── * Ut - τ + Nt * D(B) (5.32)
F(B)
Si Nt n'est pas un bruit blanc, on le modélise par un modèle ARMA. Ainsi on écrit:
Nt * D (B) = et * ζ ( B )
où :
ß(B) ζ (B)
Yt = ───── * Ut + ───── * et
F(B) D(B)
Où :
ß(B) ζ (B)
τ
A(B) * Yt = B * ───── * Ut + ───── * et
F(B) D(B)
Avec :
Bτ Ut V(B) Bτ Ut
Yt + Nt
ß(B) / F(B)
- Pour A = F = ζ = D = 1
Yt = . ( B ) * Ut + et ( Hydrogramme Unitaire)
- Pour F = D = 1
- Pour F = ζ = 1
- Pour F = 1
- Pour A = ζ = D = 1
Yt = (ß(B) /F(B) ) * Ut + et
- Pour A = 1
ß(B) ζ (B)
Yt = ───── * Bτ * Ut + ───── * et ( BOX-JENKINS )
F(B) D(B)
Pour le calcul des paramètres des modèles, plusieurs méthodes existent. Elles consistent
toutes à minimiser l'un des critères : min (Σ(Nt)²) , min (Σ│ Nt │) ,min (max (│Nt │)),.... ; Le
critère le plus facile et qui conduit à des calculs très simples est celui des moindres carrés
(min (Σ(Nt)²)).
6.1.1 Définition
6.1.2 Principe
La démarche adoptée consiste à décomposer le modèle global du bassin en une suite de deux
sous modèle selon le schéma suivant:
Q
PB A PE B Qd
W Qb
L'entrée PB(t) qui est la pluie brute, en moyenne spatiale sur le bassin, est transformée en
pluie efficace PE(t) après soustraction des pertes W(t) au moyen d'un sous modèle de
production A. Cette pluie efficace PE(t) engendre le débit de ruissellement direct Qd(t) après
transformation au moyen d'un sous modèle de transfert B. Le débit total Q(t) s'obtient en
rajoutant le débit de base.
Le modèle de production est censé prendre en compte toute la non linéarité du processus
global modélisé alors que le modèle de transfert est supposé souvent linéaire, comme c'est le
cas dans l'approche de type hydrogramme unitaire.
- Pour des averses semblables sur un même bassin les hydrogrammes résultant ont un même
temps de base ;
- Il existe une similitude entre les hydrogramme en réponse à des averses à caractéristiques
semblables.
ou encore :
avec :
Qdj : débit de ruissellement direct, les plus souvent exprimé en valeurs instantanées à chaque
instant j, le temps étant exprimé en nombre de pas de temps.
PEj : pluie efficace exprimée en termes de volume d'eau cumulée sur l'intervalle de temps [j-
1,j].
Ai: coefficient de l'hydrogramme unitaire au pas i, afférent au pas de discrétisation choisi.
Il faut noter aussi que la sommation se fait sur tous les termes Ai *PEj-i+1 tels que j-i+1 >0.
Pour les systèmes hydrologiques, les coefficients Ai d'ordre élevé dans l'équation (6.2)
tendent vers zéro ou et peuvent être considérés comme nuls à partir d'un certain ordre K
appelé la mémoire du système. En tenant compte de cette considération, l'équation (6.2)
devient:
Si on imagine que le pas de temps adopté dans la formule (6.1) devient infiniment petit, on
aura bien une équation de convolution entre des variables continues sous forme d'une
intégrale :
Où :
Qd(t) , PE(t) sont respectivement le débit de ruissellement direct et la pluie efficace, fonctions
cette fois-ci continue du temps t et avec h(t) hydrogramme unitaire instantané.
Une fois le pas de temps fixé, on peut considérer un événement de crue isolé comportant une
suite ininterrompue de m pluies brutes PB1, PB2, . . . , PBm non nulles. On dispose aussi de
mesures du débit total. La procédure couramment adoptée est la suivante :
1- on impose un modèle de production à priori et on calcule les pluies efficaces PE1 ,PE2,..
.,PErn.
2- on applique une des méthodes de séparation des hydrogrammes et on calcule le débit de
ruissellement direct.
En faisant l' hypothèse d'une mémoire du système finie, et égale à k, on en déduit que le débit
est influencé par les pluies efficaces pendant une durée comportant le pas de temps de la
dernière pluie efficace et (k-l) pas après la cessation de celle-ci. Ceci implique une longueur
de l'épisode de crue égale à n=m+k-l, soit une suite de valeurs de débit de ruissellement direct
Qd1 ,Qd2 ,...,Qdn.
Qd1=A1 . PE1
Qd2=A1 . PE2 + A2 . PE1
Qd3=A1 . PE3 + A2 . PE2 + A3 . PE1
.
.
.
Qdk=A1 . PEk + A2 . PEk-1 + .. . + Ak . PE1
.
.
.
Qdn = 0 + Ak . PEm
Avec :
Les inconnues du problème étant les coefficients A1, A2, ... ,Ak de la fonction de transfert, on
a affaire à un système en général surdéterminé de n équations et k inconnues (k<n).. Par
conséquent, ces équations ne peuvent être satisfaites simultanément. La résolution du système
précédent (6.1) a fait l'objet de nombreuses études en hydrologie.
Les pluies efficaces ainsi estimées (PE") auront aussi plus de chance de s'approcher des vraies
pluies efficaces (PE' ) que quand on est contraint par un modèle. Ensuite, on cherche à
identifier un modèle de production ( pluie brute PB-pluie efficace estimée PE") . C'est
exactement de ce type d'approche que relève la méthode DPFT.
L'eau précipitée sur un bassin peut emprunter différentes voies avant d'arriver à l'exutoire de
celui-ci, à savoir l'écoulement superficiel sur des sols imperméables ou des surfaces
préalablement saturées, l'écoulement latéral ou hypodermique à travers une mince couche
superficielle du sol, et l'écoulement souterrain après avoir atteint et modifié les gradients des
nappes aquifère. Ces différents cheminements ont des temps de réponse suffisamment
différents de sorte qu'on puisse considérer l'hydrogramme global obtenu à l'exutoire comme
résultant de la sommation des composantes suivantes :
Le régime des nappes phréatiques qui fournissent la totalité du débit du cours d'eau considéré
en période sèche est provisoirement perturbé par les précipitations génératrices de crues et on
s'attend à ce que ce régime se rétablisse un certain temps, en général assez long, après la
cessation de celle-ci. On parle alors du débit de la récession représenté par le point B sur la
figure 6 .
Qb(t) = Qb(t0)*exp[-a(t-t0)]
où :
Quand on dit que l'on s'attend à ce que le régime de la période avant l'événement considéré se
rétablisse, cela veut dire qu'on va retrouver le même coefficient a, mais des débits en général
plus élevés à cause de la recharge des nappes.
Quand à l'évolution du débit de base entre le début de l'événement (point A sur la figure 6 ) et
le début de récession ( point B sur la figure 6 ) plusieurs propositions ont été faites dans la
littérature mais elles sont souvent arbitraires et dépourvues de justification physique. On peut
citer le cas simpliste d'une droite AB (droite (a) sur la figure 6 ) alors en réalité on s'attendrait
à une évolution à la forme de la courbe (b) . Parmi les méthodes graphiques, on veut aussi
signaler l'adoption d'un débit de base constant égal au débit mesuré au démarrage de
l'événement de la crue - figure 6 ,courbe (c)-. Ceci correspond à l'hypothèse que les nappes
n'ont pas répondu pendant la période où la réponse rapide était significative.
a- un modèle de production qui transforme la pluie brute en pluie efficace après soustraction
des pertes de manière en général non linéaire.
b- un modèle de transfert qui effectue un étalement des pluies efficaces dans le temps de
manière très souvent linéaire.
1- le modèle de production est imposé et seul le modèle de transfert est identifié. C'est le cas
de l'approche classique de type hydrogramme unitaire.
2- les deux modèles sont paramétrés et l'identification des paramètres se fait conjointement.
3- les pluies efficaces sont identifiées pour chaque pas de temps simultanément avec les
paramètres du modèle de transfert. On parle alors du problème inverse ou de détection du
signal d'entrée du modèle de transfert.
Cette dernière démarche adoptée dans la méthode DPFT que nous avons étudié présente les
avantages suivants :
- elle n'impose aucun modèle de production à priori dont les erreurs devront être compensées
par le modèle de transfert.
- elle ne fait pas appel dans la phase d'identification du modèle de transfert aux modèles de
production souvent très grossiers et peu adaptés à l'échelle d'un bassin versant.
Le débit de ruissellement direct qui constitue la sortie du système modélisé, n'étant pas
accessible à la mesure, devra être calculé.
Il faut bien dire que la méthode DPFT est elle même, mais pour une partie seulement, une
méthode d'estimation de l'hydrogramme unitaire en ce sens qu'elle modélise le même système
de transformation de la pluie efficace en débit de ruissellement direct.
Les hypothèses sur le fonctionnement du système considéré seront les même que dans la
méthode de l'hydrogramme unitaire classique, à savoir :
Par la suite, on présentera les principes de base de la méthode qui reflètent son originalité par
rapport à l'approche classique de type hydrogramme unitaire.
L'une est opérationnelle : on a souvent besoin de savoir quelle sera la variation de débit entre
le pas de temps présent où le débit est observable et le prochain pas de temps.
L'autre originalité est théorique : Elle se rattache aux travaux de Box et Jenkins -1970- qui ont
montré que pour un processus stochastique avec des caractéristiques statistiques variables
dans le temps, la dérivée d'ordre 1 ou 2 fournissait un processus beaucoup plus régulier, sur
lequel on pouvait assez aisément travailler, pour revenir ensuite au processus initial.
Où
Qdj : le débit de ruissellement direct, exprimé soit en valeurs instantanées, soit en moyenne
sur l' intervalle de temps [ j-1, j ].
PEj : la pluie efficace exprimée en termes de volume d'eau cumulée sur l'intervalle [ j-l, j ].
Ai , i=l,k-l : sont les coefficients de l 'hydrogramme unitaire ou de la fonction de transfert
discrétisée.
k-1 : le nombre de coefficients non nuls de la fonction de transfert appelé aussi longueur de
celle-ci.
Qj = Qdj + Qbj
Qj-l = Qdj-l + Qbj-l
Où
Qj, Qj-l sont les débits totaux respectivement aux instants j et j-1
Qbj et Qbj-1 sont les débits de base considérés aux mêmes instants.
On considère maintenant les différences premières du débit total, appelées aussi variation de
débit :
Ou encore en substituant Qdj et Qdj-l des équations (7.1) et (7.2) ci-dessus, on obtient:
Ainsi, en posant:
ai = Ai - Ai – 1 i=2,k
avec: al = Al
et ak = 0
ai , i=1,k sont les coefficients de la DPFT.
Où : a1 = A1 et ak = - Ak-1
On remarque que l'on aboutit à une équation de convolution discrétisé entre les pluies
efficaces et la différence première de la fonction de transfert, tout à fait analogue à la
formulation du problème dans le cadre de la méthode de l'hydrogramme unitaire classique.
On remarque aussi que la séparation des hydrogrammes, toujours délicate, est court-circuitée
et les composantes lentes sont filtrées plutôt que soustraites. On comprend par là qu'une
soustraction des réponses lentes du bassin nécessite une modélisation stricte séparée de celles-
ci alors que le filtrage consiste à formuler le problème de façon à ce que leurs effets
n'interviennent pas de manière significative.
On se placera alors dans la cas réaliste ou l’on dispose de mesures du débit total et de la pluie
brute sur n épisodes de crue.
Il faut bien noter qu'on est obligé de tronquer la DPFT, la longueur de celle-ci étant inconnue.
Tout le développement jusqu'ici - équations (7.5),(7.4),..- est exact si la DPFT considérée a
une longueur k finie et connue d'avance, sachant que l'on introduit déjà ainsi une
approximation. On parlera alors de la "mémoire présumée du système ".
[ Al ]nl,ml est une matrice de nl lignes et ml colonnes formée à partir des coefficients de la
DPFT ;
[ PEl]ml, l est le vecteur des pluies efficaces de longueur ml.
Avec:
Quelques auteurs avaient posé le problème en ces termes pour identifier par déconvolution les
pluies dites efficaces. On parle de "problème inverse" puisqu'il s'agit d'identifier l'entrée d'un
système à partir de sa sortie connue, et d'un modèle souvent linéaire du système.
Très schématiquement, on se propose d'utiliser d'abord une approximation des pluies efficaces
pour estimer la fonction de transfert. Ensuite, on considère cette fonction de transfert
approchée pour résoudre le problème inverse et estimer le deuxième jeu d'inconnues ; les
pluies efficaces, en espérant les améliorer par rapport à la première approximation utilisée. Et
on itère le processus en espérant d'une part qu' il converge et d'autre part qu'il converge vers
un optimum.
Ayant énoncé ces grands principes, nous allons revenir plus en détail sur leur mise en oeuvre.
Globalement on doit estimer deux jeux d'inconnues à savoir :
comme suit :
a- en disposant d'une première estimation des pluies efficaces PEj,1 , la première équation
donne une première approximation â1i des coefficients de la DPFT :
Ou autrement:
où :
ou plus sommairement :
avec :
Ensuite on peut reprendre l'équation (7.8) en formant cette fois la matrice A(2)i pour chaque
épisode à partir des nouveaux coefficients estimés â(2)i (i=1,k) de la DPFT, On obtiendra une
nouvelle série de pluies efficaces û1.1 , . . . . , ûml ,l (l=1, N). En continuant ainsi, on aboutit
après un certain nombre d'itérations à un jeu de coefficients de la DPFT et des pluies efficaces
qu'on juge stabilisés.
*identification de la DPFT :
On peut bien regrouper ces N équations matricielles en une seule de la forme suivante :
avec :
Il est démontré que cette équation matricielle peut se décomposer en N équations décrites
auparavant et ceci est dû au fait que la matrice [A0(j)] est diagonale par blocs.
Supposons que (a*,u*) est une solution du problème c'est à dire qui minimise le critère J(a,u),
alors on a :
C = c . I ( c <> 0)
D = d . I ( d <> 0)
Ac*= c.A*
U. d*= d . U*
F(C . a* , D . u*) =Ud* . Ca* = Ac* . du* = d . U* . ca* = cA* . du* =U* a * = A*u*
=F(a*,u*)
Donc si aussi (a*,u*) minimise le critère J(a,u) , (ca* ,u*/c) le minimise aussi :
Il est donc nécessaire d'imposer des contraintes afin de limiter le domaine des solutions et
exclure celles qui sont invraisemblables.
On parlera d'abord des contraintes sur la fonction de transfert sachant qu'en réalité ce sont les
coefficients de la DPFT qui interviennent dans le calcul. Mais ceci ne posera pas de problème
puisque le passage de la FT à la DPFT et vice-versa s'effectue par une relation simple. Ensuite
on abordera les contraintes à imposer aux pluies efficaces.
* Positivité:
Au cours du calcul de la DPFT, il se peut qu'on trouve des coefficients donnant une FT avec
des coefficients négatifs. ceci signifie que la pluie efficace va engendrer un débit de
ruissellement direct négatif! On est donc amené à ne pas accepter des FT avec des coefficients
négatifs. Dans la pratique, on borne inférieurement les coefficients de la FT par zéro.
Si on admet que les calculs sont faits avec la pluie et le débit exprimés dans les mêmes unités,
il est évident que la loi de conservation de la masse impliquera que la FT, étant la réponse à
une pluie efficace uni taire / aura une surface égale à l'uni té / soit donc :
Σj=1i Ai = 1 ; i = l , ∞
L'apparition des oscillations sur la queue de la FT lors de son identification sur la base de
données réelles a conduit à proposer un lissage de celle-ci au moyen d'une courbe
exponentielle :
* Contrainte de positivité :
La pluie efficace représente la fraction de la pluie brute qui alimente le ruissellement direct. Il
devient alors évident que les valeurs négatives de celle-ci n'ont pas de sens physique. On
devra donc affecter la valeur zéro à toute pluie efficace négative au niveau de chaque
itération.
On écrira, pour chaque épisode pluvieux "efficace" l de durée égale à ml pas de temps:
Le coefficient de ruissellement est défini comme étant le rapport de la pluie efficace sur la
pluie brute, toutes deux exprimées dans les mêmes unités, pour chaque pas de temps. On a
donc :
Donc, chaque fois qu'on obtient une valeur de la pluie efficace supérieure à la pluie brute
correspondante, on lui affecte la valeur de cette dernière.
Crj-1,1 ≤ Crj,1
Mais cela n'est vrai que si l'intensité de la pluie augmente ou reste constante. Si la pluie
revient à un niveau trop faible, ou s'arrête pendant un ou deux pas de temps, le sol peut
récupérer de la capacité d'infiltration.
Il est à préciser que l'on travaille par événements de crues et non pas en continu dans le temps.
D'autre part, le fait que le système étudié est considéré invariant dans le temps et qu'on
cherche, par conséquent, à identifier une fonction de transfert moyenne et de pluies efficaces
moyennes spatiales nous oblige à être prudent quant à l'insertion des épisodes pluvieux à
l'échantillon avec une hétérogénéité spatiale très importante. Dans ce cas on s'attendrait à ce
qu'il y ait des différences significatives sur la fonction de transfert d'un épisode à l'autre.
L'inclusion d'un ou deux épisodes avec des configurations spatiales de la pluie bien
particulières est en général signalée par la méthode elle même sous forme d'une convergence
lente de celle-ci (D-DUBAND, 1980 ) . Dans ce cas on est amené à enlever ces événements
de l'échantillon du calage.
Mais, si l'on ne dispose que d'un échantillon d'épisode" de crue bien modeste (souvent le cas),
on ne pourra pas éliminer avec aisance les épisodes qui pourraient discréditer les résultats
attendus.
- Soit démarrer l'épisode à considérer dans le calage avec la première variation de débit
positive ( q > 0) et considérer que jusqu'alors les pluies n'ont pas été efficaces.
- Soit considérer le début de l'épisode au moment où il y' a un apport des pluies
significatifs.
Avant de terminer avec le choix du début de chaque épisode de crue, on doit évoquer le
problème du retard (noté tr) entre la pluie efficace et le débit . Ce retard est défini comme
étant le nombre de pas de temps pendant lesquels le bassin versant ne répond pas en débit à
une excitation sous forme d'un volume de pluie efficace. Autrement dit, cela sous-entend que
la fonction de transfert vraie comprend tr premiers pas avec des coefficients nuls. Il est à
signaler que toutes les formules dans la description de la méthode ont été écrites sans
considérer ce retard tr.
n(l) = m(l) + k -1
Où :
n(l) : longueur de l'épisode de crue
m( 1) : longueur de l'épisode pluvieux
k : longueur de la DPFT à identifier.
La durée de l'épisode pluvieux m(l) est définie par la première et la dernière pluies brutes non
nulles.
8. MODELE DE PRODUCTION
8.1 INTRODUCTION
Il s'agit d'établir une relation non linéaire entre la pluie efficace calculée par le modèle
précédent et la pluie brute. Pour se faire, il faut tenir compte de l'état hydrique du sol juste
avant le début de l'averse. Cet état peut être caractérisé par un coefficient dit "Rétention du
bassin" qui dépend lui même de l'indice de saturation du sol. Bien que l'imagination des
hydrologues soit fertile dans ce domaine, on s'est limité à deux relations simples appelées
aussi fonctions d'abattement :
avec
Comme tout modèle, celui de production ne peut lui aussi échapper à certaines anomalies. En
effet, si l'échantillon des averses utilisées pour le calage de la DPFT comprend des épisodes
partiellement localisées à un sous bassin, on risque de converger très lentement dans le calcul
de la DPFT. De plus pour obtenir les pluies efficaces, on déconvolue chaque hydrogramme
avec une fonction de transfert moyenne, alors qu'il aurait été nécessaire de le convoluer avec
la fonction de transfert du sous bassin concerné. On obtient ainsi des pluies efficaces factices,
qui rendront difficile tout calage objectif de la fonction d'abattement.
Or, compte tenu de la modestie des échantillons pluie-crue pour la plupart des bassins, on ne
peut faire une sélection basée sur l'homogénéité des pluies spatiales. Par conséquent tous les
échantillons pluie brute - pluie efficace déconvolués sont affectés d'un bruit non négligeable.
Celui-ci rend illusoire la recherche d'une méthode numérique sophistiquée pour caler les
paramètres de la fonction d'abattement de l'ensemble du bassin. De plus, on peut imaginer que
chaque sous-bassin possède non seulement sa fonction de transfert propre, mais également
une relation de type (8.1) ou (8.2) spécifique.
Pour notre cas on adopte pour sa simplicité au niveau des calculs, la relation :
PE = PB2 / (PB + b)
A première vue, b peut être calculé par la méthode des moindres-carrés, sauf qu'on risque
d'avoir des calculs compliqués. Pour cela, on a jugé nécessaire de procéder autrement. En
effet, la relation (8.2) peut s'écrire:
* Algorithme de résolution
L'algorithme de résolution consiste à initialiser la valeur de b qui est toujours positive, puis
calculer celle de m moyennant la formule (8.5), et affecter à b une nouvelle valeur légèrement
supérieure (b + db). On répète cette procédure de calcul jusqu'à avoir :
Avec :
- Chercher une période sèche relativement longue (de l'ordre de 15 jours) et antérieure à
l'épisode considérée ;
- Considérer que l'indice de saturation à la fin -de cette période est nul.
- Commencer les itérations de l'équation (8.4) à partir de ce moment, avec IKn-1 = 0.
On a constaté que, pour certains épisodes, le débit estimé est tellement proche du débit
observé que le coefficient de corrélation est grand (épisodes 3 , 5 et 6). Pour d'autres, la
corrélation est assez faible ( épisodes 1 , 4 et 8).
Le coefficient de corrélation total sur tous les épisodes est égal à 0,927 .
Avec
Le test d'arrêt qui a été imposé est S < 10-4 : Une stabilité de la DPFT est alors assurée.
Le programme ainsi décrit, nous a permis d'obtenir les coefficients de rétention pour chaque
épisode. Ceux-ci varient de 6 à 14. On a essayé de lier ces coefficients à l'indice de saturation
du sol avant le début de l'épisode par une fonction. Théoriquement, celle-ci devrait être
décroissante. Mais, on a remarqué que seuls les 5 premiers points suivent cette monotonie
(voir ci - joint). Dans un premier temps, on s'est contenté de faire l'ajustement avec ces points.
On a donc obtenu le résultat suivant :
avec :
b : la rétention
I0 : l'indice de saturation avant le début de l'épisode
Une fois qu'on a estimé les paramètres des modèles de transfert et de production, on passe à la
troisième étape du programme -prévision des crues en temps réel- en programmant la relation
suivante :
Il suffit donc d'avoir l'indice de saturation du sol avant l'averse et les pluies brutes
correspondantes pour pouvoir estimer l'hydrograrnme de crue.
CONCLUSION
La méthode DPFT est une méthode d'estimation de l'hydrogramme unitaire en ce sens qu'elle
modélise le même système de transformation de la pluie efficace en débit de ruissellement
direct sous l'hypothèse de linéarité et invariance temporelle du système considéré. Elle est
basée sur les principes suivants qui la différencient de la méthode classique de l'hydrogramme
unitaire:
1) La variable endogène est la variation du débit total d'un pas de temps à l'autre et non pas le
débit même ;
2) Les pluies efficaces sont des inconnues du problème ;
3) L'algorithme de la méthode procède par itérations : on initialise les pluies efficaces par les
pluies brutes. Une première estimation de la DPFT est alors déduite . Ayant cette estimation
de la DPFT, on résout le problème inverse et on identifie les pluies efficaces en espérant
améliorer leur première approximation. Ce processus est itéré jusqu'à ce que les estimées de la
DPFT et des pluies efficaces soient stabilisées
Le nombre d'inconnues à estimer étant assez élevé, plusieurs contraintes sont introduites dans
l'algorithme afin de guider son choix dans un domaine de valeurs physiquement acceptables.
On peut affirmer que la méthode converge toujours vers une solution. Celle-ci est très proche
de la vraie solution si les données sont exactes. Par contre, pour des erreurs plus fortes sur la
pluie brute, la solution s'éloigne d'autant plus de la vraie que les erreurs sont fortes.
Nous ne pouvons pas pour autant prétendre avoir exploré tous les aspects concernant le
comportement de la méthode DPFT. En particulier, les voies de recherche suivantes restent à
explorer:
1) l'effet de l'existence d'une fonction de transfert qui varie d'un épisode à l'autre ;
2) répéter les essais sur plusieurs échantillons de départ alors que dans ce travail on s'est
limité à un échantillon de 10 épisodes de crues.
3) insérer dans l' algorithme de la méthode des contraintes sur le coefficient de ruissellement
d'un pas de temps à l'autre afin d'empêcher les fortes oscillations des pluies efficaces
déconvoluées. Mais cela suppose une connaissance très précise de la pluie brute.
Ce travail laisse donc encore la porte ouverte à des développements intéressants, gui
mériteraient d'être bientôt entrepris
BIBLIOGRAPHIE
J. LARRAS , "Prévision et prédétermination des étiages et des crues" "Défense contre les
crues"