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Les moyens de prévention à mettre en œuvre pour pallier les risques professionnels des
artisans résident d’abord dans la prévention collective (organisation, outillages, produits…)
qui diminue fortement les expositions et la fréquence ces accidents, puis dans la prévention
individuelle (équipements de protection) qui en diminue nettement la gravité.
A partir d’un salarié, les différents risques professionnels doivent faire l’objet d’une
évaluation pour permettre la rédaction du Document Unique de Sécurité (Décret du 5
novembre 2001) en appréciant à la fois l’environnement matériel et technique (outils,
machines, produits utilisés) et l’efficacité des moyens de protection existants et de leur
utilisation selon les postes de travail.
De manière aussi à ce que l’artisan et ses salariés puissent s’informer à propos des produits
dangereux utilisés, les Fiches de Données de Sécurité (F.D.S.) doivent être consultées et la
connaissance des risques appréhendées au travers de la compréhension de l’étiquetage. Ces
documents renseignent sur la composition, les propriétés et surtout le mode d'utilisation. On y
trouve également des données concernant les premiers soins, la toxicité et les précautions de
manipulation.
1. L’organisation du chantier
La première des mesures de prévention passe par une réflexion en amont sur
l’organisation et l’installation du chantier : implantation, organisation des flux,
circulation des opérateurs, des engins et des approvisionnements.
La plupart des chutes de plain-pied et d’objets trouvent leur origine sur un chantier
mal organisé et mal rangé.
A ce titre, le balisage, l’éclairage et la sécurisation des voies de circulation et des
zones de stockage sont essentielles ainsi que le rangement en permanence du chantier
(palettes, câbles, tuyauteries, matériaux et outils divers…).
Une bonne organisation du chantier permet aussi d’éviter des ports de charge et des
mouvements répétés inutiles et d’avoir les matériaux à disposition et à la bonne
hauteur, donc de réduire les risques physiques liés à la manutention. Il faut éviter les
gestes répétitifs exécutés trop longtemps et changer de positions et de tâches souvent
pour limiter les contraintes musculaires et articulaires. Il faut aussi porter les charges à
deux le plus possible.
Un nettoyage régulier permet de réduire les niveaux de poussières. Il convient de
réaliser un nettoyage du chantier avec les outils appropriés (aspirateur à filtre absolu)
ou à l’humide, avec des précautions pour éviter la dispersion des poussières lors du
vidage des aspirateurs ou des conteneurs à déchets, du changement des filtres. Les
zones de travail ne doivent jamais être nettoyées avec une soufflette ou un balai à sec,
ni avec de l’air comprimé pour éliminer les poussières adhérentes.
Exemples :
- Les huiles de décoffrage sans solvant doivent être privilégiées : huiles 100%
végétales sans solvant (à base de soja ou colza) ou huiles minérales de synthèse sans
solvant hydrocarboné.
- Choix du mortier ou du béton : retrait ou réduction du taux d'allergènes dans les
ciments, soit par adjonction de sulfate ferreux qui diminue la nocivité du chrome, soit
par augmentation de la part de laitier par rapport au clinker.
- Des matériaux de construction plus légers : conditionnement en sacs de ciment, de
plâtre de 30kg maximum, coffrages et poutrelles allégés, matériaux de cloisonnement
les moins encombrants et les plus légers.
- Substituer les enduits standards par des produits “sans poussière”.
- Privilégier les peintures aqueuses à la place des peintures à solvants organiques.
- Favoriser les matériaux prédécoupés et utiliser des laines minérales isolantes non
friables et entourées d’une enveloppe cellulosique protectrice.
- Les outils doivent être dotés d’un manche ergonomique, les machines munies de
poignées anti-vibratiles ; il convient de privilégier les outils portatifs légers et sans fil,
et de les utiliser à vitesse lente pour éviter les projections.
- Pour effectuer les découpes, la prévention des coupures consiste à choisir
exclusivement des cutters de sécurité avec dispositif de retrait automatique de lame, ce
qui protège les mains et le corps d’un faux mouvement de la lame.
- Etc.
Mais la recherche de substituts peut être difficile dans certains cas et alors, la
connaissance des risques induits par les produits permet de mettre en œuvre des
mesures de prévention individuelle adaptées.
7.
8. La limitation des polluants dans l’air
La limitation de la propagation des Composés Organiques Volatils et des poussières
dans l’air, et par suite l’exposition des artisans à leur inhalation, passe par les
dispositions suivantes :
- Assurer une concentration dans l’atmosphère du local la plus basse possible par une
aération satisfaisante.
- Ouvrir les bidons, pots, contenant des solvants seulement lors de leur utilisation et
bien les refermer après.
- Maintenir fermées les poubelles étanches contenant les objets souillés par les
solvants (chiffons, pinceaux usagés…).
- Utiliser des machines de coupe, … munis d’aspirateur de poussière et assurer une
concentration dans l’atmosphère la plus basse possible par une humidification des
sols.
- Utiliser un aspirateur à filtre absolu pour nettoyer le chantier.
9.
10. Prévention des risques électriques des artisans du bâtiment
Il convient de garder les outils électroportatifs ainsi que leurs dispositifs de sécurité en
bon état de fonctionnement, les prises de courant défectueuses doivent être
remplacées, les baladeuses, prolongateurs vérifiés… et utiliser des disjoncteurs
différentiels portatifs 30 mA.
11.
12. La conduite et l’entretien du véhicule utilitaire
L’artisan doit périodiquement faire tester sa vue et s’astreindre à une tolérance zéro
sur la consommation d’alcool ou de stupéfiants pendant la conduite du véhicule (et
plus généralement pendant tout son temps de travail).
Il convient de privilégier les normes de sécurité routière (dépassement de la vitesse,
non respect des règles de priorité et des feux de signalisation, stationnement en zone
dangereuse, ...) par rapport aux contraintes du travail.
Il est utile d’acquérir de nouvelles compétences de conduite dans le cas de conduite
sur routes enneigées, en montagne….
- Management du véhicule
1. Equiper le véhicules des équipements de sécurité et des systèmes d’assistance à la
conduite : ABS, airbags conducteur et passagers, climatisation, direction assistée,
systèmes d’assistance électronique à la conduite (anti patinage, contrôle de
stabilité…), système d’aide à la navigation, indicateur de gabarit, témoin de surcharge
du véhicule, matériel de sécurité (extincteur, gilet de signalisation haute visibilité,
triangle de signalisation…), pneus neige en montagne.
2. Il apparaît que certains équipements de sécurité sont plus faiblement présents sur les
VUL que sur les véhicules de tourisme, alors qu’ils sont exposés à des risques
potentiellement plus élevés (surcharge, arrimage des colis…). S’assurer que les
charges transportées ne constituent pas un facteur de risque supplémentaire : arrimage,
immobilisation et séparation des charges de l’habitacle, respect des limites de charge,
système de pesée, témoin de surcharge, aménagement d’armoires et d’étagères à
rebord.
3. Maintenir le véhicule dans un bon état de fonctionnement (carnet de maintenance),
planifier les contrôles périodiques.
- Management des déplacements
La priorité est de réduire le nombre, la fréquence et la durée des déplacements pour
diminuer l’exposition au risque. Il faut pour cela :
1. préparer le travail afin d’éviter des allers et retours inutiles.
2. anticiper les éventuelles difficultés de circulation.
3. Prendre en compte l’état des routes et les conditions météorologiques.
- Management des communications
1. prohiber le recours au téléphone portable au volant (y compris le kit mains libres, du
fait du défaut d’attention qu’il provoque), les communications doivent se faire à
l’arrêt.
2. En cas de changement d’itinéraire, reprogrammation du GPS à l’arrêt sur un lieu de
stationnement.
3. Pendant la conduite, uniquement usage des fonctions audio du GPS.
13. Gérer sa charge et son rythme de travail
Il convient de se permettre une flexibilité dans les horaires, éviter les départs
d’urgence, l’exécution de multiples tâches, la fatigue des heures supplémentaires dues
aux déplacements, générateurs de stress et en particulier d’accidents de la route.
Pendant son travail, Il faut veiller à effectuer des pauses courtes et fréquentes pour
favoriser la concentration et éviter le surmenage.