Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
July 97
et
M. Chanudet
30-36
LAL/RT 97-03
July 97
FR9903124
M. Chanudet1
Introduction
I.l Introduction
Pour réaliser sur le banc de mesure à Saclay les tests nécessaires à l'étude du coupleur de
TTF (Tesla Test Facility), il faut disposer d'une transition entre un guide d'onde rectangulaire
fermé par une charge adaptée. Cette transition fait partie du banc de mesure, mais ne doit pas
être la cause de limitations en performance: ce sont les caractéristiques HF limites des autres
composants qui doivent être mesurées. Cette transition doit donc résister à une plus forte
puissance et présenter les caractéristiques suivantes: étanchéité au vide, adaptation HF (faible
réflexion et absence d'ondes stationnaires), large bande passante, champ électrique raisonnable,
abscence de multipactor. Dans ce but, la pièce a été conçue en prenant les options suivantes:
a ) Géométrie simple
La transition est en acier inoxydable. Elle consiste en une ligne coaxiale (ou plus simplement
"un coax") branchée perpendiculairement à un guide rectangulaire (cf figure I.l). L'âme du
coax pénètre dans le guide et constitue une antenne permettant la, transmission de la puissance
électromagnétique du coax vers le guide ou vice versa (d'où le nom de transition "antenne") [1]
[2].
e ) Adaptation HF
La longueur de l'antenne et la position du plan court circuit du guide sont les deux paramètres
permettant l'adaptation HF de la transition. Le minimum de réflexion doit être centré sur la
fréquence de fonctionnement l,3GHz et la bande passante doit être supérieure à lOOMHz.
Tout d'abord, les simulations ayant permis de définir les dimensions optimales de la transition
sont présentées. Les caractéristiques HF de cette transition et leur évolution en fonction des
tolérances mécaniques sont ensuite montrées, et le centrage de l'âme est étudiée. A l'heure
actuelle, la réalisation mécanique est en cours et les tests HF bas niveau restent à faire.
ce
Ces deux dimensions sont représentées sur la figure 1.1. L'âme réalise le couplage avec
le guide comme une antenne, l'enfoncement de l'antenne permet ainsi de définir la fréquence
de transmission maximale (et réflexion minimum). Elle doit être enfoncée d'environ À/4. La
position du court circuit, elle, permet d'ajuster la bande passante en largeur et profondeur.
Le code électromagnétique HFSS a été utilisé avec un maillage simplifié (à géométrie rect-
angulaire) présenté en 1.1. Les paramètres de la transition sont simulés en variant les positions
de L et CC. Les fluctuations du coefficient de réflexion données par les valeurs de la matrice
de transfert S sont principalement observées autour de la fréquence de fonctionnement l,3GHz.
Les positions optimales de L et CC sont obtenues par approches successives.
s,, CC=45.mm CC=50.mm
0.12
0.12 -
:
0.1 -
O.i -
/
0.08
0.08
0.06 i
• » • • - - <
y ' " "
0.06 -
i
_.i
•/ 0.04
0.04 -
- \, - - . • : •.:•:.: H
\
0.02 h
0.02 - 20001 2000t
0 i i i i
i i i
i 1 i i i i 1 i i i i
0 " l 1 1 1 . . . . , 1, , I , 1 , , , ,
41 42 43 44 45 46 39 40 41 42 43 44
L (en mm) L (en mm)
(a) en fonction de L pour CC—45mm (b) en fonction de L pour CC=50mm
etf=l,3GHz et f=l,3GHz
S,, CC=45.mm CC=50.mm
0.3 0.3
L=42,mm L-40.nim
0.25 l..~43.mm 0.25 l..=-1 l.mni
L=42.mrn
0.2 0.2
0.15 4 0.15
0.1
yy 0.1
, • •
0.05 0.05
I i i i i I I ^rwf I i i I i, I i t
0 0
1100 1200 1300 1400 1500 1600 1100 1200 1300 1400 1500 1600
MHz MHz
(c) en fonction de f pour CC=45mm (d) en fonction de f pour CC =50mm
et L=Jj2n~im et 43mm et L=40mm., 41mm, et 42mm.
Figure 1.2: Variations de S\\ de la transition "antenne" simplifiée avec un maillage grossier de
2000 tétraèdres
Le court circuit. CC étant à 45mm et 50mm de l'axe du coax, les schémas I.2.a.b.c.d montrent
les variations de Su en fonction de L et de la fréquence / . Les simulations sont effectuées avec
un maillage grossier d'environ 2000 tétraèdres. Il apparaît que la réflexion est minimum autour
de //=42mm pour les deux cas et que la bande passante est piquée sur l,3GHz et régulière pour
CC'=45mm.
Une autre étude est donc réalisée en choisissant L=42mm et en faisant varier CC entre 45mm
et 48mm (cf figure 1.3.a). Pour des maillages de 15000 et 17000 tétraèdres, il apparaît que la
position CC=46,8mm est le bon choix.
L=42mm CC=46.8mm
s,, o.i
[ME
0.09 15000 i.
0.03
l7000t
"*.<.. 0.08
0.025 T — •
0.07 k\
Ê x \ \
0.06
0.02 \
\ P • Ê \ v \
M,..,
0.05 y
0.015 A
0.04 : K> \
\ ;
; \ \
0.03
0.01 170001 .... v
'_ 1 h.-.,..-.*. ! 5000 t 0.02 ^ WA
0 46 46.5 47 40 41 , . . 42
, 43 44
CC (en mm) L (en mm)
(a) en fonction de CC pour L=Jt2mm (b) en fonction de L pour CC=46,8mm
et f=l,3GHz et f=l,3GHz
Figure 1.3: Variations de S\\ de la transition "antenne" simplifiée avec des maillage fins de
15000 et 17000 tétraèdres
Enfin pour cette dernière valeur CC=46,8mm, la longueur L est changée entre 40mm et
44mm (schéma I.3.b). Le minimum de réflexion est obtenu pour Z/=42,6mm.
Finalement est retenue comme optimum la transition possédant les dimensions suivantes:
L=42,6mm et CC=46,8rnm. Ses caractéristiques HF plus complètes (coefficients de la matrice
S et champ électrique) sont explicitées dans le paragraphe suivant.
1.3 Caractéristiques HF
La transition a été simulée soit avec un maillage simplifié soit avec un maillage présentant un
arrondi entre le guide et l'extérieur du coax. Ses caractéristiques HF, coefficients de la matrice
5 et champ électrique, sont étudiés dans les deux cas, comparées et discutées.
CC=46.6mm L=42.6mm
1100 1150 1200 1250 1300 1350 1400 1450 1500 1550 1600
MHz
'12 CC=46.6mm L=42.6mm
I
0.999
-_
r-Jr"
7.../.
/
• • > ; ^ -
-_ 1
0.998
; ï
0.997 : / V\
\ \
0.996
0.995
\ 4 i * \\ \
0.994
: >
• , \
i mai flage
z 1 -)«]«>
• *
0.993 mailiaae 9
; j
0.992 2 S
0.991
:
, , , , . . . . i i i i t i i i i l i l i i i i
0.99
1100 1150 1200 1250 1300 1350 1400 1450
1550 1600 1500
MHz
Figure 1.4: Variation des coefficients Su et S 12 en fonction de la fréquence pour les deux mail-
lages de la transition "antenne"
et A2 = J^ (L4)
enlnb/a
avec r la coordonnée radiale, z la direction de propagation, A la longueur d'onde et W, l'énergie
moyenne par période traversant la section. Le champ électrique est inversement proportionnel
à. r; il augmente donc quand le rayon diminue et est maximum au niveau de l'âme. Il vient:
1/4
(1.5)
na2 In b/a
W
et (1.6)
V 7r6 2 ln6/a'
Dans le vide, l'application numérique avec a=13,4mm et 6=30,8mm donne:
(1.9)
Ht Ha
(1.10)
E (1.15)
Emin = (1.16)
Dans le cas du guide d'onde normalisé WG650 de dimensions a=82,5rrim et 6=165,lmm
placé dans le vide, ces formules donnent:
' (1.17)
Des exemples de valeurs numériques sont notés dans le tableau 1.2.
9
1. SOOOc+M
I.35OOC+O3
l.200Oc*O3
1 .OSOOc+0.1
'J.OOOOc+02
7 . SOOOC-HJ2
fi.OOOOc*02 1
4.5(XMIc*O2
1.000<>c«02
1.?OOOc*02
o.ocxxicton
y <>
, ;
c
Figure 1.5: Coupe transversale du module du champ électrique simulé par HFSS dans la transition
"antenne "
Sn
L CC 5500 7000 8700
[mm] [mm] tétraèdres tétraèdres tétraèdres
41,6 46,8 0,0238 0,0289 0,0282
42,1 46,3 0,0153 0,0177 0,0193
42,1 46,8 0,0111 0,0125 0,0140
42,1 47,3 0,0096 0,0118 0,0118
42,6 45,8 0,0120 0,0123 0,0139
42,6 46,3 0,0062 0,0054 0,0059
42,6 46,8 0,0072 0,0037 0,0024
42,6 47,3 0,0123 0,0114 0,0106
42,6 47,8 0,0223 0,0185 0,0183
43,1 46,3 0,0169 0,0148 0,0146
43,1 46,8 0,0231 0,0192 0,0176
43,1 47,3 0,0253 0,0225 0,0227
43,6 46,8 0,0325 0,0330 0,0325
10
L=42.6mm CO~4 8.6mm
-15
-20 7
-25
-.30
-35
-40 • ;
--15 X....S
•
t
-50
\
-55
, ,, , ,, , ,, , , , . . 1 , , , , , ,
Pour des déplacements du court circuit CC inférieurs à lmm, \p\ reste en dessous de -35dB.
Pour une variation de la longueur de l'âme L inférieure à 0,5mm |p| ne dépasse pas -35dB et
pour lmm il reste inférieur à -30dB.
L'ensemble de cette transition autorise des tolérances mécaniques de l'ordre de l/10 e de mm
et devrait permettre un réglage HF satisfaisant les critères requis pour les tests forte puissance.
a =b (1.19)
11
(a.) avec la transition "doorknob" non (b) avec la transition "doorknob" po-
polarisée. larisée
Figure 1.7: Exemple de tests HF sur la transition "antenne" prévus en puissance
0 615
0 16.
12
En prenant comme diélectrique le téflon dont les caractéristiques sont présentées dans le
tableau 1.4, le coax 50O devra posséder les dimensions a'=8,0mm et toujours fr=30,8mm.
Alumine Cuivre Inox Téflon
Résistivité elect. [£2/m] >1012 1J2.10-8 73.10- 8 1016
Perméabilité élect. 8,2-10 1 - 2,6
Rigidité élect. [kV/mm] 10-35 - - 50-170
Tangente de perte 2,5-5.10-4 - - 3.10- 4
Chaleur spécifique [kJ/kg/K] 0,85-0,90 0,71 - 1,
Tableau 1.4: Quelques caractéristiques des matériaux alumine, cuivre,
inox et téflon
13
ne provoquent pas d'échauffement particulier. Ces phénomènes sont rapidement analysés dans
ce paragraphe.
Dans le coax, la diminution de la. puissance transmise est due à deux principaux effets:
dissipation par effet joule dans les parois métalliques et aux pertes diélectriques caractérisées
par t, constante diélectrique complexe du téflon, 3m(ë) = e tan <f> où <f> est appelé angle de perte.
La. puissance perdue s'écrit alors comme :
(1.24)
où ctj est le coefficient d'atténuation par effet joule, ad le coefficient d'atténuation diélectrique,
(. et //, font référence au matériel remplissant le coax, <f> son angle de perte, / la fréquence de
fonctionnement, \ix correspond au métal constituant les parois du coax, et 7 à sa conductivité
électrique.
L'application numérique de ces formules est donnée dans le tableau 1.6.
Considérons l'ensemble de la figure I.9.a. composé théoriquement par: le coax 0 sous vide
avec Zc0, a et 6, la discontinuité géométrique capacitive entre le coax 0 et le coax 1 avec Z c l , a'
et b toujours sous vide (cette discontinuité est presque de longueur nulle), et le coax 2 rempli de
téflon avec Zc2, a' et b.
Les coaxs sont représentés par des lignes d'impédances caractéristiques Zc0, Zc\ et Zc2. Le
passage du coax 0 au 2 est représenté par une capacité C fonction de l'écart des dimensions a-a'.
Le passage du vide au téflon est représenté par un transformateur de rapport "=\/f i:i - H vient
le schéma, équivalent 1.9.b.
14
]
« >,< w >,<'* >
1,-0
V///////X/////////////A//////////, 1
Cet ensemble constitue un quadripole (sans pertes) de matrice de chaîne Chv>t telle que:
ChVit =
o \ f JzZJzTx o \ (1.27)
\/Zco/Zci 0
VZc2/Zc0 0
(1.28)
(1.29)
To + + CWZc0Zc2
\pv,t\ = (1.30)
C2U)2ZCQZC2
\
Selon (1.29), 1a transmission serait totale lorsque le premier terme du dénominateur vérifie
Zca=ZC2 et le deuxième vérifie C=0 donc a'=a d'où Zc^Zc2. Ses deux conditions ne sont pas
compatibles, il y a alors transmission maximum (mais non totale) lorsque a' est légèrement
supérieur à. la valeur correspondant à l'égalité des deux impédances (discontinuité géométrique
diminuée comme C, et impédances relativement proches).
La résolution graphique (voir figure 1.10) des extréma de \tVit\ et \pv,t\ pour Zc0=50Q,
«=13,4mm et 6=30,8mm donne a'=8,lmm proche de a'=8,0mm pour Zc2=50Q.
Ainsi, si une seule rondelle de téflon d'épaisseur de l'ordre du cm est positionnée dans le
coax, il y aura toujours des réflexions résiduelles. Il est alors décidé de placer deux pièces en
téflon dont les réflexions se compensent. L'objet du paragraphe suivant est de déterminer la
distance à. prendre entre ces rondelles.
15
0.7 0.725 0.75 0.775 0.» 0.82» 0.85 0.B7» 0.9 0.925
I p I 0.03 -
0.02 —! :
(m)
Figure 1.10: Variations de \tv<t\ et \pv<t\ en fonction du diamètre interne a' du coax rempli de
téflon
où ij}Q est le déphasage introduit par une rondelle et ipt celui de la ligne. Un rapide calcul montre
que les réflexions se compensent si et seulement si COS(V>Q + V>i)= 0 donc IJ>Q + ^i—n/2 modulo
7T. Et l'ensemble devient équivalent à Une ligne de déphasage —ifri:
0
-f et C = (1.33)
0
Pour le coax rempli de téflon sur une épaisseur e'=10,0mm, le déphasage i>Q calculé théoriquement
en considérant une adaptation parfaite à ses extrémités est égale à:
e' JTr f e'
(1.34)
L'application numérique donne 25°. En réalité les discontinuités géométriques entre coax sous
vide et coax rempli de téflon ajoute des déphasages supplémentaires. La valeur de tpQ est alors
déterminée par simulation.
Le maillage I.ll.aest constitué d'un coax de diamètre a$ e/ =8,0mm et 6=30,8mm, d'épaisseur
e'=10,0mm rempli de téflon et entouré au dessus et en dessous par deux coaxs sous vide de
dimensions a=13,4mm 6=30,8mm et e=20,0mm chacun. Les parties sans diélectrique permettent
de tenir compte de la discontinuité. Le programme HFSS donne alors les valeurs des coefficients
de la matrice S de cet ensemble (module/phase exprimée en degrés):
0,0702/177° 0,9975/-92°
S =
0,9975/ - 92° 0,0702/177°
11 vient donc |/>|=0,0702 (-23dB) et en moyenne i/)tot=920. En déduisant le déphasage des deux
bouts de coaxs sous vide, celui introduit par une rondelle de téflon est égal à:
16
r
où A est la longueur d'onde dans le coax sous vide. Numériquement, nous avons V Q = 9 2 -
2x31=30°. En comparant avec la valeur théorique trouvée sans discontinuité, il apparaît que
l'effet de désadaptation joue sur environ 5° par rondelle.
Pour compenser les réflexions de -23dB, les deux rondelles devront être séparées par un
déphasage V->(=§ -ifiç = 60". La longueur du coax intermédiaire est donc de / = |^A =38,5mm.
Une simulation avec le maillage I.ll.b permet de vérifier que l'ensemble se comporte comme
prévu. La. matrice S simulée est alors:
0,0001/-95°
S =
0,0001/-90"
Les réflexions sont totalement compensées puisque |/9|=|5n|=0,0001 donc inférieur à -60dB. De
plus nous retrouvons toujours ^ Q = ( - 1 7 7 - 2 X 3 1 - 6 0 ) / 2 = 3 0 ° donc bien les 30° du premier maillage.
Au court de cette étude, il a toujours été question de coax en inox entièrement rempli de
téflon au niveau de la cale. Mais, pour les tests il est nécessaire de percer des trous permettant
le pompage de part et d'autre du téflon comme montré sur le schéma 1.8. Un nouveau maillage
d'un quart, du coax comportant les ouvertures dans le téflon est décrit (voir la figure 1.12).
Elle est donc sensiblement identique à la précédente, l'effet des trous en HF est bien négligeable.
17
Figure 1.12: Vue cavalière de la peau des maillages utilisés par HFSS pour la simulation des
rondelles de téflon avec leurs trous de pompage
Enfin, ces deux rondelles diélectriques sont placées dans la transition "antenne", assez
éloignées de la connection coax-guide afin de ne pas perturber les champs électromagnétiques
à ce niveau. D'après les simulations de champ, la distance entre le guide et la rondelle la plus
proche est choisie égale à environ 60mm.
1.6 Conclusion
D'après l'étude HF rapidement rappelée dans ce chapitre, R. Panvier a élaboré les plans
mécaniques de cette transition "antenne" (cf l'extrait de plan 1.13). La transition est sous
traitée à. la société PHYSIMECA; elle est a l'heure actuelle en cours de réalisation. Les tests
bas niveau restent donc à faire.
Le téflon a été choisi car il est très bon isolant de rigidité électrique 50-170kV/mm. Il est
souple et ne risque pas de se casser. Et il est très nettement moins onéreux que des céramiques
fragiles. Cependant si pour une certaine raison il venait à être soumis à des claquages, il pourrait
se désagréger et polluer le vide environnant. Notons que le même principe de simulation peut
être appliqué à un type de céramique quelconque.
18
Figure 1.13: Extrait des plans mécaniques de la transition "antenne" définitive
19
Chapitre II
II. 1 Introduction
L'équipe du CEA/DAPNIA/SEA a étudié une transition entre un guide WG650 et un coax de
diamètre extérieur 60mm présentant un "bouton" au niveau de la jonction guide-coax (transition
de type "doorknob", schéma II.1). Les dimensions de la transition ont été optimisées de manière
à. minimiser le coefficient de réflexion p autour de la fréquence de fonctionnement, à posséder une
bande passante supérieure à 100MHz et à minimiser les champs électriques maxima ne dépassant
pas lkV/m pour une puissance incidente de lWatt [7] [4].
Dans l'optique d'un coupleur principal pour TESLA, il apparaît nécessaire que l'âme du
coax soit polarisée par une tension continue de quelques kV. Les phénomènes de multipactor
disparaissent alors. N. Soliak [9] a proposé d'utiliser un piège HF: il crée une zone où les courants
électriques sur les parois sont quasi-nulles, une ouverture à cet emplacement, et l'isolation de
l'âme par rapport à l'extérieur par une céramique à ce niveau ne perturbent pas le comportement
de la transition. Cette solution présente donc l'avantage d'éliminer l'utilisation de kapton dans
le coupleur.
Le but de ce chapitre est de définir la géométrie du pièges HF. Deux formes différentes de
piège ont été étudiées: l'un droit et vertical (cf figure II.8), l'autre replié pour un gain de place (cf
figure II.4). Leurs incidences sur les réflexions et l'intensité des champs électriques a été simulée
par HFSS. Ici, seule la solution finale optimisée est rapidement décrite. Les plans mécaniques
sont en cours d'élaboration.
Les variations des modules des coefficients de réflexion et de transmission calculées par HFSS
sont montrées sur la figure II.2. Il est net que la transition est adaptée pour la fréquence de
fonctionnement l,31GHz avec seulement -54dB de réflexion en puissance. La bande passante à
1% est de 140MHz. Cette largeur est élevée puisqu'elle représente plus de 1% de la fréquence
centrale.
21
Figure II. 1: Vue cavalière de la peau du maillage de la transition "doorknob" simple
\
••• S l l . 1 l )
\
\
1 ! \
\
1 1
1
\
\
no»
I j \
\
\
/ j \
/ 1
\
m
\ j 1 \
I \
\
J
Frequency (GHzl Frequency (GH;J
(a) Coefficient de réflexion (b) Coefficient de transmission
22
Enfin, le champ électrique ne dépasse pas lkV/m au niveau du bouton de la transition. Les
variations de E sont visibles sur le graphique II.3.
Les champs maxima dans la transition sont aussi étudiés (cf figure II.6). Ils ne sont pas
modifiés dans la transition et sont toujours inférieurs à lkV/m pour lWatt de puissance incidente
23
Figure II.4: Vue cavalière de la peau du maillage HFSS de la transition "doorknob" avec un
piège HF replié
\ S
\
/
\
\
• 31.31 [ l \
\
z !
!
S t,.,« / 1 \
\
\
\
\ / i
\
/ 1 - Sf^l 1
\ j
24
.00O0e»02
.00O0c*02
.0000t*02
e+02
5.OOO0C+O2
-OOOOe+02
.0000c+02
.000OC+02
1.0000e+02
0.0000e+00
Figure II.6: Module du champ électrique dans la transition "doorknob" avec un piège HF replié
au niveau du guide ou du coax. Dans le piège lui même, le champ électrique ne dépasse pas
800V/m. L'épaisseur de la branche la plus fine du piège étant de 3mm pour ce fort champ, le
piège ne devrait pas provoquer de claquages.
Les dimensions mécanique de ce premier piège HF sont montrées sur la figure II.7.
-•+-26.75-
25
Figure II.8: Vue cavalière de la peau du mailîage HFSS de la transition "doorknob" avec un
piège HF droit
:
\ .îll 0.590
/ ' ^\
\ 1 \
1
/
0.956
1 \\
I ,„,. \ n<m
l
\
; —
\
-f- 0.99?
/
\J 1
• \ - / • • •
a.«i
1
S [? 12 .
e
1.3 1 ^ 1A l.Jt*
Frequency (GH?)
(a) Coefficients Su et S13 (b) Coefficients S12 et S33
26
passante est plus étroite de 15MHz. Par contre la transmission à travers le piège est presque
constante sur la bande passante et plus petite (5 13 est inférieur à 0,01).
Les champs électriques (figure 11.10) de la transition sont normalement inchangés. Au niveau
du piège HF, il est important de noter que le maximum de champ est nettement diminué at-
teignant à peine les 500V/m pour une puissance de lWatt à l'entrée du coa.x ou du guide. La
largeur de la branche fine du piège est alors de 1,5mm. La deuxième branche large possède une
impédance caractéristique très supérieure à celle de l'autre branche, et permet ainsi d'éviter la
fuite de puissance.
Enfin, les dimensions mécanique de cette transition doorknob polarisée sont données sur le
schéma 11.11.
27
II.5 Conclusion
Ces deux types de pièges HF, droit ou replié, apparaissent donc théoriquement réalisable d'un
point de vue HF et mécanique. Il est important de noter que le piège droit présente un champ
électrique inférieur de 35% à celui du piège HF replié. Mais il est nettement plus encombrant
et de bande passante moins large de 15MHz. Le choix final du piège dépendra des contraintes
d'environnement de l'ensemble du projet de coupleur principal et des résultats des tests HF.
Remerciements
L'auteur souhaite exprimer sa reconnaissance a T. Garvey pour son constant intérêt, ses
conseils et son implication dans ce projet. Il désire remercier vivement R. Panvier, B. Jacque-
mard et M. Desmons pour leurs propositions et engagements dans la partie mécanique délicate
de ce coupleur. Et, il tient à remercier toute l'équipe de Saclay pour leur indispensable col-
laboration.
28
Bibliographie
[l] G. Goudet and P. Chavance, "Ondes centimetriques: lignes, circuits, antennes", Editions
Chiron, Paris, 1955.
[2] J. C. Slater, "Microwave transmission", Editions Mac Graw-Hill, New York, 1942.
[3] J.P. Budlinger et A. Laisne, "Effet d'avalanche en géométrie plane et cylindrique", NIM
vol.61 p.253-259, 1968.
[5] E. Samersalo, P. Ylâ -oijala and D. Proch, "Analysis of Multipacting in Coaxial Lines",
Proceedings of the PAC'95 Conférence.
[6] R. Ri gai et J. Voge, "Les hyperfréquences: circuits et propagation des ondes", Editions
Eyrolles, Paris, 1963.
[8] "TESLA Input Coupleur Workshop, Desy, May 29 and 30 1996", Editors: D. Proch, P.
Schmiiser, DESY TESLA 96-09, August 1996.
[9] N. Sotyak, G. Bienvenu and T. Garvey, "A Telescopique RF Input Coupler For TESLA",
LAL SERA 96-271, October 1996.
[10] .!. Tiickmantel and al., "Improvements to Power Couplers for the LEP2 Superconducting
Ca.vities", Submitted to PAC'95 Conference, CERN SL-95-040, 1995.
[II] M. Champion, "Design, Performance and Production of the Fermilab TESLA RF Input
Coupleurs", Talk given at the Linac 96 Conference, FERMILAB-CONF-96-346.
29
Table des matières
30