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Systèmes électriques

intelligents

Feuille de Route Stratégique


Sommaire

Préambule..........................................................................................................................................................................................4

1 Contexte........................................................................................................................................................................................6
1.1 Définition...............................................................................................................................................................................6
1.2 Types d’acteurs, filière industrielle des systèmes électriques intelligents............................................8
1.3 Contexte réglementaire................................................................................................................................................8

2 Enjeux de déploiement des systèmes électriques intelligents..................................................................12

3 Périmètre de la feuille de route....................................................................................................................................14


3.1 Champ thématique........................................................................................................................................................14
3.2 Périmètre géographique.............................................................................................................................................15
3.3 Horizons temporels......................................................................................................................................................15

4 Les visions prospectives....................................................................................................................................................16


4.1 Paramètres clés................................................................................................................................................................16
4.2 La vision moyen terme 2030...................................................................................................................................17
4.3 Les visions 2050..............................................................................................................................................................18

5 Verrous..........................................................................................................................................................................................23
5.1 Verrous technologiques...............................................................................................................................................23
5.2 Verrous à caractère réglementaire et économique....................................................................................25
5.3 Verrous à caractère sociétal......................................................................................................................................25

6 Priorités de recherche........................................................................................................................................................26
6.1 Priorités de recherche à caractère technologique......................................................................................26
6.2 Priorités de recherche à caractère économique et réglementaire.................................................... 28
6.3 Priorités de recherche concernant les sciences humaines et sociales............................................. 29

Systèmes électriques intelligents

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Préambule
Depuis 2010, l’ADEME gère quatre programmes dans le cadre des investisse-
ments d’avenir . Des groupes d’experts issus de la recherche dans les secteurs
de l’industrie, des organismes de recherche et des agences de financement et
de programmation de la recherche, sont chargés, dans le cadre d’un travail
collectif, de la réalisation de feuilles de route stratégiques.

Celles-ci sont utilisées pour lancer les Appels à manifestations d’intérêt (AMI).
La feuille de route Systèmes électriques intelligents a pour objectif :
• D’éclairer les enjeux industriels, technologiques, environnementaux et socié-
taux du développement de la filière ;
• D’élaborer des visions cohérentes et partagées des technologies ou des systèmes socio-
techniques en question à moyen et long terme ;
• D’identifier les verrous technologiques, organisationnels, environnementaux
et socio-économiques, et donc d’initier (ou de poursuivre) le développement de technolo-
gies performantes et économiquement viables ;
• De mettre en avant les besoins et priorités de recherche, de développement,
d’innovation et d’accompagnement à déployer pour améliorer la compétitivité des
offres et des entreprises dans ce secteur, de permettre d’atteindre les objectifs ambitieux établis
dans le cadre du Grenelle de l’environnement, de favoriser et d’accompagner le développement
d’une filière française. Ces besoins peuvent servir ensuite de base pour :
- la rédaction des AMI ;
- La programmation de la recherche au sein de l’ADEME et d’autres institutions comme
l’Agence nationale de la recherche (ANR), le Comité stratégique national sur la recherche
énergie ou l’Alliance nationale de coordination de la recherche pour l’énergie (Ancre).
Ces priorités de recherche et d’expérimentation proviennent du croisement entre les visions et les
verrous, mais prennent également en compte les capacités françaises dans les domaines
de la recherche et de l’industrie.

1. Les investissements d’avenir s’inscrivent dans la continuité des orientations du Fonds démonstrateurs de recherche géré par l’ADEME. Les quatre pro-
grammes concernés sont : Energie renouvelable, décarbonée et chimie verte, Véhicules du futur, Réseaux électriques intelligents et Economie circulaire.
Liste des membres du groupe d’experts
Nature de l’organisme Nom Organisme d’appartenance2

Michel Bena RTE

Gestionnaires de réseaux Pierre Mallet ERDF

Nicolas Flechon GEG

Régulation Didier Lafaille CRE

Télécommunications Anne Coat Anssi

Antonin Coliche Direct Energie

Joseph Maire EDF R&D / EDF SEI


Fournisseurs
Olivier Devaux EDF R&D

Gilles Bourgain GDF Suez

Laurent Schmitt Alstom Grid

Fabrice Graignic STMicroelectronics

Philippe Lucas Orange


Equipementiers
Pierre Marlard Atos

Alain Glatiny Schneider Electric

Jean-Philippe Sacriste SagemCom


Groupement d’intérêt écono-
Christophe Kieny Idea-GIE / Tenerrdis
mique / pôle de compétitivité
Anna Creti Laboratoire Economix
Laboratoires de recherche
Nadia Maïzi CMA – Mines Paris Tech

Institutionnel François Menard Puca

Les écrits de cette feuille de route engagent les Le groupe d’experts a reçu l’appui d’un secré-
experts intuitu personae et non l’institution à tariat technique composé de Vincent Krakowski,
laquelle ils appartiennent. Gaëlle Rebec, Martin Régner, Marie-Laure
Guillerminet, Marie-Pierre Hoffmann, Daniel
Par ailleurs, ce document ne reflète ni la vision Clément et Nicolas Tonnet de l’ADEME.
de l’ADEME ni celle du gouvernement sur la
politique énergétique de la France pour les
années à venir.

2. RTE : Réseau de transport d’électricité ; ERDF : Electricité réseau distribution France ; GEG : Gaz électricité de Grenoble ; CRE : Commission de
régulation de l’énergie ; Anssi : Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information ; CMA : Centre de mathématiques appliquées ; Puca : Plan
urbanisme construction architecture.

Systèmes électriques intelligents

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1 Contexte
1.1. Définition Ils peuvent être également définis par rapport
aux fonctions qu’ils doivent remplir, comme des
Les systèmes électriques intelligents (voir enca- « systèmes électriques capables d’intégrer, de pré-
dré) sont issus de la convergence des techno- voir et d’inciter efficacement et de manière intelli-
logies des systèmes électriques et des techno- gente les actions et comportements des différents
logies de l’information et de la communication utilisateurs, consommateurs et producteurs (indus-
(TIC). Ils se réfèrent à un ensemble de techno- triels, tertiaires et résidentiels) qui y sont raccordés,
logies (composants, équipements électriques, et ce afin de maintenir une fourniture d’électricité
logiciels et moyens de communication) inté- efficace, durable, économique et sécurisée »3.
grées au sein du système électrique et aux stra-
tégies de gestion de ce système complexe. Il s’agit de rendre le système plus « intelligent »
et nécessairement plus communicant pour
faire face aux défis de nos sociétés modernes,
notamment en matière d’environnement, de
Système et réseau électrique développement des énergies renouvelables
Le système électrique comprend (ENR) et d’unités de production décentralisée
les sites de production d’électricité, les d’énergie, de sécurité d’approvisionnement
lieux de consommation mais égale- et d’accès à l’énergie. Ainsi les systèmes élec-
ment les infrastructures de transport, et triques intelligents doivent répondre à plusieurs
les méthodes pour organiser tous ces enjeux : anticipation de l’accroissement du taux
moyens. de pénétration des énergies renouvelables
variables, efficacité énergétique du système,
Le réseau électrique est une infras- intégration de nouveaux « objets » électriques
tructure du système : il comprend un (véhicules électriques, bâtiments à haute effica-
réseau public de transport, permettant cité énergétique4…), fiabilisation et sécurisation
d’acheminer des quantités importantes accrues du réseau électrique, optimisation des
d’électricité sur de longues distances, et investissements existants et à venir, ainsi que
un réseau de distribution, qui prend le des coûts de fonctionnement associés.
relais pour acheminer l’électricité sur les
derniers kilomètres, à l’échelle locale, et
desservir les usagers.
La notion de système est privilégiée
à celle de réseau, afin de couvrir l’en-
semble des problématiques et enjeux
inhérents au déploiement de ces tech-
nologies ; ainsi, les systèmes élec-
triques intelligents ne se limitent
pas au réseau, mais concernent le sys-
SCLE/Delphine Barette

tème électrique dans sa globalité depuis


les sites de production d’électricité
jusqu’aux consommateurs en passant
par les infrastructures de transport, de
distribution, de stockage, ainsi que les
©

méthodes et services de gestion et de


pilotage (réseaux, demande).

3. Définition de la plate-forme technologique européenne sur les Smart Grids.


4. Bâtiments qui peuvent, sur l’année, produire plus d’énergie qu’ils n’en consomment.
La feuille de route porte ainsi sur l’ensemble
La notion de Smart Grids de la chaîne de valeur des systèmes électriques
intelligents (voir encadré). Elle ne se limitera pas
La Commission de régulation de l’éner- à la simple question des verrous et priorités
gie (CRE) précise que5 : « pour faire face technologiques, que ce soit au niveau du réseau
aux mutations du paysage énergétique, il de transport ou du réseau de distribution ; les
est nécessaire de moderniser le système réflexions ont porté sur les évolutions et modi-
électrique. Le contexte français et euro- fications aussi bien techniques, économiques
péen, dans lequel se sont développés les que réglementaires et sociétales, qu’elles soient
réseaux électriques, conduit à privilégier contraintes, demandées ou permises dans le
le déploiement des technologies de Smart cadre du déploiement de ces systèmes élec-
Grid plutôt que le remplacement et le triques.
renforcement massif des réseaux et des
capacités de production conventionnelles.
L’intégration des nouvelles technologies de
l’information et de la communication aux La chaîne de valeur des sys-
réseaux les rendra communicants et per- tèmes électriques intelligents
mettra de prendre en compte les actions Elle s’étend de la production d’électricité
des acteurs du système électrique, tout en jusqu’aux consommateurs industriels, ter-
assurant une livraison d’électricité plus effi- tiaires et résidentiels, via l’optimisation des
cace, économiquement viable et sûre ». réseaux de transport et de distribution.
Pour l’Agence internationale de l’énergie Les systèmes électriques intelligents
(AIE), les Smart Grids6 sont un ensemble couvrent quatre fonctions principales :
de technologies clés dans le but de faire 1. l’efficacité, la sécurité et la sûreté des
face aux besoins actuels et futurs du sec- réseaux de transport et de distribu-
teur de l’électricité et de permettre le tion, la qualité de leur fonctionnement,
déploiement effectif de technologies bas la limitation des congestions et des
carbone telles que les énergies renouve- investissements dans de nouvelles
lables et les véhicules électriques. infrastructures,
2. l’intégration de la production d’électri-
cité (notamment renouvelable et dis-
tribuée), du stockage (distribué et dif-
Plus qu’une étape de conception, il s’agit avant
fus) et des nouveaux usages (mobilité,
tout d’un gain en communication et en intelli-
bâtiments producteurs d’énergie…),
gence des systèmes électriques actuels (à titre
3. la gestion des flux et des marchés (au
d’exemple, l’observabilité et la communication
moyen de plates-formes de transac-
des réseaux de transport, développées depuis
tion),
de nombreuses années, ont permis de sécuri-
ser et de rendre plus réactif le système élec- 4. la maîtrise de la demande d’énergie
trique à cette échelle). (MDE par la gestion active, flexibilité
de la demande…), le développement
d’applications et de services d’efficaci-
té énergétique et leur mise en œuvre.

5. www.smartgrids-cre.fr
6. Impact of Smart Grid Technologies on Peak Load to 2050, OECD/IEA 2011.

Systèmes électriques intelligents

6/7
1.2. Types d’acteurs, filière industrielle des systèmes électriques intelligents
La mise en œuvre et le déploiement de systèmes électriques intelligents dépendent de variables éco-
nomiques (investissements, modèles d’affaires…) et d’une collaboration entre acteurs des réseaux,
des nouvelles technologies de l’énergie et des technologies de l’information et de la communication
(figure 1).

Électricité
Producteurs
Equipementiers Opérateurs/
Gestionnaires
de réseaux
Fournisseurs Fournisseurs
Équipements

d’infrastructures Concepteurs/ d’électricité et

Services
de l’électricité Développeurs de services
d’équipements
(usage)
Fournisseurs Opérateurs Installateurs,
d’équipements de services intégrateurs de
et de réseaux informatiques services et de
informatiques et de télécom solutions TIC

Concepteurs/
Développeurs
d’outils logiciels

TIC
Figure 1 : Types d’acteurs de la filière des systèmes électriques intelligents

1.3. Contexte réglementaire d’une ouverture complète pour tous les clients
au plus tard le 1er juillet 20077.
Le marché intérieur de l’électricité, et plus gé-
néralement de l’énergie, a fait l’objet, en Europe, Le troisième paquet énergie8, présenté en 2007
de plusieurs directives et de règlements suc- et adopté en 2009, prévoit notamment :
cessifs, regroupés en « paquets législatifs ». La • la séparation effective entre la gestion des ré-
libéralisation du marché de l’électricité a com- seaux de transport, d’une part, et les activités
mencé en 1997 (directive 96/92/CE). de fourniture et de production, d’autre part,
Dès 2000, les chefs d’Etat et de gouverne- • la surveillance réglementaire et la coopé-
ment ont affirmé leur volonté « d’accélérer la ration entre régulateurs, notamment par la
libéralisation dans des secteurs tels que le gaz et création d’une Agence de coopération des
l’électricité ». Un accord conclu par le Conseil régulateurs de l’énergie (Acer),
de l’Union européenne fin 2002 prévoit la libé- • la coopération entre les gestionnaires de
ralisation de ces marchés pour les clients non réseaux,
résidentiels au plus tard le 1er juillet 2004, suivie • la transparence et la conservation des données.

7. Règlement (CE) n°1228/2003 sur les conditions d’accès au réseau pour les échanges transfrontaliers d’électricité, directive 2003/54/CE concernant
des règles communes pour le marché intérieur de l’électricité.
8. Règlement (CE) n° 713/2009 instituant une agence de coopération des régulateurs de l’énergie, règlement (CE) n°714/2009 sur les conditions
d’accès au réseau pour les échanges transfrontaliers d’électricité, directive 2009/72/CE concernant des règles communes pour le marché intérieur de
l’électricité.
A ces directives et règlements s’ajoutent les
textes du paquet climat-énergie9 (officiellement
adopté par le Parlement européen et le Conseil
des ministres fin 2008) qui concernent direc-
tement la politique européenne de l’énergie.
Le paquet doit permettre d’atteindre l’objectif
« 3 x 20 », à l’horizon 2020, visant à :
• réduire les émissions de gaz à effet de serre
des pays de l’Union de 20 % par rapport aux

ENTSOE (réseau européen des opérateurs de distribution d’électricité) -


niveaux de 1990,
• porter à 20 % la part des énergies renouve-
lables dans la consommation finale d’énergie,
• réduire de 20 % la consommation d’énergie

in : 10 Year Network Development Plan 2012, p 61


par rapport aux projections pour 2020 en
améliorant l’efficacité énergétique.
Le Parlement européen a adopté en sep-
tembre 2012 une directive sur l’efficacité éner-
gétique (2012/27/UE). Cette directive impose :
• aux compagnies d’énergie : un investissement
obligatoire chaque année de 1,5 % de leurs
ventes annuelles d’énergie dans des services
permettant de réduire la consommation de

©
leurs clients (25 % de cet effort pouvant venir
de l’efficacité énergétique sur le réseau),
En complément, la loi de programmation rela-
• aux Etats de l’Union européenne : une obli-
tive à la mise en œuvre du Grenelle de l’envi-
gation de se fixer des objectifs nationaux
ronnement, ou loi « Grenelle I »10, est adoptée
d’efficacité énergétique et une contrainte de
en France courant 2009 et fixe, conformément
rénovation de 3 % de la surface au sol (chauf-
à la directive, l’objectif de 23 % pour la part de
fée et/ou refroidie) des bâtiments apparte-
l’énergie renouvelable dans la consommation
nant et occupés par l’administration centrale,
finale d’énergie à l’horizon 2020.
ainsi qu’une obligation de définir une feuille
de route pour la rénovation des bâtiments La loi « Grenelle II »11, adoptée courant 2010,
tertiaires et résidentiels, décline la précédente loi par objectifs, chantiers
• la prise en compte de critères d’efficacité et secteurs. Il est à noter, dans cette loi, que
énergétique par les marchés gérés par l’admi- les gestionnaires des réseaux publics de trans-
nistration centrale, port et de distribution d’électricité voient leurs
missions élargies aux mers territoriales, plateau
• une systématisation des audits énergétiques continental et zone économique maritime pour
dans les grandes entreprises, à réaliser tous le raccordement aux réseaux publics terrestres
les quatre ans par des experts indépendants, qu’ils exploitent.
• l’ouverture des marchés d’énergie aux pro-
grammes de gestion de la demande, Une disposition et une recommandation de
la Commission européenne existent sur la
• la transparence des factures énergétiques, modernisation des réseaux de distribution et
• un soutien à la cogénération. l’optimisation de l’utilisation de l’électricité.

9. Directive 2009/29/CE qui modifie la directive 2003/87/CE afin d’améliorer et d’étendre le système communautaire d’échange de quotas d’émission
de gaz à effet de serre, directive 2009/28/CE sur la promotion de l’utilisation de l’énergie produite à partir de sources renouvelables, décision n°
406/2009/CE sur l’effort à fournir par les Etats membres pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre afin de respecter les engagements de
la Communauté en matière de réduction de ces émissions jusqu’en 2020, directive 2009/31/CE sur le stockage géologique du dioxyde de carbone.
10. Loi « Grenelle I » ou loi n° 2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement.
11. Loi « Grenelle II » ou loi n° 2010-788 du 17 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement.

Systèmes électriques intelligents

8/9
La directive 2009/72/CE, qui concerne les La communication d’avril 2011 de la Commis-
règles communes pour le marché intérieur de sion européenne met l’accent sur l’intérêt stra-
l’électricité, précise que : tégique du déploiement de réseaux électriques
• les Etats membres doivent encourager la mo- intelligents et incite les Etats membres à com-
dernisation des réseaux de distribution, par muniquer leur plan d’action en la matière.
exemple en mettant en place des réseaux Le 9 mars 2012, la Commission a adopté une
intelligents de façon à encourager la produc- recommandation12 relative à la préparation de
tion décentralisée et l’efficacité énergétique, l’introduction des systèmes intelligents de me-
• afin de promouvoir l’efficacité énergétique, sure. Cette recommandation fixe :
les États membres, ou éventuellement l’auto- • des considérations relatives à la protection et
rité de régulation, recommandent vivement à la sécurité des données,
aux entreprises d’électricité d’optimiser l’utili-
sation de l’électricité, par exemple en propo- • une méthodologie pour l’évaluation éco-
sant des services de gestion de l’énergie, en nomique des coûts et des avantages à long
élaborant des formules tarifaires novatrices terme du déploiement des compteurs intel-
ou, le cas échéant, en introduisant des sys- ligents,
tèmes de mesure ou des réseaux intelligents. • les exigences fonctionnelles minimales com-
munes.
Le Parlement européen et le Conseil ont défini
les règles de déploiement des systèmes intel- La réglementation française sur les réseaux
ligents de mesure de l’électricité (compteurs électriques intelligents ne concerne aujourd’hui
dits intelligents ou communicants) de la façon que le déploiement des compteurs communi-
suivante : cants. Le décret n° 2010-1022 du 31 août 2010
• il doit être subordonné à une évaluation précise les dispositions prises par transposition
économique à long terme de l’ensemble de la directive européenne en vue de leur dé-
des coûts et bénéfices pour le marché et le ploiement.
consommateur ou à une étude déterminant
La France a procédé à une expérimentation
quel modèle de compteur intelligent est le
de déploiement de compteurs communicants
moins coûteux ; le calendrier du déploiement
appelés Linky13 auprès de 300 000 consom-
doit également être précisé,
mateurs en Rhône-Alpes et en Indre-et-Loire.
• sous réserve de cette évaluation, les Etats L’objectif était de tester ce déploiement à
membres, ou toute autorité compétente une échelle significative ainsi que le système
qu’ils désignent, fixent un calendrier, avec des d’information permettant la communication
objectifs sur une période de dix ans maxi- bidirectionnelle et les télé-opérations. Cette
mum, pour la mise en place de systèmes expérimentation s’est achevée fin mars 2011;
intelligents de mesure, elle a fait l’objet d’une évaluation technico-
• si la mise en place de compteurs intelli- économique par la Commission de régulation
gents donne lieu à une évaluation favorable, de l’énergie (CRE), publiée en juin 2011, qui a
au moins 80 % des clients de distributeurs abouti à une recommandation de généralisa-
d’électricité seront équipés de systèmes intel- tion du dispositif. La délibération de la CRE, du
ligents de mesure d’ici à 2020. 7 juillet 2011, attire l’attention sur divers points

12. 2012/148/EU : Commission Recommendation of 9 March 2012 on preparations for the roll-out of smart metering systems.
13. Marque déposée ERDF.
(rôle des dispositifs communicants et bénéfices La loi Nome16, promulguée en décembre 2010,
associés, technologie à utiliser et besoin de prévoit une « nouvelle organisation du marché
généralisation rapide) et propose quelques re- de l’électricité » et a pour objectif de créer des
commandations pour assurer l’efficacité du dis- conditions permettant une véritable ouverture
positif (accès aux données de consommation, à la concurrence17. Par ailleurs, la loi spécifie que
passage à la technologie CPL G3 (protocole de « chaque fournisseur d’électricité contribue, en fonc-
communication par courant porteur en ligne tion des caractéristiques de consommation de ses
G3) à envisager, expérimentation sur l’affichage clients, en puissance et en énergie, sur le territoire
déporté). Par la suite, est paru l’arrêté du 4 jan- métropolitain, à la sécurité d’approvisionnement
vier 2012 relatif aux dispositifs de comptage sur en électricité », avec notamment des moyens
les réseaux publics d’électricité ; il concerne les production ou de flexibilité de la demande.
trois domaines suivants : La loi Nome prévoit ainsi la mise en place d’un
mécanisme de capacité. Fin 2012, le décret visant
• les fonctionnalités des dispositifs de comp-
à mettre en place ce mécanisme pour le mar-
tage aux différents niveaux de tension des
ché de l’électricité a été publié, certaines règles
réseaux publics d’électricité, restant à préciser. Il s’appuie sur deux piliers :
• les conditions d’interopérabilité14 des dispo- • la rémunération de la disponibilité des
sitifs de comptage déployés sur le territoire, moyens de production,
• les modifications à apporter aux documenta- • la stimulation de la réduction de la consom-
tions techniques de référence des gestionnaires. mation d’électricité aux heures de pointe
Courant 2012, le groupe de suivi de l’expéri- grâce à des opérations de flexibilité.
mentation sur les compteurs communicants a
été mis en place, réunissant les pouvoirs publics,
l’ADEME le Médiateur national de l’énergie, les
associations de consommateurs, les fournis-
seurs d’électricité, les gestionnaires de réseaux,
les fédérations d’équipementiers et d’instal-
lateurs, les industriels, des représentants des
collectivités locales et la Fédération nationale
MEDDE/Arnaud Bouissou - Compteur électrique intelligent

des collectivités concédantes et régies (FNC-


CR), l’objectif étant de définir les conditions
favorables à la mise en œuvre d’opérations de
maîtrise de la demande énergétique à travers
le déploiement de ces compteurs et de créer
les conditions du développement des services,
notamment de flexibilité de la demande15. Dans
cette volonté de déploiement massif, la France
emboîterait le pas à l’Italie qui, au niveau euro-
péen, est le premier pays à avoir installé mas-
sivement ce type de compteur, au début des
©

années 2000.

14. L’interopérabilité est la capacité que possède un produit ou un système, dont toutes les interfaces sont intégralement connues, à fonctionner avec
d’autres produits ou systèmes existants ou futurs et, ce, sans restriction d’accès ou de mise en œuvre.
15. Déjà proposé à certains industriels et en cours d’expérimentation auprès des particuliers, cette solution d’optimisation de la consommation élec-
trique consiste à proposer aux clients, contre rémunération, de réduire ou différer leur consommation pour contribuer à l’équilibre de l’offre et de la
demande sur les réseaux électriques. Une façon de rendre le système électrique plus efficient dans des périodes critiques de pics de consommation.
16. Loi n° 2010-1488 du 7 décembre 2010 portant sur la nouvelle organisation du marché de l’électricité (loi Nome).
17. Ouverture à la concurrence via notamment la mise en place d’un accès régulé à l’électricité nucléaire historique (Arenh).

Systèmes électriques intelligents

10/11
2 Enjeux de déploiement des
systèmes électriques intelligents
A l’instar de la précédente feuille de route sur les réseaux
et systèmes électriques intelligents intégrant les énergies
renouvelables18 et des études de l’AIE (voir encadré), les en-
jeux et les visées du déploiement des systèmes intelligents
restent centrés sur des objectifs énergétiques, économiques,
sociaux et industriels.

Enjeu énergétique et environne- L’estimation de la réduction des émissions


mental : a minima, le respect des objectifs eu- de CO2 liée au déploiement des systèmes
ropéens et du Grenelle de l’environnement en électriques intelligents doit faire l’objet d’une
matière de réduction d’émissions anthropiques attention particulière. Les méthodologies de
de gaz à effet de serre, d’intégration des éner- quantification des coûts et bénéfices environ-
gies renouvelables et d’amélioration de l’effica- nementaux doivent encore être précisées et
cité énergétique aux horizons 2020 et au-delà affinées pour offrir des estimations fiables et
(facteur 419 en 2050) ; cet enjeu se traduit éga- partagées. Différentes études proposent dès à
lement par un souhait de cohérence accrue présent des estimations de gains et coûts éner-
dans le développement et l’aménagement des gétiques (étude AIE sur la figure 2).
territoires selon leurs ressources disponibles et
exploitables.

2.50
Gt CO2/an

2.25
2.00 Emissions de CO2 évitées par
1.75 0.34-0.69 L’intégration d’une plus grande capacité des EnR
1.50 La gestion de la charge des véhicules électriques
1.25 Le lissage de la pointe
0.31-0.62
1.00 L’accélération des programmes d’efficacité
0,75 0.01-0.05 énergétique
0.07-0.27 La réduction des pertes en ligne
0.50
0.03-0.25 Les solutions d’information sur la consommation
0.25
0.00 0.09-0.27
Réductions directes Réductions induites

Figure 2 : réduction des émissions de CO2 en lien avec le déploiement des systèmes électriques intelligents dans le
scénario Blue Map, comparativement au scénario de base (source : IEA, Energy Technology Perspectives 2010).

18. Décembre 2009, http://www2.ademe.fr/servlet/KBaseShow?sort=-1&cid=96&m=3&catid=24835


19. Le facteur 4 est un objectif issu du Programme d’orientation de la politique énergétique française (loi Pope) de 2005, qui vise à diviser par 4 les
émissions françaises de gaz à effet de serre à l’horizon 2050, par rapport à leur niveau de 1990.
Enjeu économique et social :
–m
 aintien d’un niveau élevé de qualité de four- Les clés du déploiement
niture d’électricité, de fiabilité d’approvision- de systèmes électriques
nement et de sécurité du système, intelligents
–o
 ptimisation et maîtrise des coûts des sys- Le rapport Energy Technology Perspec-
tèmes, tant en investissement (économie sur tives 2012 de l’AIE, ainsi que le rap-
les investissements de capacité notamment) port du Centre d’analyse stratégique20
qu’en fonctionnement (amélioration de la présentent les systèmes électriques
balance énergétique par une réduction de la intelligents comme des outils pour sé-
dépendance en matières premières et éner- curiser l’approvisionnement avec une
gies fossiles par exemple), production et une demande électrique
variables. Plusieurs points clés et conclu-
– e njeu social, notamment dans la prise en
sions émergent de ces études sur la
compte des questions d’accès à l’électricité
période 2010-2050 :
et de précarité énergétique.
• l’analyse du déploiement de ces sys-
tèmes jusqu’en 2050 montre que les
bénéfices dépassent les coûts d’inves-
tissement,
Illustration de Mathilde Allard,

• les politiques qui encouragent une


meilleure répartition des risques, des
coûts et des bénéfices peuvent stimu-
pour ECO CO2

ler l’émergence de systèmes innovants,


plus flexibles et optimisés,
• le besoin de flexibilité au sein des sys-
©

tèmes électriques augmente rapide-


ment, notamment avec la croissance
de la production renouvelable variable,
Enjeu industriel : structuration de la fi- • la gestion de la demande est pour le
lière des systèmes électriques intelligents afin moment sous-utilisée : un potentiel
de s’assurer que les acteurs nécessaires au important existe dans le déploiement
déploiement de la filière (recherche et déve- de technologies permettant de mieux
loppement, innovation, industrialisation) soient piloter la demande électrique et de la
opérationnels et compétitifs, en France et à faire participer à la gestion du système,
l’export. • les technologies actuelles de stockage
de l’électricité restent plus coûteuses
que les autres méthodes pour gagner
en flexibilité.

20. Des technologies compétitives au service du développement durable, Centre d’analyse stratégique, août 2012.

Systèmes électriques intelligents

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3 Périmètre de la feuille de route
3.1. Champ thématique et électriques, bâtiments actifs, villes intelli-
gentes… Leur pilotage et gestion est un enjeu
Le champ thématique de cette feuille de route
majeur pour assurer la mise en œuvre de sys-
couvre aussi bien des problématiques scienti-
tèmes adaptés et efficaces. La conception et le
fiques, techniques que sociales, organisation-
développement de ces systèmes peuvent ainsi
nelles, économiques, juridiques et réglementaires.
être imaginés à l’échelle d’une maison, d’un
Comme énoncé précédemment, la réflexion quartier, d’une ville, d’une région ou d’une zone
doit porter sur l’ensemble du système élec- transfrontalière. Les échelles géographiques
trique et non se restreindre aux probléma- pertinentes pour leur exploitation doivent
tiques liées aux réseaux de transport et de donc être abordées. Par ailleurs, la gestion du
distribution, aussi bien pour les visions prospec- flux d’informations et leur valorisation seront
tives à moyen et long terme que pour l’identi- également traitées.
fication des verrous et priorités de recherche.
La figure 3 présente une vue schématique de la
Il convient donc de tenir compte de l’ensemble filière en y précisant les fonctions principales des
des constituants de ces systèmes électriques systèmes électriques intelligents, les domaines
(sites de production, réseaux, consomma- d’application des technologies Smart Grid, les
teurs…) des outils favorisant l’intégration acteurs des technologies de l’information et de
des nouveaux « objets » : véhicules hybrides la communication et les équipementiers.

Chaîne Fourniss./ Collectivité Industrie


de valeur Production Transport Distribution Agréateurs Tertiaire Résidentiel Mobilité
électricité
Intégration de la production électrique (notamment renouvelable et distribuée)
Intégration de la maîtrise de la demande électrique
Fonctions Efficacité, sécurité, qualité
principales de fonctionnement des réseaux
des systèmes
intelligents Assurer le fonctionne-
ment des marchés et
le développement des
services électriques

Infrastructures de comptage
Domaines Équipements de réseau Système de suivi et de pilotage
d’application (lignes, postes, capteurs de la ressource décentralisée
des
technologies Systèmes SCADA et SI
Smart Grid Systèmes de stockage
Infrastructure de télécommunication

Fournisseurs de TIC aval compteur


Acteurs
TIC et Équipementiers Télécom Opérateurs Télécom
équipeme- Fournisseurs de services informatiques
mentiers
Équipementiers réseaux Industriels des usages

Figure 3 : champ thématique de la feuille de route (Scada : Supervisory Control and Data Acquisition : télésurveillance et
acquisition de données, SI : Système d’information).
En complément, la réflexion autour des sys- férents acteurs, sur l’équilibre coûts/bénéfices
tèmes électriques intelligents devra notamment de tels systèmes21, et les contraintes fixées ou
porter sur la participation et le jeu entre les dif- admissibles.

Les thématiques prioritaires


Le Comité d’orientation stratégique des éco-industries (Cosei), instauré en 2010 sous la prési-
dence conjointe des ministres du Développement durable et de l’Industrie, a mis en place un
groupe dédié aux systèmes électriques intelligents et au stockage de l’énergie (groupe Seise).
Un référentiel Cosei a ainsi été ébauché pour détailler l’ensemble des thématiques liées à ce
groupe de travail. Il se décompose en six volets :
• e fficacité énergétique tertiaire et industrielle (gestion active dans le tertiaire et process),
• efficacité énergétique domestique (gestion active dans le secteur résidentiel, individuel et collectif),
• s tockage décentralisé et réparti en aval des compteurs,
• g estion dynamique de l’offre et de la demande,
• c onnexion et intégration des énergies renouvelables,
•d  istribution ajustable,
• s tockage décentralisé en amont des compteurs.
Parallèlement à cela, le groupe de travail européen Smart Grid coordination group, composé
de représentants du CEN22, du Cenelec23 et de l’ETSI24, est mandaté par la Commission euro-
péenne pour développer ou mettre à jour un ensemble complet de standards ; il a récem-
ment publié un modèle de référence pour l’architecture Smart Grid, désigné SGAM. Celui-ci
propose une structure qui cartographie les activités liées aux systèmes intelligents selon les
domaines (production, transport, distribution…), les zones (procédés, stations, entreprises…)
et les couches d’intervention (composant, communication, information, fonction, marché).

3.2. Périmètre géographique 3.3. Horizons temporels


Les visions, les verrous et priorités de recherche Au regard des délais de mise en place des in-
identifiés dans cette feuille de route ont en prio- frastructures de réseaux et plus largement de
rité une dimension nationale, avec une attention l’ensemble des composantes du système élec-
particulière portée aux systèmes électriques in- trique, il semble pertinent d’introduire deux
sulaires. Cependant, dans un objectif d’exporta- horizons de temps dans la réflexion :
tion et de participation à un marché européen
ou international, la question de la compatibilité • l’horizon 2030, qui permet de décrire les com-
des innovations avec les normes en vigueur sur posantes d’un système électrique qui est allé
ces marchés doit être posée et prise en compte. au-delà des objectifs européens pour 2020
Cette feuille de route s’inscrit naturellement (3 x 20) tout en maintenant un niveau élevé
dans un contexte européen compte tenu de de qualité de fourniture et de sécurité du sys-
l’intégration croissante des marchés européens tème. Le choix de cet horizon temporel fait
de l’électricité et du rôle significatif de la Com- également écho à celui d’exercices prospectifs
mission européenne en matière de régulation (scénarios énergétiques) publiés par l’ADEME ;
et de recherche et développement (SET Plan25, • l’horizon 2050, qui permet d’aboutir à des
plate-forme technologique sur les réseaux élec-
représentations contrastées des réseaux et
triques intelligents, initiative industrielle sur les
réseaux électriques intelligents). Dans l’annexe des systèmes électriques du futur, selon l’évo-
« Etat des lieux et cartographie », nous nous in- lution de paramètres clés ; les visions doivent
téresserons aux différentes solutions proposées participer à une politique facteur 4 en matière
à travers le monde et aux différentes stratégies d’émissions de gaz à effet de serre à l’horizon
choisies en matière d’augmentation de l’intelli- 2050 et permettre de dépasser les objectifs
gence des réseaux, d’insertion de la production 2020 en matière de pénétration des énergies
énergétique renouvelable et de sécurisation du renouvelables et d’efficacité énergétique.
système électrique.
21. Cf. document du Joint Research Center: Guidelines for conducting a cost-benefit analysis of Smart Grid projects, 2012.
22. CEN : Comité européen de normalisation.
23. Cenelec : Comité européen de normalisation en électronique et en électrotechnique.
24. ETSI: European Telecommunications Standards Institute.
25. Strategic Energy Technology Plan, plan de la Commission européenne pour le développement de technologies énergétiques à faible intensité carbonique.

Systèmes électriques intelligents

14/15
4 Les visions prospectives
Les visions prospectives s’intéressent à l’évolution du sys-
tème électrique dans son ensemble en réponse à de nouvelles
contraintes énergétiques, environnementales, économiques
et sociétales.
Le déploiement des systèmes électriques intelligents, quelle
que soit l’échelle géographique, en est à ses débuts et peut
fortement évoluer, aussi bien au niveau organisationnel que
fonctionnel, au cours des années à venir.

Selon les horizons de temps considérés, les vi- En complément de paramètres importants
sions prospectives permettent d’imaginer qua- identifiés par le groupe (part de la production
litativement un « champ des possibles » pour énergétique nucléaire dans le mix électrique,
le déploiement et l’émergence de nouveaux coûts comparés des différents systèmes de
systèmes énergétiques (horizon 2050) ou de production énergétique, tension et volatilité
quantifier plus précisément un point d’étape des matières premières énergétiques, évolution
(horizon 2030) pour le développement de des usages énergétiques, faisabilité sociale, etc.),
cette filière et le niveau de participation de deux semblent de nature à discriminer nette-
l’ensemble des acteurs publics et privés. Cette ment l’architecture et le fonctionnement des
vision moyen terme, à l’horizon 2030, permet systèmes électriques intelligents :
de décrire la manière dont se traduirait le dé- • le type de déploiement et le rôle des
passement des objectifs fixés par le Grenelle nouvelles technologies de l’énergie,
de l’environnement et par les directives euro- • la maille d’exploitation des sys-
péennes sur la période 2015-2020. tèmes électriques intelligents.
Les différentes visions, au-delà des caracté-
ristiques techniques et économiques, seront 4.1.1. Le rôle et le type de déploiement
qualifiées par un ensemble de conditions né- des nouvelles technologies de l’énergie
cessaires pour participer à cette dynamique et
On désigne par nouvelles technologies de
répondre à ces contraintes.
l’énergie (NTE) les moyens de production
énergétique renouvelable, les systèmes de stoc-
4.1. Paramètres clés kage, les nouveaux usages comme la maîtrise
de la consommation électrique ou la mobilité
La construction de visions de long terme re- électrique (véhicule électrique et véhicule hy-
pose sur l’identification de paramètres clés. Ce bride rechargeable26), mais également toute in-
sont des variables dont on sait que l’évolution tégration de TIC au sein du système électrique.
contrastée à long terme aboutira à des visions
Selon le rôle qui leur sera attribué, les NTE
radicalement différentes du déploiement des
peuvent n’être déployées et orientées que sur
systèmes électriques intelligents à l’horizon 2050.
les réseaux (transport et distribution) ou suivre
Les contextes économiques, environnemen- une logique plus systémique et être réparties
taux et sociétaux qui auront un impact sur sur l’ensemble de la chaîne de valeur, notam-
les systèmes électriques se traduisent par un ment au niveau des usages. Les NTE contri-
certain nombre de contraintes : financement bueront ainsi plus ou moins au pilotage et à
des investissements, augmentation du prix de la gestion des systèmes électriques intelligents 
l’énergie, contrainte CO2. Ce sont autant de participent-elles directement à la gestion des
variables exogènes qui peuvent impacter systèmes ? Sont-elles orientées uniquement
les différentes visions selon leur degré d’inten- réseaux ou davantage systèmes (c’est-à-dire
sité à court et moyen terme. intégrées pour faire contribuer producteurs et
consommateurs à l’équilibre) ?

26. Véhicules hybrides qui peuvent être rechargés lors de certaines phases de la conduite mais aussi sur le secteur électrique.
4.1.2. La maille d’exploitation des 4.2. La vision moyen terme 2030
systèmes électriques intelligents
Différentes évolutions du contexte énergé-
Le choix de ce paramètre reflète notamment tique français ont favorisé le développement
le questionnement actuel sur le niveau d’impli- des systèmes électriques intelligents : notam-
cation de la maille locale dans la gestion et le ment le déploiement des compteurs commu-
pilotage des systèmes électriques : Comment nicants Linky, la mise en place d’un mécanisme
gérer les équilibres locaux ? Comment combi- de capacité prévue dans la loi Nome, la hausse
ner gestion de l’équilibre à l’échelle d’une maille progressive de la production d’énergie à par-
locale et nationale ? tir de sources renouvelables, l’augmentation
annoncée du coût de l’énergie, ainsi que les
Il s’agit d’imaginer diverses solutions d’architec- recommandations tirées des démonstrateurs
ture et de fonctionnement des systèmes élec- de réseaux électriques intelligents en France.
triques pour combiner au mieux les différentes
mailles géographiques (locales, régionales, na- Le déploiement des compteurs communi-
tionales, européennes) et prévoir leurs rôles et cants a permis une mise à disposition gratuite
interactions futurs. De fait, la nature et la forme d’un socle d’informations minimal permettant
des systèmes électriques intelligents sont en notamment d’initier les premiers changements
partie liées au niveau d’intégration de l’échelon de comportements et les premières actions de
local dans la chaîne énergétique. maîtrise de la demande énergétique (MDE).
Cet accès à l’information a permis le dévelop-
pement de différentes offres de conseil énergé-
tique personnalisé dans le but d’accompagner
le changement et la diminution des factures
énergétiques.
Projet1 10/02/10 8:05 Page 1

Évolution possible de l'architecture et des fonctionnalités pour les réseaux électriques de demain

Configuration possible
des réseaux intelligents
de demain

Installations de production centralisée

Bâtiments résidentiels et
Industrie consommatrice commerciaux consommateurs
d'énergie et producteurs d'énergie
Agrégation de production
décentralisée d'électricité
ADEME/P.P.&A./Scriptoria

Usine
Site de production consommatrice
Bâtiment résidentiel
décentralisé et productrice d'électricité
et commercial
consommateur d'énergie Immeubles
P.P.&A./Scriptoria

d'habitation
©

Systèmes électriques intelligents

16/17
Ces dispositifs ont également permis le déve- Le dépassement des objectifs 2020 en matière
loppement de nouvelles offres tarifaires : elles de pénétration des énergies renouvelables dans
accompagnent une modification des habitudes la consommation énergétique globale, l’émer-
de consommation des clients en encourageant, gence de bâtiments à haute efficacité énergé-
par exemple, un report des consommations tique et le déploiement de véhicules hybrides
des heures de pointe vers les heures creuses et rechargeables et/ou électriques (à hauteur de 4
en récompensant des comportements exem- millions à l’horizon 203030) contribuent active-
plaires ; ces nouveaux types d’offre tarifaire per- ment au déploiement des systèmes électriques
mettent aussi le développement d’un marché intelligents, autant de dispositifs qui peuvent
de flexibilité (et la rémunération de ces actions proposer de nouveaux services pour la gestion
de flexibilité de la demande) aussi bien pour les et le pilotage des systèmes.
secteurs résidentiels et tertiaires, qu’industriels.
Les nouvelles opportunités offertes par le déve- 4.3. Les visions 2050
loppement de ces systèmes électriques intelli-
Les visions doivent être en mesure de répondre
gents ont permis l’émergence de nouveaux
à un objectif de maintien, voire d’amélioration,
acteurs sur l’ensemble de la chaîne de valeur :
de la qualité et de la continuité de la fourni-
fournisseurs de services, opérateurs télécoms
ture d’électricité. La réalité, quant à elle, pourrait
proposant des services complémentaires asso-
être une combinaison des différentes visions
ciés aux offres de type quintuple play27, opéra-
teurs de stockage, agrégateurs28, etc. Ces acteurs, 2050. Les contextes économiques (national,
qui participent à la gestion du flux d’informa- européen et international) et géographiques
tions et à leur valorisation multiplient les offres peuvent fortement modifier chacune d’elles ;
à destination des utilisateurs et consommateurs. en effet, selon la situation économique (période
de crise économique ou a contrario de forte
Enfin, la directive sur l’efficacité énergétique croissance) et la zone géographique (marché
adoptée courant 2012 par le Parlement euro- ciblé) considérées, les développements et choix
péen, avec la mise en œuvre de mécanismes technologiques pourront varier.
d’obligations en matière d’efficacité énergétique
(article 7 de la directive 2012/2729), a eu un im- Le croisement des différents paramètres clés
pact relatif sur les architectures, produits et solu- permet d’identifier des visions contrastées de
tions déployés pour les systèmes électriques. l’évolution de la filière.

Visions de déploiement à long terme


Niveau d’implication
de la maille locale
pour l’exploitation
des systèmes Faible participation Forte participation
Déploiement
et rôle des nouvelles
technologies de l’énergie
Déploiement ciblé dans Vision 1 Vision 2
la chaîne de valeur : tech- Le développement du Le territoire
nologies majoritairement système électrique dans un à la recherche de
orientées réseau objectif de mutualisation son optimum énergétique
Déploiement étendu et Vision 3 Vision 4
implication des NTE, dont La forte intégration Les NTE au service de
TIC, dans l’ensemble de la des NTE dans le système l’exploitation locale des sys-
chaîne de valeur (y compris électrique tèmes électriques intelligents
au niveau des usagers)

27. Services liés à la gestion énergétique et la protection du domicile.


28. Nouveaux gestionnaires d’installations de stockage dispersées, capables de concevoir et d’offrir des services énergétiques aussi bien à des clients, en aval,
qu’à des acteurs clés comme les gestionnaires de réseaux électriques, en amont.
29. Ces mécanismes, qui concernent les distributeurs d’énergie et/ou les entreprises de vente d’énergie au détail, obligent ces entités à répondre à un objectif
cumulé d’économie d’énergie au stade de l’utilisation finale. Cet objectif, selon les textes, « doit être au moins équivalent à la réalisation (...) de nouvelles éco-
nomies d’énergie correspondant à 1,5 %, en volume, des ventes annuelles d’énergie aux clients finals ».
30. Contribution de l’ADEME à l’élaboration de visions énergétiques 2030/2050, http://www2.ademe.fr/servlet/getDoc?sort=-1&cid=96&m=3&id=85536&r
ef=14148&nocache=yes&p1=111
4.3.1. Vision 1 : le développement du Ces systèmes électriques intelligents limitent
système électrique dans un objectif de l’émergence de nouveaux acteurs (opérateurs
mutualisation de flexibilité, de stockage, gestionnaires de la
demande…), agréés par les gestionnaires de
A l’instar de la situation actuelle, l’architecture réseaux. Ces acteurs conçoivent et proposent
du système électrique reste sur un modèle avant tout des services aux gestionnaires de
centralisé avec une maille d’exploitation au réseaux.
niveau national. A cela s’ajoute une diffusion
ciblée des nouvelles technologies de l’énergie, Le recours au stockage se fait en grande partie
quasi exclusivement orientées réseau. via du stockage de masse (adossé aux installa-
tions décentralisées de production) et des uni-
Il n’y a pas de modification majeure du système tés spécifiquement dédiées aux services réseau.
électrique et de son architecture. Les outils et
infrastructures de gestion et de pilotage des Les investissements portent prioritairement sur
réseaux sont de plus en plus performants et de nouvelles infrastructures de réseaux, en par-
réactifs. Leur pilotage et plus généralement l’ex- ticulier sur le renforcement du réseau de trans-
ploitation des systèmes est assuré majoritaire- port pour favoriser les échanges énergétiques
ment à un niveau national avec une implication transfrontaliers et les mutualiser à une échelle
très faible des territoires. transnationale : mise en œuvre de supergrids
(interconnexions, lignes à courant continu
Le développement des énergies renouvelables haute tension, notamment enterrées et sous-
se traduit prioritairement par la construction marines) pour favoriser les échanges énergé-
de parcs de moyenne et grande taille et reste tiques continentaux (surtout Europe et Afrique
dans une logique « d’injection de l’électricité du Nord).
produite sur les réseaux » à l’échelle nationale.
L’optimisation de la localisation et du dimen- Les consommateurs sont très peu impliqués ;
sionnement de ces sites de production se fait à les informations mises à leur disposition restent
l’échelle nationale, notamment dans un objectif peu nombreuses et les outils déployés ne leur
de mutualisation des atouts de chaque région permettent pas de participer activement à la
et de ses ressources énergétiques (vent, enso- gestion et au pilotage des systèmes électriques
leillement, etc.). intelligents et de leur équilibre.
Les bâtiments à haute efficacité énergétique Dans cette vision, les systèmes électriques intel-
sont presque uniquement perçus comme des ligents sont avant tout l’affaire des acteurs éner-
dispositifs de production d’énergie renouve- gétiques classiques et se traduisent en priorité
lable variable. De la même façon, la mobilité par le déploiement de solutions techniques sur
électrique est majoritairement vue comme un les réseaux.
dispositif consommateur d’électricité : les inte-
ractions entre infrastructures de charge et ré-
seau se limitent à des outils d’optimisation de
charge pour limiter les contraintes sur le réseau.

Systèmes électriques intelligents

18/19
4.3.2. Vision 2 : le territoire à la re- Dans cette vision, les systèmes électriques in-
cherche de son optimum énergétique telligents se traduisent concrètement par des
territoires à la recherche de leur optimum
Cette vision fait l’hypothèse d’une importante énergétique, ciblant en priorité leurs réseaux
évolution en matière de décentralisation élec- de distribution ; les territoires interagissent
trique, sans toutefois observer un déploiement également avec la maille nationale et chaque
étendu des nouvelles technologies de l’énergie territoire gère ses interconnexions avec ses
dans la chaîne de valeur. voisins. Ces territoires adoptent une stratégie
La maille locale est fortement impliquée dans à plusieurs mailles pour améliorer l’efficacité
l’exploitation des systèmes électriques intelli- énergétique, notamment du réseau de distri-
gents, notamment en matière de gestion des bution, au niveau des bâtiments, des quartiers
équilibres. Les territoires, et leurs instances, (production et stockage pour le quartier), des
deviennent des acteurs à part entière dans la villes (stratégie de la commune ou de la com-
chaîne de valeur et dans la gouvernance ; ils munauté de communes).
coordonnent la mise en œuvre de systèmes
électriques intelligents territorialisés à diffé- 4.3.3. Vision 3 : la forte intégration des
rentes échelles (bâtiments, quartiers, villes – NTE dans le système électrique
commune ou communauté de communes –,
Dans cette vision, les NTE sont fortement dé-
département, région) et assurent également
ployées et intégrées sur l’ensemble du système
l’interface avec la maille nationale.
électrique et participent, à différents échelons, à
A l’instar de la vision précédente, les nouvelles son exploitation. Cependant, l’architecture et la
technologies de l’énergie restent majoritaire- maille d’exploitation ont peu évolué.
ment orientées réseau. Même si le dévelop-
L’ensemble des nouvelles technologies (pro-
pement des énergies renouvelables et de la
duction énergétique renouvelable, mobilité
production décentralisée s’effectue dans une
électrique, bâtiments à haute efficacité énergé-
démarche territoriale, il reste toujours dans
tique) participe activement au fonctionnement
une logique d’injection simple sur le réseau
des systèmes électriques intelligents et s’insère
électrique.
dans une vision systémique : au-delà d’une inte-
Des efforts et investissements importants sont raction simple avec le réseau, elles participent à
faits sur le réseau de distribution pour facili- la gestion des équilibres, au pilotage du réseau
ter son pilotage (et permettre la gestion des et sont fortement sollicitées pour assurer la sta-
équilibres) et atteindre des objectifs ambitieux bilité et la fiabilité du système.
d’efficacité énergétique du réseau.
En matière d’exploitation, c’est la maille natio-
Comme dans la première vision, l’émergence nale qui assure la gestion des équilibres ou les
de nouveaux acteurs reste limitée en raison différentes étapes de pilotage du système élec-
de la pénétration modérée des NTE ; cepen- trique. L’échelon local est peu impliqué.
dant, cette territorialisation de la gestion des
Cette architecture et ce système de fonction-
systèmes permet à certains acteurs (existants
nement (« supervision nationale ») font appel à
ou nouveaux) de proposer des offres adaptées
de nombreux outils et technologies (TIC) pour
aux contraintes et attentes locales.
permettre la gestion et le pilotage à l’échelle
nationale de ce système complexe. L’éventua-
lité d’un système complètement numérique
piloté par un nombre d’acteurs restreint à une
échelle nationale, voire européenne, est envi-
sageable.
Cette forte demande en matière de supervi- 4.3.4. Vision 4 : les NTE au service
sion et d’outils de pilotage à une maille natio- de l’exploitation locale des systèmes
nale favorise l’émergence de nouveaux acteurs électriques intelligents
énergétiques en matière d’offres de technolo-
gies, de composants et de services innovants. A l’instar de la vision précédente, les nouvelles
Par ailleurs, pour assurer un pilotage qui reste technologies de l’énergie se sont déployées sur
centralisé, on observe des besoins importants l’ensemble de la chaîne de valeur, et sont for-
en matière d’agrégation d’informations (don- tement sollicitées dans la gestion de l’équilibre
nées fines et précises notamment en aval du du système global. En parallèle, l’échelon local
compteur). Les solutions de stockage déployées est impliqué dans l’exploitation des systèmes
sont multiples : centralisé, décentralisé et diffus. électriques intelligents.

Le consommateur est impliqué par le biais des L’architecture de gestion du réseau évolue et
technologies aval compteur, mais le gestion- favorise l’implication de la maille locale pour
naire de réseaux reste omniprésent. l’exploitation des systèmes. Une politique éner-
gétique locale est définie puis mise en œuvre,
en tenant compte des interactions avec les ter-
ritoires environnants et la maille nationale. Dans
cet objectif, les unités de production d’énergie
renouvelable, les infrastructures associées à la

Projet1 10/02/10 8:06 Page 1

Echanges d'informations entre les différentes briques technologiques des systèmes électriques intelligents

HV

MV

LV
ADEME/P.P.&A./Scriptoria
©

LV (basse tension), MV (de moyenne tension) et HV (haute tension)

Systèmes électriques intelligents

20/21
mobilité électrique, les bâtiments à haute effi- Le nombre important d’acteurs privés (de
cacité énergétique (allant de l’échelle de la mai- toutes tailles) qui proposent des services éner-
son à celle du quartier, voire de la ville) sont gétiques via différents types d’applications, de
mis à contribution pour assurer la gestion des services et d’outils énergie/TIC, participe au dé-
équilibres et pour augmenter l’intelligence du ploiement des systèmes électriques intelligents.
système électrique intelligent territorial. Les
TIC sont intégrées à l’ensemble de la chaîne Tous types de stockage sont déployés selon les
de valeur et notamment en aval du compteur besoins et les attentes des différentes usagers
pour favoriser la participation active des diffé- et acteurs.
rents utilisateurs. L’usager joue un rôle primordial notamment
Différents types de clusters énergétiques dans le déploiement des TIC en aval du comp-
émergent, avec la possibilité d’être imbriqués teur. Il est responsabilisé par la mise en œuvre
en « poupées russes » à différents niveaux. de politiques de sensibilisation, mais également
par la mise à disposition d’information sur sa
La politique énergétique nationale tient compte consommation, celle de son quartier, du terri-
des démarches, initiatives et politiques locales toire. Il est impliqué dans la gestion de l’électri-
et de l’utilisation de nouveaux outils (législatifs cité (production, consommation) au niveau de
ou techniques) apparus dans les territoires. son territoire. Dans cette vision, l’usager contri-
Dans cette dynamique et afin de favoriser ces bue et participe activement à l’exploitation de
initiatives locales, les territoires doivent avoir ces systèmes en allant jusqu’à vendre des ser-
une meilleure connaissance de leurs réseaux vices directement sur les marchés.
de distribution d’électricité (typologie, fonction-
nement…).
Il y a des besoins importants de nouveaux
services et d’outils TIC dédiés énergie (effica-
cité énergétique, gestion, pilotage…) sur les
réseaux de distribution, notamment pour gérer
la demande à l’échelle des clusters et des terri-
toires énergétiques.

©
Schéma d’après Direct Energie
5 Verrous
Pour accompagner et favoriser l’évolution des systèmes élec-
triques, il convient d’identifier clairement les verrous à lever
puis de les traduire en priorités de recherche et en besoins
d’accompagnement et d’orientation de projets.

Les verrous sont des points de blocage impor- ligents ont publié des agendas de recherche et
tants, à lever pour accompagner le dévelop- des feuilles de route et ont identifié un certain
pement de la filière. Ils sont de nature éco- nombre de verrous et priorités. Leur ventilation
nomique, technologique, réglementaire ou est envisagée selon les types d’acteurs sollicités
sociétale, et peuvent apparaître séparément (ou à mobiliser) ou selon des familles d’activi-
ou conjointement. Leur identification résulte tés couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur
de l’analyse de l’environnement de la filière des (voir en figure 4 un exemple des catégories de
systèmes électriques intelligents. recherche et d’innovation identifiées par l’initiative
européenne sur les réseaux électriques EEGI31).
Différentes initiatives européennes ou interna-
tionales dédiées aux réseaux électriques intel-

TSO Clusters DSO Clusters


Joint R&I activities

Grid architecture Network Planning and asset management


Asset management Integration of smart customers
Power technologies Integration of DER and new uses
Network operation Network operations
Market design Market design

Figure 4 : activités de recherche et d’innovation pour la feuille de route de l’EEGI (TSO : gestionnaire de réseaux de
transport ; DSO : gestionnaire du système de distribution).

5.1. Verrous technologiques riel électrique existant sur le réseau électrique


pour le faire cohabiter avec un ensemble de
Les principaux verrous technologiques peuvent nouvelles technologies numériques et ré-
être regroupés en quatre catégories : pondre à des enjeux environnementaux et
•A
 rchitecture et planification de d’efficacité énergétique.
réseaux : apports d’outils et de techno- •E
 xploitation des systèmes : ensemble
logies innovantes déployées sur le système de moyens techniques et méthodologiques
électrique pour anticiper l’évolution de son permettant de mieux observer le réseau
environnement, notamment en termes d’aug- électrique et d’améliorer sa gestion et son
mentation des capacités d’accueil d’énergies exploitation.
renouvelables, de dimensionnement ou bien
d’évaluation des gisements de valeur. •A
 ctivités transversales : activités qui
concernent la chaîne de valeur dans son en-
• Intégration des nouvelles techno- semble.
logies de l’énergie : évolution du maté-

31. European Electricity Grid Initiative: initiative européenne initiée en 2010 dans le cadre du SET-Plan (plan stratégique européen pour les technologies
énergétiques) et qui bénéficie d’un financement dédié de la Commission européenne sur des priorités de recherche et d’innovation identifiées dans
leur feuille de route.

Systèmes électriques intelligents

22/23
• Manque d’outils d’architecture et de planification (systèmes d’information de
téléconduite, traitement des données, gestion de la puissance réactive, estima-
teur d’état local, architecture de communication, détection de défauts, instru-
mentation…) adaptés à l’évolution de l’environnement des réseaux et plus
Architecture précisément à l’ensemble des objets et usages qui risquent d’impacter leur
et dimensionnement (mobilité hydride rechargeable ou électrique, bâtiments à
planification haute efficacité énergétique…) ; manque de méthodologies de quantification
de réseaux des nouveaux usages (potentiels de flexibilité côté demande, comptage des
délestages, reports et rebonds de charge…)
• Manque de méthodologies d’évaluation des coûts et bénéfices du déploiement
des fonctions d’analyse, de monitoring et de contrôle à différents niveaux du
système (plus ou moins centralisés)
• Manque d’adaptation des équipements actuels de réseaux de distribution à
un réseau en constante évolution (endurance mécanique des interrupteurs,
régleurs en charge, transformateurs…)
• Faible miniaturisation des équipements et absence de mutualisation des équi-
Intégration pements intelligents
des nouvelles • Manque d’interopérabilité et de compatibilité32 entre les équipements en aval
technologies du compteur
de l’énergie • Equipements en aval du compteur énergivores
• Manque de fiabilité, de sûreté et coût élevé des solutions de stockage
• Différence d’échelle entre la durée de vie relativement courte des technologies
de l’information, de plusieurs mois à quelques années, et celle des infrastructures
électriques, qui est de l’ordre de plusieurs dizaines d’années
• Complexité de gestion des organes répartis sur l’ensemble de la chaîne pour
répondre à divers objectifs : gestion de la consommation et de la production
locale, du stockage, auto-alimentation, auto-configuration du réseau, mainte-
nance…
• Hausse des consommations énergétiques liées aux infrastructures TIC (ser-
veurs, data center…)
• Difficulté d’analyse et de traitement d’un grand nombre d’informations dans
Exploitation des temps relativement courts (notamment pour le pilotage des usages diffus)
des systèmes • Vulnérabilité des systèmes liés à l’intégration des technologies IP33 dans les ré-
seaux (CPL G3, cloud pour les données)
• Manque d’outils et de technologies pour permettre la gestion et le pilotage de
réseaux locaux
• Manque d’outils d’optimisation et de stratégie de contrôle commande
• Complexité du pilotage de la charge des véhicules électriques qui doit intégrer
les contraintes des utilisateurs en limitant l’impact sur le plan de la tension et sur
l’équilibre offre-demande
• Manque de transmission de données entre les différents acteurs et échelons
géographiques
• Besoin de maîtrise de la sûreté de fonctionnement dans le temps :
– Le niveau de sécurité informatique du système électrique doit être propor-
Activités tionné aux enjeux techniques (souplesse, réactivité, robustesse…), écono-
transversales miques et sociaux
– Le système électrique, s’il est lié à un réseau numérique, doit être protégé
d’une éventuelle attaque sans diminuer sa réactivité et sa souplesse
– La sécurité globale et la résilience du système doivent être assurées dans le cadre
d’un rapprochement fort des technologies de réseaux électriques et des TIC

32. Il convient de distinguer compatibilité et interopérabilité : la compatibilité est une notion verticale qui fait qu’un outil peut fonctionner dans un
environnement donné en respectant toutes les caractéristiques alors que l’interopérabilité est une notion transversale qui permet à divers outils de
pouvoir communiquer (quand on sait pourquoi et comment ils peuvent fonctionner ensemble).
33. IP : Internet protocol. Ces protocoles de transmission de l’internet servent à intégrer un nombre croissant d’utilisateurs, d’applications, d’équipe-
ments divers et de services.
5.2. Verrous à caractère réglementaire et économique

• Complexité du lien entre tarification et maîtrise de la demande électrique :


quelle tarification pour inciter les actions de MDE ?
• Niveau de rémunération de la flexibilité pour promouvoir l’offre de services de flexi-
Tarification bilité, les solutions de stockage…
• Compétitivité comparée des technologies de production (à service identique) et des
systèmes énergétiques à coûts complets
• Pas de vision des coûts globaux pour la collectivité
• Modèles d’affaires peu, voire pas adaptés aux :
– Equipements apportant de la valeur à toute la chaîne, et pas uniquement à
Modèles
l’investisseur
d’affaires
– Services proposés par les différentes parties prenantes (notamment en raison
d’une difficulté d’évaluation de leur valeur)
• Standardisation permettant l’échange de données entre parties prenantes, dans
le respect de la confidentialité et des règles de sécurité des réseaux, et qui per-
mettent d’offrir les meilleurs services au moindre coût
Réglemen-
• Décalage entre les règles actuelles de partage des coûts et des bénéfices (tari-
taire
fication des services) entre acteurs (notamment entre acteurs régulés et déré-
gulés), en intégrant les externalités, et les évolutions de l’environnement des
systèmes électriques (y compris les nouveaux usages)

5.3. Verrous à caractère sociétal

• Compréhension des enjeux énergétiques globaux et individuels


• Adhésion autour des nouveaux équipements et services
Adhésion et • Niveau d’appropriation par les foyers d’équipements éventuellement pilotables
adoption par des acteurs tiers ; adoption d’équipements parfois complexes
• Pédagogie avant, pendant et après le déploiement des nouveaux équipements
et systèmes
• Problèmes d’ergonomie :
– Interfaces homme-machine très peu développées, design des équipements
et services
Utilisation
– Complexité du dispositif d’information à destination des utilisateurs (dès lors
qu’il combine conseils d’usage, informations décisionnelles et incitations)
• Capacité à inscrire les changements de comportement dans la durée
• Précarité conduisant une part importante des ménages à privilégier la dé-
connexion du réseau malgré le risque d’inconfort plutôt qu’à souscrire à des
contrats qui, même s’ils sont avantageux, les engagent sur la durée
Diffusion • Inertie d’usage variable entre logements qui peut conduire à des avantages
différenciés notamment dans l’habitat collectif
• Difficulté à coordonner un modèle industriel de développement avec des concep-
tions territoriales, communautaires ou locales de la mutualisation énergétique

Systèmes électriques intelligents

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6 Priorités de recherche
De façon cohérente avec les verrous préalablement identifiés, les thématiques de recherche jugées
prioritaires par les experts sont ventilées en trois catégories :
• les priorités de recherche à caractère technologique,
• les priorités de recherche à caractère économique et réglementaire,
• les priorités de recherche concernant les sciences humaines et sociales.

6.1. Priorités de recherche à caractère technologique


A l’instar des verrous technologiques, les priorités de recherche sont réparties en quatre catégories :

• Améliorer et concevoir de nouveaux outils de planification des réseaux élec-


triques permettant d’augmenter de manière locale leur capacité à intégrer des
ENR, mais également d’anticiper l’augmentation prévue du nombre de véhicules
Architecture électriques et la construction de nouveaux bâtis de type basse consommation
et ou à haute efficacité énergétique
planification • Développer des outils de prévision à la fois de la demande et de la production
de réseaux renouvelable variable pour permettre un pilotage des réseaux plus fin et amé-
liorer la connaissance des gisements de flexibilité
• Concevoir des architectures de réseaux innovantes permettant de limiter les
pertes sur le réseau ainsi que les coûts de renforcement et de raccordement
• Développer des équipements pour les consommateurs (résidentiel, tertiaire
et industriel), sobres énergétiquement parlant et permettant une plus grande
réactivité
• Augmenter la robustesse des équipements, notamment aux aléas climatiques,
et leur résilience
• Développer des équipements intelligents commandés et monitorés de type
plug and play
• Permettre la compatibilité entre le compteur communicant et les équipements
environnants en amont et en aval (infrastructure de communication et données)
Intégration • Développer les composants nécessaires à la gestion de systèmes combinant
des nouvelles courant continu et alternatif : amélioration des disjoncteurs à courant continu en
technologies haute tension, contrôle commande permettant d’exploiter des réseaux maillés à
de l’énergie courant continu interconnectés avec les réseaux alternatifs…
• Améliorer les semi-conducteurs et l’électronique de puissance : diélectriques,
carbure de silicium (SiC)…
• Contribuer à l’interopérabilité en aval du compteur
• Développer des équipements et services intégrant le multi-énergies (électricité,
chaleur, gaz…)
• Assurer l’interaction entre véhicules électriques ou hybrides rechargeables et le
réseau : concevoir des outils et technologies capables de gérer simultanément
des contraintes de mobilité (mode de recharge, gestion dynamique…) et de
réseau (production ENR locale, services système…)
•G  estion et pilotage des réseaux
– Déployer des capteurs et organes de coupure en réseaux téléopérables
– Conduire en temps réel ou quasi réel des réseaux de distribution et des
usages : développer les outils et technologies qui améliorent la gestion du
réseau sous contraintes (estimation d’état, automatisation des manœuvres de
reprise, géolocalisation des défauts, réglage de tension…)
– Améliorer et développer des technologies adaptées pour la gestion de ré-
seaux maillés à très haute tension et/ou à courant continu
– Développer de nouvelles stratégies de contrôle commande des réseaux
•G  estion de la flexibilité décentralisée
– Concevoir des systèmes de gestion des réseaux permettant de valoriser la
flexibilité des charges, des producteurs locaux et du stockage (électrique ou
thermique)
Exploitation – Développer des algorithmes pour anticiper la déformation des courbes de
des systèmes charge (au moment du service de flexibilité mais aussi du report ou rebond
de consommation34)
– Gestion et pilotage de micro-grids : outils d’exploitation et de pilotage de
réseaux locaux, outils permettant l’îlotage35 d’une partie du réseau, interfaçage
réglementaire avec les opérateurs de réseaux
• Intelligence des systèmes
– Augmenter l’intelligence du réseau : les instruments numériques et l’intero-
pérabilité (entre les réseaux régis par des normes différentes) doivent per-
mettre d’augmenter la fiabilité, la sécurisation et le débit d’informations entre
les acteurs du système
– Développer une maintenance prédictive des instruments : suivi du vieillisse-
ment des matériels, d’anticipation et de détection, localisation des pannes sur
les réseaux, gestion et traitement des données, fonctionnement en temps réel.
Assurer l’interopérabilité des logiciels et des composants
RTE/Vanessa Colombel - Dispatching régional à Saint-Quentin-en-Yvelines (78)
©

34. Tout ou partie des gains énergétiques liés à l’introduction d’une technologie ou d’un dispositif plus performant peut être annulé par des évolutions
de l’usage desdites technologies ou des biens et services les incorporant (consommation accrue, report de consommation).
35. L’îlotage permet de faire fonctionner un îlot (partie d’un réseau incluant générateurs et charges) de façon déconnectée du réseau.

Systèmes électriques intelligents

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• Développer des interfaces permettant des transmissions optimisées d’informa-
tion entre les différents acteurs du système électrique
• Assurer la sécurité et la fiabilité des systèmes électriques (cyber-sécurité et
défense contre l’intrusion…), des logiciels de gestion, des données ; assurer la
sécurité de transmission des données et la prévention des intrusions dans les
systèmes de pilotage centralisés et locaux
• Permettre la prévention des black-out, optimiser la gestion des black-starts36 et
une coordination optimale entre les gestionnaires de réseaux, gérer les marges
et redondances assurant le bon niveau de fiabilité
• Développer des méthodes d’évaluation du bilan énergétique et environnemen-
Activités tal (y compris CO2 et aspect sécurité) global de la MDE dynamique incluant
transversales toute la couche TIC (évaluation des gains directs apportés par le contrôle actif
des charges au regard de la consommation énergétique induite pour l’ensemble
des moyens mis en œuvre et des risques liés à la technologie)
• Concevoir des outils de simulation technico-économique des systèmes élec-
triques (production, distribution, charge) permettant de simuler leur fonction-
nement, d’extrapoler les résultats de projets de démonstration à différents
environnements et d’évaluer l’impact de différents modèles économiques. Ces
outils doivent permettre de simuler les différentes intelligences à l’œuvre, les
flux d’information et la couche électro-technique du système électrique
• Assurer la complémentarité entre les différents réseaux urbains (gaz, froid, chaleur,
électricité, eau) et exploiter les possibles synergies entre vecteurs énergétiques

6.2. Priorités de recherche à caractère économique et réglementaire

• Gérer les actifs : optimiser la durée de vie de composants critiques pour les
réseaux existants et futurs
• Développer de nouvelles solutions technico-économiques de valorisation de
Outils l’électricité renouvelable (consommation de tout ou partie de l’autoproduction,
technico- services dans le cas d’un réseau sous contraintes ou en surcharge)
économiques • Etudier la faisabilité technico-économique, le bilan énergétique et environne-
mental d’un réseau courant continu en basse tension en aval du compteur pour
le domestique et le tertiaire
• Outils de comparaison des coûts globaux des scénarios énergétiques
• Définir des mécanismes incitatifs pour motiver les utilisateurs à participer aux
opérations de MDE, définir des mécanismes de soutien incitant à la flexibilité
• Concevoir et développer des outils et mécanismes de marché ou de tarifica-
tion des services qui accompagnent la mise en œuvre efficace et optimale de
Tarification
systèmes électriques avec de forts taux de pénétration des énergies renouve-
lables ; définir des systèmes tarifaires pour la fourniture et l’acheminement
• Concevoir des outils de marché innovants pour les services système et la ges-
tion de l’équilibre, incluant notamment la gestion active de la demande

36. Redémarrage sans alimentation électrique extérieure et réapprovisionnement progressif des utilisateurs du réseau.
• Concevoir des modèles d’affaires et des dispositifs de marché innovants pour
permettre un déploiement massif d’opérations de MDE et de dispositifs d’ac-
compagnement associés
• Développer des modèles organisationnels et d’affaires permettant d’accompa-
gner les collectivités dans une dynamique de prise en main de leur « territoire
énergétique »
• Concevoir des modèles d’affaires et de marché pour les agrégateurs et les
Modèles entreprises de services énergétiques à l’échelle du territoire, voire du quartier
d’affaires • Développer des modèles d’affaires innovants (Virtual power plant, stockage distri-
bué et maîtrise de la demande pour des applications domestiques) pour accom-
pagner l’intégration des systèmes de stockage
• Développer des modèles d’affaires adaptés à la mobilité électrique, concevoir
des offres tarifaires incitatives pour promouvoir une optimisation de la charge
(véhicules électriques, véhicules hybrides rechargeables) et favoriser l’engage-
ment de l’utilisateur ; mécanismes de marché pour le Vehicle to Grid37 (V2G) ou
Vehicle to Home38 (V2H)
• Etudes de modèles d’organisation de marché : articulation entre les modèles d’af-
Réglemen- faires retenus (temps réel, ouvert à tous les acteurs…) et les choix réglementaires
taire (prise en charge des dépenses d’économie d’énergie par la collectivité, tarification
progressive, dispositifs sociaux, prix locaux…)

6.3. Priorités de recherche concernant les sciences humaines et sociales

• Préciser, comprendre et analyser les réactions des utilisateurs face à l’adoption


de nouvelles solutions
Permettre
• Concevoir l’accompagnement nécessaire des utilisateurs (information, forma-
l’adoption
tion, suivi et aide) lors du déploiement des différentes technologies en termes
d’intérêts et d’utilisation
• Ergonomie :
– Améliorer et développer les interfaces homme-machine ; travailler sur le de-
sign des équipements et services pour faciliter leur utilisation et leur adoption
– Faciliter l’accès et l’utilisation des outils (équipements en aval du compteur),
simplifier ces outils complexes et éventuellement chronophages pour l’utili-
Faciliter
sateur final
l’utilisation
• Concevoir des dispositifs d’information simples et adaptés à destination des
différents utilisateurs
• Suivre l’adoption et l’utilisation des NTE dans le temps et apporter l’accompa-
gnement nécessaire aux utilisateurs afin qu’ils puissent atteindre les niveaux de
MDE permis par ces technologies
• Identifier et analyser les processus de diffusion de ces innovations : quels sont
Augmenter les processus de gouvernance qui rendent possible le déploiement de ces sys-
la diffusion tèmes ? Quelles sont les nouvelles formes d’organisation nécessaires à leur bon
fonctionnement ?

37. Utilisation des batteries des futurs véhicules électriques, lorsqu’ils sont en stationnement et branchés au réseau de distribution, comme réservoir
d’énergie.
38. Partage mutuel d’énergie entre les véhicules électriques ou hybrides rechargeables et les bâtiments.

Systèmes électriques intelligents

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Crédit Photo : Couverture ©MEDDE/Laurent Mignaux - Centrale Solaire Photovoltaique - 2009
L’ADEME en bref

Imprimé sur papier ecolabel avec des encres végétales.


L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de
l’Energie (ADEME) participe à la mise en œuvre
des politiques publiques dans les domaines de
l’environnement, de l’énergie et du développe-
ment durable. Afin de leur permettre de pro-
gresser dans leur démarche environnementale,
l’agence met à disposition des entreprises, des

KOSSUTH Communication
collectivités locales, des pouvoirs publics et du
grand public, ses capacités d’expertise et de
conseil. Elle aide en outre au financement de
projets, de la recherche à la mise en œuvre et
ce, dans les domaines suivants : la gestion des
déchets, la préservation des sols, l’efficacité
énergétique et les énergies renouvelables, la
qualité de l’air et la lutte contre le bruit.

Réf : 7651 I ISBN 978-2-35838-331-8 I Décembre 2013 I


L’ADEME est un établissement public sous la
tutelle du ministère de l’Écologie, du Dévelop-
pement durable et de l’Énergie et du ministère
de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

ADEME
20, avenue du Grésillé
BP 90406 49004 Angers Cedex 01

www.ademe.fr
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