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2.1 Rappels
2.1.1 Définitions
Par rapport aux coordonnées cartésiennes dans le plan (système d’axes Oxy), il faut,
pour situer un point dans l’espace, ajouter un troisième axe Oz.
Pour un calcul aisé des distances et des angles, il est nécessaire de travailler avec un
repère orthonormé.
Dans la suite du cours, on travaillera uniquement avec des repères orthonormés.
Définition 3 Un repère dans R3 est orthonormé si et seulement si les trois axes sont
orthogonaux deux à deux et de longueur unitaire.
Définition 4 Un vecteur est un segment orienté. Dans ce cours, nous ne définirons que
les vecteurs dits "glissants" c’est-à-dire dont l’emplacement (ou l’origine) est indifférent.
Un vecteur est caractérisé par :
— une longueur
— une direction
— un sens
Un couple de point (A, B) définit donc un vecteur noté AB ~ ou AB.
A s’appelle l’origine du vecteur (en physique, l’origine du vecteur est souvent appelée
point d’application) et B l’extrémité du vecteur.
Définition 5 1. Deux vecteurs ~u et ~v sont égaux s’ils ont la même longueur, même
direction et même sens sans tenir compte de la position de leurs origines.
Ainsi, ~u = ~v (fig1)
~u * ~v *
~u * ~u
⇡
Remarque 5 Une grandeur qui est définie complètement par un simple nombre est dite
scalaire. Par exemple : masse, température, longueur, temps..
21
Définition 7 La norme (ou longueur) du vecteur ~v , notée k~v k ou |~v | ou encore tout
simplement v, est la longueur du segment [A, B] où le couple de points (A, B) est un
représentant quelconque du vecteur ~v
q p
|~v | = v12 + v22 + v32 = (xB xA )2 + (yB yA )2 + (zB zA )2
où v1 , v2 et v3 sont les composantes du vecteur ~v et (xA , yA , zA ) et (xB , yB , zB ) sont les
coordonnées respectives des points A et B.
Définition 8 On appelle vecteur unitaire ou normé, ~n un vecteur de norme égale à 1.
Si on divise un vecteur non nul ~v par sa norme, on obtient un vecteur unitaire parallèle
à ~v
~v
~n = avec ~n//~v et |~n| = 1
|~v |
Définition 9 Il existe trois vecteurs unitaires particuliers, appelés "vecteurs unitaires
standards", que l’on notera ~i, ~j et ~k et qui sont définis comme suit
~i = (1; 0; 0), ~j = (0; 1; 0) et ~k = (0; 0; 1)
Ces trois vecteurs sont donc alignés avec les axes du repère.
Il forment une "base orthonormée".
Ils forment une "base" parce que tout vecteur ~v (v1 ; v2 ; v3 ) peut s’exprimer sous la forme
d’une combinaison linéaire unique de ces trois vecteurs :
~v = v1~i + v2~j + v3~k
Et cette base est orthonormée parce que les trois vecteurs qui la composent sont tous les
trois normés et sont orthogonaux entre eux.
On dira que cette base est "directe" si les trois vecteurs ~i, ~j et ~k sont disposés comme les
trois doigts de la main droite (ou cf : règle du "tire-bouchon").
~u *HH~v
XXX H
XXX HH
XX
z
Xj
H
w
~ = ~u + ~v
H
HH
H
HH
j
fig3 : addition de deux vecteurs
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2. Multiplication scalaire
3. Produit scalaire
Le produit scalaire est une opération qui, à deux vecteurs, fait correspondre une
grandeur scalaire ! ! !
Il est utilisé, par exemple, pour calculer le travail mécanique W effectué par une
force F~ au cours d’un déplacement d~ du corps sur lequel s’exerce cette force. Il est
aussi utilisé pour déterminer la projection d’un vecteur sur un autre, ou l’angle
formé par deux vecteurs.
Définition 11 Soient deux vecteurs quelconques ~u et ~v . Le produit scalaire des
deux vecteurs ~u et ~v , noté ~u • ~v est défini par :
~u • ~v = |~u||~v | cos ✓
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Proposition 1 Deux vecteurs ~u et ~v sont dits orthogonaux ssi ~u • ~v = 0
Propriétés 2 Le produit scalaire obéit à beaucoup de lois applicables au produit
de nombres réels.
— ~u • ~v = ~v • ~u
— a(~u • ~v ) = a~u • ~v = ~u • (a~v )
— ~u • (~v + w)
~ = ~u • ~v + ~u • w ~
— ~u • ~u = |~u| 2
— ~0 • ~u = 0
Définition 12 Expression analytique du produit scalaire dans une base othonor-
mée :
Si (u1 ; u2 ; u3 ) et (v1 ; v2 ; v3 ) sont les composantes des vecteurs ~u et ~v dans une base
orthonormée ~i, ~j et ~k, alors on a
~u • ~v = u1 v1 + u2 v2 + u3 v3
En effet, on a :
~u • ~v = (u1~i + u2~j + u3~k) • (v1~i + v2~j + v3~k)
En appliquant la propriété de distributivité du produit scalaire par rapport à l’ad-
dition et en remarquant que ~i • ~i = ~j • ~j = ~k • ~k = 1 et ~i • ~j = ~j • ~k = ~k • ~i = 0, on
obtient l’égalité
Remarque 7 Lien entre produit scalaire et projection :
~ et AC
Le produit scalaire entre les vecteurs AB ~ est égal, en valeur absolue, au
produit des longueurs AH.AB, où H est la projection orthogonale du point C sur
la droite AB.
En signe, le produit scalaire est positif si l’angle entre les deux vecteurs est aigu et
négatif si l’angle est obtus.
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4. Produit vectoriel
Si ~u, ~v et w
~ sont des vecteurs quelconques, et r et s sont des scalaires (réels)
quelconques, alors :
— (r~u) ⇥ (s~v ) = (rs)(~u ⇥ ~v )
— ~u ⇥ (~v + w)
~ = ~u ⇥ ~v + ~u ⇥ w~
— (~v + w)~ ⇥ ~u = ~v ⇥ ~u + w~ ⇥ ~u
— ~v ⇥ ~u = (~u ⇥ ~v )
Définition 14 Produit vectoriel des trois vecteurs unitaires ~i, ~j et ~k :
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Soient deux vecteurs quelconques ~u(u1 , u2 , u3 ) et ~v (v1 , v2 , v3 ).
En appliquant le résultat ci-dessus, on en déduit que les composantes de ~u ⇥~v sont
données par :
(u2 v3 u3 v2 , (u1 v3 u3 v1 ), u1 v2 u2 v1 )
Ce résultat peut s’écrire sous la forme d’un déterminant où interviennent en même
temps des vecteurs (les vecteurs unitaires standards) et des scalaires (les compo-
santes des vecteurs ~u et ~v ) :
~i ~j ~k
~u ⇥ ~v = u1 u2 u3
v1 v2 v3
Le produit (~u ⇥ ~v ) • w
~ est appelé "triple produit scalaire" ou "produit mixte" de ~u,
~v et w.
~ C’est un scalaire.
On a la propriété suivante :
(~u ⇥ ~v ) • w
~ = ~u • (~v ⇥ w)
~
u1 u 2 u 3
(~u ⇥ ~v ) • w
~ = v1 v2 v3
w1 w2 w3
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2.2 Géométrie analytique : Droites et plans dans l’es-
pace
2.2.1 Equations paramétriques de droites
Vecteurs directeurs d’une droite
Propriétés 4 1. Si deux droites sont parallèles, elles admettent les mêmes vecteurs
directeurs et réciproquement.
2. Tout multiple non nul d’un vecteur directeur d’une droite est encore un vecteur
directeur de cette droite
3. Si A et B sont deux points d’une droite, alors le vecteur AB~ est un vecteur directeur
de cette droite et de toute droite parallèle à cette droite
~ = k AB
AP ~
27
Relations paramétriques
28
Pour chaque valeur réelle donnée au paramètre k, on obtient les coordonnées d’un point
de la droite. Ainsi :
— si k = 0 on obtient le point A = (1; 0; 2)
— si k = 1 on obtient le point B = (2; 2; 0)
— si k = 2 on obtient le point (3; 4; 2)
8
< x = xA + ku1
d⌘ y = yA + ku2
:
z = zA + ku3
Propriétés 5 — Si deux plans sont parallèles, ils admettent les mêmes vecteurs di-
recteurs et réciproquement.
29
— Tout multiple non nul d’un vecteur directeur d’un plan est encore un vecteur di-
recteur de ce plan.
Relations paramétriques
(x xA , y yA , z zA ) = ↵(xB x A , yB yA , zB zA ) + (xC x A , yC yA , zC zA )
30
Et finalement
8
< x = xA + ↵(xB xA ) + (xC xA )
⇡⌘ y = yA + ↵(yB yA ) + (yC yA )
:
z = zA + ↵(zB zA ) + (zC zA )
Ces relations constituent un système d’équations paramétriques du plan ⇡
Pour chaque valeur réelle donnée aux paramètres ↵ et , on obtient les coordonnées
d’un point du plan. Ainsi
— Si ↵ = 0 et = 0, on obtient le point A = (1; 0; 2)
31
Plan passant par un point et de vecteurs directeurs donnés
Equation d’un plan ⇡ passant par le point A = (xA ; yA ; zA ) et de vecteurs directeurs
~u = (u1 , u2 , u3 ) et ~v = (v1 ; v2 ; v3 ).
La relation vectorielle AP ~ = ↵~u + ~v nous conduit au système d’équations paramétriques
8
< x = xA + ↵u1 + v1
⇡⌘ y = yA + ↵u2 + v2
:
z = zA + ↵u3 + v3
Remarque 8 Qu’il s’agisse d’une droite ou d’un plan, les coefficients qui multiplient les
paramètres sont toujours les composantes d’un vecteur directeur.
Soit 8
< x = 3↵ + 2
⇡⌘ y = ↵
:
z = 2↵ + 3
ou encore 8
< y = ↵
1
⇡⌘ = 5
(2x 3z)
:
↵ = 15 (3x 2z)
Donc
1 1
⇡ ⌘ y = (3x 2z) + (2x 3z)
5 5
En réduisant les termes semblables on obtient l’équation cartésienne du plan
⇡⌘x y z=0
ax + by + cz + d = 0
32
Lorsque le plan passe par l’origine, cette équation devient
ax + by + cz = 0
2. Plans parallèles :
Deux plans sont parallèles s’ils ont les mêmes vecteurs directeurs et réciproque-
ment. Leurs équations cartésiennes ne diffèrent que par le terme indépendant.
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Ces équations sont appelées équations canoniques ou cartésiennes de la droite.
En faisant le produit des moyens et le produit des extrêmes, on obtient l’équation carté-
sienne de la droite comme intersection de deux plans.
On retrouve cette expression de la droite comme intersection de deux plans en éliminant
le paramètre des équations paramétriques.
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et si nous résolvons les deux dernières équations en y et en z, nous obtenons le
système : 8
< x = k
10 3
y = 2 2
k
: 22 5
z = 2 2
k
C’est le système des équations paramétriques de la droite d passant par le point
(0, 5, 11) et de vecteur directeur (1, 32 , 52 )
Les vecteurs représentés en gras dans la figure ci-dessus sont tous des vecteurs normaux
au plan ⇡.
Propriétés 6 Le vecteur ~n = (a, b, c) est normal au plan d’équation
⇡ ⌘ ax + by + cz + d = 0
Conséquences 1 1. Tout vecteur normal au plan ⇡ est un multiple non nul du vec-
teur ~n = (a, b, c)
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3. Les plans perpendiculaires
Soient les plans ↵ et
↵ ⌘ ax + by + cz + d = 0 ⌘ a0 x + b 0 y + c 0 z + d 0 = 0
Propriétés
Nous reprenons ici une série de propriétés à propos de parallélisme et de perpendicu-
larité.
Ces propriétés relient les vecteurs directeurs et normaux. Certaines sont déjà énoncées
plus avant.
1. Si deux droites sont parallèles, elles admettent les mêmes vecteurs directeurs et
réciproquement.
2. Tout multiple non nul d’un vecteur directeur d’une droite est encore un vecteur
directeur de cette droite.
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3. Si A et B sont deux points d’une droite, alors le vecteur AB~ est un vecteur direc-
teur de cette droite et de toute droite parallèle à cette droite.
4. Si deux plans sont parallèles, ils admettent les mêmes vecteurs directeurs et réci-
proquement.
5. Tout multiple non nul d’un vecteur directeur d’un plan est encore un vecteur di-
recteur de ce plan.
10. Une droite est perpendiculaire à un plan si un vecteur directeur de la droite est
un vecteur normal du plan.
11. Deux plans sont perpendiculaires si un vecteur normal à l’un est orthogonal à un
vecteur normal à l’autre.
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Distance d’un point à un plan
Soit P le point et ⇡ le plan Pour calculer la distance de P à ⇡, il faut suivre le
raisonnement suivant :
1. Ecrire les équations paramétriques de la droite d passant par P et perpendiculaire
à⇡
raisonnement suivant :
1. Ecrire l’équation cartésienne du plan ⇡ perpendiculaire à d et passant par P
3. Calculer la distance de P à Q
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Sphères
Une sphère de centre A = (xA , yA , zA ) et de rayon r est l’ensemble des points de
l’espace dont la distance à A vaut r
S = {P tq d(P, A) = r}
S(A, r) ⌘ (x xA )2 + (y yA )2 + (z zA )2 = r 2
2.2.7 Quadriques
Définition
Une quadrique est une partie de l’espace qui peut être décrite par une équation du
second degré en x, y et z. Leurs sections planes sont toujours des coniques
Equations réduites
Hormis les cas dégénérés, il y en a neuf types :
x2 y2 z2
1. Ellipsoide : a2
+ b2
+ c2
=1 (cf : figure 2.1)
x2 y2 z2
2. Hyperboloide à une nappe : a2
+ b2 c2
=1 (cf : figure 2.2)
39
Figure 2.3 – Hyperboloide à deux nappes
x2 y2 z2
3. Hyperboloide à deux nappes : a2 b2 c2
=1 (cf : figure 2.3)
x2 y2 z2
4. Cône : a2
+ b2 c2
=0 (cf : figure 2.4)
x2 y2
5. Paraboloide elliptique : z = a2
+ b2
(cf : figure 2.5)
x2 y2
6. Paraboloide hyperbolique : z = a2
+ b2
(cf : figure 2.6)
x2 y2
7. Cylindre elliptique : a2
+ b2
=1 (cf : figure 2.7)
x2 y2
8. Cylindre hyperbolique : a2 b2
=1 (cf : figure 2.8)
40
Figure 2.6 – Paraboloide hyperbolique
Cônes et cylindres
Soit S un point de l’espace, d une direction et C une courbe.
41
Figure 2.8 – Cylindre hyperbolique
2.2.8 Exercices
1. a) Trouver un vecteur perpendiculaire au plan défini par les points P (1, 1, 0),
Q(2, 1, 1) et R( 1, 1, 2).
b) Trouver l’aire du triangle de sommets P (1, 1, 0), Q(2, 1, 1) et R( 1, 1, 2)
3. Considérons ~u et ~v , deux vecteurs non nuls tq ~u ⇥~v = ~0. Que peut-on en conclure ?
6. Ecrire les équations des droites suivantes passant par le point A(1, 2, 5) et
- perpendiculaire au plan d’équation
3x 4y 7z + 13 = 0
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- parallèle à la droite d’intersection des deux plans
⇡1 ⌘ x + y 2z 5=0
⇡2 ⌘ 3x 2y + 4z + 8 = 0
9. Soit la droite ⇢
2x + 3 = 3y + 2
d⌘
z 2005 = 0
et A le point de coordonnées (20, 0, 5). Déterminez l’équation du plan ⇡ perpen-
diculaire à la droite d et passant par le point A.
est-elle perpendiculaire à la droite d2 passant par les points P (7, 10, 8) et Q(2, 3, 2) ?
11. Calculer
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(c) La distance du point C(0, 1, 2) à la droite d0 définie par le système
⇢
x+y z = 1
x y+z = 3
12. (Septembre 2016) Soient les plans ⇡ et ⇡ 0 d’équations respectives dans un repère
orthonormal (O,~i, ~j, ~k)
⇡ 0 ⌘ (cost)x + (sint)y + z = 0
où t représente un paramètre réel.
(a) ⇡ et ⇡ 0 sont-ils parallèles ?
(b) Pour quelle(s) valeur(s) de t l’axe Ox est-il parallèle à ⇡ ?
14. L’espace est muni d’un repère orthonormal (O,~i, ~j, ~k). Indiquer si la proposition
suivante est vraie ou fausse et donner une démonstration de la réponse choisie.
Dans le cas d’une proposition fausse, la démonstration pourra consister à fournir
un contre-exemple.
« La droite de représentation paramétrique
8
< x = k+2
y = 2k
:
z = 3k 1
(avec k 2 R) est parallèle au plan dont une équation cartésienne est x+2y+z 3 =
0»
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(c) Déterminer pour quelle(s) valeur(s) de k les points P et Q sont distincts.
(d) Pour les valeurs de k satisfaisant les 3 conditions précédentes, rechercher l’équa-
tion de la droite P Q et montrer que, lorsque k varie, cette droite passe par un point
fixe, dont on calculera les coordonnées.
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