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Chapitre 2

Géométrie dans l’espace

2.1 Rappels
2.1.1 Définitions
Par rapport aux coordonnées cartésiennes dans le plan (système d’axes Oxy), il faut,
pour situer un point dans l’espace, ajouter un troisième axe Oz.
Pour un calcul aisé des distances et des angles, il est nécessaire de travailler avec un
repère orthonormé.
Dans la suite du cours, on travaillera uniquement avec des repères orthonormés.

Définition 3 Un repère dans R3 est orthonormé si et seulement si les trois axes sont
orthogonaux deux à deux et de longueur unitaire.

Définition 4 Un vecteur est un segment orienté. Dans ce cours, nous ne définirons que
les vecteurs dits "glissants" c’est-à-dire dont l’emplacement (ou l’origine) est indifférent.
Un vecteur est caractérisé par :
— une longueur
— une direction
— un sens
Un couple de point (A, B) définit donc un vecteur noté AB ~ ou AB.
A s’appelle l’origine du vecteur (en physique, l’origine du vecteur est souvent appelée
point d’application) et B l’extrémité du vecteur.

Définition 5 1. Deux vecteurs ~u et ~v sont égaux s’ils ont la même longueur, même
direction et même sens sans tenir compte de la position de leurs origines.
Ainsi, ~u = ~v (fig1)

~u * ~v *

fig1 : vecteurs égaux


20
2. Un vecteur de sens opposé à celui du vecteur ~u mais ayant même longueur et même
direction se note ~u (fig2).

~u * ~u

fig2 : vecteurs opposés

Remarque 5 Une grandeur qui est définie complètement par un simple nombre est dite
scalaire. Par exemple : masse, température, longueur, temps..

Exemple 6 Exemples de grandeurs vectorielles en physique :


Position (par rapport à l’origne du repère) ou déplacement (par rapport à la position
initiale), vitesse, accélération, force, moment de force, champ gravitationnel,. . .

2.1.2 Composantes d’un vecteur

Soit un repère Oxyz.


~ tel que l’origine de ~v correspond à l’origine (0, 0, 0)
Soit ~v le représentant du vecteur AB
du repère.
Si l’extrémité de ~v a pour coordonnées (v1 , v2 , v3 ), alors v1 , v2 et v3 sont les composantes
de ~v et on écrit :
0 1
v1
~v = @ v2 A ou < v1 , v2 , v3 > ou (v1 , v2 , v3 )
v3
~
Définition 6 Etant donné deux points A(xA ; yA ; zA ) et B(xB ; yB ; zB ), le vecteur ~v = AB
a pour composantes
~v = (xB xA ; yB yA ; zB zA )

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Définition 7 La norme (ou longueur) du vecteur ~v , notée k~v k ou |~v | ou encore tout
simplement v, est la longueur du segment [A, B] où le couple de points (A, B) est un
représentant quelconque du vecteur ~v
q p
|~v | = v12 + v22 + v32 = (xB xA )2 + (yB yA )2 + (zB zA )2
où v1 , v2 et v3 sont les composantes du vecteur ~v et (xA , yA , zA ) et (xB , yB , zB ) sont les
coordonnées respectives des points A et B.
Définition 8 On appelle vecteur unitaire ou normé, ~n un vecteur de norme égale à 1.
Si on divise un vecteur non nul ~v par sa norme, on obtient un vecteur unitaire parallèle
à ~v
~v
~n = avec ~n//~v et |~n| = 1
|~v |
Définition 9 Il existe trois vecteurs unitaires particuliers, appelés "vecteurs unitaires
standards", que l’on notera ~i, ~j et ~k et qui sont définis comme suit
~i = (1; 0; 0), ~j = (0; 1; 0) et ~k = (0; 0; 1)
Ces trois vecteurs sont donc alignés avec les axes du repère.
Il forment une "base orthonormée".
Ils forment une "base" parce que tout vecteur ~v (v1 ; v2 ; v3 ) peut s’exprimer sous la forme
d’une combinaison linéaire unique de ces trois vecteurs :
~v = v1~i + v2~j + v3~k
Et cette base est orthonormée parce que les trois vecteurs qui la composent sont tous les
trois normés et sont orthogonaux entre eux.
On dira que cette base est "directe" si les trois vecteurs ~i, ~j et ~k sont disposés comme les
trois doigts de la main droite (ou cf : règle du "tire-bouchon").

2.1.3 opérations sur les vecteurs


1. La somme (ou résultante en physique) des vecteurs ~u et ~v est un vecteur w ~ obtenu
en placant l’origine de ~v sur l’extrémité de ~u et en joingnant alors l’origine de ~u à
l’extrémité de ~v (fig4.3).

~u *HH~v
XXX H
XXX HH
XX
z
Xj
H
w
~ = ~u + ~v
H
HH
H
HH
j
fig3 : addition de deux vecteurs

22
2. Multiplication scalaire

Définition 10 Soit un vecteur ~u un vecteur non nul et k un réel non nul.


Le vecteur k~u est le vecteur :
— de même direction que ~u,
— de même sens que ~u si k est positif et de sens opposé si k est négatif,
— de longueur |k||~u|
Par définition, si k = 0 ou ~u = ~0, alors k~u = ~0
Propriétés 1 Propriétés de l’addition vectorielle et de la multiplication scalaire :
L’addition des vecteurs et la multiplication par un scalaire présentent les mêmes
propriétés que l’addition et la multiplication des scalaires :
— Il existe un élément neutre qui est le vecteur nul : ~u + ~0 = ~u
— Il existe un symétrique pour l’addition : ~u + ( ~u) = ~0
— L’addition est commutative : ~u + ~v = ~v + ~u
— L’addition est associative : ~u + (~v + w)
~ = (~u + ~v ) + w
~
— Associativité mixte de la multiplication par un scalaire : a(b~u) = (ab)~u
— La multiplication scalaire est distributive par rapport à l’addition des scalaires :
(a + b)~u = a~u + b~u
— La multiplication scalaire est distributive par rapport à l’addition des vecteurs :
a(~u + ~v ) = a~u + a~v
Remarque 6 La longueur de la somme de deux vecteurs n’est en général pas égale
à la somme des longueurs des deux vecteurs :

|~u + ~v |  |~u| + |~v |

3. Produit scalaire

Le produit scalaire est une opération qui, à deux vecteurs, fait correspondre une
grandeur scalaire ! ! !

Il est utilisé, par exemple, pour calculer le travail mécanique W effectué par une
force F~ au cours d’un déplacement d~ du corps sur lequel s’exerce cette force. Il est
aussi utilisé pour déterminer la projection d’un vecteur sur un autre, ou l’angle
formé par deux vecteurs.
Définition 11 Soient deux vecteurs quelconques ~u et ~v . Le produit scalaire des
deux vecteurs ~u et ~v , noté ~u • ~v est défini par :

~u • ~v = |~u||~v | cos ✓

où ✓ représente l’angle formé par les deux vecteurs ~u et ~v

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Proposition 1 Deux vecteurs ~u et ~v sont dits orthogonaux ssi ~u • ~v = 0
Propriétés 2 Le produit scalaire obéit à beaucoup de lois applicables au produit
de nombres réels.
— ~u • ~v = ~v • ~u
— a(~u • ~v ) = a~u • ~v = ~u • (a~v )
— ~u • (~v + w)
~ = ~u • ~v + ~u • w ~
— ~u • ~u = |~u| 2

— ~0 • ~u = 0
Définition 12 Expression analytique du produit scalaire dans une base othonor-
mée :
Si (u1 ; u2 ; u3 ) et (v1 ; v2 ; v3 ) sont les composantes des vecteurs ~u et ~v dans une base
orthonormée ~i, ~j et ~k, alors on a
~u • ~v = u1 v1 + u2 v2 + u3 v3
En effet, on a :
~u • ~v = (u1~i + u2~j + u3~k) • (v1~i + v2~j + v3~k)
En appliquant la propriété de distributivité du produit scalaire par rapport à l’ad-
dition et en remarquant que ~i • ~i = ~j • ~j = ~k • ~k = 1 et ~i • ~j = ~j • ~k = ~k • ~i = 0, on
obtient l’égalité
Remarque 7 Lien entre produit scalaire et projection :
~ et AC
Le produit scalaire entre les vecteurs AB ~ est égal, en valeur absolue, au
produit des longueurs AH.AB, où H est la projection orthogonale du point C sur
la droite AB.

En signe, le produit scalaire est positif si l’angle entre les deux vecteurs est aigu et
négatif si l’angle est obtus.

24
4. Produit vectoriel

Le produit vectoriel de deux vecteurs est un vecteur ! ! !

Définition 13 Soient deux vecteurs non nuls et non parallèles ~u et ~v formant un


angle ✓. Le produit vectoriel de ~u et ~v , noté ~u ⇥ ~v , est le vecteur :
— perpendiculaire au plan défini par ~u et ~v ,
— dont la direction est donnée par la règle de la main droite,
— et dont la norme vaut |~u||~v | sin ✓
Si ~u ou ~v est le vecteur nul, ou si ~u et ~v sont parallèles, alors le vecteur ~u ⇥ ~v est
le vecteur nul
En géométrie, le produit vectoriel est notamment utile pour déterminer l’inclinai-
son d’un plan. Cette inclinaison est en effet donnée par la direction d’un vecteur
perpendiculaire au plan. Et à partir de deux vecteurs quelconques (et non paral-
lèles) du plan, on obtient facilement, par le produit vectoriel, un vecteur perpen-
diculaire à ces deux vecteurs et donc perpendiculaire aussi au plan.

On peut aussi remarquer que la norme du produit vectoriel de deux vecteurs


~u et ~v correspond à l’aire du parallélogramme défini par les deux vecteurs. ce
parallélogramme a en effet comme base |~u| et comme hauteur |~v | sin ✓
Propriétés 3 Propriétés du produit vectoriel :

Si ~u, ~v et w
~ sont des vecteurs quelconques, et r et s sont des scalaires (réels)
quelconques, alors :
— (r~u) ⇥ (s~v ) = (rs)(~u ⇥ ~v )
— ~u ⇥ (~v + w)
~ = ~u ⇥ ~v + ~u ⇥ w~
— (~v + w)~ ⇥ ~u = ~v ⇥ ~u + w~ ⇥ ~u
— ~v ⇥ ~u = (~u ⇥ ~v )
Définition 14 Produit vectoriel des trois vecteurs unitaires ~i, ~j et ~k :

De la définition et des propriété du produit vectoriel, on déduit les résultats sui-


vants :
~i ⇥ ~j = (~j ⇥ ~i) = ~k ~j ⇥ ~k = (~k ⇥ ~j) = ~i ~k ⇥ ~i = (~i ⇥ ~k) = ~j

Définition 15 Calcul du produit vectoriel de deux vecteurs à partir des compo-


santes de ces vecteurs :

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Soient deux vecteurs quelconques ~u(u1 , u2 , u3 ) et ~v (v1 , v2 , v3 ).
En appliquant le résultat ci-dessus, on en déduit que les composantes de ~u ⇥~v sont
données par :
(u2 v3 u3 v2 , (u1 v3 u3 v1 ), u1 v2 u2 v1 )
Ce résultat peut s’écrire sous la forme d’un déterminant où interviennent en même
temps des vecteurs (les vecteurs unitaires standards) et des scalaires (les compo-
santes des vecteurs ~u et ~v ) :

~i ~j ~k
~u ⇥ ~v = u1 u2 u3
v1 v2 v3

Définition 16 Triple produit scalaire ou produit mixte :

Le produit (~u ⇥ ~v ) • w
~ est appelé "triple produit scalaire" ou "produit mixte" de ~u,
~v et w.
~ C’est un scalaire.
On a la propriété suivante :

(~u ⇥ ~v ) • w
~ = ~u • (~v ⇥ w)
~

En valeur absolue, il correspond au volume du parallélépipède défini par les trois


vecteurs.
Le triple produit peut se calculer à l’aide du déterminant suivant :

u1 u 2 u 3
(~u ⇥ ~v ) • w
~ = v1 v2 v3
w1 w2 w3

26
2.2 Géométrie analytique : Droites et plans dans l’es-
pace
2.2.1 Equations paramétriques de droites
Vecteurs directeurs d’une droite

Définition 17 Soient A et B deux points de la droite d


Le vecteur AB~ est un vecteur qui donne la direction de la droite.
On appelle vecteur directeur de la droite d tout vecteur dont la direction est identique à
celle de la droite. Ce vecteur est parallèle à la droite.

Propriétés 4 1. Si deux droites sont parallèles, elles admettent les mêmes vecteurs
directeurs et réciproquement.

2. Tout multiple non nul d’un vecteur directeur d’une droite est encore un vecteur
directeur de cette droite

3. Si A et B sont deux points d’une droite, alors le vecteur AB~ est un vecteur directeur
de cette droite et de toute droite parallèle à cette droite

Droite passant par deux points


Relation vectorielle

Considérons la droite AB avec A = (xA , yA , zA ) et B = (xB , yB , zB ).


Soit P = (x, y, z) un point quelconque de cette droite

~ = k AB
AP ~

27
Relations paramétriques

Si on remplace les vecteurs par leurs composantes, il vient


(x xA , y yA , z zA ) = k(xB xA , yB yA , zB zA ).
Ce qui peut encore s’écrire
8
< x xA = k(xB xA )
y yA = k(yB yA )
:
z zA = k(zB zA )
Et finalement, 8
< x = xA + k(xB xA )
AB ⌘ y = yA + k(yB yA )
:
z = zA + k(zB zA )
Ces relations constituent un système d’équations paramétriques de la droite AB.
Exemple 7 Soient A = (1; 0; 2) et B = (2; 2; 0)

Les équations paramétriques de la droite AB sont


8
< x = 1+k
AB ⌘ y = 2k
:
z = 2 2k

28
Pour chaque valeur réelle donnée au paramètre k, on obtient les coordonnées d’un point
de la droite. Ainsi :
— si k = 0 on obtient le point A = (1; 0; 2)
— si k = 1 on obtient le point B = (2; 2; 0)
— si k = 2 on obtient le point (3; 4; 2)

Droite passant par un point et de vecteur directeur donné


Equation d’une droite d passant par le point A = (xA ; yA ; zA ) et de vecteur directeur
~u = (u1 , u2 , u3 ). Soit P = (x, y, z)
La relation vectorielle AP ~ = k~u nous conduit au système d’équations paramétriques

8
< x = xA + ku1
d⌘ y = yA + ku2
:
z = zA + ku3

2.2.2 Equations paramétriques de plans


Vecteurs directeurs d’un plan
Soient A, B et C trois points non alignés du plan ⇡. Pour déterminer la direction d’un
plan, il faut disposer de deux vecteurs formant entre eux un angle non nul.
Chaque vecteur est parallèle au plan. Ces vecteurs constituent un couple de vecteurs
directeurs du plan.
Ainsi les vecteurs AB~ et AC~ ainsi que ~u et ~v sont des vecteurs directeurs du plan ⇡ et
de tout plan parallèle à ⇡.

Propriétés 5 — Si deux plans sont parallèles, ils admettent les mêmes vecteurs di-
recteurs et réciproquement.

29
— Tout multiple non nul d’un vecteur directeur d’un plan est encore un vecteur di-
recteur de ce plan.

~ est un vecteur directeur


— Si A et B sont deux points d’un plan, alors le vecteur AB
de ce plan et de tout plan parallèle à ce plan.

— Une droite d et un plan ⇡ sont parallèles si un vecteur directeur de la droite est


aussi un vecteur directeur du plan.

Plan passant trois points


Relation vectorielle

Soient A, B et C trois points non alignés du plan ⇡.


A = (xA , yA , zA ), B = (xB , yB , zB ) et C = (xC , yC , zC ).
Soit P = (x, y, z) un point quelconque du plan ⇡.
On peut écrire la relation vectorielle :
~ = ↵AB
AP ~ + AC
~

Relations paramétriques

Si on remplace les vecteurs par leurs composantes, il vient

(x xA , y yA , z zA ) = ↵(xB x A , yB yA , zB zA ) + (xC x A , yC yA , zC zA )

Ce qui peut encore s’écrire


8
< x xA = ↵(xB xA ) + (xC xA )
y yA = ↵(yB yA ) + (yC yA )
:
z zA = ↵(zB zA ) + (zC zA )

30
Et finalement
8
< x = xA + ↵(xB xA ) + (xC xA )
⇡⌘ y = yA + ↵(yB yA ) + (yC yA )
:
z = zA + ↵(zB zA ) + (zC zA )
Ces relations constituent un système d’équations paramétriques du plan ⇡

Exemple 8 Soient A = (1; 0; 2), B = (2; 2; 0) et C = (0; 1; 1).


Les équations paramétriques du plan ⇡ déterminé par ces trois points sont
8
< x = 1+↵
⇡⌘ y = 2↵ +
:
z = 2 2↵

Pour chaque valeur réelle donnée aux paramètres ↵ et , on obtient les coordonnées
d’un point du plan. Ainsi
— Si ↵ = 0 et = 0, on obtient le point A = (1; 0; 2)

— Si ↵ = 1 et = 0, on obtient le point B = (2; 2; 0)

— Si ↵ = 0 et = 1, on obtient le point C = (0; 1; 1)

31
Plan passant par un point et de vecteurs directeurs donnés
Equation d’un plan ⇡ passant par le point A = (xA ; yA ; zA ) et de vecteurs directeurs
~u = (u1 , u2 , u3 ) et ~v = (v1 ; v2 ; v3 ).
La relation vectorielle AP ~ = ↵~u + ~v nous conduit au système d’équations paramétriques
8
< x = xA + ↵u1 + v1
⇡⌘ y = yA + ↵u2 + v2
:
z = zA + ↵u3 + v3

Remarque 8 Qu’il s’agisse d’une droite ou d’un plan, les coefficients qui multiplient les
paramètres sont toujours les composantes d’un vecteur directeur.

2.2.3 Equations cartésiennes


Equation cartésienne d’un plan
Une équation cartésienne d’un plan de l’espace est une équation qui lie entre elles les
coordonnées d’un point quelconque de ce plan, à l’exclusion de tout paramètre.
On obtient l’équation cartésienne d’un plan en éliminant les paramètres ↵ et dans les
équations paramétriques, de manière à ne plus voir apparaître dans l’équation que les
coordonnées (x, y, z) du point quelconque du plan dont on recherche l’équation.
Exemple 9 Equation cartésienne du plan ⇡ passant par l’origine O = (0, 0, 0) et de vec-
teurs directeurs ~u = (3; 1; 2) et ~v = (2; 1; 3).

Soit 8
< x = 3↵ + 2
⇡⌘ y = ↵
:
z = 2↵ + 3
ou encore 8
< y = ↵
1
⇡⌘ = 5
(2x 3z)
:
↵ = 15 (3x 2z)
Donc
1 1
⇡ ⌘ y = (3x 2z) + (2x 3z)
5 5
En réduisant les termes semblables on obtient l’équation cartésienne du plan

⇡⌘x y z=0

Conclusion 1 Tout plan admet une équation cartésienne de la forme

ax + by + cz + d = 0

32
Lorsque le plan passe par l’origine, cette équation devient

ax + by + cz = 0

Remarque 9 1. Un point appartient à un plan si et seulement si les coordonnées du


point satisfont à l’équation du plan.
Si nous considérons le plan ⇡ ⌘ x y z = 0, nous savons que :
— (0, 0, 0) appartient au plan car 0 0 0 = 0
— (2, 1, 1) appartient au plan car 2 1 1 = 0
Ainsi, si nous possédons l’équation cartésienne d’un plan, nous pouvons détermi-
ner les coordonnées d’une infinité de points qui appartiennent à ce plan.

2. Plans parallèles :
Deux plans sont parallèles s’ils ont les mêmes vecteurs directeurs et réciproque-
ment. Leurs équations cartésiennes ne diffèrent que par le terme indépendant.

3. Les équations paramétriques au départ de l’équation cartésienne :


Nous pouvons déterminer un système d’équations paramétriques d’un plan dont on
donne une équation cartésienne de la manière suivante :
Soit un plan ⇡ ⌘ 5x 3y + 2z 7 = 0.
Les coordonnées d’un point quelconque de ⇡ peut s’écrire : (↵, , 72 52 ↵ + 32 ).
Des équations paramétriques de ⇡ peuvent donc s’écrire
8
< x = ↵
⇡⌘ y =
:
z = 72 52 ↵ + 32

Mais on aurait pu aussi exprimer un point quelconque du plan par ( 75 + 3


5
2
5
↵, , ↵) et dans ce cas
8
< x = 75 + 35 2
5

⇡⌘ y =
:
z = ↵

On constate donc que le système d’équations paramétriques n’est pas unique.

Equations cartésienne d’une droite


Soient ~u = (u1 , u2 , u3 ) un vecteur directeur de la droite et A = (xA , yA , zA ) un point
de la droite. Si u1 6= 0, u2 6= 0 et u3 6= 0 on a
x xA y yA z zA
= =
u1 u2 u3

33
Ces équations sont appelées équations canoniques ou cartésiennes de la droite.
En faisant le produit des moyens et le produit des extrêmes, on obtient l’équation carté-
sienne de la droite comme intersection de deux plans.
On retrouve cette expression de la droite comme intersection de deux plans en éliminant
le paramètre des équations paramétriques.

Exemple 10 Equations cartésiennes de la droite passant par le point A = (1; 2; 0) et


de vecteur directeur ~u = (3; 4; 1).
Soit 8
< x = 1 + 3k
d⌘ y = 2 + 4k
:
z = k
En éliminant le paramètre k, il reste deux équations cartésiennes en x, y, z.
On obtient ⇢
x + 3z = 1
d⌘
y + 4z + 2 = 0
La droite d est donc définie comme l’intersection de deux plans dont on donne les équa-
tions cartésiennes

Remarque 10 1. Un point appartient à une droite si et seulement si les coordonnées


du point satisfont à l’équation de la droite.
Ainsi, le point de coordonnées (0, 1, 4) appartient à la droite

y x = 1
d⌘
z x = 4

car en substituant 0 à x, 1 à y et 4 à z les équations cartésiennes sont vérifiées

2. Les équations paramétriques au départ des équations cartésiennes.


Pour déterminer des équations paramétriques d’une droite dont on donne les équa-
tions cartésiennes, on détermine les coordonnées d’un point quelconque de la droite.
Soit la droite d ayant pour équations cartésiennes

2x + 3y z 4 = 0
d⌘
x y+z 6 = 0

Nous considérons ce système comme un système en les inconnues y et z. Nous


considérons donc x comme un paramétre k. Notre système devient donc
8
< x = k
2x + 3y z 4 = 0
:
x y+z 6 = 0

34
et si nous résolvons les deux dernières équations en y et en z, nous obtenons le
système : 8
< x = k
10 3
y = 2 2
k
: 22 5
z = 2 2
k
C’est le système des équations paramétriques de la droite d passant par le point
(0, 5, 11) et de vecteur directeur (1, 32 , 52 )

2.2.4 Parallélisme et perpendicularité


Vecteur normal à un plan
Un vecteur normal à un plan est un vecteur non nul, orthogonal à tout vecteur de ce
plan.

Les vecteurs représentés en gras dans la figure ci-dessus sont tous des vecteurs normaux
au plan ⇡.
Propriétés 6 Le vecteur ~n = (a, b, c) est normal au plan d’équation
⇡ ⌘ ax + by + cz + d = 0
Conséquences 1 1. Tout vecteur normal au plan ⇡ est un multiple non nul du vec-
teur ~n = (a, b, c)

2. Les plans parallèles


Soient les plans ↵ et
↵ ⌘ ax + by + cz + d = 0 ⌘ a0 x + b 0 y + c 0 z + d 0 = 0
Les plans ↵ et son parallèles si et seulement si
(a, b, c) = k(a0 , b0 , c0 )
En effet, si des plans sont parallèles tout vecteur normal à l’un est normal à l’autre

35
3. Les plans perpendiculaires
Soient les plans ↵ et
↵ ⌘ ax + by + cz + d = 0 ⌘ a0 x + b 0 y + c 0 z + d 0 = 0

Les plans ↵ et sont perpendiculaires si et seulement si aa0 + bb0 + cc0 = 0 (le


produit scalaire des deux vecteurs normaux doit être nul).
En effet, deux plans sont perpendiculaires si et seulement si un vecteur normal à
l’un est orthogonal à un vecteur normal à l’autre.

Propriétés
Nous reprenons ici une série de propriétés à propos de parallélisme et de perpendicu-
larité.
Ces propriétés relient les vecteurs directeurs et normaux. Certaines sont déjà énoncées
plus avant.
1. Si deux droites sont parallèles, elles admettent les mêmes vecteurs directeurs et
réciproquement.

2. Tout multiple non nul d’un vecteur directeur d’une droite est encore un vecteur
directeur de cette droite.

36
3. Si A et B sont deux points d’une droite, alors le vecteur AB~ est un vecteur direc-
teur de cette droite et de toute droite parallèle à cette droite.

4. Si deux plans sont parallèles, ils admettent les mêmes vecteurs directeurs et réci-
proquement.

5. Tout multiple non nul d’un vecteur directeur d’un plan est encore un vecteur di-
recteur de ce plan.

~ est un vecteur directeur


6. Si A et B sont deux point d’un plan, alors le vecteur AB
de ce plan et de tout plan parallèle à ce plan.

7. Une droite d et un plan ⇡ sont parallèles si un vecteur directeur de la droite est


aussi un vecteur directeur du plan.

8. Deux plans sont parallèles s’ils admettent un même vecteur normal.

9. Deux droites sont orthogonales si un vecteur directeur de l’une est orthogonal à


un vecteur directeur de l’autre.

10. Une droite est perpendiculaire à un plan si un vecteur directeur de la droite est
un vecteur normal du plan.

11. Deux plans sont perpendiculaires si un vecteur normal à l’un est orthogonal à un
vecteur normal à l’autre.

2.2.5 Problèmes d’intersection


Pour déterminer l’intersection de deux droites, de deux plans, d’une droite et d’un
plan, on résout le système formé par leurs équations.

2.2.6 Problèmes de distance


Distance entre deux points
Rappelons la formule de distance entre deux points.
Soit A = (xA , yA , zA ) et B = (xB , yB , zB ) deux points de l’espace
p
d(A, B) = (xB xA )2 + (yB yA )2 + (zB zA )2

37
Distance d’un point à un plan
Soit P le point et ⇡ le plan Pour calculer la distance de P à ⇡, il faut suivre le

raisonnement suivant :
1. Ecrire les équations paramétriques de la droite d passant par P et perpendiculaire
à⇡

2. Calculer les coordonnées de Q point de percée de d dans ⇡

3. Calculer la distance séparant P de Q

Distance d’un point à une droite


Soit d la droite et P le point Pour calculer la distance de P à d, il faut suivre le

raisonnement suivant :
1. Ecrire l’équation cartésienne du plan ⇡ perpendiculaire à d et passant par P

2. Rechercher les coordonnées du point de percée Q de d dans ⇡

3. Calculer la distance de P à Q

38
Sphères
Une sphère de centre A = (xA , yA , zA ) et de rayon r est l’ensemble des points de
l’espace dont la distance à A vaut r

S = {P tq d(P, A) = r}
S(A, r) ⌘ (x xA )2 + (y yA )2 + (z zA )2 = r 2

2.2.7 Quadriques
Définition
Une quadrique est une partie de l’espace qui peut être décrite par une équation du
second degré en x, y et z. Leurs sections planes sont toujours des coniques

Equations réduites
Hormis les cas dégénérés, il y en a neuf types :
x2 y2 z2
1. Ellipsoide : a2
+ b2
+ c2
=1 (cf : figure 2.1)

Figure 2.1 – Ellipsoide

x2 y2 z2
2. Hyperboloide à une nappe : a2
+ b2 c2
=1 (cf : figure 2.2)

Figure 2.2 – Hyperboloide à une nappe

39
Figure 2.3 – Hyperboloide à deux nappes

x2 y2 z2
3. Hyperboloide à deux nappes : a2 b2 c2
=1 (cf : figure 2.3)

x2 y2 z2
4. Cône : a2
+ b2 c2
=0 (cf : figure 2.4)

Figure 2.4 – Cône

x2 y2
5. Paraboloide elliptique : z = a2
+ b2
(cf : figure 2.5)

Figure 2.5 – Paraboloide elliptique

x2 y2
6. Paraboloide hyperbolique : z = a2
+ b2
(cf : figure 2.6)

x2 y2
7. Cylindre elliptique : a2
+ b2
=1 (cf : figure 2.7)

x2 y2
8. Cylindre hyperbolique : a2 b2
=1 (cf : figure 2.8)

9. Cylindre parabolique : y 2 = 2px (cf : figure 2.9)

40
Figure 2.6 – Paraboloide hyperbolique

Figure 2.7 – Cylindre elliptique

Cônes et cylindres
Soit S un point de l’espace, d une direction et C une courbe.

— On appelle cône de sommet S et de directrice C la réunion des droites passant par


S et s’appuyant sur C.

— On appelle cylindre de génératrices parallèles à d et de directrice C la réunion des


droites parallèles à d et s’appuyant sur C.
Les cônes et les cylindres admettant une conique pour directrice sont des quadriques.

41
Figure 2.8 – Cylindre hyperbolique

Figure 2.9 – Cylindre parabolique

2.2.8 Exercices
1. a) Trouver un vecteur perpendiculaire au plan défini par les points P (1, 1, 0),
Q(2, 1, 1) et R( 1, 1, 2).
b) Trouver l’aire du triangle de sommets P (1, 1, 0), Q(2, 1, 1) et R( 1, 1, 2)

2. Déterminez un vecteur w ~ perpendiculaire aux vecteurs ~u = (2, 3, 4) et ~v =


( 3, 2, 2).Vérifiez que le vecteur obtenu est bien perpendiculaire aux vecteurs don-
nés.

3. Considérons ~u et ~v , deux vecteurs non nuls tq ~u ⇥~v = ~0. Que peut-on en conclure ?

4. Dans R, écrire les équations cartésiennes de la droite passant par le point ( 1, 0, 2)


et
(a) ayant la même direction que ~x = (3, 2, 1) ;
(b) passant pas le point (0, 2, 5)

5. Trouver l’équation cartésienne du plan passanr par le point ( 1, 0, 2) et parallèle


au plan d’équation 2x y + 1 = 0

6. Ecrire les équations des droites suivantes passant par le point A(1, 2, 5) et
- perpendiculaire au plan d’équation

3x 4y 7z + 13 = 0

42
- parallèle à la droite d’intersection des deux plans
⇡1 ⌘ x + y 2z 5=0
⇡2 ⌘ 3x 2y + 4z + 8 = 0

7. Donner les équations paramétriques et cartésiennes de la droite intersection des


plans
3x + 2y + 5z + 1 = 0 et 2x + 3y z + 2 = 0

8. Trouver l’équation cartésienne du plan passant par le point A(2, 3, 4) et


(a) perpendiculaire à la droite de direction ~u(3, 2, 4)
(b) perpendiculaire aux plans
↵ ⌘ 2x y + 2z 8=0 et ⌘ x + 2y 3z + 8 = 0

9. Soit la droite ⇢
2x + 3 = 3y + 2
d⌘
z 2005 = 0
et A le point de coordonnées (20, 0, 5). Déterminez l’équation du plan ⇡ perpen-
diculaire à la droite d et passant par le point A.

10. Pour quelle(s) valeur(s) de a 2 R, la droite



ax y + 1 = 0
d1 ⌘
y 1 = z+1
a

est-elle perpendiculaire à la droite d2 passant par les points P (7, 10, 8) et Q(2, 3, 2) ?

11. Calculer

(a) La distance du point A(1, 2, 1) au plan ⇡ ⌘ x y+z =2

(b) La distance du point B(1, 0, 1) à la droite d d’équations


8
< x = 1+t
y = 1 t t2R
:
z = 2t

43
(c) La distance du point C(0, 1, 2) à la droite d0 définie par le système

x+y z = 1
x y+z = 3

12. (Septembre 2016) Soient les plans ⇡ et ⇡ 0 d’équations respectives dans un repère
orthonormal (O,~i, ~j, ~k)

⇡ ⌘ (cost)x + (sint)y z=0

⇡ 0 ⌘ (cost)x + (sint)y + z = 0
où t représente un paramètre réel.
(a) ⇡ et ⇡ 0 sont-ils parallèles ?
(b) Pour quelle(s) valeur(s) de t l’axe Ox est-il parallèle à ⇡ ?

13. (Février 2016) Déterminez la distance du point P (2, 1, 3) à la droite d compre-


nant les points M (2, 3, 0) et N (0, 2, 1).

14. L’espace est muni d’un repère orthonormal (O,~i, ~j, ~k). Indiquer si la proposition
suivante est vraie ou fausse et donner une démonstration de la réponse choisie.
Dans le cas d’une proposition fausse, la démonstration pourra consister à fournir
un contre-exemple.
« La droite de représentation paramétrique
8
< x = k+2
y = 2k
:
z = 3k 1

(avec k 2 R) est parallèle au plan dont une équation cartésienne est x+2y+z 3 =

15. (Géométrie dans le plan) Soit, dans le plan, les droites d1 ⌘ 2x y = 2, d2 ⌘


x + y = 1, d3 ⌘ y = kx, d4 ⌘ y = kx (k 2 R)
(a) Déterminer pour quelle(s) valeur(s) de k les droites d1 et d3 sont sécantes et,
pour ces valeurs, calculer les coordonnées de leur point d’intersection P .
(b) Déterminer pour quelle(s) valeur(s) de k les droites d2 et d4 sont sécantes et,
pour ces valeurs, calculer les coordonnées de leur point d’intersection Q.

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(c) Déterminer pour quelle(s) valeur(s) de k les points P et Q sont distincts.
(d) Pour les valeurs de k satisfaisant les 3 conditions précédentes, rechercher l’équa-
tion de la droite P Q et montrer que, lorsque k varie, cette droite passe par un point
fixe, dont on calculera les coordonnées.

16. L’espace est rapporté à un repère (O,~i, ~j, ~k).


On considère les points A(2, 1, 5), B(1, 3, 2) et C(2, 3, 9) et le vecteur ~u(1, 0, 1).
Donner une représentation paramétrique de la droite AB et une représentation
paramétrique de la droite passant par C et de vecteur directeur ~u.
Déterminer si ces 2 droites sont sécantes et donner éventuellement les coordonnées
de leur point d’intersection.

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