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CHAPITRE 5

COMPTABILITÈ ANALYTIQUE
D´EXPLOITATION ( CAE)
COÛTS COMPLETS ET PARTIELS
LE PASSAGE DES CHARGES DE LA CG AUX
CHARGES DE LA CAE

 La CAE doit fournir des informations économiquement significatives en


matière de coûts et de résultats.

Ceci implique à l’évidence que les charges entrant dans son réseau soient
également économiquement significatives á l´ égard de l’activité d’entreprise.

 Les différences de conception entre la CAE et la CG conduisent à un


retraitement des charges de la CG pour déterminer les charges qui doivent
entrer dans le réseau de la CAE.
LE PASSAGE DES CHARGES DE LA CG AUX
CHARGES DE LA CAE
L’incorporation des charges :

Charges incorporées = Charges de la - Charges non + Charges


en CAE CG incorporables supplétives
LE PASSAGE DES CHARGES DE LA CG AUX
CHARGES DE LA CAE
Les charges non incorporables :

Ce sont des charges qui ont été régulièrement comptabilisées en classe 6 suivant les
critères de la CG mais qui ne reflète pas les conditions normales d’une exploitation
de l’entreprise.
L’incorporation de ces charges viendraient artificiellement majorer le coût des
produits, empêchant de juger les évolutions significatives des coûts dans le temps,
comme:
1. charges ou de pertes exceptionnelles ;
2. dotations aux amortissements de certains frais d’établissement ;
3. fraction des amortissements dérogatoires excédant l’amortissement
économique normal ;
4. dotation à certaines provisions, constituées par exemple dans un but
uniquement fiscal, comme dans le cas d’une provision pour hausse des prix.

Le fait de considérer une charge comme non incorporable est une question
d’appréciation de la part du gestionnaire.
LE PASSAGE DES CHARGES DE LA CG AUX
CHARGES DE LA CAE

Charges supplétives :

Ce sont des charges qui n’ont été pas comptabilisées en classe 6 suivant les critères de la
CG mais que la CAE retient. Il s’agit de charges prises en compte chaque fois qu’un facteur
de production est utilisée gratuitement c’est à dire sans généré de charges.

Les charges supplétives illustrent le concept économique de « coût d’opportunité», qui


exprime le manque à gagner entraîné par l’utilisation d’une ressource disponible à
l’intérieur de l’entreprise, alors que cette ressource pourrait entraîner une recette
si elle était utilisée en dehors de l’entreprise.

1. La rémunération conventionnelle des capitaux propres

2. La rémunération du travail de l’exploitant ou des membres de la famille participant à


l’exploitation
LA MÉTHODE DES COÛTS COMPLETS

La méthode des coûts complets a pour objectif de chiffrer le coût de revient en vue
notamment d'établir la politique tarifaire de l'entreprise et de permettre d'expliquer le
résultat de l'entreprise en comparant pour chaque produit (biens ou services) le prix de
vente et le coût de revient.

Elle est fondée sur la distinction entre :


charges directes, qu'il est possible d'affecter immédiatement, sans calcul intermédiaire,
au coût d'un produit déterminé,
charges indirectes, qui concernent plusieurs coûts, font l'objet d'une répartition et
nécessitent un calcul préalable à leur imputation.

 Les Coûts complets:


1. Ce sont des coûts obtenus en incorporant la totalité des charges incorporées.

2. Les méthodes de coûts complets s’appuient sur la mise en place d’une typologie
des charges en directes et charges indirectes.
LA MÉTHODE DES COÛTS COMPLETS
La méthode des coûts complets implique le découpage de l'entreprise en un
certain nombre de centres d'analyses (processus), qui sont des divisions
fonctionnelles de l'entreprise.

Au sein de ces centres d'analyse sont répertoriés des éléments de


charges indirectes en vue de leur imputation aux coûts des produits
intéressés.

Les opérations d'analyse comprennent :


1. l'affectation des charges qui peuvent être directement rattachées au
centre,
2. la répartition entre les centres des autres charges qu'ils doivent prendre
en compte,
3. la cession de prestations entre centres.
Traitement des charges indirectes :

Affectation Affectation
Charges
Grâce à des clés de En fonction des unités Objets de
répartition technico- d’œuvre consommées coûts
Indirectes comptables (surfaces par les objets de coût
occupées, puissances
installées…)

Centres d’analyse
LA MÉTHODE DES COÛTS COMPLETS
Les centres d'analyse comprennent les centres de travail et les sections.

un centre de travail est un centre d'analyse correspondant à une division de


l'organigramme de l'entreprise telle que bureau, service, atelier, magasin ;

une section est une subdivision d'un centre de travail lorsque la précision recherchée
dans le calcul des coûts de produits conduit à utiliser plusieurs unités d'œuvre (une par
section).

Les sections sont couramment appelées homogènes du fait de l'homogénéité des


charges qui les constituent par rapport au mode d'imputation choisi.

Les charges indirectes ainsi imputées et les charges directes ayant été par ailleurs
affectées, on obtient un coût de revient complet.
LA MÉTHODE DES COÛTS COMPLETS
Les grandes étapes du calcul des coûts :

Coût d’achat des


matières et fournitures

Coût de production
des produits vendus

Coûts de distribution

=
Coût de revient
 Coût d’achat = prix d’achat +frais accessoires d’achat + les charges indirectes
d’approvisionnement

 Coût de production = coût d’achat des matières premières et fournitures


consommables + main d’œuvre directes + les charges indirectes de production

 Coût de distribution = les charges directes commerciales + les charges indirectes


de distribution

 Coût de revient = Coût de production + Coût de distribution + Coût hors


production
CRITIQUE DE LA MÉTHODE DES COÛTS
COMPLETS
Aspects favorables :

1. cette méthode permet de contrôler la formation du coût de revient aux différents


stades du processus de fabrication,

2. elle constitue une approche utile pour déterminer le prix de vente d'un nouveau
produit qui n'a pas de référence sur le marché,

3. elle est une aide précieuse pour évaluer les différents types de stocks (matières
premières, produits en cours, produits finis).
CRITIQUE DE LA MÉTHODE DES COÛTS
COMPLETS
Aspects défavorables :
1. la mise en œuvre de la méthode du coût complet est délicate du fait de la
difficulté à découper l'entreprise en sections homogènes sans en multiplier
exagérément le nombre,
2. son coût d'élaboration est important,
3. les calculs à mettre en œuvre sont souvent laborieux et l'analyse des coûts est
tardive,
4. les centres principaux reçoivent, des centres auxiliaires, des charges qui leur sont
étrangères et sur lesquelles ils n'ont aucune maîtrise ni contrôle,
5. les choix d'imputation sont subjectifs et les résultats obtenus seront toujours
discutables,
6. le découpage de certaines charges peut occulter des éléments qu'il aurait mieux
valu considérer de manière globale,
7. l'impact sur les coûts des variations d'activité n'est pas pris en compte.
CRITIQUE DE LA MÉTHODE DES COÛTS
COMPLETS
Recommandations
Face à ces différentes limites ou critiques de la méthode des coûts complets, le
plan comptable général recommande :
•la création de centres principaux correspondant aux centres
de responsabilités (par exemple, le centre d'administration serait un centre
principal),
•la distinction des charges variables et des charges fixes dans les centres
d'analyse
LA MÉTHODE DES COÛTS PARTIELS
LA MÉTHODE DES COÛTS PARTIELS

Définition

Le coût variable est formé des seules charges qui varient en fonction du
volume d'activité de l'entreprise.

Cette définition correspond au direct costing anglo-saxon. Toutefois, cette


terminologie peut entraîner une confusion avec la notion de coût direct alors
que sa véritable signification exige de globaliser et d'exclure du coût des
produits les charges fixes quand bien même elles seraient affectables à des
produits.
LA MÉTHODE DES COÛTS PARTIELS

 Ce sont des coûts obtenus en incorporant qu’une partie des charges


pertinentes en fonction du problème traité.

 Les méthodes de coûts partiels s’appuient donc sur la mise en place d’une
typologie des charges

Charges Directes Charges Indirectes

Charges variables

Charges Fixes
LA MÉTHODE DES COÛTS PARTIELS
Avantages de la méthode

1. La méthode des coûts variables est simple à mettre en place.


2. Elle permet la détermination du point mort (ou seuil de rentabilité).
3. Elle est d'une compréhension aisée pour tous les interlocuteurs.
4. Elle facilite l'élaboration des budgets d'exploitation à partir des hypothèses
de fabrication pour les charges variables, les charges de structure étant
généralement assez faciles à déterminer.
5. Elle est assez peu sujette à contestation en raison de son caractère moins
subjectif.
6. Elle permet d'appréhender facilement le coût marginal, notion intéressante
pour pallier une éventuelle sous-activité.
LA MÉTHODE DES COÛTS PARTIELS
Inconvénients de la méthode

1. La distinction entre coûts fixes et coûts variables apparaît un


peu sommaire dans les entreprises industrielles qui ont des
moyens de production diversifiés pour l'élaboration de produits
non homogènes.
2. Les charges de structure ne restent stables en pratique que
dans le court terme et à l'intérieur d'une fourchette d'activité.
3. Le coût variable intéresse principalement les entreprises qui
produisent en grande série un produit unique ou ayant une
activité commerciale.
LE COMPTE DE RÉSULTAT DIFFÉRENTIEL

Le compte de résultat différentiel


– L’utilisation des charges variables permet de mettre en évidence des
résultats intermédiaires par le calcul de coûts partiels et de marges.

Résultat  Différence entre prix de vente et coût de revient

 Différence entre le prix de vente et un coût partiel ; on


Marge
obtient plusieurs marges qui se définissent par référence au
coût partiel qui a permis leur calcul.
LE COMPTE DE RÉSULTAT DIFFÉRENTIEL
Par rapport à un coût variable ; on obtient une marge sur coût variable.

Chiffre d’affaires : CA
PxQ

Charges variables : CV

Marges/coûts variables
CA – CV

Charges fixes : CF Résultat


LE COMPTE DE RÉSULTAT DIFFÉRENTIEL

Les trois notions, chiffre d’affaire, charges variables et marges sur coûts variable, sont
proportionnelles aux quantités.

Ainsi sont définis :

 Rapport des charges variables totales sur le chiffre


Taux de charges variables d’affaires.

TCV = CV / CA

Taux de marges sur  Rapport entre la marge sur coût variable et le chiffre
coûts variables d’affaires.

TMCV = MCV / CA
LE SEUIL DE RENTABILITÉ

Le seuil de rentabilité, ou point mort, est égal au chiffre d'affaires minimal


que doit réaliser une entreprise pour générer une marge sur coût variable
égale au total des charges fixes. Il s'agit donc du seuil de chiffre d'affaires qui
génère un résultat nul pour l'entreprise.
LE SEUIL DE RENTABILITÉ-ex

Charges Produits Montant

Chiffre d'affaires 1 000

Matières premières 200

Salaires de production 250

Charges variables commerciales 80

Charges variables de production 70

Total coût variable : 600 – 600

Marge sur coût variable 400

Charges fixes 220 – 220

Résultat 180
LE SEUIL DE RENTABILITÉ

Le taux de marge sur coût variable par rapport au chiffre d'affaires


peut se calculer comme suit :

• Marge sur coût variable / Chiffre d'affaires = 400 / 1000 = 40 %.

Dès lors le seuil de rentabilité est obtenu en appliquant la formule


suivante :
• Charges fixes/ Taux de marge = 220 / 40 % = 550.
LE SEUIL DE RENTABILITÉ

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