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3 Fonctions numériques

1. Fonctions usuelles vues en seconde


A. Fonctions affines

Une fonction définie sur R est dite affine s’il existe deux réels
m et p tels que pour tout x ∈ R, on a : f (x) = mx + p.

— Si m > 0, la fonction est croissante sur R


— Si m < 0, la fonction est décroissante sur R
— Si m = 0, la fonction est constante sur R
La représentation graphique d’une fonction affine dans un
repère est la droite d’équation y = mx + p.C’est une droite
non parallèle à l’axe des ordonnées, passant par le point de
coordonnées (0; p) et de coefficient directeur m.

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B. Fonction carré
La fonction carré est définie sur R par x 7−→ x2 .
Ses variations sont les suivantes :

— elle est décroissante sur ] − ∞; 0[


— elle est croissante sur ]0; +∞[
On obtient le tableau de variations :

x −∞ 0 +∞

f (x)
0

Sa représentation graphique est une parabole de sommet


l’origine du repère.
Éléments de symétrie : Pour tout réel s, on a : (−x)2 = x2 ,
donc f (−x) = f (x). On dit que la fonction f est paire, et sa
représentation graphique est alors symétrique par rapport à
l’axe des ordonnées.

C. Fonction inverse
La fonction inverse est définie sur R∗ par f (x) = x1 .

— elle est décroissante sur R∗−


— elle est décroissante sur R∗+ également
Attention, elle n’est pas décroissante sur R∗.
On obtient le tableau de variations :

x −∞ 0 +∞

f (x)

Sa représentation graphique est une hyperbole.


Éléments de symétrie : Pour tout réel x 6= 0 on a :
1
( −x ) = − x1 , donc f (−x) = −f (x). On dit que la
fonction f est impaire, et sa représentation gra-
phique est alors symétrique par rapport à l’origine.

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2. Fonction racine carrée
A. Étude de la fonction racine carrée
Définition 1 La fonction racine carrée est la fonction définie sur [0; +∞[ qui à tout réel
positif x associe sa racine carrée.

f : x 7→ x

Propriété 1 La fonction racine carrée est croissante sur [0; +∞[.


Démonstration Notons f : x 7−→ x. Soient a, b ∈ /R tels que 0 ≤ a < b.
Montrons que f (a) < f (b). On va étudier le signe de f (b) − f (a) :

√ √
f (b) − f (a) = b − a pour étudier le signe, on essaie de factoriser
√ √ √ √
( b − a)( b + a) √ √
= √ √ cette expression existe car b + a > 0
( b + a)
√ 2 √
( b) − ( a)2
= √ √
b+ a
b−a
= √ √
b+ a
√ √
Or a < b, donc b − a > 0. De plus, b + a > 0 comme somme de termes strictement
positifs.
Donc f (b) − f (a) > 0.
Finalement, pour tous a, b ∈ R tels que 0 ≤ a < b, on a f (a) < f (b) donc la fonction racine
carrée est croissante sur R+ .

Représentation graphique :

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B. Positions relatives des courbes représentatives de x 7→ x2, x 7→

x, x 7→ x

Propriété 2 Soient :
C1 la courbe représentative de la fonction carré x 7→ x2 ,
C2 la courbe représentative de la fonction identité x 7→ x, √
et C3 la courbe représentative de la fonction racine carrée x 7→ x.
Alors :
— Sur ]0; 1[, la courbe C1 est√en-dessous de C2 , qui est en-dessous de C3 (i.e. pour
0 < x < 1, on a x2 < x < x)
— Sur ]1; +∞[,√la courbe C1 est au dessus de C2 , qui est au dessus de C3 (i.e. pour
x > 1, on a x < x < x2 )
— Ces trois courbes ont les points O(0; 0) et A(1; 1) en commun.

Démonstration Soit x ∈]0; 1[. On a 0 < x < 1. En multipliant cette inégalité par x > 0, il
vient : 0 < x2 < x. Donc sur cet intervalle, C1 est en-dessous de C2 .
De plus, la fonction
√ racine
√ carr
√ ée est croissante
√ sur R+ donc
0 < x2 < x ⇒ 0 < x2 < x ⇒ x < x, donc C2 est en-dessous de C3 .
De même, soit x > 1. On a 1 < x, et en multipliant chaque membre par x > 0, on obtient
x < x2 , donc C1 est au dessus de C2 . √
En utilisant la croissance de la fonction racine carrée, il vient que x < x, donc C2 est au
dessus de C√3 . √
Enfin, on a 0 = 0 = 02 , et 1 = 1 = 12 , d’où le dernier point de la propriété.

Propriété 3 Dans un repère orthonormé, les courbes représentatives de la fonction


racine carrée et de la fonction carrée sont symétriques par rapport à la droite d’équation
y = x.

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3. Valeur absolue
A. Notion de valeur absolue
Définition 2 Soient x un nombre réel, et M le point d’abscisse x de la droite réelle
d’origine O.
La valeur absolue de x est la distance OM.
On note : OM = |x|.

Exemples :
En utilisant la définition ??, déterminons :
| − 5, 4| ; |7, 2| ; | − 1| ; |0|.
On place sur un axe gradué d’origine O les points A(−5, 4) ; B(7, 2) ; C(−1). On a alors :
| − 5, 4| = OA = 5, 4; |7, 2| = OB = 7, 2; | − 1| = OC = 1; |0| = OO = 0;

Remarque :
Pour tout réel x, on a | − x| = |x|.

Propriété 4 Soit x un nombre réel.


— Si x ≥ 0, alors |x| = x
— Si x ≤ 0, alors |x| = −x

Démonstration :
— Si x ≥ 0, alors OM = xM − xO = x − 0 = x
— Si x ≤ 0, alors OM = xO − xM = 0 − x = −x

B. Fonction valeur absolue


Définition 3 La fonction valeur absolue est la fonction qui à un réel x associe sa valeur
absolue :
f : x 7→ |x|

En utilisant la propriété ??, on obtient les variations et la représentation graphique de cette


fonction.
Tableau de variations :

x −∞ 0 +∞

f (x)
0

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représentation graphique :

Pour tout réel x on a f (−x) = | − x| = |x| = f (x), donc f est paire, et sa courbe
représentative est symétrique par rapport à l’axe des ordonnées.

Propriété 5 Soient x, y ∈ R.
(i) |x| ≥ 0
(ii) | − x| = |x|
(iii) |x| = |y| ⇔ (x = y ou x = −y)
|x|
(iv) |x.y| = |x|.|y|, et pour y 6= 0, | xy | = |y|

(v) x2 = |x|

Démonstration ces propriétés se démontrent à partir de la définition ??, en raisonnant au


cas par cas selon les signes de x et de y.

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4. Opérations sur les fonctions

A. Égalité

Définition 4 Deux fonctions f et g sont dites égales ssi :


— elles ont le même ensemble de définition
— pour tout x de cet ensemble, on a f (x) = g(x)
Dans ce cas, leurs courbes représentatives sont confondues.

Les fonctions que l’on considère ont souvent des ensembles de définition différents ; dans ce
cas, on travaille sur l’intersection D = Df ∩ Dg des deux ensembles de définition, c’est-à-dire
sur la partie D de R où les fonctions sont toutes les deux définies. On dit que l’on “restreint”
les fonctions à D.

B. Opérations simples

Définition 5 Soient f une fonction numérique définie sur un intervalle I et k un réel


quelconque.
La fonction f + k est la fonction qui à x ∈ I associe f (x) + k.

Exemple :

Dans cet exemple, f (x) = x2 et k = −3 :


la fonction x2 − 3 a le même sens de variation que la
fonction carré,
et la courbe représentative de la fonction x2 − 3 est ob-
tenue à partir
de celle de la fonction carré par une translation de vec-
teur −3~j
(décalage de 3 unités vers le bas).

Propriété 6 Soient f une fonction numérique définie sur un intervalle I et k un réel


quelconque.
La fonction f + k a le même sens de variation que la fonction f sur I.

Démonstration Supposons par exemple que f est croissante sur un intervalle J ⊂ I.


Alors pour tous a, b ∈ J tels que a < b, on a f (a) < f (b), donc f (a) + k < f (b) + k, et la
fonction f + k est elle aussi croissante sur J.
On raisonne de même sur les intervalles où f est décroissante pour montrer que f + k
l’est aussi.

7
Propriété 7 Soient f une fonction numérique définie sur un intervalle I et k un réel
quelconque.
La courbe représentative de la fonction f + k se déduit de celle de f par translation de
vecteur k~j.

Remarque :
Plus généralement, on peut définir la somme de deux fonctions f et g sur un intervalle où
elles sont toutes les deux définies par :(f + g) : x 7−→ f (x) + g(x).

Définition 6 Soient f une fonction numérique définie sur un intervalle I et k un réel


quelconque.
La fonction kf est la fonction qui à x ∈ I associe k × f (x).

Exemple :

Dans cet exemple, sur l’ensemble de définition de u, la fonction g est définie par
g(x) = 0, 5 × u(x), et la fonction f par g(x) = −1, 5 × u(x).
Les fonctions u et g ont même sens de variation, mais u et f ont des sens de variation
contraires. De plus, la multiplication par un réel de valeur absolue inférieure à 1 “aplatit” la
courbe, alors que la multiplication par un réel de valeur absolue supérieure à 1 augmente les
amplitudes de ses variations.

Propriété 8 Soient f une fonction numérique définie sur un intervalle I et k un réel


quelconque. Alors :
— si k > 0, les fonctions f et kf ont le même sens de variation sur I
— si k < 0, les fonctions f et kf ont des sens de variation contraires sur I
(si k = 0, kf est constante égale à 0 sur I).

Démonstration Soient f une fonction numérique définie sur un intervalle I et k un réel


quelconque. Considérons un intervalle J ⊂ I sur lequel f soit croissante. Soient a, b ∈ J
tels que a < b. f est croissante sur J, donc f (a) < f (b).
— si k > 0, alors kf (a) < kf (b), donc la fonction kf est croissante sur J
— si k < 0, alors kf (a) < kf (b), donc la fonction kf est décroissante sur J
On étudierait de même le sens de variation de kf sur les sous-intervalles de I sur
lesquels f est décroissante.

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Propriété 9 Soient f une fonction numérique définie sur un intervalle I et k un réel
quelconque.
La courbe représentative de kf se déduit de celle de f en multipliant par k l’ordonnée
de chaque point de Cf .

Remarque :
Plus généralement, on peut définir le produit de deux fonctions f et g sur un intervalle où
elles sont toutes les deux définies par :(f × g) : x 7−→ f (x) × g(x).

C. Composition avec la fonction inverse

Définition 7 Soient I un intervalle de R, et u une fonction définie sur I et qui ne s’an-


nule pas sur I.
1
La fonction définie sur I par f : x ∈ I 7→ u(x) est appelée fonction inverse de u. On note
1
f = u.

exemple :
Soit u : x ∈ R 7→ u(x) = 3 − x. La fonction inverse de u est définie sur tout intervalle
I ⊂ R − {3}, et s’écrit f = u1 : x ∈ I 7→ 3−x
1
.
Ainsi, si la fonction u s’annule en certains points, il suffit de restreindre l’étude à un intervalle
sur lequel elle ne s’annule pas.

Propriété 10 Soient I un intervalle de R, et u une fonction définie sur I,ne s’annulant


pas sur I et de signe constant sur I.
Alors la fonction u1 a un sens de variation contraire à celui de u sur I.

Démonstration Soient I un intervalle de R, et u définie sur I,ne s’annulant pas sur I et de


signe constant sur I. Supposons par exemple que u est croissante sur un intervalle J ⊂ I.
Pour tous a, b ∈ J tels que a 6 b, comme la fonction u est croissante on a : u(a) 6 u(b) ;
1 1
comme la fonction inverse est décroissante, on a : u(a) > u(b) (qui sont bien définis car u ne
1
s’annule pas), et donc la fonction u est décroissante sur J, contrairement à la fonction u.
On traite de même le cas des intervalles où u est décroissante.

exemple :
On donne ci-dessous le tableau de variation d’une fonction u définie sur [−3; 5].
Après vous être assuré(e) que u ne s’annule pas et est de signe constant sur l’intervalle [−3; 5],
complétez le tableau de variations de la fonction u1 .
x −3 −1 0 3 5

4 5
u 3
2 1

1
u

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D. Composition avec la fonction racine carrée

Définition 8 Soient I un intervalle de R, et u une fonction définie sur I et positive sur


I (i.e. pour tout x ∈ I, u(x) > 0. p
La fonction définie
√ sur I par f : x ∈ I →
7 u(x) est appelée fonction racine carrée de u.
On note f = u.

exemple :
Soit u : x ∈ R 7→ u(x) = 3 − x. La fonction racine carrée de u est définie√sur tout intervalle

I ⊂] − ∞; +3], car pour x ∈] − ∞; +3], on a 3 − x > 0. Elle s’écrit f = u : x ∈ I 7→ 3 − x.
Ainsi, si la fonction u est négative en certains points, il suffit de restreindre l’étude à un
intervalle sur lequel elle ne s’annule pas.

Propriété 11 Soient
√ I un intervalle de R, et u une fonction définie sur I,positive sur I.
Alors la fonction u a même sens de variation que u sur I.

Démonstration Soient I un intervalle de R, et u définie sur I,positive sur I.


Supposons par exemple que u est croissante sur un intervalle J ⊂ I.
Pour tous a, b ∈ J tels que a 6 b, comme la fonction u est p on a : u(a) 6 u(b) ;
p croissante
comme la fonction racine carrée est croissante, √ on a : u(a) 6 u(b) (qui sont bien
définis car u est positive), et donc la fonction u est croissante sur J, comme la fonction u.
On traite de même le cas des intervalles où u est décroissante.

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