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Mémoire PFE 2012 Joël DESSERT PDF
Mémoire PFE 2012 Joël DESSERT PDF
Juin 2012
DESSERT Joël
Élève-ingénieur de 5ème année
INSA Strasbourg
Spécialité GÉNIE CIVIL, Option Construction
Auteur :
Joël DESSERT
Élève ingénieur en 5ème année, spécialité Génie Civil
Institut National des Sciences Appliquées de Strasbourg
Tuteur Entreprise :
Alexandre WURRY
Ingénieur INSA de Strasbourg, Ingénieur structure en bâtiment
INGEROP Conseil & Ingénierie
REMERCIEMENTS
J’adresse donc mes remerciements les plus sincères à toutes ces personnes ainsi que tous les
collaborateurs de l’agence de Strasbourg pour m’avoir permis d’effectuer ce stage dans une
ambiance sympathique tout en me permettant d’acquérir de nouvelles connaissances par leurs
conseils et disponibilité.
SOMMAIRE
INTRODUCTION 1
1. PRÉSENTATION DE L’ENTREPRISE 2
1.1. HISTORIQUE 2
1.2. ORGANISATION DU GROUPE 2
1.3. IMPLANTATION 3
1.4. UNITÉ EST : MON AFFECTATION 3
2. DESCRIPTION DU PROJET ET HYPOTHÈSES 4
2.1. DESCRIPTION DU PROJET 4
2.2. HYPOTHÈSES 6
2.2.1. MATÉRIAUX 6
2.2.2. CHARGES 6
2.3. PARAMÈTRES POUR L’ÉTUDE SISMIQUE 7
2.3.1. PARAMÈTRES DU BÂTIMENT 7
2.3.2. COEFFICIENT DE COMPORTEMENT Q (PS 92, 11.7) 8
2.3.3. VÉRIFICATION DES CRITÈRES DE RÉGULARITÉ DU BÂTIMENT 9
2.3.4. VALEUR DU COEFFICIENT DE COMPORTEMENT Q (PS 92, 11.7) 13
3. MODÉLISATION DU BÂTIMENT 14
3.1. INTERFACE SOL-STRUCTURE 14
3.1.1. LE SOL ET SES CARACTÉRISTIQUES 15
3.1.2. DÉTERMINATION DE LA RAIDEUR DES APPUIS 17
3.2. MODÈLE ROBOT 18
3.3. ANALYSE MODALE 19
3.3.1. DÉFINITION 19
3.3.2. PARAMÈTRES POUR L’ANALYSE MODALE 20
3.3.3. RÉSULTATS DE L’ANALYSE MODALE 21
3.3.4. COMBINAISONS D’ACTIONS ACCIDENTELLES AU SÉISME 21
4. EXPLOITATION DES RÉSULTATS DU MODELE 3D 22
4.1. VÉRIFICATION DE LA STABILITÉ 22
4.2. VÉRIFICATION DES DÉPLACEMENTS 25
4.2.1. DÉPLACEMENT MAXIMUM AU SOMMET DU BÂTIMENT 25
4.2.2. DÉPLACEMENT DIFFÉRENTIEL ENTRE DEUX ÉTAGES CONSÉCUTIFS 27
4.3. VÉRIFICATION DES VOILES 27
4.3.1. DÉFINITION 27
4.3.2. CALCUL DU FERRAILLAGE 28
4.3.3. RÉSULTATS 30
5. DESCENTE DE CHARGES 33
5.1. DESCENTE DE CHARGES SUR ROBOT® 33
5.2. DESCENTE DE CHARGES MANUELLE 33
5.3. COMPARAISON DES DEUX DESCENTES DE CHARGES 36
5.3.1. COMPARAISON GLOBALE 36
5.3.2. COMPARAISON AU NIVEAU DE CHAQUE APPUI 39
INTRODUCTION
Étant attiré par le calcul de structure, c’est tout naturellement que j’ai recherché un stage dans
un bureau d’études pour effectuer mon projet de fin d’études. C’est finalement dans le service
structure du département bâtiment de la société INGÉROP basé à Oberhausbergen, sous la tutelle de
M. Alexandre WURRY, ingénieur structure, que j’ai pu réaliser mon étude et ce pendant une durée de
20 semaines, du 30 janvier au 15 juin 2012.
Le projet étudié se situe dans l’Espace Européen de l’Entreprise à Schiltigheim (67) sur un site
classé en zone sismique. Le but est d’effectuer une étude parasismique d’un bâtiment en béton armé
dans cette zone. Le bâtiment est constitué essentiellement de bureaux en étages courants, mais
aussi de commerces et restaurants au rez-de-chaussée et un parking souterrain.
Le bâtiment étant irrégulier de par sa forme et ses fonctionnalités, il est nécessaire de faire une
étude sismique à l’aide de calculs informatiques. Le but de cette étude est donc de modéliser la
structure aux éléments finis sur un logiciel informatique afin d’effectuer les analyses modale et
sismique nécessaires. Les résultats trouvés seront ensuite exploités pour vérifier le système
constructif choisi puis pour dimensionner les fondations.
Après une première partie concernant la présentation de l’entreprise, le projet et ses
caractéristiques sont exposés. Les raisons pour lesquelles le bâtiment est considéré irrégulier seront
notamment exposées.
Ensuite, les paramètres de la modélisation seront décrits avec notamment la définition des
raideurs d’appui utilisées sur le modèle informatique. Les résultats de l’analyse sismique du modèle
permettront de vérifier le système constructif choisi. Ils permettront notamment de vérifier : la
stabilité de l’ouvrage, les déplacements horizontaux et le système de contreventement.
Une descente de charges sera ensuite effectuée afin de dimensionner les fondations. Celles-ci
seront ensuite validées ou redimensionnées après calculs effectués avec les actions sismiques.
Finalement, une dernière partie sera consacrée à l’étude comparative des résultats trouvés à
l’aide de la nouvelle norme européenne Eurocode afin d’en évaluer les points de convergence et de
divergence avec les anciens règlements (PS 92, BAEL 91 rév. 99, etc.).
1. PRÉSENTATION DE L’ENTREPRISE
1.1. HISTORIQUE
INGÉROP est né en 1992 du regroupement d’INTER G et de SEE, deux sociétés d’ingénierie
technique appartenant au groupe GTM.
Fin 2000, alors que son actionnaire GTM est absorbé par VINCI, les cadres dirigeants du groupe
INGÉROP décident de racheter leur société. INGÉROP rassemble alors 1100 collaborateurs.
Aujourd’hui, le groupe a progressé et compte près de 1500 collaborateurs, dont 200 à
l’international. Son chiffre d’affaires pour l’année 2011 continue de progresser et atteint 165.7 M€,
notamment grâce à une activité très soutenue en France.
Le 15 mai 2008, Yves Metz est élu à la présidence du directoire d’INGÉROP par les actionnaires.
Il succède à Christian Delage qui assurait ces fonctions depuis 20 ans.
1.3. IMPLANTATION
Le siège social de la société se trouve à Courbevoie en région parisienne. 43 implantations sont à
dénombrer dans le monde, dont 26 en France. Les agences et autres filiales sont regroupées en 7
unités ayant chacune leur direction régionale.
J’ai, pour ma part, intégré le service « Structure » du département « Bâtiment » dirigé par M.
Éric HECKMANN.
Les dimensions en plan de chaque bâtiment sont d’environ 25 m x 60 m. Il est dans la majeure
partie prévu en béton armée. Les voiles ont 20 ou 25 cm d’épaisseur. La dalle haute du sous-sol a une
épaisseur de 23 cm pour des raisons acoustiques au-dessus du parking. Celles qui se trouvent au-
dessus des commerces ont 20 cm d’épaisseur pour les mêmes raisons de bruit. Les étages courants
ont des dalles de 16 cm qui sont suffisantes structurellement. La hauteur du bâtiment au-dessus du
terrain est de 23,52 m. Il est composé de 6 étages de 3,36 m (de dalle à dalle) avec une hauteur
exigée sous plafond de 2,70 m. Les fondations prévues sont des semelles superficielles. Le bâtiment
est symétrique par rapport à l’axe Nord-Sud.
La partie centrale monte jusqu’au 5ème étage, de dimensions 30 m x 16 m en plan. Elle est
contreventée par les voiles de façade de 20 cm d’épaisseur. À l’intérieur, la structure est
intégralement portée par des poteaux qui transmettent la charge en ligne direct jusqu’aux
fondations. La portée maximale de 10,80 m entre axes d’appui se trouve au centre du bâtiment. Les
planchers sont prévus avec une épaisseur de dalle de 16 cm et supportés par une série de poutrelles
de section totale 20 cm x 55 cm espacées de 1,35 m. Une transparence est à noter au 1er étage où le
plancher est absent (commerces sur une hauteur de deux niveaux).
Les deux « tours » en bordures de la partie centrale ont des dimensions en plan de 10 m x 25 m
et s’élèvent sur 6 étages. Un noyau central (Figure 2-3) formé par les éléments de circulations (cage
d’escaliers, cage d’ascenseur) constitue une zone de contreventement très rigide de par la présence
d’une forte concentration de voiles. Cet élément, ainsi que les voiles de façade de 25cm d’épaisseur
permettent d’assurer le contreventement longitudinal et transversal de la structure.
Un porte-à-faux de 5,40 m s’élève sur 3 étages (R+2 à R+4) des côtés est et ouest (Figure 2-2). En
partie sud, la façade est inclinée de 15° par rapport à la verticale et engendre donc aussi un porte-à-
faux important.
D’après le rapport de sol, le bâtiment devrait être fondé sur semelles superficielles encastrées
de 50 cm dans des couches de limons avec une contrainte admissible de 250 kPa aux ELS jusqu’à 3 m
de profondeur. Au-delà de cette valeur, la contrainte admissible atteint 300 kPa aux ELS dans des
limons compacts.
Pour plus de détails sur la configuration de la structure porteuse, cf. annexe A.
2.2. HYPOTHÈSES
2.2.1. Matériaux
Les matériaux pris en compte pour la structure en béton armé sont les suivants :
Béton C25/30 (pour toute la structure sauf les poteaux) :
NF EN 1998-1, 4.3.1(7)
NF EN 1998-1, 4.3.1(7)
Armatures HA FeE500 :
2.2.2. Charges
Charges permanentes
Charges d’exploitation
L’amortissement critique est augmenté de 1% car la structure comporte une densité de cloisons
comparable à celle des bâtiments d’habitation.
PS 92, 6.2.3.4.4.
Cependant cette valeur doit être vérifiée dans la partie 11.8.2.3, car la structure comporte une
transparence en partie centrale. La hauteur du bâtiment au-dessus du sol est inférieure à 28 m, le
coefficient de comportement peut donc être déterminé à l’aide du tableau suivant.
Critère a)
Le bâtiment est quasiment symétrique, tant pour la géométrie que pour les masses, par rapport
aux axes OX et OY.
Critère b)
La construction comporte des parties rentrantes et saillantes. Le cas du niveau R+6 le plus
défavorable a été étudié et les parties saillantes représentent presque 60% des dimensions totales
du bâtiment, alors que seuls 25% sont autorisés. Le critère n’est vérifié pour aucun des étages.
Critère c)
L’élancement des sections de plan restent toujours inférieur à 4 :
(2.2)
Avec :
: Longueur maximale de la structure suivant l’axe X
: Longueur maximale de la structure suivant l’axe Y
Critère d)
L’excentricité structurale doit vérifier, pour un bâtiment régulier, à chaque niveau et pour
chaque direction de calcul :
(2.3)
Avec :
∑
∑ (2.4)
Ce critère est vérifié à tous les étages pour un bâtiment moyennement régulier, mais pour un
bâtiment régulier, seul l’étage R+2 ne satisfait pas à :
(2.6)
Critère e)
À chaque niveau, et pour chaque direction de séisme, on doit vérifier la relation :
Pour un bâtiment régulier :
(2.7)
(2.8)
Que ce soit pour un bâtiment régulier ou moyennement régulier, ce critère n’est dans la plupart
des cas pas vérifié pour au moins l’une des directions de calcul et ce, à tous les étages.
Critère a)
La structure ne doit pas comporter d'élément porteur vertical dont la charge ne se transmette
pas en ligne directe à la fondation : les voiles règnent sur les niveaux supérieurs du bâtiment et se
transmettent sans couplage significatif au niveau du rez-de-chaussée et du sous-sol.
Critère b)
Dans chacun des deux plans verticaux définis par l'axe de torsion et les directions horizontales
de calcul, la structure peut être réduite à un système plan ne comportant qu’une seule masse à
chaque niveau
(2.9)
Mais la hauteur où se produit l’élargissement est trop importante, elle doit satisfaire à la
relation suivante :
Bâtiment régulier :
(2.10)
Bâtiment irrégulier :
(2.11)
Or est supérieure à ces deux valeurs. Le critère g) n’est donc pas vérifié.
(2.12)
(2.13)
(2.14)
Critère h)
La distribution des raideurs doit être sensiblement régulière sur la hauteur de l’ouvrage selon
l’inéquation suivante :
Pour les bâtiments réguliers
(2.15)
(2.16)
: Raideur de contreventement dans une direction de calcul de l’étage i (total des moments
d’inertie (m4) de chaque voile)
: Raideur de l’étage i-1
Dans les deux cas, ce critère n’est pas satisfait pour les étages R+1, R+2 et R+3.
Critère i)
La distribution des masses doit être sensiblement régulière sur la hauteur de l’ouvrage, le
rapport des masses étant compris entre les valeurs suivantes :
Pour les bâtiments réguliers
(2.17)
( ) ( ) (2.18)
(les valeurs entre parenthèses s’appliquent pour les bâtiments définis aux alinéas d) et e) du PS 92,
6.6.1.2.1.2. )
Pour les bâtiments moyennement réguliers
(2.19)
( ) ( ) (2.20)
(Les valeurs entre parenthèses s’appliquent pour les bâtiments définis aux alinéas d) et e) du PS 92,
6.6.1.2.1.2. )
Avec :
: Masse de l’étage i
: Masse de l’étage i-1
: Masse moyenne d’un étage
Dans les deux cas de régularité, les étages supérieurs et inférieurs ne satisfont pas le critère i).
3. MODÉLISATION DU BÂTIMENT
Le bâtiment ayant été jugé irrégulier, une modélisation sur un logiciel de calculs aux éléments
finis (Robot Structural Analysis 2012) a été effectuée pour évaluer les effets de l’action sismique sur
le bâtiment. Les deux bâtiments étant sensiblement identiques, un seul d’entre eux a été modélisé,
le bâtiment ouest. En effet, la seule différence majeure avec le bâtiment est, est que ce dernier
possède une dalle sur le moitié de la surface en R+1 dans la partie centrale du bâtiment alors que la
dalle R+1 est inexistante en partie centrale du bâtiment ouest.
D’après la Figure 3-2 et l’ouvrage « La construction en zone sismique » [3], les caractéristiques
suivantes sont retenues :
Coefficient de poisson : 0.4
Masse volumique : 1700 kg/m3
Vitesse de propagation des ondes sismique Vs : 300 m/s
Module de cisaillement dynamique G :
(3.1)
Puis, un coefficient réducteur est appliqué en fonction de l’accélération nominale selon le PS
92 :
(3.2)
PS 92, 9.4.2.2.2.
Avec :
: Réaction d’appui verticale au nœud i (kN)
: Contrainte admissible aux ELS (kPa)
: Surface de la semelle au nœud i (m²)
Une fois les surfaces des semelles choisies, les raideurs horizontal et vertical sont
calculées à l’aide de la méthode de Newmark-Rosenblueth (« La construction en zone sismique »,
5.3.3. [3]) Les équations pour des fondations rectangulaires sont reportées ci-dessous :
√ (3.5)
( ) √ (3.6)
« La construction en zone sismique », 5.3.3. Tableau 5.2 [3]
Les raideurs ainsi trouvées sont appliquées aux appuis et les calculs sont relancés sur le modèle
Robot. En effet, à chaque fois que les raideurs changent sous les appuis, la réaction de cet appui
évolue également. Après plusieurs itérations, il n’y a plus de différence notable au niveau des
réactions. Les raideurs peuvent donc être conservées.
Le tableau en annexe F résume les surfaces et les raideurs choisies pour les fondations sous les
appuis nodaux du modèle Robot.
Options de modélisation
Les voiles et les dalles sont modélisés en plaque
Les poutres, les poteaux, les allèges et les linteaux sont modélisés en barres
Les poteaux sont bi-articulés afin de permettre aux voiles seuls de reprendre les
efforts horizontaux de l’action sismique
Paramètres
Maillage Delaunay
Longueur de l’élément de maillage : 1,0 m
3.3.1. Définition
L’analyse modale est une méthode utilisée pour étudier le comportement d’une structure
soumise à l’action sismique. Elle va permettre de déterminer le comportement d’un bâtiment sous
une excitation de direction quelconque lorsque ce dernier va se trouver dans ses fréquences de
résonances. Cette analyse va déterminer tous les « modes propres » de la structure. Chacun de ces
« modes propres » est caractérisé par sa fréquence de résonance.
L’analyse modale est constituée des étapes suivantes :
La recherche des modes propres
La sélection des modes utiles pour la suite de l’analyse
La combinaison des réponses modales
La combinaison des réponses modales maximales se fera donc par « combinaison quadratique
complète » (CQC)
√∑ (3.7)
PS 92, 6.6.2.3
√ (3.8)
√ (3.9)
√ (3.10)
√ (3.11)
PS 92, 6.4
( { }) : Valeur de calcul des effets des composantes de l’action sismique selon les 3
directions
Les charges et coefficients de masse partielle à prendre en compte pour l’analyse modale sont:
Les charges permanentes G : =1
Les charges d’exploitation Q : =0.2
Les charges de neige : =0 (altitude < 500m)
PS 92, 6.2.1
Les modes prépondérants représentent un mode pour chaque direction de calcul (X, Y, Z) dans
lequel la part de la masse modale totale participante au mouvement de l’action sismique est
maximale.
Figure 4-1 : Localisation des appuis soulevés sous actions sismiques les plus défavorables
Les nœuds soulevés sont à peu de choses près symétriques. Un soulèvement plus important est
tout de même à noter sur la partie ouest du bâtiment. Ceci peut s’expliquer par la présence de
l’entrée du parking qui marque une ouverture dans la partie ouest de la partie centrale du bâtiment
(entre les points H17 et I17 sur la Figure 4-1).
Le modèle robot ne représente ni les fondations, ni le parking sous-terrain autour du bâtiment.
Afin de s’assurer qu’il n’y ait pas de soulèvement, les fondations ont été dimensionnées sous les
charges statiques ELS données par le logiciel. Ensuite, leurs poids combinés à celui du parking ont été
comparés aux différents soulèvements. Il en résulte que les dimensions minimales des fondations
calculées sont suffisantes pour lester les soulèvements déterminés par Robot. Le détail de ces calculs
se trouve dans l’annexe I et les dimensions des fondations sont résumées dans le Tableau 4-2 ci-
dessous.
hauteur de
niveau bas de la
largeur longueur la
Noeud Fondation fondation / Terrain
(cm) (cm) fondation
Naturelle (m)
(cm)
1635 semelle isolée 110 110 50 -2.5
2169 semelle filante sous voiles A, 8 et M 65 50 -3.5
2711 semelle filante sous voile A', 8' et M 65 5 -3.5
2417 semelle filante sous voiles B et 4 115 50 -3.5
2961 semelle filante sous voiles B' et 4' 115 50 -3.5
2231 semelle filante sous voiles L et 2 140 50 -3.5
2816 semelle filante sous voile L' et 2' 140 50 -3.5
2211 semelle filante sous voile L 140 50 -3.5
2090 semelle filante sous voile L 140 50 -3.5
Tableau 4-2 : Dimensions des fondations sous les apuis soulevés
Les fondations ainsi calculées sont représentées en bleu sur la Figure 4-2 ci-dessous. Seule la
partie ouest du bâtiment est représentée car les dimensions des fondations sont symétriques par
rapport à l’axe de symétrie du bâtiment.
Figure 4-2 : Localisation et dimensions des fondations nécessaires pour éviter le soulèvement
Les déplacements maximaux sous charges accidentelles sont représentés sur les figures ci-
dessous :
Au niveau de la toiture, dans la direction x, le déplacement maximum de 3.5 cm (< 9.4 cm) se
produit au nœud 1659
Dans la direction y, le déplacement maximum atteint 3.4 cm au nœud 1306
Au vu de la déformée des différents cas sismiques trouvés par Robot, il peut être admis qu’à peu
de choses près, la déformée croit linéairement suivant la hauteur. Dans le cas défavorable où l’on
considère qu’il n’y pas de déplacement au niveau du terrain naturel, c’est-à-dire au niveau de la dalle
haute du sous-sol, et que le déplacement maximum en toiture (3,5 cm) est pris en considération, le
tassement différentiel maximum à chaque étage est :
(4.3)
4.3.1. Définition
Les voiles d’une structure en béton armé ont deux fonctions principales : transmettre les
charges verticales jusqu’aux fondations et servir de contreventement pour la structure. Le
contreventement de la structure permet de lutter contre les actions de type sismique ou de vent et
assure donc une bonne stabilité et rigidité de l’ouvrage. Comme ce projet se situe en zone sismique,
les sollicitations des différents cas sismiques sont prises en compte pour le calcul des armatures des
voiles.
Certains voiles de la structure ne se plombent pas d’un étage à l’autre, ils fonctionnent donc en
poutre voile. De même, au niveau du sous-sol, seuls les abouts de certains voiles reposent sur les
fondations fonctionnant ainsi également en poutre voile. Le B.A.E.L. décrit ces éléments comme des
« parois fléchies » dans leur plan, dont la hauteur de section est supérieure à la moitié de la portée
(B.A.E.L. B.6.8,1). Les poutres voiles ont les mêmes fonctions qu’un voile « normal ».
Au niveau le plus bas du bâtiment sur une hauteur d’étage, si la hauteur ne dépasse pas la
largeur des trumeaux
À chaque niveau de changement notable de section de coffrage
Les dispositions constructives sont :
Le chaînage vertical minimum au niveau le plus bas de l’ouvrage et sur une hauteur d’étage est
de 4 armatures HA 12 (HA 10 pour les zones non critiques) ligaturées avec des armatures
transversales de diamètre 6 mm espacées de 10 cm au plus.
PS 92, 11.4.3.2
4.3.3. Résultats
Tous les calculs sont effectués selon le PS 92 article 11.8.2.1.3 concernant la vérification à
l’effort tranchant dans les voiles de contreventement. Les résultats permettent de s’assurer que le
cisaillement conventionnel ne dépasse pas une certaine limite, mais aussi que les sections
d’armatures de flexion, d’effort tranchant et de glissement restent dans des dimensions acceptables.
Le PS 92 ne précisant pas de limite pour la contrainte de cisaillement admissible, c’est le BAEL 91 rév.
99 qui indique une limite pour des armatures droites :
( ) (4.5)
( ) (4.6)
( ) (4.7)
Les calculs sont effectués pour tous les voiles du bâtiment à l’aide des résultats réduits (moment
fléchissant M, effort tranchant V et effort normal N) que Robot peut fournir suivant trois coupes
horizontales dans chaque voile (cf. partie 4.3.2.1)
Les résultats sont rassemblés dans un tableau comme celui-ci (en rouge lorsque la contrainte
dépasse la contrainte admissible ):
Ratio
Ratio sans
long. ht. ép. Af A_t A_g/L τ* avec
Bâtiment Niveau Réf. glissement
(m) (m) (m) (cm²) (cm²/m) (cm²/m) (T/m²) glissement 3
3 (kg/m )
(kg/m )
Sous-
WP 1027 1.27 2.72 0.20 3.14 11.44 vertical 8.79 503.95 133.53 78.63
sol
Sous-
WP 1027( 2) 1.27 2.72 0.20 3.14 3.33 vertical 253.10 55.71 39.72
sol
Sous-
WP 1027( 3) 1.27 2.72 0.20 3.14 horizontal 1.81 113.47 32.40 23.74
sol
Sous-
WP 2531 1.27 2.72 0.20 3.14 11.78 vertical 8.89 509.45 136.83 80.28
sol
Sous-
WP 2531( 2) 1.27 2.72 0.20 3.14 3.61 vertical 257.80 58.42 41.08
sol
Sous-
WP 2531( 3) 1.27 2.72 0.20 3.14 vertical 1.81 110.22 32.42 23.74
sol
Tableau 4-3 : Armatures dans les voiles
Le Tableau 4-3 prend en compte les résultats des 2 panneaux 1027 et son symétrique le 2531
(cf. Figure 4-9).
En effet, après les calculs, ces deux voiles situés au sous-sol sont les seuls de la structure qui ne
respectent pas la contrainte de cisaillement avec du béton C25/30. Une solution envisagée est
d’utiliser du béton C30/37 pour ces voiles. Les calculs d’armatures sont à nouveau effectués avec du
béton C30/37 pour ces deux voiles « critiques » et les résultats trouvés sont récapitulés dans le
Tableau 4-4 ci-dessous :
Dans ce cas-ci, la contrainte de cisaillement est respectée pour les deux voiles.
5. DESCENTE DE CHARGES
Le modèle effectué sur Robot Structural Analysis permet de réaliser une descente de charges
jusqu’aux fondations du bâtiment. Les réactions d’appuis sont déterminées aux appuis nodaux qui
ont été modélisés.
Cependant une descente de charges manuelle est à effectuer. Celle-ci permet de retrouver
quelles charges s’appliquent sur les différents éléments de la structure et ce à tous les niveaux. Elle
permet donc d’effectuer le dimensionnement de la structure et ce à n’importe quel étage.
La descente de charges manuelle est également un moyen de vérifier les résultats obtenus par
le modèle informatique pour s’assurer qu’il n’y ait pas d’aberration.
La descente de charges est quant à elle longue et fastidieuse, mais une fois effectuée elle est
très utile tout au long du projet. En effet, elle permet de retrouver rapidement les charges
appliquées sur n’importe quel élément de la structure.
L’objectif de la descente de charges est de faire apparaître de quelle manière et par quels
éléments les différentes charges se diffusent jusqu’aux fondations. Pour ce faire, il est judicieux
d’analyser chaque étage l’un après l’autre en commençant par l’étage le plus haut. Au fur et à
mesure, les charges sont accumulées à chaque étage jusqu’à ce que les fondations soient atteintes.
Afin d’être efficace et de bien voir de quelle manière les charges sont transmises, l’impact des voiles
non plombés d’un étage à l’autre est représenté en hachures sur les différents étages. Le rez-de-
chaussée et le sous-sol en particulier présentent des changements au niveau de l’emplacement de
certains voiles.
La principale différence entre la méthode manuelle et le calcul effectué par le modèle Robot se
trouve dans le choix du sens de portée des dalles. Dans le modèle, le sens de portée n’est pas pris en
compte alors que manuellement il l’est. De manière générale lorsque le sens de portée est déterminé
suivant une direction principale, il est admis que les deux éléments porteurs reprennent chacun la
moitié de la charge de la portée (pour une charge uniformément répartie). Ensuite les deux éléments
« non porteurs » de la dalle reprennent tout de même une partie de la charge. En principe, les
charges se diffusent suivant une répartition trapézoïdale. La Figure 5-1 ci-dessous récapitule la
méthode utilisée. Elle représente l’exemple de la dalle haute du rez-de-chaussée.
Cependant, pour une raison de simplification des calculs, une bande forfaitaire d’un mètre de
large est prise en compte pour la descente de charges sur les éléments « non porteurs » des dalles.
Les éléments porteurs quant à eux reprennent les charges de la moitié de la travée sans tenir compte
de la répartition trapézoïdale des charges. La répartition se fait donc comme indiqué sur la Figure 5-2
ci-dessous.
Cette simplification permet de gagner beaucoup de temps. En effet, par ce biais-là, les charges
linéiques transmises dans les voiles sont uniformes, alors qu’elles ne le seraient pas si la répartition
en triangle était prise. Il en résulte qu’une seule valeur de charge est prise le long de chaque voile.
De plus, cette méthode prend en compte les charges une deuxième fois sur la bande forfaitaire
d’un mètre ce qui augmente la valeur de la charge réelle. Elle place donc le dimensionnement des
fondations en sécurité (légèrement surdimensionnées). Les détails de la descente de charges
manuelle se trouvent dans l’annexe K.
À première vue, une incohérence apparaît. En effet, la descente des charges permanentes est
plus ou moins égale dans les deux configurations avec même un léger surplus pour la descente de
charges du modèle Robot. Ceci va à l’encontre de l’hypothèse établie auparavant selon laquelle la
descente de charges manuelle est plus défavorable que celle donnée par le modèle informatique.
Après analyse du modèle, il apparaît que le poids de la structure sur le modèle Robot est
également surévalué. En effet, toutes les zones de recoupements dalle/voile, poutre/dalle ou encore
poutre/voile sont des zones dans lesquelles le poids de la matière est pris en compte deux fois.
Cependant, la démarche utilisée pour la descente de charges manuelle est sensiblement la même
que pour le modèle Robot. En effet, le poids des dalles et des voiles ont été calculés entre axe des
différents éléments comme indiqué sur la Figure 5-3 ci-dessous.
La seule différence significative se trouve au niveau de la charge prise en compte pour les
poutres. Dans la descente de charges manuelle il n’y pas de dédoublement de la charge alors que sur
le modèle Robot, les poutres sont modélisées toute hauteur pour ne pas perdre en rigidité.
De plus, la partie centrale du bâtiment est composé d’un plancher soutenu par des poutres
espacées de 1,35 m. Ce réseau de poutre étant assez conséquent, le surplus de masse qu’il apporte
au modèle Robot est non négligeable.
À chaque étage, 14 poutres d’une longueur totale de 29,70 m sont à dénombrer (voir Figure
5-5). Le surplus de masse calculé à chaque étage (du R+2 au R+6) est donc déterminé par le calcul
suivant.
⁄ (5.1)
Ce plancher étant situé sur cinq étages (de R+2 à R+6), le surplus de masse calculé par robot est
d’environ 1600 kN. Et ce calcul ne prend en compte que la partie centrale du bâtiment. Beaucoup
d’autres poutres de situent encore dans les deux « tours » en bordures. Ceci explique pourquoi les
résultats des deux descentes de charges sont plus ou moins identiques, ou du moins pourquoi la
descente de charges manuelle n’est pas plus importante.
La descente des charges d’exploitation, quant à elle vérifie bien l’hypothèse de départ
puisqu’elle est supérieure d’environ 10% par le calcul manuel. Ceci correspond à la prise en compte
des charges sur la bande forfaitaire de un mètre de chaque côté de la dalle reposant sur les éléments
« non porteurs » comme décrit précédemment.
Finalement, en combinant les deux charges aux ELS, la descente de charges manuelle est plus
importante de 1,40 % par rapport au modèle calculé sur Robot (cf. Tableau 5-1).
Figure 5-6 : Comparaison des charges aux appuis après descente de charges manuelle et informatique
En premier lieu, il apparaît que la partie centrale du bâtiment est plus chargée par le modèle
informatique. Cette zone est entièrement supportée par des poteaux sur toute la hauteur du
bâtiment. La différence se trouve donc essentiellement dans la double prise en compte du poids des
poutres sur le logiciel de calculs comme décrit précédemment.
En ce qui concerne les deux tours en bordure du bâtiment, il apparaît que la zone avec le plus
grand écart entre la descente de charges Robot et la descente de charges manuelle (plus chargée sur
Robot) se trouve au niveau du noyau central, c'est-à-dire la zone la plus rigide du bâtiment
(comportant l’ascenseur, la cage d’escalier). Les appuis en bordure, quant à eux, sont plus chargés
avec la descente de charges manuelle, notamment au niveau des dalles portées entre les files B1-B3
et H1-H3 (voir Figure 5-6). Le poids du bâtiment dans cette zone est repris par des poteaux au niveau
du rez-de-chaussée et du premier étage.
Ainsi, le constat met en exergue le fait que le modèle Robot a tendance à transmettre les
différentes charges vers les éléments les plus rigides de la structure, c'est-à-dire vers les voiles plutôt
que vers les poteaux dans le cas de ce bâtiment.
Figure 5-7 : Comparaison des charges sur appuis élastiques et infiniment rigides
Les charges sous poteaux sont sensiblement les mêmes (partie centrale et dalle portée).
Ensuite, les appuis en bordures du bâtiment sont plus chargés lorsqu’ils sont modélisés rigides, alors
que ceux se trouvant dans le noyau central sont plus chargés lorsqu’ils sont modélisés élastiques. Ce
qu’il est intéressant de remarquer vient de la valeur de la charge appliquée à chaque appui. En effet,
il apparaît que, plus la charge est importante à un appui (la fondation et sa raideur sont donc
également plus importantes), moins il sera chargé lorsqu’il est modélisé avec un coefficient
d’élasticité et vice versa. L’annexe M récapitule cette comparaison entre appuis rigides et élastiques.
Le modèle avec appuis élastiques permet donc une meilleure répartition des efforts sur toute la
structure et est plus proche de la réalité.
5.3.4. Synthèse
D’un côté, le modèle informatique donne plus de possibilités de calculs et ce plus rapidement,
en particulier pour calculer les sollicitations sous actions sismiques, ce qu’il n’est pas possible de
calculer à la main.
De l’autre côté, la descente de charges manuelle permet de mieux représenter la manière dont
les charges se transmettent jusqu’aux fondations notamment en indiquant le sens de portée des
dalles. Elle évite également de compter deux fois le poids de certains éléments, ce que le modèle
informatique ne fait pas au niveau de l’intersection des différents éléments. Enfin, elle permet aussi
de retrouver rapidement quelles charges s’appliquent sur un élément isolé de la structure en vue de
son dimensionnement.
Finalement, les deux descentes de charges se complètent et aucune ne peut être qualifiée de
plus juste ou de plus utile. De plus, le fait d’avoir ces deux versions permet de trouver d’éventuelles
erreurs, soit de modélisation sur le modèle informatique, soit de calculs dans la descente de charges
manuelle. Ceci permettant d’éviter des erreurs certaines dans la suite du projet.
Cela est vrai pour les deux bâtiments ainsi que pour le parking souterrain. Seules les dalles
portées au niveau des restaurants du rez-de-chaussée seront fondées dans les limons de moins
bonne qualité (contrainte admissible au sol aux ELS : 250 kPa). Pour ce faire, elles devront satisfaire
aux préconisations de l’étude de faisabilité géotechnique, à savoir un niveau d’assise entre 2,5 et 2,8
m de profondeur tout en respectant un minimum de 50 cm d’ancrage.
Les combinaisons d’actions accidentelles à prendre en compte pour les fondations sont les
suivantes :
En compression :
(6.1)
PS 92, 9.5.1.1
Au soulèvement :
(6.2)
PS 92, 9.5.1.1
6.2. DIMENSIONNEMENT DES FONDATIONS
Dans un premier temps, les fondations seront dimensionnées aux ELS. Ensuite, les résultats
trouvés seront vérifiés et réajustés si besoin, suivant l’action sismique afin de voir son influence.
: :
( ) (6.3) ( ) (6.9)
( ) (6.4) ( ) (6.10)
(6.5) (6.11)
: :
(6.6) (6.12)
(6.7) (6.13)
( ) ( )
(6.8) (6.14)
Avec :
et sont respectivement les contraintes maximales et minimales du diagramme des
contraintes normales appliquées par la semelle de fondation sur le sol.
Figure 6-4 : Modélisation de la surface d’application de la contrainte de référence suivant le modèle de Meyerhof
(6.15)
( )( )
( ) (6.16)
Avec
: contrainte de rupture du sol sous charge verticale centrée
: contrainte verticale effective après travaux au niveau bas de la fondation en faisant
abstraction de celle-ci
: coefficient dépendant de l’inclinaison de la charge et de la géométrie du sol de fondation
(égal à 1 dans ce cas)
: facteur partiel pour la résistance à la compression simple
La contrainte admissible peut donc être définie à différents états limites. L’étude
géotechnique de Crystal Park [4] donne la valeur admissible aux ELS :
(6.17)
Étude géotechnique, 11.4
Il faut aussi connaître la contrainte admissible aux ELA pour les combinaisons sismiques. Pour
cela, il suffit de changer le facteur partiel qui est fonction de l’état limite considéré. Le fascicule
62 titre V et le PS 92 donne les différentes valeurs qu’il peut prendre :
Valeur Référence
2 Fascicule 62 titre V, B.3.1.1.
3 Fascicule 62 titre V, B.3.1.2.
1.5 PS 92, 9.5.1.1.
Figure 6-5 : Valeurs de aux états limites
En faisant le rapport :
(6.18)
Finalement, l’action sismique devient dimensionnante lorsque la contrainte qu’elle induit est
plus de 2 fois supérieure à la contrainte induise par les charges aux ELS.
Figure 6-6 : Schéma pour la détermination des dimensions des fondations superficielles
Figure 6-7 : Schéma de principe du calcul des fondations par la « méthode par superposition »
Les résultats trouvés par cette méthode ont été modélisés en plan sur la Figure 6-8 ci-dessous.
Elle met en exergue les dimensions en plan (cm) des fondations qui ont été trouvées. Seule la moitié
du bâtiment est visible sur cette figure, car le bâtiment est symétrique. L’annexe O : « Plans des
fondations superficielles » permet de voir le plan en entier.
Figure 6-9 : Schéma de principe du calcul des fondations par la « méthode sans superposition »
Cette méthode est très contraignante, notamment car il est beaucoup plus difficile de tenir
compte de la diffusion des charges ponctuelles dans les voiles (cf. annexe N). Finalement, seule la
zone mise en évidence sur la Figure 6-10 a été modifiée par rapport aux résultats trouvés par la
méthode par superposition. Cette configuration est plus judicieuse car les poutres voiles qui se
trouvent dans la zone modifiée ne reprennent des charges que de l’étage supérieur (file B17-H17 sur
Figure 6-1). L’essentiel des charges est donc reprise par les semelles avoisinantes.
À contrario, pour le reste de la structure, il est plus judicieux de placer des semelles filantes
sous les voiles car ils sont plombés sur toute la hauteur du bâtiment ou presque et reprennent donc
des charges beaucoup plus importantes. De plus, le fait d’avoir des charges réparties plus
équitablement, permet d’avoir un excentrement de la résultante des charges sur la semelle inférieur
à celui trouvé lorsque des charges avoisinantes ont des valeurs totalement différentes. Les semelles
s’en trouvent donc affinées, ce qui permet de réduire les volumes de béton.
Dans un troisième temps, il a été mis en comparaison les résultats trouvés pas les deux
descentes de charges manuelle et sur le logiciel Robot ainsi que ceux trouvés sous actions sismiques
grâce à ce même logiciel. Il est rappelé ici que les réactions dues à l’action sismique la plus
défavorable doivent être deux fois supérieures à celles calculées aux ELS (cf. 6.2.2) pour être
dimensionnantes. Les résultats de cette comparaison se trouvent dans l’annexe P.
La conclusion principale à en retenir est la suivante : La descente de charges faite par le logiciel
Robot aux ELS est toujours dimensionnante devant le cas sismique le plus défavorable. Le cas le plus
défavorable reste donc toujours celui obtenu par la descente de charges (manuelle ou logiciel
Robot). La Figure 6-10 ci-dessous représente en rouge les fondations dont les dimensions ont dû
être modifiées pour reprendre les charges des cas les plus défavorables.
Les principales modifications ont lieu au niveau de la partie centrale du bâtiment. Cela peut être
expliqué par le fait que les charges prises en compte par le logiciel Robot dans cette partie du
bâtiment sont plus importantes que dans la réalité, comme expliqué au paragraphe 5.3.1.
Ensuite, la charge dans le voile de la cage d’escalier (File E8-G8 sur la Figure 6-11) est également
plus importante dans le modèle Robot. En effet, pour la descente de charges manuelle, seul son
poids propre a été pris en compte, en considérant que la totalité de la charge des escaliers était
reprise par les voiles constituants la cage (voiles D6-H6 et D9-H9).
Enfin, le dernier changement est à noter au niveau des voiles B9-C9, C9-C11 et B11-C11 (cf.
Figure 6-11) où une légère augmentation de la largeur des semelles est à noter.
Pour le reste, le dimensionnement effectué aux ELS trouvé par la descente de charges manuelle
reste inchangé.
Critères de régularité en plan (PS 92, 6.6.1.3.1.1) Critères de régularité en plan (EC 8-1, 4.2.3.2.)
e) (6)
( ) : Rayon de giration massique du
plancher en plan
Critères de régularité en élévation (PS 92, 6.6.1.3.1.2) Critères de régularité en élévation (EC 8-1, 4.2.3.3.)
( ) ( )
f) Un seul retrait dans les 15% inférieurs de S.O (5b) Un seul retrait dans les 15% inférieurs de S.O
la hauteur totale du bâtiment : la hauteur totale du bâtiment :
Pas de spécifications particulières S.O (5b) Un seul retrait situé au-dessus des 15% S.O
inférieurs de la hauteur totale du
bâtiment :
e) Rétrécissement sur une seule façade : S.O (5c) Rétrécissement sur une seule façade : S.O
( ) et ( ) et
( )
Tableau 7-1 : Comparaison des critères de régularité d’un bâtiment à l’Eurocode 8 et au PS 92
Malgré la souplesse relative de l’Eurocode par rapport au PS 92, le bâtiment est considéré
comme irrégulier aussi bien en plan qu’en élévation. À partir de là, l’Eurocode dit de modéliser le
bâtiment dans l’espace et d’effectuer une analyse modale. Le coefficient de comportement, quant à
lui, prend une valeur minorée. Ce constat est récapitulé dans le Tableau 7-2 ci-dessous.
Finalement, le modèle Robot sera repris en changeant les paramètres pour s’accorder avec les
Eurocodes.
(7.2)
√
PS 92, 6.6.1.3.1.1
Ce critère avait en effet été jugé non respecté (cf. 2.3.3.1 et Tableau 7-1 critère e) en plan)
7.1.3.2.1. Définition
L’Eurocode 8-1 partie 5 (bâtiment en béton) répartit les structures en trois classes de ductilité :
Ductilité limitée (DL)
Ductilité moyenne (DCM)
Ductilité haute (DCH)
Les bâtiments peuvent être conçus avec une capacité de dissipation limitée (DCL) uniquement
dans les cas de faible sismicité (NF EN 1998-1, 5.2.1 alinéa (2)P). La valeur maximale de l’accélération
de calcul pouvant être prise en compte pour ce cas est donnée par :
(7.3)
Avec , l’accélération de référence au niveau d’un sol de classe A en zone de sismicité faible
(2).
Arrêté du 22 octobre 2010, article 4
Finalement,
(7.4)
Le bâtiment de cette étude ne peut donc pas être dimensionné avec des éléments à ductilité
limitée (DCL).
En ce qui concerne les classes de ductilité moyenne (DCM) et de ductilité haute (DCH), les
critères à prendre en compte pour rentrer dans une catégorie ou dans une autre sont donnés
respectivement dans les parties 5.4 et 5.5 de l’Eurocode 8-1. Une étude comparative est faite pour
ces deux classes de ductilité. Pour résumer, des contraintes au niveau de la géométrie des différents
éléments et des matériaux déterminent dans quelle classe de ductilité la structure peut se placer.
Ensuite, il existe toute une série de critères de dimensionnement à respecter pour satisfaire à la
classe de ductilité choisie. Ici, seules les contraintes géométriques et de matériaux sont prises en
compte pour déterminer dans quelle classe de ductilité se trouve le bâtiment.
À savoir que, tous les critères contenus dans le Tableau 7-3 ci-dessous ne concernent que les
éléments sismiques primaires de la structure. Les éléments primaires sont définis comme faisant
partie du système résistant aux actions sismiques du bâtiment (NF EN 1998-1, 4.2.2(1)P). Tous les
éléments du bâtiment seront ici considérés comme primaires. En effet, ils ont tous été modélisés lors
des calculs au PS 92 et participent donc bien au contreventement de la structure. La comparaison
avec l’Eurocode serait moins juste si certains éléments étaient considérés comme secondaires.
7.1.3.2.2. Tableau comparatif des classes de ductilité moyenne (DCM) et haute (DCH)
NF EN 1998-1
NF EN 1998-1
Satisfaisant
Satisfaisant
Ductilité moyenne (DCM) Ductilité haute (DCH)
Énoncé de l’exigence
Alinéa
Alinéa
Énoncé de l’exigence
5.5.1.1
dans les zones critiques
Dans les zones critiques, acier de classe B ou C doit
(3)P OK (3)P Dans les zones critiques, acier de classe C doit être utilisé OK
être utilisé
(4)P Treillis soudé utilisable si 2(P) et 3(P) sont satisfaits OK Pas de spécifications particulières S.O
Poutres
Pas de spécifications particulières S.O (1)P Largeur de poutre minimum : 200mm OK
Pas de spécifications particulières S.O (2)P Rapport largeur/hauteur de la poutre doit satisfaire ( )
N.V.
5.4.1.2.1
5.5.1.2.1
Excentricité limitée entre axe du poteau et axe de la
1(P) OK (3)P Idem OK
poutre
Excentricité de 1(P)
(2) : plus grande dimension de la section du poteau OK (4)P Idem OK
Poteaux
Pas de spécifications particulières S.O (1)P Dimension minimale de la section des poteaux : 250 mm OK
5.4.1.2.2
5.5.1.2.2
Murs ductiles
Concerne les murs sismiques non couplés, avec encastrement
Pas de spécifications particulières S.O (1)P complet à leur base (murs supportés par des poutres ou des dalles
non admis)
5.4.1.2.3
5.5.1.2.3
Règles spécifiques pour les poutres supportant des éléments verticaux discontinus
Murs structuraux non supportés par des poutres ou
(1)P (1)P Idem
des dalles
Poutre supportant des poteaux :
5.4.1.2.5
5.5.1.2.4
{ } (7.5)
NF EN 1998-1, 5.4.1.2.1 (3)P, équation (5.6)
Murs ductiles
{ } (7.7)
NF EN 1998-1, 5.4.1.2.3 (1), équation (5.7)
{ } (7.8)
(7.9)
La valeur de base du coefficient de comportement , est donnée par le Tableau 7-4 ci-dessous.
Seuls deux critères ne sont pas vérifiés pour que le bâtiment puisse être classé à ductilité haute
(DCH). Ils concernent la présence de murs non couplés ou supportés par des poutres. En considérant
que ces murs représentent une part minoritaire sur toute la structure, le bâtiment rentre dans la
classe de ductilité haute (DCH).
De plus, il est constitué d’un système à noyau et sachant qu’il n’est pas régulier en élévation, la
valeur de doit être réduite de 20 % (NF EN 1998-1, 5.2.2.2 (3)) :
(7.11)
Le coefficient représente le mode de rupture prédominant dans les systèmes structuraux de
murs. Dans le cas d’un système à noyau, il est égal à :
( )
(7.12)
NF EN 1998-1, 5.2.2.2, équation (5.2)
: Rapport de forme prédominant des murs du système structural
∑ ∑
(7.13)
NF EN 1998-1, 5.2.2.2, équation (5.3)
: longueur de la section du mur i
: hauteur du mur i
Les résultats réduits pour les panneaux sur le modèle Robot renseignent la longueur et la
hauteur de chaque mur. Finalement,
(7.14)
D’où :
( ) ( )
(7.15)
Et enfin,
(7.16)
La valeur calculée du coefficient de comportement est trop basse, la valeur minimale requise
est donc prise pour la suite des calculs.
(7.17)
7.1.4. Charges
Les charges à prendre en compte sont décrites dans l’Eurocode NF EN 1991-1-1 pour la plupart.
Les charges d’exploitation peuvent être réduites en leur appliquant les coefficients suivants.
Un coefficient de réduction peut être introduit pour les charges d’exploitation des catégories
A, B, C3, D1 et F selon l’annexe nationale de L’Eurocode NF EN 1991-1-1. Il s’applique essentiellement
pour des zones d’application de charges de superficie assez importante.
(7.18)
NF EN 1991-1-1, 6.3.1.2(6.1) & NF P 06-111-1, Clause 6.3.1.2(10)
: Nombre d’étages (>2) au-dessus des éléments structuraux chargés de la même catégorie
Ces coefficients existaient déjà dans les précédentes normes et leurs définitions étaient
similaires à celles-ci. N’ayant pas été pris en compte pour les calculs sur le modèle au PS 92, ils ne
seront pas non plus appliqués sur le modèle à l’Eurocode afin d’avoir les mêmes données de départ
pour effectuer la comparaison.
La liste suivante résume les charges prises en compte pour le calcul à l’Eurocode et rappelle les
charges utilisées pour le calcul au PS 92. Seules les charges d’exploitation sont ici énumérées car les
charges permanentes restent inchangées
NF P
EC
06-001
- Bureaux : 2.5 (2.5) kN/m² NF P06-111-2 6.3.1.2
- Circulations : 2.5 (2.5) kN/m² NF P06-111-2 6.3.1.2
Coefficient d’importance :
Arrêté du 22 octobre 2010, article 2 & NF EN 1998-1, 4.2.5 (5)
(7.21)
NF EN 1998-1, 3.2.1.
(7.22)
Les équations de ce spectre au niveau du palier (cf. Figure 7-2) en fonction de la période au PS
92 et à l’Eurocode sont respectivement :
( ) (7.25)
( ) (7.26)
Dans le cadre de cette étude, la période du mode fondamentale est de T = 0.50 s et toutes les
périodes des modes suivants sont plus faibles. D’après les résultats trouvés, comme le montre la
Figure 7-2, l’accélération de calcul du mouvement sismique est plus importante et donc plus
défavorable aux Eurocodes (pour une période inférieure à T = 1,20 s) qu’au PS 92.
∑ ∑ (7.27)
NF EN 1998-1,3.2.4 (3.17)
H Toit 0 0
A, B Toit 1.0 0.3 0.3
C Toit 1.0 0.6 0.6
A, B Étages à occupations 0.8 0.3 0.24
corrélées
C Étages à occupations 0.8 0.6 0.48
corrélées
D, F 1.0 0.6 0.6
E et archives 1.0 0.8 0.8
Tableau 7-5 : Coefficients de combinaison
Les valeurs du coefficient de combinaison sont bien plus importantes que la valeur utilisée
selon le PS 92 qui était de 0,2 (cf. partie 3.3.2) pour toute la structure. Au final, aux Eurocodes, la part
des charges d’exploitation prise en compte pour le calcul en situation sismique est plus importante.
Dans ce projet, les hypothèses de base pour l’action sismique sont donc défavorables par rapport au
PS 92 (pour les faibles périodes).
√
(7.29)
√
(7.30)
√
(7.31)
√
(7.32)
NF EN 1998-1, 4.3.3.5.1
( { }) : Valeur de calcul des effets des composantes de l’action sismique selon les
trois directions.
∑ ∑ (7.33)
NF EN 1990, 6.4.3.4(6.12b)
Les combinaisons ELA au soulèvement les plus défavorables sont les mêmes au PS 92 et aux
Eurocodes. Au PS 92, il y a une distinction des combinaisons pour les fondations et pour la structure,
ce qui n’est pas le cas aux Eurocodes. De plus, dans les deux cas, la part des charges d’exploitation à
prendre en compte selon l’Eurocode est beaucoup moins importante et donc favorable par rapport
au PS 92. Le Tableau 7-7 ci-dessous compare les différentes combinaisons d’actions à prendre en
compte.
PS 92 NF EN 1990
ELA (Voiles)
ELA (Fondations)
ELA (soulèvement)
Tableau 7-7 : Comparaison des combinaisons d’actions
PS 92 Eurocode 8 Écart
[cm] [cm] [%]
Direction X 3.5 3.4 -2.9%
Direction Y 3.4 3.2 -5.9%
Tableau 7-8 : Comparatif des déplacements maximaux
Les résultats sont sensiblement les mêmes, même si une légère diminution est à noter pour le
modèle Eurocode. D’un côté, l’accélération spectrale est plus importante aux Eurocodes (cf. Figure
7-2) pour les périodes inférieures à la période du mode fondamentale (T = 0.51s). De l’autre, les
charges d’exploitation prises en compte dans le calcul sont beaucoup moins importantes.
Finalement, les différences trouvées dépendent de ces deux paramètres. Les déplacements, selon les
cas, peuvent donc être aussi bien favorables que défavorables pour l’une ou l’autre norme.
Il faut savoir que pour le calcul des déplacements, le coefficient de comportement n’est pas
pris en compte. Or s’il est retiré de l’équation du spectre de calcul, les équations (7.25) et (7.26)
deviennent respectivement :
( ) (7.35)
( ) (7.36)
Les deux spectres sont presque identiques, mais le palier dans le cas à l’Eurocode reste
légèrement défavorable mais seulement pour les périodes inférieures à 0,45 s (cf. Figure 7-3). Pour
ce projet, le mode fondamental, c’est-à-dire celui qui cause le plus de déplacements, a une période
supérieure (T=0,50 s). Le mode fondamental, lorsque le coefficient de comportement n’est pas pris
en compte est donc défavorable au PS 92. Cela peut expliquer pourquoi les déplacements sont
légèrement moins importants sur le modèle à l’Eurocode.
La condition est largement respectée. Le joint séparant les deux unités pourrait même être
réduit car l’Eurocode ne spécifie pas de dimensions minimales à donner au joint sismique.
Les charges permanentes restent inchangées (sauf modification mineure faite entre les deux
modèles) alors que les charges d’exploitation diminuent d’environ 4%. Ce résultat s’explique par le
fait que certaines charges d’exploitation changent entre les deux normes, c’est notamment le cas
pour les restaurants (Q = 2.5 kN/m² contre 4.0 pour la NF P 06-001, cf. (7.24)).
minimum PS
accidentelle
accidentelle
accidentelle
accidentelle
Eurocode 8
Eurocode 8
maximale
minimum
Localisation
Charge
Charge
Charge
Charge
Ecart
Ecart
N°
92
92
Appui
CAS [kN] CAS [kN] [%] CAS [kN] CAS [kN] [%]
H14 2204 45 2 694 54 2 664 -1.1 41 520 67 185 -64.4
H14' 2784 47 2 452 61 2 409 -1.8 31 554 57 259 -53.2
H17 2211 45 4 514 61 4 647 2.9 41 -207 57 -829 -300.5
H17' 2090 47 4 969 61 5 089 2.4 31 -96 57 -762 -691.3
H3 2169 46 4 280 55 4 364 2.0 42 -340 68 -889 -161.9
H3' 2711 48 4 270 62 4 329 1.4 32 -302 62 -839 -177.8
H6 2174 46 4 534 55 4 512 -0.5 42 348 68 -237 -168.1
H6' 2714 48 4 522 62 4 504 -0.4 32 356 58 -224 -162.9
H9'-G9' 2990 48 1 406 62 1 333 -5.2 32 396 58 262 -33.8
I12 1990 45 542 54 447 -17.5 41 291 67 276 -5.3
I12' 1986 47 530 61 435 -17.9 31 293 57 280 -4.4
I16 39303 47 212 61 187 -11.8 31 97 57 86 -11.3
I16' 39304 47 308 61 288 -6.5 31 97 57 71 -26.8
I17 2135 43 451 61 453 0.5 31 41 57 -10 -124.6
I7 1985 48 544 62 463 -14.9 32 279 58 258 -7.5
I7' 1989 46 540 55 462 -14.5 42 278 68 257 -7.6
J12 894 45 4 462 54 3 363 -24.6 41 2 380 67 2 489 4.6
J12' 896 47 4 461 61 3 359 -24.7 31 2 378 57 2 488 4.6
J16 39299 45 320 54 261 -18.4 41 202 67 200 -1.0
J16' 39300 47 341 61 285 -16.5 31 207 57 199 -3.9
J17 897 47 1 658 61 1 467 -11.5 31 703 57 598 -14.9
J17' 898 47 2 056 61 1 866 -9.2 31 764 57 606 -20.7
J3 2659 46 1 095 55 1 052 -3.9 42 209 68 112 -46.4
J3' 2670 48 1 093 55 1 048 -4.1 32 217 68 120 -44.7
J4 2664 46 1 137 55 999 -12.1 42 659 68 602 -8.6
J4' 2674 48 1 136 55 995 -12.4 32 662 68 608 -8.2
J7 893 46 4 449 55 3 371 -24.2 42 2 390 68 2 492 4.3
J7' 895 48 4 455 62 3 370 -24.4 32 2 389 58 2 491 4.3
K12 1988 48 592 62 446 -24.7 32 332 58 340 2.4
K16 39302 45 217 54 182 -16.1 41 139 67 134 -3.6
K7 1987 47 608 61 461 -24.1 31 339 57 351 3.5
TOTAL 164 796 154 135 -6% 40 030 26 452 -34%
Tableau 7-10 : Comparaison des réactions d’appuis sous actions sismiques
En ce qui concerne les réactions maximales, la plupart des appuis sont moins sollicités à
l’Eurocode. Sur la totalité du bâtiment une réduction de 6% en moyenne est observée. Quelques
exceptions où les réactions sont plus importantes sont tout de même à noter (en rouge dans le
Tableau 7-10 et l’annexe Q), mais restent dans des proportions très faibles (moins de 5 %
d’augmentation pour le cas extrême). Cette différence vient de la définition des combinaisons qui
diffère entre les deux normes, comme le rappelle le Tableau 7-11.
PS 92 Eurocode 0
ELA (Fondations)
Tableau 7-11 : Combinaisons d’actions pour les fondations
L’Eurocode réduit fortement la part des charges d’exploitation dans les combinaisons d’actions
mais l’action sismique est plus défavorable à cause de l’augmentation de l’accélération spectrale (cf.
Figure 7-2), du moins pour les périodes inférieures à T = 1,20 s.
Le soulèvement, quant à lui, augmente de plus de 30% par rapport aux résultats trouvés avec le
PS 92. Cette différence ne peut être expliquée que par l’action sismique qui est différente à
l’Eurocode et au PS 92. En effet, la combinaison à prendre en compte est la même selon les deux
normes, sachant que les charges permanentes ne changent pas d’une norme à l’autre.
ELA (soulèvement)
Tableau 7-12 : Combinaison d’actions pour le soulèvement
CONCLUSION
Ce projet a permis d’effectuer l’analyse sismique d’un projet de construction d’un bâtiment en
béton armé situé en zone de sismicité modérée (zone 3). La structure de celui-ci ayant été jugée
irrégulière selon les règles de construction parasismique PS 92, une modélisation 3D sur le logiciel
Robot Structural Analysis a dû être effectuée. Afin de respecter au mieux les conditions du terrain
dans la réalité, les appuis de la structure ont été modélisés avec une rigidité calculée par la méthode
de Newmark-Rosenblueth. Cette dernière prend en compte les caractéristiques du sol ainsi que la
taille des fondations
L’exploitation des résultats donnés par ce logiciel a permis de vérifier plusieurs critères : la
stabilité de l’ouvrage, le respect des déplacements maximaux et le choix des dimensions et
caractéristiques des voiles de contreventement. Le prédimensionnement des fondations montre que
ces dernières permettent de lester le bâtiment contre le soulèvement détecté sous certaines actions
sismiques. Les déplacements maximaux restent quant à eux dans des proportions respectables (3.5
cm contre 9.4 cm admissibles selon le PS 92). Enfin, seuls deux voiles situés au sous-sol ne respectent
pas la contrainte de cisaillement admissible au BAEL 91 rév. 99 sous action sismique. Une solution
envisagée est de les exécuter avec du béton C30/37 en lieu et place du béton C25/30 prévu pour le
reste des voiles de la structure.
Ensuite, la descente de charges manuelle a permis de dimensionner les fondations. Celles-ci ont
ensuite été confrontées aux résultats de la descente de charges Robot et des réactions sous action
sismique. Certaines fondations ont dû être agrandies sous la descente de charges manuelle alors que
l’action sismique n’était jamais dimensionnante.
Enfin, la comparaison à l’Eurocode montre que dans notre cas, l’action sismique est plus
défavorable avec la nouvelle norme comparée à l’ancienne (PS 92). Ce constat-là ne peut cependant
pas ce faire simplement sur la comparaison de l’accélération spectrale qui dans notre cas est
défavorable à l’Eurocode pour les basses périodes des modes propres. En effet, les combinaisons
d’actions diffèrent également et l’Eurocode est plus favorable que le PS 92 puisqu’il ne prend en
compte que 30% des charges d’exploitation contre 80% au PS 92.
Cependant, il n’est pas possible de généraliser ce constat-là. En effet, la définition de l’action
sismique dépend de plusieurs paramètres propres à chaque type de structure et de terrain étudié. Il
serait donc intéressant d’étudier l’influence de chacun de ces paramètres dans l’ancienne et la
nouvelle réglementation pour évaluer les conséquences qu’aura la nouvelle norme Eurocode pour
les projets à venir.
D’un point de vue personnel, ce projet m’a permis de mettre en application les outils que j’ai
appris tout au long de ma formation tout en me familiarisant avec le monde professionnel. En effet,
j’ai pu être confronté aux problématiques que peut rencontrer un ingénieur et les échanges que j’ai
pu avoir avec l’équipe structure du département bâtiment ont été très enrichissants et me motivent
pour continuer dans cette voie.
BIBLIOGRAPHIE
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NF P 06-013, Décembre 1995, 217 p.
[2] MINISTERE D’ETAT. Arrêté du 22 octobre 2010 relatif à la classification et aux règles de
construction parasismique applicables aux bâtiments de la classe dite « à risque normal »,
Version consolidé au 29 juillet 2011
[3] DAVIDOVICI Victor. La construction en zone parasismique. Paris : Le Moniteur, 1999, 330 p.
[4] SOLEN. Étude de faisabilité géotechnique Crystal Park à Schiltigheim. Mars 2005. 22 p.
(Étude géotechnique la plus proche du site en question dans cette étude)
[5] AFNOR. Bases de calcul des constructions – Charges d’exploitation des bâtiments. NF P 06-
001, 1986, 22 p.
[6] AFNOR. Règles BAEL 91 révisées 99, Règles techniques de conception et de calcul des
ouvrages et constructions en béton armé suivant la méthode des états limites. DTU P 18-
702, Février 2000, 151 p.
[7] AFNOR. Eurocodes structuraux – Bases de calcul des structures. NF EN 1990, Mars 2003, 72
p.
[8] AFNOR. Eurocode 1 : Actions sur les structures. NF EN 1991
[9] AFNOR. Eurocode 2 : Calcul des structures en béton. NF EN 1992
[10] AFNOR. Eurocode 3 : Calcul des structures en acier. NF EN 1993
[11] AFNOR. Eurocode 8 – Calcul des structures pour leur résistance aux séismes. NF EN 1998-1,
Septembre 2005, 182 p.
[12] THONIER Henry. Le projet de béton armé. Edition 1991